Kivu

Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 10 avis)

Ingénieur fraîchement diplômé, François travaille pour un puissant consortium industriel. Il se voit confier la négociation d'un important contrat au Congo


Afrique Noire Les enfants soldats Signé Van Hamme

Sur place il découvre le règne du cynisme et de la corruption, dans des proportions qu'il n'aurait jamais pu imaginer Son destin bascule définitivement quand sa route croise celle de Violette, une enfant congolaise traquée par un puissant chef rebelle.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 14 Septembre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Kivu © Le Lombard 2018
Les notes
Note: 3.4/5
(3.4/5 pour 10 avis)
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06/12/2018 | herve
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Par Présence
Note: 4/5
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Il y a des millions de gens qui s’habituent à l’abjection quand ils y trouvent leur intérêt. - Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, ne nécessitant pas de connaissance préalable sur le sujet. Son édition originale date de 2018. Il a été réalisé par Jean van Hamme pour le scénario, et par Christophe Simon pour les dessins, avec une mise en couleurs réalisée par Alexandre Carpentier. Il comprend soixante-et-une pages de bande dessinée. Il s’ouvre avec une préface de Colette Braeckman (journaliste au quotidien Le Soir, spécialisée dans l’actualité africaine), de cinq pages, agrémentée de photographies, intitulée : Congo le dessin est aussi, un cri, pour déchirer l’empire du silence. Elle évoque la figure emblématique du docteur Denis Mukwege, les interventions du docteur Guy-Bernard Cadière à l’hôpital de Panzi, les atrocités commises au Congo à l’époque du roi Léopold II, la nature du coltan et son importance vitale dans les nouvelles technologies, l’exploitation des ressources du bassin du Congo depuis sa découverte par Henry Morton Stanley (1841-1904), l’assassinat de Patrice Lumumba (1925-1961) et la mise en place de Mobutu Sese Seko (1930-1997), et l’augmentation de l’exploitation des ressources sous le gouvernement de Joseph Kabila Kabange (1971-). Dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République Démocratique du Congo, deux heures après le lever du soleil, le colonel Ernest Malumba explique aux membres de son commando ce qu’il attend d’eux, adultes comme pré-adolescents : un atroce massacre sans pitié. Non loin de là, Jérémie Kizongo et sa sœur Violette, douze ans, entendent les hurlements qui en résultent. Le garçon comprend que ce sont les Interahamwe qui attaquent le village. Ils s’en approchent tout en se cachant dans la végétation : ils peuvent voir les cahutes en flammes. Malheureusement, ils sont capturés par deux très jeunes soldats. L’un d’eux s’apprête à violer la jeune fille. Ils sont interrompus par le colonel lui-même qui explique qu’il ne faut pas l’abîmer car il pourra la vendre au Libanais pour cinq cents dollars. Les deux soldats s’en vont en courant, et Malumba s’apprête à violer lui-même Violette. Ainsi occupé, il ne s’aperçoit pas que Jérémie a ramassé une machette, qu’il enfonce dans le dos de l’agresseur, le tuant. Les deux enfants s’enfuient. Deux jours plus tard, dans une capitale occidentale, au siège de la multinationale Metalurco, le président directeur général reçoit le jeune ingénieur François Daans dans son bureau. Le PDG entame l’entretien en rappelant le nom de son employé, qu’il est belge, célibataire, âgé de vingt-huit ans, quadrilingue et sorti ingénieur des Mines de l’ULB avec grande distinction. Il continue : Daans travaille pour l’entreprise depuis trois ans, au département marketing pour le Benelux. D’après ses supérieurs, il y a fait de l’excellent travail, mais il paraît qu’il s’y ennuie un peu. Le président explique que c’est la raison pour laquelle il l’a fait venir, car il a une mission à lui confier. Mais avant, il souhaite que l’ingénieur lui dise ce qu’il sait du coltan. Le lecteur peut être tiraillé entre plusieurs a priori à la découverte de cette bande dessinée : le plaisir de retrouver l’écriture du scénariste avec ses spécificités, plutôt rôdées dans des récits avec une dimension d’aventure plus ou moins prépondérante, et le sujet à la fois économique, politique et très dur quant au massacre des populations. Concernant cette deuxième caractéristique, elle est mise en scène dès la première page avec les abominables consignes du colonel évoquant femmes et gamines, violées et mutilées devant leur famille, hommes à partir de douze ans, faits prisonniers, mains coupées pour ceux qui résistent, bébés et vieillards brûlés dans leur cahute, morts ou vifs. Le lecteur en ressort violemment éprouvé, ne s’attendant pas à un tel degré de brutalité sadique, même si ces exactions horrifiques ne sont pas montrées. Par la suite, plusieurs personnages détaillent d’autres atrocités insoutenables qui sont le lot de la population : les modalités concrètes par lesquelles les différentes factions font régner la terreur, soit pour chasser les paysans des terres qui recèlent des ressources minières, soit pour faire exploiter les mines par des enfants, la corruption quasi généralisée, y compris au sein de la police et du gouvernement, le manque d’hôpital et d’établissement de soin, ainsi que de moyens humains et matériels, etc. Daans bénéficie d’une explication détaillée des mutilations faites aux femmes, la destruction sur leur colon, leur vagin et leur anus. Et il assiste à une opération de reconstruction par chirurgie laparoscopique, à nouveau sans image graphique. Dans un premier temps, le lecteur se dit que ses a priori étaient fondés. Le scénariste crée un personnage principal intelligent, immédiatement révulsé par ce qu’il découvre, il est vrai que tout le monde le serait. Cet ingénieur devient un héros en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire : il démissionne et il décide de retrouver le jeune garçon disparu, après avoir pris en charge sa sœur… dans un pays qu’il ne connaît pas, avec la compréhension vague mais bien concrète qu’il met ainsi sa vie en danger. Fort heureusement, il peut bénéficier de l’aide d’un capitaine retraité Adam Songye, juste parce qu’il a une bonne tête. Encore mieux, cet ancien militaire a un fils qui manie les armes et qui n’a pas peur de s’en servir, que son père présente comme étant le plus grand guerrier du sud-Kivu. Il n’hésite d’ailleurs pas à faire usage d’une grenade pour faire exploser une jeep en déplacement. Il est également possible de mentionner la femme de ménage de l’hôtel au grand cœur, ou encore les méchants chefs militaires et rebelles tous avides de chair fraîche, c’est-à-dire de jeunes femmes, voire de jeunes filles, pour satisfaire leurs appétits sexuels à chaque instant. Et bien sûr le PDG, commanditaire de ces opérations, sait parfaitement ce qui se passe sur le terrain, le cautionne, l’encourage pour plus de profits, et ne cherche qu’à impliquer ce jeune cadre, de sorte à le rendre tout aussi coupable. C’est bon : le quota de clichés est rempli. D’un autre côté, le dessinateur a fait ses classes dans le studio de Jacques Martin (1921-2010) pour qui il a illustré trois albums d’Alix (et un autre après le décès de son créateur), le tome deux de L’odyssée d’Alix, deux albums de la série Orion, deux albums de la série Lefranc. Le lecteur découvre des dessins dans une veine naturaliste, descriptive et réaliste, avec un très haut niveau de détails. L’artiste donne à voir de manière très documentée chaque lieu et chaque élément. Le lecteur peut ainsi prendre le temps de regarder les feuilles des arbres pour en déterminer leur essence, observer les cahutes des villages, ressentir le contraste entre la luxuriance de la forêt et la stérilité du bureau du PDG de Metalurco, voir les rues en terre de Bukavu, la différence de qualité des immeubles entre les beaux quartiers et le quartiers populaires, admirer la baie du lac Kivu, jauger du niveau de luxe de l’ameublement d’une des résidences du vice-gouverneur du sud-Kivu, visiter l’hôpital de Panzi, avoir un bref aperçu d’une mine, arriver dans un village qui est la proie des flammes. La mise en couleurs s’avère d’une grande qualité, nourrissant les formes détourées, sans jamais écraser les traits de contour, renforçant la sensation réaliste. Tout du long du récit, y compris dans les quelques moments d’action, l’artiste reste dans un registre naturaliste, sans exagération dramatique, ou accentuation des mouvements pour un effet spectaculaire. Grâce à la narration visuelle, le récit s’apparente par moments à un reportage, avec des personnages qui expliquent en détail la situation politique ou économique. Le lecteur peut ainsi se fier à ce qui est montré en termes de tenues vestimentaires en particulier militaires ou paramilitaires, de véhicules, et bien sûr d’armes. Il apprécie particulièrement la sensibilité avec laquelle le dessinateur représente les moments de violence et de comportements abjects. Il n’y a aucune complaisance, ni aucun voyeurisme malsain dans ces pages : dans le même temps, les dessins indiquent clairement ce qui se passe, que ce soit une tentative de viol, une jeune fille renversée par une voiture, une tentative d’intimidation à coup de matraque, un corps tuméfié après avoir subi le troisième degré, etc. Le lecteur n’est pas pris en otage par les images, tout en ne pouvant pas ignorer les brutalités, et pire encore. Le lecteur se retrouve ainsi dans cette région du monde, des environnements concrets et réalistes, à côtoyer des individus tout aussi plausibles et humains. Conscient de la nature de l’ouvrage, il accueille bien volontiers les phases d’exposition pour en apprendre plus sur ce pays, sur le coltan et la cassitérite, sur le docteur Denis Mukewege et l’hôpital de Panzi, sur les massacres insoutenables, et sur les conséquences des tortures barbares. Mine de rien, le scénariste sait intégrer de nombreuses facettes de la situation, la sensation initiale de manichéisme propre au récit d’aventure disparaissant progressivement, au fur et à mesure que le lecteur assimile l’ampleur des abominations, tellement énormes qu’elles ne peuvent qu’être relatées par étape. Après tant d’horreur, la conclusion du récit aborde un autre aspect de la situation, bien nécessaire au lecteur pour reprendre pied. Le dispositif narratif de l’aventure qui semblait convenu et en léger décalage apparaît alors comme adapté et constructif, entre colonne vertébrale permettant d’intégrer l’exposition des informations de type documentaire, et dynamique émotionnelle élégante. Sous réserve d’avoir conscience de la nature du récit, une immersion dans une région de la République Démocratique du Congo dont les richesses minières attisent les convoitises d’exploiteurs de la pire espèce, le lecteur découvre une trame très classique d’aventure, permettant d’exposer les informations afférentes. La narration visuelle présente une grande rigueur et une grande richesse, rehaussant l’approche documentaire et réaliste. Au final, le lecteur apprécie d’avoir fait ce voyage avec un adulte idéaliste et téméraire, ce qui permet de mieux supporter la réalité des abominations et des exactions.

29/11/2025 (modifier)
Par Cleck
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cleck

BD s'appuyant sur un très beau projet : dénoncer l'organisation de l'exploitation des mines de Coltan en République Démocratique du Congo en rappelant la haute responsabilité des multinationales dans les exactions commises. Cette dénonciation se fera via une fiction construite autour d'un ingénieur naïf d'une multinationale aux mains sales, découvrant le désastre social, refusant d'y prendre part et désireux de protéger les victimes collatérales des exactions auxquelles il fut sans son consentement mêlé. C'est du Van Hamme, autrement dit, c'est habilement traité du point de vue du rythme et de la clarté de l'intrigue, mais c'est aussi un traitement du sujet par le biais du genre action-aventure, sans grande finesse donc. La curiosité du lecteur est titillée, le sujet est en effet brûlant, mais la mise en perspective de la mondialisation, les conséquences de la technophilie de nos sociétés occidentales, etc. ne sont nullement abordées, au plus esquissées dans la préface. L'information est passée sans cris ni heurts, la colère retombe vite, le vertige est évité.

07/02/2025 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

J'ai beaucoup aimé cette série qui ne peut pas laisser le lecteur insensible. J'étais un peu dubitatif au départ car je me méfie de la vision paternaliste voire condescendante des occidentaux sur l'Afrique. Je me suis trompé. JVH et Christophe Simon réalisent une belle série coup de gueule sur l'impensable réalité de la région du Kivu. Le talent et la maîtrise de JVH permettent de proposer un récit qui mixte reportage journalistique insoutenable et fiction aventurière classique mais réconfortante et bien construite. JVH évite tout manichéisme en mêlant Blancs et Noirs parmi les (très) méchants face au réconfort que l'on peut aussi s'unir pour faire prospérer la paix. Comme le souligne la belle préface de Colette Braeckman cette région qui devrait être un paradis pour ses habitants s'est transformée en enfer depuis plus d'un siècle. Aujourd'hui c'est la folie du développement du portable et de cette course à la nouveauté qui entretient la surexploitation et le pillage du Coltan pour la richesse de quelques-uns et l'esclavage de nombreux autres. Presque 150 ans après Berlin et les abominations de l'Administration coloniale de cette époque on reste sidéré de voir que les mêmes prédateurs peuvent agir en quasi-impunités sur les mêmes victimes. Les auteurs ont pris le temps de produire un vrai récit qui peut atteindre un large public sans ennuyer par un côté moralisateur trop prononcé. Les thématiques sont très lourdes et ne peuvent convenir aux plus jeunes. C'est dommage car certains pourraient prendre conscience du coût réel de ces petits écrans empoisonnés. Le graphisme de Simon est très classique voire académique comme le souligne d'autres avis. Toutefois il est très agréable travaille très bien les décors de Bukavu et des paysages environnants. Cela manque un peu de dynamisme mais les nombreuses explications nécessaires ralentissent le rythme. Ce n'est pas très grave. Une très belle série qui provoque admiration pour les uns et indignité pour les autres. Il manque la clé pour faire changer les choses.

10/08/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cet album traite d'un sujet douloureux qui est celui de l'Afrique exploitée à outrance par des multinationales et des conglomérats européens pour en tirer des ressources (matières premières, mines etc...). Ceci m'a rappelé le film Blood Diamond où l'on voyait les exactions commises sur ce continent par de méchants Blancs mais aussi par des Africains. Le coup des massacres, génocides, viols collectifs, enfants-soldats... on connait, toutes ces atrocités sont décrites dans cette Bd qui à elle seule symbolise les exactions diverses commises dans certaines régions d'Afrique. Jean Van Hamme raconte tout ça de façon édifiante avec un côté documentaire parfois un peu lourd, mais ça permet de se rendre compte des tortures et atrocités, ainsi que du contexte géopolitique. Le récit est bien mené, de façon claire, avec des personnages très crédibles, même si aucun n'est attachant. Le dessin de Christophe Simon est un rendu très académique ; cet adepte de la Ligne Claire adopte un combiné entre le style Jacques Martin (dont il a continué l'oeuvre) et un style à lui, plus moderne, parfois un peu statique mais très agréable à l'oeil. En tout cas moi je ne suis pas du genre à être dérouté par ce style graphique puisque j'ai toujours apprécié le dessin de Simon, j'ai grandi avec, et au contraire, ce type de dessin me procure une zone de confort, j'en ai besoin en BD, sinon ça ne va pas, j'ai plus de mal à rentrer dans une histoire avec un dessin répulsif. Le constat qu'on peut faire en refermant cet album, c'est qu'on n'ignorait pas tout ce qui se passait dans certains pays d'Afrique ayant acquis leur indépendance et leur souveraineté, il suffit de voir le film le Dernier train du Katanga pour en avoir une idée, et croyez-moi, ça n'est pas exagéré, mais ici, c'est décuplé à un niveau d'abomination qui fait frémir, et en plus, le pillage éhonté des ressources est peut-être encore pire qu'au temps des colonies, car cet avilissement est effectué avec la complicité des dirigeants locaux et des militaires et polices corrompus qui organisent esclavage, massacres et marchandage sexuel pour le compte de sociétés privées occidentales. Tout ceci est heureusement un peu atténué par le côté aventureux qui entoure le récit, sinon ça aurait eu trop l'air d'un documentaire, mais les faits sont bien là, et on ne peut que les déplorer.

31/12/2021 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
L'avatar du posteur Alix

Je me retrouve beaucoup dans l’avis de Ro. Le ton de cette BD est très didactique, avec cette narration qui fait artificiellement débiter aux personnages des longs exposés sur la situation géopolitique du Kivu. Le scenario est assez prévisible, et le protagoniste principal trop lisse. Mais bon sang, impossible de rester impassible devant les faits présentés, quand on sait que l’histoire est largement inspirée de faits réels, et fichtrement bien documentée. Difficile de regarder mon iPad de la même manière, quand on sait que le coltan, une des ressources convoitées et donc une des causes de la souffrance de tant de gens, en est une matière première… est-on tous un peu coupable ? Je suis ressorti de ma lecture scandalisé, avec un sentiment d’impuissance désagréable. Le dessin de Christophe Simon est en parfait accord avec le reste, dans le sens où il est lui aussi très carré et académique, mais d’un esthétisme et d’une précision redoutable. Un album non sans défauts, mais une lecture marquante.

10/10/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

La préface de Colette Braeckman – dont je connais les articles parus dans Le Monde diplomatique – replace cet album dans son contexte, et garantit aussi un minimum d’authenticité (hélas serais-je tenté de dire) à ce que les auteurs vont nous décrire, même s’ils ont modifié certains noms et circonstances. Et pour une fois Van Hamme n’en a pas trop fait. Même si je regrette certains passages trop didactiques (ce qu’est le coltan, la situation géopolitique de la région, etc.), qui alourdissent la narration. Et il y a aussi parfois un texte trop abondant. Pour le reste, l’album rappelle – ou apprend, c’est selon – le véritable enfer quotidien vécu par les populations de cette région du centre de l’Afrique, victimes de guerres civiles incessantes, de pillages, de viols, d’exploitation éhontée, le tout sans que la « communauté internationale » ne s’émeuve, puisque ce sont des sociétés occidentales – et donc nous in fine – qui en profitent, voire qui encouragent ce climat délétère, propice à tous les trafics lucratifs. Cela n’a pas beaucoup changé depuis la fin officielle de la colonisation. On y croise donc des milices sanguinaires, des enfants soldats, des mercenaires et autres barbouzes, des représentants officiels ou officieux de grandes multinationales (c’est l’un d’eux, plein d’idéaux et « déniaisé » par la réalité, qui est le personnage principal de l’album). Le dessin de Simon est bon, même s’il a un aspect vieillot, proche de ce qui se faisait dans les années 1980. Un album intéressant, malgré ses défauts.

19/06/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

Note : 3.5/5 Cette BD n'est pas parfaite et son déroulé est un peu attendu mais elle aborde de manière claire et franche un sujet tellement fort que j'aurai eu du mal à ne lui attribuer que la moyenne. Juste avant de l'entamer, au vu de son titre, je me demandais justement ce qui pouvait bien motiver toutes ces guerres civiles et ces massacres en plein coeur de l'Afrique, entre RDC et Rwanda. Eh bien, cet album apporte une réponse aussi incisive que révoltante. Les auteurs y usent du procédé assez académique qui consiste à mettre en scène un récit d'aventure pour en réalité offrir aux lecteurs un documentaire. Nous y suivons donc un jeune employé d'une société minière belge envoyé sur le terrain au Kivu, région de RDC à la frontière avec le Rwanda où un minerai rare, le Coltan, abonde, attisant les envies et ambitions des puissants aux détriments de la population locale. En même temps que le jeune homme découvre les lieux et s'y fait expliquer ce qu'il s'y passe en réalité, c'est le lecteur qui est instruit à travers lui. Le principal défaut de cette BD vient de certains passages qui sont véritablement trop didactiques pour passer inaperçus et où on ressent trop le côté documentaire. Mais ils sont suffisamment concis et clairs pour rester fluides. Pour le reste, le côté aventure m'a bien accroché et, même si on peut estimer que le héros ne manque pas de chance car je le voyais mal se sortir dans la réalité de pas mal de situations dans lesquelles il se lance imprudemment, elle tient la route et est crédible. Quant au dessin, il est de bien belle facture, quoique là encore très académique dans son style réaliste. Il m'a beaucoup fait penser aux dessins des histoires réalistes en noir et blanc qu'on pouvait lire dans le journal de Pif il y a quelques décennies, comme les séries d'André Chéret (Rahan) ou encore le Docteur Justice qui abordait d'ailleurs des thèmes parfois assez proches de celui de cet album. Dans tous les cas, je retiens surtout le côté instructif et révoltant de ce qu'on apprend avec cette lecture, car elle nous plonge au cœur d'une horreur que les seuls articles de presse ne permettent pas de faire ressentir aux lecteurs occidentaux bien à l'abri en Europe ou ailleurs.

08/04/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Un one-shot dont la principale qualité est de dénoncer la situation qui se passe dans la région du Kivu au Congo. Je n'ai pas réussi à trouver l'album captivant à lire. Le personnage principal manque de charisme et le dessin réaliste est dans le style vieux et figé que je n'aime pas. Si on m'avait dit que cette bande dessinée était sortie il y a quelques décennies je l'aurais cru sans problème ! Ça se laisse lire sans plus et il y a des scènes choquantes donc attention si vous avez l’âme sensible ! En effet, je me demande si j'aurais mieux accroché si c'était un documentaire et non une histoire fictive. D'ailleurs il y a plusieurs scènes avec des personnages qui donnent des longues explications ce qui donne l'impression parfois d'être dans un documentaire.

16/03/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

C'est toujours bien de faire un album pour alerter l'opinion publique de ce qui se passe actuellement dans la région du Kivu. Il faut dire que c'est assez éloigné de nos préoccupations quotidiennes. Dans cette partie du monde se jouent des choses pas très catholiques entre corruption, multinationales et surexploitations des ressources de l'Afrique. Le scénario est plutôt bateau et très convenu. Sur la forme, c'est plutôt catastrophique avec un personnage central non crédible et un dessin totalement figé style vieille école à la Jacques Martin. On ne peut faire pire à part et sans aucun doute du minimalisme... Cependant, on lira cette bd pour se rendre compte de l'horreur absolue dans cette région minière du Congo jadis florissante. Les anciens génocidaires du Rwanda n'ont encore pas fini de semer la mort et la violence sous l'oeil complice de certaines diplomaties occidentales.

17/02/2019 (modifier)
Par herve
Note: 3/5
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J'avais un apriori négatif sur cette bande dessinée, sans doute en raison d'un dessin daté trop années 70, à mon goût et d'un scénario que je pensais être beaucoup plus centré sur le personnage de Denis Mukwege, qui sera désigné comme "prix Nobel de la paix 2018" Finalement, j'ai passé un agréable moment de lecture même si l'histoire est tout de même assez dure et cruelle. Je regrette juste que la préface de Colette Braeckman fasse un peu redondance avec la présentation que l'on fait de l'économie du Congo à notre ingénieur des mines, dans les premières pages de la bande dessinée. Sinon, Van Hamme nous livre un scénario béton, qui allie aventures et guerre économique, sujets de prédilections pour lui, Le tout sur un fond social et politique très instructif. J'ai appris pas mal de choses en lisant cette bande dessinée, et pas seulement l'existence du fameux docteur Denis Mukwege ! Bref, une très bonne surprise.

06/12/2018 (modifier)