Les derniers avis (47366 avis)

Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Corentin
Corentin

Certes, Corentin, c’est démodé. Je doute que celui qui découvre cette série maintenant puisse lui trouver un intérêt autre que celui du témoignage historique de la bd. Même à l’époque de sa première parution, ça pouvait paraître déjà ringard. La narration surtout, avec ces commentaires redondants qui décrivent l’action des images… Les histoires des premiers épisodes également, qui sont quasiment au niveau de ce que proposaient les revues jeunesse de l’époque : les aventures pleines de naïveté d’un enfant orphelin mais débrouillard, capable, tout minot qu’il soit, d’en remontrer aux plus méchants autour du monde. Et évidemment, dans une ambiance exotique orientale, Arabie, Chine, Inde moghole, qui ne sera pas exempte de beaucoup de clichés d’usage. Dont une curiosité, largement partagée par beaucoup de récits d’aventures, ce petit breton du xiiie siècle, qui logiquement n’aurait dû s’exprimer qu’en breton, est capable de converser avec tout un chacun autour de la planète, alors que son jeune compagnon indien, Kim, utilise une grammaire réductrice. Oui mais voilà, moi, j’aime assez. Nostalgie peut-être, sûrement même. Mais il n’y a pas que ça. Cette série n’a pas que des défauts. D’abord le dessin, même vieillot, est un modèle du genre. Monsieur Cuvelier était un artiste, les décors, les animaux, l’anatomie, il savait y faire. Et surtout, il y a l’évolution, en bien, de la série. La narration se modernise, exit la voix off, ou presque. Kim s’exprime correctement. Et le personnage grandit, il passe du gamin au tout jeune homme dans les deux derniers tomes qui forment un diptyque, « Le prince des sables » et « Le royaume des eaux noires ». L’aventure prend un tournant quasi fantastique, mais en gardant une volonté de rationalisme scientifique. Le personnage du savant dans « le prince des sables » m’avait fascinée à l’époque et il a participé à me donner le goût de l’histoire des sciences et des mathématiques. Sur ce diptyque seul, lisible indépendamment du reste, quatre étoiles sans hésiter. Mais je suis obligée de tenir compte de la série entière… À noter que je ne possède pas, et n’ai jamais lu, le tome chez les Peaux-rouges. Je ne me prononcerai donc pas sur icelui.

13/10/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
Couverture de la série L'Enfer pour Aube
L'Enfer pour Aube

2.5 J'ai été moins enthousiaste que les autres à la lecture de ce premier tome. Oui, le dessin est bon et dynamique et oui le scénario est bien fait...sauf qu'à aucun moment je n'ai trouvé que c'était assez pour en faire une histoire mémorable. Mon principal problème est que j'ai trouvé que l'histoire était convenue. On a donc droit à une histoire rendant hommage aux feuilletons à la Fantomas, l'action se passant bien sûr dans les années 1900-1910 à Paris, on montre les inégalités de l'époque avec des notables et des forces de l'ordre bien méchants (quoique cette fois-ci on met l'accent sur les discriminations qu'ont subies les Bretons, là ça fait changement). Je peux comprendre que cela plaise à certains lecteurs, cela m'aurait peut-être plu à une époque, mais là j'ai juste eu l'impression de lire des trucs que j'avais déjà vus une bonne dizaine de fois. J'ai même pas envie de lire la suite pour voir comment ça se termine.

13/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Vertige
Vertige

Cette série essaye de nous faire voyager en compagnie de deux jeunes femmes qui ont pour point commun Reginaldo, un homme pas trop recommandable. La blonde et la brune ont toutes les deux la volonté de se libérer de cet homme mais l'une part du Brésil à travers la forêt, l'autre se drogue dans une riche villa hollywoodienne. Un scénario qui demande à se laisser porter par l'histoire. On comprend mieux au dénouement quand les deux femmes se rejoignent et j'ai trouvé un certain charme à cette histoire. Je trouve que le graphisme vaut pour les passages dans la forêt avec ce style un peu naïf qui rappelle des peintures du Douanier-Rousseau. Autrement c'est assez minimaliste et un peu figé. Une lecture rapide sans beaucoup de dialogues mais qui explore une thématique de la liberté féminine à pouvoir vivre sans tutelle masculine.

12/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Michel Vaillant - Histoires courtes
Michel Vaillant - Histoires courtes

J’avais peur de retrouver dans ces albums les histoires courtes déjà parues dans deux albums ‘spéciaux’ de Michel Vaillant. Heureusement, seules trois de ces histoires sont re-publiées ici. Le premier tome fait même office de véritable petit trésor puisqu’il nous propose les toutes premières aventures de Michel Vaillant imaginées par Jean Graton. Alors, oui, c’est très daté, franchement naïf, parfois assez maladroit au niveau du dessin, mais quelle fraicheur ! Quel enthousiasme ressenti ! Là, vraiment, j’ai retrouvé le Graton que j’aimais, celui qui avait envie de partager sa passion, celui qui avait envie de créer un vrai héros de bande dessinée, auquel le jeune public pouvait s’identifier. Plus que les histoires en elles mêmes, c’est cet enthousiasme, cette passion ressentis qui m’ont fait apprécier ce premier tome. Avec en supplément gratuit le sentiment de trouver ici des récits introuvables par ailleurs. Le deuxième tome se compose de récits parus durant ce que je considère comme l’âge d’or de la série, à savoir les années ’70. Même si les meilleurs albums sont antérieurs à cette période, les années ’70 sont en effet à mes yeux la période durant laquelle l’univers de Michel Vaillant est le mieux en place, et celle durant laquelle Jean Graton maîtrise le mieux son sujet tant du point de vue technique (esthétisme des modèles, stratégies de course, évolutions des moteurs et des mécaniques) qu’au niveau narratif (on sent une forme de routine, mais dans le bon sens du terme, celle née d’une longue pratique et qui permet à un auteur de tout mettre en place en donnant le sentiment que ça coule de source). Ces courts récits m’ont moins surpris (j’en connaissais déjà plusieurs) mais m’ont permis de me replonger dans ma jeunesse. Clairement, il s’agit de deux albums destinés aux inconditionnels de Michel Vaillant. Mais si, comme moi, vous gardez une certaine nostalgie vis-à-vis des débuts de la série et jusqu’aux années ’70, ces deux albums sont un agréable bain de jouvence. Ils offrent suffisamment de récits rares pour avoir un intérêt et nous permettent de replonger dans le monde de la compétition automobile à une époque où Jean Graton était encore passionné par son sujet. Vraiment pas mal (mais uniquement pour les fans de la série).

12/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Inferno
Inferno

Je n’ai à l’heure actuelle lu que le tome 1 (oui, Alix, je sais…) Ce tome s’intègre parfaitement dans la collection Cockpit des éditions Paquet. Le dessin est dans la lignée de celui de Romain Hugault, avec un traitement très informatisé et un lissage des couleurs qui n’empêchent pas la précision du trait. Sans être un spécialiste, j’ai également l’impression que les différents avions présentés ont été dessinés avec un profond souci d’exactitude. Le scénario revient sur un fait historique marquant de la seconde guerre mondiale ; le bombardement de Hambourg par l’aviation alliée. Le synopsis est assez semblable à celui du tome 1 de « Berlin (Les Sept Nains) » puisque nous allons suivre un équipage britannique du début à la fin de sa mission avec comme interrogation principale « vont-ils revenir vivants ? » Le contraste entre le caractère effroyable de ce type de mission et le flegme et le calme dont font preuve les membres d’équipage permet assez paradoxalement de dé-banaliser l’action, de lui rendre toute sa force, toute son horreur. De ce point de vue, l’album est très réussi à mes yeux. Par contre, par son traitement graphique qui donne la part belle aux grandes illustrations et par le caractère synthétique de son scénario, cet album manque d’amplitude pour que je monte au-dessus d’un simple 3/5. C’est beau à voir, bien réalisé mais l’espace manque pour vraiment pouvoir développer les personnages, qui restent donc simplement des militaires en mission. Pour les amateurs du genre, c’est un album de qualité. Pour les autres, je pense que ce sera trop léger. Mise à jour après lecture du tome 2 (c'est Alix qui va être content !) : Mêmes qualités que pour le tome 1 : un dessin très informatisé mais plaisant à l'oeil, un souci de véracité historique, une apparente froideur des personnages qui contraste avec la dangerosité des missions. Mêmes défauts que le tome 1 : des personnages qui manquent quelque peu de charisme, un scénario peu marquant (dans ce tome 2, on enchaine les missions en vol sans qu'il y ait un véritable temps fort mais juste une succession de réussites et de drames tels qu'attendus). Si le tome 1 proposait une histoire complète 'vraiment complète', ce tome 2 se termine sur un point d'interrogation. Ca peut suffire mais ce final me semble quand même annoncer un tome 3. Pas indispensable mais dans sa catégorie, cette série tient la route. Je reste sur un ressenti positif.

27/06/2022 (MAJ le 12/10/2022) (modifier)
Couverture de la série Essex County
Essex County

Jeff Lemire dans le registre dans lequel je le préfère, à savoir la chronique sociale reposant sur des personnages fragiles habitant dans un bled paumé. Au début, je me suis demandé s’il ne s’agissait pas de courts récits. En effet, il faut du temps avant de pouvoir relier les trois, quatre récits distincts qui composent cet album. Et même à la fin de ma lecture, je trouve ce lien finalement très ténu et plus anecdotique qu’autre chose. C’est dommage car avec un lien plus fort, on aurait tenu là un album très original et marquant. J’ai beaucoup aimé la galerie de personnages, souvent fragiles (comme d’habitude chez Lemire), souffrant de grosses difficultés à communiquer avec leurs proches, s’enfermant dans leurs silences plus destructeurs que protecteurs. J’ai apprécié l’originalité de certaines histoires, et plus particulièrement celle de ce club de boxe « fermier » tellement improbablement décalé qu’il en devient très crédible. Le dessin de l’auteur fonctionne toujours aussi bien pour ce genre de récit et ce type de personnages. Il dégage une fragilité qui leur correspond parfaitement et permet de faire passer beaucoup d’émotions via une pose ou un regard. S’il y avait eu un thème central plus fort, j’aurais accordé un 4/5. En l’état, c’est agréable à lire mais il me manque quand même un petit quelque chose. Pas mal, quoi.

12/10/2022 (modifier)
Couverture de la série The Nobody (Monsieur Personne)
The Nobody (Monsieur Personne)

Jeff Lemire nous propose une variation sur le thème de l’homme invisible. On retrouve plusieurs éléments avec lesquels il a l’habitude de jouer dans ses récits les plus personnels, : le bled isolé, la dimension fantastique, les difficultés de communication entre les personnages, la peur de l’autre, et bien sûr des personnages borderline dont on se dit à tous moments qu’ils peuvent définitivement basculer dans la folie (si ce n’est déjà fait). Le récit est agréable à suivre même s’il ne m’a jamais vraiment surpris. Les personnages sont intéressants et, comme souvent chez Lemire, l’association entre son dessin maladroit en apparence et le caractère borderline des personnages proposés fonctionne parfaitement. Les émotions passent bien et je me suis pris d’affection pour plusieurs des acteurs de ce récit fantastique. Les dialogues contribuent eux aussi à l’installation d’une ambiance sinon malsaine du moins étrange. Sans parler d’un suspense insoutenable, je dois bien avouer que je me demandais quand même comment tout cela allait se terminer (en ne doutant pas que la fin serait dramatique, d’une manière ou d’une autre). Pas mon Lemire préféré (un peu trop prévisible pour ça) mais un album plaisant à lire.

12/10/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Copperhead
Copperhead

Copperhead est un western. Certes ça se passe dans un cadre de science-fiction avec des aliens et des voitures volantes, mais le scénario est rigoureusement celui d'un western transposé sur une planète désertique. Il y a cette ville minière paumée, le nouveau shérif, qui vient d'y arriver, son adjoint vétéran de la guerre au caractère bourru, le gros bonnet véreux à la tête de la mine et prompt au soudoiement, la famille de bouseux bagarreurs qui vit hors de la ville, les artifs/noirs qui ont servi d'esclaves et sont maintenant tout juste tolérés, ou encore les natifs/indiens qui rôdent dans les Badlands et attaquent ceux qui ont le malheur de s'y trouver la nuit... Seule petite originalité, le shérif est une femme et elle est venue avec un fils et doit prendre en compte sa protection dans l'ordre de ses priorités. C'est donc un western, avec une enquête policière menée par l'héroïne et son adjoint. Le dessin est de bonne qualité, ni incroyable ni très marquant mais il est professionnel et permet une lecture fluide et agréable. L'histoire non plus ne casse pas trois pattes à un canard mais elle est suffisamment prenante et bien rythmée pour tenir le lecteur en haleine. Au final, c'est un bon divertissement, le genre de lecture qui fait passer un bon moment et puis qui s'oublie assez rapidement car elle ne sort pas du lot ni par son originalité ni par son impact émotionnel. A noter que même si la série est abandonnée en France, le seul tome paru peut se lire comme une histoire complète, même si elle manque d'envergure et laisse espérer de plus amples développements par la suite.

12/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Le Smartphone et le balayeur
Le Smartphone et le balayeur

Voilà un album étonnant, à plus d’un titre. Dans l’œuvre d’Emmanuel Guibert tout d’abord puisque, s’il a touché à divers genres, il n’avait encore jamais usé à ma connaissance de strips. Et parce qu'il n’est a priori pas habitué à ce style minimaliste et statique. Tout passe ici clairement par les dialogues. Mais cet album est aussi étonnant pour un éditeur assez peu habitué aux recueils de strips/gags. Étonnant enfin pour le sujet, a priori pas drôle, et potentiellement rébarbatif. J’en suis ressorti avec un avis mitigé, mais globalement satisfait. Les côtés minimalistes et statiques des dessins doivent rapidement être évacués, même si ça peut être lassant. Car nous assistons en fait à plusieurs longs dialogues entre un balayeur de rue et un smartphone trouvé par terre. Je m’attendais au départ – format strips oblige – à quelque chose de comique, mais il n’y a en fait pas grand-chose de drôle ici. En tout cas pas au sens où beaucoup de lecteurs l’entendent. C’est assez inclassable selon moi. Loin d’être hilarant, dessins minimalistes et statiques, sujet improbable et potentiellement chiant, on a là un cocktail de prime abord repoussant. Mais voilà, Guibert arrive quand même à faire prendre la sauce, et ces dialogues – sans doute parfois un peu trop présents – finissent par capter, si ce n’est captiver le lecteur. Plus qu’une discussion de comptoir (de trottoir devrais-je dire !), on a, dans ces échanges entre un fonctionnaire quelque peu blasé et déclassé et cet objet fonctionnel et omniprésent, une vision souvent juste et triste de nos sociétés. Tous deux nécessaires à notre vie quotidienne, tous deux invisibilisés, ils se révèlent ici plein d’autodérision, percutants, philosophant sur le quotidien ou leur existence avec sérénité et un certain cynisme qui n’évacue pas un côté dépressif.

12/10/2022 (modifier)
Couverture de la série Interspecies Reviewers
Interspecies Reviewers

Bon je n’ai lu que le 1er tome … je lirai pas spécialement la suite mais j’ai quand même bien aimé. L’idée (très masculine) était suffisamment conne pour m’intriguer. Je suis sorti agréablement surpris de ma lecture, surprenant dans certaines situations. C’est plus drôle que graveleux, quelques critiques m’ont bien fait rire, de l’humour sexy un peu con. Par contre, il faut pas se mentir à la fin du 1er tome, je trouvais déjà ça redondant. Le concept m’a amusé mais sur la longueur va vite saouler.

11/10/2022 (modifier)