Jamais

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)

Bienvenue en Normandie où une irréductible gauloise octogénaire mène la vie dure à son maire....


École européenne supérieure de l'image La Normandie Le Meilleur de Bamboo Troisième âge

Madeleine, octogénaire et aveugle vit au bord de la falaise. Selon le maire, sa maison est bien trop proche de ladite falaise et il tente de convaincre Madeleine de quitter son foyer pour une maison de retraite.... Mais Madeleine ne l'entend pas de cette oreille ! C'est chez elle et elle compte bien y rester !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 10 Janvier 2018
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Jamais © Bamboo 2018
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 12 avis)
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02/03/2018 | Samsa
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Par Cacal69
Note: 3/5
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Tome 1. Un bon moment de passé avec cette vieille femme aveugle au caractère musclé. Madeleine est veuve et n'a pour compagnon qu'un chat obèse. Sa maison est située sur le littoral mais la mer ne cesse de grignoter la falaise et celle-ci va bientôt être avalée par les flots avec sa demeure. Le maire de peur d'être jugé responsable ne sait pas comment faire pour qu'elle entende raison et parte en maison de retraite. Une narration en mode humoristique avec quelques références comme "il est frais mon poisson !!!" et son petit air gaulois. La malice est présente tout le long du récit, surtout avec Madeleine, mais Duhamel n'oublie pas de mettre en avant des sujets d'actualité : le réchauffement climatique, vieillir et surtout la solitude. Et pour rompre cette solitude, quoi de mieux que de faire comme si son Jules est toujours vivant. Vieillir seule et devoir quitter un lieu où les souvenirs sont omniprésents ne se fera pas de gaieté de cœur. Elle entre en résistance quitte à mourir les grenades à la main. Des personnages stéréotypés mais attachants et une narration fluide ont rendu ma lecture plaisante. Un graphisme qui contraste avec les thèmes évoqués. Il apporte une certaine touche d'optimisme et de légèreté. Note : 3. Pour finir, quelques mots de Barbara : "Depuis, elle me fait des nuits blanches Elle s'est pendue à mon cou Elle s'est enroulée à mes hanches Elle se couche à mes genoux Partout, elle me fait escorte Et elle me suit, pas à pas Elle m'attend devant ma porte Elle est revenue, elle est là La solitude, la solitude" Tome 2. Je viens de finir la lecture du second tome et je me questionne, l'appel du gain a-t-il encore frappé ? J'ai bien peur que oui, ce second volet est moins bon que le premier et n'apporte rien de plus. Il reprend la même recette mais en moins drôle et en moins intéressant, l'effet de surprise n'est plus là. Je peux aussi rajouter que le scénario est tiré par les cheveux. Ça reste cependant un bon moment de divertissement, mais sans plus, même si Duhamel met en garde, en autre, sur le risque de voir le RN au pouvoir (ici de la mairie). Le dessin est dans la même veine que le précédent. Sympa. Note réelle : 2,5. Je suis de bonne humeur, note globale de 3.

25/02/2022 (MAJ le 04/09/2023) (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Gaston

3.5 Je vois qu'un second album est sorti récemment. Franchement, je ne suis pas certain que j'ai envie de le lire. Ce premier tome se suffit à lui-même et je l'ai trouvé tellement bon que j'ai peur d'être déçu. En dehors d'une fin un peu abrupte, tout dans le scénario m'a plus: les personnages sont attachants, les dialogues sont savoureux, le récit est captivant et le dessin est excellent. Au fil des pages, je me suis aperçu à quel point le scénario était bien construit et il y a des surprises. J'ai aussi aimé que ce ne soit pas manichéen, l'auteur ne tombe pas dans la facilité comme le ferait d'autres scénaristes qui se contenterait d'une simple histoire banale du genre 'le maire est un gros méchant qui fait rien que vouloir exproprier une grand-mère pour le pognon'. Ici, le maire pense à la sécurité de la vieille (et pas construire quelque chose pour une fois) et si la vieille semble folle au début de rester dans sa maison, on va s'apercevoir qu'elle n'ait pas aussi folle qu'elle en a l'air. Je sais pas ce que vaut le deuxième tome qui semble être aussi un récit indépendant, mais ce premier tome est vraiment très bon !

09/02/2023 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue boy

Il vaut parfois mieux s’abstenir de tout jugement hâtif. Sous des dehors de comédie jeunesse humoristique, dans la pure veine traditionnelle du genre franco-belge, cette bande dessinée au format classique de 64 pages est plus moderne qu’il n’y paraît. Sous les gags aux airs de déjà-vu, derrière les situations improbables et souvent caricaturales, « Jamais » est bien en phase avec son époque. Si l’on décide de ne pas s’arrêter aux rebondissements ubuesques de cette aventure très locale – qui se cantonne aux frontières du village imaginaire de Troumesnil dans une Normandie bien réelle —, on comprendra que le récit, pas si innocent, aborde des sujets d’une actualité brûlante, tant en matière environnementale que politique. Le noyau narratif étant la montée des eaux liée au réchauffement climatique, laquelle grignote la falaise où est perchée la petite maison de notre bonne vieille Madeleine résiste « contre vents et marées » aux injonctions du maire de déménager dans un lieu plus sûr. Mais pour elle, qui pète la forme du haut de ses 91 ans, ce « lieu plus sûr » se traduit par « maison de retraite », ce dont elle ne veut entendre parler à aucun prix. D’autant qu’étant aveugle, elle ne voit pas la menace. Elle, tout ce qu’elle veut, c’est rester peinarde chez elle, entre son chat Balthazar et les souvenirs de feu son mari. Et là, c’est le droit à la fin de vie digne qui est questionné. Si la question environnementale ne sert « in fine » que de toile de fond, Bruno Duhamel balance, sans avoir l’air d’y toucher, plusieurs messages assez bien sentis. Il nous parle notamment d’un vivre-ensemble mis à mal sans nuance par des meutes hystériques qui trouvent en Facebook ou Twitter un porte-voix idéal à leurs frustrations. Duhamel n’a pas non plus oublié d’être « inclusif » en évitant les clichés sur certains personnages. Des personnages plutôt bien campés que le coup de crayon assuré du dessinateur sait rendre expressifs. On peut également saluer le soin apporté à la mise en couleurs, dans des tonalités pimpantes. Précisons que les deux histoires peuvent se lire de façon dissociée. Sans être exceptionnelle, « Jamais » recèle tous les charmes d’une BD jeunesse, d’une candeur louable et pas si cul-cul la praline.

11/11/2022 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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J'avais adoré #Nouveaucontact de Duhamel, j'ai donc lu cette BD avec une petite attente à retrouver l'auteur que j'ai tant apprécié. Et franchement, ça a été le cas ! Duhamel nous brosse un portrait de petite vieille accrochée à sa falaise malgré le danger, opposé à un maire qu'elle n'hésite pas à brocarder vertement devant tout le monde. Ajouté à cela sa folie, sa cécité et son chat qu'elle nourrit bien trop, et nous avons un personnage haut en couleur pour une histoire qui promet de bons gags. C'est ce que nous avons d'ailleurs, une histoire globalement humoristique mais qui sait jouer la carte de l'émotion aussi. La fin est émouvante mais se tient vis-à-vis du reste, avec d'ailleurs toujours quelques phrases qui font mouche niveau gag. J'aime bien l'idée de cette fin ouverte assez inattendue mais qui marche. En soi, la BD n'a rien d'exceptionnelle, mais je trouve qu'elle dégage quelque chose de positif et de joyeux. C'est la même sensation que j'avais eu à la lecture de #Nouveaucontact, l'auteur arrivant à nous faire une histoire assez inattendue dans le déroulé et dans la résolution, avec un sentiment positif au final. C'est simple, mais personnellement j'apprécie beaucoup. Duhamel a également un coup de crayon qui convient parfaitement à ce type d'histoire. Je ne sais pas trop ce qu'il va proposer par la suite, mais je vais être preneur de ses prochains albums !

13/10/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 3/5
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Il est toujours bon de lire les BD de Duhamel, même si leur recette ont souvent les mêmes ingrédients! Le dessin me plait dès les premières planches, très rond ce qui donne une ambiance légère sans être enfantine. Toujours un plaisir de voir les trognes que cet auteur est capable de dessiner et il y a toujours un soin particulier donné à son personnage principal. Petit casting, mais avec des personnalités et des expressions si fortes que cela donne beaucoup de couleurs au récit. Et faut dire que cette petite Madeleine est un sacré phénomène. Tout comme les personnages principaux des autres récits de Duhamel (Abel, Doug, Cristobal), il s'en dégage un caractère bougon, indépendant et entier. J'ai aimé la suivre, voir son quotidien solitaire et découvrir ses intimités mélancoliques. Au-delà d'être attachante, c'est le genre de personnage qui m'intéresse pour leur rapport avec la solitude. Comme toujours, l'histoire est assez légère, plutôt rapide à lire et semble rester en surface. Mais en réalité, et comme toujours, Duhamel met en avant de nombreux faits de société qui entraînent plusieurs problématiques : vieillissement de la population, environnement, vie rurale, responsabilité des pouvoirs publics, image sociale et niveau d'indépendance des individus, la famille... Encore une fois, on retrouve l'exploitation de stéréotypes pour faire rire et créer des péripéties (cf. les gendarmes, le maire, les jeunes). Ca paraît toujours grossier, et pourtant il y a un je-ne-sais-quoi de poétique dans l'ensemble. Lire Duhamel, c'est toujours un moment agréable visuellement. Pour le récit, l'auteur garde ce qui fait son identité, ce qui n'est pas pour me déplaire ici. On se sent toujours très proche de ses personnages principaux (à part dans Le Retour me concernant). 3,5/5

23/07/2022 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
L'avatar du posteur pol

Je n'ai pas tellement été surpris par ce que j'ai lu dans cet album. Simplement car c'est dans la même veine que #Nouveaucontact et Fausses pistes du même auteur, que j'ai lu précédemment. Mais même si je m'attendais plus ou moins à ce que j'allais trouvé ici, j'ai passé un bon moment de lecture. D'abord parce que le style graphique de Duhamel me plait bien. Son trait rond est très sympa. Les personnages ont de bonnes bouilles, les décors sont détaillés et précis. Ce visuel apporte une touche de bonne humeur et de légèreté à l'ensemble. Ça marche et ça me plait. Coté scénario, on retrouve cette pointe d'humour pleine de cynisme. Ici il est moins question de critiquer notre société contemporaine et ses dérives, liés aux réseaux sociaux ou aux fake news, que dans les 2 ouvrages suscités. Mais on retrouve quand même par petite touche ce style d'humour que ce soit dans quelques répliques bien ciselées ou dans les situations. Cette vieille dame aveugle qui ne veut pas quitter sa maison qui menace de s'effondrer donne une dimension humaniste au récit. Elle refuse cela par amour et par choix assumé de décider où finir sa vie. Je trouve que le récit n'en faire pas trop, qu'il évite la facilité, les clichés et qu'il ne tombe pas dans le pathos. Au contraire c'est fait avec justesse et même si c'est loin d'être un roman graphique bouleversant, le sujet est traité de manière sincère et le final se révèle un peu touchant. En conclusion un chouette album.

16/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Voila un petit conte normand que n'aurait probablement pas désavoué Michel Bussi. Cette histoire livrée par Duhamel est pleine de mélancolie et d'humour. J'aime beaucoup le trait rond de Duhamel. Je trouve qu'il donne aux beaux paysages qu'il peint une vraie poésie. C'était déjà le cas pour les paysages sublimes du Grand Canyon de Fausses pistes. Ici les paysages sont plus modestes mais la beauté des falaises normandes est admirablement rendue. Il en est de même pour les tronches des rudes pêcheurs normands qui savent ce qui l'en coûte de défier l'océan. Madeleine le sait aussi. Notre sympathique petit maire ne fait pas le poids face à une résolution forgée par tant d'épreuves vécues. Au delà du pittoresque des situations, certaines improbables, Duhamel nous esquisse sans approfondir certaines problématiques de plus en plus réelles de notre société européenne vieillissante: la solitude des personnes âgées ou leur maintien dans des centres d'accueils spécialisés souvent très chers et de plus ou moins bonne qualité. Mourir chez soi est presque devenu un privilège aujourd'hui. C'est à ça que tient Madeleine par dessus tout. Pour conclure avec le scénario, le maire pouvait arriver à ses fins grâce à des médecins pratiquant une hospitalisation à la demande d'un tiers et agir par ruse ,mais il n'y a pas pensé. Tant mieux nous aurions raté une sympathique histoire d'amour éternel.

13/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Si le fond de l’histoire est quand même triste, le traitement est assez sucré – seuls quelques traits d’humour, autour des réactions surprenantes de la vieille dame (ou des chutes successives des morceaux de falaise devant sa maison) apportent un côté acidulé à ce gros bonbon tendre. Et les révélations finales ajoutent de l’amertume à la recette. L’histoire et le dessin ressemblent pas mal à ce que fait souvent Zidrou dans ses albums. Mais ici cela ne déborde pas trop de gentillesse. La lecture est agréable, très rapide (peu de texte finalement). On oublie assez facilement le côté improbable de certaines situations pour suivre cette petite bonne femme, entrée en résistance (elle ne veut pas quitter sa maison, située au bord d’une falaise qui menace de s’effondrer), qui cache finalement bien son jeu. Je suis d’accord avec Mac Arthur concernant le potentiel comique dynamiteur sous exploité du chat (qui aurait pu être le Scrat de l’album, voire de la vieille dame, que j’aurais volontiers vue plus méchante : son côté pétroleuse sur le retour, avec ses grenades, n’étant pas exploité tant que ça). Cela reste quand même une lecture sympathique. Pas forcément le genre d'album que j'achète (je l'ai emprunté), mais il peut trouver ses amateurs.

05/04/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Sur le thème "moi vivant, vous n'aurez jamais ma maison où j'ai vécu toute ma vie même si elle menace de s'effondrer sur la plage". Un maire est aux prises d'une vieille folle, je veux dire d'une pauvre vieille femme qui tient à son chez soi comme la prunelle de ses yeux aveugles. Elle vit encore dans ses souvenirs d'un homme marin qui a perdu la vie en mer. Le ton de la bd est humoristique et l'auteur se place résolument du côté de Madeleine en la montrant sous ses meilleurs aspects. Moi, personnellement je comprends ce pauvre maire qui peut être poursuivi pénalement à tout moment s'il ne prend pas la décision de la sauver contre son gré. On a vu ce qui s'est passé lors de la tempête Cynthia. Les forces de la nature et l'érosion lié au changement climatique sont en toile de fond.

26/05/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je trouve la couverture très réussie et le synopsis me laissait espérer une histoire de laquelle ressortirait un peu d’humour et beaucoup d’humanité. A la lecture, je reste un peu sur ma faim. Si le dernier quart de l’album a réussi à me toucher, je dois bien avouer que le début de l’album m’est apparu assez plat et prévisible. Je m’attendais à plus d’humour, plus de dynamisme mais Duhamel joue dans la sobriété et une retenue que je trouve parfois excessive. Ce manque de ‘pittoresque’ empêche les personnages d’exprimer leur plein potentiel humoristique. Même le chat reste finalement très sage alors qu’il s’agissait là d’un électron libre facile à caricaturer à l’excès ! Oui, mais voilà. Il y a ce dernier quart et ces révélations finales qui touchent par leur humanité et leur justesse. Je sors donc de ma lecture avec un bon feeling, et c’est pourquoi je recommande finalement et la lecture et l’achat. Pas un chef d’œuvre mais, quelque part, une histoire ‘juste’ et touchante.

26/04/2018 (modifier)