J’ai trouvé cette nouvelle collaboration des auteurs un cran en dessous de Pygmalion.
Dessins et couleurs sont toujours chatoyants pour l’œil. C’est l’histoire qui pèche un peu, ça brasse large sur le mythe et en oublie d’approfondir la psyché d’Asterios.
Cette version du Minotaure possède son originalité mais tout va très vite, on enquille les nombreux faits et personnages : la genèse de la créature, le labyrinthe, Ariane, Thésée, Dédale … il m’a manqué un truc pour m’attacher à la star de l’album, d’autant que sa représentation est peu expressive, il a le regard bovin ;)
Un petit pas mal pour cette relecture, ça se lit tranquille mais pas très marquant, il manque de la force au récit et ça se disperse un peu trop.
Un récit sincère et juste sur le deuil mais qui aura eu bien du mal à me captiver.
C'est l'histoire d'un jeune homme, sans doute l'auteur, qui refait le dernier voyage de son frère décédé au Brésil un an plus tôt. Il marche sur ses pas, se basant uniquement sur le nom des villes que ce dernier lui a envoyé sur une carte postale anodine, ne cherchant rien en particulier, rien d'autre que d'essayer d'exorciser le vide dans son âme créé par la disparition de son frère.
L'album est composé de quatre grosses cases par planche en moyenne, avec un dessin très simple, assez lâché et épuré, et une narration en voix off la plupart du temps. Cela ressemble à un carnet de voyage, ponctué de quelques rencontres et discussions. Les enchainements sont abrupts et il ne se rée pas d'intrigue en particulier, juste une suite de trajets en bateau, en voiture ou en bus, avec des escales assez brèves dans des villes qu'on nous décrit vaguement et que le dessin ne suffit pas à nous représenter pour de bon. Ca n'a rien d'une invitation au voyage car le Brésil ainsi mis en scène n'est pas des plus reluisants, notamment en terme de violence puisque les deux frères y ont visiblement côtoyé la mort sans aucune raison logique. La narration n'est pas toujours passionnante et j'ai décroché de ma lecture de nombreuses fois.
Le sujet est sincère et forcément touchant, mais la mise en scène est assez plate et ne réussira pas à me transmettre d'émotion particulière.
Pas une mauvaise BD en soi, mais pas une lecture vraiment marquante non plus.
Note : 2,5/5
Cette histoire se déroule dans le passé, à l'époque de l'unification de la Chine il y a plus de 2000 ans. Pour permettre à l'Empereur de devenir immortel, le plus grand sage de l'époque doit réussir à calculer avec précision la circonférence du cercle. Pourquoi, ce n'est pas très bien expliqué, mais on peut peut-être comprendre que l'important, c'est plus le moyen que la fin, et s'il réussit cette tâche, il aura également le moyen d'effectuer plein d'autres calculs complexes ce qui ouvrira le monde à une nouvelle ère scientifique.
L'idée pour accomplir cette tâche est tout simplement géniale et je ne vais pas la spoiler car c'est tout l'intérêt de cette histoire.
Mais il y a un gros hic : cette idée existe déjà telle quelle dans les 3 corps, le roman le plus célèbre de Liu Cixin. Du coup pour ceux comme moi qui l'ont déjà lu, il n'y a aucun effet de surprise, c'est du réchauffé.
Je n'ai pas réussi à savoir si l'histoire originale sur laquelle est basée cette BD est antérieure au roman les 3 Corps, auquel cas on pourrait la considérer comme son brouillon. Et si elle en est postérieure, je n'en vois pas tellement l'intérêt.
Les dessins superbes, sauvent quelque part cette BD, car en lisant les 3 corps, j'avoue que j'avais un peu de mal à m'imaginer comment tout ça fonctionnait et là dessus, Xavier Besse fait du très bon boulot, car ça devient beaucoup plus clair.
Je commence à me poser des questions sur cette série sur Liu Cixin, en fait passé les 3 Corps et la Terre vagabonde, je ne trouve pas les histoires de Liu Cixin si intéressantes et je me demande si ça valait vraiment le coup de mettre des BDistes aussi talentueux sur ces adaptations. On verra les tomes suivants.
Prenez la BD Alix, faites un chercher-remplacer de ce prénom et mettez Keos à la place, transposer le tout dans l'Egypte quelques siècles avant César, et hop, c'est tout bon.
Tout bon est le graphisme, il ne manque pas un seul grain de sable dans le désert, c'est très scrupuleux, un vrai documentaire comme si vous y étiez. Les personnages sont un peu raides, c'est assez théâtral, mais ce n'est pas bâclé, c'est certain. Jean Pleyers connait son métier.
Jacques Martin est sensé connaître son métier, mais là, la part du fantastique est trop grosse. De plus, est-ce que ce sont les aventures de Keos ou de Moïse ? Bonne question ! Jacques Martin reprend au pied de la lettre ce que raconte la Bible, mais les historiens sont très dubitatifs quant à l'existence réelle de Moïse.
En reculant le curseur chronologique de quelques siècles, Keos aurait pu vivre des aventures égyptiennes largement exaltantes et instructives. De plus, chez Jacques Martin (peu importe la série), il n'est pas bon pour une femme d'être aimée du héros.
Un dessin largement au dessus du lot pour des scénarios mi-figue mi-raisin.
Je mets "pas mal (3/5)" surtout pour le dessin (qui mérite au moins 4/5).
2.5
J'ai mis un peu de temps à lire cet album, même si j'aime bien Tardi, parce que j'avais peur de lire un truc hyper-politisé qui ne plait qu'au converti et qui ennuie les autres. Il y a un peu de ça (ah c'est marrant comment les polices disent TOUJOURS des trucs dégueulasses pour qu'on les aime pas), mais ce n'est pas aussi pire que je m'étais imaginé. Il faut dire que je m'étais imaginé qu'il y aurait des trucs du genre des scènes expliquant que la violence c'est bien parce que les adversaires sont tous des gros méchants ou que le notaire Pierre Leroy était forcément coupable.
J'avoue que j'étais un peu déçu tout de même parce que je m'attendais à un documentaire sur la gauche maoïste française et au final c'est 'juste' la biographie romancée de Dominique Grange, qui parle de ses années d'engagement dans le mouvement. C'est ce qu'elle a vécu que l'on voit et il y a donc plusieurs sujets qui ne sont pas abordés. J'ai trouvé que globalement ça se laisse lire, mais que ce n'était pas mémorable. La faute au fait que le personnage d'Élise m'a au final laissé indifférent, la seule grande opinion que j'ai du double fictif de Grange étant que les paroles de ses chansons m'ont semblé nulles ! Un autre problème est qu'à la longue le scénario finit par tourner en rond, un peu comme la vie clandestine d'Élise qui se termine brutalement comme la Gauche Prolétarienne qui va finir par se dissoudre.
Un témoignage qui apporte quelques scènes intéressantes, notamment lorsqu'Élise va travailler dans une usine (la scène où on la force à faire son autocritique est pratiquement le seul moment dans la BD qui fait mal paraitre les maoïstes), mais personnellement je ne pense pas relire cette bande dessinée un jour.
Un petit oui, j’en attendais sans doute un peu trop.
Je me retrouve dans l’avis de Pol, la genèse de l’histoire de nos héros m’a semblé bancale d’entrée de jeu, ça me fait toujours sortir un peu de ma lecture, en attendant le fin mot qui lui m’a plutôt bien plu.
La mise en page de Lebeault est toujours réussie, un trait fin et un bon découpage, mais je dois avouer que je n’accroche pas trop à ses personnages humains (son Spirou m’avait fait le même effet), alors que le design de ses machines et animaux est savoureux.
Au final, on est plus sur du conte poétique que de la sf pure et dure, un album sympathique et recommandable, auquel il a manqué un peu plus de magie pour me toucher d’avantage.
J’apprécie le trait de Christophe Alvès, donc aucune déception à la lecture de cette série. Celle-ci ne rentrera pas au Panthéon de la bande dessinée, mais elle reste sympathique, originale et elle se feuillette aisément sans prise de tête. Le scénario n’est pas complétement abouti, avec un suspens de dingue, mais il a le mérite d’être rythmé avec une cadence suffisante pour ne pas lâcher les albums.
Visuellement c’est beau, le découpage est habilement orchestré, il y a de l’action, du rythme, avec en plus une pointe d’humour. Que demander de plus ? De mon côté je me suis régalé.
Nouvelles d'Afrique est un ouvrage collectif qui propose six histoires courtes pour la plupart assez dramatiques.
Un observateur attentif des malheurs du continent africain n'apprendra pas grand-chose. Guerre civile atroce, quasi esclavage des migrants dans d'autres pays africains, prises de risques insensées pour rejoindre l'Europe, misère au quotidien dans les bidonvilles des métropoles toutes ces situations sont connues et durent plus qu'il n'est souhaitable.
L'intérêt premier de la série est de nous proposer des visions d'artistes locaux qui dessinent à la fois avec leurs yeux mais surtout avec leur coeur. Les histoires sont courtes et vont droit au but sans trop de fioritures. Il est difficile de rester insensible à ces situations qui ne devraient pas exister.
Deux histoires sont moins dramatiques et proposent une pause dans cette mer de souffrances et d'injustices. Je trouve les récits prenants et très touchants.
Le graphisme est pluriel puisque c'est un collectif. Je confirme mon admiration pour le graphisme de KHP (Les Dessous de Pointe-Noire) qui nous fait vivre les terribles événements du Congo (Brazza) qui ont eu lieu dans l'indifférence internationale. Je trouve que les autres graphismes sont moins aboutis mais c'est d'une lecture agréable et intéressante.
Voilà un album bavard – très bavard même –, qui plus est avec un texte assez noir, prenant. Cela ne transpire pas le bonheur ou la joie, et il faut prévoir d’investir du temps, tant l’ensemble, assez compact et dense, n’est pas forcément aisé à appréhender.
Mais, malgré (ou à cause de ?) cette noirceur et ce texte très abondant, j’ai apprécié ma lecture. Le récit fait assez « littéraire », il est essentiellement bâti au style indirect, une voix off (celle d’Agathe donc) lit une lettre écrite à sa mère. Il y a des dessins quand même, et aussi des dialogues dans des phylactères, mais c’est sur ce texte « lu » que l’on se focalise.
Et c’est assez dur. En effet, sur un ton presque neutre, dépassionné, Agathe livre, par petites touches, un témoignage d’une grande tristesse. Les non-dits, la violence cachée, les douleurs intimes sont ainsi semées, pour reconstituer le parcours d’une incompréhension, de vies gâchées, d’une relation impossible. Rien de grandiloquent, on n’use pas ici des grosses ficelles propres à jouer sur un pathos maladroit. C’est simple, froid, assez désespérant – même si la fin laisse entrevoir – tardivement – un peu de lumière.
Un album intéressant.
Pour moi, ce n'est pas le nom de Trondheim qui m'a attiré en bibli en empruntant ces 2 albums ; ce qu'il fait ailleurs avec ses Donjon machin et autres Lapinot, ça ne m'intéresse pas, donc c'est plutôt l'appartenance à la collection Troisième Vague qui m'a incité à lire cette Bd. Et j'avoue que j'en suis resorti satisfait.
Déja, le format d'un récit par tome, ça me plait bien, si on pouvait revenir plus souvent à cette formule en BD, ça serait bien ; en tout cas, ce format est bien élaboré et permet un bon développement de l'intrigue, sans remplissage et sans narration expédiée. Les scénarios sont bien tournés, habilement construits, dans un contexte moderne et actuel. Les personnages ne sont pas spécialement attachants, mais ils ne sont pas désagréables, et les dialogues sont incisifs et savoureux. L'héroïne Karmela est une fille de son temps, au caractère affirmé, même si je trouve qu'elle n'est pas typée ; s'il n'était pas précisé qu'elle est d'origine arabe, on ne peut pas dire qu'elle en a le type. Son binôme avec Tadj le balaise comorien fonctionne bien, il va à l'encontre du cliché habituel qu'on voit dans beaucoup de polars : celui du duo contraint de collaborer ensemble, au contraire, je trouve que leurs différences servent leur complémentarité.
Les enquêtes évoluent dans des milieux opposés, soit chez des petites racailles de quartier (j'en ai aussi comme ça par chez moi, je trouve donc les portraits crédibles), soit chez des gangs de voleurs bien organisés, avec des drones, et les dénouements sont originaux et surprenants. Quant au dessin, c'est pas mal du tout, le trait est soigné et restitue bien les décors marseillais ou ceux de La Ciotat, sans doute que Biancarelli habite ou connait bien Marseille, ça se ressent. A part de rares imperfections anatomiques, ce dessin qui parfois verse dans la facilité lors des bagarres (pas si facile dans la réalité de se friter avec des racailles, je le sais, je l'ai vécu) est d'un bon niveau et s'inscrit dans la ligne graphique de la collection Troisième Vague.
Un polar qui ne renouvelle rien, mais très plaisant à lire.
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Astérios - Le Minotaure
J’ai trouvé cette nouvelle collaboration des auteurs un cran en dessous de Pygmalion. Dessins et couleurs sont toujours chatoyants pour l’œil. C’est l’histoire qui pèche un peu, ça brasse large sur le mythe et en oublie d’approfondir la psyché d’Asterios. Cette version du Minotaure possède son originalité mais tout va très vite, on enquille les nombreux faits et personnages : la genèse de la créature, le labyrinthe, Ariane, Thésée, Dédale … il m’a manqué un truc pour m’attacher à la star de l’album, d’autant que sa représentation est peu expressive, il a le regard bovin ;) Un petit pas mal pour cette relecture, ça se lit tranquille mais pas très marquant, il manque de la force au récit et ça se disperse un peu trop.
L'Ombre qui marche à mes côtés
Un récit sincère et juste sur le deuil mais qui aura eu bien du mal à me captiver. C'est l'histoire d'un jeune homme, sans doute l'auteur, qui refait le dernier voyage de son frère décédé au Brésil un an plus tôt. Il marche sur ses pas, se basant uniquement sur le nom des villes que ce dernier lui a envoyé sur une carte postale anodine, ne cherchant rien en particulier, rien d'autre que d'essayer d'exorciser le vide dans son âme créé par la disparition de son frère. L'album est composé de quatre grosses cases par planche en moyenne, avec un dessin très simple, assez lâché et épuré, et une narration en voix off la plupart du temps. Cela ressemble à un carnet de voyage, ponctué de quelques rencontres et discussions. Les enchainements sont abrupts et il ne se rée pas d'intrigue en particulier, juste une suite de trajets en bateau, en voiture ou en bus, avec des escales assez brèves dans des villes qu'on nous décrit vaguement et que le dessin ne suffit pas à nous représenter pour de bon. Ca n'a rien d'une invitation au voyage car le Brésil ainsi mis en scène n'est pas des plus reluisants, notamment en terme de violence puisque les deux frères y ont visiblement côtoyé la mort sans aucune raison logique. La narration n'est pas toujours passionnante et j'ai décroché de ma lecture de nombreuses fois. Le sujet est sincère et forcément touchant, mais la mise en scène est assez plate et ne réussira pas à me transmettre d'émotion particulière. Pas une mauvaise BD en soi, mais pas une lecture vraiment marquante non plus. Note : 2,5/5
La Perfection du cercle
Cette histoire se déroule dans le passé, à l'époque de l'unification de la Chine il y a plus de 2000 ans. Pour permettre à l'Empereur de devenir immortel, le plus grand sage de l'époque doit réussir à calculer avec précision la circonférence du cercle. Pourquoi, ce n'est pas très bien expliqué, mais on peut peut-être comprendre que l'important, c'est plus le moyen que la fin, et s'il réussit cette tâche, il aura également le moyen d'effectuer plein d'autres calculs complexes ce qui ouvrira le monde à une nouvelle ère scientifique. L'idée pour accomplir cette tâche est tout simplement géniale et je ne vais pas la spoiler car c'est tout l'intérêt de cette histoire. Mais il y a un gros hic : cette idée existe déjà telle quelle dans les 3 corps, le roman le plus célèbre de Liu Cixin. Du coup pour ceux comme moi qui l'ont déjà lu, il n'y a aucun effet de surprise, c'est du réchauffé. Je n'ai pas réussi à savoir si l'histoire originale sur laquelle est basée cette BD est antérieure au roman les 3 Corps, auquel cas on pourrait la considérer comme son brouillon. Et si elle en est postérieure, je n'en vois pas tellement l'intérêt. Les dessins superbes, sauvent quelque part cette BD, car en lisant les 3 corps, j'avoue que j'avais un peu de mal à m'imaginer comment tout ça fonctionnait et là dessus, Xavier Besse fait du très bon boulot, car ça devient beaucoup plus clair. Je commence à me poser des questions sur cette série sur Liu Cixin, en fait passé les 3 Corps et la Terre vagabonde, je ne trouve pas les histoires de Liu Cixin si intéressantes et je me demande si ça valait vraiment le coup de mettre des BDistes aussi talentueux sur ces adaptations. On verra les tomes suivants.
Keos
Prenez la BD Alix, faites un chercher-remplacer de ce prénom et mettez Keos à la place, transposer le tout dans l'Egypte quelques siècles avant César, et hop, c'est tout bon. Tout bon est le graphisme, il ne manque pas un seul grain de sable dans le désert, c'est très scrupuleux, un vrai documentaire comme si vous y étiez. Les personnages sont un peu raides, c'est assez théâtral, mais ce n'est pas bâclé, c'est certain. Jean Pleyers connait son métier. Jacques Martin est sensé connaître son métier, mais là, la part du fantastique est trop grosse. De plus, est-ce que ce sont les aventures de Keos ou de Moïse ? Bonne question ! Jacques Martin reprend au pied de la lettre ce que raconte la Bible, mais les historiens sont très dubitatifs quant à l'existence réelle de Moïse. En reculant le curseur chronologique de quelques siècles, Keos aurait pu vivre des aventures égyptiennes largement exaltantes et instructives. De plus, chez Jacques Martin (peu importe la série), il n'est pas bon pour une femme d'être aimée du héros. Un dessin largement au dessus du lot pour des scénarios mi-figue mi-raisin. Je mets "pas mal (3/5)" surtout pour le dessin (qui mérite au moins 4/5).
Elise et les nouveaux partisans
2.5 J'ai mis un peu de temps à lire cet album, même si j'aime bien Tardi, parce que j'avais peur de lire un truc hyper-politisé qui ne plait qu'au converti et qui ennuie les autres. Il y a un peu de ça (ah c'est marrant comment les polices disent TOUJOURS des trucs dégueulasses pour qu'on les aime pas), mais ce n'est pas aussi pire que je m'étais imaginé. Il faut dire que je m'étais imaginé qu'il y aurait des trucs du genre des scènes expliquant que la violence c'est bien parce que les adversaires sont tous des gros méchants ou que le notaire Pierre Leroy était forcément coupable. J'avoue que j'étais un peu déçu tout de même parce que je m'attendais à un documentaire sur la gauche maoïste française et au final c'est 'juste' la biographie romancée de Dominique Grange, qui parle de ses années d'engagement dans le mouvement. C'est ce qu'elle a vécu que l'on voit et il y a donc plusieurs sujets qui ne sont pas abordés. J'ai trouvé que globalement ça se laisse lire, mais que ce n'était pas mémorable. La faute au fait que le personnage d'Élise m'a au final laissé indifférent, la seule grande opinion que j'ai du double fictif de Grange étant que les paroles de ses chansons m'ont semblé nulles ! Un autre problème est qu'à la longue le scénario finit par tourner en rond, un peu comme la vie clandestine d'Élise qui se termine brutalement comme la Gauche Prolétarienne qui va finir par se dissoudre. Un témoignage qui apporte quelques scènes intéressantes, notamment lorsqu'Élise va travailler dans une usine (la scène où on la force à faire son autocritique est pratiquement le seul moment dans la BD qui fait mal paraitre les maoïstes), mais personnellement je ne pense pas relire cette bande dessinée un jour.
Sélénie
Un petit oui, j’en attendais sans doute un peu trop. Je me retrouve dans l’avis de Pol, la genèse de l’histoire de nos héros m’a semblé bancale d’entrée de jeu, ça me fait toujours sortir un peu de ma lecture, en attendant le fin mot qui lui m’a plutôt bien plu. La mise en page de Lebeault est toujours réussie, un trait fin et un bon découpage, mais je dois avouer que je n’accroche pas trop à ses personnages humains (son Spirou m’avait fait le même effet), alors que le design de ses machines et animaux est savoureux. Au final, on est plus sur du conte poétique que de la sf pure et dure, un album sympathique et recommandable, auquel il a manqué un peu plus de magie pour me toucher d’avantage.
Dusty Dawn
J’apprécie le trait de Christophe Alvès, donc aucune déception à la lecture de cette série. Celle-ci ne rentrera pas au Panthéon de la bande dessinée, mais elle reste sympathique, originale et elle se feuillette aisément sans prise de tête. Le scénario n’est pas complétement abouti, avec un suspens de dingue, mais il a le mérite d’être rythmé avec une cadence suffisante pour ne pas lâcher les albums. Visuellement c’est beau, le découpage est habilement orchestré, il y a de l’action, du rythme, avec en plus une pointe d’humour. Que demander de plus ? De mon côté je me suis régalé.
Nouvelles d'Afrique
Nouvelles d'Afrique est un ouvrage collectif qui propose six histoires courtes pour la plupart assez dramatiques. Un observateur attentif des malheurs du continent africain n'apprendra pas grand-chose. Guerre civile atroce, quasi esclavage des migrants dans d'autres pays africains, prises de risques insensées pour rejoindre l'Europe, misère au quotidien dans les bidonvilles des métropoles toutes ces situations sont connues et durent plus qu'il n'est souhaitable. L'intérêt premier de la série est de nous proposer des visions d'artistes locaux qui dessinent à la fois avec leurs yeux mais surtout avec leur coeur. Les histoires sont courtes et vont droit au but sans trop de fioritures. Il est difficile de rester insensible à ces situations qui ne devraient pas exister. Deux histoires sont moins dramatiques et proposent une pause dans cette mer de souffrances et d'injustices. Je trouve les récits prenants et très touchants. Le graphisme est pluriel puisque c'est un collectif. Je confirme mon admiration pour le graphisme de KHP (Les Dessous de Pointe-Noire) qui nous fait vivre les terribles événements du Congo (Brazza) qui ont eu lieu dans l'indifférence internationale. Je trouve que les autres graphismes sont moins aboutis mais c'est d'une lecture agréable et intéressante.
Lettres d'Agathe
Voilà un album bavard – très bavard même –, qui plus est avec un texte assez noir, prenant. Cela ne transpire pas le bonheur ou la joie, et il faut prévoir d’investir du temps, tant l’ensemble, assez compact et dense, n’est pas forcément aisé à appréhender. Mais, malgré (ou à cause de ?) cette noirceur et ce texte très abondant, j’ai apprécié ma lecture. Le récit fait assez « littéraire », il est essentiellement bâti au style indirect, une voix off (celle d’Agathe donc) lit une lettre écrite à sa mère. Il y a des dessins quand même, et aussi des dialogues dans des phylactères, mais c’est sur ce texte « lu » que l’on se focalise. Et c’est assez dur. En effet, sur un ton presque neutre, dépassionné, Agathe livre, par petites touches, un témoignage d’une grande tristesse. Les non-dits, la violence cachée, les douleurs intimes sont ainsi semées, pour reconstituer le parcours d’une incompréhension, de vies gâchées, d’une relation impossible. Rien de grandiloquent, on n’use pas ici des grosses ficelles propres à jouer sur un pathos maladroit. C’est simple, froid, assez désespérant – même si la fin laisse entrevoir – tardivement – un peu de lumière. Un album intéressant.
Karmela Krimm
Pour moi, ce n'est pas le nom de Trondheim qui m'a attiré en bibli en empruntant ces 2 albums ; ce qu'il fait ailleurs avec ses Donjon machin et autres Lapinot, ça ne m'intéresse pas, donc c'est plutôt l'appartenance à la collection Troisième Vague qui m'a incité à lire cette Bd. Et j'avoue que j'en suis resorti satisfait. Déja, le format d'un récit par tome, ça me plait bien, si on pouvait revenir plus souvent à cette formule en BD, ça serait bien ; en tout cas, ce format est bien élaboré et permet un bon développement de l'intrigue, sans remplissage et sans narration expédiée. Les scénarios sont bien tournés, habilement construits, dans un contexte moderne et actuel. Les personnages ne sont pas spécialement attachants, mais ils ne sont pas désagréables, et les dialogues sont incisifs et savoureux. L'héroïne Karmela est une fille de son temps, au caractère affirmé, même si je trouve qu'elle n'est pas typée ; s'il n'était pas précisé qu'elle est d'origine arabe, on ne peut pas dire qu'elle en a le type. Son binôme avec Tadj le balaise comorien fonctionne bien, il va à l'encontre du cliché habituel qu'on voit dans beaucoup de polars : celui du duo contraint de collaborer ensemble, au contraire, je trouve que leurs différences servent leur complémentarité. Les enquêtes évoluent dans des milieux opposés, soit chez des petites racailles de quartier (j'en ai aussi comme ça par chez moi, je trouve donc les portraits crédibles), soit chez des gangs de voleurs bien organisés, avec des drones, et les dénouements sont originaux et surprenants. Quant au dessin, c'est pas mal du tout, le trait est soigné et restitue bien les décors marseillais ou ceux de La Ciotat, sans doute que Biancarelli habite ou connait bien Marseille, ça se ressent. A part de rares imperfections anatomiques, ce dessin qui parfois verse dans la facilité lors des bagarres (pas si facile dans la réalité de se friter avec des racailles, je le sais, je l'ai vécu) est d'un bon niveau et s'inscrit dans la ligne graphique de la collection Troisième Vague. Un polar qui ne renouvelle rien, mais très plaisant à lire.