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Couverture de la série Samuel et le Mange-Mots
Samuel et le Mange-Mots

Mes enfants et moi-même avons bien apprécié cette petite série. Bien sûr, comme l'explique manuch l'auteur est assez inexpérimenté et son graphisme s'en ressent. Mais c'est le type de série qui exploite à mon goût une idée simple et forte que les enfants doivent vite comprendre : la maîtrise de son langage est une partie importante de la maîtrise de soi et de vilains mots peuvent blesser voire même tuer aussi sûrement qu'une machette ou un fusil. Samuel fait l'expérience du mot qui emprisonne et du mot qui libère à travers sa rencontre avec le Mange-mots. L'idée est bien mise en valeur grâce à un texte et un lettrage appropriés aux enfants. Je trouve que le message s'adresse très bien aux adultes par ces temps de paroles anarchiques sous couvert d'anonymat. Le graphisme est un peu désorientant avec un coté naïf assez prononcé. La mise en couleur est agréable. Toutefois je suis d'accord avec manuch sur le mauvais choix du noir pour le Mange-mots à la fois dans l'harmonie esthétique et dans la symbolique du noir = mauvais. C'est assez pesant et stigmatisant. On peut attendre plus original dans l'esprit d'un jeune créatif. Cela reste une lecture, très rapide, vraiment sympa avec une morale qui peut apporter aux enfants mais aussi aux adultes.

12/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Jacques Prévert n'est pas un poète (Prévert, inventeur)
Jacques Prévert n'est pas un poète (Prévert, inventeur)

Je connaissais Prévert surtout sous l'angle cinématographique car j'ai vu tous les films auxquels il a participé, notamment aux dialogues, et j'aime beaucoup le Roi et l'oiseau, merveilleux dessin animé à la poésie onirique qui fut sa dernière oeuvre, j'ai aussi son recueil de poésies Paroles qui est une approche du surréalisme, et je connais aussi Prévert par les chansons d'Yves Montand, autant dire que j'en savais assez sur le bonhomme pour attaquer cette Bd dont je n'ai pu lire que l'album de l'édition de 2014 intitulé "Prévert, inventeur" avec une couverture différente. Ce qui manque et qui se trouve dans l'intégrale n'est donc pas trop grave à mon goût, ce qui m'intéressait c'était surtout la façon dont les auteurs pouvaient traiter la vie de cet homme à multiples cartes de visite, une sorte de VRP multicarte des métiers artistiques. Je connaissais moins sa vie des débuts, ses jeunes années lorsqu'il rentre à Paris après 24 mois de service militaire, vivant de l'air du temps et symbolisant le bouillonnement artistique de la capitale par sa vie de bohème. Les auteurs traduisent avec beaucoup d'intelligence et de tendresse cette vie pétillante et insouciante, on y apprend que Prévert est l'inventeur du fameux jeu du Cadavre Exquis, un truc typiquement surréaliste. Sans peur du lendemain, le futur poète va où le courant le porte, on ne peut donc que se régaler avec cet artiste qui entraine le lecteur dans le tourbillon des Années folles. La narration est d'un style alerte, les planches évitent le système des cases, avec des dessins dans tous les sens, au début ça surprend mais on s'y fait, et ce dessin n'est pas spécialement extraordinaire, mais il n'est pas désagréable. Un bon album, instructif et riche de détails.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Mezolith
Mezolith

Apparemment, c'est la traduction d'un comics anglais, les Britanniques étant très forts dans le domaine de la Préhistoire, il n'y a qu'à voir les docs de la BBC reconstituant en 3D les grands reptiles il y a 65 millions d'années comme Sur la terre des dinosaures ou encore Sur la terre des géants (avec commentaires français d'André Dussolier), sans oublier Prehistoric Park avec le paléontologue Nigel Marven, c'est un véritable fou qui s'aventure dans des contrées préhistoriques au moyen d'un engin qui traverse le temps pour ramener des dinosaures à notre époque et ainsi reconstituer un zoo préservant ces espèces disparues : à travers un pitch ludique, il explique simplement mais de façon passionnante les caractéristiques de chaque animal. L'action de ce comics se déroule près de la mer du Nord au Mésolithique, soit à peu près 10 000 ans avant J.C., une période méconnue de la Préhistoire qui se situe chronologiquement entre le Paléolithique qui le précède et le Néolithique qui lui succède et que l'on connait mieux. Autant dire que la docu a dû être ardue pour reconstituer cette période. On découvre la dure réalité de cette époque très lointaine à travers le cheminement d'un adolescent de la tribu Kansa, mais on est très loin des aventures ludico-pédagogiques de Rahan et même de Tounga. La vie quotidienne de ce peuple semble avoir été reconstituée avec réalisme et aussi une grande cruauté. La part de fantastique mystique fait un peu penser aux peuples Amérindiens. Le dessin qui a sans aucun doute bénéficié d'un apport numérique est très chouette et donne une certaine esthétique. Une Bd instructive, étonnante et une bonne surprise, c'est dommage qu'elle soit abandonnée.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Coline Maillard (Une aventure de)
Coline Maillard (Une aventure de)

J'aime bien ces Bd des années 80, c'est encore une bonne époque pour les Bd jeunesse, surtout au niveau graphique, avant de sombrer dans un tout venant banal, sans charme et le plus souvent inesthétique au niveau du dessin. Ici, on a certes une Bd cataloguée jeunesse mais qui peut plaire à des adultes si on n'est pas trop regardant ; la petite héroïne est un peu l'héritière de Sophie, elle est maline, débrouillarde et se lance dans des aventures invraisemblables. La bande aurait pu paraître dans l'hebdo Spirou, elle est dans le moule de ce journal, et le dessin de Carrère est d'ailleurs assez proche du style de Peyo. Mais elle fut prépubliée dans le mensuel Mikado en 1983, et ne connaitra que 2 récits, Carrère se consacrant à d'autres travaux. J'aime bien son dessin, il n'est pas aussi affiné que sur Léo Loden, mais reste soigné, c'est un style caricatural très plaisant et typique de ce genre de bande jeunesse divertissante. Cothias qui a plus l'habitude des récits adultes et réalistes, imagine des aventures sympathiques avec rebondissements et gags, dans un ton juste et bien adapté pour un public précis.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série La Hougue
La Hougue

Je n'avais jamais entendu parler de cette bataille ; elle fait partie des nombreuses guerres du règne de Louis XIV, mais je ne connaissais surtout que les batailles sur terre au cours des 5 grands conflits du royaume de France lors des 54 ans de règne de ce roi, telles la guerre de Dévolution ou la guerre de Succession d'Espagne. Je suis donc content d'en savoir un peu plus sur la Hougue. Cette bataille fait partie de la guerre de la Ligue d'Augsbourg, une guerre que je connais mal pour l'avoir peu étudiée ; cette guerre fut entreprise au départ par Louis XIV pour aider son cousin Jacques II d'Angleterre à récupérer son trône, et cette bataille qui se déroula sur nos côtes, au large de la pointe du Cotentin fut perdue par la France au bénéfice de la flotte anglo-hollandaise (Angleterre et Provinces Unies qui étaient en guerre contre la France à cette époque). Ces périodes ne me passionnant pas et n'étant guère intéressé par cette bataille, cet album ne m'a pas captivé comme d'autres de cette collection ont pu le faire. Le travail est bien réalisé, l'ensemble est bien expliqué, la bataille est bien montrée, et j'en sais un peu plus sur cette guerre, de plus le talent et le soin de Delitte dans ses reproductions de vaisseaux fourmillant de détails sont toujours au top, mais tout ceci m'a peu intéressé. Je note quand même 3/5 pour la qualité du dessin et l'ensemble historique bien reconstitué, mais ma note réelle serait plutôt de 2,5/5.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Brumes d'Asceltis - Elya
Les Brumes d'Asceltis - Elya

Je n'ai pas lu Les Brumes d'Asceltis, est-ce que c'est grave ? je n'en sais rien, mais j'ai la nette impression que même si ça aide d'avoir lu la série-mère, ce spin-off se suffit à lui-même. Comme cette bd se déclinait en diptyque, ça m'a tenté d'approcher un peu cet univers, quitte à lire plus tard Les Brumes d'Asceltis (se farcir encore 7 albums, ça m'emballe pas trop, on verra). Il s'agit d'une histoire de fantasy plutôt classique, avec trahisons familiales, conspiration, vengeance, légendes, magie, action épique... éléments classiques de ce type de bande ; je suis donc dans une zone de confort, en terrain connu. Le tome 1 pose les jalons du récit et prépare le terrain qui est familier au domaine de la fantasy, tout est codifié, mais c'est bien élaboré et ça n'ennuie pas même si on sait que le genre a été surexploité. Le tout reste divertissant, c'est ce qui compte. Détail amusant : le Seigneur Fushu est un étonnant sosie du Rige, l'intrigant personnage de La Quête de l'Oiseau du Temps, il a des atouts pour dynamiser le récit. Ce qui surprend, c'est le personnage central d'Elya, la sylve qui semble traverser l'histoire sans vraiment contribuer à enrichir l'intrigue ; le personnage le plus important semble être plutôt Lyenn, soeur d'Erwal, qui tire les ficelles. J'ai pris conscience au fur et à mesure de ma lecture qu'il fallait finalement avoir une bonne connaissance de la série-mère car la complexité de cet univers limite un peu ma compréhension, il y a sans doute des trucs que je n'ai pas su capter. Mais bon, ça reste accessoire, j'ai quand même compris l'essentiel et j'ai pris du plaisir à lire ce diptyque. Ce plaisir est largement consolidé par le dessin de Maconi qui sans être du pur génie, parvient à livrer de belles planches, avec des cases par endroits un peu touffues et bien remplies ; son dessin m'a semblé plus adulte que celui de la série-mère qui était d'un autre auteur, le style est fluide et joli, et colle parfaitement à cet univers de fantasy. Note réelle : 3,5/5.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Cellule Poison
Cellule Poison

La bichromie, c'est un procédé facile en BD, ça permet d'aller plus vite et d'éviter de se prendre la tête avec la colorisation. Sur certaines Bd comme Lorna, ça fait un peu superficiel et frimeur, sur d'autres, ça peut donner un style ou souligner des ambiances ; c'est un peu le cas ici, le choix des différentes couleurs destinées à typer un milieu, une ambiance sont une bonne idée. Graphiquement, Laurent Astier, je l'ai découvert avec son western La Venin, son dessin présentait quelques défauts esthétiques, surtout sur les visages, alors que sur cette Bd, réalisée avant, je trouve étrangement son dessin plus plaisant, plus esthétique, dans une sorte de minimalisme appliqué si je puis dire, j'ai bien aimé. Le scénario est classique et sans trop de surprises, mais c'est un polar abrupt qui semble bien documenté, l'histoire semble crédible et s'appuie sur ces horribles réseaux de traite des blanches et autres trafics honteux d'êtres humains dans la prostitution. Un sujet délicat, bien abordé et bien traité, avec une narration en crescendo, un peu comme ce qui a été entrevu dans le premier film Taken.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Mirages
Mirages

Cet album a été réédité plusieurs fois, j'ai lu l'édition de 1980 des Humanoïdes Associés dans la collection Métal Hurlant. Ces récits courts ont été prépubliés dans Métal Hurlant dès le n° 1 en 1975 ; Druillet signera d'ailleurs sa première couverture pour le n° 2, j'ai encore ces numéros, j'avais donc déja lu ces histoires dans Métal Hurlant, je me souviens parfaitement de certaines. On y trouve des récits de Druillet et des planches signées Alexis, dont l'histoire que j'ai le mieux retenue est les Aventures d'Yrris, un petit récit de fantasy en noir & blanc avec un aventurier séducteur qui sauve un escadron de filles à poil destinées à être offertes à un monstre ; la fin finit en orgie sexuelle, on était carrément dans le fantasme du mâle dominant à cette époque. Sinon, c'est le Druillet que j'aime bien, dans un style de mélange de SF et de fantasy crasseuse, un peu trash, violente et déglinguée, supportée par un dessin en noir & blanc un peu broussailleux et plus dépouillé qui ne sacrifie pas encore aux compositions graphiques tourmentées et époustouflantes que l'on découvrira plus tard dans Lone Sloane. C'est un peu dans le même style que Vuzz, et dans le même univers que Vuzz, d'ailleurs certaines tronches de personnages ressemblent à celle de Vuzz. Le ton est libre, on sent que les auteurs de cette époque comme Druillet et Alexis se lâchaient et s'amusaient sans contraintes. Seul le récit le Garage à vélos, situé dans un décor urbain moderne m'a moins plu.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Soleil des loups
Le Soleil des loups

C'est une Bd de fantasy au dessin semi-caricatural, un peu comme L'Epée de Cristal, j'ai bien aimé ce graphisme qui lorgne vers un combiné de Franz quand il dessinait Korrigan, et Crisse quand il dessinait L'Epée de Cristal. J'ai ainsi découvert Arthur Qwak dont je n'avais rien lu auparavant. J'aime bien l'univers installé ici, même si le scénario n'est pas très clair et quelque peu aléatoire, ce qui m'a plu surtout, c'est l'ambiance qui entremêle tragédie et comédie ainsi qu'une certaine poésie qui donnent à cette Bd un côté inattendu, étrange et plaisant par un fantastique basé sur la magie, les pouvoirs occultes et les loups qui étrangement, sont les alliés du héros Dadriel. Une Bd insolite, qui laisse un peu perplexe, mais qui développe des idées intéressantes, et pas désagréable à lire.

11/03/2023 (modifier)
Couverture de la série Starbuck
Starbuck

Je redécouvre cette amusante Bd de Foerster que j'avais rangée dans un coin sombre de ma mémoire, sinon je l'aurais avisée plus tôt. Je l'ai trouvée par hasard en farfouillant dans des bacs en bouquinerie. Les histoires ne sont pas exceptionnelles, c'est un mélange d'aventure et de touche fantastique, avec des personnages insolites, des décors parfois inquiétants et un ton qui fait penser à l'univers de Jean Ray. Ses débuts dans l'hebdo Spirou en 1987 ont dû surprendre car la bande n'avait rien de comparable avec Le Vieux Nick et Barbe-Noire, bande plus ancienne et plus classique dans l'esprit Spirou au cours des années 60. L'ensemble est quand même catalogué jeunesse pour sa légèreté et son côté humoristique. Je trouve le dessin de Foerster étrangement meilleur que sur Silex Files, Bd qu'il créera plus tard, et supérieur aussi aux petits récits qu'il a produit dans les pages de Fluide Glacial. Les cases sont parfois très remplies, les décors sont plus appliqués, et même si ça reste graphiquement caricatural, il y a une nette impression de maîtrise. Une bonne Bd, aux détails rigolos.

11/03/2023 (modifier)