C'est bien que Noirdésir ait posté cette Bd, je l'avais complètement oubliée, et pourtant j'ai lu pratiquement tous ses épisodes dans Bédé Adult' entre 1985 et 1990. Faut dire que ce n'est pas la Bd de Colber que je préférais ; le fantasme de la soubrette des grands palaces, en tablier et collants noirs, qui se glisse dans le lit de riches clients ou qui se donne avec fougue aux membres (si je peux me permettre cette équivoque) du personnel ou de son directeur, c'est un peu éculé, et ça ne m'a jamais fait fantasmer.
D'ailleurs, cette bande me faisait sourire par ses situations ouvertement provoquées exprès et souvent bêtement, juste pour empiler des scènes de fesse, de même que les postures érotiques étaient plus banales et moins recherchées que dans d'autres Bd de cul, sans parler des dialogues souvent risibles, ridicules ou faussement naïfs.
Signée sous le nom de W.G. Colber, la bande connait pourtant le succès ; après le Brésil, Lydia ira ensuite en Thaïlande (clin d'oeil au film Emmanuelle ?), elle y rencontrera Cléo, autre héroïne de Colber (voir Cléo), et à elles deux, partageront des plaisirs érotiques.
Ceci dit, "Lydia" n'est pas non plus à jeter, le dessin de Colber est toujours aussi aguichant, élégant et émoustillant, avec quelques recherches intéressantes dans certaines pratiques sexuelles, les filles sont belles et bien dessinées, Colber a toujours eu dans toutes ses bd érotiques un bon sens de l'anatomie féminine. Mais je préférais nettement d'autres bandes de lui, comme Les Confidences de Nado, Histoire d'E ou encore L'Institution Marie-Madeleine et "Célia, 15 ans" qu'il signait sous son autre pseudo de Mancini.
Tout d'abord l'objet livre ne laisse pas indifférent. Avec sa superbe présentation d'une élégance sobre et stylée, il fait très classe.
Un livre blanc cassé orné d'une énigmatique porte derrière laquelle on peut imaginer toutes les perversions d'une bourgeoisie décadente.
Enfin presque... Car l'ami Lewis et son regard d'aigle ne laisse rentrer que ceux (et surtout celles hummm) capables d'assumer un délire improvisé autour de fantasmes refoulés (ou pas).
Vous l'aurez compris c'est gentiment loufoque avec une ribambelle d'intervenants qui se lâchent en douceur avec leur style et leur vécu.
Un exercice de style très créatif mais qui doit donner à plein quand on connait bien les différents auteurs (ce qui n'est pas mon cas).
Je suis donc passé à côté d'une multitude de clins d'oeil ce qui a rendu ma lecture moins passionnante qu'un spécialiste es-BD.
J'ai néanmoins pris du plaisir à retrouver des références connues dans des situations attrayantes.
J'oubliais : le graphisme est superbe d'humour et d'expression. Une curiosité sympa.
Se replonger dans Michel Vaillant après un long abandon m'a fait tout drôle. Je ne vais pas trop m'étaler vu que j'ai déja dit l'essentiel dans mon avis sur la série ; cet avis servira juste à préciser 2-3 bricoles.
Ces récits courts sont tous parus dans le journal Tintin, le premier en 1957 dans le n° 433, et le dernier en 1973 dans le n° 99 de la formule Tintin l'Hebdoptimiste.
Ce qui est intéressant, c'est qu'on y voyait la gestation de ce qui va devenir une Bd marquante des années 60 parallèlement aux albums de 44 planches, et une Bd majeure de l'hebdo Tintin. On y voit la mise en place d'un univers avec toutes les valeurs de la famille et de la firme Vaillant, tous les gimmicks que l'on retrouvera dans les albums. Le tome 2 m'a plus intéressé parce que c'est les années 70, époque où j'étais ado et où j'étais en plein dedans parce que très fan de sport automobile, j'ai donc vécu les aventures de Vaillant et Warson en direct si je puis dire, à chaque parution de l'hebdo Tintin, et ce jusqu'à la fin des années 70 ; j'ai lâché la série après l'épisode San Francisco Circus vers 1976-77. J'ai donc redécouvert non sans une certaine nostalgie des petits récits que j'avais plus ou moins lus.
Ceux des débuts dans le tome 1 me sont moins chers parce que je n'étais pas né, je les ai découverts après mon enfance, dans les 70's, car mon père achetait le journal Tintin avant ma naissance. Ces premiers récits étaient d'ailleurs déja parus dans un album titré SPECIAL 20ème ANNIVERSAIRE, avec une rétro Vaillante.
Dans ceux qui composent le tome 2, il y a 3 récits parus aussi dans un album du Lombard que je possède, titré SPECIAL MICHEL VAILLANT, édité en 1970 où l'on trouvait des présentations de grands pilotes, de voitures de course, de circuits, des articles divers sur la compétition automobile, une nouvelle de Francine Graton ; ces 3 récits courts inédits ne sont pas parus dans Tintin (Françoise, Bataille pour un 1/10, Pas de lauriers pour Bob Cramer). On voit dans ces 3 récits que le dessin de Graton a bien évolué et s'est modernisé, tout en gardant cette éternelle petite raideur du trait, il a aussi suivi l'évolution de la technologie automobile.
Ces 2 albums sont donc une bonne initiative de l'éditeur, mais ce sont avant tout des albums de fans.
Lu le tome 1 qui rassemble plusieurs récits qui ont été sans doute prépubliés en France d'abord dans Fantastik ou Ere comprimée en 1982 et 83, mais malgré la collection Métal Hurlant qui figure sur l'album, aucun de ces récits n'a été prépublié dans le magazine Métal Hurlant, c'est assez bizarre parce que ça lui correspond tout à fait.
Cette bande est la première Bd réaliste créée par le néerlandais Dick Matena en 1977 ; elle parait dans la version hollandaise du Journal de Mickey. C'est de la SF d'un autre temps mais pas désagréable, même pour moi qui ne suis pas friand du genre, parce que ça ne tourne pas à outrance autour de vaisseaux interstellaires et de rivalités galactiques. Virl est un proscrit accusé d'un complot, qui a été banni de sa planète d'origine, Terra, exilé sur une autre planète du nom de Sion ; il va s'employer à regagner Terra avec l'aide de 2 compagnons d'aventure pour y chasser le tyran qui l'asservit.
C'est une histoire assez classique en SF, qui a l'aspect d'un space opera en forme de quête, dont le héros connaitra des aventures courtes, Matena l'abandonnant très vite pour d'autres créations (notamment des scénarios sur la série Storm qui paraissait dans Eppo aux Pays-Bas).
Son dessin est un peu dépouillé, avec des décors vite dessinés et des fonds blancs et jaunes, ainsi qu'une colorisation flashy, typique de cette époque des années 70. Cependant le trait n'est pas horrible, il s'améliorera plus tard, notamment sur Mozart et Casanova et sur certains épisodes de La Découverte du Monde en bandes dessinées pour Larousse.
Une Bd peu marquante dans le genre science-fiction, mais qui se laisse lire sans ennui.
Une lecture vraiment plaisante.
W.E.S.T. est une organisation gouvernementale formée par cinq agents aux caractéristiques et aux tempéraments très différents, une équipe complémentaire.
Il est assez facile de s'identifier à un des protagonistes.
Trois cycles de deux tomes, j'ai une nette préférence pour le second qui se déroule à Cuba. Dorison et Nury construisent des scénarios bien charpentés avec souvent une pointe de fantastique. Par contre ils usent de quelques facilités pour retomber sur leurs pieds et c'est justement ce genre de stratagèmes qui m'empêchent de mettre les quatre étoiles, en particulier la fin du sixième opus qui m'a particulièrement déçu. Hormis ce reproche récurrent, j'ai pris plaisir à suivre les folles aventures aux multiples rebondissements de nos héros.
La narration est alerte et dynamique, elle prend aussi le temps d'approfondir les personnalités des personnages.
La partie graphique m'a captivé, c'est beau avec ce trait puissant, détaillé et dynamique. J'ai apprécié la colorisation dans des tons pastels. La mise en page n'est pas en reste.
Du très bon travail.
A lire évidemment.
Je suis tombé sur un album de cette Bd qui m'a rappelé quelques souvenirs ; je pense que ça doit être une des premières Bd de l'éditeur Delcourt, et ça ne doit plus figurer à son catalogue depuis longtemps.
Ce qui m'a rendu nostalgique, c'est que je me souviens bien d'avoir lu des épisodes de cette bande dans le pocket Mustang à une époque où je devenais un jeune adulte. Ce petit format édité par la maison Lug ne publiait que du western entre 1966 et début 1980 dont j'étais évidemment très fan (notamment Tex Willer, "Hondo", "Rakar", "Jicop" ou "Zagor"... des bandes populaires le plus souvent d'origine italiennes et françaises). Mais à partir de 1980, le format a changé en devenant plus proche de celui du magazine Strange (édité aussi par Lug) et en publiant des Bd comme "Mikros" de Mitton, et "Photonik" de Ciro Tota. Les scénarios étaient du vieux routier des petits formats Marcel Navarro qui signait alors Malcolm Naughton (et Mitton dessinait sous le pseudo de John Milton).
Ces bandes étaient de vraies créations françaises et avaient pour but d'imiter les comics américains de super-héros qu'on voyait dans Strange ou Titans, mais c'était bien de vrais super-héros à la française.
"Photonik" débute donc en 1980 dans Mustang puis réapparaitra dans Spidey en 1981 ; c'est une Bd de qualité, le héros (un garçon banal du nom de Thaddeus Tenderhook) est comme ses homologues US, un personnage à double identité avec des pouvoirs de métamorphe, avec un ami scientifique qui l'aide à maîtriser ses super-pouvoirs, et il lutte efficacement contre ses ennemis, mais comme Spiderman, il n'est pas toujours reconnu comme utile à la société et subit l'ingratitude de la police.
Le ton est plutôt naïf, avec des situations risibles et d'un autre temps, des répliques à l'ancienne telles qu'on en voyait dans les comics des années 40 ou les vieilles Bd franco-belges, du genre "Damned, je suis fait comme un rat"... Mais l'ensemble est sympathique et rappelle qu'à une certaine époque, la Bd cherchait avant tout à distraire un lectorat adolescent.
Le dessin aussi est de qualité, c'est probablement les premiers essais de Ciro Tota dont on reconnait déja le style, qui parfois se faisait remplacer par Mitton. Pour ma part, c'est une (re)découverte étonnante et rafraîchissante qui symbolise toute une époque de Bd populaire de qualité.
Voici un album peu courant, je ne l'avais jamais vu en bouquinerie jusqu'ici ; il se trouve que mon petit fournisseur a dégoté un arrivage de pas mal de Bd anciennes. Ce qui est curieux, c'est qu'il est édité par les Humanoïdes Associés dans la collection Métal Hurlant, alors que la bande n'a jamais été prépubliée dans Métal Hurlant, ni dans Métal Aventure, j'ai vérifié mais je n'ai rien trouvé.
Je pense que ça doit être une Bd parue directement en album et qui plus est, c'est l'un des premiers travaux de Pavlovic pour la France. On voit que son dessin est assez primitif, il est certes agréable, mais il est encore mal dégrossi, au trait massif ; il s'affinera déja un peu plus dans Roxalane qui paraitra la même année, en 1988 chez les Humanos. Cependant on sent que le gars sait dessiner, et il le prouvera ensuite sur El Niño ou Les Munroe.
Au niveau du scénario, c'est très léger, prétexte à des combats farouches, l'année est précisée mais tout est imaginaire, il n'y a rien qui se rattache à des événements historiques connus du Moyen Age, même les châteaux forts sont fantaisistes, on sent que Pavlovic n'a pas dû disposer d'une documentation précise sur les forteresses du XIIIème siècle. En même temps, Pavlovic en tant que Croate, ne connaissait sans doute pas encore notre Moyen Age. Malgré ça, l'album est plaisant à lire et apporte un bon moment de détente.
J'ai lu l'album d'origine de 1982, avec une autre couverture (ici, c'est l'édition de 1987).
Ces 3 récits dont les 2 premiers se suivent, sont de bonne qualité, on suit le périple de 2 aventuriers pittoresques dans une aventure folklorique au Tibet, j'aime ce type d'aventure improbable et un peu farfelue. Ces récits sont peut-être parus dans un magazine, ça a le teneur de revues comme Charlie Mensuel, A Suivre, l'Echo des Savanes ou Métal Hurlant, mais je suis certain de ne pas les avoir vus dans ces 4 là... et encore moins dans Circus dont je possède la collection complète.
Le dessin de Tripp est remarquable, le noir & blanc et les parties en grisé renforcent et mettent en valeur le dessin qui est soigné, j'aime ce style Ligne Claire, c'est ce qui l'a fait ranger un peu vite dans les adeptes de la Ligne Claire, mais Tripp saura se détacher de cette influence lorsqu'il abordera ensuite la courte série Jacques Gallard
Une bonne lecture.
Bien que certains aspects aient créé chez moi quelques frustrations, c’est une lecture qui s’est révélée plutôt agréable.
D’abord parce que la narration est fluide, sans temps mort. Ensuite parce que le dessin – pas forcément mon truc au départ – se révèle lui aussi dynamique. Et j’ai bien aimé la colorisation, chaude, donnant un rendu granuleux, ou brumeux parfois : les défauts du dessin passent ainsi au second plan.
Quant à l’histoire, elle possède qualités et défauts.
Le héros, Ludo est un jeune homme qui, du jour au lendemain, s’aperçoit que la chance le poursuit de ses petits cadeaux (toutes les situations tournent à son avantage). J’ai bien aimé le moment où en fait cette chance, sans totalement disparaitre, bascule vers quelque chose de plus ambigu, chance et malchance s’entremêlant.
Autour de ce jeune homme, deux jumeaux, Marie (dont Ludo est amoureux) et Vincent (qui est amoureux de sa sœur Marie). Vincent est un magouilleur, qui se trouve embarqué dans des affaires de plus en plus sales, et qui va y entrainer Ludo : l’intrigue bascule alors dans du polar, tout en gardant certains aspects inclassables, voire loufoques (comme lorsque la star d’une vieille série télé pète un câble).
La frustration vient de plusieurs points. D’abord une fin un peu abrupte, même si c’est une sorte de cliffhanger qui laisse supposer que Ludo n’a pas perdu sa capacité à attirer ennuis et chance. Ensuite j’aurais voulu en savoir plus sur les personnages eux-mêmes, sur les relations entre ce trio ambivalent.
Mais ça reste une petite lecture sympathique.
Le récit oscille entre légende et réalité, et contient des éléments de conte, il est clairement orienté fantasy même s'il possède des éléments aventureux ; je vois mal ce qu'il fait en genre aventure.
Le style graphique flirte avec le manga, c'est en effet ce que j'ai lu dans 2 ou 3 avis ; n'étant pas assez familier avec le manga, je n'ai pas la compétence pour trancher ce point, mais d'après ce que je sais, il y a en effet une ressemblance, surtout dans les têtes des personnages, sauf que ça ne m'a pas vraiment dérangé. Les décors sont soignés, de même que l'univers de ce monde imaginaire peut facilement faire rêver.
Ce qui ne va pas, c'est plutôt le récit qui souffre d'une construction chaotique, c'est brouillon et trop complexe ; là-dessus, les personnages sont peu développés, et l'ensemble n'est pas assez captivant. C'est dû aussi en grande partie au fait que cette bande ne sort pas du tout venant des Bd de fantasy et qu'elle n'offre rien de bien original pour vraiment se démarquer. Note réelle : 2,5/5.
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Lydia - Soubrette de luxe
C'est bien que Noirdésir ait posté cette Bd, je l'avais complètement oubliée, et pourtant j'ai lu pratiquement tous ses épisodes dans Bédé Adult' entre 1985 et 1990. Faut dire que ce n'est pas la Bd de Colber que je préférais ; le fantasme de la soubrette des grands palaces, en tablier et collants noirs, qui se glisse dans le lit de riches clients ou qui se donne avec fougue aux membres (si je peux me permettre cette équivoque) du personnel ou de son directeur, c'est un peu éculé, et ça ne m'a jamais fait fantasmer. D'ailleurs, cette bande me faisait sourire par ses situations ouvertement provoquées exprès et souvent bêtement, juste pour empiler des scènes de fesse, de même que les postures érotiques étaient plus banales et moins recherchées que dans d'autres Bd de cul, sans parler des dialogues souvent risibles, ridicules ou faussement naïfs. Signée sous le nom de W.G. Colber, la bande connait pourtant le succès ; après le Brésil, Lydia ira ensuite en Thaïlande (clin d'oeil au film Emmanuelle ?), elle y rencontrera Cléo, autre héroïne de Colber (voir Cléo), et à elles deux, partageront des plaisirs érotiques. Ceci dit, "Lydia" n'est pas non plus à jeter, le dessin de Colber est toujours aussi aguichant, élégant et émoustillant, avec quelques recherches intéressantes dans certaines pratiques sexuelles, les filles sont belles et bien dessinées, Colber a toujours eu dans toutes ses bd érotiques un bon sens de l'anatomie féminine. Mais je préférais nettement d'autres bandes de lui, comme Les Confidences de Nado, Histoire d'E ou encore L'Institution Marie-Madeleine et "Célia, 15 ans" qu'il signait sous son autre pseudo de Mancini.
La Maison Close
Tout d'abord l'objet livre ne laisse pas indifférent. Avec sa superbe présentation d'une élégance sobre et stylée, il fait très classe. Un livre blanc cassé orné d'une énigmatique porte derrière laquelle on peut imaginer toutes les perversions d'une bourgeoisie décadente. Enfin presque... Car l'ami Lewis et son regard d'aigle ne laisse rentrer que ceux (et surtout celles hummm) capables d'assumer un délire improvisé autour de fantasmes refoulés (ou pas). Vous l'aurez compris c'est gentiment loufoque avec une ribambelle d'intervenants qui se lâchent en douceur avec leur style et leur vécu. Un exercice de style très créatif mais qui doit donner à plein quand on connait bien les différents auteurs (ce qui n'est pas mon cas). Je suis donc passé à côté d'une multitude de clins d'oeil ce qui a rendu ma lecture moins passionnante qu'un spécialiste es-BD. J'ai néanmoins pris du plaisir à retrouver des références connues dans des situations attrayantes. J'oubliais : le graphisme est superbe d'humour et d'expression. Une curiosité sympa.
Michel Vaillant - Histoires courtes
Se replonger dans Michel Vaillant après un long abandon m'a fait tout drôle. Je ne vais pas trop m'étaler vu que j'ai déja dit l'essentiel dans mon avis sur la série ; cet avis servira juste à préciser 2-3 bricoles. Ces récits courts sont tous parus dans le journal Tintin, le premier en 1957 dans le n° 433, et le dernier en 1973 dans le n° 99 de la formule Tintin l'Hebdoptimiste. Ce qui est intéressant, c'est qu'on y voyait la gestation de ce qui va devenir une Bd marquante des années 60 parallèlement aux albums de 44 planches, et une Bd majeure de l'hebdo Tintin. On y voit la mise en place d'un univers avec toutes les valeurs de la famille et de la firme Vaillant, tous les gimmicks que l'on retrouvera dans les albums. Le tome 2 m'a plus intéressé parce que c'est les années 70, époque où j'étais ado et où j'étais en plein dedans parce que très fan de sport automobile, j'ai donc vécu les aventures de Vaillant et Warson en direct si je puis dire, à chaque parution de l'hebdo Tintin, et ce jusqu'à la fin des années 70 ; j'ai lâché la série après l'épisode San Francisco Circus vers 1976-77. J'ai donc redécouvert non sans une certaine nostalgie des petits récits que j'avais plus ou moins lus. Ceux des débuts dans le tome 1 me sont moins chers parce que je n'étais pas né, je les ai découverts après mon enfance, dans les 70's, car mon père achetait le journal Tintin avant ma naissance. Ces premiers récits étaient d'ailleurs déja parus dans un album titré SPECIAL 20ème ANNIVERSAIRE, avec une rétro Vaillante. Dans ceux qui composent le tome 2, il y a 3 récits parus aussi dans un album du Lombard que je possède, titré SPECIAL MICHEL VAILLANT, édité en 1970 où l'on trouvait des présentations de grands pilotes, de voitures de course, de circuits, des articles divers sur la compétition automobile, une nouvelle de Francine Graton ; ces 3 récits courts inédits ne sont pas parus dans Tintin (Françoise, Bataille pour un 1/10, Pas de lauriers pour Bob Cramer). On voit dans ces 3 récits que le dessin de Graton a bien évolué et s'est modernisé, tout en gardant cette éternelle petite raideur du trait, il a aussi suivi l'évolution de la technologie automobile. Ces 2 albums sont donc une bonne initiative de l'éditeur, mais ce sont avant tout des albums de fans.
Virl
Lu le tome 1 qui rassemble plusieurs récits qui ont été sans doute prépubliés en France d'abord dans Fantastik ou Ere comprimée en 1982 et 83, mais malgré la collection Métal Hurlant qui figure sur l'album, aucun de ces récits n'a été prépublié dans le magazine Métal Hurlant, c'est assez bizarre parce que ça lui correspond tout à fait. Cette bande est la première Bd réaliste créée par le néerlandais Dick Matena en 1977 ; elle parait dans la version hollandaise du Journal de Mickey. C'est de la SF d'un autre temps mais pas désagréable, même pour moi qui ne suis pas friand du genre, parce que ça ne tourne pas à outrance autour de vaisseaux interstellaires et de rivalités galactiques. Virl est un proscrit accusé d'un complot, qui a été banni de sa planète d'origine, Terra, exilé sur une autre planète du nom de Sion ; il va s'employer à regagner Terra avec l'aide de 2 compagnons d'aventure pour y chasser le tyran qui l'asservit. C'est une histoire assez classique en SF, qui a l'aspect d'un space opera en forme de quête, dont le héros connaitra des aventures courtes, Matena l'abandonnant très vite pour d'autres créations (notamment des scénarios sur la série Storm qui paraissait dans Eppo aux Pays-Bas). Son dessin est un peu dépouillé, avec des décors vite dessinés et des fonds blancs et jaunes, ainsi qu'une colorisation flashy, typique de cette époque des années 70. Cependant le trait n'est pas horrible, il s'améliorera plus tard, notamment sur Mozart et Casanova et sur certains épisodes de La Découverte du Monde en bandes dessinées pour Larousse. Une Bd peu marquante dans le genre science-fiction, mais qui se laisse lire sans ennui.
W.E.S.T
Une lecture vraiment plaisante. W.E.S.T. est une organisation gouvernementale formée par cinq agents aux caractéristiques et aux tempéraments très différents, une équipe complémentaire. Il est assez facile de s'identifier à un des protagonistes. Trois cycles de deux tomes, j'ai une nette préférence pour le second qui se déroule à Cuba. Dorison et Nury construisent des scénarios bien charpentés avec souvent une pointe de fantastique. Par contre ils usent de quelques facilités pour retomber sur leurs pieds et c'est justement ce genre de stratagèmes qui m'empêchent de mettre les quatre étoiles, en particulier la fin du sixième opus qui m'a particulièrement déçu. Hormis ce reproche récurrent, j'ai pris plaisir à suivre les folles aventures aux multiples rebondissements de nos héros. La narration est alerte et dynamique, elle prend aussi le temps d'approfondir les personnalités des personnages. La partie graphique m'a captivé, c'est beau avec ce trait puissant, détaillé et dynamique. J'ai apprécié la colorisation dans des tons pastels. La mise en page n'est pas en reste. Du très bon travail. A lire évidemment.
Photonik
Je suis tombé sur un album de cette Bd qui m'a rappelé quelques souvenirs ; je pense que ça doit être une des premières Bd de l'éditeur Delcourt, et ça ne doit plus figurer à son catalogue depuis longtemps. Ce qui m'a rendu nostalgique, c'est que je me souviens bien d'avoir lu des épisodes de cette bande dans le pocket Mustang à une époque où je devenais un jeune adulte. Ce petit format édité par la maison Lug ne publiait que du western entre 1966 et début 1980 dont j'étais évidemment très fan (notamment Tex Willer, "Hondo", "Rakar", "Jicop" ou "Zagor"... des bandes populaires le plus souvent d'origine italiennes et françaises). Mais à partir de 1980, le format a changé en devenant plus proche de celui du magazine Strange (édité aussi par Lug) et en publiant des Bd comme "Mikros" de Mitton, et "Photonik" de Ciro Tota. Les scénarios étaient du vieux routier des petits formats Marcel Navarro qui signait alors Malcolm Naughton (et Mitton dessinait sous le pseudo de John Milton). Ces bandes étaient de vraies créations françaises et avaient pour but d'imiter les comics américains de super-héros qu'on voyait dans Strange ou Titans, mais c'était bien de vrais super-héros à la française. "Photonik" débute donc en 1980 dans Mustang puis réapparaitra dans Spidey en 1981 ; c'est une Bd de qualité, le héros (un garçon banal du nom de Thaddeus Tenderhook) est comme ses homologues US, un personnage à double identité avec des pouvoirs de métamorphe, avec un ami scientifique qui l'aide à maîtriser ses super-pouvoirs, et il lutte efficacement contre ses ennemis, mais comme Spiderman, il n'est pas toujours reconnu comme utile à la société et subit l'ingratitude de la police. Le ton est plutôt naïf, avec des situations risibles et d'un autre temps, des répliques à l'ancienne telles qu'on en voyait dans les comics des années 40 ou les vieilles Bd franco-belges, du genre "Damned, je suis fait comme un rat"... Mais l'ensemble est sympathique et rappelle qu'à une certaine époque, la Bd cherchait avant tout à distraire un lectorat adolescent. Le dessin aussi est de qualité, c'est probablement les premiers essais de Ciro Tota dont on reconnait déja le style, qui parfois se faisait remplacer par Mitton. Pour ma part, c'est une (re)découverte étonnante et rafraîchissante qui symbolise toute une époque de Bd populaire de qualité.
Chroniques du Chevalier Tarwe - Anno 1259
Voici un album peu courant, je ne l'avais jamais vu en bouquinerie jusqu'ici ; il se trouve que mon petit fournisseur a dégoté un arrivage de pas mal de Bd anciennes. Ce qui est curieux, c'est qu'il est édité par les Humanoïdes Associés dans la collection Métal Hurlant, alors que la bande n'a jamais été prépubliée dans Métal Hurlant, ni dans Métal Aventure, j'ai vérifié mais je n'ai rien trouvé. Je pense que ça doit être une Bd parue directement en album et qui plus est, c'est l'un des premiers travaux de Pavlovic pour la France. On voit que son dessin est assez primitif, il est certes agréable, mais il est encore mal dégrossi, au trait massif ; il s'affinera déja un peu plus dans Roxalane qui paraitra la même année, en 1988 chez les Humanos. Cependant on sent que le gars sait dessiner, et il le prouvera ensuite sur El Niño ou Les Munroe. Au niveau du scénario, c'est très léger, prétexte à des combats farouches, l'année est précisée mais tout est imaginaire, il n'y a rien qui se rattache à des événements historiques connus du Moyen Age, même les châteaux forts sont fantaisistes, on sent que Pavlovic n'a pas dû disposer d'une documentation précise sur les forteresses du XIIIème siècle. En même temps, Pavlovic en tant que Croate, ne connaissait sans doute pas encore notre Moyen Age. Malgré ça, l'album est plaisant à lire et apporte un bon moment de détente.
Peau de Banane
J'ai lu l'album d'origine de 1982, avec une autre couverture (ici, c'est l'édition de 1987). Ces 3 récits dont les 2 premiers se suivent, sont de bonne qualité, on suit le périple de 2 aventuriers pittoresques dans une aventure folklorique au Tibet, j'aime ce type d'aventure improbable et un peu farfelue. Ces récits sont peut-être parus dans un magazine, ça a le teneur de revues comme Charlie Mensuel, A Suivre, l'Echo des Savanes ou Métal Hurlant, mais je suis certain de ne pas les avoir vus dans ces 4 là... et encore moins dans Circus dont je possède la collection complète. Le dessin de Tripp est remarquable, le noir & blanc et les parties en grisé renforcent et mettent en valeur le dessin qui est soigné, j'aime ce style Ligne Claire, c'est ce qui l'a fait ranger un peu vite dans les adeptes de la Ligne Claire, mais Tripp saura se détacher de cette influence lorsqu'il abordera ensuite la courte série Jacques Gallard Une bonne lecture.
Fortunes
Bien que certains aspects aient créé chez moi quelques frustrations, c’est une lecture qui s’est révélée plutôt agréable. D’abord parce que la narration est fluide, sans temps mort. Ensuite parce que le dessin – pas forcément mon truc au départ – se révèle lui aussi dynamique. Et j’ai bien aimé la colorisation, chaude, donnant un rendu granuleux, ou brumeux parfois : les défauts du dessin passent ainsi au second plan. Quant à l’histoire, elle possède qualités et défauts. Le héros, Ludo est un jeune homme qui, du jour au lendemain, s’aperçoit que la chance le poursuit de ses petits cadeaux (toutes les situations tournent à son avantage). J’ai bien aimé le moment où en fait cette chance, sans totalement disparaitre, bascule vers quelque chose de plus ambigu, chance et malchance s’entremêlant. Autour de ce jeune homme, deux jumeaux, Marie (dont Ludo est amoureux) et Vincent (qui est amoureux de sa sœur Marie). Vincent est un magouilleur, qui se trouve embarqué dans des affaires de plus en plus sales, et qui va y entrainer Ludo : l’intrigue bascule alors dans du polar, tout en gardant certains aspects inclassables, voire loufoques (comme lorsque la star d’une vieille série télé pète un câble). La frustration vient de plusieurs points. D’abord une fin un peu abrupte, même si c’est une sorte de cliffhanger qui laisse supposer que Ludo n’a pas perdu sa capacité à attirer ennuis et chance. Ensuite j’aurais voulu en savoir plus sur les personnages eux-mêmes, sur les relations entre ce trio ambivalent. Mais ça reste une petite lecture sympathique.
Naüja
Le récit oscille entre légende et réalité, et contient des éléments de conte, il est clairement orienté fantasy même s'il possède des éléments aventureux ; je vois mal ce qu'il fait en genre aventure. Le style graphique flirte avec le manga, c'est en effet ce que j'ai lu dans 2 ou 3 avis ; n'étant pas assez familier avec le manga, je n'ai pas la compétence pour trancher ce point, mais d'après ce que je sais, il y a en effet une ressemblance, surtout dans les têtes des personnages, sauf que ça ne m'a pas vraiment dérangé. Les décors sont soignés, de même que l'univers de ce monde imaginaire peut facilement faire rêver. Ce qui ne va pas, c'est plutôt le récit qui souffre d'une construction chaotique, c'est brouillon et trop complexe ; là-dessus, les personnages sont peu développés, et l'ensemble n'est pas assez captivant. C'est dû aussi en grande partie au fait que cette bande ne sort pas du tout venant des Bd de fantasy et qu'elle n'offre rien de bien original pour vraiment se démarquer. Note réelle : 2,5/5.