Elle ne pleure pas, elle chante

Note: 3.47/5
(3.47/5 pour 17 avis)

Adapté du roman d'Amélie Sarn Vengeance ultime et libératoire d'une fille qui doit réapprendre à vivre... suite au viol que son père lui a imposé dès sa petite enfance.


Adaptations de romans en BD Corbeyran Douleurs intimes Maltraitance infantile Mirages Violences faites aux femmes

Apprenant l'accident de son père, Laura ne peut réprimer sa joie. Au chevet d'un homme qu'elle a volontairement ignoré durant tant d'années, Laura dit à son père comateux ce qu'elle n'a jamais pu, sans rien lui épargner de la haine mêlée d'amour qu'elle nourrit à son égard. Vengeance ultime et libératoire d'une fille qui doit réapprendre à vivre... suite au viol que son père lui a imposé dès sa petite enfance. Texte: Editions Delcourt

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 2004
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Elle ne pleure pas, elle chante © Delcourt 2004
Les notes
Note: 3.47/5
(3.47/5 pour 17 avis)
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22/11/2004 | Pierig
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L'avatar du posteur Noirdésir

Sur un sujet douloureux (l’inceste), l’intrigue – adaptée d’un roman que je ne connais pas – parvient à nous captiver sans jouer sur le pathos. Au contraire, c’est dans le « calme » que nous sommes informés de ce drame, qui a frappé Laura, l’héroïne et narratrice lorsqu’elle était enfant, et que son père la violait presque tous les soirs. Le père, suite à un accident, se retrouve à l’hôpital dans le coma, et c’est l’occasion choisie par sa fille pour lui dire tout ce qu’elle n’a pas pu lui dire à l’époque des viols et après, tout ce que son comportement lui a enlevé, comment il a influé sur sa vie entière. J’ai été étonné par l’évolution des propos de Laura, qui souhaite tout d’abord la mort de son père, puis accepte le coma pour avoir l’opportunité de lui « parler », pour enfin sembler presque apaisée et proche d’une sorte de pardon (même si cela n’est pas si clair). En tout cas c’est un récit intéressant. Le dessin est simple et lisible, mais le trait très gras, avec des visages presque effacés n’est pas ma tasse de thé.

24/12/2023 (modifier)
Par yOyO
Note: 3/5

Novembre 2004, j'avais 18 ans et je découvrais Corbeyran à travers Asphodèle et Le Territoire. Je découvrais à ce moment là les BD grand public ado-adute et je m'apercevais qu'il existait autre chose que "Tintin" ou Astérix. A ce moment, je regardais les parutions et je n'avais pas du tout d'attrait pour "Elle ne pleure pas, elle chante" ... la couverture, les dessins ni le sujet ne m'interpellaient ... C'est suite à la rencontre de Thierry Murat lors d'un festival en octobre 2016 que je me lance dans cette histoire. Je ne regrette pas d'avoir acheté cette BD ni d'avoir mis autant de temps à la lire. Un certain recul et maturité sont nécessaire pour en apprécier le contenu. Corbeyran sait très bien écrire, le sujet est grave et est traité avec justesse afin de faire passer les sentiments de l'héroïne face à la haine ressentie envers son père. La psychologie est très travaillée, l'intime est très bien retranscrit. Le dessin accompagne bien cette histoire, même si je reconnais avoir eu du mal à y rentrer, mais ça laisse le soin d'accompagner le texte sans une surcharge de décor inutile. Achat conseillé.

22/01/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai apprécié la sincérité du message. Le sujet est grave et la manière dont les auteurs nous présentent les faits et émotions ressenties, au travers du narratif très présent du personnage central, est à la fois sensible et franc. Le fait qu’il s’agisse d’une histoire véridique ne fait qu’accentuer l’empathie ressentie. Le dessin est assez quelconque mais convient bien pour ce type de récit. Il laisse la place nécessaire à l’émotion et permet au lecteur de se centrer avant toutes choses sur les faits et sentiments (sans s’égarer sur des décors soignés ou, a contrario, de traviole). Le travail livré est propre et net mais sans fioritures. Un bon livre, donc sur ce sujet délicat qu’est l’inceste et dans lequel le personnage central n’hésite pas à exposer certains sentiments confus (la haine et le mépris laissent parfois la place à une certaine volonté de comprendre, sans pardonner (il m’aimait et ne pouvait résister), lorsque ne pointe pas un sentiment de culpabilité (est-ce moi qui ai provoqué ce sentiment ?), tous passages obligés pour réussir à tourner la page). J’ai aimé le fait que ce cheminement se fasse grâce au coma du père, qui permet à sa fille de s’exprimer sans retenue, de lui cracher à la figure ses quatre vérités et, se faisant, de trouver en elle les bonnes raisons pour tourner la page. A lire si le sujet vous attire. A faire lire à l’école si l’on veut développer un débat sur le thème.

06/02/2015 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 3/5
L'avatar du posteur DamBDfan

Un récit poignant sur un sujet difficile : l’inceste. La BD est l’adaptation du roman d’Amélie Sarn et c’est assez bien repris de la part de Corbeyran. Celui-ci décrit avec justesse et sans fioritures ce drame dont on ne peut être insensible, c’est évident. Le dessin assez neutre fait penser à de la sérigraphie et convient bien à l’esprit froid et peu joyeux de l’histoire. J’ai bien aimé la dernière case très astucieuse et intelligente de la part du dessinateur où l’on peut apercevoir un petit point blanc (une lueur d’espoir) dans l’œil de Laura (la victime) alors que d’habitude les yeux sont dessinés/représentés par de simples points noirs avec peu d’expressions. Respect.

16/07/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Adaptation d'un roman qui semble parler d'un fait vécu. Contrairement aux autres, je n'ai pas été très touché par l'histoire. Je veux dire, je sais ce que le père a fait est mal et je ne peux pas deviner à quel point la pauvre femme a du se sentir mal, mais je suis resté indifférent tout le long de ma lecture. Je crois que ça peut s'expliquer à cause de deux choses. La première est que je n'aime pas le dessin et cela a fait en sorte que je ne rentre pas dans l'histoire. La deuxième et sans doute la raison principale c'est que ce n'est pas l'auteure qui raconte son drame, mais un scénariste qui adapte ce drame et en plus dans un format différent du 'témoignage' original. Cela m'a donc moins touché car ce n'est pas le personnage qui a vécu ce drame qui raconte et cela peut faire toute la différence.

27/04/2012 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J'aime quand la bd ne traite pas que de choses légères et futiles. Cependant, encore faut-il que cela soit réussi ! Or, cet exercice est rendu beaucoup plus difficile justement à cause de la gravité du sujet. En l'espèce, c'est époustouflant de réussite. Là où Pourquoi j'ai tué Pierre a quelque peu échoué, "elle ne pleure pas , elle chante" réussit son pari. L'oeuvre est bien entendu bouleversante de sincérité et de justesse. Elle prend véritablement aux tripes. Ce récit est vécu comme un soulagement et non comme une rancune tenace. Derrière un titre tout en douceur, se cache une réalité moins reluisante. L'amour peut être destructeur et criminel. On ressort quand même de cette lecture avec un sentiment d'espoir pour l'héroïne qui n'est autre que l'écrivain du roman qui signe la préface. Une des meilleures bd intimistes que j'ai pu lire ces dernières années.

19/07/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Une histoire touchante, c'est la première idée qui me vient à l'esprit après avoir refermé ce one shot. Une histoire touchante, qui traite de l'inceste, et du purgatoire qui en découle. Comme l'ont relevé mes camarades, Pourquoi j'ai tué Pierre est passé depuis, et il a tout emporté, jusqu'au souvenir de cet album, qui porte sur le même thème. Nous sommes amnésiques, mais l'histoire de Laura est touchante. Touchante parce que triste, parce que pas si rare qu'on aimerait qu'elle soit, parce qu'elle est bien racontée. Les mots d'Amélie Sarn, choisis avec soin, relayés par Eric Corbeyran, sont autant de coups de poing, de coups au coeur. Ce qui me semble en gros décalage avec l'histoire est l'illustration graphique. Les personnages en sont déshumanisés, désincarnés, on a l'impression de voir une famille de fantômes. C'est peut-être ce qu'ils sont, au final, mais cette perte d'expression ne rend quand même pas service à l'histoire de Laura... Amélie a poussé un cri dans son roman, mais ce cri est silencieux, il est impuissant. Je mets un petit 3,5/5, eu égard à l'histoire elle-même.

07/11/2008 (modifier)

Après Pourquoi j'ai tué Pierre, voilà encore un album que j’ai du mal à cerner. Evidemment pour les mêmes raisons. Le titre, très beau, dit avec justesse la relation perverse que le père de la narratrice a eu avec elle tout au long de son enfance et jusqu’à l’adolescence. Et, à l’instar de ce titre, le texte est fort, et il interpelle forcément. Froid, pudique, presque clinique dans la narration, avec peu de mots mais des mots choisis, il raconte cette histoire. Il est même, dans les dernières pages, assez déroutant, presque un peu dérangeant. Et pour moi, c’est loin d’être un point négatif, il est toujours bon d’être bousculé dans ses certitudes. Mais là où le bât blesse c’est à mon avis au niveau du traitement graphique. Je n’aime pas du tout ces traits épais qui esquissent tout juste les contours des visages, et les vident de toute expression, ni ces couleurs, un peu improbables. Le problème vient sans doute de la difficulté intrinsèque de la démarche : comment accompagner un texte aussi fort, comment plaquer un regard subjectif extérieur juste, sur un témoignage bien réel, un vécu intime douloureux, sans le trahir ? Je ne reproche pas au dessin une trop grande pudeur -les mots sont déjà assez explicites- mais un manque d’engagement. Je le trouve trop neutre, comme s’il s’agissait d’une brochure sur la prévention de la maltraitance à l’égard des enfants. Résultat, je n’ai quasiment ressenti aucune émotion, comme si ce dessin venait atténuer l’intensité du propos, j’ai même à plusieurs reprises perdu le fil de ma lecture. C’est dire.

05/10/2007 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

Cet album est passé assez inaperçu à sa sortie qui date déjà de 2004, du moins je ne me souviens pas qu'il y ait eu un peu de buzz comme avec Pourquoi j'ai tué Pierre par exemple. Je cite cet ouvrage car il est de la même collection et surtout leurs sujets sont assez proches. Tout deux constituent une sorte de témoignages de drames de l'enfance, exutoires d'un mal refoulé pendant des années. Le texte est clairement le point fort ici, je ne connais pas le roman d'Amélie Sarn, mais Corbeyran a fait un bon travail dans ses choix. Le ton est froid, la jeune femme narratrice de son passé semble assez détachée. Je n'avais pas lu de résumé et je ne connaissais pas la teneur du propos mais on le sent rapidement venir, dès les premières pages en fait où l'accident entraînant le coma du père procure un grand plaisir à sa fille. Cela intrigue. Ce n'est pas un album qui fera sourire une seule fois. Malgré les faits évoqués, la lecture ne m'a pas non plus bouleversé. Peut-être parce que je suis un homme, que je n'ai pas d'enfants, un peu loin de m'identifier à la réalité de la narratrice. Je ne suis pas fan du trait gras du dessinateur, mais la conception des planches est intéressante. Une bonne lecture, un très bon roman graphique

15/08/2007 (modifier)
L'avatar du posteur carottebio

Sujet douloureux, dessin moderne, narration généralement en voie off... et pourtant c'est réussi. Le dessin est gras avec des couleurs franches, mates, sans teintes. Et pourtant l'ensemble reste homogène et colle bien à l'histoire et son rythme lent. J'ai surtout été impressionné par la construction de la narration. C'est original, sensible, prenant... Donc à lire, mais pour un publique averti.

25/02/2007 (modifier)