Lettres d'Agathe

Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)

Je vous écris une lettre...


Douleurs intimes Enfance(s) La BD au féminin Mirages

Agathe écrit à sa mère, morte depuis longtemps, et retrace leur douloureuse relation faite de silence, d'indifférence et surtout d'incompréhension durant son enfance. Alors qu'elle se croyait – à tort – libérée de son ressentiment, la jeune fille raconte ce que fut sa vie après la mort de sa mère : les années passées à se construire une identité, la difficulté de nouer des relations proches, son refus d'avoir, à son tour, des enfants. Et comment elle en est revenue à interroger ses souvenirs, ses proches sur la femme fermée et sans passé que fut sa mère...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Avril 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lettres d'Agathe © Delcourt 2008
Les notes
Note: 3.11/5
(3.11/5 pour 9 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

11/02/2009 | Spooky
Modifier


L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un album bavard – très bavard même –, qui plus est avec un texte assez noir, prenant. Cela ne transpire pas le bonheur ou la joie, et il faut prévoir d’investir du temps, tant l’ensemble, assez compact et dense, n’est pas forcément aisé à appréhender. Mais, malgré (ou à cause de ?) cette noirceur et ce texte très abondant, j’ai apprécié ma lecture. Le récit fait assez « littéraire », il est essentiellement bâti au style indirect, une voix off (celle d’Agathe donc) lit une lettre écrite à sa mère. Il y a des dessins quand même, et aussi des dialogues dans des phylactères, mais c’est sur ce texte « lu » que l’on se focalise. Et c’est assez dur. En effet, sur un ton presque neutre, dépassionné, Agathe livre, par petites touches, un témoignage d’une grande tristesse. Les non-dits, la violence cachée, les douleurs intimes sont ainsi semées, pour reconstituer le parcours d’une incompréhension, de vies gâchées, d’une relation impossible. Rien de grandiloquent, on n’use pas ici des grosses ficelles propres à jouer sur un pathos maladroit. C’est simple, froid, assez désespérant – même si la fin laisse entrevoir – tardivement – un peu de lumière. Un album intéressant.

06/11/2022 (modifier)
Par js
Note: 3/5

Une lecture assez longue (environ 90 planches avec pas mal de texte) mais agréable. Agathe écrit à sa défunte mère afin de lui faire part de ses questions, ses anecdotes et tout simplement lui raconter un peu sa vie en partant de son enfance. J'ai eu un peur de me lasser en voyant le style très narratif avec très peu de dialogues, mais au final, l'ensemble est bien dosé et la lecture n'en souffre pas. Agathe parle à sa mère et du coup le lecteur se sent privilégié. On a l'impression de lire quelque chose qui ne nous était pas destiné ; mais en même temps, on sent qu'Agathe aimerait justement que sa lettre soit lue de tous. La relation mère-fille est très bien décrite et la narration reste honnête, sans tomber dans de grosses facilités et sans chercher à émouvoir ou à attendrir. C'est qui m'a plu dans cette BD, la franchise de l'écriture. Le dessin est assez joli, alternant trait épais et trait fin. Des coups de pinceaux bien placés et des couleurs variées. Je reconnais que la couverture ne donne pas très envie et que ce dessin ne se comprend qu'à la fin de l'album. Un roman graphique à découvrir pour sa narration agréable et sincère.

13/09/2011 (MAJ le 14/09/2011) (modifier)
Par PAco
Note: 2/5
L'avatar du posteur PAco

Déjà que la triste couverture marron (quoi, comment ça qu'est-ce j'ai contre le marron ???!!!) de cet album ne m'inspirait pas vraiment, le contenu ne fut pas en reste et tiré de la même bouteille bouchonnée. Non pas que les récits à fort potentiel emphatiques ne soient pas ma tasse de thé, mais j'ai trouvé celui-ci long, ennuyeux et un peu trop "thérapeutique" à mon gout. La difficile jeunesse d'Agathe et la dramatique relation avec sa mère n'ont pas su me toucher. Peut-être est-ce dû à la forme un peu trop bavarde imposée par le mode de narration choisi : la lettre. Si l'idée semble intéressante, je ne suis pas du tout convaincu par le résultat. Si la narration reste fluide, je me suis très vite ennuyé. Pour ce qui est du dessin, l'aquarelle de Nathalie Ferlut est bonne, et je trouve qu'elle colle très bien avec l'idée de son histoire. Reste qu'un traitement graphique réussi ne fait pas tout et que je me suis lassé des tracas de notre pauvre Agathe et de son solde de tout compte fait à sa mère couché sur le papier.

18/05/2011 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

Je me suis ennuyé en lisant ce one-shot. Pourtant, le sujet m'intéresse et j'aurais bien aimé être sensible à la souffrance de la pauvre Agathe. Malheureusement, j'ai trouvé que le récit n'était qu'une suite d'anecdotes sans intérêt. À aucun moment je n'ai ressenti les émotions des personnages. De plus, je n'aime pas du tout le dessin que je trouve froid ce qui n'aide pas à rentrer dans l'histoire. En revanche, j'aime bien l'utilisation de la couleur. Bref, ce n'est pas parce qu'une BD parle d'un sujet sensible que je vais aimer automatiquement.

02/12/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

J'ai découvert cette BD au moment où j'ai commencé la lecture. Celle-ci restera longtemps gravée dans ma petite mémoire. Ce récit intimiste est puissant dans son contenu. La narration en voix off est originale et amplifie la dureté du propos. Ces lettres à une mère tyrannique laissent sans voix. Le voile se dissipe sur la fin du récit nous permettant de mieux resituer le contexte mais n'excuse en rien ces agissements. Le dessin limite brouillon est accompagné de belles couleurs. Il reste secondaire par rapport au récit, on dirait même qu'il est rendu flou pour s'effacer derrière les mots. La narration impersonnelle fait mouche, le récit est bien structuré et maîtrisé. Il est impossible de rester impassible devant une telle histoire. Cette collection a le mérite d'aborder des sujets difficiles avec une intelligence certaine. Je conseille vivement la lecture de ce one shot.

02/08/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Les lettres d'Agathe sont constituées de correspondances qu'une fille devenue adulte écrit à sa mère décédée voilà près de 20 ans. Curieuse démarche tout de même... Cependant, cela la libère d'un poids puisque leur relation n'était pas conforme à ce qu'on peut attendre. Ce one shot est de la même veine que Elle ne pleure pas, elle chante dans la même collection. Il s'agit d'un récit fortement intimiste où il est question d'expier des souffrances accumulées depuis l'enfance. Une mère peut ne pas aimer un enfant dans une famille et lui faire ressentir les pires souffrances entre brimades et humiliations. Le genre de mère qui préfère avoir des garçons à la maison et qui n'apprend à sa fille que les devoirs d'obéir et de se taire tout en la préparant à souffrir à sa vie de femme. Horrible ! Cela arrive quelquefois et c'est un sujet qui est rarement abordé dans la bande dessinée. La lecture m'a été pénible non pas à cause de la narration qui est très fluide. J'ai dû souffler quelques instants à certains passages qui m'ont pris à la gorge. C'était dur car très émouvant. On sent le vécu de l'auteur et combien cela a été difficile de se construire après avoir vécu dans l'absence de l'amour maternel. Dans ces moments, on se dit qu'on a bien de la chance de ne pas avoir connu cela. En conclusion, je dirai que « les lettres d'Agathe » mérite d'être lu car il s'agit d'un très bon album sur un sujet délicat car intime.

31/07/2009 (modifier)
Par Liloo
Note: 3/5

Lettres d'Agathe met en scène une jeune femme qui écrit des lettres à sa mère disparue où elle décrit une enfance malheureuse auprès d'une femme froide et dure qui la rejette. Le travail graphique de Nathalie Ferlut est superbe : tout en couleurs directes, avec un très beau travail sur la couleur, vibrante et intense. Cependant, on peut regretter que le récit traite un sujet aussi fort aussi rapidement. On a à peine le temps de s'attacher aux personnages que le livre se termine sur la révélation d'un secret de famille expédié en quelques pages. Un petit sentiment de frustration, donc. Le livre aurait sans doute mérité un traitement plus long histoire de laisser le temps à l'émotion de jaillir.

15/05/2009 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Cette histoire raconte à la manière d'un journal intime avec la voix subjective de la narratrice et personnage central, la haine qu'elle a développée à l'égard de sa mère. Cette mère qui aura eu 3 enfants, 1 fille et 2 garçons, laisse clairement le sentiment à sa fille qu'elle n'a jamais voulue d'elle, qu'elle préfère ses garçons et qu'elle n'a pas d'avenir. Quoi qu'elle fasse, cette enfant qu'on voit grandir pour devenir adulte et s'émanciper d'une mère envahissante, a le droit au regard réprobateur de sa mère et aux humiliations. La scénariste arrive de belle façon à nous associer à la douleur de la fille, à partager et comprendre ses gestes et même pester devant tant d'injustice lorsque survient un événement prévisible de longue date. J'ai par contre trouvé la fin assez ratée et décevante. Le dessin est quant à lui agréable, bon choix de couleurs.

11/02/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Toutes les familles ont leurs secrets. Celle d'Agathe n'échappe pas à la règle. Mais ce secret, Agathe ne le découvrira que tardivement, trop tard pourrait-on dire, alors qu'elle écrit des lettres à sa mère morte depuis longtemps. Nathalie Ferlut utilise ce thème -qui pourrait être décliné à volonté- avec assez d'intelligence, embarquant le lecteur dans une direction particulière, avant d'insinuer le doute en lui, pour ensuite dévoiler ce secret de famille à la fois douloureux et inévitable. Peut-être que cela manque d'un peu de virtuosité pour être vraiment prenant, mais la lecture ne fut pas désagréable, même si j'ai eu un peu de mal avec le dessin de l'auteure. Il me semble manquer de maturité, même s'il évolue au fil du récit, ainsi que la technique employée. Au final, "Lettres d'Agathe" est une BD intéressante, qui propose une déclinaison du secret de famille assez finement traité pour être distrayant, ou même faire un peu réfléchir...

11/02/2009 (modifier)