La Venin

Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)

Emily, fille de prostituée, débarque dans un bled de l'Ouest. Mais ce n'est pas une oie blanche...


1872 - 1899 : de la IIIe république à la fin du XIXe siècle 1900 - 1913 : Du début du XXe siècle aux prémices de la première guerre mondiale [USA] - Les déserts Nord-Américains [USA] - Rocky Mountains States - Les Rocheuses

Emily, nouvelle figure du mythe de l'ouest ! Colorado, Juillet 1900. Emily débarque à Silver Creek, petite ville minière en pleine expansion. Mais la jeune femme est-elle vraiment venue se marier comme elle le prétend ? Rien n'est moins sûr, car dans l'Ouest encore sauvage où les passions se déchaînent et les vengeances sont légion, les apparences sont parfois trompeuses... Et la poudre dicte toujours sa loi ! Surtout lorsque votre passé est plus lourd que la valise que vous traînez. (Site éditeur)

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Janvier 2019
Statut histoire Série terminée 5 tomes parus

Couverture de la série La Venin © Rue de Sèvres 2019
Les notes
Note: 3.27/5
(3.27/5 pour 11 avis)
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30/01/2019 | Noirdésir
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L'avatar du posteur Mac Arthur

Et bien, j’ai fameusement déchanté ! En cause, un scénario qui sombre de plus en plus dans l’improbable au fur et à mesure que les tomes défilent. Ça partait pourtant bien et le premier tome m’avait bien plu. Il proposait un western classique avec une jolie et impitoyable héroïne, un univers bien balisé, des images attendues (saloon, train, chevauchées, etc…), et un ton semi-réaliste qui permettait une certaine liberté tout en gardant un cadre historiquement crédible. Malheureusement, au fil des tomes, cette histoire de vengeance va finir par m’ennuyer. Les heureux hasards s’enchainent trop fréquemment, les personnages adoptent des comportements totalement incohérents et la machination à l’origine de cette histoire de vengeance est tellement improbable que j’ai vraiment fini ma lecture à la rame. Les deux premiers tomes, ça passe, le troisième, ça peine, le quatrième, ça devient déjà franchement pénible, le cinquième a été une longue pénitence (j’ai espéré un moment qu’il s’arrête après 48 pages mais non, on a droit à un dernier et très saugrenu soubresaut)… Côté dessin, rien à redire. J’aime bien ce style et le changement de coloriste à partir du troisième tome permet de gommer le seul défaut que je trouve sur les deux premiers (des couleurs parfois trop vives). Les personnages sont bien typés, les décors sont soignés, le dynamisme est bien présent. Mais franchement, je trouve que ce scénario propose quelques scènes tout bonnement surréalistes et il m’est difficile de dire autre chose que « bof » malgré l’implication de son auteur et son savoir-faire en tant que dessinateur.

14/10/2019 (MAJ le 26/08/2023) (modifier)
Par Antoine
Note: 3/5
L'avatar du posteur Antoine

J'avoue avoir mis du temps à aviser cette bd après sa lecture. J'ai passé un agréable moment à lire les aventures d'Emily mais j'avais du mal à discerner ce que j'avais lu. C'est bien, il n'y a rien à dire, la bd est efficace, les personnages sont à peu près tous attachants, le déroulé des péripéties est clair, sauf peut-être vers la fin. En bref, ça se laisse lire facilement et pour cela, le résultat est convaincant. Mais je ne sais pas, il y a quelque chose qui cloche dans cette série. Et je n'arrivais pas à mettre la main dessus au début. Peut-être parce que ça m'embêtait de le verbaliser. L'héroïne n'est pas totalement crédible. Voilà, je l'ai dit. Elle est franchement badass, ça, on ne peut pas lui enlever. Mais c'est aussi un monument d'égoïsme. Elle poursuit sa quête, envers et contre tous, et tant pis pour ceux qui s'approchent d'elle. Le pire, c'est qu'elle semble avoir de l'empathie pour ces derniers mais non, elle continue son chemin. J'avais envie de la secouer à un moment pour la faire réagir. De même, l'Indien est beau, fort, courageux, intelligent. Et toujours là, au bon moment. Ça m'a un peu exaspéré. Néanmoins, comme je l'ai dit plus avant, ces réserves ne m'ont pas empêché de lire tous les tomes de la série. La curiosité a pris le dessus. La fin. Ratée selon moi. Pas la toute fin qui est somme toute assez attendue. Je parle davantage du dernier tome. Je ne veux pas spoiler, je ne rentrerai donc pas dans les détails mais il ne m'a pas plu. Trop alambiqué. Ce dernier tome contre-balance un peu trop avec les quatre autres au niveau de la psychologie de notre héroïne. Ce retournement ne m'a guère convaincu. En résumé, La venin est une série qui démarre très bien et qui arrive à poursuivre ce rythme sur les trois premiers tomes. Les deux derniers sont un peu décevants, en particulier le cinquième. Malgré tout, la densité, l'ambiance et la consistance du récit m'amènent à ne pas trop flinguer la série. C'est pas mal.

02/04/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cacal69

Avis qui portera sur les trois premiers tomes. Un western classique, le cahier des charges est respecté, mais avec une héroïne, Emily, qui sort des sentiers battus, tantôt putain, tantôt nonne et tantôt institutrice. Une intrigue bien ficelée, la vengeance est le moteur de ce récit avec Emily qui en sera le bras armé. Une narration linéaire entrecoupée de flash-back racontant son enfance (rapports mère/fille compliqués) et ses blessures, les mystères qui entourent cette vendetta seront en partie dévoilés. Un road movie au féminin dans ce Far West plutôt masculin. Un récit bien structuré et sans temps mort. Je regrette seulement quelques facilités scénaristiques et des albums bâtis sur un schéma identique. Par contre, j'ai apprécié l'intervention des deux détectives de I’Agence Pinkerton, ordres et contre-ordres vont les faire tourner bourrique. J'aime le trait de Laurent Astier même si je le trouve quelquefois brouillon, il apporte ce côté rude et sauvage au récit et la colorisation n'est pas en reste. Les décors sont soignés et les personnages ont des gueules. Un western au dessus de la moyenne. J'emprunterai la suite dès qu'elle sera disponible pour en connaître son dénouement.

05/12/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Malgré le fait que ce western récupère pas mal de stéréotypes du genre, je le trouve intéressant et suffisamment intriguant avec sa narration entrecoupée de flashbacks laissant voir l'enfance de cette gamine dans un bordel qui une fois adulte, se rend dans un patelin de l'Ouest pour y semer la pagaille en faisant parler la poudre et en cachant bien son jeu. Apparemment, l'héroïne surnommée la Venin par un scout Apache, traine un lourd passé, et visiblement c'est une histoire de vengeance. Ce thème est tellement éculé dans le western que Laurent Astier devra faire preuve d'une grosse dose d'originalité pour surprendre. J'ai envie de voir cette évolution parce que ce premier album démarre bien en plantant le décor et les personnages, on devine un truc pas catholique sous les motivations d'Emily, ça laisse augurer quelque chose d'intéressant, surtout que ce western a de bons atouts : - un coin perdu du Colorado - une action située en 1900, début du 20ème siècle où l'Ouest entre en mutation - une héroïne de caractère très badass sous de beaux atours - les péripéties sont déjà captivantes pour un premier album, ça va très vite, puisque ça commence dans un bordel, puis on arrive à Silver Creek, il y a un meurtre puis une traque et on aboutit dans une réserve Comanche... - ça mélange le fictif et le réel, ben oui, on parle de Butch Cassidy, du Wild Bunch, de Geronimo, de Quanah Parker, de Tom Horn et de Charlie Siringo et du Sundance (personnage évoqué dans un autre western chez Glénat Sundance), sans compter les gars de chez Pinkerton... tous ces gens ont vraiment existé. Le seul ennui, c'est qu'il va falloir encore se farcir 5 albums et attendre. Ce qui compte, c'est que la Bd est construite autour d'un personnage solitaire de femme charismatique et que ça donne envie d'en savoir plus. Le dessin d'Astier, je m'en méfiais avant d'ouvrir cette Bd, car j'avais conservé un souvenir plus que mitigé avec Cirk, mais ensuite, Comment faire fortune en juin 40 m'a un peu rassuré, son dessin s'est amélioré, même si je trouve encore ça et là un petit aspect hésitant, comme si le trait n'était pas fignolé, surtout sur certains visages (le petit vieux du début), mais je chipote sans doute, il y a de belles images de ville et de désert, et le dessin a un petit air de Ralph Meyer, donc c'est pas mal. ********* additif Après lecture des tomes 2 et 3, je peux dire que la série suit bien son cours en décrivant le parcours vengeur d'Emily, avec peut-être un peu trop de facilités, parce que cette belle héroïne a quand même pas mal de gens aux fesses et qu'elle réussit toujours ses coups en s'introduisant dans des lieux avec une trop grande aisance et à fausser compagnie à tous ses poursuivants, mais l'intérêt principal est qu'après avoir rassemblé une tonne de clichés westerniens dans le tome 1 (ce qui constituait une bonne accroche pour le lecteur), l'intrigue reste toujours sur une ligne de vengeance mais en évoquant d'autres thèmes un peu éloignés du western, comme la perversion des hommes et les injustices sociales. Ce qui me dérange un peu, ce sont les flashbacks trop répétitifs, il y en a trop, certes ils approfondissent le passé du personnage d'Emily, mais certains ne servent pas à grand chose et surtout je trouve que ça ralentit le rythme. Mis à part ce petit défaut, le récit roule comme une mécanique bien huilée, avec plusieurs rebondissements, un découpage dynamique et un dessin qui s'est grandement amélioré, la lecture reste donc très accrocheuse et ma note reste inchangée pour l'instant.

20/08/2019 (MAJ le 19/05/2022) (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
L'avatar du posteur Solo

Mon avis portera sur les 3 premiers tomes tandis que Laurent Astier prévoit d'en sortir encore 2. La venin utilise beaucoup des codes et sujets typiques du western pour en tirer une aventure singulière. Et la singularité a pour essence essentielle son personnage principal. La personnalité d'Emily est suffisamment creusée pour me plaire. Et puis c'est une femme, ça change et ça fait du bien ! Plus qu'une femme, une héroïne! La dernière (et quasiment la seule?) que j'ai suivie autour de cette période était le personnage du cycle "la Petite-Fille Bois-Caïman" (Les Passagers du Vent). Emily est indépendante et intrépide. Elle se joue des hommes qu'elle croise et reste relativement difficile à cerner. Je ne trouve pas de voyeurisme "vulgaire" comme on peut très souvent rencontré dans la BD, même si l'auteur n'a pas omis de la rendre esthétiquement très jolie dans le sens le plus académique du genre. Sa fureur et son esprit vengeresse m'a clairement motivé à suivre chaque tome, chacun super bien rythmé. Mais bon, j'avoue que l'ensemble ne m'éclate pas aux yeux non plus. De manière générale déjà, j'ai l'impression désagréable de lire une BD un peu trop orientée pour les ados. Le récit est aventureux, l'héroïne a parfois un caractère un peu trop naïf à mon goût et on a toutes ces histoires superficielles qui s'enchaînent pour faire découvrir ce que contenaient cette période (KKK, syndicats, pédophilies, bordels, pétrole...). C'est trop, même si ça offre beaucoup de dynamisme. En tout cas je ne me sens pas particulièrement visé par la série. Il y a aussi des passages exagérés, à commencer par le déluge qui s'abat dans le T.2, ou encore la répétitivité des drames de la petite Emily en flash-backs... J'ai franchement apprécié le dessin et les couleurs. L'image nous fait retrouver tout ce pour quoi on aime le western. Notre imaginaire est conquis parce-que les situations et personnages typiques finissent forcément par trouver leur place dans l'intrigue. Ce qui m'a d'ailleurs permis d'apprécier les méchants, entre ceux qui courent à la poursuite d'Emiliy ou ceux dont l'héroïne veut se venger, ça permet d'avoir des oppositions diverses et intéressantes. Par contre, faut arrêter de rendre Emily un peu trop fragile par certains moments, ça donne un ton trop mielleux à l'ensemble. On comprend qu'Emily veut mener sa barque par n'importe quel moyen pour assouvir sa vengeance, ok. Mais le fait de lui donner une casquette de "justicière" me gave. Ou bien j'aurais aimé que cela soit amené autrement. Par exemple, le tome 3 : Emily déclenche un mouvement syndicaliste (en toute bonne foi) jusqu'à ce que tout un auditoire la découvre sous son grand jour, ensuite la bande de syndiqués en herbe se fait littéralement massacrée et notre héroïne se taille sans remords. Sauf qu'elle a aidé une femme noire et une orpheline, elle a fait un bisou à un éleveur pour avoir rappelé que les indiens sont les premiers habitants des Etats-Unis, bla bla bla... D'un côté, j'ai déclenché la mort soudaine d'une quinzaine de gaillards, de l'autre je sème la charité à tout va... L'auteur ne joue pas assez sur la contradiction de son héroïne et cela m'amène presque à trouver la cohérence de cette série plutôt louche. SI on s'en tient à l'aventure et ses péripéties, c'est vraiment à lire. J'emprunterai certainement les derniers tomes pour voir comment Laurent Astier parviendra à conclure l'intrigue, qui mérite quoi qu'il en soit le détour. A lire

11/10/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Les westerns reviennent à la mode si l’on en croit les nombreuses sorties récentes, et cela devient difficile de faire son trou, et de faire preuve d’originalité, dans un genre très balisé. Mais Laurent Astier – ici seul en piste – s’en tire plutôt bien, même s’il aurait pu faire sans doute plus original. La touche d’originalité se trouve essentiellement dans la qualité du héros, qui est une héroïne, Emily ! Jolie, très cultivée (elle se balade avec des livres dans ses bagages, et cite des poètes) et surtout disposant d’une personnalité forte – dont on découvre les fondations à coups de flash-back sur sa jeunesse. Cet album plante le décor donc, nous présente une belle héroïne, et laisse planer quelques suspens quant à ses motivations – même si l’on devine une histoire de vengeance. A noter que l’arrivée d’Emily dans un bled paumé de l’ouest est clairement inspirée de l’entrée en scène de Claudia Cardinale dans « Il était une fois dans l’Ouest » (mêmes scènes, mêmes circonstances, etc.). Un clin d’œil amusant. Toujours est-il que ce tome inaugural remplit bien son rôle, et donne envie de suivre cette pétroleuse (comme tous ceux qui sont à ses trousses en fin d’album), pour mieux en découvrir les charmes (comme la belle et vicieuse Margot dans L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu ?) et les motivations. Une série à suivre donc. Note réelle 3,5/5. ************************************ Le deuxième tome nous livre quelques infos sur Emily, mais persiste à entretenir le mystère autour d'elle. Nous la suivons dans sa traversée des Etats-Unis, en ange exterminateur, sans savoir pour le moment exactement de qui ou de quoi elle veut se venger, ni qui est cet indien qui la suit et la protège. Les nombreux flash-back sont parfois difficiles à suivre et m'ont parfois embrouillé par contre. L'aventure se laisse toujours lire agréablement (j'ai juste trouvé improbable les proportions prises par le raz-de-marée frappant les cotes texanes). Le dessin est toujours chouette, Emily est toujours craquante, femme forte, lettrée, atypique donc, mais que j'ai toujours envie de suivre dans les tomes suivants. *************************** Mac Arthur listait dans son avis tout ce qu'Astier avait cherché à caser dans le premier tome, du classique, des clichés (mais bien utilisés). Je dois dire que ce troisième album insiste, et le lecteur que je suis commence à trouver quelque peu indigeste le plat. En effet, si l'intrigue est toujours aussi dynamique et rythmée (par la vengeance sanglante d'Emily et la haine de ceux qui sont à ses trousses, ainsi que par les nombreux flash-back), un certain nombre de choses me paraissent de plus en plus dures à avaler. D'abord Astier cherche encore à caser trop de choses (l'action du KKK contre les "nègres", des grands patrons pétroliers contre leurs ouvriers, etc): on a l'impression que le périple d'Emily (qui traverse une bonne partie du pays) n'est là que pour donner à Astier l'occasion de parler de tous les sujets. De plus, le personnage d'Emily perd en crédibilité: elle échappe miraculeusement à tous ceux (et ils sont nombreux !) qui veulent lui faire la peau, comme lors des flash-back tous ceux qui l'aident disparaissent brutalement les uns après les autres. Dans cet album, à peine arrivée dans une bourgade en tant qu'instit, en une journée, elle devient passionaria et mène une rébellion, suivie par hommes, femmes (et enfants), qu'elle ne connaissait pas quelques heures plus tôt. C'est un peu trop donc. Bref, de moins en moins western, de plus en plus aventure, mais aussi une ficelle grosse sur laquelle on tire trop: je passe donc ma note de quatre à trois étoiles pour le moment. La fin du troisième tome amène ses révélations, mais il faudrait qu'Astier sache conclure correctement, et rapidement je pense.

30/01/2019 (MAJ le 05/04/2021) (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'aime la façon dont ce western sort des sentiers battus mais pourtant j'y ai moins accroché que je l'espérais. Ce que j'y ai aimé, c'est que ce soit une héroïne et qu'elle n'ait rien de stéréotypé. Ce n'est ni une guerrière impitoyable, ni une belle femme sans reproche qui motive les hommes à la suivre dans son combat pour la justice, ni une femme fatale manipulatrice. C'est certes la fille d'une prostituée avec une vengeance à l'esprit mais ses motivations sont complexes. Et à une certaine aisance avec les armes, elle associe une affection pour les citations littéraires, une capacité à accepter de se prostituer s'il le faut et un mélange entre une force de caractère la rendant capable de se battre contre un homme et une faiblesse plus réaliste qui fait qu'elle est loin de l'invulnérable combattante qu'on trouve dans des récits plus basiques. J'ai aussi aimé le cadre. On sent que l'auteur avait envie de montrer les Etats-Unis tels qu'ils étaient vraiment à l'époque et pas le cliché des déserts et du patelin paumé de Far-West. Entre les flash-back sur l'enfance de l'héroïne et l'aventure au cœur du récit, le lecteur va voyager d'Est en Ouest et du Nord au Sud du pays. On y verra les bordels de la Nouvelle-Orléans, les universités huppées de la Côte Est, les bourgades de province du Colorado, les réserves indiennes et les déserts du Nord du Texas, la côte texane du Golfe du Mexique et bien sûr les voies de chemin de fer et autres bateaux à vapeur qui relient tout ça. Et l'auteur amène régulièrement des informations et objets rappelant que l'action principale se déroule non pas à l'époque reculée des premiers cow-boys mais bien en 1900, alors que les Etats-Unis entrent dans l'ère moderne du 20e siècle. Le tout est mis en image avec réussite, dans un style graphique qui me plait et qui soigne autant les personnages que les décors et la mise en scène. Du coup, pourquoi n'ai-je que moyennement accroché ? Parce que j'ai eu un peu de mal avec le rythme du récit. J'aurais pu louer la densité de l'album et le fait qu'il s'y déroule beaucoup de choses, mais les scènes se succèdent avec un certain manque de liant et d'accroche qui donne l'impression de sauter d'une péripétie à la suivante au point d'en venir à les confondre dans un ensemble légèrement indigeste. Pour donner un exemple, une fois ma lecture du premier tome terminée, j'ai revu la carte qu'il propose dans les pages de garde et j'ai dû revenir en arrière pour me souvenir de ce qu'il s'était passé à tel ou tel endroit parce que j'avais fini par un peu tout mélanger. Ça donne l'impression que l'auteur avait un peu trop d'idées et qu'il a essayées de toutes les coller dans une même histoire plutôt que de se focaliser sur quelques-unes seulement et leur donner davantage de force et d'émotion. Ça ne m'empêchera pas pour autant de lire la suite car j'ai tout de même bien apprécié cette lecture. Et il suffirait que le ou les tomes suivants soient un peu mieux structurés tout en gardant la même originalité et la même qualité du dessin pour que je remonte ma note et mon opinion.

12/12/2019 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ju

J'aime les westerns, et celui-ci remplit son office haut la main. Nous suivons donc Emily, en quête de vengeance et qui n'a pas froid aux yeux. Elle use de tous les stratagèmes et charmes pour arriver à son but. Et la demoiselle n'a rien à envier aux plus durs à cuire des héros de l'ouest. Histoire douloureuse, habileté aux armes, sang froid, bref, obstination. Bref, Emily est un très bon héros de western, au point qu'elle en est presque un stéréotype. Car effectivement, je rejoins les avis précédents, il n'y a rien de très original, ni dans l'histoire en elle même ni dans son déroulé, mis à part que le héros est une femme. Mais, ma foi, pour l'instant, cela suffit. Le fait que l'on ait une héroïne et pas un héros me suffit pour différencier cette bd d'autres du même genre que je juge moins abouties. Il faut dire que toute l'histoire tient la route, les personnages secondaires sont très complets et très intéressants, je pense notamment aux détectives de Pinkerton, qui sont exactement ce qu'on peut attendre d'eux pour l'instant : sûrs de leur fait, arrogants, classes et impressionnants. A noter que comme dans Face au mur, du même Laurent Astier, on a droit à une petite documentation en fin de livre, avec des articles de journaux, des commentaires d'Astier lui même. Je trouve ça assez intéressant car d'une part on peut encore mieux se plonger dans le récit, et d'autre part ça montre que Astier s'est vraiment documenté et a pris le temps de nous écrire une histoire intéressante et qui soit captivante. Ça se ressent quand on lit l'histoire. Un western classique oui, mais un western de qualité. Et le trait d'Astier ne vient rien gâcher, au contraire. Le dessin se prête parfaitement au récit, le visage d'Emily change un peu selon qu'elle est en colère ou en train de séduire, mais ce n'est pas bien grave. Au moins, on ressent bien les émotions des personnages. Les décors sont très corrects, l'atmosphère du grand ouest est parfaitement retranscrite. Pour l'instant, c'est du tout bon, en attendant la suite, et en espérant que celle-ci restera dans la même veine.

07/11/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Tiens, un autre western, mais cette fois-ci c'est non seulement une femme, mais aussi la fille d'une prostituée ! C'est assez original, mais le développement du scénario l'est moins. En effet, même si pour le moment l'auteur n'a pas donné tous les indices pour expliquer les motivations de la jeune femme, les flashbacks qu'il montre dans l'album m'ont donné l'impression de comprendre ses actions. J'espère que l'auteur va me surprendre dans la suite et puis il ne donne pas tous les détails car il y a encore des zones d'ombres dans sa vie. J'ai donc envie de lire la suite même si pour l'instant je ne considère pas que la série soit un incontournable, c'est un bon divertissement du moment qu'on aime les westerns. Le dessin est bien fait et je le trouve très dynamique.

03/08/2019 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
L'avatar du posteur herve

Cet album renoue avec le western style Wayne Redlake ou Trio Grande, albums qui figurent au panthéon de mes lectures. Avec "la Venin" Laurent Astier nous offre un premier volume intéressant à plus d'un titre. En prenant Emily comme une héroïne assez particulière, l'auteur a le loisir de la laisser évoluer dans un univers très masculin (saloon, bordel, fort...)Bref, tout les stéréotypes du western défilent dans ce premier opus sans autant en alourdir la lecture (on y croise même des indiens !), Pas mal de clins d’œil dans ce volume (Blueberry entre autre)ponctuent la lecture de cet opus. Même si je n'ai pas eu trop de surprise à la lecture du scénario, j'ai été emballé par ce récit, qui grâce à ses flash back, est assez intriguant. Mais, il faut avouer que le dessin de Laurent Astier est parfaitement adapté à ce type d'aventure. Il est dynamique (grâce à un découpage souvent original),expressif, précis, bref un superbe dessin au bénéfice d'une histoire qui nous tient en haleine sur 62 pages.

17/06/2019 (modifier)