« Copperhead » est un comics de science-fiction très traditionnel, trop peut-être.
L’intrigue est certes enjouée et rondement menée, mais ressert tous les poncifs du genre, et des personnages vus et revus. Elle se lit facilement, la relation humoristique entre Clara et son adjoint m’a souvent fait sourire, et la fin est bien amenée, mais je ne ressors pas spécialement marqué de ma lecture.
La mise en image est efficace, mais elle aussi sans surprise.
Ce premier tome se lit comme un one-shot, sauf la toute dernière page qui annonce clairement une suite, qui n’est jamais venue. J’imagine qu’il n’a pas dû se vendre des masses, et les autres albums (4 en VO au moment où j’écris ces lignes) ne sont jamais sortis en France. Dommage.
L'affaire Profumo est un scandale politique qui a secoué le Royaume-Uni en 1963. Mêlant histoires de mœurs, politique et espionnage, il mettra à mal le ministre anglais de la guerre d'alors, John Profumo. Mais ce sera par les yeux de celui qui portera finalement le chapeau pour tous les autres devant la justice que nous suivrons cette histoire de l'intérieur. L'homme en question se nomme Stephen Ward, ostéopathe et dandy, côtoyant les grands de ce monde et réputé notamment pour les jolies filles qu'il est à même de leur présenter. Christine Keeler a emménagé chez lui. C'est une belle jeune femme issue de la plèbe avec qui il aura une relation particulière de père à fille, ou de maître à élève, l'éduquant à fréquenter le grand monde et à séduire les puissants. Entre les actes de celle-ci d'un côté, et les intrigues de ses contacts et amis au MI5 d'un autre côté, Stephen va mettre le doigt dans un engrenage dont il sera la victime principale.
Le dessin rétro et élégant de Miles Hyman correspond bien à cette époque d'après-guerre et à ses milieux feutrés. La rigidité relative de son trait s'apparente à celle de ces gentlemen anglais à l'hypocrisie parfois manifeste.
Ce n'est que par la profusion de détails qu'on constate qu'il s'agit bien d'une histoire vraie, car le scénariste la met en scène comme une intrigue policière et sociale, brodant ici et là autour des faits établis pour éviter de donner à son intrigue un aspect documentaire. C'est aussi une histoire complexe, mêlant des intrigues relationnelles entre membres de la haute société anglaise et petits malfrats amenés par les fréquentations de Christine Keeler, des histoires d'espionnage entre URSS et Angleterre sur fond de Crise des Missiles, des histoires de sexe, de courtisanes et d'adultère, et enfin un scandale politique en règle orchestré par les médias et des adversaires parlementaires. C'est une lecture dense et sérieuse. Elle est intéressante et instructive par bien des aspects sur la société britannique de cette époque et sur la manière dont ce scandale va la faire passer de l'après-guerre rigide à l'euphorie des années 60.
Connaissez-vous Jain ? Depuis 2015, cette chanteuse française chantant en anglais s'est fait connaitre par beaucoup de chansons à succès dont les clips très graphiques sont aussi intéressants visuellement que la musique est prenante et mélange les influences. Car au-delà de son talent musical, Jain a aussi fait des études de design et d'effets visuels et elle aime la BD. Aussi quand Damien Pérez lui a proposé de coscénariser un album, elle ne s'est pas fait prier. C'était l'occasion pour elle d'y insuffler son imaginaire visuel mais aussi des thématiques environnementales très dans l'esprit du temps.
CityZen est le nom d'une ville utopique. Créée après une catastrophe climatique mondiale, elle est un havre de modernité et d'écologie, majoritairement constituée autour d'arbres génétiquement modifiés capables d'absorber à grande vitesse le gaz carbonique pour le réinsérer dans le sol sous forme de charbon et de pétrole. Idéal pour recréer une société moderne sans ses inconvénients polluants. C'est ainsi que dans CityZen, chacun circule à vélo, est connecté, et vit en symbiose avec ces fameux arbres miraculeux. Mais forcément, tout cela parait trop beau, et on s'inquiète rapidement en découvrant les adultes éternellement souriants de cette cité ainsi que son système de points, de déclassement et la surveillance constante de ses oiseaux robotiques prompts à diffuser leurs gaz salvateurs.
L'héroïne, Amal, va découvrir cela brutalement le jour où elle sera expulsée de son lycée pour y avoir introduit une colombe naturelle et après avoir appris que sa sœur avait rejoint une organisation rebelle vivant hors des frontières de la ville. Accompagnée de deux amies de son lycée, elles vont se retrouver en but aux autorités faussement souriantes de CityZen.
Le graphisme coloré et dynamique est proche des comics américains avec quelques légères influences manga. Malgré un aspect un peu formaté, son travail sur les costumes et les design n'est pas inintéressant.
Au même titre, les différents personnages de ce récit sont plutôt originaux et plaisants à suivre. Là encore, il faut passer outre le sourire trop présent de nombre d'entre eux, mais celui-ci s'explique en partie par le détail de l'intrigue.
La première moitié de l'histoire est plutôt prenante. Outre le mystère autour de ces arbres fabuleux et la cérémonie de symbiose que passe chaque citoyen le jour de ses 21 ans, on y apprécie l'idée de cette ville futuriste prônant l'écologie de façade comme mode de vie. La critique du green washing est claire et on note très vite les contradictions entre cette ambition environnementale et des rues emplies de néons publicitaires et de citadins connectés. La même contradiction que les jeunes militants écologistes armés de leurs IPhone dernier cri.
Hélas, la seconde moitié de l'histoire sombre dans une suite de péripéties plus immatures, transformant un album grand public en une BD plus jeunesse. Jusqu'au dénouement final dont la facilité et la naïveté l'apparentent à une histoire courte du journal de Mickey où tout est bien qui finit bien.
Semi-déception donc face au potentiel des idées et de l'univers initial et à la façon dont le tout est gâché par un déroulement et un final presque nunuche.
2.5
J'ai emprunté les deux tomes parce que je les ai aperçus par hasard à la bibliothèque et après un rapide feuilletage, je trouvais que c'était différent de la plupart des bandes dessinées modernes destinées à la jeunesse, et je les ai empruntés par curiosité.
Cela s'adresse à un public jeune. Si le dessin est pas mal, il y a quelques problèmes au niveau du scénario. Si coté humour cela a souvent marché avec moi (même si le running gag de l'ami imaginaire dans le tome 1 est un peu trop étiré à mon goût), je trouve que le coté poétique de la série m'a laissé indifférent. Et si je trouve le premier tome agréable à lire, le second m'a paru moins bon. Cela finit par tourner en rond même si dans ce tome on ajoute une copine à Gaspard pour varier les situations. Je pensais d'ailleurs que je trouverais ce couple mignon et au final ils m'ont laissé indifférent.
Clairement le genre de série à emprunter lorsqu'on a des enfants.
J'ai appris par le dossier de fin d'album que c'est la réédition d'un album Dupuis paru en 1988 après une pré-publication dans le journal Spirou, il s'agit donc d'une des premières oeuvres de Berthet, et déja c'est bon, et même très bon au niveau graphique.
C'est une chasse à l'homme un peu spéciale qui sort d'un classique récit de chasse à l'homme, car le contexte y est assez spécifique, le chassé est un imbécile heureux qui s'évade d'un pénitencier à l'aide de sa copine et qui compte récupérer un magot enfoui dans un bayou de Louisiane, le chasseur est un gardien-chef atypique et opiniâtre, d'une sévérité radicale qui prend plaisir à la soumission mentale de ses proies mais qui récite des poèmes. Sans parler des 2 frères mormons qui observent tous ces faits et gestes de loin. Comme on le voit, les personnages n'ont pas des profils très classiques, le scénario est plus complexe qu'on ne croit et réserve un dénouement assez étonnant.
Tout ceci est joliment illustré par Berthet qui possède déja un beau coup de crayon et utilise un dessin semi-caricatural de style Ligne Claire, avec un bon découpage et de grands cadrages en maîtrisant parfaitement les paysages américains des années 50. Dans le dossier de fin d'album, les auteurs expliquent leurs influences, très inspirées par des films hollywoodiens des années 50 et 60 comme la Nuit du chasseur (pour la quête obstinée du magot), Luke la main froide (pour la description du pénitencier à ciel ouvert et le personnage du gardien), et surtout la Chaîne (pour la traversée du bayou), et ça ne m'étonne absolument pas, c'est exactement à ces films que j'ai pensé aussi lors de ma lecture. Au final, ça donne un bon album, mais je trouve que le sujet aurait mérité un développement plus conséquent, il y a de petites incohérences et des situations un peu expédiées, il fallait que le récit rentre dans un format de 48 pages... si ce sujet était traité de nos jours, il aurait sans aucun doute bénéficié d'un format de plus de cent pages. Mais en l'état, malgré ces réserves, c'est un bon album.
2.5
Si je me trompe pas c'était la dernière BD de Zerocalcare traduite en français qu'il me restait à lire.
Donc on est encore dans de l'autobiographie (avec quand même quelques délires qui relèvent de la fiction, ou alors l'auteur a une vie très bizarre) et ce n'est pas la meilleure de l'auteur. Il y a pas de fil rouge intéressant comme c'était le cas avec d'autres albums de l'auteur. Ici, ses problèmes m'ont laissé un peu de marbre. On retrouve aussi les défauts de ses autres albums: un scénario décousu, un humour qui ne marche pas toujours et beaucoup beaucoup de dialogues. J'ai un peu l'impression que Zerocalcare est dans la même position que Lewis Trondheim: il fait de l'autobiographie qui marche alors il continue même si tout ce qu'il raconte n'est pas nécessairement intéressant. Ça se laisse lire et il y a des bons moments, mais globalement c’était pas passionnant à lire.
À réserver aux gros fans de l'auteur, ceux qui veulent tout lire de lui.
Un peu ennuyé avec cet album.
Une lecture fluide et intéressante, servie par un bon dessin et couleur, je trouve que les auteurs ont fait du super boulot. Il propose un bel hommage au lieu, à l’époque et au compositeur, dont j’ignorais tout.
Bref une réalisation solide et plaisante, content de l’avoir lu mais à mes yeux, c’est typique de l’album que je ne relis pas, une fois les faits connus, ça perd de l’intérêt.
3,5
J’ai pu lire les 5 premiers tomes.
Dans le genre, j’ai trouvé ça bien fait et original. Un jeune homme qui se retrouve dans un monde fantastique (classique), mais ça se démarque dans le traitement. Pas d’entraînement ni de bagarres ici, le profil de notre héros étant plutôt tourné vers l’employé modèle. L’action se situera dans l’apprentissage des rouages de la royauté (notre héros ayant épousé la reine), la politique et le commerce.
Honnêtement rien de fou, l’ennui n’est jamais bien loin, la suite n’est clairement pas une priorité mais toutefois une lecture fluide, aidée par un bon dessin et un prisme innovant (pas d’action, une touche de féminisme …), une curiosité dans le genre.
2,5*
Je suis un peu d’accord avec Arzak dans son rapprochement avec certaines œuvres de Moebius (malgré les évidentes différences). J’ajouterais, pour citer quelque chose de plus récent, Tremen.
On a en tout cas là quelque chose d’intrigant qui, s’il m’a parfois laissé perplexe, est original et intéressant.
Le dessin de Levallois, comme souvent, est vraiment très bon. Ici classique et relativement épuré, c’est un réel atout.
L’histoire est sans doute moins classique et limpide. Elle fait la part belle au rêve (ou au cauchemar, c’est selon), ne livre pas tous ses secrets facilement. Comme le personnage récurrent qui, tel un Sisyphe moderne, traine son arche au milieu d’un désert, on avance au milieu des chapitre sans savoir où l’on va. Mais on continue, « pour voir », et parce la surprise, tel enchainement plus ou moins grandiose (telles ces apparitions au milieu des sables), ravivent la flamme. Pas de récit linéaire donc (c’est un album muet qui s’apparente à une dérive un peu surréaliste), mais une ambiance qui m’a plu.
Un album vite lu, mais dont il se dégage une certaine force.
De Maëster, je ne connais que Soeur Marie-Thérèse des Batignolles, une série que j'apprécie.
Une rétrospective de fin 2005 à 2007 de l'actualité sous sa plume acide et son magistral coup de crayon. La présidentielle de 2007 y tient une place importante.
Des albums qui m'auront permis de rafraîchir ma mémoire défaillante, car si certains faits d'actualité sont toujours bien vivaces dans mes souvenirs, d'autres avaient été oublié (mort de Raymond Devos et Jean Roba) et enfin certains le sont toujours (Poutine, réchauffement climatique ....), hélas !
C'est corrosif, cynique et burlesque à souhaits, le sourire fût présent de la première à la dernière page.
Visuellement, on passe d'un noir et blanc juste esquissé à un dessin réaliste (Marilyn Monroe est belle à couper le souffle avec ce regard perdu), en passant par des caricatures merveilleusement croquées. Les strips gags sont souvent accompagnés d'un petit pitch qui les replace dans le contexte.
Un bon moment de passé.
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Copperhead
« Copperhead » est un comics de science-fiction très traditionnel, trop peut-être. L’intrigue est certes enjouée et rondement menée, mais ressert tous les poncifs du genre, et des personnages vus et revus. Elle se lit facilement, la relation humoristique entre Clara et son adjoint m’a souvent fait sourire, et la fin est bien amenée, mais je ne ressors pas spécialement marqué de ma lecture. La mise en image est efficace, mais elle aussi sans surprise. Ce premier tome se lit comme un one-shot, sauf la toute dernière page qui annonce clairement une suite, qui n’est jamais venue. J’imagine qu’il n’a pas dû se vendre des masses, et les autres albums (4 en VO au moment où j’écris ces lignes) ne sont jamais sortis en France. Dommage.
Une romance anglaise
L'affaire Profumo est un scandale politique qui a secoué le Royaume-Uni en 1963. Mêlant histoires de mœurs, politique et espionnage, il mettra à mal le ministre anglais de la guerre d'alors, John Profumo. Mais ce sera par les yeux de celui qui portera finalement le chapeau pour tous les autres devant la justice que nous suivrons cette histoire de l'intérieur. L'homme en question se nomme Stephen Ward, ostéopathe et dandy, côtoyant les grands de ce monde et réputé notamment pour les jolies filles qu'il est à même de leur présenter. Christine Keeler a emménagé chez lui. C'est une belle jeune femme issue de la plèbe avec qui il aura une relation particulière de père à fille, ou de maître à élève, l'éduquant à fréquenter le grand monde et à séduire les puissants. Entre les actes de celle-ci d'un côté, et les intrigues de ses contacts et amis au MI5 d'un autre côté, Stephen va mettre le doigt dans un engrenage dont il sera la victime principale. Le dessin rétro et élégant de Miles Hyman correspond bien à cette époque d'après-guerre et à ses milieux feutrés. La rigidité relative de son trait s'apparente à celle de ces gentlemen anglais à l'hypocrisie parfois manifeste. Ce n'est que par la profusion de détails qu'on constate qu'il s'agit bien d'une histoire vraie, car le scénariste la met en scène comme une intrigue policière et sociale, brodant ici et là autour des faits établis pour éviter de donner à son intrigue un aspect documentaire. C'est aussi une histoire complexe, mêlant des intrigues relationnelles entre membres de la haute société anglaise et petits malfrats amenés par les fréquentations de Christine Keeler, des histoires d'espionnage entre URSS et Angleterre sur fond de Crise des Missiles, des histoires de sexe, de courtisanes et d'adultère, et enfin un scandale politique en règle orchestré par les médias et des adversaires parlementaires. C'est une lecture dense et sérieuse. Elle est intéressante et instructive par bien des aspects sur la société britannique de cette époque et sur la manière dont ce scandale va la faire passer de l'après-guerre rigide à l'euphorie des années 60.
CityZen
Connaissez-vous Jain ? Depuis 2015, cette chanteuse française chantant en anglais s'est fait connaitre par beaucoup de chansons à succès dont les clips très graphiques sont aussi intéressants visuellement que la musique est prenante et mélange les influences. Car au-delà de son talent musical, Jain a aussi fait des études de design et d'effets visuels et elle aime la BD. Aussi quand Damien Pérez lui a proposé de coscénariser un album, elle ne s'est pas fait prier. C'était l'occasion pour elle d'y insuffler son imaginaire visuel mais aussi des thématiques environnementales très dans l'esprit du temps. CityZen est le nom d'une ville utopique. Créée après une catastrophe climatique mondiale, elle est un havre de modernité et d'écologie, majoritairement constituée autour d'arbres génétiquement modifiés capables d'absorber à grande vitesse le gaz carbonique pour le réinsérer dans le sol sous forme de charbon et de pétrole. Idéal pour recréer une société moderne sans ses inconvénients polluants. C'est ainsi que dans CityZen, chacun circule à vélo, est connecté, et vit en symbiose avec ces fameux arbres miraculeux. Mais forcément, tout cela parait trop beau, et on s'inquiète rapidement en découvrant les adultes éternellement souriants de cette cité ainsi que son système de points, de déclassement et la surveillance constante de ses oiseaux robotiques prompts à diffuser leurs gaz salvateurs. L'héroïne, Amal, va découvrir cela brutalement le jour où elle sera expulsée de son lycée pour y avoir introduit une colombe naturelle et après avoir appris que sa sœur avait rejoint une organisation rebelle vivant hors des frontières de la ville. Accompagnée de deux amies de son lycée, elles vont se retrouver en but aux autorités faussement souriantes de CityZen. Le graphisme coloré et dynamique est proche des comics américains avec quelques légères influences manga. Malgré un aspect un peu formaté, son travail sur les costumes et les design n'est pas inintéressant. Au même titre, les différents personnages de ce récit sont plutôt originaux et plaisants à suivre. Là encore, il faut passer outre le sourire trop présent de nombre d'entre eux, mais celui-ci s'explique en partie par le détail de l'intrigue. La première moitié de l'histoire est plutôt prenante. Outre le mystère autour de ces arbres fabuleux et la cérémonie de symbiose que passe chaque citoyen le jour de ses 21 ans, on y apprécie l'idée de cette ville futuriste prônant l'écologie de façade comme mode de vie. La critique du green washing est claire et on note très vite les contradictions entre cette ambition environnementale et des rues emplies de néons publicitaires et de citadins connectés. La même contradiction que les jeunes militants écologistes armés de leurs IPhone dernier cri. Hélas, la seconde moitié de l'histoire sombre dans une suite de péripéties plus immatures, transformant un album grand public en une BD plus jeunesse. Jusqu'au dénouement final dont la facilité et la naïveté l'apparentent à une histoire courte du journal de Mickey où tout est bien qui finit bien. Semi-déception donc face au potentiel des idées et de l'univers initial et à la façon dont le tout est gâché par un déroulement et un final presque nunuche.
Planète Gaspard
2.5 J'ai emprunté les deux tomes parce que je les ai aperçus par hasard à la bibliothèque et après un rapide feuilletage, je trouvais que c'était différent de la plupart des bandes dessinées modernes destinées à la jeunesse, et je les ai empruntés par curiosité. Cela s'adresse à un public jeune. Si le dessin est pas mal, il y a quelques problèmes au niveau du scénario. Si coté humour cela a souvent marché avec moi (même si le running gag de l'ami imaginaire dans le tome 1 est un peu trop étiré à mon goût), je trouve que le coté poétique de la série m'a laissé indifférent. Et si je trouve le premier tome agréable à lire, le second m'a paru moins bon. Cela finit par tourner en rond même si dans ce tome on ajoute une copine à Gaspard pour varier les situations. Je pensais d'ailleurs que je trouverais ce couple mignon et au final ils m'ont laissé indifférent. Clairement le genre de série à emprunter lorsqu'on a des enfants.
L'Oeil du chasseur
J'ai appris par le dossier de fin d'album que c'est la réédition d'un album Dupuis paru en 1988 après une pré-publication dans le journal Spirou, il s'agit donc d'une des premières oeuvres de Berthet, et déja c'est bon, et même très bon au niveau graphique. C'est une chasse à l'homme un peu spéciale qui sort d'un classique récit de chasse à l'homme, car le contexte y est assez spécifique, le chassé est un imbécile heureux qui s'évade d'un pénitencier à l'aide de sa copine et qui compte récupérer un magot enfoui dans un bayou de Louisiane, le chasseur est un gardien-chef atypique et opiniâtre, d'une sévérité radicale qui prend plaisir à la soumission mentale de ses proies mais qui récite des poèmes. Sans parler des 2 frères mormons qui observent tous ces faits et gestes de loin. Comme on le voit, les personnages n'ont pas des profils très classiques, le scénario est plus complexe qu'on ne croit et réserve un dénouement assez étonnant. Tout ceci est joliment illustré par Berthet qui possède déja un beau coup de crayon et utilise un dessin semi-caricatural de style Ligne Claire, avec un bon découpage et de grands cadrages en maîtrisant parfaitement les paysages américains des années 50. Dans le dossier de fin d'album, les auteurs expliquent leurs influences, très inspirées par des films hollywoodiens des années 50 et 60 comme la Nuit du chasseur (pour la quête obstinée du magot), Luke la main froide (pour la description du pénitencier à ciel ouvert et le personnage du gardien), et surtout la Chaîne (pour la traversée du bayou), et ça ne m'étonne absolument pas, c'est exactement à ces films que j'ai pensé aussi lors de ma lecture. Au final, ça donne un bon album, mais je trouve que le sujet aurait mérité un développement plus conséquent, il y a de petites incohérences et des situations un peu expédiées, il fallait que le récit rentre dans un format de 48 pages... si ce sujet était traité de nos jours, il aurait sans aucun doute bénéficié d'un format de plus de cent pages. Mais en l'état, malgré ces réserves, c'est un bon album.
Au-delà des décombres
2.5 Si je me trompe pas c'était la dernière BD de Zerocalcare traduite en français qu'il me restait à lire. Donc on est encore dans de l'autobiographie (avec quand même quelques délires qui relèvent de la fiction, ou alors l'auteur a une vie très bizarre) et ce n'est pas la meilleure de l'auteur. Il y a pas de fil rouge intéressant comme c'était le cas avec d'autres albums de l'auteur. Ici, ses problèmes m'ont laissé un peu de marbre. On retrouve aussi les défauts de ses autres albums: un scénario décousu, un humour qui ne marche pas toujours et beaucoup beaucoup de dialogues. J'ai un peu l'impression que Zerocalcare est dans la même position que Lewis Trondheim: il fait de l'autobiographie qui marche alors il continue même si tout ce qu'il raconte n'est pas nécessairement intéressant. Ça se laisse lire et il y a des bons moments, mais globalement c’était pas passionnant à lire. À réserver aux gros fans de l'auteur, ceux qui veulent tout lire de lui.
Les Amants d'Hérouville - Une histoire vraie
Un peu ennuyé avec cet album. Une lecture fluide et intéressante, servie par un bon dessin et couleur, je trouve que les auteurs ont fait du super boulot. Il propose un bel hommage au lieu, à l’époque et au compositeur, dont j’ignorais tout. Bref une réalisation solide et plaisante, content de l’avoir lu mais à mes yeux, c’est typique de l’album que je ne relis pas, une fois les faits connus, ça perd de l’intérêt. 3,5
A Fantasy lazy life
J’ai pu lire les 5 premiers tomes. Dans le genre, j’ai trouvé ça bien fait et original. Un jeune homme qui se retrouve dans un monde fantastique (classique), mais ça se démarque dans le traitement. Pas d’entraînement ni de bagarres ici, le profil de notre héros étant plutôt tourné vers l’employé modèle. L’action se situera dans l’apprentissage des rouages de la royauté (notre héros ayant épousé la reine), la politique et le commerce. Honnêtement rien de fou, l’ennui n’est jamais bien loin, la suite n’est clairement pas une priorité mais toutefois une lecture fluide, aidée par un bon dessin et un prisme innovant (pas d’action, une touche de féminisme …), une curiosité dans le genre. 2,5*
Noé
Je suis un peu d’accord avec Arzak dans son rapprochement avec certaines œuvres de Moebius (malgré les évidentes différences). J’ajouterais, pour citer quelque chose de plus récent, Tremen. On a en tout cas là quelque chose d’intrigant qui, s’il m’a parfois laissé perplexe, est original et intéressant. Le dessin de Levallois, comme souvent, est vraiment très bon. Ici classique et relativement épuré, c’est un réel atout. L’histoire est sans doute moins classique et limpide. Elle fait la part belle au rêve (ou au cauchemar, c’est selon), ne livre pas tous ses secrets facilement. Comme le personnage récurrent qui, tel un Sisyphe moderne, traine son arche au milieu d’un désert, on avance au milieu des chapitre sans savoir où l’on va. Mais on continue, « pour voir », et parce la surprise, tel enchainement plus ou moins grandiose (telles ces apparitions au milieu des sables), ravivent la flamme. Pas de récit linéaire donc (c’est un album muet qui s’apparente à une dérive un peu surréaliste), mais une ambiance qui m’a plu. Un album vite lu, mais dont il se dégage une certaine force.
L'Actu tue
De Maëster, je ne connais que Soeur Marie-Thérèse des Batignolles, une série que j'apprécie. Une rétrospective de fin 2005 à 2007 de l'actualité sous sa plume acide et son magistral coup de crayon. La présidentielle de 2007 y tient une place importante. Des albums qui m'auront permis de rafraîchir ma mémoire défaillante, car si certains faits d'actualité sont toujours bien vivaces dans mes souvenirs, d'autres avaient été oublié (mort de Raymond Devos et Jean Roba) et enfin certains le sont toujours (Poutine, réchauffement climatique ....), hélas ! C'est corrosif, cynique et burlesque à souhaits, le sourire fût présent de la première à la dernière page. Visuellement, on passe d'un noir et blanc juste esquissé à un dessin réaliste (Marilyn Monroe est belle à couper le souffle avec ce regard perdu), en passant par des caricatures merveilleusement croquées. Les strips gags sont souvent accompagnés d'un petit pitch qui les replace dans le contexte. Un bon moment de passé.