Mirages

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Une sorte d'anthologie d'histoires pas trop connues de Druillet.


Les années Métal Hurlant

Dans les temps anciens... Agorn, prince ridiculisé par sa famille, voit son aimée -une servante- violée et tuée par son frère ; le tout sous les regards hilares de ses parents et des gens du château... La nuit, il est "visité" en rêve par l'envoyé des Gardiens des Portes du Vide Ultime... Pour eux, il doit être un bras vengeur... Devenu fou par la perte de son amie, Agorn s'arme. Et sa vengeance sera vraiment terrible...

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Avril 1976
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Mirages © Les Humanoïdes Associés 1976
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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15/12/2006 | L'Ymagier
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L'avatar du posteur Noirdésir

Je précise que j’ai lu la version publiée par Dargaud dans sa collection « Histoires fantastiques ». La première histoire (« Le garage à vélo ») se déroule dans un décor urbain de cité, contemporain, et est d’une grande violence (viol, meurtre), avec un dessin proche du crobar parfois. Ça part ensuite vers de la SF, tout en restant violent (un peu rock ou punk parfois). Si par la suite la SF domine franchement (mâtinée de fantasy parfois, surtout dans le dernier tiers de l’album), surtout après le premier ensemble « Histoires sèches », et si le dessin gagne en précision et les décors en profondeur, l’ensemble garde quelque chose de noir, violent et poissard. Le style qui « signera » Druillet est déjà visible dès le deuxième ensemble (« Mon frère robot »), même si le découpage des planches n’a pas encore le côté déstructuré qui le caractérisera (ni les couleurs qui feront exploser ses cases – ici tout est en Noir et Blanc). On sent aussi clairement l’influence de certains compagnons d’armes de Métal Hurlant (Moebius et Bilal en tête, en particulier le Bilal de Mémoires d'outre-espace et de Mémoires d'autres temps dans le style graphique et même certaines histoires). Moebius donne quelques idées (il est crédité), et Druillet fait aussi appel à deux piliers de Fluide : Gotlib, qui participe au scénario et au dessin de la dernière histoire en ajoutant sa patte loufoque (peut-être la seule histoire de Druillet publiée dans Fluide Glacial ?), Alexis dessinant une longue histoire plutôt fantasy, « Les aventures d’Yrris » (très beau dessin au demeurant !). Tout ça dans le dernier ensemble intitulé « Agorn va et tue ! », dans lequel deux histoires sont directement inspirées par Lovecraft, tandis que l’histoire qui donne son nom à cet ensemble, « Agorn » voit Druillet partir dans des envolées baroques, avec un dessin grandiose et minutieux, une pleine planche très chargée : Druillet délirant et foisonnant comme on l’aime ou on le déteste, mais quel style ! Bref, un album pas très courant, mais que les amateurs de Druillet ne peuvent laisser de côté. Les histoires ne sont pas développées (sauf celle en collaboration avec Alexis), le dessin – surtout des premières histoires – est encore hésitant, mais il y a là quand même matière à s’extasier (je suis plutôt amateur de cet auteur dont le style, graphique essentiellement, a marqué les années 1970 – et au-delà.

21/01/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Cet album a été réédité plusieurs fois, j'ai lu l'édition de 1980 des Humanoïdes Associés dans la collection Métal Hurlant. Ces récits courts ont été prépubliés dans Métal Hurlant dès le n° 1 en 1975 ; Druillet signera d'ailleurs sa première couverture pour le n° 2, j'ai encore ces numéros, j'avais donc déja lu ces histoires dans Métal Hurlant, je me souviens parfaitement de certaines. On y trouve des récits de Druillet et des planches signées Alexis, dont l'histoire que j'ai le mieux retenue est les Aventures d'Yrris, un petit récit de fantasy en noir & blanc avec un aventurier séducteur qui sauve un escadron de filles à poil destinées à être offertes à un monstre ; la fin finit en orgie sexuelle, on était carrément dans le fantasme du mâle dominant à cette époque. Sinon, c'est le Druillet que j'aime bien, dans un style de mélange de SF et de fantasy crasseuse, un peu trash, violente et déglinguée, supportée par un dessin en noir & blanc un peu broussailleux et plus dépouillé qui ne sacrifie pas encore aux compositions graphiques tourmentées et époustouflantes que l'on découvrira plus tard dans Lone Sloane. C'est un peu dans le même style que Vuzz, et dans le même univers que Vuzz, d'ailleurs certaines tronches de personnages ressemblent à celle de Vuzz. Le ton est libre, on sent que les auteurs de cette époque comme Druillet et Alexis se lâchaient et s'amusaient sans contraintes. Seul le récit le Garage à vélos, situé dans un décor urbain moderne m'a moins plu.

11/03/2023 (modifier)
Par gloubi
Note: 2/5

Je ne suis pas absolument fan de Druillet, j'ai juste un a priori positif, et là pour le coup cela m'a pas mal refroidi... Cet album est une compilation de petites histoires, donc aucune continuité entre elles ; de plus même les thèmes abordés sont un peu confus, et l'ambiance est très datée années punk 80. Enfin, commencer par "le garage à velo", c'est quand même vachement dur (séance très trash de viol et de massacre), et puis globalement la violence sans fondement est plutôt omniprésente, à tel point que la courte intervention de Gotlib à la fin est agréablement rafraîchissante.

19/12/2006 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 3/5

Un album curieux, mélange de trois histoires parues de 1967 à 1975. Ces histoires font place à l'imaginaire le plus débridé jusqu'à une oeuvre contemporaine ("Le garage à vélos"). Belle "anthologie", surtout dans sa version originelle -un album broché noir et blanc à la fantastique couverture- où la vision de Druillet et son style graphique imprègnent déjà les pages. Toujours le combat du Bien et du Mal, sans que jamais Druillet ne nous dévoile qui est le Bien ?... qui est le Mal ?... J'avoue avoir bien aimé -et posséder en EO- ce grand format au contenu fort, aux styles graphiques différents qui passent du trait simple au baroque le plus fou. Un bien bel opus où la "patte" de Druillet est directement reconnaissable. Ma cote réelle : 3,5/5 L'album : L'E.O., album broché de 1976, sera rééditée en 1980 et 1985 sous de nouvelles couvertures. Mais rien ne vaut vraiment l'original. Une très belle pièce de mes collections.

15/12/2006 (modifier)