Les derniers avis (8116 avis)

Par Bruno :)
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Stray toasters
Stray toasters

Dans la foulée d'Elektra : Assassin, pour le style, mais sans Frank Miller au récit. Une histoire de démon en balade à New York, qui constate nos mœurs de sauvages (carrément déstabilisantes pour lui !) et croise les héros de l'histoire -aux prises avec leurs propres démons personnels, pour le coup !- alors que des meurtres de petits garçons et de jeunes femmes défrayent les chroniques, plutôt heureuses d'avoir du sordide à raconter au public... La speakerine est hilarante, avec ses apartés loufoques ! Les personnages sont tangibles et leurs affres faciles à suivre -même la psychopathe de service ! Et la créature qui inspire le titre assez obscur du Comic m'apparait assez impressionnante/inquiétante, sous les coups de pinceaux du Grand Bill -sans parler du toubib...! J'aime aussi les audaces graphiques alliées à l'humour, qui m'autorisent -pauvre petit cœur sensible que je suis !- à parcourir cette histoire sans ressentir trop d'empathie pour l'aspect Thriller du sujet : c'est du spectacle, avant tout. Je l'adore, cet Artiste-là !

19/10/2023 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Elektra (Delcourt)
Elektra (Delcourt)

Fin d'été 1988, festival de BD (supermarché, quoi !) de Hyères. Je viens d'acheter l'album de Daredevil (Miller/Mazzucchelli - j'en connaissais les pages) et, ma maigre paie en poche (service militaire à peine entamé !), je passe pour la troisième fois devant un étal exhibant le Elektra : Assassin de Frank Miller et Bill Sienkiewicz... Décidément, la couverture m'intrigue ! Bien sûr la couleur (rose pétant !), mais aussi le fait que je n'arrive pas à l'interpréter ! Et puis le vendeur m'interpelle, pour me dire que le recueil est réservé pour un client ; mais que ce dernier n'étant toujours pas revenu... C'est un des plus grands chocs graphiques de ma vie -et l'impact perdure aujourd'hui. Je n'ai jamais retrouvé pareille joie purement visuelle à parcourir un Comic, sinon à la lecture du Stray toasters, du seul Bill. J'ignorais alors qu'on pouvait à se point s'amuser à raconter une histoire ; et surtout que, pour l'illustrer, on pouvait tout se permettre, si on parvenait à ne pas noyer le sens sous la forme donnée au récit par les images. Ce miracle-ci prouve qu'on peut même le magnifier en explosant ses codes et cadres, tout en jouant avec ses pinceaux/crayons/ciseaux/photos/photocopies Etc...!! Il est manifeste que Miller, habituellement prisonnier de ses tics et obsessions plutôt ras des pâquerettes (c'est très subjectif !), a vu sa prose transcendée par l'incessant va-et-vient des idées -et remaniements graphico-scénaristiques !- entre lui et son artiste ! Le placement des phylactères même participe au rythme du récit ; en guidant par exemple nos yeux le long d'une splash-page à l'apparence de peinture mythologique tant elle est mise en scène : "No, Garreth.". "You cannot die.". "Not yet.". "Breathe.". Aujourd'hui adoubé mais, à l'époque, encore en devenir, le Grand Bill s'offre un terrain de jeux et d'expérimentations picturales de presque 300 pages et les idées fusent tous azimuts, jusqu'à la fin (jouissive à tous les niveaux, aussi !). Un festin créatif pour les deux associés, j'en suis persuadé. Et je continue d'en apprécier une bonne tranche bien nourrissante, de temps à autre : l'innovation amusante s'est faite rare, dans le genre.

19/10/2023 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Version
Version

Tombé dessus par hasard en farfouillant l'arrière-salle d'une bouquinerie alors que je m'échinais à déplacer des piles d'albums, magazines, livres et autres merveilles illustrées pour tenter de dénicher des exemplaires du 2001 Nights de Yukinobu Hoshino (en Anglais par Dark Horse Comics) et dont je découvrais ce même jour l'existence -il y a des moments où tous les astres sont alignés ! :)) J'ai adoré cette histoire très "punchy" et pleine d'humour (graphique et scénaristique), à l'intrigue Science-Fictionnesque ma foi pas mal originale, se déroulant de manière classique mais néanmoins agrémentée de magnifiques trouvailles philosophiques et poétiques -encore une fois aussi bien écrites qu'illustrées. Ce talentueux Mangaka à qui l'on doit les bien plus célèbres Fleurs de Pierre et Ikkyu (que je ne connais pas) est malheureusement décédé en 1995 ; Version ayant été une version -justement !- du côté plus "léger" de l'artiste. La fin du Manga reste ouverte ; mais que ça ne vous empêche pas d'aller courir l'Australie et les océans -entre autres !- à la recherche d'une sirène, et en compagnie du gaguesque Happo et de l'intrépide Eiko (flanquée de Punky, son Orang-outan !), ainsi que de quelques autres personnages bien savoureux. C'est qu'il y a non seulement du souffle et des embruns, dans cette passionnante aventure rocambolesque, mais aussi un lyrisme enivrant !

19/10/2023 (modifier)
Par Maxence
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ultra Heaven
Ultra Heaven

Ce manga m'a littéralement retourné la tête. Les graphismes sont fous et super détaillés ! Un univers intriguant où tous les médias incitent à la consommation de drogues. Le tout pris avec beaucoup de légèreté comme quelque chose de tout à fait banal. Je recommande !

18/10/2023 (modifier)
Par Jacques H
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Fumier !
Fumier !

C'est très drôle. Je recommande vivement. L'intérêt est surtout dans le texte, ciselé, et qui ne tourne pas autour du pot. Je l'ai acheté après avoir lu la première page et je ne regrette pas mon achat. (3 Eur) Un superbe petit cadeau à offrir à une personne qui a de l'humour.

18/10/2023 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série RIP
RIP

Une série incontournable pour les amoureux de polar noir et de films comme "Buffet froid" (il me vient à l'esprit car vu récemment). On y rencontre une bande de bras cassés, caricaturaux à souhait, traînant leurs misères et leurs tares mais cachant bien leur jeu, les filous ! Chaque tome suit le quotidien d'un des protagonistes et on jubile de voir les histoires se croiser et se recroiser au fil des tomes. Avant d'attaquer celui qui vient de sortir, on prend plaisir à relire tous les précédents pour s'immerger à nouveau au milieu de ces requins prêts à tout pour dissimuler leurs secrets. Un gros pouce levé pour la colorisation qui colle parfaitement à l'ambiance poisseuse. Je ne trouve vraiment rien à redire c'est un sans-faute, à la condition d'évidemment apprécier ce genre. ---------------- Mise à jour après lecture des 2 derniers tomes: Le soufflé retombe un peu. On continue d'aborder les points de vue différents mais sans grosse intrigue supplémentaire ou parallèle. L'effet de surprise est peut-être passé et la série se termine sur un personnage qui n'est finalement pas le plus intéressant. Mais je conserve la note car les premiers tomes feront le bonheur de tous ceux découvrant cette série de caractère.

03/03/2022 (MAJ le 18/10/2023) (modifier)
Couverture de la série Dédales (Burns)
Dédales (Burns)

J'ai été intrigué et envouté par la lecture du tome 1.... Où voulait bien nous emmener cette fois l'immense Charles Burns?... Le tome 2 prolongeait l'histoire sur un rythme assez lent, restait intéressant, mais ne nous donnait pas beaucoup plus de réponses. Je me laissais porter par le récit mais l'ensemble restait assez nébuleux.... Eh bien, je dois dire que le tome 3 m'a scotché (du début à la fin) et apporte une forte cohésion à l'ensemble. Cet album est juste admirable et sa très belle conclusion très cinématographique ne vous laissera pas de marbre je l'espère ! Même si Burns joue sa partition en terrain connu, il le fait d'une si brillante manière que l'on ne peut que se résigner. Ce gars est un génie et Dédales, après Black Hole et la trilogie Toxic / La Ruche / Calavera, un nouveau chef d'oeuvre !!

17/10/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Naufrage du Wager
Le Naufrage du Wager

Je découvre ce fait historique avec cette BD. Les auteurs, que je découvre aussi, ont réalisé un gros travail de recherche pour croiser les différents témoignages et journaux de l'époque pour être le plus proche de la réalité. Je vais commencer par ce qui saute aux yeux, un dessin, ou plutôt des peintures, que je trouve d'une beauté hallucinante mais qui risque d'en rebuter plus d'un avec un léger manque de lisibilité mais qui est compensé par l'ambiance sauvage, violente et âpre qu'il dégage. Je disais donc des peintures à la texture épaisse, on devine les coups de pinceau et les différentes couches de gouache. Pour l'amoureux du courant Impressionniste que je suis, j'ai pris ma dose de dopamine. Le Wager est un gréement carré doté de 28 canons, il fait partie de la flotte du Commodore Anson affrétée pour combattre les galions espagnols. Il s'échoue sur une île (qui portera son nom) au large du Chili. Un récit qui va suivre le parcours d'Isaac Morris de 1740 à son retour à Londres le 8 juillet 1746. Un périple extraordinaire, de la survie sur les côtes chilienne, puis être fait prisonnier par les tribus amérindiennes pour enfin finir esclave des espagnols. Un récit qui se base sur des faits vérifiés, ce qui provoque un manque de liant entre les différents épisodes du périple. Mais un récit qui permet d'appréhender cette période historique, surtout sur le mode de vie des tribus amérindiennes d'Amérique du Sud, un choc des cultures : "vous êtes vraiment étranges, vous les blancs ! Nous, nous ne laissons personne dormir sous la pluie." Une narration dominée par la voix off d'Isaac avec de nombreux passages sans texte où la partie graphique est reine, contemplative. Une lecture plaisante et instructive. Note réelle : 3,5. Coup de cœur graphique. Quelques mots de Pablo Franco en fin d'album sur cette incroyable histoire. Prix du meilleur roman graphique latino-américain 2021.

17/10/2023 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Calvin et Hobbes
Calvin et Hobbes

J'ai reçu "Complètement surbookés !" à un anniversaire (je devais déjà avoir plus de quarante ans...). Je n'avais plus rien lu de neuf depuis longtemps et mes expériences récentes spécifiques du genre consistaient en quelques (vieilles !) BD de Garfield (John est irrésistible et tangible dans sa solitude gaguesque !) et Grimmy, ce chien tellement trash dont l'auteur/dessinateur ne s'embarrasse d'aucune règle ni contrainte. Par flemme autant que par indifférence, aucun des deux ne m'a donné envie de creuser (sans que ça remette en question leur légitimité en tant que bandes humoristiques : vive la diversité !)... Et POUF ! Voilà ce monstrueux gamin si horripilant dans sa malice égoïste et sa cruauté infantile -mais logique, puisqu'il a six ans tout au long des albums !- flanqué de son Tigre archi-blasé ; et je me suis retrouvé à rire sur trois niveaux différents et à m'émouvoir à en avoir mal au ventre. Ce coup-ci j'ai creusé : l'intégrale et quelques articles sur l'auteur et, comme le Grand Art est TOUJOURS le résultat d'une forme de souffrance et/ou de frustration, j'ai compris pourquoi j'ai adhéré instantanément. Alors, oui : chapeau bas à Bill Watterson qui, pendant près de deux ans, a dû faire face LÉGALEMENT aux volontés mercantiles de son propre syndicat (entre autres !) pour finalement réussir à empêcher le "marchandisage" de sa création et, ainsi, sauver l'âme et la raison d'être de sa démarche artistique. Car Calvin, tout matérialiste qu'il paraisse, ne cesse avec Hobbes de mettre en valeur les plus hautes et les plus nobles aspirations de l'homme (la soif de liberté et de justice, en particulier) tout au long des cases qu'ils partagent. L'auteur est d'une honnêteté confondante et, son immense talent graphique comme principal argument de séduction (trait dépouillé, simple, franc, direct : comme lui, quoi !), il se régale à nous fait rire, ricaner, glousser mais aussi réfléchir, s'émouvoir et s'attrister. Il m'a fait avoir honte de ma nullité humaine et m'a rempli d'espoir quant à la foi qu'on place dans l'autre. Le gars peut littéralement vous faire voyager dans le temps, en une planche, sans même un phylactère. Mais il faut la lire, pourtant, pour que ça marche...

17/10/2023 (modifier)
Par Bruno :)
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Ère des Cristaux
L'Ère des Cristaux

... Alors ÇA ! Je ne sais pas pour vous mais, en ce qui me concerne, rien ne me réjouit autant que la transfiguration de vielles Lunes au travers d'une idée si originale qu'on se surprend à avoir l'impression de contempler des astres tous neufs ! Oui, c'est une énième histoire d'adolescents en quête de maturité et d'acceptation, et qui s'interrogent sur le sens de la vie (enfin surtout l'un d'eux). Oui, il y a bien évidemment une figure paternaliste toute puissante, un conflit en cours avec des ennemis mystérieux et, bien sûr, des amours -sinon romantiques, en tous cas réels- se bâtissent laborieusement, entravés par les habituels écueils de la vie... Mais quelle singularité originale, ces personnages ?! Complètement dingue ! À tel point que même le postulat de départ explicitant l'origine de l'existence des habitants de cette Terre futuriste, pour irréel qu'il paraisse -mais qui s'en soucie ?!- n'est plus qu'un ajout poétique à l'ensemble déjà très "over the top". Le graphisme tranche franchement avec la production Japonaise "classique", tout en respectant certains codes comme l'exagération des traits du visage et la simplification de la caractérisation des personnages (simple quant au résultat, hein ! Pas au travail que ça nécessite !), déconstruction de la mise en page au profit de l'action, etc... Mais la nature intrinsèque de ces "gemmes vivantes", justement, donne à l'auteur une infinie possibilité de renouvellement quant à la façon d'épicer son récit et en bouleverser un peu les codes, là aussi... Combien de héros ont-ils jamais changé CARRÉMENT de tête, hmm ?! Les à plats de noir et de blanc remplacent presque les habituelles trames pour un effet graphique plus "pétant" ( ! ) et TRÈS surprenant pour ceux qui, comme moi, ont découvert l’œuvre à travers sa plus récente adaptation animée, très colorée, pour le coup. Les points de vus différents des protagonistes sont bien argumentés, et même leurs belligérants ont une raison logique quant à leur incessante croisade. L'histoire est développée jusqu'au bout (du bout !) et, encore une fois, on reste ébloui par l'incroyable capacité des artistes nippons à réinventer l'art de raconter en images. Enfin, moi j'ai apprécié.

17/10/2023 (modifier)