Quand on démarre la lecture de cette série, il faut malgré le classicisme (... très réussi d'ailleurs) du dessin se préparer à beaucoup de fantaisie. Celle ci peut se retrouver dans les sujets traités, la construction de l'histoire... ou dans le dénouement final. Parfois les auteurs s'amusent à nous emmener sur des fausses pistes qui débouchent évidemment nulle part. Ou alors j'ai pas compris. :)
Au début c'est déconcertant, voire même décevant. Tel fut mon cas. Mais, en faisant confiance à la renommée de la série, j'ai persisté. Heureusement, car il y a là dedans une beauté, une intelligence, une poésie, une originalité rare dans le monde de la BD.
Personnellement, j'ai une préférence pour "la Tour" mais bon, toute la série vaut le détour.
Dans un premier temps, j'avais acheté la version "noir et blanc" d'Angela. J'apprécie en effet beaucoup le dessin de Vatine, dessinateur que j'ai découvert assez tardivement. Ce n'est que depuis la lecture de ce western que je continue à persévérer dans l'univers à la fois de Vatine, avec Aquablue (dans l'intégrale Delcourt parue en septembre) et de Pecqueur (aussi à travers l'intégrale de Golden City éditée à l'occasion des 20 ans de Delcourt).
Le scénario d'"Angela" m'a vraiment attiré, même s'il ne révolutionne pas le western, tel qu'il est décrit dans la bande dessinée.(et en outre, il est pas beau ce train lancé à grande vitesse...).
Giraud ayant quasiment monopolisé le western dans la bande dessinée ( avec aussi Morris avec Lucky Luke,et Swolf avec Durango), il est fort rare de voir des auteurs s'immiscer dans ce domaine , mis à part Desberg et Marini pour le formidable "Etoile du désert" et Vatine et Pecqueur pour le présent album.
J'ai cédé pourtant à l'édition dite normale d'"Angela" tant les couleurs d'Isabelle Rabarot et d'Olivier Vatine himself font ressortir l'histoire. Il est assez rare de noter que c'est bien la première fois que je préfère la version couleur à celle de l'édition limitée en noir et blanc.
Même si l'histoire se traite en one shot, j'ose tout de même espérer que le final de cette aventure augure d'une suite à la hauteur de cette histoire.
Et puis honnêtement, vous pouvez passer à côté d'une couverture aussi sublime sans céder au mécanisme pervers de l'achat compulsif?
En tout cas, moi j'ai craqué doublement.
Et puis ma femme s'appelant "Angela" je me devais logiquement de craquer pour un tel titre, non ?
Courez vite acheter ce livre, c'est du pur bonheur. Renaud Dillies a fait un très bel album, tout aussi réussi que Sumato ou Betty Blues.
Le personnage principal Scipion traîne une forme de mélancolie lorsqu’il rencontre Tchavolo le gitan, musicien chaleureux. Celui-ci lui redonne le goût à la vie grâce à ses talents musicaux. Comme toujours chez l'auteur, on retrouve la thématique de la musique et plus particulièrement celle du jazz.
Les très beaux dessins de Renaud Dillies renforcent le côté onirique et musical du livre. La fin de l'album est un peu plus nostalgique et renvoie peut-être à l'atmosphère du film Brazil de Terry Gilliam. Scipion travaille dans de grands bureaux totalement impersonnels, entouré par un patron tyrannique et des collègues dépassés. D’ailleurs, il est tout à fait remarquable de constater que Renaud Dillies sait parfaitement retranscrire la tristesse en bande dessinée.
Mac Coy fait son entrée pétaradante dans le mensuel Lucky Luke n° 1 de Mars 1974.
J'ai tout de suite apprécié !
C'est vrai, il n'est pas sans rappeler son "grand frère" Blueberry. Comme lui il est "du Sud", va participer à la guerre de Sécession et -à la fin de ce conflit- s'engager dans l'armée américaine.
Blueberry est à Fort Navajo ?... Mac Coy est à Fort Apache !... Comme Blueberry, Mac Coy se fait aussi le chantre des causes désespérées et va être promené d'un bout à l'autre de nombreux Etats.
Mais ce que j'aime surtout, c'est ce que gaillard est une véritable tête-brûlée qui balance un sacré foutoir dans sa hiérarchie.
Lui et son copain Charley vont ainsi vivre moult péripéties aventureuses, et surtout dangereuses dans un Far-West "impolitiquement incorrect".
Seule règne la loi du Colt. Et de ce côté là, Mac Coy n'a rien non plus à envier à personne.
Mais ce que j'ai surtout apprécié, c'est le dessin. Palacios y va fort. Très fort. Il fait oeuvre d'un trait réaliste, puissant. Ses planches éclatent littéralement et fourmillent souvent de scènes haletantes lors des reconstitutions de combats, d'attaques diverses. Un véritable "soufflet graphique" qui m'a fait directement pénétrer dans l'action.
Pas une minute de répit pour le lecteur. Qui plus est, les scénarios de Gourmelen sont teintés d'humour ; une sorte de "soupape de sécurité" qui permet quelques secondes de "repos" avant de replonger dans les pages suivantes.
Les premiers albums, surtout, sont très bien réalisés. J'ai apprécié le découpage des thèmes sous forme de courtes histoires d'une dizaine de pages chacune. Mais ces récits s'emboîtent les uns dans les autres et forment réellement un tout homogène.
Les couleurs ?... Ah oui... les couleurs... c'est "comme ça tombe". Elles éclatent de tons vifs, passent aux tons "froids" pour mieux souligner l'action... ou non.
Blueberry est une série culte, c'est vrai. Mais je suis convaincu que Mac Coy fera lui aussi partie des classiques du western.
Trois artistes se retrouvent à Paris pour recevoir un prix. Tous trois ont gagné le succès et la reconnaissance artistique à cause des blessures de leur ego et de leurs complexes vis-à-vis des autres - le pianiste dans son rapport au père, l'écrivain dans son rapport aux femmes et à son passé, le peintre dans son rapport à soi et à la société. Une journaliste enquêtant sur le prix dénouera leurs complexes et deviendra leur muse, leur donnant à chacun ce qui leur manque pour vivre en équilibre.
Le récit est peu conventionnel : les différents protagonistes se croisent et se recroisent dans un ballet incessant constamment entrecoupé de réflexions de passants et de figurants sur les événements politiques des différentes époques (ce qui est assez déconcertant, mais également parfaitement orchestré et donnant un ton spécial à la BD).
Un drame psychologique intelligent, bien dessiné, très réussi, et fort agréable à lire.
Un énooooorme coup de pied dans cette institution chère à ce bon vieux Baden-Powell.
Hamster Jovial, ce chef scout un rien débile, fait son apparition dans l'hebdo "Rock and Folk" n° 59 de Décembre 1971. Il y restera jusqu'au n° 89 de Juin 1974.
UN VRAI DELIRE !!!... Tant visuel que textuel, Gotlib livre ici une véritable parodie dans une suite de gags -en noir et blanc- dont certains m'ont fait rire aux larmes !
Occasionnellement, je replonge avec un plaisir vrai, teinté de nostalgie, dans cet "album de mes 18 ans". Ca n'a pas pris une ride. C'est toujours aussi percutant.
Bien entendu, pour vraiment le savourer, il faut avoir connu certains grands groupes musicaux de l'époque ; un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Mais vous pouvez m'en croire : je m'y suis bien marré !
Un album hors format, hors normes aussi, dont seule la couverture est en couleurs. Un album qui, en son centre, contient un véritable bijou : une double page légérement cartonnée sur laquelle Gotlib a "retravaillé" le cover de pochettes de "33 tours" très connus de l'époque. Et rien que pour ça, cet album vaut beaucoup.
Un "must" personnel, paru aux Editions du Fromage (!)...
Une série qui, à son tome 20, ne perd pas de son intérêt ni de son intrigue. Urasawa a été encensé avec Monster. 20th est sans doute supérieur dans bien des domaines. Les personnages ont tous une part d'ombre (Otcho et son fils, Kenji et son groupe, Maruo et sa fuite...) et se révèlent tous des héros ordinaires... Bref, c'est du bonheur !
Aquablue a été une série précurseur dans le domaine S-F. Des éléments qui ont fait le succès de Travis et de Sillage s’y trouvent déjà.
Les premiers tomes avaient pris un petit coup de vieux, la faute à une mise en couleur perfectible. La recolorisation des premiers opus montre bien que le dessin de Vatine n’est nullement en cause dans ce constat (bien au contraire, Vatine a un coup de crayon plutôt avant-gardiste pour son temps je trouve).
Je n’ai lu que les deux premiers cycles. Avant d’entamer la lecture, j’avais une grosse appréhension : voir le côté écologique trop présent. Certes, il en est fait référence dans le premier cycle mais pas dans le deuxième qui voit Nao faire face à son passé. Si seul le premier cycle est encensé, je trouve que le second tient bien la route et ne souffrirait pas de la comparaison avec Travis ou Sillage. Les points forts de la série sont les dessins de Vatine et de Tota et la narration maîtrisée de Cailleteau qui, dès le début, sait où il veut emmener le lecteur. Seule petite ombre au tableau, j’ai le sentiment que tout s’enchaîne trop bien : un imprévu se pose que la solution ne tarde pas à venir.
Mais bon, ça reste une lecture tout à fait recommandable !
Enfin, un petit mot sur la reprise du dessin par Tota : rarement je n’aurais vu une telle passation entre dessinateurs se faire aussi bien sans que le graphisme en prenne un coup.
Voici un dessinateur au trait bien reconnaissable. Mais plus que le trait, ce sont les notes de couleurs savamment dosées qui captivent le regard et donnent l’attrait aux planches.
Ayant lu le vent dans les saules dans sa version intégrale 20e anniversaire Delcourt, je trouve le format de cette édition inadéquat (cases trop petites) mais parfait pour l’emmener en voyage !
Sans juger de la qualité de l’adaptation, l’histoire se suit sans ennuis. Aux phases contemplatives (Taupe et Rat en pique-nique, chez Blaireau, …) se succèdent des phases plus vives (Crapaud et ses travers), de sorte que la narration trouve un certain équilibre. Le récit, découpé en chapitres, est formé par une trame principale constituée par les mésaventures de Crapaud à laquelle vient s’ajouter une succession de faits plus ou moins indépendants et anodins. Par moment, ces faits anodins prennent le dessus, ce qui donne l’impression d’un récit hachuré. Cette impression s’est ressentie une ou deux fois.
Bref, tout ça pour en arriver à la conclusion que la version intégrale n’est pas la plus adaptée à l’oeuvre comme support de lecture. Préférez sans doute les tomes individuels. L’épilogue lance un pont vers la suite de la série constituée par Le Vent dans les Sables.
Une magnifique bd, des couleurs et des dessins superbes... On passe un très très bon moment en lisant les divers tomes. Les scénarios sont plutôt sympathiques, même s'ils n'ont rien d'extraordinaire ils se lisent bien...
Ce qui est agréable, c'est que les histoires se tiennent en 1 seul tome.
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Les Cités obscures
Quand on démarre la lecture de cette série, il faut malgré le classicisme (... très réussi d'ailleurs) du dessin se préparer à beaucoup de fantaisie. Celle ci peut se retrouver dans les sujets traités, la construction de l'histoire... ou dans le dénouement final. Parfois les auteurs s'amusent à nous emmener sur des fausses pistes qui débouchent évidemment nulle part. Ou alors j'ai pas compris. :) Au début c'est déconcertant, voire même décevant. Tel fut mon cas. Mais, en faisant confiance à la renommée de la série, j'ai persisté. Heureusement, car il y a là dedans une beauté, une intelligence, une poésie, une originalité rare dans le monde de la BD. Personnellement, j'ai une préférence pour "la Tour" mais bon, toute la série vaut le détour.
Angela
Dans un premier temps, j'avais acheté la version "noir et blanc" d'Angela. J'apprécie en effet beaucoup le dessin de Vatine, dessinateur que j'ai découvert assez tardivement. Ce n'est que depuis la lecture de ce western que je continue à persévérer dans l'univers à la fois de Vatine, avec Aquablue (dans l'intégrale Delcourt parue en septembre) et de Pecqueur (aussi à travers l'intégrale de Golden City éditée à l'occasion des 20 ans de Delcourt). Le scénario d'"Angela" m'a vraiment attiré, même s'il ne révolutionne pas le western, tel qu'il est décrit dans la bande dessinée.(et en outre, il est pas beau ce train lancé à grande vitesse...). Giraud ayant quasiment monopolisé le western dans la bande dessinée ( avec aussi Morris avec Lucky Luke,et Swolf avec Durango), il est fort rare de voir des auteurs s'immiscer dans ce domaine , mis à part Desberg et Marini pour le formidable "Etoile du désert" et Vatine et Pecqueur pour le présent album. J'ai cédé pourtant à l'édition dite normale d'"Angela" tant les couleurs d'Isabelle Rabarot et d'Olivier Vatine himself font ressortir l'histoire. Il est assez rare de noter que c'est bien la première fois que je préfère la version couleur à celle de l'édition limitée en noir et blanc. Même si l'histoire se traite en one shot, j'ose tout de même espérer que le final de cette aventure augure d'une suite à la hauteur de cette histoire. Et puis honnêtement, vous pouvez passer à côté d'une couverture aussi sublime sans céder au mécanisme pervers de l'achat compulsif? En tout cas, moi j'ai craqué doublement. Et puis ma femme s'appelant "Angela" je me devais logiquement de craquer pour un tel titre, non ?
Mélodie au crépuscule
Courez vite acheter ce livre, c'est du pur bonheur. Renaud Dillies a fait un très bel album, tout aussi réussi que Sumato ou Betty Blues. Le personnage principal Scipion traîne une forme de mélancolie lorsqu’il rencontre Tchavolo le gitan, musicien chaleureux. Celui-ci lui redonne le goût à la vie grâce à ses talents musicaux. Comme toujours chez l'auteur, on retrouve la thématique de la musique et plus particulièrement celle du jazz. Les très beaux dessins de Renaud Dillies renforcent le côté onirique et musical du livre. La fin de l'album est un peu plus nostalgique et renvoie peut-être à l'atmosphère du film Brazil de Terry Gilliam. Scipion travaille dans de grands bureaux totalement impersonnels, entouré par un patron tyrannique et des collègues dépassés. D’ailleurs, il est tout à fait remarquable de constater que Renaud Dillies sait parfaitement retranscrire la tristesse en bande dessinée.
Mac Coy
Mac Coy fait son entrée pétaradante dans le mensuel Lucky Luke n° 1 de Mars 1974. J'ai tout de suite apprécié ! C'est vrai, il n'est pas sans rappeler son "grand frère" Blueberry. Comme lui il est "du Sud", va participer à la guerre de Sécession et -à la fin de ce conflit- s'engager dans l'armée américaine. Blueberry est à Fort Navajo ?... Mac Coy est à Fort Apache !... Comme Blueberry, Mac Coy se fait aussi le chantre des causes désespérées et va être promené d'un bout à l'autre de nombreux Etats. Mais ce que j'aime surtout, c'est ce que gaillard est une véritable tête-brûlée qui balance un sacré foutoir dans sa hiérarchie. Lui et son copain Charley vont ainsi vivre moult péripéties aventureuses, et surtout dangereuses dans un Far-West "impolitiquement incorrect". Seule règne la loi du Colt. Et de ce côté là, Mac Coy n'a rien non plus à envier à personne. Mais ce que j'ai surtout apprécié, c'est le dessin. Palacios y va fort. Très fort. Il fait oeuvre d'un trait réaliste, puissant. Ses planches éclatent littéralement et fourmillent souvent de scènes haletantes lors des reconstitutions de combats, d'attaques diverses. Un véritable "soufflet graphique" qui m'a fait directement pénétrer dans l'action. Pas une minute de répit pour le lecteur. Qui plus est, les scénarios de Gourmelen sont teintés d'humour ; une sorte de "soupape de sécurité" qui permet quelques secondes de "repos" avant de replonger dans les pages suivantes. Les premiers albums, surtout, sont très bien réalisés. J'ai apprécié le découpage des thèmes sous forme de courtes histoires d'une dizaine de pages chacune. Mais ces récits s'emboîtent les uns dans les autres et forment réellement un tout homogène. Les couleurs ?... Ah oui... les couleurs... c'est "comme ça tombe". Elles éclatent de tons vifs, passent aux tons "froids" pour mieux souligner l'action... ou non. Blueberry est une série culte, c'est vrai. Mais je suis convaincu que Mac Coy fera lui aussi partie des classiques du western.
Trois artistes à Paris
Trois artistes se retrouvent à Paris pour recevoir un prix. Tous trois ont gagné le succès et la reconnaissance artistique à cause des blessures de leur ego et de leurs complexes vis-à-vis des autres - le pianiste dans son rapport au père, l'écrivain dans son rapport aux femmes et à son passé, le peintre dans son rapport à soi et à la société. Une journaliste enquêtant sur le prix dénouera leurs complexes et deviendra leur muse, leur donnant à chacun ce qui leur manque pour vivre en équilibre. Le récit est peu conventionnel : les différents protagonistes se croisent et se recroisent dans un ballet incessant constamment entrecoupé de réflexions de passants et de figurants sur les événements politiques des différentes époques (ce qui est assez déconcertant, mais également parfaitement orchestré et donnant un ton spécial à la BD). Un drame psychologique intelligent, bien dessiné, très réussi, et fort agréable à lire.
Hamster Jovial
Un énooooorme coup de pied dans cette institution chère à ce bon vieux Baden-Powell. Hamster Jovial, ce chef scout un rien débile, fait son apparition dans l'hebdo "Rock and Folk" n° 59 de Décembre 1971. Il y restera jusqu'au n° 89 de Juin 1974. UN VRAI DELIRE !!!... Tant visuel que textuel, Gotlib livre ici une véritable parodie dans une suite de gags -en noir et blanc- dont certains m'ont fait rire aux larmes ! Occasionnellement, je replonge avec un plaisir vrai, teinté de nostalgie, dans cet "album de mes 18 ans". Ca n'a pas pris une ride. C'est toujours aussi percutant. Bien entendu, pour vraiment le savourer, il faut avoir connu certains grands groupes musicaux de l'époque ; un temps que les moins de 40 ans ne peuvent pas connaître. Mais vous pouvez m'en croire : je m'y suis bien marré ! Un album hors format, hors normes aussi, dont seule la couverture est en couleurs. Un album qui, en son centre, contient un véritable bijou : une double page légérement cartonnée sur laquelle Gotlib a "retravaillé" le cover de pochettes de "33 tours" très connus de l'époque. Et rien que pour ça, cet album vaut beaucoup. Un "must" personnel, paru aux Editions du Fromage (!)...
20th Century Boys
Une série qui, à son tome 20, ne perd pas de son intérêt ni de son intrigue. Urasawa a été encensé avec Monster. 20th est sans doute supérieur dans bien des domaines. Les personnages ont tous une part d'ombre (Otcho et son fils, Kenji et son groupe, Maruo et sa fuite...) et se révèlent tous des héros ordinaires... Bref, c'est du bonheur !
Aquablue
Aquablue a été une série précurseur dans le domaine S-F. Des éléments qui ont fait le succès de Travis et de Sillage s’y trouvent déjà. Les premiers tomes avaient pris un petit coup de vieux, la faute à une mise en couleur perfectible. La recolorisation des premiers opus montre bien que le dessin de Vatine n’est nullement en cause dans ce constat (bien au contraire, Vatine a un coup de crayon plutôt avant-gardiste pour son temps je trouve). Je n’ai lu que les deux premiers cycles. Avant d’entamer la lecture, j’avais une grosse appréhension : voir le côté écologique trop présent. Certes, il en est fait référence dans le premier cycle mais pas dans le deuxième qui voit Nao faire face à son passé. Si seul le premier cycle est encensé, je trouve que le second tient bien la route et ne souffrirait pas de la comparaison avec Travis ou Sillage. Les points forts de la série sont les dessins de Vatine et de Tota et la narration maîtrisée de Cailleteau qui, dès le début, sait où il veut emmener le lecteur. Seule petite ombre au tableau, j’ai le sentiment que tout s’enchaîne trop bien : un imprévu se pose que la solution ne tarde pas à venir. Mais bon, ça reste une lecture tout à fait recommandable ! Enfin, un petit mot sur la reprise du dessin par Tota : rarement je n’aurais vu une telle passation entre dessinateurs se faire aussi bien sans que le graphisme en prenne un coup.
Le Vent dans les Saules
Voici un dessinateur au trait bien reconnaissable. Mais plus que le trait, ce sont les notes de couleurs savamment dosées qui captivent le regard et donnent l’attrait aux planches. Ayant lu le vent dans les saules dans sa version intégrale 20e anniversaire Delcourt, je trouve le format de cette édition inadéquat (cases trop petites) mais parfait pour l’emmener en voyage ! Sans juger de la qualité de l’adaptation, l’histoire se suit sans ennuis. Aux phases contemplatives (Taupe et Rat en pique-nique, chez Blaireau, …) se succèdent des phases plus vives (Crapaud et ses travers), de sorte que la narration trouve un certain équilibre. Le récit, découpé en chapitres, est formé par une trame principale constituée par les mésaventures de Crapaud à laquelle vient s’ajouter une succession de faits plus ou moins indépendants et anodins. Par moment, ces faits anodins prennent le dessus, ce qui donne l’impression d’un récit hachuré. Cette impression s’est ressentie une ou deux fois. Bref, tout ça pour en arriver à la conclusion que la version intégrale n’est pas la plus adaptée à l’oeuvre comme support de lecture. Préférez sans doute les tomes individuels. L’épilogue lance un pont vers la suite de la série constituée par Le Vent dans les Sables.
Blacksad
Une magnifique bd, des couleurs et des dessins superbes... On passe un très très bon moment en lisant les divers tomes. Les scénarios sont plutôt sympathiques, même s'ils n'ont rien d'extraordinaire ils se lisent bien... Ce qui est agréable, c'est que les histoires se tiennent en 1 seul tome. A lire, un achat qu'on ne regrettera certainement pas.