J'écris cet avis parce que je ne suis pas du tout d'accord avec l'avis précédent :
Non seulement le graphisme de Moebius est extraordinaire mais l'histoire en elle-même donne le vertige.
Je suis pourtant d'accord avec le fait qu'elle se lit vite, mais c'est du super-concentré ! A découvrir.
Ce manga est tout à fait particulier. L'auteur nous décline sa vision du bouddhisme à travers le parcours initiatique d'un homme : Ikkyu. Celui-ci est, paraît-il, encore vénéré, de nos jours, au Japon.
Hisashi Sakaguchi nous dévoile donc une facette peu connue du Japon médiéval. Dans une période assez sombre qui est régulièrement le théâtre de guerres, de catastrophes naturelles et d'épidémies, l'auteur nous raconte la vie de cet homme plutôt singulier qui, dès son plus jeune âge, consacra sa vie à Bouddha.
A travers les nombreuses pages de ce manga (1200 pages), nous découvrons son parcours fascinant. Toute sa vie, il se battra contre cette vision du bouddhisme où les prêtres s'isolent volontairement dans leurs temples somptueux, ignorant ainsi la pauvreté du peuple. Grâce à son idéologie, Ikkyu sera parfois considéré comme un demi-dieu par le peuple et comme un renégat pour ses confrères. Etant donné l'aspect social de l'époque c'est assez compréhensif.
Le ton est très efficace et l'humour y est très présent. Pourtant, il faut avouer que certains passages sont assez confus . Par exemple, les scènes où l'on voit les différents chefs historiques. Ceux-ci sont représentés avec des masques théâtraux. Je vous avoue que cela m'a assez déconcerté mais je suppose qu'une connaissance pointue de la culture japonaise est nécessaire pour pouvoir faire une relation cohérente avec l'idée de base du récit. Malgré cela , j'ai beaucoup apprécié cette histoire et ce anti-héros est vraiment très attachant.
Le dessin de Sakaguchi est très agréable. Ce qui m'a frappé c'est que l'auteur développe deux styles totalement différents. Le premier nous montre un trait adulte qu'il utilise pour représenter les chef religieux, l'empereur et certaines scènes dramatiques. L'autre technique est plus caricaturale . Celle-ci est employée pour les scènes humoristiques. Ce mélange subtile nous donne un résultat très convaincant.
Il est clair qu'après avoir lu ce manga, on a vraiment l'impression d'avoir enrichi notre vocabulaire ainsi que notre connaissance de ce pays. C'est avec beaucoup de plaisir que l'on partage toutes les étapes de la vie d'Ikkyu. Ici, tous les ingrédients sont réunis pour faire une série de qualité et c'est réussi.
Il est évident que je conseille l'achat de cette saga.
C'est à savourer sans modération !
Je n'ai pas fait l'armée, je n'ai jamais tiré à balles réelles, je ne me suis jamais traîné dans la boue pour "faire plaisir" à un bourrin à galons, je découvre donc avec effarement et horreur ce qu'a vécu Manu Larcenet.
Je ne sais pas ce qui est le plus marquant dans cet album, entre ce qui est raconté directement sur cette section diciplinaire, et le ressenti désespéré de Manu Larcenet.
Dans tous les cas, je reste admiratif devant Larcenet qui sait se livrer avec sincérité, sans larmoyer malgré la situation.
Un album très fort en émotions.
Voilà une série que je ne découvre que maintenant, en lisant les 3 premiers tomes d'une traite.
Le dessin de Marini y est superbe. Je le trouve bien plus fin et joli que dans Rapaces et sans les quelques petits défauts de perspective ou autres que j'avais notés dans L'Etoile du Désert. Bref, moi qui avais jusqu'ici quelques petites réticences à apprécier le dessin de Marini, je suis ici tout à fait séduit.
Bon, ok, les personnages persistent à être de superbes hommes beaux, virils et musclés ou des femmes toutes plus canons les unes que les autres, chose qui m'agaçait énormément dans Rapaces, mais ici ça ne m'a pas énervé plus que ça.
Et c'est surtout grâce au scénario de Desberg qu'une fois de plus je trouve très bon. C'est de l'aventure, des combats de cape et d'épées, mais ça se lit extrêmement bien et surtout cela forme une histoire suffisamment profonde pour ne pas y voir un pretexte à l'action ou à l'exhibition à la manière de Rapaces qui m'avait déplu pour ça. Le décor et l'intrigue sont assez originaux et vraiment intéressants à suivre.
D'accord, le héros est, un peu facilement, considéré comme un vrai dieu vivant : il est beau, fort, tombeur de toutes les femmes, absolument imbattable à l'épée, tellement érudit que le Vatican est obligé de faire appel à lui en matière d'histoire de la Chrétienté, etc... (et en plus il a un père célèbre ! ;) ). Le Héros avec un grand H, quoi. De même, c'est de l'aventure assez irréaliste, un peu du grand spectacle quoi : le héros cabriole au dessus des méchants, saute du haut d'un batiment de plusieurs étages sans même en sentir une moindre gêne, et bien sûr le héros s'en sort toujours même quand il est empoisonné et doit mourir dans les 3 minutes qui suivent. Mais bon, c'est le genre d'aventure-spectacle plaisante que l'on suit sans se formaliser de ces écarts par rapport au réalisme : à quoi sert le réalisme dans une histoire destinée à captiver le lecteur ?
Alors oui, le dessin superbe et l'histoire très plaisante et assez intelligente m'ont captivé et j'ai lu cette série avec grand plaisir. Un bon moment de détente.
Au départ, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un énième manga sur le karaté, style dragon ball en un peu plus évolué. He bien pas du tout! Certes, il y a beaucoup de scènes de combats, mais l'esprit est tout à fait différent des séries susnommées. Ici les combats ne sont pas épiques et irréalistes (enfin un peu enjolivés quand même), ils sont le seul moyen de survie de Kyo, dont la devise est d'ailleurs "je ne vais pas me laisser tuer dans un endroit pareil". Car il entretient un lien ambigu avec la violence, tour à tour victime et bourreau.
Et puis, au fur et à mesure que l'histoire avance (et malgré quelques longueurs), on voit poindre un but, une sorte de quête, un défi. Ryo semble vouloir abattre ce que représente l'adversaire qu'il s'est fixé: un art de combat perverti, vendu au plus offrant, symbole du pouvoir mediatico-économique. Tous les laissés pour compte qui l'entourent se reconnaissent d'ailleurs dans son combat.
D'un point de vue technique, pour ce que je connais du Karaté, c'est plutôt réaliste, avec des coups qui existent réellement et les termes techniques exacts. (Enfin je suis plus familier du judo, a priori).
Une agréable surprise.
Si je ne recommande pas l'achat, c'est juste que ce manga est, comme le conseille l'éditeur, réservé à un public averti. La violence, le sexe, la bestialité parfois sont assez choquants pour des jeunes consciences. Ou alors, dans une étagère plus confidencielle.
Note: avis valable pour les trois premiers tomes.
Certes ça fait un moment que je ne me suis pas replongé dans les fabuleuses aventures d'Alcibiade Didascaux. Mais pour avoir lu et relu les trois premiers tomes chez les Grecs et les Romains (au lieu de bosser au CDI de mon collège), étant très fan d'histoire et de mythologie, j'en garde un souvenir extrêmement clair et vraiment plaisant.
Certes, on n'est pas là face à de la très grande BD, mais le côté éducatif de cette série n'occulte aucunement le plaisir que j'avais à la lire. Le trait est plutôt marrant, à la manière d'un Edika, et les faits historiques, rigoureusement exacts, sont toujours présentés de façon drôle et non pompeuse.
Au final une série qui atteint son but à savoir enseigner en s'amusant et c'est déjà très bien.
Le dessin de Bilal a beau être un peu froid à mon goût, il me fascine toujours autant. C'est un virtuose du dessin, tout le monde le sait depuis longtemps. Mais on peut remarquer une grande évolution graphique entre ces deux albums, distants de cinq ans. "32 décembre" est plus épuré, moins torturé au niveau des couleurs, du trait même. Peut-être l'auteur aborde-t-il une nouvelle phase artistique ?
En tout état de cause, il prouve (encore une fois, après Nikopol, par exemple) qu'il a beaucoup de ressources, en tant que scénariste, puisant il est vrai dans ses racines serbes pour nourrir nombre de ses récits. Dans un cadre anticipatif, il sait livrer des récits complexes à tiroirs, jouant avec les apparences et jonglant avec les cultures et les références.
Mais il y a un point qui me gêne dans son style narratif : les personnages me semblent prédestinés, promis à leur destinée, sans pouvoir réellement influer dessus.
C'est un sentiment diffus, comme souvent avec Bilal, on a du mal à s'exprimer, à dire pourquoi on aime ou pas. Mais là, j'ai quand même bien aimé. :)
Un album obscur et torturé, mais plein de finesse dans le désespoir (c'est quasi oxymorique ça nan ?).
Plutôt que désespoir, peut-être devrais-je parler de fatalisme ?
En tout cas, cet album m'a remué les tripes.
Sans Piehr et Don Lope, je n'aurais certainement jamais connu les 4 albums qu'à édité Larcenet chez Les Rêveurs, et ça aurait été bien dommage vu leurs qualités.
Je pense aussi que Dallas Cowboy constitue les prémices de Presque (mais je n'ai pas vérifié avec les dates, donc je peux me tromper) mais on voit très vite que Manu Larcenet n'est pas allé en vacances à l'armée. Il en est ressorti meurtri, marqué à vie.
Alors même si Larcenet prend parfois un ton faussement détaché, on est vite pris dans son tourment intérieur.
Moins connue que l'oeuvre phare de Ayroles "De cape et de Crocs", Garulfo se révèle cependant d'une finesse surprenante.
Moins clinquante graphiquement que DCEDC, elle peut sembler de prime abord un peu terne, cependant je conseille aux lecteurs de faire fi de cet a priori, car l'histoire regorge de morceaux d'anthologie.
On frise souvent la farce avec claquements de portes et cavalcades réglementaires mais au détour de certaines cases, c'est l'émotion et la poésie qui l'emportent.
A ce titre, la scène où l'Ogre décrit le processus de cristallisation dans le tome 4 est l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire !!! Nous touchons au sublime !
Enfin, j'aimerais souligner l'extraordinaire tour de force réalisé par Ayroles qui est parvenu à renouveler complètement la série après les 2 premiers tomes, et, pour ma part, je trouve ce second cycle plus abouti et divertissant encore.
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Les Yeux du Chat
J'écris cet avis parce que je ne suis pas du tout d'accord avec l'avis précédent : Non seulement le graphisme de Moebius est extraordinaire mais l'histoire en elle-même donne le vertige. Je suis pourtant d'accord avec le fait qu'elle se lit vite, mais c'est du super-concentré ! A découvrir.
Ikkyu
Ce manga est tout à fait particulier. L'auteur nous décline sa vision du bouddhisme à travers le parcours initiatique d'un homme : Ikkyu. Celui-ci est, paraît-il, encore vénéré, de nos jours, au Japon. Hisashi Sakaguchi nous dévoile donc une facette peu connue du Japon médiéval. Dans une période assez sombre qui est régulièrement le théâtre de guerres, de catastrophes naturelles et d'épidémies, l'auteur nous raconte la vie de cet homme plutôt singulier qui, dès son plus jeune âge, consacra sa vie à Bouddha. A travers les nombreuses pages de ce manga (1200 pages), nous découvrons son parcours fascinant. Toute sa vie, il se battra contre cette vision du bouddhisme où les prêtres s'isolent volontairement dans leurs temples somptueux, ignorant ainsi la pauvreté du peuple. Grâce à son idéologie, Ikkyu sera parfois considéré comme un demi-dieu par le peuple et comme un renégat pour ses confrères. Etant donné l'aspect social de l'époque c'est assez compréhensif. Le ton est très efficace et l'humour y est très présent. Pourtant, il faut avouer que certains passages sont assez confus . Par exemple, les scènes où l'on voit les différents chefs historiques. Ceux-ci sont représentés avec des masques théâtraux. Je vous avoue que cela m'a assez déconcerté mais je suppose qu'une connaissance pointue de la culture japonaise est nécessaire pour pouvoir faire une relation cohérente avec l'idée de base du récit. Malgré cela , j'ai beaucoup apprécié cette histoire et ce anti-héros est vraiment très attachant. Le dessin de Sakaguchi est très agréable. Ce qui m'a frappé c'est que l'auteur développe deux styles totalement différents. Le premier nous montre un trait adulte qu'il utilise pour représenter les chef religieux, l'empereur et certaines scènes dramatiques. L'autre technique est plus caricaturale . Celle-ci est employée pour les scènes humoristiques. Ce mélange subtile nous donne un résultat très convaincant. Il est clair qu'après avoir lu ce manga, on a vraiment l'impression d'avoir enrichi notre vocabulaire ainsi que notre connaissance de ce pays. C'est avec beaucoup de plaisir que l'on partage toutes les étapes de la vie d'Ikkyu. Ici, tous les ingrédients sont réunis pour faire une série de qualité et c'est réussi. Il est évident que je conseille l'achat de cette saga. C'est à savourer sans modération !
Presque
Je n'ai pas fait l'armée, je n'ai jamais tiré à balles réelles, je ne me suis jamais traîné dans la boue pour "faire plaisir" à un bourrin à galons, je découvre donc avec effarement et horreur ce qu'a vécu Manu Larcenet. Je ne sais pas ce qui est le plus marquant dans cet album, entre ce qui est raconté directement sur cette section diciplinaire, et le ressenti désespéré de Manu Larcenet. Dans tous les cas, je reste admiratif devant Larcenet qui sait se livrer avec sincérité, sans larmoyer malgré la situation. Un album très fort en émotions.
Le Scorpion
Voilà une série que je ne découvre que maintenant, en lisant les 3 premiers tomes d'une traite. Le dessin de Marini y est superbe. Je le trouve bien plus fin et joli que dans Rapaces et sans les quelques petits défauts de perspective ou autres que j'avais notés dans L'Etoile du Désert. Bref, moi qui avais jusqu'ici quelques petites réticences à apprécier le dessin de Marini, je suis ici tout à fait séduit. Bon, ok, les personnages persistent à être de superbes hommes beaux, virils et musclés ou des femmes toutes plus canons les unes que les autres, chose qui m'agaçait énormément dans Rapaces, mais ici ça ne m'a pas énervé plus que ça. Et c'est surtout grâce au scénario de Desberg qu'une fois de plus je trouve très bon. C'est de l'aventure, des combats de cape et d'épées, mais ça se lit extrêmement bien et surtout cela forme une histoire suffisamment profonde pour ne pas y voir un pretexte à l'action ou à l'exhibition à la manière de Rapaces qui m'avait déplu pour ça. Le décor et l'intrigue sont assez originaux et vraiment intéressants à suivre. D'accord, le héros est, un peu facilement, considéré comme un vrai dieu vivant : il est beau, fort, tombeur de toutes les femmes, absolument imbattable à l'épée, tellement érudit que le Vatican est obligé de faire appel à lui en matière d'histoire de la Chrétienté, etc... (et en plus il a un père célèbre ! ;) ). Le Héros avec un grand H, quoi. De même, c'est de l'aventure assez irréaliste, un peu du grand spectacle quoi : le héros cabriole au dessus des méchants, saute du haut d'un batiment de plusieurs étages sans même en sentir une moindre gêne, et bien sûr le héros s'en sort toujours même quand il est empoisonné et doit mourir dans les 3 minutes qui suivent. Mais bon, c'est le genre d'aventure-spectacle plaisante que l'on suit sans se formaliser de ces écarts par rapport au réalisme : à quoi sert le réalisme dans une histoire destinée à captiver le lecteur ? Alors oui, le dessin superbe et l'histoire très plaisante et assez intelligente m'ont captivé et j'ai lu cette série avec grand plaisir. Un bon moment de détente.
Coq de combat
Au départ, j'ai pensé qu'il s'agissait d'un énième manga sur le karaté, style dragon ball en un peu plus évolué. He bien pas du tout! Certes, il y a beaucoup de scènes de combats, mais l'esprit est tout à fait différent des séries susnommées. Ici les combats ne sont pas épiques et irréalistes (enfin un peu enjolivés quand même), ils sont le seul moyen de survie de Kyo, dont la devise est d'ailleurs "je ne vais pas me laisser tuer dans un endroit pareil". Car il entretient un lien ambigu avec la violence, tour à tour victime et bourreau. Et puis, au fur et à mesure que l'histoire avance (et malgré quelques longueurs), on voit poindre un but, une sorte de quête, un défi. Ryo semble vouloir abattre ce que représente l'adversaire qu'il s'est fixé: un art de combat perverti, vendu au plus offrant, symbole du pouvoir mediatico-économique. Tous les laissés pour compte qui l'entourent se reconnaissent d'ailleurs dans son combat. D'un point de vue technique, pour ce que je connais du Karaté, c'est plutôt réaliste, avec des coups qui existent réellement et les termes techniques exacts. (Enfin je suis plus familier du judo, a priori). Une agréable surprise. Si je ne recommande pas l'achat, c'est juste que ce manga est, comme le conseille l'éditeur, réservé à un public averti. La violence, le sexe, la bestialité parfois sont assez choquants pour des jeunes consciences. Ou alors, dans une étagère plus confidencielle.
Alcibiade Didascaux
Note: avis valable pour les trois premiers tomes. Certes ça fait un moment que je ne me suis pas replongé dans les fabuleuses aventures d'Alcibiade Didascaux. Mais pour avoir lu et relu les trois premiers tomes chez les Grecs et les Romains (au lieu de bosser au CDI de mon collège), étant très fan d'histoire et de mythologie, j'en garde un souvenir extrêmement clair et vraiment plaisant. Certes, on n'est pas là face à de la très grande BD, mais le côté éducatif de cette série n'occulte aucunement le plaisir que j'avais à la lire. Le trait est plutôt marrant, à la manière d'un Edika, et les faits historiques, rigoureusement exacts, sont toujours présentés de façon drôle et non pompeuse. Au final une série qui atteint son but à savoir enseigner en s'amusant et c'est déjà très bien.
Le Sommeil du Monstre
Le dessin de Bilal a beau être un peu froid à mon goût, il me fascine toujours autant. C'est un virtuose du dessin, tout le monde le sait depuis longtemps. Mais on peut remarquer une grande évolution graphique entre ces deux albums, distants de cinq ans. "32 décembre" est plus épuré, moins torturé au niveau des couleurs, du trait même. Peut-être l'auteur aborde-t-il une nouvelle phase artistique ? En tout état de cause, il prouve (encore une fois, après Nikopol, par exemple) qu'il a beaucoup de ressources, en tant que scénariste, puisant il est vrai dans ses racines serbes pour nourrir nombre de ses récits. Dans un cadre anticipatif, il sait livrer des récits complexes à tiroirs, jouant avec les apparences et jonglant avec les cultures et les références. Mais il y a un point qui me gêne dans son style narratif : les personnages me semblent prédestinés, promis à leur destinée, sans pouvoir réellement influer dessus. C'est un sentiment diffus, comme souvent avec Bilal, on a du mal à s'exprimer, à dire pourquoi on aime ou pas. Mais là, j'ai quand même bien aimé. :)
On fera avec
Un album obscur et torturé, mais plein de finesse dans le désespoir (c'est quasi oxymorique ça nan ?). Plutôt que désespoir, peut-être devrais-je parler de fatalisme ? En tout cas, cet album m'a remué les tripes.
Dallas Cowboy
Sans Piehr et Don Lope, je n'aurais certainement jamais connu les 4 albums qu'à édité Larcenet chez Les Rêveurs, et ça aurait été bien dommage vu leurs qualités. Je pense aussi que Dallas Cowboy constitue les prémices de Presque (mais je n'ai pas vérifié avec les dates, donc je peux me tromper) mais on voit très vite que Manu Larcenet n'est pas allé en vacances à l'armée. Il en est ressorti meurtri, marqué à vie. Alors même si Larcenet prend parfois un ton faussement détaché, on est vite pris dans son tourment intérieur.
Garulfo
Moins connue que l'oeuvre phare de Ayroles "De cape et de Crocs", Garulfo se révèle cependant d'une finesse surprenante. Moins clinquante graphiquement que DCEDC, elle peut sembler de prime abord un peu terne, cependant je conseille aux lecteurs de faire fi de cet a priori, car l'histoire regorge de morceaux d'anthologie. On frise souvent la farce avec claquements de portes et cavalcades réglementaires mais au détour de certaines cases, c'est l'émotion et la poésie qui l'emportent. A ce titre, la scène où l'Ogre décrit le processus de cristallisation dans le tome 4 est l'une des plus belles qu'il m'ait été donné de lire !!! Nous touchons au sublime ! Enfin, j'aimerais souligner l'extraordinaire tour de force réalisé par Ayroles qui est parvenu à renouveler complètement la série après les 2 premiers tomes, et, pour ma part, je trouve ce second cycle plus abouti et divertissant encore.