Le Triangle Rouge

Note: 4/5
(4/5 pour 6 avis)

One-shot à part dans l'oeuvre d'Andreas: hommage à Frank-Lloyd Wright (créateur du musée Guggenheim).


Andreas Auteurs allemands Bâtiments et architectures Consensus sur une BD Delcourt Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc, Bruxelles Format à l’italienne One-shots, le best-of

Pour rendre hommage au grand architecte Frank Lloyd Wright, Andreas a imaginé un récit à "tiroirs", emboîtage de rêves construit autour de la couleur rouge. Format "à l'italienne", impression en cinq couleurs, dos toilé : un fascinant livre-objet. Aussi fascinant qu'irrésumable, l'album met en parallèle des séquences de bande dessinée avec des illustrations inspirées des créations architecturales de Frank Lloyd Wright.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 1995
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Triangle Rouge © Delcourt 1995
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 6 avis)
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16/04/2004 | Ro
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L'avatar du posteur Noirdésir

Voilà un bel objet (je parle de l’extérieur comme de l’intérieur), qui abrite une histoire dont la lecture se révèle exigeante. Mais ça vaut vraiment le coup de persévérer, et de ne pas se laisser arrêter par certains aspects sans doute obscures – même si je ne suis pas sûr d’avoir tout saisi de cette intrigue. Le dessin d’Andréas est chouette, et sa mise en pages, comme souvent chez lui, joue sur des planches déstructurées, des cases aux formes et emplacements peu ordinaires. Leur verticalité d’ensemble accentue le jeu sur la géométrie des décors – et l’architecture des bâtiments. L’alternance entre cases arides en Noir et Blanc (comme si seul le crayonné avait été conservé) et celles où la couleur s’immisce un peu (le rouge surtout) crée une atmosphère étrange. Étrangeté aussi de la narration, qui mêle des récits parallèles, qui semblent parfois se répéter, se répondre. Cet aspect est franchement déroutant (et là, le découpage des cases, déjà signalé, accentue sans doute la difficulté que l’on peut avoir à tout « saisir »). Mais on est quand même happé par l’histoire, le fantastique qui s’invite et nous invite à plonger dans un récit assez mystérieux. Et là les décors (on a l’impression de naviguer dans des pièces immenses, aux plafonds surélevés), traversées par des lignes qui donnent à l’ensemble un air de labyrinthe dans lequel le lecteur que je suis a failli se perdre. Album intriguant et original, à découvrir.

09/10/2021 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
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Après une première lecture, on se dit que quelque chose nous a échappé. On ne comprend pas grand-chose et les séquences semblent sans lien apparent. Une recherche rapide sur le net nous rassure. Ce one shot est truffé de sens codés qui requièrent toute l’attention du lecteur pour être interprétés. Ce récit à tiroirs, mélangeant rêves et réalité, est donc assez exigeant. Plusieurs lectures m’ont été nécessaires pour l’appréhender. Chaque lecture permet de nouvelles déductions, de lier des séquences entre elles ou encore de distinguer l’imaginaire du réel. Rien n’est laissé au hasard. Pour ceux qui veulent aller plus loin dans la réflexion ou tout simplement confronter leurs déductions avec celles d’autres passionnés d’Andréas, le lien fourni par Ro leur est tout indiqué. Bref, une bd à décortiquer patiemment et à retourner (dans son esprit).

20/08/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

Cette BD attendait patiemment dans ma bibliothèque depuis longtemps, et ce matin ce fut le déclic. J'avais déjà consulté le lien de Ro il y a quelques temps. Je ne savais pas à quoi m'attendre en dépit des informations déjà connues. Ma surprise fut totale : graphiquement, je trouve qu'il s'agit de l'album le plus abouti d'Andréas. Les mises en page, les coloriages (quand ils existent), les cadrages, le dessin épuré pour le N&B, etc.... Tout est merveilleux, à commencer pas les dessins d'architectes. Le scénario est complexe sur le fond car il semble y avoir plusieurs niveaux d'interprétation. Avec un peu de patience et d'ouverture d'esprit, l'on comprend vite les bases de ce récit, même si il faut attendre les dernières pages pour mieux cerner la trame globale. La BD en elle même est simple mais belle avec son dos toilé rouge. Le format italien est bien approprié par l'auteur s'évertue comme d'habitude à utiliser le support comme peu savent le faire. Cette BD est une curiosité mais surtout une belle découverte que je conseille. Andréas est indéniablement un des plus grands auteurs de BD, ça vaut le coup de s'accrocher, certaines de ses séries deviendront des classiques de référence comme Arq ou Capricorne. Sinon la série Rork sera éditée en 2 intégrales en 2009 avec un 8ème tome inédit.

02/01/2009 (modifier)
Par cac
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur cac

Excellent album, on commence à s'habituer pourtant quand on connaît Andréas. Sur un plan formel, sur le support même de la bd avec des découpages qui collent bien sur toute la largeur des doubles pages de ce format à l'italienne, on est déjà épaté et cette idée sur la "couleur". Vraiment fort. Alors je n'avais pas complètement saisi le message qu'évoque Ro et pour ça la dernière page tombe un peu à plat à propos de Guggenheim, mais l'histoire en elle-même se lit bien. Il faut bien rester concentré pour faire la part entre le rêve et la réalité J'adore ce style de bd où le format est réellement exploité sans se contenter d'une "littérature illustrée" et ça mériterait presque un 5 étoiles.

13/06/2006 (modifier)
Par Altaïr
Note: 4/5

Rahhhh qu'il m'est difficile de noter cette BD... Graphiquement, c'est du grand Andreas "épuré", c'est fin, avec un jeu sur la couleur tout à fait fascinant. Et comme on pouvait s'en douter, Andreas profite du format à l'italienne pour inventer de nouveaux découpages absolument magistraux. Et tout du long de l'album le plaisir qu'Andreas a eu à le réaliser est palpable et communicatif. La construction du récit, une fois qu'on en a la clef, est extrêmement amusante. Essayer de savoir qui rêve quoi, qui symbolise quoi, prend l'allure d'un jeu de piste très construit et très ludique (...pour les amateurs de casse-tête ^_^). Donc sur le plan formel cette BD vaut amplement un 5/5. C'est une BD exigeante mais parfaite et qui mérite amplement d'être achetée pour ces seules qualités (enfin vérifiez avant que vous n'êtes pas allergiques à ce style ^_^). Mais... il y a le fond de l'histoire. Et là ça me gène déjà plus. "Le triangle rouge" parle donc de la création artistique. Eh bien une fois qu'on a résolu l'énigme, on s'aperçoit que cette vision est très creuse et rudimentaire (il faut vaincre ses démons, trouver l'"Idée", suivre son inspiration, terrasser les contraintes matérielles... mouaiche :o/). Bref, "le triangle rouge" est un exercice de style virtuose sur le plan formel, mais qui véhicule au final un message un peu vain... J'hésite entre 3 et 4. Allez, ce sera 3/5 pour le fond et 5/5 pour la forme. Donc 4/5.

16/06/2004 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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Tout d'abord, il y a la beauté de l'objet-livre. Le format à l'italienne, le dos toilé (rouge évidemment), la qualité de l'album : rien à redire, c'est une belle BD. Puis à l'intérieur, le dessin d'Andreas y est tel que je le préfère. Mélangeant noir & blanc, très belles couleurs comme crayonnées, aquarelles, etc., c'est le dessin d'Andreas moderne, celui de Capricorne et Arq. Personnellement, j'adore, d'autant plus que le goût esthétique de cet ouvrage est excellent à mes yeux. Puis vient l'histoire/les histoires. Que ceux qui ont trouvé Cyrrus/Mil (du même auteur) hermétique sachent dès maintenant que le Triangle Rouge est encore plus hermétique. Ce n'est pas le niveau de X-20 (toujours d'Andreas), court récit en BD qui ressemblait presque à une séance de décryptage en règle, mais presque. C'est bien simple : à la première lecture, moi qui suis un habitué d'Andreas, je n'ai rien compris du tout. Rien ! Dans le Triangle Rouge, chaque détail du dessin, des textes, des situations compte. Il faut savoir déchiffrer les idées de l'auteur, mettre en place ses hypothèses, tenter d'émettre des idées et voir si elles correspondent. - SPOILER - Alors pour ceux qui sont complètement perdus après une première lecture, il faut savoir qu'en réalité cette BD est une métaphore du processus créatif de l'artiste (ici F-L Wright) représenté sous la forme d'un rêve à tiroirs qu'il aurait pu faire avant de lancer son projet Guggenheim. Ici, tout est métaphore, symbole, tout est onirisme. 4 rêves se mêlent, à différents degrés, et chacun parle d'une partie du travail et du processus qui mènent à la création artistique. Pour plus d'explications, rendez-vous sur le forum ci-dessous où une tentative d'explication de la BD a été formulée par certains lecteurs avisés : http://www.bdparadisio.com/scripts/ForItems.cfm?IdSubject=1109212340 - Fin du SPOILER - Pour ma part, maintenant que j'ai su à mon tour décrypter cette oeuvre, je reconnais là à nouveau le talent énorme et l'originalité créative d'Andreas qui a su créer avec le Triangle Rouge une oeuvre d'art à part entière, oeuvre de réflexion, de beauté et de poésie.

16/04/2004 (modifier)