Au retour d'un festival de BD, un dessinateur (tiens, tiens....) quelque peu éreinté, décide de ne pas rentrer chez lui immédiatement et de s'arrêter dans un hôtel trouvé au bord d'une route.
Très bien accueilli par l'hôte des lieux, une sympathique gérante, il décide d'y passer la nuit.
Au moment de s'endormir, il se laisse captiver par une estampe accrochée sur l'un des murs.
Voulant toucher celle-ci, sa main passe au travers et le voilà projeté dans le dessin. Un peu comme dans Alice au pays des merveilles, il se retrouve projeté dans un univers peuplé d'étranges personnages, au comportement souvent absurde.
Et soudain c'est le réveil de notre dessinateur dans sa chambre : a t-il rêvé ou est-il véritablement passé de l'autre coté de la barrière?
Ce dernier reviendra finalement dans cet hôtel, fasciné par ce qu'il a vécu et quelque peu déstabilisé par les sourires que lui adresse la propriétaire des lieux.
Au final on s'apercevra que l'hôtel en question est loin d'être un endroit totalement inconnu pour lui, mais n'en disons pas plus.
J'ai trouvé qu'il s'agissait au final d'une belle histoire où le réel et l'imaginaire s'entremêlent, et ou le dessin de Vink fait une nouvelle fois merveille, avec ses couleurs directes. Et ils sont peu à maîtriser cet art. Voilà un album qui semble faire le lien entre ses albums réalistes et ceux comme Le Passager qui entraînent le dessinateur dans un monde créé de toute pièces.
Une belle réussite selon moi, même si je trouve que l'histoire aurait pu être développée sur quelques pages supplémentaires.
Voici un manga qui avait démarré plutôt timidement mais qui se révèle au fil de la lecture assez intriguant. Il y a et il faut le relever une bonne analyse de chacun des personnages qui jouent un rôle déterminant au milieu de la pègre et de la police.
J’ai bien aimé le déroulement de ce récit ainsi que les personnages qui semblent avoir du charisme ou du moins une certaine consistance. Pour le reste, on voyait poindre les histoires de vampires qui n’en finissent pas de faire couler beaucoup d’encre à défaut de sang. On a l’impression d’être dans une sorte de Twilight nippon ce qui a également du charme.
A noter également des scènes très hot qui font que c’est plutôt réservé à un public adulte alors que cela pouvait surtout intéresser les ados. Mais bon, c’est plus que suggestif.
Moi, j’ai bien aimé. L'auteur Yusuke Ochiai avait réalisé la série Anguilles démoniaques. Il semble se spécialiser dans le thriller policier mais en l’occurrence, c’est teinté de fantastique. Inutile de préciser que le dessin est vraiment de qualité. Il faut dire que Komikku Editions veille véritablement à nous livrer que le meilleur.
Paradoxal de considérer une œuvre culte et de ne pas pouvoir la conseiller.
Ce manga est un bijou ! Une énorme claque lors de sa première lecture et le désir de connaître la suite à tout prix !
Ce manga relate le destin croisé de deux adolescents dans la Yougoslavie occupée par les Nazis durant la seconde guerre mondiale.
L'une est prisonnière d'un officier S.S, l'autre entre dans la résistance.
Pourquoi ne pas conseiller cette série ?
Parce que l'éditeur Vent d'ouest n'a jamais daigné publier les trois derniers tomes de la série.
Je me souviens leur avoir écrit pour leur demander de rééditer cette série (en vain).
Bref ! Une lecture poignante, et un regret en ce qui me concerne de ne jamais connaître le fin mot de cette histoire.
Cet album regroupe deux histoires fantastiques. Le principal reproche que je ferai à Andréas, c’est d’ailleurs justement de ne pas les avoir assez étoffées. C’est un peu frustrant (surtout pour la seconde, la plus courte).
Pour le reste, ces deux histoires possèdent un réel potentiel, avec un fantastique qui ne cherche pas du tout à en mettre plein la vue. Et qui ne cherche pas non plus à nous fournir des explications, que le lecteur n’aura pas – ce qui laissera vagabonder son imagination. J’aurais volontiers lu des histoires plus longues – ou d’autres sur le même registre.
Des deux, c’est la première histoire que j’ai préférée, qui a quand même pris le temps de créer un climat angoissant, par petites touches. Les deux histoires sont d’ailleurs des histoires d’ambiance – toutes deux réussies d’ailleurs.
Pour ce qui est du dessin, Berthet fait un travail honnête, classique. C’est sans doute la colorisation qui fait davantage daté.
Note réelle 3,5/5.
Encore un très bon scénario signé Trillo !
Les auteurs montrent les monstruosités de la dictature argentine de 1976-1983 et aussi les séquelles (vu que cela se passe après la dictature) à travers le personnage d'un petit fonctionnaire qui se prive pour acheter une poupée.
Au début, je me demandais où les auteurs voulaient en venir, mais au fur et à mesure ils montrent la folie d'Elviro et les événements passés qui expliquent son état psychologie et pourquoi ce qui se passe dans le présent va le faire sombrer peu à peu dans la folie. Le scénario est totalement maîtrisé et prenant. Je l'ai trouvé prenant du début jusqu'à la fin et les auteurs dénoncent les horreurs de la dictature de manière originale. Le dessin est mignon alors que plusieurs scènes sont très glauques. C'est un très bon décalage je trouve et cela va assez bien avec la personnalité d'Elviro qui semble être normal, mais qui cache un coté malsain.
Après Ralentir, la mode actuelle est à la bd qui nous incite à tout plaquer pour vagabonder sur les routes de France et partir à l'écoute des autres. Je sais bien qu'il y en a qui pensent que cela nous ferait certainement le plus grand bien mais non. En l'occurrence, nous avons le témoignage de l'auteur Olivier qui est parti en auto-stop sur les routes et en faisant le tour de France.
J'avoue que toutes ces rencontres et son expérience m'ont paru assez intéressantes à découvrir. Je précise sans vouloir juger que cette personne a malheureusement perdu sa famille suite à une séparation douloureuse. Il est vrai qu'à moins de partir à deux, c'est une expérience plutôt solitaire et qui demande le sacrifice du confort. Certes, il faut se mettre en marche.
La bd pointe clairement sur la campagne comme un idéal à vivre tout en restant à l'écart des villes bétonnées qui se propagent à des vies bétonnées également. J'ai beaucoup aimé la découpe des chapitres autour d'une ville, d'un département ou d'une région. Graphiquement, c'est très beau avec des paysages particulièrement bien réussis.
Dans l'habitacle d'un véhicule, on peut raconter des choses assez profondes à un individu que l'on ne reverra plus jamais. Cela rend les discussions assez intéressantes car on pénètre dans une certaine intimité sans vouloir jouer les voyeurs. Cela donne le tempo de ce que peut être la France sur le pouce aujourd'hui. Oui, il y a beaucoup à dire.
Un road-movie assez atypique qui est fort bien réalisé.
J’apprécie la piraterie (enfin, les bds qui traitent du sujet) mais le faciès animalier des personnages me donnait quelque appréhension. Heureusement, mon a priori s’est bien vite estompé.
Le trait est fin et riche en détails. Il manque peut-être de nervosité pour coller davantage au sujet. Toutefois, les tons pastel se marient à merveille avec le dessin pour proposer une immersion dans un récit qui fera parler la poudre et le sabre. Et l’histoire, venons-en ! C’est fichtrement bien foutu. On est happé par le destin de ce jeune Hawkins qui se verra embarquer dans une aventure dont il aspirait depuis longtemps. La narration est au poil et la lecture se suit avec intérêt. Je n’ai qu’une hâte … lire la suite (qui se fait attendre) !
Avec Dieu n'a pas réponse à tout (mais Il est bien entouré), ce duo ne m’avait pas convaincu. Ils récidivent et cette fois leur collaboration fait mouche !
Ils montrent l’envers du décor des records du guinness book. Le côté futile de bien des tentatives de record est épinglé, ce qui d’ailleurs n’est pas sans affecter le moral de Paul, vérificateur au guinness book. Mais son quotidien routinier va être perturbé par une demande de validation d’un record plutôt macabre. Paul prend les choses au sérieux et se sert de ses relations dans le milieu pour mener une enquête que les policiers dédaignent. L’enquête est sans doute menée un peu rapidement mais l'enchaînement des événements est bien trouvé. Bref, l’enquête reste le faire-valoir pour dénoncer les absurdités d’un système de validation des records poussé à son paroxysme.
A recommander !
Ce récit, basé sur des faits réels, montre l’envers du décor des guerres napoléoniennes. Il relate une pratique méconnue de ma personne qui faisait de tels ravages dans la grande armée que Napoléon a dû intervenir et la faire cesser ! Le duel était apparemment une pratique courante dans les rangs des hussards. Celui dont il est question ici est singulier dans sa durée … deux hommes se sont défiés pendant 20 ans en usant diverses méthodes (sabre, pistolet, à pieds, à cheval) et ce, malgré l’interdiction promulguée par le petit corse.
L’auteur a mis d’emblée la barre très haut pour une première publication. Le graphisme et le découpage immergent le lecteur dans cet affrontement de deux hommes que tout oppose. L’emploi du rouge pour les passages plus virils accentue les tensions. Côté narration, l’auteur prend le temps de poser son récit. Sa grande force réside dans la description de l’évolution des relations entre nos deux hommes. Si le duel reste une affaire d’honneur, ils finissent par avoir du respect, voire même de l’empathie pour l’autre.
Un récit prenant qui demande du temps et de la concentration mais qui vaut vraiment le coup.
C’est la grande série de Desberg qui explore le monde fiscal et financier, dont le héros est un contrôleur des impôts américains. Le concept de ce thriller moderne est assez intéressant dans la mesure où il s'agit de lutter contre le blanchiment d'argent. Voilà un homme plutôt contemporain qui lutte contre l'argent sale ainsi que la corruption: il a déjà toute ma sympathie.
Cette série a d’ailleurs connu tout de suite un grand succès commercial comme en témoignent les volumes placés sur les étagères des grandes surfaces commerciales. La série a attiré près d'un million de lecteur en France et en Belgique ce qui n'est pas rien. J'ai également apprécié le rythme de parution (un nouveau tome chaque année qui forme un diptyque).
Nous découvrons un petit peu plus le passé de notre héros Larry Max au fil des tomes. Tout n’est pas dévoilé tout de suite ce qui procure un peu de suspense pour le lecteur. Le dessin peu détaillé peut paraître froid à cause des couleurs glaciales. Cependant j’adore ces traits simples et efficaces.
Les thèmes explorés sont très intéressants. Le premier diptyque va parler par exemple des fonds prélevés aux Juifs pendant la seconde guerre mondiale par les Nazis dans les banques suisses. Le second s'interressera au cartel de la drogue. Le troisième traitera de la corruption. Puis, il y aura le pétrole, l'argent du Vatican, les connections d'Hollywood, les paradis fiscaux etc... Les intrigues politico-financières sont bien pensées. Il y a toujours du rythme, des rebondissements qui font qu'on ne s'ennuie pas.
La relation téléphonique du héros avec une call-girl prénommée Gloria Paradise rend un côté sympathique et donne un peu de profondeur à l’ensemble tout en étant le fil conducteur de la série. C’est une bd d’action qui se lit parfois trop vite car il faut reconnaître qu’il y a peu de dialogues et certaines cases sont purement contemplatives pour nous fixer sur un cadre. J'avoue que des efforts ont été réalisés pour les derniers tomes nettement plus bavards.
Cette BD souffre d’une comparaison avec Largo Winch mais je la trouve différente même s’il y a des points communs (une histoire en deux volumes, aspect commercial…). Déjà, le héros a une coupe de cheveux différente, peroxydée blanc vieillard ! Au final, nous avons un scénario bien ficelé, documenté et actuel qui procure une lecture des plus agréables.
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
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Le Temps perdu
Au retour d'un festival de BD, un dessinateur (tiens, tiens....) quelque peu éreinté, décide de ne pas rentrer chez lui immédiatement et de s'arrêter dans un hôtel trouvé au bord d'une route. Très bien accueilli par l'hôte des lieux, une sympathique gérante, il décide d'y passer la nuit. Au moment de s'endormir, il se laisse captiver par une estampe accrochée sur l'un des murs. Voulant toucher celle-ci, sa main passe au travers et le voilà projeté dans le dessin. Un peu comme dans Alice au pays des merveilles, il se retrouve projeté dans un univers peuplé d'étranges personnages, au comportement souvent absurde. Et soudain c'est le réveil de notre dessinateur dans sa chambre : a t-il rêvé ou est-il véritablement passé de l'autre coté de la barrière? Ce dernier reviendra finalement dans cet hôtel, fasciné par ce qu'il a vécu et quelque peu déstabilisé par les sourires que lui adresse la propriétaire des lieux. Au final on s'apercevra que l'hôtel en question est loin d'être un endroit totalement inconnu pour lui, mais n'en disons pas plus. J'ai trouvé qu'il s'agissait au final d'une belle histoire où le réel et l'imaginaire s'entremêlent, et ou le dessin de Vink fait une nouvelle fois merveille, avec ses couleurs directes. Et ils sont peu à maîtriser cet art. Voilà un album qui semble faire le lien entre ses albums réalistes et ceux comme Le Passager qui entraînent le dessinateur dans un monde créé de toute pièces. Une belle réussite selon moi, même si je trouve que l'histoire aurait pu être développée sur quelques pages supplémentaires.
L'Ange de l'ombre
Voici un manga qui avait démarré plutôt timidement mais qui se révèle au fil de la lecture assez intriguant. Il y a et il faut le relever une bonne analyse de chacun des personnages qui jouent un rôle déterminant au milieu de la pègre et de la police. J’ai bien aimé le déroulement de ce récit ainsi que les personnages qui semblent avoir du charisme ou du moins une certaine consistance. Pour le reste, on voyait poindre les histoires de vampires qui n’en finissent pas de faire couler beaucoup d’encre à défaut de sang. On a l’impression d’être dans une sorte de Twilight nippon ce qui a également du charme. A noter également des scènes très hot qui font que c’est plutôt réservé à un public adulte alors que cela pouvait surtout intéresser les ados. Mais bon, c’est plus que suggestif. Moi, j’ai bien aimé. L'auteur Yusuke Ochiai avait réalisé la série Anguilles démoniaques. Il semble se spécialiser dans le thriller policier mais en l’occurrence, c’est teinté de fantastique. Inutile de préciser que le dessin est vraiment de qualité. Il faut dire que Komikku Editions veille véritablement à nous livrer que le meilleur.
Fleurs de Pierre
Paradoxal de considérer une œuvre culte et de ne pas pouvoir la conseiller. Ce manga est un bijou ! Une énorme claque lors de sa première lecture et le désir de connaître la suite à tout prix ! Ce manga relate le destin croisé de deux adolescents dans la Yougoslavie occupée par les Nazis durant la seconde guerre mondiale. L'une est prisonnière d'un officier S.S, l'autre entre dans la résistance. Pourquoi ne pas conseiller cette série ? Parce que l'éditeur Vent d'ouest n'a jamais daigné publier les trois derniers tomes de la série. Je me souviens leur avoir écrit pour leur demander de rééditer cette série (en vain). Bref ! Une lecture poignante, et un regret en ce qui me concerne de ne jamais connaître le fin mot de cette histoire.
Mortes saisons
Cet album regroupe deux histoires fantastiques. Le principal reproche que je ferai à Andréas, c’est d’ailleurs justement de ne pas les avoir assez étoffées. C’est un peu frustrant (surtout pour la seconde, la plus courte). Pour le reste, ces deux histoires possèdent un réel potentiel, avec un fantastique qui ne cherche pas du tout à en mettre plein la vue. Et qui ne cherche pas non plus à nous fournir des explications, que le lecteur n’aura pas – ce qui laissera vagabonder son imagination. J’aurais volontiers lu des histoires plus longues – ou d’autres sur le même registre. Des deux, c’est la première histoire que j’ai préférée, qui a quand même pris le temps de créer un climat angoissant, par petites touches. Les deux histoires sont d’ailleurs des histoires d’ambiance – toutes deux réussies d’ailleurs. Pour ce qui est du dessin, Berthet fait un travail honnête, classique. C’est sans doute la colorisation qui fait davantage daté. Note réelle 3,5/5.
L'Héritage du Colonel
Encore un très bon scénario signé Trillo ! Les auteurs montrent les monstruosités de la dictature argentine de 1976-1983 et aussi les séquelles (vu que cela se passe après la dictature) à travers le personnage d'un petit fonctionnaire qui se prive pour acheter une poupée. Au début, je me demandais où les auteurs voulaient en venir, mais au fur et à mesure ils montrent la folie d'Elviro et les événements passés qui expliquent son état psychologie et pourquoi ce qui se passe dans le présent va le faire sombrer peu à peu dans la folie. Le scénario est totalement maîtrisé et prenant. Je l'ai trouvé prenant du début jusqu'à la fin et les auteurs dénoncent les horreurs de la dictature de manière originale. Le dessin est mignon alors que plusieurs scènes sont très glauques. C'est un très bon décalage je trouve et cela va assez bien avec la personnalité d'Elviro qui semble être normal, mais qui cache un coté malsain.
La France sur le pouce
Après Ralentir, la mode actuelle est à la bd qui nous incite à tout plaquer pour vagabonder sur les routes de France et partir à l'écoute des autres. Je sais bien qu'il y en a qui pensent que cela nous ferait certainement le plus grand bien mais non. En l'occurrence, nous avons le témoignage de l'auteur Olivier qui est parti en auto-stop sur les routes et en faisant le tour de France. J'avoue que toutes ces rencontres et son expérience m'ont paru assez intéressantes à découvrir. Je précise sans vouloir juger que cette personne a malheureusement perdu sa famille suite à une séparation douloureuse. Il est vrai qu'à moins de partir à deux, c'est une expérience plutôt solitaire et qui demande le sacrifice du confort. Certes, il faut se mettre en marche. La bd pointe clairement sur la campagne comme un idéal à vivre tout en restant à l'écart des villes bétonnées qui se propagent à des vies bétonnées également. J'ai beaucoup aimé la découpe des chapitres autour d'une ville, d'un département ou d'une région. Graphiquement, c'est très beau avec des paysages particulièrement bien réussis. Dans l'habitacle d'un véhicule, on peut raconter des choses assez profondes à un individu que l'on ne reverra plus jamais. Cela rend les discussions assez intéressantes car on pénètre dans une certaine intimité sans vouloir jouer les voyeurs. Cela donne le tempo de ce que peut être la France sur le pouce aujourd'hui. Oui, il y a beaucoup à dire. Un road-movie assez atypique qui est fort bien réalisé.
Jim Hawkins
J’apprécie la piraterie (enfin, les bds qui traitent du sujet) mais le faciès animalier des personnages me donnait quelque appréhension. Heureusement, mon a priori s’est bien vite estompé. Le trait est fin et riche en détails. Il manque peut-être de nervosité pour coller davantage au sujet. Toutefois, les tons pastel se marient à merveille avec le dessin pour proposer une immersion dans un récit qui fera parler la poudre et le sabre. Et l’histoire, venons-en ! C’est fichtrement bien foutu. On est happé par le destin de ce jeune Hawkins qui se verra embarquer dans une aventure dont il aspirait depuis longtemps. La narration est au poil et la lecture se suit avec intérêt. Je n’ai qu’une hâte … lire la suite (qui se fait attendre) !
Le Guide Mondial des Records
Avec Dieu n'a pas réponse à tout (mais Il est bien entouré), ce duo ne m’avait pas convaincu. Ils récidivent et cette fois leur collaboration fait mouche ! Ils montrent l’envers du décor des records du guinness book. Le côté futile de bien des tentatives de record est épinglé, ce qui d’ailleurs n’est pas sans affecter le moral de Paul, vérificateur au guinness book. Mais son quotidien routinier va être perturbé par une demande de validation d’un record plutôt macabre. Paul prend les choses au sérieux et se sert de ses relations dans le milieu pour mener une enquête que les policiers dédaignent. L’enquête est sans doute menée un peu rapidement mais l'enchaînement des événements est bien trouvé. Bref, l’enquête reste le faire-valoir pour dénoncer les absurdités d’un système de validation des records poussé à son paroxysme. A recommander !
Duel
Ce récit, basé sur des faits réels, montre l’envers du décor des guerres napoléoniennes. Il relate une pratique méconnue de ma personne qui faisait de tels ravages dans la grande armée que Napoléon a dû intervenir et la faire cesser ! Le duel était apparemment une pratique courante dans les rangs des hussards. Celui dont il est question ici est singulier dans sa durée … deux hommes se sont défiés pendant 20 ans en usant diverses méthodes (sabre, pistolet, à pieds, à cheval) et ce, malgré l’interdiction promulguée par le petit corse. L’auteur a mis d’emblée la barre très haut pour une première publication. Le graphisme et le découpage immergent le lecteur dans cet affrontement de deux hommes que tout oppose. L’emploi du rouge pour les passages plus virils accentue les tensions. Côté narration, l’auteur prend le temps de poser son récit. Sa grande force réside dans la description de l’évolution des relations entre nos deux hommes. Si le duel reste une affaire d’honneur, ils finissent par avoir du respect, voire même de l’empathie pour l’autre. Un récit prenant qui demande du temps et de la concentration mais qui vaut vraiment le coup.
I.R.$.
C’est la grande série de Desberg qui explore le monde fiscal et financier, dont le héros est un contrôleur des impôts américains. Le concept de ce thriller moderne est assez intéressant dans la mesure où il s'agit de lutter contre le blanchiment d'argent. Voilà un homme plutôt contemporain qui lutte contre l'argent sale ainsi que la corruption: il a déjà toute ma sympathie. Cette série a d’ailleurs connu tout de suite un grand succès commercial comme en témoignent les volumes placés sur les étagères des grandes surfaces commerciales. La série a attiré près d'un million de lecteur en France et en Belgique ce qui n'est pas rien. J'ai également apprécié le rythme de parution (un nouveau tome chaque année qui forme un diptyque). Nous découvrons un petit peu plus le passé de notre héros Larry Max au fil des tomes. Tout n’est pas dévoilé tout de suite ce qui procure un peu de suspense pour le lecteur. Le dessin peu détaillé peut paraître froid à cause des couleurs glaciales. Cependant j’adore ces traits simples et efficaces. Les thèmes explorés sont très intéressants. Le premier diptyque va parler par exemple des fonds prélevés aux Juifs pendant la seconde guerre mondiale par les Nazis dans les banques suisses. Le second s'interressera au cartel de la drogue. Le troisième traitera de la corruption. Puis, il y aura le pétrole, l'argent du Vatican, les connections d'Hollywood, les paradis fiscaux etc... Les intrigues politico-financières sont bien pensées. Il y a toujours du rythme, des rebondissements qui font qu'on ne s'ennuie pas. La relation téléphonique du héros avec une call-girl prénommée Gloria Paradise rend un côté sympathique et donne un peu de profondeur à l’ensemble tout en étant le fil conducteur de la série. C’est une bd d’action qui se lit parfois trop vite car il faut reconnaître qu’il y a peu de dialogues et certaines cases sont purement contemplatives pour nous fixer sur un cadre. J'avoue que des efforts ont été réalisés pour les derniers tomes nettement plus bavards. Cette BD souffre d’une comparaison avec Largo Winch mais je la trouve différente même s’il y a des points communs (une histoire en deux volumes, aspect commercial…). Déjà, le héros a une coupe de cheveux différente, peroxydée blanc vieillard ! Au final, nous avons un scénario bien ficelé, documenté et actuel qui procure une lecture des plus agréables. Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5