Pour moi, ce n'est pas le nom de Trondheim qui m'a attiré en bibli en empruntant ces 2 albums ; ce qu'il fait ailleurs avec ses Donjon machin et autres Lapinot, ça ne m'intéresse pas, donc c'est plutôt l'appartenance à la collection Troisième Vague qui m'a incité à lire cette Bd. Et j'avoue que j'en suis resorti satisfait.
Déja, le format d'un récit par tome, ça me plait bien, si on pouvait revenir plus souvent à cette formule en BD, ça serait bien ; en tout cas, ce format est bien élaboré et permet un bon développement de l'intrigue, sans remplissage et sans narration expédiée. Les scénarios sont bien tournés, habilement construits, dans un contexte moderne et actuel. Les personnages ne sont pas spécialement attachants, mais ils ne sont pas désagréables, et les dialogues sont incisifs et savoureux. L'héroïne Karmela est une fille de son temps, au caractère affirmé, même si je trouve qu'elle n'est pas typée ; s'il n'était pas précisé qu'elle est d'origine arabe, on ne peut pas dire qu'elle en a le type. Son binôme avec Tadj le balaise comorien fonctionne bien, il va à l'encontre du cliché habituel qu'on voit dans beaucoup de polars : celui du duo contraint de collaborer ensemble, au contraire, je trouve que leurs différences servent leur complémentarité.
Les enquêtes évoluent dans des milieux opposés, soit chez des petites racailles de quartier (j'en ai aussi comme ça par chez moi, je trouve donc les portraits crédibles), soit chez des gangs de voleurs bien organisés, avec des drones, et les dénouements sont originaux et surprenants. Quant au dessin, c'est pas mal du tout, le trait est soigné et restitue bien les décors marseillais ou ceux de La Ciotat, sans doute que Biancarelli habite ou connait bien Marseille, ça se ressent. A part de rares imperfections anatomiques, ce dessin qui parfois verse dans la facilité lors des bagarres (pas si facile dans la réalité de se friter avec des racailles, je le sais, je l'ai vécu) est d'un bon niveau et s'inscrit dans la ligne graphique de la collection Troisième Vague.
Un polar qui ne renouvelle rien, mais très plaisant à lire.
A l'occasion du thème Goscinny du jour (45 ans de sa mort), j'ai eu envie de me replonger dans cet album des Archives Goscinny pour relire une petite bande très sympathique que j'avais lue il y a longtemps et que étrangement, je n'avais pas avisée.
Je ne vais pas reparler de Tromblon et Bottaclou qui fait déja l'objet d'une fiche et que j'ai avisée, mais bien plutôt de cette courte bande humoristique ayant pour héros ce petit mousse facétieux à bord d'un étrange navire : "Jacquot le mousse".
Jacquot et Astérix ont fait leur première apparition le même jour en ce 29 octobre 1959 dans le premier numéro du journal Pilote, Jacquot fait donc partie de la fournée inaugurale du journal avec Astérix, Tanguy et Laverdure, Barbe-Rouge et Jacques Le Gall. Tandis que ses grands frères connaitront le succès, Jacquot lui, ne tiendra pas la distance et ne durera que 30 planches, disparaissant au numéro 30 de mai 1960. Publiée en format demi-page et en bi-chromie, la bande était vraisemblablement destinée à un autre journal car Goscinny à cette époque écrivait beaucoup pour d'autres publications, il a donc dû resortir cette série d'un de ses tiroirs à la faveur du lancement de Pilote.
Le dessin de Godard est déja d'un excellent niveau, il avait déja bien assis son style graphique au trait vif et nerveux, avec des trognes pittoresques dans sa série Tim et Anthime créée en 1957 et qu'on retrouvera plus tard dans le journal Tintin ; son trait bien stabilisé se retrouvera en 1963 dans la création de Norbert et Kari dans ce même journal Pilote.
Le ton est tout à fait bon enfant, d'un humour très enfantin et joyeux, typique de Goscinny à cette époque, ça ne va pas chercher loin mais c'est amusant et j'aime revoir ces petites bandes oubliées de temps en temps qui me rappellent de doux souvenirs et qui permettent de voir la bande dessinée telle qu'elle était avant ; certaines Bd humoristiques d'aujourd'hui ne me plaisent pas ou me laissent sceptique, aussi se replonger dans ces bandes jeunesse des années 60 est pour moi un formidable bain de jouvence, c'est très bénéfique pour mon moral.
A noter que la bande a pu s'inspirer de "Cap'tain Vir-de-Bord", une bande humoristique d'Eugène Gire née en 1958 et publiée uniquement en petits formats de l'éditeur Aventures et Voyages, dans les pockets Brik et Akim color ; elle faisait évoluer un vieux loup de mer à bord de la Belle Luronne où l'on trouvait un jeune mousse, Mousse-Tic et son perroquet Kilikolo. Cette Bd est aujourd'hui hélas bien oubliée et n'a jamais fait l'objet d'une édition en albums, est-ce que ça a donné des idées à Goscinny ? on ne le saura jamais. De même que le regret d'avoir abandonné "Jacquot le mousse" a peut-être aussi incité Goscinny à accueillir plus tard Mouminoux dans les pages de Pilote avec Goutatou et Dorochaux qui présente quelques similitudes.
C'est la suite du film d'animation du même nom qui est sorti cette année. Je n'ai pas vu ce film, mais ce n'est pas nécessaire pour comprendre cet album, c'est juste que les personnages ont vécu une grande aventure avant ce one-shot.
Ça s'adresse aux enfants, mais ça se laisse lire sans problème pour un adulte. Le scénario est certes classique, mais efficace. Il faut dire que j'aime bien le méchant choisi pour être l'adversaire des super-héros et de leurs super-animaux. L'humour fonctionne bien et c'est un bon divertissement, si on est fan d'histoires de super-héros.
Il y a juste le dessin qui me plait pas trop. Je n'aime pas trop ce style qui fait trop sous-manga fait par un non-Japonais pour moi. J'ai fini par m'habituer, mais ce n'est pas un style que j'aime voir dans un récit DC Comics.
Je ne suis pas spécialement fan de style narratif verbeux de Posy Simmonds, et plus particulièrement du fait que les textes ne font souvent que décrire les images – une redondance bien étrange. J’ai quand même lu « Cassandra Darke » puisqu’il est dispo à la bibliothèque de l’université où je bosse, et mon impression reste la même.
L’histoire est sympathique et propose un thriller bien construit, et surtout un personnage suffisamment intéressant pour avoir donné son nom à l’album : Cassandra, une dame aigrie à la fois détestable et attachante. J’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à lire ses monologues cyniques. La conclusion de l’intrigue est bien amenée et satisfaisante, et la mise en image des quartiers londoniens est élégante et réussie.
Sans cette narration lourdingue, j’aurais volontiers mis 4/5, mais pour moi le mélange BD/roman reste indigeste.
Dans « À Cœur ouvert », Nicolas Keramidas nous raconte sa convalescence à 44 ans pour un problème de malformation cardiaque dont il a du être opéré pratiquement à sa naissance.
Cette « expérience », l’auteur nous la fait partager à travers son ouvrage à partir de ses souvenirs et aussi de ceux que sa compagne avait écrits dans son carnet intime.
Le résultat donne une bande dessinée très plaisante à lire malgré la gravité de son cas. Le tout est raconté d’une façon qui évite le larmoiement, ceci a pu être possible également grâce au style graphique « cartoonesque » de Nicolas Keramidas. En effet, l’auteur possède un coup de patte dynamique et expressif qui évite de dramatiser son propos dont un style réaliste nous en aurait alourdi.
Le coup de force de cette bande dessinée est de nous donner un sacré coup de fouet salutaire sur ce genre de situation, l’auteur nous raconte le vécu de cette épreuve la plupart du temps avec optimisme, il n’y a pas de fatalité à ça et son message à l’image de sa conclusion est toujours de se projeter vers un meilleur avenir… Personnellement, je plussoie beaucoup cette vision des choses.
« À Cœur ouvert » est franchement une bande dessinée plaisante à lire malgré la gravité de sa thématique. Sa grande qualité est nous faire ressortir boosté par cette lecture, ce qui n’était pas gagné au départ !
Le seigneur Renaud de Morlange est un homme cruel et impitoyable envers son prochain. Il traite avec dédain tous ceux qui lui sont soumis. Il traite avec la pire cruauté son épouse qu’il retient somme toute prisonnière dans son château. Un pauvre hère lui prédit que s'il ne modifie par son comportement, il sera transformé en renard les nuits de pleine lune ! La prophétie se réalise ! C’est donc un être odieux et méchant qui se transforme les nuits de pleine lune en goupil au fin fond des bois ! Va-t-il faire pénitence de tous les maux qu’il cause ?
Il y a un peu des contes de Perrault dans cette histoire assurément. Pas trop amateur de ce genre d’histoire mais là j’avoue je suis tombé à la renverse, lié à un graphisme moderne, dynamique et très intéressant visuellement et par une histoire rythmée et finalement très moderne. Bravo à Mathieu Moreau.
A noter la présence d’un carnet pédagogique à destination des plus jeunes en fin d’album.
Une belle surprise que je vous invite à découvrir
Comme les précédents tomes de cette collection Liu Cixin, il y a toujours une philosophie et une morale dans l'histoire. Cette fois Liu Cixin nous parle des inégalités sociales avec clairement une tonalité anti-capitaliste, qui ne transparaît pourtant pas vraiment dans le reste de son oeuvre (à ma connaissance).
Le type de récit est complètement différent des précédents, on est dans un style beaucoup plus proche d'un récit "à l'occidental", centré sur un héros super fort, et il y a beaucoup plus d'action et d’événements.
Comme toujours (jusqu'à maintenant) dans cette collection, le choix du dessinateur est par ailleurs excellent.
Le scénario est sympathique même si assez improbable, j'ai assez de mal à y croire. En terme qualitatif, on est à mon sens très loin (en dessous) de la Terre vagabonde ou des Trois Corps. J'ai toutefois préféré cette histoire aux 2 tomes précédents, Pour que respire le désert, et les Trois voies du Monde, simplement parce qu'il se passe tout de même beaucoup plus de choses, le scénario est plus fouillé, plus détaillé, et donc globalement c'est plus agréable à lire.
En bref, un tome sympathique sans plus, mais qui a le mérite d'avoir un type de scénario plutôt différent des autres oeuvres habituelles de Liu Cixin.
Bure ? C’est quoi Bure ? C’est un bled paumé, où ça ? Ben, dans la Meuse, au nord-est de la France. Ah ouais, mais pourquoi Etienne Davodeau nous parle de ce village ? Parce qu’ils vont enfouir là-bas des déchets nucléaires…*Sans commentaire*…
Bon, j’avoue que je n’avais pas vraiment envie de lire ce genre de récit parce que cette problématique des déchets nucléaires, ça me passe par-dessus la tête si vous voyez ce que je veux dire… et puis, on a La Hague…
Mais voilà, là où Etienne Davodeau m’a titillé la curiosité, c’est quand j’ai su qu’il a relié le site de Pech Merle dans le Lot pour Bure à… pied ! Soit 800 kilomètres en tout ! Et ma foi, étant moi-même adepte des randonnées depuis quelques années, je me suis dit que j’allais me régaler en découvrant les péripéties plus ou moins quotidiennes de cet auteur.
Et ce fut le cas ! Les anecdotes contées par Etienne Davodeau lors de son périple pédestre m’ont fait rappeler de sacrés souvenirs et ceux de l’auteur s’avèrent bien rigolos et croustillants la plupart du temps, ce fut un vrai plaisir de le voir déambuler par exemple dans le massif central d’autant plus qu’il nous offre de sacrées représentations paysagistes.
Mais alors Bure, la problématique des déchets nucléaires, ça donne quoi ? Autant le dire franchement, ça fait froid au dos ! Faut imaginer qu’ils seront enterrés pendant 100 000 ans ! Le pire n’est pas, à mon avis, leur enfouissement mais le fait qu’il faudra entretenir le site. C’est-à-dire qu’il faudra surveiller la ventilation des puits… si les ventilateurs tombent en panne plus de 3 jours, il y aura un gros risque de surchauffe et d’explosions à la surface, je vous laisse imaginer les conséquences que cela pourrait avoir sachant qu’il sera quasi impossible de descendre dans les puits vu le niveau de radioactivité et qu’il sera quasiment impossible aussi de réparer les ventilateurs dans un délai aussi court… et tout cela, pendant 100 000 ans !
C’est cette absurdité parmi d’autres qu’a voulu démontrer Etienne Davodeau. Pour ce faire, il a rencontré les différents acteurs qui nous expliquent pourquoi ils se liguent contre ce projet.
Ok, leurs arguments sont très convaincants, pas de problème là-dessus, on est d’accord. Par contre, là où ça coince, c’est au niveau des solutions apportées quant au devenir de ces déchets… On a beau pleurer, se lamenter contre tous ceux qui ont favorisé la filière nucléaire, ces saloperies, ben, elles sont là maintenant, on en fait quoi ? Les laisser sur place, comme ça ? Que nous proposent d’en faire ces antinucléaires ? Occuper un site comme celui de Bure permettra-t-il de résoudre cette problématique ? Parce qu’à part les envoyer dans l’espace, je ne vois pas trop quelle solution apportée à ça en attendant qu’une découverte révolutionnaire puisse éclater un jour !
Donc, oui, j’ai adoré cette lecture parce que j’ai pris mon pied (désolé pour le jeu de mot) quand Etienne Davodeau racontait son périple pédestre. Mais j’ai été moyennement convaincu par le combat des antinucléaires : je salue leur initiative de vouloir faire cesser la construction de ces centrales dont nous ne maitrisons absolument pas la problématique des déchets et leur dangerosité en cas d’accidents. Leur lutte est sur ce point, à mon avis, hautement légitime. Par contre, je déplore leur incapacité à nous proposer une solution de rechange (même temporaire) à l’enfouissement de ces merdes. Ok, ce n’est pas à eux d’en proposer mais quand même !
Une lecture finalement très recommandable !
Les Précieuses ridicules est une pièce que j'aime beaucoup même si je n'adhère pas avec le message de Molière. Simon Léturgie transcrit très bien l'esprit de la pièce.
Je trouve la forme très bonne. C'est une pièce satirique qui possède un rythme élevé, un dialogue drôle et un comique de situation fort. Léturgie est devenu maître par son graphisme et son découpage dans l'adaptation des grandes oeuvres théâtrales.
Son trait rond et expressif convient bien à la gestuelle des comédiens. En outre, ses mobiliers et ses costumes rendent bien l'ambiance du XVIIème siècle. Comme pour d'autres adaptations je regrette un peu la frilosité de la mise en scène.
Les Précieuses se prêtent à mon avis, à une adaptation temporelle plus hardie. C'est en quoi je ne suis pas d'accord avec le fond de la pièce. La préciosité est de toutes les époques et tant mieux ! Même si elle peut faire sourire elle peut aussi combattre une forme de sclérose d'une époque.
Que Magdelon et Cathos vivent leurs rêves de jeunes filles dans un univers romanesque, qu'elles aient le courage et la liberté de mettre La Grange et Du Croisy ( l'ordre établi pour elles) à leur place je trouve cela plutôt bien.
L'humiliation qu'inflige Molière aux jeunes filles et aux laquais (qui agissent sur ordres) n'est franchement pas à mon goût.
Une très bonne lecture d'un classique qui donne à réfléchir.
Une série qui débute sous de bons auspices.
Carambolla est une île qui possède un arbre sacré et ses fruits ont des facultés magiques. Un usurpateur est monté sur le trône et depuis cet arbre se meurt tout doucement.
Barraldi et Tanzillo ont concocté un monde fascinant où se mélange humains et d'étranges créatures venus de l'océan, bien entendu les humains sont en haut de l'échelle sociale. Un monde médiéval teinté d'une atmosphère gothique et fantastique.
Un monde au bord de la révolution où la religion n'a pas le beau rôle.
Une narration singulière avec ce ménestrel (genre Rémy Bricka, l'homme orchestre) qui se balade tout le long de l'album tout en chantant ce qui s'y déroule, des passages abruptes d'une scène d'action à une autre et des extraits du livre de la gardienne (personnage de la bd) nous sont donnés en pâture avant chaque chapitre.
Donc, au début je me suis accroché, mais naturellement tout se met en place pour mon plus grand bonheur.
Le nombre important de personnages ne gêne pas la compréhension du récit, ils sont bien campés, sans être innovants.
Graphiquement, la profusion de détails, le soin apporté aux décors et aux personnages, ainsi qu'une mise en page surprenante en font une petite merveille.
Une superbe colorisation monochrome accompagnée de plusieurs nuances de rouge.
Visuellement très très beau.
Une mise en bouche dépaysante, intrigante et captivante qui me donne envie d'en connaître la suite.
Note réelle : 3,5.
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Karmela Krimm
Pour moi, ce n'est pas le nom de Trondheim qui m'a attiré en bibli en empruntant ces 2 albums ; ce qu'il fait ailleurs avec ses Donjon machin et autres Lapinot, ça ne m'intéresse pas, donc c'est plutôt l'appartenance à la collection Troisième Vague qui m'a incité à lire cette Bd. Et j'avoue que j'en suis resorti satisfait. Déja, le format d'un récit par tome, ça me plait bien, si on pouvait revenir plus souvent à cette formule en BD, ça serait bien ; en tout cas, ce format est bien élaboré et permet un bon développement de l'intrigue, sans remplissage et sans narration expédiée. Les scénarios sont bien tournés, habilement construits, dans un contexte moderne et actuel. Les personnages ne sont pas spécialement attachants, mais ils ne sont pas désagréables, et les dialogues sont incisifs et savoureux. L'héroïne Karmela est une fille de son temps, au caractère affirmé, même si je trouve qu'elle n'est pas typée ; s'il n'était pas précisé qu'elle est d'origine arabe, on ne peut pas dire qu'elle en a le type. Son binôme avec Tadj le balaise comorien fonctionne bien, il va à l'encontre du cliché habituel qu'on voit dans beaucoup de polars : celui du duo contraint de collaborer ensemble, au contraire, je trouve que leurs différences servent leur complémentarité. Les enquêtes évoluent dans des milieux opposés, soit chez des petites racailles de quartier (j'en ai aussi comme ça par chez moi, je trouve donc les portraits crédibles), soit chez des gangs de voleurs bien organisés, avec des drones, et les dénouements sont originaux et surprenants. Quant au dessin, c'est pas mal du tout, le trait est soigné et restitue bien les décors marseillais ou ceux de La Ciotat, sans doute que Biancarelli habite ou connait bien Marseille, ça se ressent. A part de rares imperfections anatomiques, ce dessin qui parfois verse dans la facilité lors des bagarres (pas si facile dans la réalité de se friter avec des racailles, je le sais, je l'ai vécu) est d'un bon niveau et s'inscrit dans la ligne graphique de la collection Troisième Vague. Un polar qui ne renouvelle rien, mais très plaisant à lire.
Jacquot le Mousse
A l'occasion du thème Goscinny du jour (45 ans de sa mort), j'ai eu envie de me replonger dans cet album des Archives Goscinny pour relire une petite bande très sympathique que j'avais lue il y a longtemps et que étrangement, je n'avais pas avisée. Je ne vais pas reparler de Tromblon et Bottaclou qui fait déja l'objet d'une fiche et que j'ai avisée, mais bien plutôt de cette courte bande humoristique ayant pour héros ce petit mousse facétieux à bord d'un étrange navire : "Jacquot le mousse". Jacquot et Astérix ont fait leur première apparition le même jour en ce 29 octobre 1959 dans le premier numéro du journal Pilote, Jacquot fait donc partie de la fournée inaugurale du journal avec Astérix, Tanguy et Laverdure, Barbe-Rouge et Jacques Le Gall. Tandis que ses grands frères connaitront le succès, Jacquot lui, ne tiendra pas la distance et ne durera que 30 planches, disparaissant au numéro 30 de mai 1960. Publiée en format demi-page et en bi-chromie, la bande était vraisemblablement destinée à un autre journal car Goscinny à cette époque écrivait beaucoup pour d'autres publications, il a donc dû resortir cette série d'un de ses tiroirs à la faveur du lancement de Pilote. Le dessin de Godard est déja d'un excellent niveau, il avait déja bien assis son style graphique au trait vif et nerveux, avec des trognes pittoresques dans sa série Tim et Anthime créée en 1957 et qu'on retrouvera plus tard dans le journal Tintin ; son trait bien stabilisé se retrouvera en 1963 dans la création de Norbert et Kari dans ce même journal Pilote. Le ton est tout à fait bon enfant, d'un humour très enfantin et joyeux, typique de Goscinny à cette époque, ça ne va pas chercher loin mais c'est amusant et j'aime revoir ces petites bandes oubliées de temps en temps qui me rappellent de doux souvenirs et qui permettent de voir la bande dessinée telle qu'elle était avant ; certaines Bd humoristiques d'aujourd'hui ne me plaisent pas ou me laissent sceptique, aussi se replonger dans ces bandes jeunesse des années 60 est pour moi un formidable bain de jouvence, c'est très bénéfique pour mon moral. A noter que la bande a pu s'inspirer de "Cap'tain Vir-de-Bord", une bande humoristique d'Eugène Gire née en 1958 et publiée uniquement en petits formats de l'éditeur Aventures et Voyages, dans les pockets Brik et Akim color ; elle faisait évoluer un vieux loup de mer à bord de la Belle Luronne où l'on trouvait un jeune mousse, Mousse-Tic et son perroquet Kilikolo. Cette Bd est aujourd'hui hélas bien oubliée et n'a jamais fait l'objet d'une édition en albums, est-ce que ça a donné des idées à Goscinny ? on ne le saura jamais. De même que le regret d'avoir abandonné "Jacquot le mousse" a peut-être aussi incité Goscinny à accueillir plus tard Mouminoux dans les pages de Pilote avec Goutatou et Dorochaux qui présente quelques similitudes.
Krypto et les super-animaux
C'est la suite du film d'animation du même nom qui est sorti cette année. Je n'ai pas vu ce film, mais ce n'est pas nécessaire pour comprendre cet album, c'est juste que les personnages ont vécu une grande aventure avant ce one-shot. Ça s'adresse aux enfants, mais ça se laisse lire sans problème pour un adulte. Le scénario est certes classique, mais efficace. Il faut dire que j'aime bien le méchant choisi pour être l'adversaire des super-héros et de leurs super-animaux. L'humour fonctionne bien et c'est un bon divertissement, si on est fan d'histoires de super-héros. Il y a juste le dessin qui me plait pas trop. Je n'aime pas trop ce style qui fait trop sous-manga fait par un non-Japonais pour moi. J'ai fini par m'habituer, mais ce n'est pas un style que j'aime voir dans un récit DC Comics.
Cassandra Darke
Je ne suis pas spécialement fan de style narratif verbeux de Posy Simmonds, et plus particulièrement du fait que les textes ne font souvent que décrire les images – une redondance bien étrange. J’ai quand même lu « Cassandra Darke » puisqu’il est dispo à la bibliothèque de l’université où je bosse, et mon impression reste la même. L’histoire est sympathique et propose un thriller bien construit, et surtout un personnage suffisamment intéressant pour avoir donné son nom à l’album : Cassandra, une dame aigrie à la fois détestable et attachante. J’avoue avoir pris beaucoup de plaisir à lire ses monologues cyniques. La conclusion de l’intrigue est bien amenée et satisfaisante, et la mise en image des quartiers londoniens est élégante et réussie. Sans cette narration lourdingue, j’aurais volontiers mis 4/5, mais pour moi le mélange BD/roman reste indigeste.
À cœur ouvert
Dans « À Cœur ouvert », Nicolas Keramidas nous raconte sa convalescence à 44 ans pour un problème de malformation cardiaque dont il a du être opéré pratiquement à sa naissance. Cette « expérience », l’auteur nous la fait partager à travers son ouvrage à partir de ses souvenirs et aussi de ceux que sa compagne avait écrits dans son carnet intime. Le résultat donne une bande dessinée très plaisante à lire malgré la gravité de son cas. Le tout est raconté d’une façon qui évite le larmoiement, ceci a pu être possible également grâce au style graphique « cartoonesque » de Nicolas Keramidas. En effet, l’auteur possède un coup de patte dynamique et expressif qui évite de dramatiser son propos dont un style réaliste nous en aurait alourdi. Le coup de force de cette bande dessinée est de nous donner un sacré coup de fouet salutaire sur ce genre de situation, l’auteur nous raconte le vécu de cette épreuve la plupart du temps avec optimisme, il n’y a pas de fatalité à ça et son message à l’image de sa conclusion est toujours de se projeter vers un meilleur avenir… Personnellement, je plussoie beaucoup cette vision des choses. « À Cœur ouvert » est franchement une bande dessinée plaisante à lire malgré la gravité de sa thématique. Sa grande qualité est nous faire ressortir boosté par cette lecture, ce qui n’était pas gagné au départ !
Le Renard de Morlange
Le seigneur Renaud de Morlange est un homme cruel et impitoyable envers son prochain. Il traite avec dédain tous ceux qui lui sont soumis. Il traite avec la pire cruauté son épouse qu’il retient somme toute prisonnière dans son château. Un pauvre hère lui prédit que s'il ne modifie par son comportement, il sera transformé en renard les nuits de pleine lune ! La prophétie se réalise ! C’est donc un être odieux et méchant qui se transforme les nuits de pleine lune en goupil au fin fond des bois ! Va-t-il faire pénitence de tous les maux qu’il cause ? Il y a un peu des contes de Perrault dans cette histoire assurément. Pas trop amateur de ce genre d’histoire mais là j’avoue je suis tombé à la renverse, lié à un graphisme moderne, dynamique et très intéressant visuellement et par une histoire rythmée et finalement très moderne. Bravo à Mathieu Moreau. A noter la présence d’un carnet pédagogique à destination des plus jeunes en fin d’album. Une belle surprise que je vous invite à découvrir
Nourrir l'humanité
Comme les précédents tomes de cette collection Liu Cixin, il y a toujours une philosophie et une morale dans l'histoire. Cette fois Liu Cixin nous parle des inégalités sociales avec clairement une tonalité anti-capitaliste, qui ne transparaît pourtant pas vraiment dans le reste de son oeuvre (à ma connaissance). Le type de récit est complètement différent des précédents, on est dans un style beaucoup plus proche d'un récit "à l'occidental", centré sur un héros super fort, et il y a beaucoup plus d'action et d’événements. Comme toujours (jusqu'à maintenant) dans cette collection, le choix du dessinateur est par ailleurs excellent. Le scénario est sympathique même si assez improbable, j'ai assez de mal à y croire. En terme qualitatif, on est à mon sens très loin (en dessous) de la Terre vagabonde ou des Trois Corps. J'ai toutefois préféré cette histoire aux 2 tomes précédents, Pour que respire le désert, et les Trois voies du Monde, simplement parce qu'il se passe tout de même beaucoup plus de choses, le scénario est plus fouillé, plus détaillé, et donc globalement c'est plus agréable à lire. En bref, un tome sympathique sans plus, mais qui a le mérite d'avoir un type de scénario plutôt différent des autres oeuvres habituelles de Liu Cixin.
Le Droit du sol
Bure ? C’est quoi Bure ? C’est un bled paumé, où ça ? Ben, dans la Meuse, au nord-est de la France. Ah ouais, mais pourquoi Etienne Davodeau nous parle de ce village ? Parce qu’ils vont enfouir là-bas des déchets nucléaires…*Sans commentaire*… Bon, j’avoue que je n’avais pas vraiment envie de lire ce genre de récit parce que cette problématique des déchets nucléaires, ça me passe par-dessus la tête si vous voyez ce que je veux dire… et puis, on a La Hague… Mais voilà, là où Etienne Davodeau m’a titillé la curiosité, c’est quand j’ai su qu’il a relié le site de Pech Merle dans le Lot pour Bure à… pied ! Soit 800 kilomètres en tout ! Et ma foi, étant moi-même adepte des randonnées depuis quelques années, je me suis dit que j’allais me régaler en découvrant les péripéties plus ou moins quotidiennes de cet auteur. Et ce fut le cas ! Les anecdotes contées par Etienne Davodeau lors de son périple pédestre m’ont fait rappeler de sacrés souvenirs et ceux de l’auteur s’avèrent bien rigolos et croustillants la plupart du temps, ce fut un vrai plaisir de le voir déambuler par exemple dans le massif central d’autant plus qu’il nous offre de sacrées représentations paysagistes. Mais alors Bure, la problématique des déchets nucléaires, ça donne quoi ? Autant le dire franchement, ça fait froid au dos ! Faut imaginer qu’ils seront enterrés pendant 100 000 ans ! Le pire n’est pas, à mon avis, leur enfouissement mais le fait qu’il faudra entretenir le site. C’est-à-dire qu’il faudra surveiller la ventilation des puits… si les ventilateurs tombent en panne plus de 3 jours, il y aura un gros risque de surchauffe et d’explosions à la surface, je vous laisse imaginer les conséquences que cela pourrait avoir sachant qu’il sera quasi impossible de descendre dans les puits vu le niveau de radioactivité et qu’il sera quasiment impossible aussi de réparer les ventilateurs dans un délai aussi court… et tout cela, pendant 100 000 ans ! C’est cette absurdité parmi d’autres qu’a voulu démontrer Etienne Davodeau. Pour ce faire, il a rencontré les différents acteurs qui nous expliquent pourquoi ils se liguent contre ce projet. Ok, leurs arguments sont très convaincants, pas de problème là-dessus, on est d’accord. Par contre, là où ça coince, c’est au niveau des solutions apportées quant au devenir de ces déchets… On a beau pleurer, se lamenter contre tous ceux qui ont favorisé la filière nucléaire, ces saloperies, ben, elles sont là maintenant, on en fait quoi ? Les laisser sur place, comme ça ? Que nous proposent d’en faire ces antinucléaires ? Occuper un site comme celui de Bure permettra-t-il de résoudre cette problématique ? Parce qu’à part les envoyer dans l’espace, je ne vois pas trop quelle solution apportée à ça en attendant qu’une découverte révolutionnaire puisse éclater un jour ! Donc, oui, j’ai adoré cette lecture parce que j’ai pris mon pied (désolé pour le jeu de mot) quand Etienne Davodeau racontait son périple pédestre. Mais j’ai été moyennement convaincu par le combat des antinucléaires : je salue leur initiative de vouloir faire cesser la construction de ces centrales dont nous ne maitrisons absolument pas la problématique des déchets et leur dangerosité en cas d’accidents. Leur lutte est sur ce point, à mon avis, hautement légitime. Par contre, je déplore leur incapacité à nous proposer une solution de rechange (même temporaire) à l’enfouissement de ces merdes. Ok, ce n’est pas à eux d’en proposer mais quand même ! Une lecture finalement très recommandable !
Les Précieuses ridicules
Les Précieuses ridicules est une pièce que j'aime beaucoup même si je n'adhère pas avec le message de Molière. Simon Léturgie transcrit très bien l'esprit de la pièce. Je trouve la forme très bonne. C'est une pièce satirique qui possède un rythme élevé, un dialogue drôle et un comique de situation fort. Léturgie est devenu maître par son graphisme et son découpage dans l'adaptation des grandes oeuvres théâtrales. Son trait rond et expressif convient bien à la gestuelle des comédiens. En outre, ses mobiliers et ses costumes rendent bien l'ambiance du XVIIème siècle. Comme pour d'autres adaptations je regrette un peu la frilosité de la mise en scène. Les Précieuses se prêtent à mon avis, à une adaptation temporelle plus hardie. C'est en quoi je ne suis pas d'accord avec le fond de la pièce. La préciosité est de toutes les époques et tant mieux ! Même si elle peut faire sourire elle peut aussi combattre une forme de sclérose d'une époque. Que Magdelon et Cathos vivent leurs rêves de jeunes filles dans un univers romanesque, qu'elles aient le courage et la liberté de mettre La Grange et Du Croisy ( l'ordre établi pour elles) à leur place je trouve cela plutôt bien. L'humiliation qu'inflige Molière aux jeunes filles et aux laquais (qui agissent sur ordres) n'est franchement pas à mon goût. Une très bonne lecture d'un classique qui donne à réfléchir.
Carambolla
Une série qui débute sous de bons auspices. Carambolla est une île qui possède un arbre sacré et ses fruits ont des facultés magiques. Un usurpateur est monté sur le trône et depuis cet arbre se meurt tout doucement. Barraldi et Tanzillo ont concocté un monde fascinant où se mélange humains et d'étranges créatures venus de l'océan, bien entendu les humains sont en haut de l'échelle sociale. Un monde médiéval teinté d'une atmosphère gothique et fantastique. Un monde au bord de la révolution où la religion n'a pas le beau rôle. Une narration singulière avec ce ménestrel (genre Rémy Bricka, l'homme orchestre) qui se balade tout le long de l'album tout en chantant ce qui s'y déroule, des passages abruptes d'une scène d'action à une autre et des extraits du livre de la gardienne (personnage de la bd) nous sont donnés en pâture avant chaque chapitre. Donc, au début je me suis accroché, mais naturellement tout se met en place pour mon plus grand bonheur. Le nombre important de personnages ne gêne pas la compréhension du récit, ils sont bien campés, sans être innovants. Graphiquement, la profusion de détails, le soin apporté aux décors et aux personnages, ainsi qu'une mise en page surprenante en font une petite merveille. Une superbe colorisation monochrome accompagnée de plusieurs nuances de rouge. Visuellement très très beau. Une mise en bouche dépaysante, intrigante et captivante qui me donne envie d'en connaître la suite. Note réelle : 3,5.