Enfin ! Voici mon gros coup de cœur de cette année ! J’ai nommé : « Le voyage des pères » !
David Ratte, l’auteur de cette nouvelle série, nous présente un récit fort original et très humoristique. L’histoire se déroule au premier siècle avant Jésus-Christ et met en scène des hommes qui cherchent après leurs fils (d’une trentaine d’années tout de même !). Ces derniers sont partis accompagner un certain messie dont le nom est… Jésus…
Dès les premières pages, le ton est donné : ce sera une série amusante ! Hilarante par ses situations (Ah la fameuse visite chez le « guerrier » !) et aussi par ses dialogues assez crus et savoureux comme cet extrait de voix off repris en quatrième de couverture : « Je ne sais pas ce que ce type, ce Jésus, a bien pu leur raconter. Toujours est-il que quand il est parti, ils l'ont tous suivi comme un seul homme. Avec Zébédée on en est resté comme deux ronds de flan. »
Ces passages humoristiques sont entrecoupés de séquences riches en émotions notamment à travers les moments de solitude de l’un des pères et de certains commentaires des jeunes femmes.
J’adore les personnages de cette série ! Bon, on a le droit sans surprise au héros principal râleur et au bon cœur mais aussi, à plein de protagonistes attachants aux caractères bien trempés !
La mise en page aérée est très plaisante à contempler, la mise en couleurs également avec ses tons pastels. A propos de cette dernière, il est assez curieux de constater que les arrières-plans ne disposent pas d’encrage.
Finalement, « Le voyage des pères » est une bd au scénario original, très agréable à feuilleter et pleine de fraîcheur. J’attends avec impatience le prochain tome !
Et hop ! Encore un excellent album des éditions Futuropolis !
Depuis sa renaissance en 2004, cet éditeur nous propose des titres qui sont la plupart du temps en « décalage » par rapport aux autres bd qui apparaissent sur les bacs des librairies. A mon avis, le catalogue des éditions Futuropolis peut se résumer en deux catégories assez distinctes : une avec des bd plus ou moins d’actualité et engagées comme Un homme est mort, La Mémoire dans les poches ou Le sourire du clown, et l’autre qui nous présente des albums assez décalés et poétiques comme La Volupté, Le Dernier modèle ou le Journal d'un fantôme. "La ligne de fuite" fait incontestablement partie de cette deuxième catégorie.
Les auteurs, Christophe Dabitch et Benjamin Flao, nous proposent une bd qui mélange la fiction et la réalité. L’histoire met en scène un jeune poète amateur, Adrien, à la recherche d’Arthur Rimbaud.
Je ne vous dévoilerai pas le début de ce récit qui met en place des personnages et des situations qui ont réellement existé à la fin du XIXème siècle comme le rappelle le mini dossier de fin d’album. Ainsi, le lecteur découvrira le peintre Verlaine et un journal relativement connu à cette époque qui fera scandale.
J’ai énormément apprécié les moments assez farfelus et de solitude du personnage principal (Adrien). Le lecteur peut le voir douter, se laisser aller dans ses délires, exploser de joie en récitant les vers de Rimbaud, se faire arnaquer (surtout dans les transports en commun…)… Bref, les auteurs présentent un (anti ?)héros très attachant et très vivant qui nous emmène avec grande curiosité et le sourire aux lèvres dans ses péripéties (et surtout ses rêveries) assez dingues, et qui me réconcilie avec la poésie (j’avais horreur de cette « matière » qu’on nous imposait en classe…). Il faut dire aussi que j’adore le traitement graphique de "La ligne de fuite"…
Je ne sais pas vraiment si le scénariste était ami avec Benjamin Flao et par conséquent si le dessin fut confié « naturellement » à ce dernier ou si Christophe Dabitch a eu l’immense chance de se voir proposer ce dessinateur pour concevoir cette bd, toujours est-il que ce style convient parfaitement à cette histoire. Comment peut-il en être autrement lorsque le lecteur s’aperçoit que le traitement graphique est en majeure partie fait en aquarelle ? Cette technique est, à mon avis, le procédé attitré lorsqu’il s’agit de mettre des illustrations qui accompagnent un poème et ce bougre de Flao l’exploite parfaitement en y faisant varier les ambiances ! (Allez voir les pleines pages !).
Le coup de crayon de Benjamin est magnifique ! Il est plein de dynamisme ! J’ai également apprécié la variété des cadrages et les longs passages de silence où les expressions des personnages, bien rendues par l’auteur, suffisent amplement à nous donner des frissons.
"La ligne de fuite" est une bd qui m’a réconcilié avec la poésie, genre littéraire que je détestais pendant ma période collégienne (j’en avais marre de réciter ces « choses » !). Le coup de génie de cet album fut de m’avoir fait m'intéresser au personnage et aux vers d’Arthur Rimbaud en mettant en scène des faits réels de cette période. Le dessin réalisé par Benjamin Floa est magnifique et m’a beaucoup motivé à feuilleter cette bd.
Bien que je sois une brêle en poésie et en rédaction (au vu des commentaires de certains forumeurs à propos de mes avis), je le dis haut et fort après avoir lu « la ligne de fuite » : la poésie, c’est bien !
Cette série ne compte encore qu'un seul tome. Le scénariste m'a admis que les ventes n'avaient pas été à la hauteur des espérances mais que rien n'était définitif. Je ne regrette pas pour autant mon achat tant l'album est digne d'intérêt.
Pour un tome d’ouverture, Nadir offre vraiment beaucoup de choses. Plusieurs embuscades et une bataille homérique avant la mi-album… Le lecteur n’est pas trompé sur la marchandise, ça bastonne !
La 2ème partie laisse les massacres de coté pour nous permettre de suivre le déclin de l’ancien guerrier à travers des contrées dures et violentes. J'ai aimé le ton sombre, réaliste et sans concessions lorsqu’il s’agit de décrire le déchéance de Kriff. On est loin de l’esprit enfantin des "Lanfeust". Nadir est un récit sérieux où le second degré n’a pas beaucoup de place.
Le scénario aborde des thématiques intéressante telles que la vanité des honneurs, la fragilité des acquis et celle de la destinée humaine en général.
Graphiquement, c’est pour moi une réussite. Josic offre des planches captivantes en mélangeant les techniques et en mariant habilement encrage et colorisation informatique. J’ai dû stopper la lecture plusieurs fois pour contempler certaines cases. Le dessinateur a mis ses pinceaux au service de la trame en alourdissant judicieusement l’atmosphère durant la chute progressive du héros.
Si on ajoute la très belle couverture et le charisme de Kriff, qui rappelle le Léonidas de 300, on obtient une série bien lancée et qui promet.
Mais cet album n'est pas exempt de défauts :
Déjà, pour faire tenir autant d'éléments sur 46 pages, Dragan a dû opérer quelques coupes dans le scénario et les transitions sont assez abruptes. Rien de bien méchant cependant.
Les batailles peuvent paraître un tantinet brouillonnes, le dessinateur ayant privilégié une approche large. Il balaye le champ de bataille grâce à des extraits évocateurs mais choisis sans réel souci de continuité.
Enfin le dessin ne sera pas du goût de tous. On remarque quelques défauts au niveau des proportions anatomiques.
Je recommande.
Koma est un chef-d’œuvre du 9ème Art. Je n’ai que trop attendu pour en aviser, différant si souvent l’échéance, anxieux à l’idée de le malmener par mon verbe hésitant. Cette série chère à mon cœur, est une perle de tendresse et d’humour au-dessus de tout vocable. Et c’est donc fébrile, envahi d’appréhension que je vais tâcher de vous convaincre, sinon de vous insuffler un peu de mon enthousiasme.
Gamine facétieuse, Addidas vit dans une agglomération morose, mégapole aux mille cheminées touchant le ciel. Pour son père, âme en peine inconsolable depuis le décès de son épouse, elle est l’unique trésor d’une vie austère. Mais la petite est malade. Vaillante, en dépit de ses brefs comas inexpliqués et impromptus, elle assiste très souvent papa dans son labeur de ramoneur. C’est tellement plus facile de nettoyer les étroits boyaux avec sa taille. Malheureusement, lors d’une expédition solitaire plutôt chahutée, Addidas dégringole dans un conduit souterrain, victime d’un nouvel évanouissement. Égarée dans les profondeurs de la terre, elle va faire une rencontre étrange. Un colosse bleu, créature impressionnante mais terrifiée, banni par ses pairs parce qu’il n’a pas réussi à préserver l’intégrité mécanique de sa «machine». Une bien mystérieuse machine…
Dans un surprenant patchwork de genres, Pierre Wazem et Frederik Peeters imaginent une fable originale, une allégorie moderne et urbaine d’une Alice au pays des merveilles pour les grands. Du steampunk au fantastique en passant par l’anticipation, on vagabonde de péripéties en surprises, de rencontres en étonnements, de découvertes en ravissements. Un scénario riche et mouvementé, empreint de loufoque et d’absurde, mais qui n’en demeure pas moins bien ficelé et tout à fait cohérent. On le devine parfois teinté d'une forme d’improvisation, un «sans filet» excitant manifestement maîtrisé par des auteurs qui empruntent à tout moment les sentiers d’idées nouvelles et soudaines et nous régalent de leur géniale inspiration.
Si le fond est résolument lourd et pessimiste (mal inconnu, monde aux accents totalitaire, phénomènes angoissants…), son traitement est lui tout en subtilité. Plein de sensibilité, de poésie et non dénué d’humour, il dégage un ton frais, une sensation de légèreté. Grâce, en autre, à la présence d’Addidas, cette gentille petite fille rêveuse un peu désabusée et tellement attachante. Elle est si craquante avec ses grands yeux et son sourire ravageur, avec ses répliques irrésistibles emplies d’une belle naïveté enfantine et d’une maturité étonnante, une délicieuse répartie qui fait très souvent mouche. Accompagnée de personnages secondaires aux caractères fouillés, ils décontractent cette atmosphère plutôt pesante, gratifiant le récit d’un parfait équilibre.
Hormis le côté divertissement simple, cette bande dessinée propose également un angle de lecture plus interrogateur. Une dimension tour à tour critique, philosophique ou introspective. Notamment, ce monstre, clone antinomique et personnification du mal-être inconscient d’Addidas. Ou ces «ballades» dans les méandres lugubres du sous-sol, inquiétante métaphore de ses comas répétés. Ou encore ces réflexions sous-jacentes sur l’enfance, la différence ou la mort. Un enchantement pour l’esprit.
Graphiquement, le bonheur est également au rendez-vous. La ligne est simple et pure. Et si elle privilégie une expressivité à couper le souffle, elle n’en reste pas moins belle. La colorisation, alternant ombres, teintes «coucher de soleil» ou variations plus vives, fleure cette aventure onirique d'une dernière fragrance, une mélancolie douce et enivrante. La touche finale d’une œuvre en tous points admirable.
Même après ce dégobillage volubile, il manquera toujours des mots pour exprimer tout ce que m’inspire ce petit bijou. Alors je clos en remerciant les auteurs d'avoir su si brillamment émerveiller mes yeux, réveiller mon imaginaire d’adulte, et faire vibrer mon cœur d’enfant.
Ah enfin je lis cette BD qui bénéficie d'un des meilleurs buzz de ces derniers temps.
Bon alors tout de suite, là, comme ça, je trouve que ce n'est pas très original au niveau du sujet. Des histoires du quotidien, on en a lu, vu, entendu des tonnes, et le premier tome ne sort pas vraiment des sentiers battus. Ensuite, le dessin de Vanyda est quand même un peu hésitant. C'est dommage, d'ailleurs, que les personnages aient un peu tous la même tête. Parce que j'ai lu auparavant L'Année du dragon, dessinée par la même personne, et qu'il y a une réelle différence graphique.
Là où "L'immeuble d'en face" se démarque du tout-venant du roman graphique, c'est bel et bien dans son traitement. Un discours et des situations modernes, plutôt dynamiques, des dialogues plutôt bien sentis, je pense qu'il y a une part de vécu dans ces pages, mais aussi une analyse assez fine de notre société occidentale urbaine. C'est frais, c'est intelligent, c'est très sympathique.
Le meilleur western en bd que je connaisse.
Avec Charlier, parfois j'accroche et parfois j'accroche pas et ben ici je trouve qu'il a écrit les meilleurs albums de sa carrière. Les scénarios sont passionnant et c'est remplient de rebondissement qui donne absolument envie de lire la suite. Les personnages sont excellent et particulièrement les méchants qui sont pour la plupart très réussi et inoubliables. Le dessin de Giraud est excellent et j'ai adoré suivre son évolution.
Les tomes 11 à 15 sont pour moi les meilleurs de la série et ceux qui faut lire au moins une fois dans sa vie. Les tomes où Giraud est en solo sont de bonne fracture sauf Arizona Love qui m'a toujours ennuyé malgré un bon début.
Une bonne série d'humour pour toute la famille ! Les enfants rient des aventures d'Astérix pendant que les adultes rient encore plus avec les références et les jeux de mots. Le talent scénaristique de Goscinny, qui est au top de sa forme, est complété à merveille par le dessin d'Uderzo. Les personnages sont attachants et mémorables. J'ai relu la plupart des albums des dizaines de fois sans que je m'ennui.
Concernant les albums d'Uderzo en solo, je trouve qu'ils sont pas si mal que ça. Je considère 'L'odyssée d'Astérix' et 'Chez Rahazade" comme des chef d'oeuvres. Par contre, les trois derniers sont nuls et sont totalement dispensables.
Je suis obligé de poster sur cette série, car pour moi c’est une référence de la science-fiction tous supports confondus.
Bajram nous propose un excellent scénario basé sur un domaine déjà traité à maintes reprises mais pas toujours évident à maîtriser : les voyages temporels. Ici, il met en avant une théorie parfaitement plausible à laquelle il se tient du début à la fin, d’ailleurs dans le dernier tome il nous dévoile des éléments qui montrent qu’il avait cerné l’intégralité de son récit dès le premier tome. Il en ressort donc une parfaite cohérence des 6 albums. Pour compléter cela, il a su parfaitement jouer avec des personnages charismatiques, à la limite de la caricature, les personnalités de chacun étant très bien utilisées et les dialogues, même s’ils sont parfois un peu complexes car techniques, sont très bons. Il a également construit chaque album de manière intéressante : en début, quelques planches présentant le passé d’un des personnages principaux, et un découpage en chapitre où chacun présente une référence biblique dont on découvrira l’origine à la fin de la série.
Dans un style réaliste, le dessin est de mieux en mieux maîtrisé au fil des albums. Les « acteurs » ont de vraies tronches, mais quelques planches sont un peu sombres et les personnages sont difficiles à discerner. Les décors futuristes et spatiaux sont très réussis. Le découpage sert parfaitement les scènes d’action et apporte une bonne lisibilité. Les 2 derniers tomes ont été réalisés entièrement par informatique et ceci donne un côté plus « lisse » au dessin qui certes ne m’a pas dérangé mais peut dérouter.
A posséder absolument !
Je trouve ce manga excellent. Les personnages sont très attachants, particulièrement les personnages masculins (Kenshin, Sanosuke, Aoshi, Anji, Sojiro...). Les méchants sont tous différents, autant physiquement que mentalement. Les combats sont très impressionnants, c'est vrai que des fois c'est un peu un "bazar".
En plus j'adore cet humour, c'est vrai peut-être un peu enfantin mais c'est pour ça que j'aime bien !!!
Bonne relecture pour les fans !!!
Etienne Davodeau se révèle excellent dans l'art de l'écoute de l'autre et l'analyse sociologique.
J'avais lu Les Mauvaises gens il y a un mois environ, et j'avais adoré sa façon de conter cette chronique sociale sur ses parents et l'émergence du syndicalisme dans sa région natale. Un peu plus jeune que lui et ayant grandi à plus de 300 kms de là, j'y retrouvais beaucoup de similitudes sur mon contexte de vie. Avec "Rural !", c'est encore plus poussé : j'ai grandi à 200 mètres d'une ferme ayant comme activité la laitière.
ED a bien observé et retranscrit la vie et le travail à la campagne, à la lecture de cette BD, j'avais des images de mon passé qui remontaient à presque toutes les pages.
Au-delà de l'activité de la ferme à vocation biologique, j'ai découvert la lutte du pot de terre contre le pot de fer : la création d'une autoroute coupant le GAEC en deux. Les témoignages et les faits sont édifiants, mais après coup l'on se dit que c'est partout la même chose...
Le militantisme de cette BD est limité, on assiste plus à une démonstration du fonctionnement d'un système qu'à une démagogie infertile.
Du grand art, un beau documentaire se lisant d'une traite tant les qualités de narration sont bonnes.
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Le Voyage des Pères
Enfin ! Voici mon gros coup de cœur de cette année ! J’ai nommé : « Le voyage des pères » ! David Ratte, l’auteur de cette nouvelle série, nous présente un récit fort original et très humoristique. L’histoire se déroule au premier siècle avant Jésus-Christ et met en scène des hommes qui cherchent après leurs fils (d’une trentaine d’années tout de même !). Ces derniers sont partis accompagner un certain messie dont le nom est… Jésus… Dès les premières pages, le ton est donné : ce sera une série amusante ! Hilarante par ses situations (Ah la fameuse visite chez le « guerrier » !) et aussi par ses dialogues assez crus et savoureux comme cet extrait de voix off repris en quatrième de couverture : « Je ne sais pas ce que ce type, ce Jésus, a bien pu leur raconter. Toujours est-il que quand il est parti, ils l'ont tous suivi comme un seul homme. Avec Zébédée on en est resté comme deux ronds de flan. » Ces passages humoristiques sont entrecoupés de séquences riches en émotions notamment à travers les moments de solitude de l’un des pères et de certains commentaires des jeunes femmes. J’adore les personnages de cette série ! Bon, on a le droit sans surprise au héros principal râleur et au bon cœur mais aussi, à plein de protagonistes attachants aux caractères bien trempés ! La mise en page aérée est très plaisante à contempler, la mise en couleurs également avec ses tons pastels. A propos de cette dernière, il est assez curieux de constater que les arrières-plans ne disposent pas d’encrage. Finalement, « Le voyage des pères » est une bd au scénario original, très agréable à feuilleter et pleine de fraîcheur. J’attends avec impatience le prochain tome !
La Ligne de fuite
Et hop ! Encore un excellent album des éditions Futuropolis ! Depuis sa renaissance en 2004, cet éditeur nous propose des titres qui sont la plupart du temps en « décalage » par rapport aux autres bd qui apparaissent sur les bacs des librairies. A mon avis, le catalogue des éditions Futuropolis peut se résumer en deux catégories assez distinctes : une avec des bd plus ou moins d’actualité et engagées comme Un homme est mort, La Mémoire dans les poches ou Le sourire du clown, et l’autre qui nous présente des albums assez décalés et poétiques comme La Volupté, Le Dernier modèle ou le Journal d'un fantôme. "La ligne de fuite" fait incontestablement partie de cette deuxième catégorie. Les auteurs, Christophe Dabitch et Benjamin Flao, nous proposent une bd qui mélange la fiction et la réalité. L’histoire met en scène un jeune poète amateur, Adrien, à la recherche d’Arthur Rimbaud. Je ne vous dévoilerai pas le début de ce récit qui met en place des personnages et des situations qui ont réellement existé à la fin du XIXème siècle comme le rappelle le mini dossier de fin d’album. Ainsi, le lecteur découvrira le peintre Verlaine et un journal relativement connu à cette époque qui fera scandale. J’ai énormément apprécié les moments assez farfelus et de solitude du personnage principal (Adrien). Le lecteur peut le voir douter, se laisser aller dans ses délires, exploser de joie en récitant les vers de Rimbaud, se faire arnaquer (surtout dans les transports en commun…)… Bref, les auteurs présentent un (anti ?)héros très attachant et très vivant qui nous emmène avec grande curiosité et le sourire aux lèvres dans ses péripéties (et surtout ses rêveries) assez dingues, et qui me réconcilie avec la poésie (j’avais horreur de cette « matière » qu’on nous imposait en classe…). Il faut dire aussi que j’adore le traitement graphique de "La ligne de fuite"… Je ne sais pas vraiment si le scénariste était ami avec Benjamin Flao et par conséquent si le dessin fut confié « naturellement » à ce dernier ou si Christophe Dabitch a eu l’immense chance de se voir proposer ce dessinateur pour concevoir cette bd, toujours est-il que ce style convient parfaitement à cette histoire. Comment peut-il en être autrement lorsque le lecteur s’aperçoit que le traitement graphique est en majeure partie fait en aquarelle ? Cette technique est, à mon avis, le procédé attitré lorsqu’il s’agit de mettre des illustrations qui accompagnent un poème et ce bougre de Flao l’exploite parfaitement en y faisant varier les ambiances ! (Allez voir les pleines pages !). Le coup de crayon de Benjamin est magnifique ! Il est plein de dynamisme ! J’ai également apprécié la variété des cadrages et les longs passages de silence où les expressions des personnages, bien rendues par l’auteur, suffisent amplement à nous donner des frissons. "La ligne de fuite" est une bd qui m’a réconcilié avec la poésie, genre littéraire que je détestais pendant ma période collégienne (j’en avais marre de réciter ces « choses » !). Le coup de génie de cet album fut de m’avoir fait m'intéresser au personnage et aux vers d’Arthur Rimbaud en mettant en scène des faits réels de cette période. Le dessin réalisé par Benjamin Floa est magnifique et m’a beaucoup motivé à feuilleter cette bd. Bien que je sois une brêle en poésie et en rédaction (au vu des commentaires de certains forumeurs à propos de mes avis), je le dis haut et fort après avoir lu « la ligne de fuite » : la poésie, c’est bien !
La Chute du Dragon Noir
Cette série ne compte encore qu'un seul tome. Le scénariste m'a admis que les ventes n'avaient pas été à la hauteur des espérances mais que rien n'était définitif. Je ne regrette pas pour autant mon achat tant l'album est digne d'intérêt. Pour un tome d’ouverture, Nadir offre vraiment beaucoup de choses. Plusieurs embuscades et une bataille homérique avant la mi-album… Le lecteur n’est pas trompé sur la marchandise, ça bastonne ! La 2ème partie laisse les massacres de coté pour nous permettre de suivre le déclin de l’ancien guerrier à travers des contrées dures et violentes. J'ai aimé le ton sombre, réaliste et sans concessions lorsqu’il s’agit de décrire le déchéance de Kriff. On est loin de l’esprit enfantin des "Lanfeust". Nadir est un récit sérieux où le second degré n’a pas beaucoup de place. Le scénario aborde des thématiques intéressante telles que la vanité des honneurs, la fragilité des acquis et celle de la destinée humaine en général. Graphiquement, c’est pour moi une réussite. Josic offre des planches captivantes en mélangeant les techniques et en mariant habilement encrage et colorisation informatique. J’ai dû stopper la lecture plusieurs fois pour contempler certaines cases. Le dessinateur a mis ses pinceaux au service de la trame en alourdissant judicieusement l’atmosphère durant la chute progressive du héros. Si on ajoute la très belle couverture et le charisme de Kriff, qui rappelle le Léonidas de 300, on obtient une série bien lancée et qui promet. Mais cet album n'est pas exempt de défauts : Déjà, pour faire tenir autant d'éléments sur 46 pages, Dragan a dû opérer quelques coupes dans le scénario et les transitions sont assez abruptes. Rien de bien méchant cependant. Les batailles peuvent paraître un tantinet brouillonnes, le dessinateur ayant privilégié une approche large. Il balaye le champ de bataille grâce à des extraits évocateurs mais choisis sans réel souci de continuité. Enfin le dessin ne sera pas du goût de tous. On remarque quelques défauts au niveau des proportions anatomiques. Je recommande.
Koma
Koma est un chef-d’œuvre du 9ème Art. Je n’ai que trop attendu pour en aviser, différant si souvent l’échéance, anxieux à l’idée de le malmener par mon verbe hésitant. Cette série chère à mon cœur, est une perle de tendresse et d’humour au-dessus de tout vocable. Et c’est donc fébrile, envahi d’appréhension que je vais tâcher de vous convaincre, sinon de vous insuffler un peu de mon enthousiasme. Gamine facétieuse, Addidas vit dans une agglomération morose, mégapole aux mille cheminées touchant le ciel. Pour son père, âme en peine inconsolable depuis le décès de son épouse, elle est l’unique trésor d’une vie austère. Mais la petite est malade. Vaillante, en dépit de ses brefs comas inexpliqués et impromptus, elle assiste très souvent papa dans son labeur de ramoneur. C’est tellement plus facile de nettoyer les étroits boyaux avec sa taille. Malheureusement, lors d’une expédition solitaire plutôt chahutée, Addidas dégringole dans un conduit souterrain, victime d’un nouvel évanouissement. Égarée dans les profondeurs de la terre, elle va faire une rencontre étrange. Un colosse bleu, créature impressionnante mais terrifiée, banni par ses pairs parce qu’il n’a pas réussi à préserver l’intégrité mécanique de sa «machine». Une bien mystérieuse machine… Dans un surprenant patchwork de genres, Pierre Wazem et Frederik Peeters imaginent une fable originale, une allégorie moderne et urbaine d’une Alice au pays des merveilles pour les grands. Du steampunk au fantastique en passant par l’anticipation, on vagabonde de péripéties en surprises, de rencontres en étonnements, de découvertes en ravissements. Un scénario riche et mouvementé, empreint de loufoque et d’absurde, mais qui n’en demeure pas moins bien ficelé et tout à fait cohérent. On le devine parfois teinté d'une forme d’improvisation, un «sans filet» excitant manifestement maîtrisé par des auteurs qui empruntent à tout moment les sentiers d’idées nouvelles et soudaines et nous régalent de leur géniale inspiration. Si le fond est résolument lourd et pessimiste (mal inconnu, monde aux accents totalitaire, phénomènes angoissants…), son traitement est lui tout en subtilité. Plein de sensibilité, de poésie et non dénué d’humour, il dégage un ton frais, une sensation de légèreté. Grâce, en autre, à la présence d’Addidas, cette gentille petite fille rêveuse un peu désabusée et tellement attachante. Elle est si craquante avec ses grands yeux et son sourire ravageur, avec ses répliques irrésistibles emplies d’une belle naïveté enfantine et d’une maturité étonnante, une délicieuse répartie qui fait très souvent mouche. Accompagnée de personnages secondaires aux caractères fouillés, ils décontractent cette atmosphère plutôt pesante, gratifiant le récit d’un parfait équilibre. Hormis le côté divertissement simple, cette bande dessinée propose également un angle de lecture plus interrogateur. Une dimension tour à tour critique, philosophique ou introspective. Notamment, ce monstre, clone antinomique et personnification du mal-être inconscient d’Addidas. Ou ces «ballades» dans les méandres lugubres du sous-sol, inquiétante métaphore de ses comas répétés. Ou encore ces réflexions sous-jacentes sur l’enfance, la différence ou la mort. Un enchantement pour l’esprit. Graphiquement, le bonheur est également au rendez-vous. La ligne est simple et pure. Et si elle privilégie une expressivité à couper le souffle, elle n’en reste pas moins belle. La colorisation, alternant ombres, teintes «coucher de soleil» ou variations plus vives, fleure cette aventure onirique d'une dernière fragrance, une mélancolie douce et enivrante. La touche finale d’une œuvre en tous points admirable. Même après ce dégobillage volubile, il manquera toujours des mots pour exprimer tout ce que m’inspire ce petit bijou. Alors je clos en remerciant les auteurs d'avoir su si brillamment émerveiller mes yeux, réveiller mon imaginaire d’adulte, et faire vibrer mon cœur d’enfant.
L'Immeuble d'en face
Ah enfin je lis cette BD qui bénéficie d'un des meilleurs buzz de ces derniers temps. Bon alors tout de suite, là, comme ça, je trouve que ce n'est pas très original au niveau du sujet. Des histoires du quotidien, on en a lu, vu, entendu des tonnes, et le premier tome ne sort pas vraiment des sentiers battus. Ensuite, le dessin de Vanyda est quand même un peu hésitant. C'est dommage, d'ailleurs, que les personnages aient un peu tous la même tête. Parce que j'ai lu auparavant L'Année du dragon, dessinée par la même personne, et qu'il y a une réelle différence graphique. Là où "L'immeuble d'en face" se démarque du tout-venant du roman graphique, c'est bel et bien dans son traitement. Un discours et des situations modernes, plutôt dynamiques, des dialogues plutôt bien sentis, je pense qu'il y a une part de vécu dans ces pages, mais aussi une analyse assez fine de notre société occidentale urbaine. C'est frais, c'est intelligent, c'est très sympathique.
Blueberry
Le meilleur western en bd que je connaisse. Avec Charlier, parfois j'accroche et parfois j'accroche pas et ben ici je trouve qu'il a écrit les meilleurs albums de sa carrière. Les scénarios sont passionnant et c'est remplient de rebondissement qui donne absolument envie de lire la suite. Les personnages sont excellent et particulièrement les méchants qui sont pour la plupart très réussi et inoubliables. Le dessin de Giraud est excellent et j'ai adoré suivre son évolution. Les tomes 11 à 15 sont pour moi les meilleurs de la série et ceux qui faut lire au moins une fois dans sa vie. Les tomes où Giraud est en solo sont de bonne fracture sauf Arizona Love qui m'a toujours ennuyé malgré un bon début.
Astérix
Une bonne série d'humour pour toute la famille ! Les enfants rient des aventures d'Astérix pendant que les adultes rient encore plus avec les références et les jeux de mots. Le talent scénaristique de Goscinny, qui est au top de sa forme, est complété à merveille par le dessin d'Uderzo. Les personnages sont attachants et mémorables. J'ai relu la plupart des albums des dizaines de fois sans que je m'ennui. Concernant les albums d'Uderzo en solo, je trouve qu'ils sont pas si mal que ça. Je considère 'L'odyssée d'Astérix' et 'Chez Rahazade" comme des chef d'oeuvres. Par contre, les trois derniers sont nuls et sont totalement dispensables.
Universal War One
Je suis obligé de poster sur cette série, car pour moi c’est une référence de la science-fiction tous supports confondus. Bajram nous propose un excellent scénario basé sur un domaine déjà traité à maintes reprises mais pas toujours évident à maîtriser : les voyages temporels. Ici, il met en avant une théorie parfaitement plausible à laquelle il se tient du début à la fin, d’ailleurs dans le dernier tome il nous dévoile des éléments qui montrent qu’il avait cerné l’intégralité de son récit dès le premier tome. Il en ressort donc une parfaite cohérence des 6 albums. Pour compléter cela, il a su parfaitement jouer avec des personnages charismatiques, à la limite de la caricature, les personnalités de chacun étant très bien utilisées et les dialogues, même s’ils sont parfois un peu complexes car techniques, sont très bons. Il a également construit chaque album de manière intéressante : en début, quelques planches présentant le passé d’un des personnages principaux, et un découpage en chapitre où chacun présente une référence biblique dont on découvrira l’origine à la fin de la série. Dans un style réaliste, le dessin est de mieux en mieux maîtrisé au fil des albums. Les « acteurs » ont de vraies tronches, mais quelques planches sont un peu sombres et les personnages sont difficiles à discerner. Les décors futuristes et spatiaux sont très réussis. Le découpage sert parfaitement les scènes d’action et apporte une bonne lisibilité. Les 2 derniers tomes ont été réalisés entièrement par informatique et ceci donne un côté plus « lisse » au dessin qui certes ne m’a pas dérangé mais peut dérouter. A posséder absolument !
Kenshin le Vagabond
Je trouve ce manga excellent. Les personnages sont très attachants, particulièrement les personnages masculins (Kenshin, Sanosuke, Aoshi, Anji, Sojiro...). Les méchants sont tous différents, autant physiquement que mentalement. Les combats sont très impressionnants, c'est vrai que des fois c'est un peu un "bazar". En plus j'adore cet humour, c'est vrai peut-être un peu enfantin mais c'est pour ça que j'aime bien !!! Bonne relecture pour les fans !!!
Rural !
Etienne Davodeau se révèle excellent dans l'art de l'écoute de l'autre et l'analyse sociologique. J'avais lu Les Mauvaises gens il y a un mois environ, et j'avais adoré sa façon de conter cette chronique sociale sur ses parents et l'émergence du syndicalisme dans sa région natale. Un peu plus jeune que lui et ayant grandi à plus de 300 kms de là, j'y retrouvais beaucoup de similitudes sur mon contexte de vie. Avec "Rural !", c'est encore plus poussé : j'ai grandi à 200 mètres d'une ferme ayant comme activité la laitière. ED a bien observé et retranscrit la vie et le travail à la campagne, à la lecture de cette BD, j'avais des images de mon passé qui remontaient à presque toutes les pages. Au-delà de l'activité de la ferme à vocation biologique, j'ai découvert la lutte du pot de terre contre le pot de fer : la création d'une autoroute coupant le GAEC en deux. Les témoignages et les faits sont édifiants, mais après coup l'on se dit que c'est partout la même chose... Le militantisme de cette BD est limité, on assiste plus à une démonstration du fonctionnement d'un système qu'à une démagogie infertile. Du grand art, un beau documentaire se lisant d'une traite tant les qualités de narration sont bonnes.