Fondu au noir (The Fade Out)

Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 8 avis)

Will Eisner Award 2016 : Best Limited Series or Story Arc Le duo formé par Ed Brubaker et Sean Phillips frappe à nouveau, pour leur plus ambitieux projet ! Fondu au Noir est un ouvrage particulièrement soigné pour un récit complet de près de 400 pages.


1946 - 1960 : L'Après-Guerre et le début de la Guerre Froide Cinéma Gros albums Image Comics Le Maccarthysme Les polars de Brubaker et Phillips Will Eisner Awards [USA] - Côte Ouest

Un film noir dont les scènes doivent sans cesse être retournées… Un scénariste de cinéma traumatisé, alcoolique et détenteur d’un terrible secret… La mort suspecte d’une starlette… Un directeur de studio hystérique prêt à tout pour boucler ses films avant l’effondrement de l’âge d’or du cinéma. Fondu au noir est un thriller hollywoodien où il est question de course à la célébrité, de sexe et de mort !

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Novembre 2017
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Fondu au noir © Delcourt 2017
Les notes
Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 8 avis)
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30/12/2017 | pol
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Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Benjie

En lisant ce gros album, j’ai eu l’impression d’aller passer l’après-midi au cinéma ! De ce point de vue, c’est une grande réussite. L’histoire se déroule au lendemain de la Seconde guerre mondiale, alors que le monde s’enfonce dans une nouvelle guerre, un conflit qui prend la forme un peu étrange d’une Guerre froide. Aux Etats-Unis, une chasse aux sorcières implacable s’engage contre tous ceux qui sont suspectés de communisme. Et Hollywood n’échappe pas au FBI qui dresse des listes noires d’acteurs, de scénaristes et de producteurs. L’intrigue policière se déroule sur fond de maccarthysme, de luttes de pouvoir, d’alcool, d’abus sexuels, de violence et de chantage. L’envers du cinéma hollywoodien comme on l’imagine. Les jeunes stars qui rêvent de gloire côtoient et les réalisateurs caractériels et les producteurs qui abusent de leur pouvoir. Le scénario, parfaitement écrit, prend le temps de dérouler la mécanique implacable d’Hollywood, les personnages sont nombreux et plutôt intéressants. Ils ont un passé, une histoire, des espoirs et des déconvenues. Traumatisé par la guerre, le héros n’est plus que l’ombre du scénariste qu’il a été. Plongé dans une errance psychologique sans fin, il se réveille après une cuite mémorable face à un meurtre dont il refuse d’admettre le maquillage en suicide. Le découpage est très efficace, les dessins et les couleurs fonctionnement hyper bien – Andy Warhol n’est pas très loin - et les ambiances sont profondes. Surtout les ambiances nocturnes. Les premières pages de cet album nécessitent d’être assez concentré pour se repérer dans les nombreux personnages. Un trombinoscope très utile est inséré en début d’album et quand on a fait connaissance avec tous les acteurs de ce polar, il n’y a plus aucun problème. Une immersion dans le monde du cinéma vraiment réussie.

29/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Décidément, ce duo d’auteurs confirme son talent – du moins ne m’ont-ils jamais déçu pour le moment. Brubaker a pondu une intrigue assez dense, qui prend le temps d’embrouiller tout le monde, mais qui ne sacrifie pas l’arrière-plan. En effet, la période du Mac Carthysme, les magouilles des grands studios pour « fabriquer » des stars et créer des mythes de pacotille, tout est vraiment bien rendu. Le dessin de Phillips est lui aussi efficace, jouant très bien des scènes nocturnes qui dominent – et qui ajoutent à la noirceur de l’ensemble. Même si cela n’atteint pas la noirceur glauque des romans d’Ellroy, l’intrigue et ses arrière-plans se rapprochent pas mal de certaines de ses histoires se déroulant à Los Angeles. Seule la fin m’a un peu déçu, assez décevante je trouve. Enfin, signe de réussite, ce pavé de plus de 350 pages se laisse lire très agréablement, on est embarqué dans cette visite d’un marigot duquel n’émerge que la laideur d’un monde hollywoodien pourtant habitué à montrer le côté ripoliné des choses. Une chouette lecture en tout cas, pas forcément hyper originale, mais une histoire efficace, rondement menée, qui satisfera les amateurs de polar noir. Note réelle 3,5/5.

13/12/2021 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Je suis étonné par les notes relativement faibles de ce polar du duo Brubaker / Phillips. L’histoire est plus longue que le format d’un album de Criminal (12 fascicules comics, contre 4 ou 5 habituellement). Le rythme est donc beaucoup plus lent, les auteurs prennent le temps de planter le décor (le monde du cinéma Hollywoodien d’après-guerre) avec un réalisme impressionnant. Ils introduisent également une galerie de personnages assez conséquente. Ce dernier point rend la lecture un peu plus ardue, même si un trombinoscope en début d’album est là pour nous rafraîchir la mémoire… un album à lire au calme, bien concentré, c’est sûr. L’intrigue est prenante et remarquablement construite. L’ambiance est très noire : protagoniste vétéran soufrant du trouble de stress post-traumatique, chasse aux communistes, place de la femme objet dans le monde du cinéma de l’époque, magouilles et étouffages d’affaires sordides pour protéger la réputation du studio… et au milieu de tout ça, une starlette assassinée et un scénariste qui refuse d’accepter la version officielle des évènements. Le dénouement est logique et bien amené, mais sans surprise… A ce titre il fait plus l’effet d’un « fondu au noir » réaliste que d’une fin hollywoodienne alambiquée et remplie de révélations fracassantes. Une histoire qui m’a beaucoup marqué. Sa longueur a fait que je me suis intéressé et attaché aux personnages, et l’univers décrit m’a fasciné. Un coup de cœur !

18/06/2021 (modifier)
Par cac
Note: 3/5
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Pas déçu par ce récit intense de Brubaker, auteur entre autres de Criminal et multi récompensé aux Eisner Awards. Toujours accompagné du même dessinateur, le britannique Sean Philips, il déroule un scénario complexe de long métrage pour lequel plusieurs heures seront nécessaires pour en venir à bout. Charlie se réveille d'une nuit embuée par les excès d'alcool, si bien que la mémoire lui fait défaut après une soirée chez son ami acteur. Que s'est-il passé avec cette actrice phare qui l'accompagnait et dont il découvre le cadavre manifestement étranglé. La mort de celle-ci sera maquillée en suicide, par qui et pourquoi, c'est ce qu'il va tenter de découvrir dans le milieu du cinéma hollywoodien de la fin des années 40 marqué par la chasse au communisme et à leurs sympathisants. Ceux-ci sont alors inscrit sur une liste noire et ne peuvent plus travailler, du moins sous leur véritable identité. C'est ce qui est arrivé aux "Dix d'Hollywood", célèbres pour avoir refusé de répondre aux questions sur leur supposée affiliation communiste et poursuivis en justice. Bref on a là une histoire riche, avec de multiples personnages. Un polar tout à fait recommandable.

27/10/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
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Un long polar où j'ai retrouvé les qualités et les défauts des séries d'Ed Brubaker que j'ai lues jusqu'à présent. En gros, c'est un polar qui a des qualités. J'aime bien l'ambiance du Hollywood des années 40, les auteurs montrent bien les horreurs qui peuvent se passer dans cette ville (et le scénario a l'air encore plus pertinent aujourd'hui avec le mouvement MeToo) et l'intrigue est bien faite. Malheureusement, il y aussi des passages un peu mous (franchement je me foutais de la nouvelle actrice) et c'est le genre de polar que rien ne me donne envie de relire un jours après avoir lu la fin et donc découvert la solution au mystère. Bref, un livre a emprunter si on est un amateur de polar et qu'on a un après-midi de libre (c'est pas le genre de comics qu'on peut lire en 20 minutes). Il faut bien s'accrocher car c'est facile de se perdre avec autant de personnages. Le dessin réaliste est correct.

16/07/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
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Je suis dans ma période Brubaker/Phillips et je dois avouer que ce Fondu au noir mérite tous les éloges, mais aussi qu'il se mérite. La construction de l'intrigue est tirée au cordeau et s'il est vrai qu'il faut au départ s'accrocher un peu pour suivre entre tous les personnages au final nous avons la un excellent distillat de ce qu'est le polar moderne ne reniant en rien ses origines. Encore que polar oui certes, il y a un meurtre et donc une enquête. Mais pas que ça loin s'en faut, personnellement ce que j'ai particulièrement apprécié c'est la peinture du milieu du cinéma dans ces années là. En plein Maccarthysme chacun des protagonistes essaient de s'en sortir au mieux mais pas forcément de la meilleure des manières. Entre corruption, délation coups tordus et j'en passe nous naviguons dans des eaux plus que troubles. C'est donc peut dire que l'ambiance n'est pas toujours à la fête bien que certains s'en sortent plutôt pas mal. Qualité de cette grosse BD, son background donc, l'ambiance a laquelle contribue amplement Sean Phillips par son dessin si particulier et aisément reconnaissable. Jamais son trait un peu gras n'aura eu autant d’efficacité. Intrigue complexe mais lisible Ed Brubaker sait nous embarquer c'est donc une œuvre hautement recommandable que nous avons là, à côté la série de ces mêmes auteurs Criminal pourrait ne paraitre qu'un galop d'essai.

09/05/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 3/5
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Avec "Fondu au noir", Ed Brubaker et Sean Phillips nous plongent dans les arcanes sombres du Hollywood de la fin des années 40. Au sortir de la seconde Guerre mondiale, en pleine Guerre Froide et début de la chasse aux sorcières orchestrée par le FBI, le sanctuaire du cinéma américain n'y échappe pas non plus. C'est sur cette trame de délations et de paranoïa que le meurtre suspect d'une starlette en pleine ascension alors que le film est à peine bouclé va bouleverser la vie de Charlie, le scénariste du film en question. C'est plutôt bien construit, même s'il faut s'accrocher un peu pour ne pas se perdre dans la foule des protagonistes qui jalonnent les 350 pages de l'album. Car tout cela semble prodigieusement réaliste et documenté ; les amateurs du Hollywood de cette période et des polars à l'américaine y trouveront largement leur compte ! Personnages, situations, contexte politique, tout concourt pour forger cette ambiance particulière que le dessin de Sean Phillips sublime parfaitement. J'ai d'abord été un peu surpris par la colorisation d'Elisabeth Breitweiser, mais au final je m'y suis assez rapidement habitué et elle cadre plutôt bien avec l'ambiance générale qui se dégage de cet album. Un bon polar qui devrait régaler les amateurs de film noir américain ! (3.5/5)

15/01/2018 (modifier)
Par pol
Note: 2/5
L'avatar du posteur pol

Fondu au noir, c'est un polar dense, avec une intrigue riche, complexe et ambitieuse. Celle-ci s'étale sur près de 400 pages et Ed Brubaker, le scénariste, s'est donné les moyens de son ambition : nous proposer une histoire longue et dense qu'il prend le temps de développer. J'ai entendu de bonnes critiques sur cet album, malheureusement en ce qui me concerne je n'ai pas réussi à accrocher sur la durée. L'ambiance est prenante, ce Hollywood des années 40 qui met en scène un certain âge d'or du cinéma : les premières stars prêtes à tout pour réussir, les producteurs véreux, prêts à tous les coups bas pour un peu de gloire et surtout gagner toujours plus d'argent. Le décor est planté de belle manière et le premier chapitre met l'eau à la bouche. Le meurtre d'une jeune actrice découverte dans sa salle de bains par un homme qui ne se rappelle pas de la soirée tellement il était ivre. A partir de là il va falloir remonter le fil du temps pour comprendre. Mais suite à cette entrée en matière prometteuse, l'histoire se disperse sur des sous intrigues mettant en scène d'autres personnage, d'autres lieux, d'autres dates. Il y aura des recoupements, mais ils tardent à venir, on a largement le temps de se perdre dans les méandres de toutes ces histoires. Les protagonistes sont tellement nombreux qu'il faut sans cesse se référer au trombinoscope du début pour situer qui est qui. Plus on avance plus c'est compliqué. Trop de personnages secondaires, trop de petites histoires à coté de la grande. Au final un récit un peu trop compliqué à suivre. Dommage.

30/12/2017 (modifier)