Je suis tombé un peu par hasard sur cette bd ! Ca faisait longtemps que je voulais lire "Quartier Lointain" de Taniguchi, mais à défaut de celui-ci dans la librairie, je me suis rabattu sur la réedition du Journal de mon père...
Déjà première chose sur la réédition, apparement elle comporte les mêmes "défauts" que l'ancienne version concernant le sens de lecture : une fois il faut lire les bulles en partant d'en bas à gauche, une autre fois, ca part d'en haut à droite... Ca gêne parfois à la compréhension, et l'on est obligé de reprendre dans le bon sens... Bon ceci dit, cette version est quand même bien moins chère que l'ancienne et j'ai trouvé cette edition très soignée (papier de très bonne qualité, etc).
Sinon concernant l'oeuvre en elle-même, j'ai vraiment beaucoup aimé. Je trouve l'histoire de Taniguchi vraiment prenante, touchante meme. Ce perso qui se remémore tous ses souvenirs d'enfance pour s'apercevoir que l'image qu'il avait de son père (froide, toujours occupé à travailler, etc...) est complètement fausse, et ainsi regretter le temps perdu sans pouvoir le rattraper... Je trouve ce sujet plutot intense et bien écrit, sans aucune lourdeur... Ca coule tout seul, on est vraiment absorbé par l'histoire...
Le dessin est quand à lui bon, efficace, mais c'est vrai que ce n'est pas l'intérêt premier de ce manga...
Enfin bref, je conseille vivement la lecture du Journal de mon père...
Je tiens tout d'abord à remercier ceux qui ont posté les premières critiques. Sans eux, je serais passé à côté de cette oeuvre émouvante. Cette autobiographie intime pleine d'anecdotes est à la fois drôle (les nombreux passages sur l'enfance de l'auteur) et attendrissante avec cette histoire d'amour pudique entre l'auteur et son premier amour. Je recommande vivement cette BD à tout ceux qui sont un peu fleur bleue car l'émotion est présente au détour des quelques 600 pages du livre.
Bonne lecture.
Alors pour commencer, félicitations à l’éditeur Casterman, qui a gratifié cette BD d’un si fabuleux sous-tire, Manteaux de Neige. Vraiment, merci : coller sur la couverture du bouquin l’un des clichés les plus usés de la littérature, ça s’imposait, vraiment, merci beaucoup.
Enfin bon. C’est comme ça, on va pas se fâcher avec ce livre pour si peu.
Le genre "autobiographie en noir et blanc d’un jeune artiste tourmenté qui ne se sent pas en phase avec le monde et vit des amours douloureuses" est devenu le genre prédominant de la BD qu’on appelle "indépendante" ou d’"auteur" ces dernières années. On en voit défiler par paquets de douze, des BD sur ce thème, et il faut reconnaître que c’est toujours plus ou moins la même chose. Et à vrai dire, je ne pensais pas que Blankets se distinguerait réellement de la masse, ou en tout cas pas autrement que par sa taille conséquente (c’est gros comme une bible).
J’avais tort.
Entendons-nous bien : pour moi, ce n’est pas un chef-d’œuvre, pas une grande BD, pas l’événement de l’année dans le monde des comics.
Mais c’est une belle BD.
L’auteur y aborde des sujets pourtant maintes fois explorés par d’autres avant lui : l’amour bien sûr, mais aussi la famille, l’art, la foi… Mais le ton est juste, sans complaisance, sans pathos, parfois touchant. Et surtout, moins superficiel que dans la majorité des œuvres de ce genre. Là où tant d’autres se contentent d’aligner des anecdotes sur les plaisirs et emmerdements quotidiens liés aux relations de couple ou de famille, Thompson essaie d’aller plus loin, de parler vraiment de sentiments, d’amour, des bonheurs et des souffrances que cela entraîne…
Alors, forcément, c’est souvent d’une grande tristesse, parce que la vie c’est comme ça : on en chie beaucoup… il y a quelques bons moments… mais les plus belles choses finissent toujours par disparaître de la plus conne des façons… :( :(
Mais c’est beau, aussi, parfois.
Je ne sais pas trop quoi ajouter. Je parle toujours très mal des bouquins que j’aime. Et pour celui c’est encore pire, parce que je ne saurais pas non plus vraiment dire ce qui fait que je ne l’ai quand même pas trouvé complètement réussi ou vraiment excellent. Je ne sais pas. Je l’ai lu d’une traite malgré ses presque 600 pages, sans jamais trouver ça chiant, prétentieux, idiot, malhonnête. Mais malgré tout, ça ne m’a pas passionné, et ça ne m’a pas bouleversé. Touché, ému par moments, oui, mais sans plus. Et je pense que je ne le relirai jamais. Mais c’est vrai aussi que c’est un livre que je veux faire lire à quelqu’un...
Bref, voilà, je ne sais pas comment conclure, quelle note attribuer, s’il faut conseiller l’achat ou pas…
Un polar très efficace.
Peu de textes, des dessins et des couleurs très réussis, et voilà le lecteur tout de suite dans l'ambiance lourde de haine et de secrets. J'apprécie beaucoup la façon dont l'action est omniprésente, l'histoire avance et se fait comprendre sans nécessiter de longues explications ou de voix off trop encombrante. Bon, ce n'est pas un album extraordinaire, hein, mais dans son genre c'est vraiment une réussite.
Titanesque et magitral, sombre et terrifiant, tous ces mots se bousculent dans mon esprit quand je repense à ce livre. Je devrais dire ce pavé dans la mare de la culture « bédé ».
From Hell éclabousse le lecteur par sa noirceur et son découpage dans tous les sens du terme, technique mais également psychique et encore plus physique...
Gasp ! Heureusement que c’est du noir & blanc, je n’aurais pu soutenir certaine scènes.
De nombreux *liseurs* ont décrié le dessin, pour ma part, je trouve ce style abouti et travaillé, l’architecture du Londres Victorien est de toute beauté et la visite qu'on en fait est savamment orchestrée.
Un trait certes sans fioritures, parfois contenu et impénétrable, parfois si chargé en électricité qu’il en devient brûlant. Un graphisme qui convient pleinement à la biographie-autopsie de ce tueur.
Il est clair que le scénario se veut favorisé par la suggestion que sous-entend le tracé. Il existe une réelle harmonie entre l’illustration et l’histoire qui peu à peu délivre ses secrets. Le suspens y est intelligemment dosé et dérive comme un supplice de lente aspiration dans l’antre de la folie, celle de tous les acteurs de l’histoire.
Cette démence qui s’immisce dans l’esprit des personnages et celui du lecteur laisse perplexe.
Ce manuscrit est vraiment très interpellant. La perfection des recherches effectuées par l’auteur est concrète. Au-delà de raconter une histoire, il a su faire voyager dans le temps une part de l’histoire de l’humanité et romancer cela avec une telle verve. Sa passion est tangible, Alan Moore est un sublime conteur, j’en suis convaincue.
Une ténébreuse aventure où l’horreur est présente, palpable, brrr... J’en frémis encore mais cela reste une œuvre remarquable à lire.
J’ai vécu tout simplement une superbe lecture.
Betty Blues se distingue assurément dans l’univers bédé déjà foisonnant d’idées et de styles.
Si l’histoire est classique, elle est adroitement narrée et crayonnée.
Sous un trait saccadé et animé dans lequel il faut plonger, les personnages sont éveillés et intenses dès les premières cases. La couleur du début est enfumée comme un club de nuit, et évolue pour se teinter de chaleur et de lumière, d’ombres et de chagrin.
Une histoire où la musique teinte de ses notes jazz aériennes un amour somme toute commun mais tellement incontestable. L’amour de la musique, de la vie, de la vérité (même si elle fait mal), de l’amitié, de l’âme sœur... La liste est si longue.
L’atmosphère est palpable et Little Rice Duck est émouvant de sincérité.
Que du bonheur!
Une composition touchante et inattendue.
Et voilà une fois de plus un canard m’a interpellée...
Une quantité impressionnante de vues de Venise et un ciel aux couleurs magiques. Dans l'ensemble, de beaux dessins pour agrémenter ce thriller plein de rebondissements sur un fond de fantastique.
L'histoire est prenante, mais hélas, je n'ai pas encore pu lire les derniers tomes.
Dans la même veine que les Grimmy, Garfield et autres Calvin et Hobbes, Chiffon ne renouvelle pas le genre. Ce n’est peut-être pas la meilleure bd de cette catégorie mais les gags sont pas mal, voire même plutôt bons ! Ce que j’apprécie avant tout, ce sont les mimiques et les postures de ce toutou très très expressif...
Sinon, ces strips doivent être plus parlants pour tous ceux qui ont un petit chien intelligent. C'est bête à dire mais je m'y suis retrouvé à plusieurs reprise : ma chienne ressemble beaucoup à Chiffon, à ceci près qu'elle n'a pas la parole ! A croire que l'auteur possède un chien comme le mien (c'est pas possible autrement !) ;)
A lire pour passer un petit moment de détente, donc ...
NB: "Chiffon" est certainement une bonne alternative à des Garfield ou Grimmy !
J'avais déjà évoqué l'un des Peep Show paru chez les Humanos, et dit tout le bien que j'en pensais, mais là, on va franchement beaucoup plus loin.
Le bonhomme n'aime pas faire de la fiction, les personnages, l'intrigue, tout ça, ce n'est pas son truc. Il veut alors raconter sa vie. Souvent des épisodes en une planche, des problèmes existentiels sur sa pingrerie, sa copine, sa maniaquerie sexuelle, due à une éducation catho, qui le pousse à combattre tout ça, il est touchant, proche de nous, et à mourir de rire.
Je ne lui connais pas d'équivalent. Julie Doucet ne m'a pas convaincu finalement, et le vieux R. Crumb, que Matt revendique comme sa principale influence, semble rester dans les starting blocks face à la virtuosité jubilatoire de ce névrosé existentiel.
Dessin très plaisant, quasi minimaliste là aussi, mais aussi bien efficace.
Il va parfois dans certains délires bien loin de sa vie, notamment dans la mise en page, très originaux et intelligents (ceux que je trouve "intelligents" ne courent pas les rues).
Il en rajoute, en fait des tonnes, sur la fin du volume, semblant partir dans des délires symboliques et quasi psychanalytiques très réussis, et des disputes où il a le chic pour se faire passer pour la victime.
Du tout bon je vous dit, sûrement mon comics favori, c'est dire ce que la bête à dans le ventre.
Intelligent et qui fait :)
Rural !, en voilà une oeuvre qu'elle est forte ! Qu'elle démontre des choses et nous donne l'impression d'avoir partagé des vies, découvert des environnements. L'auteur a passé plus d'un an avec ceux qu'il décrit dans son ouvrage ; nous sommes ici en plein reportage dessiné, même si cela est plus un vrai livre qu'un simple papier.
Nous sommes dans l'exploitation "BIO" de trois paysans, ils sont parvenus à obtenir ce titre, mais voilà, l'autoroute qui est prévue depuis belle lurette, qui doit passer de l'autre côté du village, passe finalement en plein sur leur exploitation.
Nous y suivons "l'affaire".
Plus d'un an de vie "rurale".
Et nous y découvrons des convictions, des combats, des défaites et des espérances.
Un très beau livre.
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Le Journal de mon père
Je suis tombé un peu par hasard sur cette bd ! Ca faisait longtemps que je voulais lire "Quartier Lointain" de Taniguchi, mais à défaut de celui-ci dans la librairie, je me suis rabattu sur la réedition du Journal de mon père... Déjà première chose sur la réédition, apparement elle comporte les mêmes "défauts" que l'ancienne version concernant le sens de lecture : une fois il faut lire les bulles en partant d'en bas à gauche, une autre fois, ca part d'en haut à droite... Ca gêne parfois à la compréhension, et l'on est obligé de reprendre dans le bon sens... Bon ceci dit, cette version est quand même bien moins chère que l'ancienne et j'ai trouvé cette edition très soignée (papier de très bonne qualité, etc). Sinon concernant l'oeuvre en elle-même, j'ai vraiment beaucoup aimé. Je trouve l'histoire de Taniguchi vraiment prenante, touchante meme. Ce perso qui se remémore tous ses souvenirs d'enfance pour s'apercevoir que l'image qu'il avait de son père (froide, toujours occupé à travailler, etc...) est complètement fausse, et ainsi regretter le temps perdu sans pouvoir le rattraper... Je trouve ce sujet plutot intense et bien écrit, sans aucune lourdeur... Ca coule tout seul, on est vraiment absorbé par l'histoire... Le dessin est quand à lui bon, efficace, mais c'est vrai que ce n'est pas l'intérêt premier de ce manga... Enfin bref, je conseille vivement la lecture du Journal de mon père...
Blankets - Manteau de neige
Je tiens tout d'abord à remercier ceux qui ont posté les premières critiques. Sans eux, je serais passé à côté de cette oeuvre émouvante. Cette autobiographie intime pleine d'anecdotes est à la fois drôle (les nombreux passages sur l'enfance de l'auteur) et attendrissante avec cette histoire d'amour pudique entre l'auteur et son premier amour. Je recommande vivement cette BD à tout ceux qui sont un peu fleur bleue car l'émotion est présente au détour des quelques 600 pages du livre. Bonne lecture.
Blankets - Manteau de neige
Alors pour commencer, félicitations à l’éditeur Casterman, qui a gratifié cette BD d’un si fabuleux sous-tire, Manteaux de Neige. Vraiment, merci : coller sur la couverture du bouquin l’un des clichés les plus usés de la littérature, ça s’imposait, vraiment, merci beaucoup. Enfin bon. C’est comme ça, on va pas se fâcher avec ce livre pour si peu. Le genre "autobiographie en noir et blanc d’un jeune artiste tourmenté qui ne se sent pas en phase avec le monde et vit des amours douloureuses" est devenu le genre prédominant de la BD qu’on appelle "indépendante" ou d’"auteur" ces dernières années. On en voit défiler par paquets de douze, des BD sur ce thème, et il faut reconnaître que c’est toujours plus ou moins la même chose. Et à vrai dire, je ne pensais pas que Blankets se distinguerait réellement de la masse, ou en tout cas pas autrement que par sa taille conséquente (c’est gros comme une bible). J’avais tort. Entendons-nous bien : pour moi, ce n’est pas un chef-d’œuvre, pas une grande BD, pas l’événement de l’année dans le monde des comics. Mais c’est une belle BD. L’auteur y aborde des sujets pourtant maintes fois explorés par d’autres avant lui : l’amour bien sûr, mais aussi la famille, l’art, la foi… Mais le ton est juste, sans complaisance, sans pathos, parfois touchant. Et surtout, moins superficiel que dans la majorité des œuvres de ce genre. Là où tant d’autres se contentent d’aligner des anecdotes sur les plaisirs et emmerdements quotidiens liés aux relations de couple ou de famille, Thompson essaie d’aller plus loin, de parler vraiment de sentiments, d’amour, des bonheurs et des souffrances que cela entraîne… Alors, forcément, c’est souvent d’une grande tristesse, parce que la vie c’est comme ça : on en chie beaucoup… il y a quelques bons moments… mais les plus belles choses finissent toujours par disparaître de la plus conne des façons… :( :( Mais c’est beau, aussi, parfois. Je ne sais pas trop quoi ajouter. Je parle toujours très mal des bouquins que j’aime. Et pour celui c’est encore pire, parce que je ne saurais pas non plus vraiment dire ce qui fait que je ne l’ai quand même pas trouvé complètement réussi ou vraiment excellent. Je ne sais pas. Je l’ai lu d’une traite malgré ses presque 600 pages, sans jamais trouver ça chiant, prétentieux, idiot, malhonnête. Mais malgré tout, ça ne m’a pas passionné, et ça ne m’a pas bouleversé. Touché, ému par moments, oui, mais sans plus. Et je pense que je ne le relirai jamais. Mais c’est vrai aussi que c’est un livre que je veux faire lire à quelqu’un... Bref, voilà, je ne sais pas comment conclure, quelle note attribuer, s’il faut conseiller l’achat ou pas…
Sur la route de Selma
Un polar très efficace. Peu de textes, des dessins et des couleurs très réussis, et voilà le lecteur tout de suite dans l'ambiance lourde de haine et de secrets. J'apprécie beaucoup la façon dont l'action est omniprésente, l'histoire avance et se fait comprendre sans nécessiter de longues explications ou de voix off trop encombrante. Bon, ce n'est pas un album extraordinaire, hein, mais dans son genre c'est vraiment une réussite.
From Hell
Titanesque et magitral, sombre et terrifiant, tous ces mots se bousculent dans mon esprit quand je repense à ce livre. Je devrais dire ce pavé dans la mare de la culture « bédé ». From Hell éclabousse le lecteur par sa noirceur et son découpage dans tous les sens du terme, technique mais également psychique et encore plus physique... Gasp ! Heureusement que c’est du noir & blanc, je n’aurais pu soutenir certaine scènes. De nombreux *liseurs* ont décrié le dessin, pour ma part, je trouve ce style abouti et travaillé, l’architecture du Londres Victorien est de toute beauté et la visite qu'on en fait est savamment orchestrée. Un trait certes sans fioritures, parfois contenu et impénétrable, parfois si chargé en électricité qu’il en devient brûlant. Un graphisme qui convient pleinement à la biographie-autopsie de ce tueur. Il est clair que le scénario se veut favorisé par la suggestion que sous-entend le tracé. Il existe une réelle harmonie entre l’illustration et l’histoire qui peu à peu délivre ses secrets. Le suspens y est intelligemment dosé et dérive comme un supplice de lente aspiration dans l’antre de la folie, celle de tous les acteurs de l’histoire. Cette démence qui s’immisce dans l’esprit des personnages et celui du lecteur laisse perplexe. Ce manuscrit est vraiment très interpellant. La perfection des recherches effectuées par l’auteur est concrète. Au-delà de raconter une histoire, il a su faire voyager dans le temps une part de l’histoire de l’humanité et romancer cela avec une telle verve. Sa passion est tangible, Alan Moore est un sublime conteur, j’en suis convaincue. Une ténébreuse aventure où l’horreur est présente, palpable, brrr... J’en frémis encore mais cela reste une œuvre remarquable à lire.
Betty Blues
J’ai vécu tout simplement une superbe lecture. Betty Blues se distingue assurément dans l’univers bédé déjà foisonnant d’idées et de styles. Si l’histoire est classique, elle est adroitement narrée et crayonnée. Sous un trait saccadé et animé dans lequel il faut plonger, les personnages sont éveillés et intenses dès les premières cases. La couleur du début est enfumée comme un club de nuit, et évolue pour se teinter de chaleur et de lumière, d’ombres et de chagrin. Une histoire où la musique teinte de ses notes jazz aériennes un amour somme toute commun mais tellement incontestable. L’amour de la musique, de la vie, de la vérité (même si elle fait mal), de l’amitié, de l’âme sœur... La liste est si longue. L’atmosphère est palpable et Little Rice Duck est émouvant de sincérité. Que du bonheur! Une composition touchante et inattendue. Et voilà une fois de plus un canard m’a interpellée...
Les Suites Vénitiennes
Une quantité impressionnante de vues de Venise et un ciel aux couleurs magiques. Dans l'ensemble, de beaux dessins pour agrémenter ce thriller plein de rebondissements sur un fond de fantastique. L'histoire est prenante, mais hélas, je n'ai pas encore pu lire les derniers tomes.
Chiffon
Dans la même veine que les Grimmy, Garfield et autres Calvin et Hobbes, Chiffon ne renouvelle pas le genre. Ce n’est peut-être pas la meilleure bd de cette catégorie mais les gags sont pas mal, voire même plutôt bons ! Ce que j’apprécie avant tout, ce sont les mimiques et les postures de ce toutou très très expressif... Sinon, ces strips doivent être plus parlants pour tous ceux qui ont un petit chien intelligent. C'est bête à dire mais je m'y suis retrouvé à plusieurs reprise : ma chienne ressemble beaucoup à Chiffon, à ceci près qu'elle n'a pas la parole ! A croire que l'auteur possède un chien comme le mien (c'est pas possible autrement !) ;) A lire pour passer un petit moment de détente, donc ... NB: "Chiffon" est certainement une bonne alternative à des Garfield ou Grimmy !
Peepshow (Le Pauvre Type)
J'avais déjà évoqué l'un des Peep Show paru chez les Humanos, et dit tout le bien que j'en pensais, mais là, on va franchement beaucoup plus loin. Le bonhomme n'aime pas faire de la fiction, les personnages, l'intrigue, tout ça, ce n'est pas son truc. Il veut alors raconter sa vie. Souvent des épisodes en une planche, des problèmes existentiels sur sa pingrerie, sa copine, sa maniaquerie sexuelle, due à une éducation catho, qui le pousse à combattre tout ça, il est touchant, proche de nous, et à mourir de rire. Je ne lui connais pas d'équivalent. Julie Doucet ne m'a pas convaincu finalement, et le vieux R. Crumb, que Matt revendique comme sa principale influence, semble rester dans les starting blocks face à la virtuosité jubilatoire de ce névrosé existentiel. Dessin très plaisant, quasi minimaliste là aussi, mais aussi bien efficace. Il va parfois dans certains délires bien loin de sa vie, notamment dans la mise en page, très originaux et intelligents (ceux que je trouve "intelligents" ne courent pas les rues). Il en rajoute, en fait des tonnes, sur la fin du volume, semblant partir dans des délires symboliques et quasi psychanalytiques très réussis, et des disputes où il a le chic pour se faire passer pour la victime. Du tout bon je vous dit, sûrement mon comics favori, c'est dire ce que la bête à dans le ventre. Intelligent et qui fait :)
Rural !
Rural !, en voilà une oeuvre qu'elle est forte ! Qu'elle démontre des choses et nous donne l'impression d'avoir partagé des vies, découvert des environnements. L'auteur a passé plus d'un an avec ceux qu'il décrit dans son ouvrage ; nous sommes ici en plein reportage dessiné, même si cela est plus un vrai livre qu'un simple papier. Nous sommes dans l'exploitation "BIO" de trois paysans, ils sont parvenus à obtenir ce titre, mais voilà, l'autoroute qui est prévue depuis belle lurette, qui doit passer de l'autre côté du village, passe finalement en plein sur leur exploitation. Nous y suivons "l'affaire". Plus d'un an de vie "rurale". Et nous y découvrons des convictions, des combats, des défaites et des espérances. Un très beau livre.