Tim et Anthime

Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)

Publié initialement dans la revue IMA puis dans Tintin, Tim et Anthime sont de jeunes amis qui n'ont pas peur de l'aventure.


Albums jeunesse : 10 à 13 ans Christian Godard Journal Tintin Péchés de jeunesse

Tim, c'est le grand brun courageux au physique avantageux. Anthime, c'est son ami roux, petit et corpulent, mais pas moins courageux. Ensemble, ils vivent de petites aventures autour du village où l'un d'eux a hérité d'une demeure un peu délabrée.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 01 Janvier 1983
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Tim et Anthime © Bedescope 1983
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 4 avis)
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24/06/2006 | Ro
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Par Josq
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
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Ayant maintenant réussi à lire toutes les histoires de Tim et Anthime, y compris les non publiées (une trentaine de planches seulement sur 200 ont été publiées en album !), j'actualise ma critique, en proposant notamment, après ma critique générale de la série, de courts avis sur chacune des histoires, ce qui permet d'avoir une vision plus globale de cette excellente série de jeunesse d'un très grand auteur. Toutes ces histoires sont d'abord parues dans la revue IMA, l'ami des jeunes, et deux d'entre elles (La Secte de l'hippocampe et Chauve qui peut) ont été reprises postérieurement dans le journal Tintin. Les deux seules histoires ayant eu droit à une parution en album sont La Secte de l'hippocampe et Poison à foison. Elles donnent un bon aperçu de la série globale et de son excellent potentiel, mais l'aperçu n'est pas tout-à-fait complet (forcément). Critique générale : Note globale : 3,5/5 Tim et Anthime est une série intéressante, car il s'agit du Godard des tout débuts, presque inconnu aujourd'hui, qui n'est pas sans évoquer Les Missions de l'Agent secret É-1.000, qu'il dessinera quelques années plus tard. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est qu'on y voit (mieux que dans d'autres séries comme "Titi Volcan", par exemple) comment l'auteur/dessinateur affirme et affine peu à peu son style, tant graphique que narratif, ainsi que son humour. Ici, on retrouve le goût de Godard pour l'aventure très classique, fortement influencée par un Franquin, Hergé ou Goscinny. L'ombre de ces trois auteurs s'étend sur les différentes histoires de Tim et Anthime, tout en permettant à Godard de s'émanciper quand il le faut de cette influence afin d'emprunter sa propre voie. Au niveau des personnages, on retrouve le duo masculin classique, à la Spirou et Fantasio, le héros et son pendant comique, dont l'alchimie fonctionne assez bien, même si Godard aurait sans doute pu leur donner plus de caractère. Notamment, Anthime évoque beaucoup de sidekicks de la BD, et tout particulièrement Pirlouit par certains aspects (un petit un peu rond, qui aime manger, et se révèle à la fois bricoleur et maladroit). Le duo n'a donc rien de très original, mais il fonctionne. Les trois dernières histoires parues voient un nouveau personnage leur être adjoint : il s'agit du garçon de pharmacie Eliacin. De son côté, on aura grand mal à ne pas faire le parallèle avec le comte de Champignac... (en moins savant) De Spirou et Fantasio, on retrouve également cette ambiance de village, si chère à la bande dessinée franco-belge des années 50-60, et c'est toujours un délice de s'y replonger. A partir du moment (2e histoire parue) où Tim et Anthime héritent d'un château proche d'un village, Godard se plaît à nous immiscer dans cette atmosphère villageoise en tous points savoureuse, même si, souvent, elle n'est pas assez développée. Quant au dessin, il est net, clair et précis, dans la lignée d'un Greg, même si Godard y élabore déjà son propre style, qui fera merveille dans Norbert et Kari ou Martin Milan. Très léger et plus épuré que ce que Godard fera par la suite, mais on sent déjà la naissance du trait caractéristique de Godard. En revanche, il pèche parfois par un certain manque d'ambition (quasiment aucune vue large sur le château de Verteboue, et même les plans de montagne dans Le Royaume des sans-visages sont trop étriqués pour ressente pleinement le côté vaste et épique de l'aventure). Bref, tous les ingrédients de la réussite sont déjà présents dans ce Godard en formation, qui n'a certes rien d'exceptionnel, mais porte en lui un vent de fraîcheur que l'on adore toujours sentir souffler sur nous. Critique histoire par histoire : Le Baigneur baladeur : 4/5 Tim est recruté pour devenir la doublure d'un acteur professionnel. Sur le village où a lieu le tournage, deux hommes mystérieux lui donnent une poupée, à laquelle beaucoup de gens semblent s'intéresser. Tim la donne à une petite fille, mais réalise juste après qu'elle cachait sans doute quelque chose de bien plus important. Avec son ami Anthime, ils partent donc à la recherche de l'objet perdu... mais ça ne va pas être une mince affaire ! Une histoire déjà menée de main de maître. Le trait de Godard est encore celui des débuts, très simple et épuré, avec des personnages qui manquent un peu de caractère, mais le scénario est jubilatoire. La course à la poupée donne lieu à des scènes très cocasses, proches de ce qu'un Goscinny pouvait faire à la même époque. Bref, un petit régal pour qui aime à renouer avec les codes de la BD des années 50. Le génie de Verteboue: 3,5/5 Tim hérite d'un lointain oncle un château en ruines. Il s'y rend, mais découvre que le terrain est le théâtre d'une ancienne légende prétendant qu'un génie hante les terres. Tim et Anthime décident de faire face à l'entité, quelle qu'elle soit. Cette fois, c'est plutôt Franquin qui semble avoir servi de modèle à cette histoire, tant on pourrait croire qu'il s'agit d'un épisode de Spirou et Fantasio, avec une légère touche Peyo (type Johan et Pirlouit). Le récit est sympathique, quoique plus balisé que le précédent. La surprise n'est pas trop de la partie, mais la narration est fluide, dynamique et ponctué de gags amusants. Rien d'extraordinaire, mais l'épisode est important puisqu'il ancre ses personnages dans le lieu où on les retrouvera dans le reste de la saga. Le Royaume des sans-visages : 3/5 Tim et Anthime retrouvent un ancien ami alpiniste, qui va partir gravir une montagne dont le sommet n'a jamais été vaincu. Les deux amis décident de partir avec lui. Mais ce qu'ils vont trouver en haut de la montagne ne correspondra pas tout-à-fait à leurs attentes. Malgré son titre prometteur, cet épisode est sans doute un des plus faibles de la saga, et c'est d'autant plus dommage qu'il est le seul où l'on voit nos héros partir à l'étranger, et vivre une aventure au ton plus épique que les autres (le côté "récit de montagne" offre une plus grand incursion du grand spectacle). L'humour y est plus discret et le scénario est trop attendu : le mystère créé autour de ces sans-visages est trop court. On devine l'explication tout de suite et elle arrive quelques pages après leur découverte. Dommage, un peu plus développé, ça aurait pu donner une excellente aventure. En l'état, ça reste très plaisant malgré tout. La Secte de l'hippocampe : 3,5/5 Tim et Anthime découvrent au fond de leur grenier un étrange insigne représentant un hippocampe. Ce dernier leur ouvre sans qu'ils le cherchent les portes d'une secte, qu'ils vont essayer de démanteler. Mais le chef de la secte est bien décidé à ne pas se laisser faire... Un récit encore bien mené où l'on retrouve encore l'influence Franquin, avec son ambiance villageoise, son château et ses deux détectives amateurs qui enquêtent, poursuivent et se battent sans relâche. Simple, maîtrisé, efficace. Chauve qui peut : 4/5 Tim et Anthime sont accusés du cambriolage d'une bijouterie voisine. Arrêtés par la police, les deux amis réussissent à s'évader et décident de mener leur enquête pour trouver les vrais coupables. Poursuivis aussi bien par la police que par les bandits, l'enquête ne va pas être de tout repos... Godard a trouvé son rythme de croisière et nous offre un récit bref où il montre qu'il maîtrise désormais toutes les possibilités offertes par le média bande dessinée. Sa narration est simple et terriblement efficace, légitimant tous les actes des personnages et ne reculant pas devant des fausses pistes intelligemment glissées dans le récit. L'auteur développe également une excellente science du cadrage, notamment avec cette manière de mettre en scène la voiture des bandits en arrière-plan ici et là, créant une atmosphère paranoïaque franchement réussie. Poison à foison : 4/5 Eliacin, préparateur de la pharmacie du village, est un éternel distrait. Quand il doit préparer un remède pour Anthime et de la mort aux rats pour un agriculteur voisin, il mélange les paquets par erreur. Catastrophé, Tim essaye d'aller prévenir Anthime de toute urgence, mais il n'avait pas compté sur le fait qu'une bande de sinistres bandits au motif mystérieux allait aussi être de la partie... Sûrement la meilleure histoire de Tim et Anthime ! A la manière du meilleur Goscinny, Godard s'amuse à multiplier les situations cocasses et les retournements surprenants, tout en jouant avec ses MacGuffin de la plus drôle des manières. Une histoire tout-à-fait déjantée qui illustre au mieux la folie dont l'auteur est capable. Schprountz égal Schwmurtz : 3/5 Ayant sauvé un homme de la noyade, Eliacin se voit offrir un système permettant la création de diamants artificiels. Lorsqu'il décide d'en faire profiter un joaillier, ce dernier découvre qu'il s'agit d'une escroquerie. Eliacin étant accusé à tort, Tim et Anthime vont devoir tout faire pour libérer leur ami de prison. Un scénario relativement efficace, mais également très conventionnel. On devine vite où le récit va aller, et la surprise n'est jamais au rendez-vous. Néanmoins, l'histoire fonctionne à peu près, les quelques gags sont réussis, mais l'ensemble manque un peu de saveur. Ça carbure dur : 3/5 Eliacin vient de mettre au point un carburant d'une puissance phénoménale ! Mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'il a complété ce carburant dans son sommeil, lors d'une crise de somnambulisme : aussi, quand le gouvernement lui demander de refaire la recette de son carburant, il en est bien incapable... Le personnage d'Eliacin ayant été placé au centre de l'intrigue, on pourrait craindre que Tim et Anthime ne disparaisse, mais heureusement, il n'en est rien et seront les gardiens de ce carburant miraculeux face aux espions que la trouvaille intéresse. On retrouve une dernière fois l'esprit Franquin dans cette histoire, à un point qui pourrait d'ailleurs en redevenir presque gênant, puisqu'en plus de Tim et Anthime qui évoquent Spirou et Fantasio, Eliacin, lui, évoque de plus en plus un certain comte de Champignac, envers lequel les villageois éprouvent la même colère. Heureusement, Godard sait ne pas marcher sur les plates-bandes de ses collègues, et on ne sombre jamais dans le plagiat. Néanmoins, l'histoire est classique et si l'humour fonctionne encore une fois, elle manque un peu de la folie qui a caractérisé les meilleurs épisodes de cette saga.

25/02/2019 (MAJ le 03/11/2020) (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 Je n'ai lu que le premier tome et donc je n'ai que deux récits pour juger cette série qui semble oubliée. C'est de l'aventure basique pour jeunes des années 50-60 où les héros sans grande personnalité se retrouvent par hasard dans des aventures et affrontent des méchants plus bêtes que méchants. En plus ces deux récits font une quinzaine de pages chacun donc l'auteur n'a pas le temps de développer un récit bien compliqué. La qualité m'a semblé inégale. Le premier récit commence bien, mais m'a rapidement ennuyé. J'aime bien le look du sorcier, mais au final il est plutôt pathétique comme méchant. Le second récit m'a plus amusé et j'ai souvent souris aux quiproquos. Le dessin de Godard est pas mal, mais il était au stade de jeune dessinateur qui est influencé par d'autres auteurs et il n'aura son style plus personnel que plus tard. Bref, une oeuvre de jeunesse à lire si on est fan de l'auteur et de vieilles BD.

12/03/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

C'est l'une des premières créations de Godard en 1957, qu'il reprend dans le journal Tintin en 1966 ; il y met en vedette un duo de policiers amateurs qui peut faire penser un peu à Tif et Tondu à première vue, mais l'aspect humoristique est ici plus accentué. Godard fait preuve d'un trait séduisant déja bien affirmé, dans le style de Greg, et met en place des ressorts comiques qu'il développera ensuite dans Norbert et Kari, bande à succès qui réutilise le schéma du duo complémentaire, mais cette bande au demeurant sympathique et à l'humour gentillet n'aura pas le succès escompté dans Tintin, ce qui incite Godard à créer un autre héros au succès plus durable : Martin Milan. "Tim et Anthime" reste un essai non transformé par manque de succès, une curiosité agréable à lire, à condition de trouver cet unique album, assez rare en occase.

14/08/2013 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Paru dans les années 60 en magazine, cette BD se rapproche des archétypes de la BD d'aventure jeunesse de l'époque. Godard y fait preuve d'un dessin pas mauvais, au trait à mi-chemin entre les styles Franquin et Greg tout en étant plus raide et moins maîtrisé. Les couleurs sont également typiques de l'époque. Bref, en lisant cette BD, on a l'impression de lire des pages du journal Tintin ou l'Intrépide. Le scénario des deux histoires que contient cet album ("la Secte de l'Hippocampe" suivi de "Poison à foison", "Chauve qui peut" n'ayant jamais été édité en album) est très basique. Nos deux héros, le grand beau fort et courageux et son compagnon plus rigolo, se retrouvent à chaque fois embarqués par hasard dans une intrigue légèrement criminelle sans jamais représenter vraiment de danger. C'est de l'aventure campagnarde, avec une secte villageoise de "sorciers" ou un gangster en cavale. Rien d'autre que du divertissement, avec un humour un peu trop diffus qui n'attire que quelques sourires par-ci par-là. Bref, c'est une série qui ne marquera pas son lecteur ni par son originalité ni par sa réussite, mais qui reste très correcte. A lire par curiosité, pour voir le type de récits d'aventures que pouvait imaginer Godard avant de devenir le génial scénariste de Le Vagabond des Limbes.

24/06/2006 (modifier)