J'ai vraiment beaucoup apprécié la série de Geneviève Marot qui peint la jeunesse du musicien malgache Jean Piso (prononcez Pissou, le chat).
À ce jour c'est une des séries qui parle de l'Afrique que je préfère. En effet une bonne partie des anecdotes de la jeune vie de Jean pourrait être facilement transcrite ailleurs sur le continent.
En outre l'auteure ne s'attarde pas sur le côté carte postale exotique dans son excellent graphisme d'aquarelles. Elle préfère nous faire vivre une multitude de scènes intimes soit observées sur le terrain soit comprises à travers les souvenirs de Jean.
Marot réussit la prouesse de comprendre les liens sociétaux du passé grâce à son observation contemporaine de la vie au village.
Il a fallu probablement une relation de confiance très forte pour arriver à ce niveau de compréhension réciproque. Car derrière des anecdotes qui peuvent sembler un peu folkloriques pour nos yeux de vazahas (Blancs), c'est bien une démonstration des liens sociaux à base du droit coutumier que l'auteure nous fait découvrir. " C'est plus efficace que toutes les lois vazahas réunies" trouve-t-on pour expliquer le Fomba gasy qui assure le contrat social de la société malgache mais probablement de toute la société africaine.
Perso les passages sur l'école, ou le Tromba (l'appel aux ancêtres) ont vraiment résonné très fort pour mon vécu.
La peinture de Geneviève Marot est superbe de dynamisme et rend la vie au village à la fois drôle et touchante.
De plus cette série rend hommage à tous ces artistes africains qui réussissent à faire vivre la création musicale ou autre, dans des conditions souvent très difficiles.
Une très bonne lecture fraîche et lumineuse comme un rayon de soleil sur une terre meurtrie.
Moralité, paix, prospérité.
Voilà ce que promet le couronnement de la seconde incarnation du Christ sur Terre dans la nouvelle Canaan. Cette fête doit se dérouler le 7 juillet 1998 dans un stade spécialement construit pour l'occasion où pourront s'entasser un million de fidèles. Et pour ceux qui ne pourront y assister, il sera toujours possible de revoir la cérémonie en replay moyennant quelques dollars.
Un récit qui m'a embarqué dès les premières planches et que je n'ai pas pu lâcher avant d'en connaître la conclusion.
Sept enfants, des garçons, tous nés le 7 juillet 1977 de mères vierges, les Jésis, et l'un d'entre eux va devenir le fils de Dieu et guider le monde pour un nouvel âge d'or. Une prophétie qu'un homme, Nicolaus, avait prédit des années auparavant. Vérité ou supercherie ? Qu'importe, un récit sur la folie des hommes, sur la soif du pouvoir, sur le mensonge et la manipulation des foules, tout en n'oubliant pas de faire du bizness. Mais combien de morts pour de vrais ou faux prophètes ? La fin justifie-t-elle les moyens ? La religion, même s'il en est question, n'est que le prétexte pour créer une dystopie où les extrémistes sont pointés du doigt, les erreurs du passé sont toujours d'actualité.
Une narration maîtrisée, non linéaire qui oscille des années 1965 à 1998, qui prend le temps de planter l'intrigue et les personnages. Un récit moderne, fort et dense.
Une réussite !
Ce comics, c'est surtout le retour de Jae Lee après 9 ans d'absence. J'adore son style qui allie finesse, expressivité et puissance. Une mise en page destructurée où le génie de Lee explose.
J'ai adoré le choix fait pour les Jésis, celui de visages de poupons, mais le sont-ils vraiment ?
Magnifique !
Une lecture que je ne suis pas prêt d'oublier.
A ne pas rater si vous êtes amateur de ce genre !
Surtout, ne pas regarder la dernière planche pour garder l'effet de surprise et sa fin ...
Attention, voici un quadriptyque plutôt ambitieux !
Il s'agit en effet d''une saga familiale (ou de ce qui aurait pu être une famille), étalée sur la première moitié du XXème siècle, avec ses secrets, ses rancoeurs, ses combats, ses petits et grands bonheurs... L'histoire est née de la rencontre de Nathalie Ponsard-Gutknecht, graphiste française mariée à un Allemand et de Miceal Beausang-o'Griafa, scénariste et interprète français né des amours d'une Chilienne et d'un irlandais. Lui-même marié à une Corse. Je vous laisse imaginer la diversité culturelle des échanges. Des échanges qui ont débouché sur ce projet, racontant les histoires d'un couple franco-allemand qui se rencontre, se fait et se défait sur le front de la première guerre mondiale. De cette union naît un garçon, arraché à sa mère à la naissance, et qui conçoit une haine sans bornes pour ses géniteurs...
Dès le premier volume les bases sont posées : Lieselotte et Louis sont en quelque sorte des légendes dans leurs camps respectifs, et leur enfant est un symbole. un signe qui montre que malgré la guerre, on peut se retrouver, s'aimer, même si cet amour est sans lendemain, balayé par le vent de l'Histoire... Mais au-delà de ce synopsis somme toute classique, il y a un vrai questionnement de fond : qu'est-ce qui nous construit, qui nous définit ? Quelle est notre identité ? Notre nationalité, notre langue, notre éducation, nos gènes ? Ce n'est encore qu'effleuré dans ce premier tome, mais au travers de communiqués, de rencontres et de présentations divers, on sent que les auteurs veulent juste mettre le sujet sur le tapis, sans forcément juger, cataloguer, classer...
Le premier tome se termine sur un énorme cliffhanger, qui laisse présager une histoire très chahutée... Le deuxième tome nous montre entre autres comment ce moment de crise a été surmonté, sans pour autant que la suite soit sereine, la haine de Georg envers ses parents n'étant pas éteinte. Le tome 2 nous montre différentes séquences de la vie des trois personnages principaux, chacun de leur côté, des années 1910 à 1940. Des passages très intéressants, qui s'insèrent dans des moments cruciaux de l'Histoire de l'Europe. Des moments qui permettent, en outre, de bien saisir la personnalité et l'identité complexe de Lieselotte, Louis et Georg. Au vu des backgrounds de Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O'Griafa, on peut même deviner qui a contribué à quelle séquence. Cela reste très prenant. Les co-scénaristes, qui ont travaillé pendant 7 ans sur ce projet, ont pris le temps de le peaufiner, et ça se sent. Ils ont fait appel à l'industrieux et talentueux Aurélien Morinière, particulièrement doué pour les ambiances avec un style réaliste nerveux, et parfois polymorphe. Des capacités d'adaptation héritées de son activité d'illustrateur et de peintre. Ici il livre en outre une palette chromatique avec des dominantes bleu et rouille, parfaite pour coller à l'ambiance particulière de la deuxième guerre mondiale.
Afin de donner une plus grande dimension à leur histoire et la replacer dans son contexte, les auteurs proposent en annexes plusieurs petits articles relatifs aux évènements de l'époque : la bataille du Hartmannswillerkopf, le traité de Versailles, l'émancipation des Allemandes par les urnes, mais aussi, plus curieusement, l'artisanat des tranchées, un aspect que j'avais encore peu vu dans les différentes histoires rencontrées jusque-là, et qui fait l'objet de plusieurs passages dans la BD, entre autres sujets... Cela continue sur le tome 2, avec en particulier des articles courts sur l'histoire de l'Allemagne dans l'immédiat après-guerre, rarement raconté en fiction française.
Précieux.
Ah c'est rigolo. Je suis les publications douce-amères d'Evemarie sur les réseaux sociaux, et parmi ses avatars se trouvent ce chaperon noir, son alter ego, et ce Loup, sorte de super-pote aussi cynique que carnassier. Le scénariste Courty s'en est emparé pour leur donner vie le temps d'un album, qui sort donc chez l'éditeur bordelais Expé Editions.
Comme la figure du loup est présente dans plusieurs contes (le petit Chaperon rouge, les trois petits cochons, etc.), il a donc décidé de le faire voyager avec son amie Chaperon noir dans un univers alternatif où le Loup serait justement obligé de régler ses comptes avec ses différentes victimes, tandis que son amie doit retrouver sa mère-grand qui a tout plaqué après avoir trouvé l'amour. Sans être excessivement subversif, Courty nous emmène sur des chemins qui renversent quelque peu les clichés des contes tels qu'on les connaît maintenant, avec par exemple un nain qui passe son temps à dire "ta gueule", un papa ours qui traite Boucle d'or comme une souillon ou encore les trois cochons qui se prennent pour des rappeurs. Un univers où le love a son propre parc (un peu à gerber) et où les flics sont par exemple des singes. Heureusement que Chaperon et sa mère-grand ont des pouvoirs spéciaux pour remettre un peu d'ordre dans tout ça...
Le style d'Evemarie, que j'avais découvert dans Hey June, scénarisé par Fabcaro, se situe dans une veine semi-réaliste propice à la parodie et à l'humour. j'aime bien également sa mise en couleurs, sobre mais efficace. On passe un bon petit moment de lecture.
"La truie, le juge et l'avocat" nous propose une sorte de fable acide qui au delà de l'absurdité de la justice moyenâgeuse, se gausse des travers de nos sociétés de façon plus universelle et intemporelle (rien que la 1ere page m'a fait sourire en miroir de notre triste actualité des violences policières).
Il est vrai qu'au Moyen Age, les animaux pouvaient se retrouver confrontés à la justice des hommes. S'il ne s'agit pas d'une histoire véridique, Laurent Galandon s'amuse ici à nous raconter le procès d'une truie accusée d'avoir Assassine le fils d'un noble dans une petite ville de France. Face au juge incarnant l'ordre et la morale et qui n'a que mépris pour ceux qui lui sont inférieur (sa femme comprise...), notre truie va être défendue par un avocat de dernière minute aux talents bien cachés ! C'est là qu'une petite touche de fantastique vient se glisser dans le récit de façon ingénieuse. Cela donne lieu à des dialogues savoureux et des scènes drôlatiques qui font tout le sel de cette satyre sociale et sociétale.
Côté dessin, Damien Vidal, que je découvre avec cet album, nous propose un trait simple, expressif et efficace qui renforce pleinement l'aspect tragi-comique de cette histoire. Sa mise en couleur chaleureuse et contrastée pose des ambiances adéquates et agréables.
C'est pour moi un réel coup de coeur que cet album ; je l'ai attaqué sans trop m'attendre à grand chose, j'en suis sorti ravi et j'ai vraiment passé un très bon moment de lecture !
J'ai littéralement dévoré les sept tomes qui accompagnent la montée en puissance du chevalier Bragon dans sa défense d'Akbar contre les forces sectaires.
Je ne suis pourtant pas un grand fan de la série mère mais ici j'ai été envoûté par la mise en scène et l'ambiance du récit. Les dialogues sont assez simples ce qui permet d'avancer rapidement dans l'histoire et de garder un rythme élevé à la narration.
Le découpage et la mise en scène sont tellement précis que l'enchaînement des actions parallèles sur les différents territoires se fait avec une grande fluidité. Le récit reste cohérent du tome 1 au tome7 apportant à chaque épisode sa trouvaille scénaristique qui a capturé mon attention.
En bout de course je me suis trouvé légèrement frustré de ne pas avoir les huit tomes pour boucler ce récit de haut vol. La gageure n'était pas simple puisque in fine on sait tous que Bragon va se tirer de chaque traquenard. C'est donc une prouesse des auteurs de créer des situations surprenantes et crédibles (dans l'esprit du récit) pour que la progression de Bragon et sa relation avec Mara reste attractive à chaque épisode.
Les auteurs alternent des passages émotionnels très forts aux tome 1,3 et 5 dans une logique psychologique très pointue. Je trouve que Loisel donne à Bragon des caractéristiques déjà rencontrées chez Peter Pan. Pour passer de l'insouciance enfantine à la plénitude de l'adulte, il devra vivre la mort de l'ami, de la mère et du père. Sa responsabilité n'étant pas nulle dans chaque cas.
Une autre prouesse de la série est de garder la cohérence graphique malgré quatre dessinateurs différents. Lidwine lance admirablement bien la série. Mais Aouamri, Mallié et enfin Etien restent tous dans un niveau d'excellence pour nous entraîner dans cet univers de villes, villages, forêts ou marécages peuplés de mille ethnies différentes. Le soin apporté pour créer une faune et une flore à la fois stupéfiante et originale montre l'extrême qualité de chaque planche proposée.
Je fais partie des rares iconoclastes qui préfèrent cette série à la série mère que j'ai lue il y a peu sans la nostalgie des origines. Ce cycle m'invite à reprendre une nouvelle lecture des quatre premiers opus. Mais pour le moment je me retrouve bien plus dans les thèmes proposés par cette série.
Il est des sujets tabous, intimes, dont il est parfois (souvent ?) difficile de parler. La dépression post-partum en fait partie. Marion Nail, autrice et illustratrice, en a fait la douloureuse expérience après la naissance de son premier enfant. Elle est donc allée voir une thérapeute, qui lui a conseillé de faire des exercices sous forme de dessins dans un cahier dédié. La jeune mère s'y est pliée, a abandonné, puis y est revenue, créant pour l'occasion un alter ego en forme de sphère de couleur bleue, sobrement surnommé Bleu. Dont l'enfant, Jaune, est la principale source de soucis. La grossesse est l'occasion de nombreux changements physiques et psychiques chez la mère, et nombre de ses changements, surtout psychiques, sont donc mis en scène et personnifiés dans cet album au ton très personnel, dans lequel Marion Nail s'interroge aussi sur sa vision du monde, son rapport à la maternité et à son corps.
C'est émouvant, très émouvant. Il est fort probable que les angoisses qu'elle décrit dans ce petit album (78 pages demi-format avec une couverture souple) aient été vécues par nombre de jeunes parents. de manière à la fois simple et accessible, elle expose donc ce qu'elle a ressenti pendant les premiers mois, les premières années de sa parentalité. Livrant au passage quelques petits "trucs" pour laisser passer les vagues de colère qui la submergeaient parfois, jusqu'à commettre des choses à la fois tristes et graves. Des envies, des pensées que nombre de parents n'ont pas manqué de ressentir, dépassés par ces petites vies qui prennent tellement de place. Les trois quarts de l'album nous montrent des taches de couleur (y compris pour la psychologue, représentée en rose) qui parlent et pensent, dans des planches en gaufrier de 4x3, des alternances de cases et de bandes, des cases pleine page, ou du 2x2. Seule la dernière quinzaine de pages nous propose des êtres humains, représentant le retour à la réalité dans le récit. Avec seulement trois couleurs en plus du noir.
J'ai un seul regret concernant cet album, dont l'intérêt est dans le propos intime, c'est que Marion Nail ne soit pas allée plus loin, se livrant un peu plus sur son entourage, peut-être sa jeunesse. L'album est un instantané sur quelques mois, quelques années de sa vie d'adulte.
C’est con, ça partait vraiment bien… mais Cati Baur semble avoir eu du mal à trouver sa fin. Du coup, le dernier tiers de l’album perd beaucoup de son charme. Ca dérape (la soirée d’ouverture du café tourne au grand burlesque), ça s’égare (cette histoire de mur transformé en urinoir n’a pas grand intérêt) et ça se termine en eau de boudin (les deux frangines auraient quand même pu se renseigner un peu plus tôt sur le passé de leur bienfaitrice).
C’est con, car j’ai adoré les deux premiers tiers du récit. C’est un récit feelgood et tendance aux dialogues espiègles. Les personnages sont attachants et leurs profils si différents ne nous empêchent pas de croire en leur amitié. La mise en page est joueuse et je me suis amusé à ainsi voyager dans ces planches. Le dessin dégage une grande fraicheur et une spontanéité qui cadrent bien avec le récit. Les heureux hasards ne sont pas rares et nous rappellent au besoin que nous sommes devant un récit feelgood, mais ça reste relativement plausible et on a envie d’y croire.
Pour moi, il y a eu un problème de construction du récit. Le terminer au moment de l’inauguration m’aurait semblé plus opportun. Parler plus tôt du passé de la généreuse tante, et accorder plus d’espace à cette partie du récit auraient été plus judicieux.
Mais je ne veux que retenir le positif, ces deux premiers tiers qui m’ont vraiment beaucoup plu. Réel coup de cœur pour ceux-ci !
Cette bande dessinée est une franche réussite. J'avais beaucoup apprécié dans le passé Une affaire de caractères et ici je suis également complétement conquis. L'exercice de style et la lecture qui en découle est ultra jouissif.
Partant d'un postulat assez classique, deux personnes s'échangent leur bagages respectifs à l'insu de leur plein gré au prémice d'un week-end sur le quai d'une gare. Le parti pris de l'auteur, narration en miroir pour suivre les pérégrinations des deux protagonistes est juste magique tant leur déambulations et chassé-croisé vous captivent. Finiront-ils par physiquement se rencontrer ?
Souvent dans ce type de bd, la forme peut avoir raison du fond mais ici pas du tout, l'histoire est très prenante et la narration juste parfaite. Cet album se lit d'une traite.
C'est très bien illustré dans la veine ligne claire. Même sur ce plan là, rien à redire. Cet album frôle la perfection.
Bon on va pas tourner autour du pot, le label 619 a encore frappé !!
J’adore cette collection, elle nous propose toujours des albums soignés et c’est mené par une chouette génération d’auteurs fidèles. Il y en a du talent et ils ne cessent de s’améliorer au fil du temps.
Leur catalogue est rempli de pépites, Frontier ne déroge pas à la règle.
A mes yeux, une aussi belle surprise que Hoka Hey ! de Neyef, j’adore ces albums que l’on n’attend pas et qui te font Waouh. Comme son comparse avant lui, Guillaume Singelin franchit un cap en tant qu’auteur complet. J’aime ses précédentes œuvres mais là c’est la belle claque, ce sentiment est renforcé par la taille et la beauté de l’écrin.
J’ai adoré son style graphique et le parti pris du côté kawaii des personnages ne m’a absolument pas dérangé, chaque case est un délice de détails, et que dire des couleurs et des décors magnifiques, un plaisir pour les yeux.
Le tout est dans une narration impeccable pour une histoire fluide et prenante, c’est rempli de persos charismatiques et attachants (notre trio et leur petit compagnon en tête). Les thématiques développées sont passionnantes, divertissantes et intelligentes pour un récit dur mais plein d’optimisme, il y a un côté feel good bien agréable.
Un voyage spatial au top, je ne peux que conseiller sa découverte, un album fort attachant.
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Sous le tamarinier de Betioky
J'ai vraiment beaucoup apprécié la série de Geneviève Marot qui peint la jeunesse du musicien malgache Jean Piso (prononcez Pissou, le chat). À ce jour c'est une des séries qui parle de l'Afrique que je préfère. En effet une bonne partie des anecdotes de la jeune vie de Jean pourrait être facilement transcrite ailleurs sur le continent. En outre l'auteure ne s'attarde pas sur le côté carte postale exotique dans son excellent graphisme d'aquarelles. Elle préfère nous faire vivre une multitude de scènes intimes soit observées sur le terrain soit comprises à travers les souvenirs de Jean. Marot réussit la prouesse de comprendre les liens sociétaux du passé grâce à son observation contemporaine de la vie au village. Il a fallu probablement une relation de confiance très forte pour arriver à ce niveau de compréhension réciproque. Car derrière des anecdotes qui peuvent sembler un peu folkloriques pour nos yeux de vazahas (Blancs), c'est bien une démonstration des liens sociaux à base du droit coutumier que l'auteure nous fait découvrir. " C'est plus efficace que toutes les lois vazahas réunies" trouve-t-on pour expliquer le Fomba gasy qui assure le contrat social de la société malgache mais probablement de toute la société africaine. Perso les passages sur l'école, ou le Tromba (l'appel aux ancêtres) ont vraiment résonné très fort pour mon vécu. La peinture de Geneviève Marot est superbe de dynamisme et rend la vie au village à la fois drôle et touchante. De plus cette série rend hommage à tous ces artistes africains qui réussissent à faire vivre la création musicale ou autre, dans des conditions souvent très difficiles. Une très bonne lecture fraîche et lumineuse comme un rayon de soleil sur une terre meurtrie.
Seven sons
Moralité, paix, prospérité. Voilà ce que promet le couronnement de la seconde incarnation du Christ sur Terre dans la nouvelle Canaan. Cette fête doit se dérouler le 7 juillet 1998 dans un stade spécialement construit pour l'occasion où pourront s'entasser un million de fidèles. Et pour ceux qui ne pourront y assister, il sera toujours possible de revoir la cérémonie en replay moyennant quelques dollars. Un récit qui m'a embarqué dès les premières planches et que je n'ai pas pu lâcher avant d'en connaître la conclusion. Sept enfants, des garçons, tous nés le 7 juillet 1977 de mères vierges, les Jésis, et l'un d'entre eux va devenir le fils de Dieu et guider le monde pour un nouvel âge d'or. Une prophétie qu'un homme, Nicolaus, avait prédit des années auparavant. Vérité ou supercherie ? Qu'importe, un récit sur la folie des hommes, sur la soif du pouvoir, sur le mensonge et la manipulation des foules, tout en n'oubliant pas de faire du bizness. Mais combien de morts pour de vrais ou faux prophètes ? La fin justifie-t-elle les moyens ? La religion, même s'il en est question, n'est que le prétexte pour créer une dystopie où les extrémistes sont pointés du doigt, les erreurs du passé sont toujours d'actualité. Une narration maîtrisée, non linéaire qui oscille des années 1965 à 1998, qui prend le temps de planter l'intrigue et les personnages. Un récit moderne, fort et dense. Une réussite ! Ce comics, c'est surtout le retour de Jae Lee après 9 ans d'absence. J'adore son style qui allie finesse, expressivité et puissance. Une mise en page destructurée où le génie de Lee explose. J'ai adoré le choix fait pour les Jésis, celui de visages de poupons, mais le sont-ils vraiment ? Magnifique ! Une lecture que je ne suis pas prêt d'oublier. A ne pas rater si vous êtes amateur de ce genre ! Surtout, ne pas regarder la dernière planche pour garder l'effet de surprise et sa fin ...
Visages - Ceux que nous sommes
Attention, voici un quadriptyque plutôt ambitieux ! Il s'agit en effet d''une saga familiale (ou de ce qui aurait pu être une famille), étalée sur la première moitié du XXème siècle, avec ses secrets, ses rancoeurs, ses combats, ses petits et grands bonheurs... L'histoire est née de la rencontre de Nathalie Ponsard-Gutknecht, graphiste française mariée à un Allemand et de Miceal Beausang-o'Griafa, scénariste et interprète français né des amours d'une Chilienne et d'un irlandais. Lui-même marié à une Corse. Je vous laisse imaginer la diversité culturelle des échanges. Des échanges qui ont débouché sur ce projet, racontant les histoires d'un couple franco-allemand qui se rencontre, se fait et se défait sur le front de la première guerre mondiale. De cette union naît un garçon, arraché à sa mère à la naissance, et qui conçoit une haine sans bornes pour ses géniteurs... Dès le premier volume les bases sont posées : Lieselotte et Louis sont en quelque sorte des légendes dans leurs camps respectifs, et leur enfant est un symbole. un signe qui montre que malgré la guerre, on peut se retrouver, s'aimer, même si cet amour est sans lendemain, balayé par le vent de l'Histoire... Mais au-delà de ce synopsis somme toute classique, il y a un vrai questionnement de fond : qu'est-ce qui nous construit, qui nous définit ? Quelle est notre identité ? Notre nationalité, notre langue, notre éducation, nos gènes ? Ce n'est encore qu'effleuré dans ce premier tome, mais au travers de communiqués, de rencontres et de présentations divers, on sent que les auteurs veulent juste mettre le sujet sur le tapis, sans forcément juger, cataloguer, classer... Le premier tome se termine sur un énorme cliffhanger, qui laisse présager une histoire très chahutée... Le deuxième tome nous montre entre autres comment ce moment de crise a été surmonté, sans pour autant que la suite soit sereine, la haine de Georg envers ses parents n'étant pas éteinte. Le tome 2 nous montre différentes séquences de la vie des trois personnages principaux, chacun de leur côté, des années 1910 à 1940. Des passages très intéressants, qui s'insèrent dans des moments cruciaux de l'Histoire de l'Europe. Des moments qui permettent, en outre, de bien saisir la personnalité et l'identité complexe de Lieselotte, Louis et Georg. Au vu des backgrounds de Nathalie Ponsard-Gutknecht et Miceal Beausang-O'Griafa, on peut même deviner qui a contribué à quelle séquence. Cela reste très prenant. Les co-scénaristes, qui ont travaillé pendant 7 ans sur ce projet, ont pris le temps de le peaufiner, et ça se sent. Ils ont fait appel à l'industrieux et talentueux Aurélien Morinière, particulièrement doué pour les ambiances avec un style réaliste nerveux, et parfois polymorphe. Des capacités d'adaptation héritées de son activité d'illustrateur et de peintre. Ici il livre en outre une palette chromatique avec des dominantes bleu et rouille, parfaite pour coller à l'ambiance particulière de la deuxième guerre mondiale. Afin de donner une plus grande dimension à leur histoire et la replacer dans son contexte, les auteurs proposent en annexes plusieurs petits articles relatifs aux évènements de l'époque : la bataille du Hartmannswillerkopf, le traité de Versailles, l'émancipation des Allemandes par les urnes, mais aussi, plus curieusement, l'artisanat des tranchées, un aspect que j'avais encore peu vu dans les différentes histoires rencontrées jusque-là, et qui fait l'objet de plusieurs passages dans la BD, entre autres sujets... Cela continue sur le tome 2, avec en particulier des articles courts sur l'histoire de l'Allemagne dans l'immédiat après-guerre, rarement raconté en fiction française. Précieux.
Les Dents longues
Ah c'est rigolo. Je suis les publications douce-amères d'Evemarie sur les réseaux sociaux, et parmi ses avatars se trouvent ce chaperon noir, son alter ego, et ce Loup, sorte de super-pote aussi cynique que carnassier. Le scénariste Courty s'en est emparé pour leur donner vie le temps d'un album, qui sort donc chez l'éditeur bordelais Expé Editions. Comme la figure du loup est présente dans plusieurs contes (le petit Chaperon rouge, les trois petits cochons, etc.), il a donc décidé de le faire voyager avec son amie Chaperon noir dans un univers alternatif où le Loup serait justement obligé de régler ses comptes avec ses différentes victimes, tandis que son amie doit retrouver sa mère-grand qui a tout plaqué après avoir trouvé l'amour. Sans être excessivement subversif, Courty nous emmène sur des chemins qui renversent quelque peu les clichés des contes tels qu'on les connaît maintenant, avec par exemple un nain qui passe son temps à dire "ta gueule", un papa ours qui traite Boucle d'or comme une souillon ou encore les trois cochons qui se prennent pour des rappeurs. Un univers où le love a son propre parc (un peu à gerber) et où les flics sont par exemple des singes. Heureusement que Chaperon et sa mère-grand ont des pouvoirs spéciaux pour remettre un peu d'ordre dans tout ça... Le style d'Evemarie, que j'avais découvert dans Hey June, scénarisé par Fabcaro, se situe dans une veine semi-réaliste propice à la parodie et à l'humour. j'aime bien également sa mise en couleurs, sobre mais efficace. On passe un bon petit moment de lecture.
La Truie, le Juge et l'Avocat
"La truie, le juge et l'avocat" nous propose une sorte de fable acide qui au delà de l'absurdité de la justice moyenâgeuse, se gausse des travers de nos sociétés de façon plus universelle et intemporelle (rien que la 1ere page m'a fait sourire en miroir de notre triste actualité des violences policières). Il est vrai qu'au Moyen Age, les animaux pouvaient se retrouver confrontés à la justice des hommes. S'il ne s'agit pas d'une histoire véridique, Laurent Galandon s'amuse ici à nous raconter le procès d'une truie accusée d'avoir Assassine le fils d'un noble dans une petite ville de France. Face au juge incarnant l'ordre et la morale et qui n'a que mépris pour ceux qui lui sont inférieur (sa femme comprise...), notre truie va être défendue par un avocat de dernière minute aux talents bien cachés ! C'est là qu'une petite touche de fantastique vient se glisser dans le récit de façon ingénieuse. Cela donne lieu à des dialogues savoureux et des scènes drôlatiques qui font tout le sel de cette satyre sociale et sociétale. Côté dessin, Damien Vidal, que je découvre avec cet album, nous propose un trait simple, expressif et efficace qui renforce pleinement l'aspect tragi-comique de cette histoire. Sa mise en couleur chaleureuse et contrastée pose des ambiances adéquates et agréables. C'est pour moi un réel coup de coeur que cet album ; je l'ai attaqué sans trop m'attendre à grand chose, j'en suis sorti ravi et j'ai vraiment passé un très bon moment de lecture !
La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête
J'ai littéralement dévoré les sept tomes qui accompagnent la montée en puissance du chevalier Bragon dans sa défense d'Akbar contre les forces sectaires. Je ne suis pourtant pas un grand fan de la série mère mais ici j'ai été envoûté par la mise en scène et l'ambiance du récit. Les dialogues sont assez simples ce qui permet d'avancer rapidement dans l'histoire et de garder un rythme élevé à la narration. Le découpage et la mise en scène sont tellement précis que l'enchaînement des actions parallèles sur les différents territoires se fait avec une grande fluidité. Le récit reste cohérent du tome 1 au tome7 apportant à chaque épisode sa trouvaille scénaristique qui a capturé mon attention. En bout de course je me suis trouvé légèrement frustré de ne pas avoir les huit tomes pour boucler ce récit de haut vol. La gageure n'était pas simple puisque in fine on sait tous que Bragon va se tirer de chaque traquenard. C'est donc une prouesse des auteurs de créer des situations surprenantes et crédibles (dans l'esprit du récit) pour que la progression de Bragon et sa relation avec Mara reste attractive à chaque épisode. Les auteurs alternent des passages émotionnels très forts aux tome 1,3 et 5 dans une logique psychologique très pointue. Je trouve que Loisel donne à Bragon des caractéristiques déjà rencontrées chez Peter Pan. Pour passer de l'insouciance enfantine à la plénitude de l'adulte, il devra vivre la mort de l'ami, de la mère et du père. Sa responsabilité n'étant pas nulle dans chaque cas. Une autre prouesse de la série est de garder la cohérence graphique malgré quatre dessinateurs différents. Lidwine lance admirablement bien la série. Mais Aouamri, Mallié et enfin Etien restent tous dans un niveau d'excellence pour nous entraîner dans cet univers de villes, villages, forêts ou marécages peuplés de mille ethnies différentes. Le soin apporté pour créer une faune et une flore à la fois stupéfiante et originale montre l'extrême qualité de chaque planche proposée. Je fais partie des rares iconoclastes qui préfèrent cette série à la série mère que j'ai lue il y a peu sans la nostalgie des origines. Ce cycle m'invite à reprendre une nouvelle lecture des quatre premiers opus. Mais pour le moment je me retrouve bien plus dans les thèmes proposés par cette série.
Baby Bleu
Il est des sujets tabous, intimes, dont il est parfois (souvent ?) difficile de parler. La dépression post-partum en fait partie. Marion Nail, autrice et illustratrice, en a fait la douloureuse expérience après la naissance de son premier enfant. Elle est donc allée voir une thérapeute, qui lui a conseillé de faire des exercices sous forme de dessins dans un cahier dédié. La jeune mère s'y est pliée, a abandonné, puis y est revenue, créant pour l'occasion un alter ego en forme de sphère de couleur bleue, sobrement surnommé Bleu. Dont l'enfant, Jaune, est la principale source de soucis. La grossesse est l'occasion de nombreux changements physiques et psychiques chez la mère, et nombre de ses changements, surtout psychiques, sont donc mis en scène et personnifiés dans cet album au ton très personnel, dans lequel Marion Nail s'interroge aussi sur sa vision du monde, son rapport à la maternité et à son corps. C'est émouvant, très émouvant. Il est fort probable que les angoisses qu'elle décrit dans ce petit album (78 pages demi-format avec une couverture souple) aient été vécues par nombre de jeunes parents. de manière à la fois simple et accessible, elle expose donc ce qu'elle a ressenti pendant les premiers mois, les premières années de sa parentalité. Livrant au passage quelques petits "trucs" pour laisser passer les vagues de colère qui la submergeaient parfois, jusqu'à commettre des choses à la fois tristes et graves. Des envies, des pensées que nombre de parents n'ont pas manqué de ressentir, dépassés par ces petites vies qui prennent tellement de place. Les trois quarts de l'album nous montrent des taches de couleur (y compris pour la psychologue, représentée en rose) qui parlent et pensent, dans des planches en gaufrier de 4x3, des alternances de cases et de bandes, des cases pleine page, ou du 2x2. Seule la dernière quinzaine de pages nous propose des êtres humains, représentant le retour à la réalité dans le récit. Avec seulement trois couleurs en plus du noir. J'ai un seul regret concernant cet album, dont l'intérêt est dans le propos intime, c'est que Marion Nail ne soit pas allée plus loin, se livrant un peu plus sur son entourage, peut-être sa jeunesse. L'album est un instantané sur quelques mois, quelques années de sa vie d'adulte.
Pisse-Mémé
C’est con, ça partait vraiment bien… mais Cati Baur semble avoir eu du mal à trouver sa fin. Du coup, le dernier tiers de l’album perd beaucoup de son charme. Ca dérape (la soirée d’ouverture du café tourne au grand burlesque), ça s’égare (cette histoire de mur transformé en urinoir n’a pas grand intérêt) et ça se termine en eau de boudin (les deux frangines auraient quand même pu se renseigner un peu plus tôt sur le passé de leur bienfaitrice). C’est con, car j’ai adoré les deux premiers tiers du récit. C’est un récit feelgood et tendance aux dialogues espiègles. Les personnages sont attachants et leurs profils si différents ne nous empêchent pas de croire en leur amitié. La mise en page est joueuse et je me suis amusé à ainsi voyager dans ces planches. Le dessin dégage une grande fraicheur et une spontanéité qui cadrent bien avec le récit. Les heureux hasards ne sont pas rares et nous rappellent au besoin que nous sommes devant un récit feelgood, mais ça reste relativement plausible et on a envie d’y croire. Pour moi, il y a eu un problème de construction du récit. Le terminer au moment de l’inauguration m’aurait semblé plus opportun. Parler plus tôt du passé de la généreuse tante, et accorder plus d’espace à cette partie du récit auraient été plus judicieux. Mais je ne veux que retenir le positif, ces deux premiers tiers qui m’ont vraiment beaucoup plu. Réel coup de cœur pour ceux-ci !
Océan Express
Cette bande dessinée est une franche réussite. J'avais beaucoup apprécié dans le passé Une affaire de caractères et ici je suis également complétement conquis. L'exercice de style et la lecture qui en découle est ultra jouissif. Partant d'un postulat assez classique, deux personnes s'échangent leur bagages respectifs à l'insu de leur plein gré au prémice d'un week-end sur le quai d'une gare. Le parti pris de l'auteur, narration en miroir pour suivre les pérégrinations des deux protagonistes est juste magique tant leur déambulations et chassé-croisé vous captivent. Finiront-ils par physiquement se rencontrer ? Souvent dans ce type de bd, la forme peut avoir raison du fond mais ici pas du tout, l'histoire est très prenante et la narration juste parfaite. Cet album se lit d'une traite. C'est très bien illustré dans la veine ligne claire. Même sur ce plan là, rien à redire. Cet album frôle la perfection.
Frontier
Bon on va pas tourner autour du pot, le label 619 a encore frappé !! J’adore cette collection, elle nous propose toujours des albums soignés et c’est mené par une chouette génération d’auteurs fidèles. Il y en a du talent et ils ne cessent de s’améliorer au fil du temps. Leur catalogue est rempli de pépites, Frontier ne déroge pas à la règle. A mes yeux, une aussi belle surprise que Hoka Hey ! de Neyef, j’adore ces albums que l’on n’attend pas et qui te font Waouh. Comme son comparse avant lui, Guillaume Singelin franchit un cap en tant qu’auteur complet. J’aime ses précédentes œuvres mais là c’est la belle claque, ce sentiment est renforcé par la taille et la beauté de l’écrin. J’ai adoré son style graphique et le parti pris du côté kawaii des personnages ne m’a absolument pas dérangé, chaque case est un délice de détails, et que dire des couleurs et des décors magnifiques, un plaisir pour les yeux. Le tout est dans une narration impeccable pour une histoire fluide et prenante, c’est rempli de persos charismatiques et attachants (notre trio et leur petit compagnon en tête). Les thématiques développées sont passionnantes, divertissantes et intelligentes pour un récit dur mais plein d’optimisme, il y a un côté feel good bien agréable. Un voyage spatial au top, je ne peux que conseiller sa découverte, un album fort attachant.