MangeCoeur

Note: 3.93/5
(3.93/5 pour 30 avis)

Quand la magie et la poésie d'un spectacle de marionette rencontre la cruauté de la réalité...


BD à offrir Cirque & Saltimbanques Les Insectes Les Meilleures Trilogies Pantins & Marionnettes Vents d'Ouest

Le Grand-Père de Benjamin est malade. En son coeur se trouve la larve du plus beau et du plus funeste des papillons. Une larve qui se transforme inlassablement, et qui, à l'issue de sa mortelle mutation, cherchera à prendre son essor. Alors le Grand-Père mourra. Car cette larve est une larve de MangeCoeur. Les MangeCoeurs ne sont pas de simples papillons. Ils sont nés un jour de l'infini tristesse d'un homme abandonné. Alors que faire ? Benjamin doit aller au plus vite dans la Foire, la plus grande de toutes, et retrouver cet homme, pour le convaincre de lui en céder un... puis l'enfermer avant l'aube dans la roulotte de son Grand-Père... Ces papillons sont sensibles et très jaloux des couleurs de leur semblables. Sentant la présence d'un adulte de sa race, plus mûr et plus beau, la larve n'osera pas éclore... elle s'étiolera. Voilà Benjamin parti pour la foire. Mais celle-ci est interdite aux enfants, et recèle de multiples dangers. De plus, nul ne veut lui indiquer le MangeCoeur...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 1993
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série MangeCoeur © Vents d'Ouest 1993
Les notes
Note: 3.93/5
(3.93/5 pour 30 avis)
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19/06/2002 | Thorn
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Par Alix
Note: 4/5
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Un conte magnifique, par l’auteur de La Confrérie du crabe que j’avais déjà adoré. L’histoire est d’une créativité incroyable, les 3 tomes proposent un voyage dans le loufoque et l’imaginaire que je ne suis pas prêt d’oublier. La quête de l’enfant est touchante, et prenante. Par contre je dois avouer ne pas avoir saisi tous les détails du scenario, notamment la fin, ce qui dérange mon côté un peu cartésien et terre-à-terre. Le dessin de Andreae est magistral. Il fourmille de détails, et la composition des planches et les « cadrages » sont parfaits. Un plaisir pour les yeux. Un voyage inoubliable, malgré un scenario un peu confus en ce qui me concerne.

15/07/2016 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Prenons les choses dans l'ordre : Les couvertures de ces trois tomes sont une tuerie, avec une mention spéciale pour le trois. Le dessin ensuite, bon ! et dire qu'Andréae en était à ses débuts ! Une claque visuelle, qu'il s'agisse des cadrages, de la richesse du décor, des trognes, de la couleur, de l'inventivité des situations, du dynamisme du trait, c'est limite énervant tellement c'est bien foutu, beau et tutti quanti ! Après il y a bien sur un scénario qui est plus qu'à la hauteur, c'est vraiment très fort ! Les thèmes qui sont abordés tout au long de cette histoire sont prenants mais sans jamais être larmoyants. Là ou d'autres auraient pu tomber dans le pathos de bas étage, M. Gallié sait mener sa barque pour évoquer des choses forts sombres, douloureuses ; grâce à quelques pirouettes, et je ne dit pas raccourcis faciles, il aide et amène le lecteur à se réinterroger sur des angoisses, des peurs d'enfants, voire d'adultes. Récit plombé, triste, mortifère ? En aucun cas car les auteurs ont choisi de situer leur action au sein d'une gigantesque fête foraine où finalement la joie de vivre et de s'amuser n'est pas si évidente que cela. Par le biais de moult informations l'on sait que le clown n'est pas si comique que cela, et je défie quiconque d'apprécier vraiment ce clown gardien ou le Mangecoeur, ici parfaite illustrations de nos peurs les plus primaires. Dans le genre du conte cette trilogie est pour moi un must, un incontournable, aussi si vous ne connaissez pas, et bien foncez !

21/06/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

C’est un joli conte et une belle réussite que cette série. Ce triptyque se lit très rapidement (beaucoup de cases sont sans parole), mais agréablement. L’histoire est assez sympa, avec un univers qui s’inspire de pas mal d’influences. Le tout est « bien fait ». J’ai surtout apprécié le dessin d’Andreae, vraiment chouette : une belle découverte pour moi. C’est une lecture que je vous recommande, avec ce petit plus qu’elle peut être faite à tout âge : voilà une bande dessinée « familiale » au sens où l’on peut la partager avec ses enfants, pour construire ensemble une partie de notre imagination.

20/12/2013 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Un beau dessin, c'est toujours un (très bon) départ pour une BD agréable à lire. Et ici, c'est d'autant plus performant qu'il accompagne le récit par sa teneur. Les couleurs agréables, les formes et les décors colorés, les têtes et les zones d'ombres, tout est déjà en place dans le dessin avant qu'on s'en rende vraiment compte. Et le spectacle commence. On s'approche, on s'installe. Les présentations sont vite faites. Le grand-père dans le rôle de la victime, le jeune dans celui du sauveteur, la mère s'enfuit vite. Mais tout n'est pas fini, un acteur qu'on avait pensé inerte bouge. Et voilà que le chat ailé rejoint le héros. Il sera le mentor. La marionnette s'anime, le marionnettiste n'est plus. Mais qui tient les ficelles ? Il faut partir. Où ? A la foire. Là où se trouve le remède au Mangecœur qui dévore le grand-père. Oui, mais qu'est-ce que ce Mangecœur qui dévore les cœurs des pauvres gens ? Les métaphores ne semblent évidentes qu'après coup. Mais nous n'avons pas le temps de penser ! Le temps joue contre nous, le héros se dépêche, il faut y aller. Les actions s'enchainent. La foire est interdite aux enfants. Peut-être qu'il faut les protéger de ce qu'on peut trouver à l'intérieur. Car après tout, qui est véritablement méchant en dehors ? Et voilà que la foire ouvre ses portes. On y trouve de l'aide, des énigmes, des questions et peu de réponses, de la cruauté, de la douceur, des non-dits, et un Mangecœur. Au centre de tout. Au centre de quoi ? De la foire. La grande foire. Le lieu où tout est permis. On s'amuse, l'ambiance est coloré, on rit et on se distrait, mais tout est cloisonnée, des portes et des grillages sont fermés, des lieux ne sont pas accessible sans payer. Que cachent-ils ? Pourquoi ne pas laisser l'accès libre ? Et puis, qui est cette foule ? Des gens venus s'amuser ? Des visiteurs connus ? Et que viennent-ils faire ici ? Que cherchent-ils ? Ne sont-ils pas là que pour Benjamin ? Toute la foire n'est-elle pas que pour lui ? Qui l'a construite si près de chez lui, à un tir de canon près ? La foire remplie de joie, de festivités, qui cache tout aussi bien les dangers, les zones noires. Les coulisses s'ouvrent et ne sont pas belles, les masques tombent derrière le rideau. La féerie côtoie rapidement les moments dramatiques. La mort et la vie se disputent dans cet endroit. Et la nuit ne semble pas en finir, l'aube sera mortelle. Coup de théâtre, un nouveau personnage intervient. Il n'est pas dans l'histoire, juste en dehors, une ombre qui passe sans interagir. Il n'a pas sa place, mais il n'est pas à sa place. Il veut disparaître, mais ce n'est pas forcément aussi facile. Puis voilà qu'on découvre toute son importance. Les évènements se clarifient, les dessous commencent à transparaitre. On voit devine beaucoup de choses, peu est dit, mais tout ne doit pas être dit. Et lorsque le rideau tombe, on est surpris et en même temps conforté dans notre idée. C'est simple, mais efficace. Le spectacle (de qui ?) est fini, il est temps de rendre aux gens leurs liberté. La vie reprend, et voilà que tout se rejoint. Le final est éclatant de simplicité mais également, et tout simplement, beau. Lorsqu'on referme la BD, les images restent en tête. Tout ne semble pas clair. Ce qui se trouve derrière n'est pas dit explicitement. Et c'est d'autant mieux. Car n'a-t-on pas compris sans pouvoir l'expliquer ? Un sentiment qui trouble, comme un mot qui nous échappe. Il est là, présent dans la tête, mais refuse de s'échapper. Au final, quelle importance ? Il y aura toujours à comprendre à chaque fois. Les délires semblent réel, c'est ce qui compte. Décidément, Manu Larcenet a bien raison : la poésie rachète tout. La poésie sauve le monde. Et cette BD est un poème.

30/01/2013 (modifier)
Par Chéreau
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

J'ai lu dans la foulée Terre mécanique et Mangecoeur, du même Andreae, et le second m'a sans doute davantage plu que le premier. L'étrange foire que visite le petit Benjamin, à la recherche du papillon qui sauvera son grand-père, est un festival d'inventions visuelles et d'ambiances étranges, entre fête perpétuelle et menace invisible. Tout y est assez infantile, mais les enfants y sont interdits... et poursuivis sans relâche par les clowns inquiétants qui gardent le lieu. On est ici dans une BD onirique et psychologique, où l'on ne sait jamais vraiment où s'arrête le fantastique, où commence le rêve. La foire, manifestement, est une construction mentale, un labyrinthe freudien. Mais celui de quel personnage ? Benjamin ? Son grand-père ? Un troisième personnage ? Plusieurs personnes à la fois ? En réalité, on n'est pas vraiment sûr, en refermant le 3e tome, d'avoir compris le fin mot de l'histoire. Qui émet vraiment l'idée que c'est une larve de papillon qui tue le grand-père, et que c'est un spécimen adulte du même papillon qui le sauvera ? Ne serait-ce pas un fantasme enfantin du jeune Benjamin ? Les dernières cases, au fond, sont elles encore du rêve ou bien un retour au réel ? Même si cette incertitude est un peu frustrante, peu importe au fond. On se promène avec ravissement dans cette ambiance lynchéenne aux interprétations kaléïdoscopiques. D'autant plus que les mises en pages sont de toute beauté, chaque case rigoureusement construite et merveilleusement dessinée.

02/01/2012 (modifier)
Par js
Note: 4/5

MangeCoeur est un très beau conte, touchant et poétique. Le petit Benjamin, notre héros, est réellement attachant bien que son rôle d'enfant "étranger au monde des adultes" est une personnalité déjà vue plusieurs fois (Peter Pan, Bout d'Homme par exemple). Mais ce personnage est réussi et on prend plaisir à le suivre dans ses péripéties afin de sauver son grand père. Le décor est superbe : une immense foire complétement atypique interdite aux enfants. Un vrai régal que de découvrir ce lieu regorgeant de personnages étonnants et d'attractions et de spectacles originaux et grandioses. La lecture tient un bon rythme et l'histoire en elle-même arrive à être captivante par son côté onirique (car il faut dire que le dénouement est prévisible mais la beauté des dialogues et de la mise en scène pallie cette infime frustration ; la fin est réussie malgré cela). Le dessin est très réussi. Un trait expressif qui met en valeur les personnages mais surtout les décors qui sont vraiment beaux et l'ensemble fait réellement plaisir aux yeux et c'est aussi grâce à cela que la lecture est si agréable. Un très beau conte dans un décor très bien trouvé. A découvrir, peut-être même à posséder car la lecture est très agréable.

28/08/2011 (modifier)
Par Miranda
Note: 3/5
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L’atout majeur du « MangeCœur » est son graphisme et bien que ce soit la première série Jean-Baptiste Andreae, le graphisme est déjà très beau, d’autant qu’au fil des tomes la colorisation s’améliore, mais pour autant cela ne saute pas trop aux yeux et on n’a pas l’impression d’assister aux premiers pas d’un auteur, ce qui est en général très agaçant. Le scénario est plutôt bon, même s’il ne m’a pas particulièrement touchée. Même si j’ai beaucoup aimé cette immense foire et les attractions qu’elle propose, j’aurais préféré une histoire n'impliquant que des adultes, avec les personnages enfantins ça frôle souvent une certaine naïveté et c’est ici le cas, malgré quelques scènes un peu méchantes. J’aurais aussi préféré un récit qui sorte des histoires de familles, mais bon… la lecture est agréable et distrayante. Toutefois une relecture ne s’impose pas.

29/06/2011 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
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C'est avec ma récente lecture de La Confrérie du crabe que j'ai découvert le duo Mathieu Gallié et Jean-Baptiste Andreae. Et quel talent ! Et même si 15 ans séparent ces deux séries, le "Mangecoeur" qui fêtera bientôt ses 20 ans reste d'une exceptionnelle qualité ! Graphiquement tout d'abord. Jean-Baptiste Andreae a le don de faire passer les ambiances, les impressions, les ressentis. Ses planches sont magnifiques et nous plongent littéralement dans l'univers qu'il compose. Rêve ou cauchemar, il joue de sa palette comme d'une baguette magique pour tantôt nous laisser respirer ou nous replonger la tête sous l'eau, à vivre les angoisses et les peurs de ses personnages. Cadrages, découpages, tout concours à magnifier ce songe éveillé et le conte un peu sombre concocté par Mathieu Gallié. Car sans histoire qui tienne la route, ce travail ne vaudrait tripette ! Et là, c'est du tout bon ! Gallié nous embarque à tire d'ailes de chat dans un conte à la fois sombre et chatoyant. Nous suivons Benjamin dans une course effrénée contre la montre pour sauver son grand père de la mort. (Gallié aurait-il des comptes à régler avec la maladie ???) Tout cela est finement mené, avec différents niveaux de lecture entremêlés, pour se conclure en beauté. Un dernier coup de baguette, et le rêve prend le réel par la main pour une dernière révérence... Bravo messieurs ! Une série à ne pas manquer !

23/02/2011 (modifier)
Par Tomeke
Note: 5/5

Tout simplement magnifique... Voilà encore une BD qui m’a permis de découvrir quelque chose de différent, dans l’histoire, dans l’ambiance, dans les dessins, dans les émotions suscitées par le récit, et encore tant d’autres éléments qui font la qualité indéniable de ce triptyque. Les dessins et couleurs sont superbes, le monde dans lequel évolue notre jeune héros est féerique tout en étant mystérieux et angoissant. Une histoire parallèle au récit principal est mise en place par un art graphique différent, ce qui contribue largement à ajouter sa dose de rêve au scénario. La fin est inattendue et clôt tout en beauté cet ouvrage référence pour moi dans l’univers de "conte / fantastique". Si je le conseille vivement, je reste néanmoins étonné par certains avis si négatifs. L’ensemble séduit apparemment certains là ou d’autres sont complètement déçus... En bref, ça passe ou ça casse, chez moi, c’est une (re-)lecture indispensable pour tout amoureux du 9ème Art... Et après cette nouvelle lecture, j'augmente ma note et attribue à cette trilogie la cote maximale; elle la mérite amplement!

22/12/2007 (MAJ le 31/07/2009) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Une très belle série, qui fait partie des classiques. Très poétique, elle nous emmène à la fois sur le territoire des rêves, mais aussi au sein de l'univers si particulier du cirque, de la foire... J'aime beaucoup la façon dont le récit est découpé, cela dénote une belle maîtrise technique de Mathieu Gallié. Sur le plan du dessin, comment ne pas tomber sous le charme du trait d'Andreae ? Malgré ses quinze ans, cette série n'a pas vieilli, ses couleurs n'ont pas de côté "passé". Et quelle maturité dans le trait ! Bref, une série qu'il faut avoir lue.

10/07/2009 (modifier)