Je pense qu'on a là un Prado mineur. En tout cas il a fait bien mieux ailleurs.
L'histoire se laisse lire, mais manque de profondeur (comme cac je pense que des ados l'apprécieront davantage que des adultes). C'est très linéaire, très manichéen aussi, il n' y a pas trop de surprises.
Le côté fantastique, autour des magigues, est assez convenu. Il pimente à peine une intrigue polar (détournements d'objets archéologiques), qui sert avant tout à faire passer quelques messages sur l'humanité qui risque de mener le monde à sa perte.
Le dessin de Prado est bon (sauf les visages en gros plan, qui donnent l'impression de pierres taillées ayant gardé la trace des coups de silex - comme parfois le fait Bezian). Ici l'aspect est bizarre.
A emprunter à l'occasion, mais je suis resté sur ma faim.
Note réelle 2,5/5.
Je n’ai été que moyennement convaincu par cette lecture dont finalement le principal intérêt à mes yeux aura résidé dans le dossier proposé en fin d’album et qui nous décrit la situation dramatique vécue par les enfants des campagnes reculées de Chine, séparés de parents partis vers les villes pour trouver un emploi et un salaire attractifs (et ne trouvant souvent ni l’un ni l’autre).
L’histoire est bien entendu en rapport avec cette situation, mais Golo Zhao se focalise sur un fait divers, certes dramatique mais finalement peu différents d’autres faits sordides survenus en Europe et, là aussi, consécutifs à l’absence de perspectives d’avenir et de repères éducationnels chez des enfants issus de milieux défavorisés.
Par ailleurs, je m’attendais à un récit plus adulte, mais il s’agit clairement d’un livre destiné aux jeunes lecteurs, quand bien même son sujet est dur. Le dessin est très lisible, la narration est simple, les planches sont aérées. L’album se lit donc très vite.
Trop léger pour moi, mais l’album a le mérite d’attirer l’attention du lecteur vers un phénomène sous-médiatisé en Europe.
Ce 3ème volume des Futurs de Liu Cixin est pour moi dans la même veine que le précédent, Pour que respire le désert,, c'est à dire une idée plutôt sympathique à l'origine de l'histoire mais un développement trop long. Pour moi, les 120 pages n'étaient pas nécessaires pour raconter ce scénario, du coup y a des longueurs.
Et si l'histoire est plutôt sympathique, on est très loin de l'ambition de la Terre Vagabonde ou des 3 Corps, c'est une oeuvre complètement secondaire parmi celles de Liu Cixin.
J'ai tout de même un peu moins aimé que le tome précédent, car les personnages sont nettement moins développés, on est aussi beaucoup plus proche de la SF Fantasy que de la hard SF dans laquelle Liu Cixin me paraît plus doué. Et la fin a beau être un peu tirée par les cheveux, on la voit arriver à des kilomètres.
Côté dessins, rien à dire, c'est très bon, comme les tomes précédents.
Au final, c'est pas mal, mais c'est le tome que j'aime le moins jusqu'à maintenant dans cette collection. J'espère que les prochains vont remonter le niveau.
Une tranche de vie douce-amère, faussement légère et aux personnages conformes à ceux que Rabaté nous a habitués à suivre. Une nouvelle histoire de la misère humaine. Cette fois, il s’agit pour nos héros de partir en vacances avec les moyens du bord, c’est-à-dire pas un rond et avec le solide espoir de rencontrer des filles ! L’album n’est pas de bonne qualité graphiquement, production à petit budget sans doute, mais le contenu est savoureux. On se laisse porter sans attendre de rebondissements et on regarde vivre cette famille au beau-frère redoutablement lourd et au fiston qui n’attend qu’une chose c’est se barrer en vacances rejoindre ses potes. Une lecture sympa mais pas non plus inoubliable. A lire, à l’occasion.
On ne peut pas dire qu'Olivier Petit cherche la facilité dans la publication de ses collections surtout quand il veut faire découvrir un poète comme Ronsard.
Pour ajouter à la difficulté les poèmes sont publiés en vieux français. Je dois avouer que le graphisme des illustrateurs/rices est assez précieux pour rentrer dans l'écrit.
Une biographie succincte mais précise nous situe l'importance de l'oeuvre de Ronsard pour ceux dont les souvenirs du collège s'éloignent.
L'ouvrage se concentre surtout sur les poèmes d'amour qui ont rendu Ronsard immortel. Le plus célèbre étant "Mignone..." très bien mis en images par Marie-Laure Asciah.
Une mention particulière pour "Je voudrais bien…" de Tommy Redolfi et Céka et le "Marie, levez-vous..." adapté d'une façon très moderne par Marie-Gabrielle Le Coz.
Un ouvrage intéressant surtout si on le partage avec ses ados.
Je connaissais vaguement de nom Alain Janolle mais je n'avais rien lu de lui, je découvre donc cet univers qui offre une fantasy au combiné médiévalo-SF avec un petit aspect de conte et une intrigue relativement classique (monde menacé par une race guerrière, peuple opprimé, conflit entre races, servitude, quête de liberté, affrontement, complots, magie et pouvoirs, élu qui se place en sauveur etc...), bref des éléments standards de la fantasy mais nourris par une touche d'originalité, comme ce dilemme des héros qui sont face à des choix, on est presque dans une sorte d'allégorie sur le racisme et l'esclavage.
Le dessin finement encré magnifie de beaux paysages et contribue à transporter le lecteur dans un monde imaginaire riche aux décors luxuriants ; les cadrages sont variés, le découpage assure une bonne dynamique, c'est un dessin qui m'a surpris au premier abord mais je m'y suis fait, il rappelle un peu les Bd Soleil des années 90-2000 comme Les Brumes d'Asceltis, Slhoka ou d'autres...
On sent qu'il manque sans doute un approfondissement des personnages, et certaines séquences peuvent étonner, même si les enjeux sont intéressants, mais le récit est riche en péripéties et l'ensemble reste plaisant à lire. Le tome 1 présente le contexte et sert de mise en place, tandis que le tome 2 propose l'élargissement de l'univers et se focalise sur l'action avec le grand combat contre les Reptiliens. D'autre part, l'auteur sème plusieurs éléments qui laissent une fin ouverte pour un éventuel nouveau cycle, c'est d'ailleurs curieux qu'un récit de fantasy de ce calibre soit si promptement mené en 2 albums (encore une Bd avec 2 tomes sortis simultanément), peut-être qu'un tome 3 n'aurait pas été superflu pour une psychologie plus marquée et pour étoffer certaines situations, mais en l'état, c'est un bon diptyque de détente.
Un album qui me semble s'adresser aux adolescents et qui parle d'un sujet important: le choc post-traumatisme.
On suit un jeune qui a sauvé son enseignante d'une agression armée et qui depuis garde des séquelles de l'événement. Heureux, il y a des amis avec qui il passe de bons moments, mais il a tout de même des crises de panique qui lui pourrissent la vie. J'ai trouvé que le traitement de ce sujet était bien amené et maitrisé, même si je n'ai pas trouvé que le récit était bien captivant. En effet, après un moment je trouvais que l'autrice étirait un peu trop son récit, mais c'est pas trop grave parce que la narration est fluide et cela se lit rapidement pour un album de plus de 200 pages. Il faut dire que les cases sont grosses et il y a plusieurs pages avec pas ou peu de textes.
Le dessin est agréable à lire et est dans le style qui semble être à la mode pour les récits s'adressant aux ados. Je pense que cela va surtout parler au public cible, mais les adultes qui aiment les romans graphiques parlant de sujets sérieux ont des chances d'accrocher.
Voilà une série qui avance sur un terrain archi connu, sans se démarquer trop, mais en faisant quand même le minimum pour captiver le lecteur. Un lecteur pas trop exigeant alors.
Le dessin est classique, passe-partout. Du boulot efficace au service du scénario donc.
Le scénario justement, qui part sur des trucs déjà pas mal vus, du thriller international, avec complot complexe. Et, au coeur de l'action, Seb, un héros forcément increvable, beau gosse, ici reporter de guerre (un baroudeur donc). Bien sûr, gros succès auprès des femmes.
La touche originale ajoutée par Desberg (qui a lui-même pondu pas mal de séries du genre, dominé par le Largo Winch de Van Hamme), c'est le côté mystérieux et fantastique, sur lequel je n'insisterai pas pour ne pas spoiler. Le bon côté, c'est que cet aspect ne vampirise pas l'intrigue et n'est finalement pas trop développé. Le point faible c'est aussi que cette histoire est complétement improbable (dans les grandes lignes, mais aussi dans pas mal de petites).
Voilà donc. J'ai lu les quatre albums sans déplaisir, mais sans avoir envie d'y revenir. Sans non plus m'attacher à Seb ni à la "méchante", India (pourtant le personnage le plus complexe - le seul en fait à la personnalité réellement fouillée).
C'est rythmé, sanglant (les cadavres s'accumulent d'ailleurs un peu trop), et les amateurs du genre ne souhaitant pas trop sortir de leur zone de confort peuvent y trouver leur compte.
Note réelle 2,5/5.
Magali a 11 ans en 1990 et elle va faire sa rentrée au collège. D'abord fière de devenir une grande, elle déchante quand son envie de trop bien faire se confronte à la réalité et notamment à une prof à la pédagogie agressive. Succombant à l'anxiété, elle va finalement être diagnostiquée de phobie scolaire, être déscolarisée et chercher refuge dans sa passion naissante pour les Beatles.
Nowhere girl est une autobiographie où l'autrice se raconte, présentant ses difficultés scolaires et comment les Beatles ont marqué sa vie de l'époque.
J'ai un âge très proche de celui de Magali La Huche et la façon dont elle fait revivre le tout début des années 90 me parle forcément. J'ai souri à l'évocation des passions des pré-ados de son âge, qu'il s'agisse du Grand Bleu ou de Patrick Bruel. Il y a une part de nostalgie dans ce qui m'a plu dans cet album et dans son récit. Mais il y a aussi un graphisme et une mise en scène très réussie et agréable qui donne envie de lire et qui font très bien ressortir les émotions, les joies et les angoisses de l'héroïne. On y retrouve notamment de manière très crédible les passions intenses des jeunes ados quand ils ou elles deviennent fans d'une célébrité ou d'un groupe. Et dans le cas présent, on ressent aussi la façon dont elle a servi de soutien psychologique à l'héroïne, à cette époque et encore longtemps après.
L'histoire n'est pas passionnante ou singulièrement originale, mais elle est très bien racontée, sincère et jamais ennuyeuse. Elle est également bien structurée, avec une introduction et des enchainements clairs avant d'aboutir à une conclusion satisfaisante.
Ce petit ouvrage regroupe cinq contes célèbres des frères Grimm. Céka est devenu un expert de l'adaptation en BD d'oeuvres littéraires du patrimoine.
Ici le découpage et la fluidité du récit conviennent à un public assez jeune dès 8/9 ans à mon avis. J'ai lu des versions de Hänsel et Gretel plus détaillées et plus effrayantes.
Dans les cinq contes, une douzaine de planches chacun, le côté optimiste l'emporte de loin sur le côté sombre de l'histoire.
Pour les musiciens de la ville de Brême l'autrice nous propose même un lettrage en grosses lettres adapté pour des lecteurs débutants.
Le format assez petit du livre permet de le glisser partout pour un voyage avec ses enfants et c'est d'une manipulation aisée au fond de son lit.
Le graphisme pluriel va aussi dans le sens d'une lecture jeunesse. Les styles sont différents mais correspondent aux habitudes des jeunes lecteurs.
Une lecture agréable que l'on peut proposer à ses jeunes enfants.
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Le Triskel volé
Je pense qu'on a là un Prado mineur. En tout cas il a fait bien mieux ailleurs. L'histoire se laisse lire, mais manque de profondeur (comme cac je pense que des ados l'apprécieront davantage que des adultes). C'est très linéaire, très manichéen aussi, il n' y a pas trop de surprises. Le côté fantastique, autour des magigues, est assez convenu. Il pimente à peine une intrigue polar (détournements d'objets archéologiques), qui sert avant tout à faire passer quelques messages sur l'humanité qui risque de mener le monde à sa perte. Le dessin de Prado est bon (sauf les visages en gros plan, qui donnent l'impression de pierres taillées ayant gardé la trace des coups de silex - comme parfois le fait Bezian). Ici l'aspect est bizarre. A emprunter à l'occasion, mais je suis resté sur ma faim. Note réelle 2,5/5.
Poisons
Je n’ai été que moyennement convaincu par cette lecture dont finalement le principal intérêt à mes yeux aura résidé dans le dossier proposé en fin d’album et qui nous décrit la situation dramatique vécue par les enfants des campagnes reculées de Chine, séparés de parents partis vers les villes pour trouver un emploi et un salaire attractifs (et ne trouvant souvent ni l’un ni l’autre). L’histoire est bien entendu en rapport avec cette situation, mais Golo Zhao se focalise sur un fait divers, certes dramatique mais finalement peu différents d’autres faits sordides survenus en Europe et, là aussi, consécutifs à l’absence de perspectives d’avenir et de repères éducationnels chez des enfants issus de milieux défavorisés. Par ailleurs, je m’attendais à un récit plus adulte, mais il s’agit clairement d’un livre destiné aux jeunes lecteurs, quand bien même son sujet est dur. Le dessin est très lisible, la narration est simple, les planches sont aérées. L’album se lit donc très vite. Trop léger pour moi, mais l’album a le mérite d’attirer l’attention du lecteur vers un phénomène sous-médiatisé en Europe.
Les Trois Lois du monde
Ce 3ème volume des Futurs de Liu Cixin est pour moi dans la même veine que le précédent, Pour que respire le désert,, c'est à dire une idée plutôt sympathique à l'origine de l'histoire mais un développement trop long. Pour moi, les 120 pages n'étaient pas nécessaires pour raconter ce scénario, du coup y a des longueurs. Et si l'histoire est plutôt sympathique, on est très loin de l'ambition de la Terre Vagabonde ou des 3 Corps, c'est une oeuvre complètement secondaire parmi celles de Liu Cixin. J'ai tout de même un peu moins aimé que le tome précédent, car les personnages sont nettement moins développés, on est aussi beaucoup plus proche de la SF Fantasy que de la hard SF dans laquelle Liu Cixin me paraît plus doué. Et la fin a beau être un peu tirée par les cheveux, on la voit arriver à des kilomètres. Côté dessins, rien à dire, c'est très bon, comme les tomes précédents. Au final, c'est pas mal, mais c'est le tome que j'aime le moins jusqu'à maintenant dans cette collection. J'espère que les prochains vont remonter le niveau.
Vacances Vacances
Une tranche de vie douce-amère, faussement légère et aux personnages conformes à ceux que Rabaté nous a habitués à suivre. Une nouvelle histoire de la misère humaine. Cette fois, il s’agit pour nos héros de partir en vacances avec les moyens du bord, c’est-à-dire pas un rond et avec le solide espoir de rencontrer des filles ! L’album n’est pas de bonne qualité graphiquement, production à petit budget sans doute, mais le contenu est savoureux. On se laisse porter sans attendre de rebondissements et on regarde vivre cette famille au beau-frère redoutablement lourd et au fiston qui n’attend qu’une chose c’est se barrer en vacances rejoindre ses potes. Une lecture sympa mais pas non plus inoubliable. A lire, à l’occasion.
Pierre de Ronsard - Les Poèmes en BD
On ne peut pas dire qu'Olivier Petit cherche la facilité dans la publication de ses collections surtout quand il veut faire découvrir un poète comme Ronsard. Pour ajouter à la difficulté les poèmes sont publiés en vieux français. Je dois avouer que le graphisme des illustrateurs/rices est assez précieux pour rentrer dans l'écrit. Une biographie succincte mais précise nous situe l'importance de l'oeuvre de Ronsard pour ceux dont les souvenirs du collège s'éloignent. L'ouvrage se concentre surtout sur les poèmes d'amour qui ont rendu Ronsard immortel. Le plus célèbre étant "Mignone..." très bien mis en images par Marie-Laure Asciah. Une mention particulière pour "Je voudrais bien…" de Tommy Redolfi et Céka et le "Marie, levez-vous..." adapté d'une façon très moderne par Marie-Gabrielle Le Coz. Un ouvrage intéressant surtout si on le partage avec ses ados.
Trois peuples
Je connaissais vaguement de nom Alain Janolle mais je n'avais rien lu de lui, je découvre donc cet univers qui offre une fantasy au combiné médiévalo-SF avec un petit aspect de conte et une intrigue relativement classique (monde menacé par une race guerrière, peuple opprimé, conflit entre races, servitude, quête de liberté, affrontement, complots, magie et pouvoirs, élu qui se place en sauveur etc...), bref des éléments standards de la fantasy mais nourris par une touche d'originalité, comme ce dilemme des héros qui sont face à des choix, on est presque dans une sorte d'allégorie sur le racisme et l'esclavage. Le dessin finement encré magnifie de beaux paysages et contribue à transporter le lecteur dans un monde imaginaire riche aux décors luxuriants ; les cadrages sont variés, le découpage assure une bonne dynamique, c'est un dessin qui m'a surpris au premier abord mais je m'y suis fait, il rappelle un peu les Bd Soleil des années 90-2000 comme Les Brumes d'Asceltis, Slhoka ou d'autres... On sent qu'il manque sans doute un approfondissement des personnages, et certaines séquences peuvent étonner, même si les enjeux sont intéressants, mais le récit est riche en péripéties et l'ensemble reste plaisant à lire. Le tome 1 présente le contexte et sert de mise en place, tandis que le tome 2 propose l'élargissement de l'univers et se focalise sur l'action avec le grand combat contre les Reptiliens. D'autre part, l'auteur sème plusieurs éléments qui laissent une fin ouverte pour un éventuel nouveau cycle, c'est d'ailleurs curieux qu'un récit de fantasy de ce calibre soit si promptement mené en 2 albums (encore une Bd avec 2 tomes sortis simultanément), peut-être qu'un tome 3 n'aurait pas été superflu pour une psychologie plus marquée et pour étoffer certaines situations, mais en l'état, c'est un bon diptyque de détente.
L'Espace d'un instant
Un album qui me semble s'adresser aux adolescents et qui parle d'un sujet important: le choc post-traumatisme. On suit un jeune qui a sauvé son enseignante d'une agression armée et qui depuis garde des séquelles de l'événement. Heureux, il y a des amis avec qui il passe de bons moments, mais il a tout de même des crises de panique qui lui pourrissent la vie. J'ai trouvé que le traitement de ce sujet était bien amené et maitrisé, même si je n'ai pas trouvé que le récit était bien captivant. En effet, après un moment je trouvais que l'autrice étirait un peu trop son récit, mais c'est pas trop grave parce que la narration est fluide et cela se lit rapidement pour un album de plus de 200 pages. Il faut dire que les cases sont grosses et il y a plusieurs pages avec pas ou peu de textes. Le dessin est agréable à lire et est dans le style qui semble être à la mode pour les récits s'adressant aux ados. Je pense que cela va surtout parler au public cible, mais les adultes qui aiment les romans graphiques parlant de sujets sérieux ont des chances d'accrocher.
Rafales
Voilà une série qui avance sur un terrain archi connu, sans se démarquer trop, mais en faisant quand même le minimum pour captiver le lecteur. Un lecteur pas trop exigeant alors. Le dessin est classique, passe-partout. Du boulot efficace au service du scénario donc. Le scénario justement, qui part sur des trucs déjà pas mal vus, du thriller international, avec complot complexe. Et, au coeur de l'action, Seb, un héros forcément increvable, beau gosse, ici reporter de guerre (un baroudeur donc). Bien sûr, gros succès auprès des femmes. La touche originale ajoutée par Desberg (qui a lui-même pondu pas mal de séries du genre, dominé par le Largo Winch de Van Hamme), c'est le côté mystérieux et fantastique, sur lequel je n'insisterai pas pour ne pas spoiler. Le bon côté, c'est que cet aspect ne vampirise pas l'intrigue et n'est finalement pas trop développé. Le point faible c'est aussi que cette histoire est complétement improbable (dans les grandes lignes, mais aussi dans pas mal de petites). Voilà donc. J'ai lu les quatre albums sans déplaisir, mais sans avoir envie d'y revenir. Sans non plus m'attacher à Seb ni à la "méchante", India (pourtant le personnage le plus complexe - le seul en fait à la personnalité réellement fouillée). C'est rythmé, sanglant (les cadavres s'accumulent d'ailleurs un peu trop), et les amateurs du genre ne souhaitant pas trop sortir de leur zone de confort peuvent y trouver leur compte. Note réelle 2,5/5.
Nowhere girl
Magali a 11 ans en 1990 et elle va faire sa rentrée au collège. D'abord fière de devenir une grande, elle déchante quand son envie de trop bien faire se confronte à la réalité et notamment à une prof à la pédagogie agressive. Succombant à l'anxiété, elle va finalement être diagnostiquée de phobie scolaire, être déscolarisée et chercher refuge dans sa passion naissante pour les Beatles. Nowhere girl est une autobiographie où l'autrice se raconte, présentant ses difficultés scolaires et comment les Beatles ont marqué sa vie de l'époque. J'ai un âge très proche de celui de Magali La Huche et la façon dont elle fait revivre le tout début des années 90 me parle forcément. J'ai souri à l'évocation des passions des pré-ados de son âge, qu'il s'agisse du Grand Bleu ou de Patrick Bruel. Il y a une part de nostalgie dans ce qui m'a plu dans cet album et dans son récit. Mais il y a aussi un graphisme et une mise en scène très réussie et agréable qui donne envie de lire et qui font très bien ressortir les émotions, les joies et les angoisses de l'héroïne. On y retrouve notamment de manière très crédible les passions intenses des jeunes ados quand ils ou elles deviennent fans d'une célébrité ou d'un groupe. Et dans le cas présent, on ressent aussi la façon dont elle a servi de soutien psychologique à l'héroïne, à cette époque et encore longtemps après. L'histoire n'est pas passionnante ou singulièrement originale, mais elle est très bien racontée, sincère et jamais ennuyeuse. Elle est également bien structurée, avec une introduction et des enchainements clairs avant d'aboutir à une conclusion satisfaisante.
Grimm - Les Contes en bandes dessinées
Ce petit ouvrage regroupe cinq contes célèbres des frères Grimm. Céka est devenu un expert de l'adaptation en BD d'oeuvres littéraires du patrimoine. Ici le découpage et la fluidité du récit conviennent à un public assez jeune dès 8/9 ans à mon avis. J'ai lu des versions de Hänsel et Gretel plus détaillées et plus effrayantes. Dans les cinq contes, une douzaine de planches chacun, le côté optimiste l'emporte de loin sur le côté sombre de l'histoire. Pour les musiciens de la ville de Brême l'autrice nous propose même un lettrage en grosses lettres adapté pour des lecteurs débutants. Le format assez petit du livre permet de le glisser partout pour un voyage avec ses enfants et c'est d'une manipulation aisée au fond de son lit. Le graphisme pluriel va aussi dans le sens d'une lecture jeunesse. Les styles sont différents mais correspondent aux habitudes des jeunes lecteurs. Une lecture agréable que l'on peut proposer à ses jeunes enfants.