Face au mur

Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)

60 piges - 25 de cabane - 15 de cavale. D'après une histoire vraie.


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"Mon métier est inscrit dans mon casier : braqueur multirécidiviste. C'est la seule chose que je sais faire. Depuis le début, je savais que ça allait mal se terminer. Mais je ne savais ni où, ni quand. Et encore moins comment. Et même si quelqu'un me l'avait dit, ça n'aurait rien changé." Condamné pour des faits de grand banditisme, Jean-Claude Pautot a raconté la prison, les braquages, les planques et les cavales à Laurent Astier. Dans la tradition des grands auteurs américains, ils ont forgé une fiction inspirée directement du réel. Une bande dessinée forte comme une vie !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 29 Mars 2017
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Face au mur © Casterman 2017
Les notes
Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)
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29/03/2017 | Mac Arthur
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L'avatar du posteur Noirdésir

Coécrite par le personnage principal, cette série est parfaitement calibrée pour les amateurs du genre polar. Tout y est en effet crédible, réaliste, et on y retrouve pas mal de poncifs du genre, de l’univers carcéral aux cavales et aux traques policières, en passant par les différentes étapes qui ont conduit un gamin, puis un homme, dans la violence et le grand banditisme. Pautot ne donne pas dans le satisfecit béat, il y a de l’autocritique. Mais on est aussi dans les limites du genre : l’honneur, la virilité, prennent le dessus sur tout le reste. Et le flic qui le traque durant plusieurs dizaines d’années (je ne sais pas ce qu’il y a de vrai dans son personnage) est quand même falot par comparaison à sa « cible ». Contrairement à d’autres lecteurs, je n’ai pas trop été gêné par les très nombreux flash-backs (on passe d’une époque à l’autre en multipliant les aller-retours). C’est parfois pénible, mais pas ici, ça dynamise le récit et ça n’est jamais artificiel. Le dessin est assez classique, plutôt agréable et réussi, comme la colorisation. Un diptyque classique mais bien fichu donc, à recommander aux amateurs de polars « à la française », on y retrouve certains thèmes vus aussi dans les films autour de Mesrine. Jean-Claude Pautot s’était refait une virginité, et une célébrité, en coécrivant cette série, en participant à des films. Il a récemment été de nouveau arrêté, pour je ne sais plus quel trafic, et remis en prison. Un nouveau chapitre (de trop ?) dans sa vie hors des sentiers battus – et de la légalité. Note réelle 3,5/5.

22/04/2023 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

J'ai vraiment bien aimé cette adaptation romancée de la vie de JC. Pautot, braqueur multirécidiviste qui au final aura passé presque la moitié de sa vie en prison. Bien évidemment cela ne me fait pas rêver mais il est toujours intéressant de découvrir les mécanismes qui font passer un individu d'une vie "normale" à une autre où l'on choisit de braquer des banques pour se faire plus de sous et ainsi s'acheter qui une belle voiture, une villa sur la côte etc.. Je ne suis pas psychologue mais pour moi il y a d'autres choses qui rentrent en jeu et pas seulement une enfance difficile, motif souvent mis en avant par de nombreux truands voire experts du commentaire genre BFM. Le découpage m'a bien plu et ne m'a pas posé trop de soucis une fois le principe admis, bien que les poncifs du polar soient tous au rendez vous. J'ai regretté l'absence du point de vue des autorités avec le personnage du commissaire Belanger un peu falot à mon goût. Pour autant l'épisode qui se déroule en Corse est fort bien venu et justement s'écarte des poncifs sur les Corses, ce que j'ai apprécié. Le dessin est clair et lisible avec des colorisations adéquates, une bonne BD dans le genre, dommage peut être que la collaboration entre les deux auteurs s'arrête là, il y avait sûrement d'autres choses à dire.

26/12/2019 (modifier)
Par Ju
Note: 3/5
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Voici un diptyque qui se lit bien, et qui comblera les amateurs de polar. Nous suivons les péripéties de Jean Claude Pautot, bandit multi récidiviste, et multiple évadé. Le récit se concentre sur quelques évènements précis de sa vie de bandit et sur ses expériences carcérales. Le récit est à la première personne du singulier, pas étonnant quand on voit que ledit Pautot est co-scénariste. Au rang des qualités, on sent l'authenticité du récit. On est vraiment plongé dans l'univers du grand banditisme et dans l'univers carcéral. Le parcours de Pautot est également détaillé, et l'est de façon intelligente, de sorte que l'on finit par comprendre un peu le pourquoi du comment de cette "carrière". Le narrateur explique, à chaque page, les motivations, les doutes du héros, et c'est très prenant. Il y a différentes péripéties, le récit est nerveux, bref on ne s'ennuie pas une seconde. Côté négatif, je pense que l'on peut regretter un peu l'absence d'un autre point de vue que celui du héros. Non pas que Pautot justifie tous ses actes et dise sans arrêt qu'il a raison. Au contraire, il y a plusieurs passages où il reconnait ses erreurs, et explique pourquoi il les a faites. Je pense qu'insérer le point de vue direct des autres protagonistes aurait pu être intéressant (plus développer le point de vue du commissaire Belanger et de la première compagne de Pautot, par exemple). Néanmoins, je reconnais que cela aurait conduit à revoir la trame narrative du récit, et que ça aurait été assez difficile à mettre en place. Comme d'autres posteurs, j'ai été un peu déconcerté par la trame narrative et les multiples flashbacks. Cela oblige parfois à revenir en arrière pour mieux s'y retrouver. Le dessin est lui assez bon, même si pas du style dont je suis le plus friand. Les personnages ont des têtes un peu carrées, ne sont pas toujours hyper reconnaissables. De plus, ils sont un peu figés et dans les scènes d'action, cela s'en ressent. Après, je chipote un peu, le dessin ne dessert pas l'ensemble, très loin de là. Une bonne lecture qui ravira les amateurs du genre.

27/08/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

L'histoire d'un braqueur et serial-prisonnier dont la vie mouvementée alterne prisons, évasions, cavales et braquages. Elle est d'autant plus intéressante qu'elle se base, en le romançant un peu quand même, sur le témoignage d'un véritable braqueur ici co-scénariste. J'ai aimé le graphisme et le rythme narratif. Ce graphisme, réaliste et percutant, m'a fait penser à celui de Ralph Meyer que j'aime beaucoup. Et le rythme, c'est celui d'un récit dynamique, ponctué d'une narration en voix-off des pensées du héros suffisamment concise et espacées de cases en cases pour ne pas troubler la fluidité de la lecture. Cette combinaison de dessin et de mise en scène est excellente pour un récit à l'ambiance polar noir avec braquages et scènes d'action. Là où je suis un peu plus mesuré, c'est dans le choix de couper les albums en chapitres non chronologiques. On saute de flashback en flashback, des années 70 à nos jours. Cela permet certes de découvrir les différents aspects de la vie du héros, de comprendre comment il a pu ainsi alterner périodes de liberté et périodes d'emprisonnement, devenir celui qu'il est devenu à 60 ans et suivre son schéma de pensée et sa transformation au fil des années. Mais en même temps, c'est déroutant pour le lecteur et aussi un peu frustrant avec l'impression à chaque fin de chapitre qu'il manque la suite et qu'on a été coupé en plein milieu d'une histoire prenante pour en commencer une nouvelle. Il est vrai qu'un récit complètement linéaire, de la jeunesse jusqu'à la vieillesse du héros, aurait été probablement plus ennuyeux, et moins accrocheur pour qui découvre la série. Mais un ordre un peu plus chronologique des flashback n'aurait pas été un tort je pense.

14/07/2018 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
L'avatar du posteur herve

Pourtant tiré d'une histoire vraie (celle inspirée par l'histoire de JC Pautot, braqueur "de profession", cette bande dessinée débute comme dans la série "Prison Break", par un projet d'évasion. J'ai vraiment dévoré cet album, qui se lit d'une traite malgré un fil non chronologique (d'ailleurs ce parti pris est assez déroutant dans la lecture). On finit presque à s'attacher à Jean Claude Pautot,individu pourtant jugé particulièrement dangereux, à tel point qu'une fois la dernière page du livre tournée, on se demande : et puis? la suite ? qu'est-il devenu? C'est la deuxième fois (avec Comment faire fortune en juin 40) que je découvre le style de Laurent Astier. A chaque chapitre correspond une couleur dominante,et son dessin colle parfaitement à ce polar qui pourrait facilement s'apparenter à une fiction américaine tant le rythme est soutenu. Un très bon moment de lecture, et une collaboration efficace entre l'ex taulard et le dessinateur

30/09/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Je n’ai jamais été admiratif de portrait de malfrats et autres gangsters qui n’attirent guère ma sympathie. Je suis plutôt du côté de la loi et du respect de la sécurité des biens et des personnes. Bref, je ne me suis pas identifié au héros qui connait l’univers carcéral. Certes, j’aime bien la série Prison Break car les héros sont tout de même innocents ce qui n’est pas le cas en l’espèce. C’est inspiré d’une histoire vraie à savoir d’une grande figure du banditisme français. Je n’ai pas trop aimé ces nombreux flash-back qui font que le lecteur se perd entre les méandres de l’histoire sachant que ce repris de justice a fait plusieurs fait des passages en prison poursuivi par un méchant inspecteur qui voulait son trophée. On ne connaitra pas à la fin le fameux détail qui a perdu notre racaille. A noter qu’au niveau graphique, il y a un réel effort qui a été effectué avec des chapitres aux tons différents au niveau des couleurs. Le dessin peut paraître cependant un peu froid. On notera également quelques imperfections mais bon, rien de grave. Ce n’est pas parce que cela ne m’a pas emballé plus que cela que je ne reconnais pas que c’est une bonne bd malgré tout.

22/06/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Voilà un polar qui sent l’authenticité. Et pour cause puisque l’un de ses auteurs est un ancien truand et que ce récit s’inspire grandement de ses expériences passées. Mais ce qui marque en premier, c’est ce découpage en chapitres non chronologiques. Un découpage qui égare le lecteur pour faire germer en son cerveau une étrange idée de répétition de lieux et d’état d’esprit. Entre périodes d’emprisonnement et périodes de cavale, le personnage principal semble n’en être réduit qu’à la fuite. Emprisonné, il cherche à s’évader. En cavale, il met tout en œuvre pour ne pas retourner en prison. Dans cette fuite constante, il n’y a pas de place pour la reconstruction. Le personnage agit toujours dans l’urgence, vit constamment sous tension… et tourne en rond… face au mur comme l’indique le titre de cet album. J’ai aimé ce climat, cette ambiance très noire que le format de l’album et sa conception graphique ne font que renforcer. Nous sommes réellement face à une œuvre noire avec des planches imprimées sur fond noir, un format identique à celui des comics et une colorisation en teintes souvent monochromes. Tout est là pour nous donner l’illusion d’un polar à l’Américaine, même si les auteurs sont tous deux Français. En ce qui concerne l’histoire proprement dite, c’est plutôt bien foutu. Le rythme est bien présent, les profils des personnages secondaires (que l’on retrouve à des époques différentes mais comme l’ordre chronologique n’est pas respecté, le lien ne se fait pas toujours immédiatement) s’étoffent au fil du récit et la narration à la première personne nous rendrait presque sympathique ce truand. Une fois plongé dans le livre, il est difficile de s’arrêter en route. Le découpage en chapitres est bien dosé, chacun bénéficiant de l’espace nécessaire tout en nous donnant l’envie « d’en lire encore un avant d’arrêter »… et du coup de terminer l’album d’une traite. Reste un petit bémol au niveau de la victimisation du personnage central. Ecrit par un criminel, ce récit tend légèrement à ôter une grosse partie des responsabilités de ceux-ci dans leur mode de vie. C’est « la vie », « le milieu social », « des parents violents » qui ont fait d’eux ce qu’ils sont devenus. Certes, ces critères interviennent mais je trouve que le personnage principal se déculpabilise bien facilement face à son parcours et à ses choix. Quoiqu’il en soit, si vous aimez les polars noirs, si le milieu carcéral vous fascine, si les héros burnés vous attirent, je ne peux que vous conseiller ce récit. Dans le genre, c’est très bien fait, avec ce parfum de véracité que seul un gars du milieu pouvait apporter.

29/03/2017 (modifier)