Jacquot le Mousse

Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)

Personnage né avec le journal Pilote, Jacquot le Mousse ne vivra que 30 pages. Vents d'Ouest propose de redécouvrir ce personnage méconnu dans son 4e volume des Archives Goscinny. Ce tome contient également quelques histoires courtes parues dans Pilote, ainsi que l'intégralité des récits de Tromblon et Bottaclou.


Christian Godard Goscinny Pilote

Sur le S.S. Bouchon, l'ambiance n'est pas au beau fixe : le capitaine et le bosco ne cessent de se disputer, sous les yeux amusés du mousse Jacquot. Ils doivent toutefois mettre leurs dissensions de côté lorsqu'un client leur demande de transporter des caisses d'orange jusqu'à un petit pays d'Amérique du Sud. Seulement, les caisses ne transportent pas que des oranges, et les marins du S.S. Bouchon vont l'apprendre à leurs dépens dans une épopée rocambolesque et grotesque à travers les mers et les révolutions sud-américaines...

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Mai 2000
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Jacquot le Mousse © Vents d'Ouest 2000
Les notes
Note: 2.75/5
(2.75/5 pour 4 avis)
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07/05/2020 | Josq
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L'avatar du posteur Agecanonix

A l'occasion du thème Goscinny du jour (45 ans de sa mort), j'ai eu envie de me replonger dans cet album des Archives Goscinny pour relire une petite bande très sympathique que j'avais lue il y a longtemps et que étrangement, je n'avais pas avisée. Je ne vais pas reparler de Tromblon et Bottaclou qui fait déja l'objet d'une fiche et que j'ai avisée, mais bien plutôt de cette courte bande humoristique ayant pour héros ce petit mousse facétieux à bord d'un étrange navire : "Jacquot le mousse". Jacquot et Astérix ont fait leur première apparition le même jour en ce 29 octobre 1959 dans le premier numéro du journal Pilote, Jacquot fait donc partie de la fournée inaugurale du journal avec Astérix, Tanguy et Laverdure, Barbe-Rouge et Jacques Le Gall. Tandis que ses grands frères connaitront le succès, Jacquot lui, ne tiendra pas la distance et ne durera que 30 planches, disparaissant au numéro 30 de mai 1960. Publiée en format demi-page et en bi-chromie, la bande était vraisemblablement destinée à un autre journal car Goscinny à cette époque écrivait beaucoup pour d'autres publications, il a donc dû resortir cette série d'un de ses tiroirs à la faveur du lancement de Pilote. Le dessin de Godard est déja d'un excellent niveau, il avait déja bien assis son style graphique au trait vif et nerveux, avec des trognes pittoresques dans sa série Tim et Anthime créée en 1957 et qu'on retrouvera plus tard dans le journal Tintin ; son trait bien stabilisé se retrouvera en 1963 dans la création de Norbert et Kari dans ce même journal Pilote. Le ton est tout à fait bon enfant, d'un humour très enfantin et joyeux, typique de Goscinny à cette époque, ça ne va pas chercher loin mais c'est amusant et j'aime revoir ces petites bandes oubliées de temps en temps qui me rappellent de doux souvenirs et qui permettent de voir la bande dessinée telle qu'elle était avant ; certaines Bd humoristiques d'aujourd'hui ne me plaisent pas ou me laissent sceptique, aussi se replonger dans ces bandes jeunesse des années 60 est pour moi un formidable bain de jouvence, c'est très bénéfique pour mon moral. A noter que la bande a pu s'inspirer de "Cap'tain Vir-de-Bord", une bande humoristique d'Eugène Gire née en 1958 et publiée uniquement en petits formats de l'éditeur Aventures et Voyages, dans les pockets Brik et Akim color ; elle faisait évoluer un vieux loup de mer à bord de la Belle Luronne où l'on trouvait un jeune mousse, Mousse-Tic et son perroquet Kilikolo. Cette Bd est aujourd'hui hélas bien oubliée et n'a jamais fait l'objet d'une édition en albums, est-ce que ça a donné des idées à Goscinny ? on ne le saura jamais. De même que le regret d'avoir abandonné "Jacquot le mousse" a peut-être aussi incité Goscinny à accueillir plus tard Mouminoux dans les pages de Pilote avec Goutatou et Dorochaux qui présente quelques similitudes.

05/11/2022 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Si le nom de Goscinny n'était pas associé à cette série, il est fort probable qu'elle serait perdue et oubliée. 30 planches dessinées par Godard qui font pourtant partie de l'histoire de la BD franco-belge puisque la série a participé à la sortie du journal Pilote. Cette série d'humour a bien joué son rôle de remplissage mais n'a pas pu tenir la route très longtemps tellement les perspectives offertes étaient maigres. Pour rester dans le même registre maritime, on est loin de Jehan Pistolet produit par Goscinny quelques années avant et qui annonçait déjà l'humour d'Astérix. Dans Jacquot je trouve peu d'humour dans le texte, une galerie de personnages centrée sur le duel capitaine-bosco qui tourne vite en rond. Jacquot a beau être débrouillard sa qualité de mousse ne lui permet pas des initiatives propre à donner de la vigueur à cette série. Le dessin humoristique de Godard s'en tire plutôt bien et sauve la série. A titre de documentaire sur l'histoire de la BD

06/04/2022 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Une œuvre mineure dans la bibliographie de Goscinny et Godard, mais cela a un certain charme. C'est expliqué dans l'album que c'était un vieux projet de Goscinny lorsqu'il l'a proposé à Godard pour Pilote et cela se voit juste au fait qu'il y a le même nombre de pages (30) que les histoires humoristiques qui paraissaient dans Tintin à la même époque. On retrouve le même niveau que la plupart des séries scénarisées par Goscinny dans ce journal (Spaghetti, Strapontin, etc) à savoir un humour un peu plus enfantin que dans les meilleurs Astérix et Lucky Luke. Ça se laisse lire quoiqu'il y a juste la partie lorsque le bateau arrive à destination et que l'équipage se retrouve confronté au révolutionnaire qui m'a fait rire, le reste m'a juste fait sourire avec quelques gags et bons mots un peu convenus par moment. Le dessin de Godard est bon même s'il va améliorer son style par la suite. Donc voilà, pas un truc inoubliable, mais à lire si on est un gros fan des auteurs.

07/08/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Pour tout nostalgique des années Pilote, Jacquot le Mousse a une signification toute particulière : en effet, cette histoire est née avec le grand magazine et a accompagné ses 30 premiers numéros. Goscinny et Godard avaient déjà un peu collaboré sur des strips de Fifi pour Paris-flirt, pour différents strips publicitaires ou pour la bande dessinée Pipsi dans Vaillant. En outre, Goscinny et Uderzo avaient également repris une série intitulée Benjamin et Benjamine, créée quelques années auparavant par Godard, peut-être même sans savoir que c'est à lui que cette série devait sa naissance. De son propre aveu, jamais Godard n'osera le leur dire, en tous cas. Jacquot le Mousse, donc, c'est le début d'un âge d'or, le début de l'ère Pilote, et rien que pour ça, j'y suis attaché, même si tout n'est pas encore parfait. Le scénario est très bon, et on retrouve le goût de Goscinny pour les hilarants jeux de passe-passe (ici, des caisses d'armes troquées contre des caisses d'orange). Les personnages sont assez marqués, hormis Jacquot, le personnage principal, jeune premier transparent dans la lignée d'un Luc Junior ou d'un Benjamin. Mais sinon, on retrouve des caractères hauts en couleur : le capitaine de navire tyrannique, son second paresseux et incapable, son cuisinier qui attrape le mal de mer dès qu'on lui parle de nourriture, etc... Une galerie de stéréotypes typiquement goscinnyen. Evidemment, on est encore loin des oeuvres majeures de l'auteur, mais son humour est déjà bien rôdé. Si certains gags sont assez conventionnels, d'autres sont véritablement hilarants, notamment tous les quiproquos concernant le contenu de la marchandise transportée par les marins, persuadés de transporter des oranges, pour des révolutionnaires, persuadés d'y trouver des armes. Evidemment, en cours de route, tout ne se passe pas comme prévu pour le chargement du navire... Du côté du dessin, le trait de Godard est très affermi, proche de ce qu'il fera par la suite avec Norbert et Kari ou Martin Milan. On trouve déjà son talent de caricaturiste né allié à un style un peu cartoonesque mais pas trop, typique du style "gros nez" de ces années-là. Ainsi, cette simple histoire de trente pages est déjà très révélatrice d'un style de BD humoristique dans laquelle Goscinny était en train de passer maître. Excellent terrain de jeu pour son auteur comme pour son dessinateur, Jacquot le Mousse a l'intérêt de nous montrer deux artistes en pleine affirmation de leur talent et de leur génie, anticipant par certains moments les grandes oeuvres que chacun d'entre eux allaient nous offrir par la suite. A noter que l'album des Archives Goscinny contenant Jacquot le Mousse est complété par un dossier documentaire intéressant, quoique très proche de ceux qu'on pourra trouver dans les albums des éditions Albert René type Benjamin et Benjamine, et de quelques doubles pages inédites de Goscinny, dans le plus pur style des "Dingodossiers" et Godard parues dans Pilote. On y trouve également tous les récits de la série Tromblon et Bottaclou, mais ça, c'est une autre histoire... dont je parlerai dans un autre avis !

07/05/2020 (MAJ le 07/05/2020) (modifier)