Les derniers avis (8116 avis)

Par grogro
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Moi, Edin Björnsson, pêcheur suédois au XVIIIe siècle coureur de jupons et assassiné par un mari jaloux
Moi, Edin Björnsson, pêcheur suédois au XVIIIe siècle coureur de jupons et assassiné par un mari jaloux

Moi, Grogro, pèlerin franchouille au XXIe siècle lecteur de bandes dessinées et estomaqué par une autrice talentueuse. La voilà la future lauréate d’Angoulême 2024 ! Hein ? Quoi ? Comment ça, cette BD n'est même pas sélectionnée ? Scandale ! J'ai tout aimé dans cette histoire. Même l'emballage m'a emballé. C'est même ça qui m'a jeté vers ce titre. J'adore son petit côté désuet, ce charme des livres de conte des années 40/50 (une vie éditoriale antérieure ?), mais en même temps très léché, avec juste cette image qui semble collé sur la couverture et dont même le toucher est différent, presque crémeux sous les doigts. Le cadre est détouré d'une ligne gris-bleue, discrète mais du plus belle effet, ainsi que le nom de l'autrice, un peu gaufré, et la lune de l'éditeur NoCtambule. Remarquable travail d'édition. Mais cela ne serait que poudre aux yeux sans un contenu à la hauteur de ce plumage. Le scénario, le dessin, la genèse même de cette BD... Tout derrière m'a littéralement subjugué. Avant toute chose, qu'est-ce que c'est t'y donc que ce titre à rallonge ? Et bien Edith le raconte elle-même en préambule : c'est une magnétiseuse qui, se saisissant d'un planisphère, d'un calendrier et de son pendule, révéla à Edith ce que fut l'une de ses vies antérieures. Voilà le point de départ, et quand on réalise ce qu'elle en a fait, c'est d'autant plus incroyable. En effet, elle ne reste pas à caboter le long de cet intitulé, mais emmène tout ça vers une conclusion inattendue. Je ne dirai rien de la fin, mais elle est tout bonnement incroyable. Tout prend un relief assez vertigineux. Mais le lecteur n'attendra pas la fin pour être séduit et embarqué. L'ambiance est d'emblée épaisse. On se retrouve immédiatement transporté dans la Suède du XVIIIe siècle. Les personnages habitent les pages et acquièrent rapidement une densité. Et surtout, on les sent évoluer avec le temps, prendre de l'âge et du plomb dans la cervelle (en ce qui concerne notre Edin Björnsson du moins). Densité temporelle aussi... Tout le génie d'Edith consiste à le suggérer par la grâce de ce dessin proprement sensationnel, à la fois simple et vivant, et d'une palette de couleurs savante. Son trait, je le connaissais à travers Emma G. Wilford, ou Séraphine que j'aimais déjà beaucoup. Les œuvres plus anciennes, notamment les série jeunesse comme le Trio Bonaventure, je l'avoue, n'ont quant à elles jamais suscité d'intérêt de ma part. Mais ici, elle a visiblement franchi un cap. Est-ce cette histoire, et le fait qu'elle soit chevillée à son propre destin qui l'a transcendée ? Quoiqu'il en soit, je me suis arrêté sur chaque image, longuement, je me suis empiffré de ces paysages magnifiques et de ces cieux au lavis devant lesquels je demeurais de longues minutes, suivant chaque trait du regard. Chaque case est forte et contribue à l'ambiance. Les expressions des personnages sont parfaitement rendues. Edith utilise en mélange de technique très dosé, et tout s'emboite. Elle sait tout rendre à merveille : impression d'ivresse, sortie de comas, paysage brumeux, pluie battante, soleil couchant... Bref ! Je suis sous le charme. Je terminerai en disant que de ma vie entière de lecteur de BD, c'est bien la première fois que je relis une œuvre sitôt la lecture achevée tant je voulais prolonger ce sentiment d'immersion totale. Ah oui, si, juste un truc ! Mais ça ne changera rien à tout ce que je viens de dire, même si c'est très agaçant quand même. Mais Wallah, qu'est-ce que c'est que ce goodie à la mord-moi-l’nœud qu'on trouve à la fin du livre ? Et surtout, qui a eu la bonne idée de l'insérer dedans ? Je laisse la surprise sur le bidule en lui-même, mais outre l'intérêt limité de la chose (c'est du vieux carton tout khenez !), à cause du rivet qui fixe l'aiguille sur le cadran, les dernières pages de la BD, des pleines pages de paysage somptueuses, sont complètement niquées en plein milieu. On aurait pu s'en douter, mais le nœud du rivet est venu imprimer non seulement sa marque, mais une double marque, comme un symbole infini (le truc a dû bouger plusieurs fois, entre le transport, les manipulations en librairie...). Hé ho ! Les éditions Oxymore ? Vous étiez bourrés ou quoi ? Faut pas laisser carte blanche au stagiaire bordel !... Remarque, c'est marrant quand on y pense : un symbole infini imprimé sur les dernières pages de cette histoire de réincarnation. Hasard ? Je ne crois pas...

03/12/2023 (modifier)
Par greg
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série 13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter
13h17 dans la vie de Jonathan Lassiter

Un seul mot : formidable. Une BD située aux USA dans les années 50, mettant en scène un personnage, Jonathan, dont la petite vie réglée s’effondre, et qui va, à la manière des montagnes russes, remonter la pente de plus en plus fort avec l'aide d'un acolyte, Edward, dont la bonne humeur communicative, et la part d'ombre, vont étrangement éclairer l'humeur initialement bien sombre de Jonathan. Cette BD est sans aucun temps mort, et un brin surréaliste (il y a un peu de Dali dans ce scénario), mais bon dieu que cela fait plaisir. On ne s'ennuie pas, on s'amuse, on s'étonne, et on referme le livre avec un grand sourire et une grand satisfaction !

02/12/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Tube Story
Tube Story

C'est amusant de savoir comment sont nées certaines chansons que tout le monde (ou presque) connaît. C'est ainsi qu'un jour Astrid Cornet entend l'histoire surprenante qui a présidé à la création de God save the Queen (oui, l'hymne britannique) qu'elle s'est mise à en chercher d'autres, et à en faire de courtes BD qu'elle a publiées sur instagram. Quelques années plus tard, Tube Story était né. Du Requiem de Mozart (qu'il n'a pu achever, étant mort en le composant) à Papaoutai de Stromae en passant par Göttingen de Barbara ou encore Yesterday des Beatles (ou plutôt de Paul Mc Cartney seul), on découvre ainsi de drôles d'histoires, parfois très loin du romantisme qui accompagne habituellement la création musicale. Loin de se prendre les pieds dans le didactisme, Astrid Cornet joue la carte du décalage, de l'irrévérence, comme lorsque Beethoven se met à fredonner du Françoise Hardy lors de l'histoire concernant Lettre à Elise... J'ai trouvé ce positionnement assez salvateur pour un sujet qui peut vite devenir barbant. La plupart des histoires tiennent en deux pages, parfois un peu plus, et l'autrice a intercalé entre certaines d'entre elles des "stories" plus courtes, avec des anecdotes tenant en une case, jolie performance. L'autrice, dans son dessin, va à l'essentiel, met très peu de décors, et propose beaucoup d'aplats dans sa mise en couleurs d'une ligne claire très "raide". Pas forcément super "joli", mais l'essentiel est dans le propos, comme souvent avec des albums documentaires. Bref, c'est un album plutôt sympa, dans lequel on picore pour prendre les différentes anecdotes pour briller en société.

02/12/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Dans la tête de Sherlock Holmes
Dans la tête de Sherlock Holmes

Et bien, ce n’est pas moi qui vais faire baisser la moyenne de cette excellente série. L’enquête elle-même est passionnante et bien construite, et m’a tenu en haleine jusqu’à son dénouement, logique et bien amené. Il faut bien sûr accepter le côté un peu foutraque des histoires de Sherlock Holmes par rapport à des polars plus réalistes, mais moi, j’ai adoré. Mais c’est la réalisation qui me fait mettre la note maximale, et en particulier la narration phénoménale, qui utilise le medium de la BD à 100%, et qui fait que cette histoire ne pourrait pas être racontée en roman ou film sans faire de compromis. La mise en page est magistrale, chaque planche (ou double-planche) propose un découpage inédit : une coupe de bâtiment, une carte de Londres, l’intérieur de la tête de Sherlock montrant son raisonnement... Les cases représentent souvent une forme en rapport avec le contenu de la page, voir par exemple la loupe en début de tome 1, ou la couronne de la Reine en fin de tome 2. Le « fil rouge » de l’enquête, auquel se rattachent les indices (numérotés) glanés par nos protagonistes, est représenté sur les pages et guide la narration (il relie les cases, suit le parcours de nos détectives sur les cartes de Londres, s’emmêle et se démêle en fonction des évènements). Ajoutons des astuces certes un peu gadget mais néanmoins amusantes : il faut parfois regarder une case par transparence ou plier une page pour révéler un indice... Surtout que le dessin est magnifique, le trait est fin, les cases fourmillent de détails. Bref, une lecture jubilatoire, stimulante, passionnante... Un diptyque parfait selon moi.

02/12/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Moments doux
Les Moments doux

Objectivement, et alors que je ne suis vraiment pas le cœur de cible, j’ai été très touché par ce récit qui traite du sentiment maternel. J’ai trouvé l’histoire belle dans sa simplicité, dans son humanité. C’est un très beau portrait de mère, un bel hommage aux services de néo-natalité et une œuvre emplie d’espoir. Sur un synopsis des plus basiques, Virginie Grimaldi parvient même à créer un suspense qui tient le lecteur en haleine, ce dernier se demandant tout du long si l’enfant au centre des attentions survivra bel et bien à la délicate période qui suit sa naissance prématurée. Le récit à la première personne sous forme de journal intime est un grand classique. L’originalité ici est qu’il est ici scindé en deux époques, et que l’on saute constamment d’une à l’autre, passant de la jeune femme qui vient d’accoucher pour la première fois à la mère de près de 50 ans qui vient de voir son dernier enfant quitter le cocon familial. Il n’y a rien d’exceptionnel dans ce qui est raconté mais la douceur avec laquelle les craintes, les doutes, les petites joies et les grandes peines sont évoqués sonne si juste qu’elle m’a réellement touché. Et puis le dessin participe à la fête par, là encore, sa douceur et sa luminosité. Le style « cahier à lignes » employé pour illustrer le narratif de Lili/Elise est lui aussi bien vu tant il rend le personnage proche de nous, simple, accessible, fragile. Enfin, je n’ai pas lu l’œuvre originale mais à la lecture de cette bande dessinée, je n’ai ressenti aucune coupure, aucune faute de rythme, aucun bricolage hasardeux. Là encore, je trouve que c’est du beau travail. Donc voilà, alors que cette thématique me saoule d’ordinaire très rapidement, j’ai pris un plaisir réel à lire cette adaptation. Profondément touchant (même si non dénué de gros clichés).

01/12/2023 (modifier)
Par Cosme
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série RIP
RIP

Je ne vais pas être original en donnant mon avis sur cette série. Car je vais me contenter de dire ce que mes prédécesseurs ont pu écrire, et donner la même note que la grande majorité jusqu’à présent. Derrière un concept qui n’est pas nouveau (une même histoire montrée sous le point de vue des différents protagonistes, un par album), et qui a en même temps le mérite d’être assez rare (je crois bien que je n’ai lu que Berceuse assassine, en bande dessinée qui utilise cette manière de faire), ce cache une série vraiment excellente. L’histoire, une équipe de nettoyeurs après des décès et avant l’arrivée de la police, magouilleurs et mafieux, n’est pas non plus de la plus grande originalité. Le dessin est beau, certe, mais n’est pas transcendant, on ne passe pas de long moments à contempler les planches. Et c’est là où réside l’immense qualité de cette série, et le grand talent de ses auteurs. (Je n’avais jamais rien lu d’eux à part The Beatles en bandes dessinées en ce qui concerne le scénariste). Je me suis laissé entraîner avec passion par le récit, dévorant les albums les un après les autres, impatient d’avoir le temps de lire la suite, et ayant la chance de pouvoir lire la série en entière d’affilée, l’ayant entamé à la sortie du dernier tome. (Ce qui m’a permis de bien avoir l’intrigue en tête et le point de vu de tous les personnages). Et c’est bien là où je salue la qualité de cette série, elle est la preuve qu’il n’y a pas besoin de faire de l’original, du magnifique, du jamais vu, pour faire de la qualité. Le nombre de foi ou je peux voir des critiques reprochant un manque d’originalité, de nouveauté, comme si il fallait absolument que les auteurs fassent du jamais vu. Et bien cette série est la preuve qu’il n’y a pas besoin de ça, il suffit tout simplement (simplement est-il le mot adapté?) de reprendre des thèmes, des idées, qui ont déjà été fait, et de les magnifier. C’est chose réussi sur ce coup! Un grand chapeau bas à ces messieurs! Ils ont compris les rouages du genre qu’ils ont traité, et en on fait un petit bijou!

29/11/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Cyan
Cyan

On peut penser ce qu'on veut sur les choix dans les différentes sélections du festival d'Angoulême, moi, ça m'aura permis de dénicher ce petit bijou, enfin ce gros bijou de 478 pages. Un thriller dystopique et social qui m'a tenu en haleine de la première à la dernière page. Je découvre Lucia Biagi, autrice italienne, avec "Cyan" qui est son troisième roman graphique. Elle a créé un monde fascinant et inquiétant dans la ville imaginaire de Bourne où la couleur de peau a toute son importance. Les jaunes sont les plus aisés, les rouges la classe moyenne et les bleus ou cyan sont en bas de l'échelle sociale. Et dans cette mégalopole, la ségrégation est de mise, chacun son quartier. Six adolescents, Liv (une jaune), Roman, Yari et Becca (des bleus), Emil et Mina (des rouges) se rencontrent et décident d'aller au-delà de ces différences jusqu'au jour de "la tragédie du bord de mer" qui va les séparer avec la mort de Yari. Vingt ans plus tard, des preuves de l'implication de Yari sur cette tragédie sont découvertes. Liv, Roman, Becca, Emil et Mina vont se retrouver et devoir faire front pour faire éclater la vérité, car deux inspecteurs mènent l’enquête et ils les ont en ligne de mire. Le premier mot qui me vient à l'esprit après avoir refermé la BD : maîtrise. D'abord un scénario qui prend son temps pour installer l'intrigue en dévoilant par petites touches avec de nombreux allers-retours sur les deux périodes (présent et passé), les enjeux qui se jouent et de cerner l'évolution de ce monde dystopique. Ensuite, des personnages aux profils bien disparates qui ne laissent pas indifférent, chacun à sa manière, parmis lesquels Lucia Biagi a su rendre attachant nos cinq protagonistes aux caractères très travaillés et pas sans défauts. Enfin, d'avoir mixé le tout avec ingéniosité pour rendre l'ensemble crédible et captivant. Le portrait d'une jeunesse désenchantée sur fond de politique, de discrimination, d'amitié et d'amour qui pose la problématique de l'intégration. On pourra évidemment faire un parallèle avec notre monde actuel. Un dessin dans le style comics underground, un style dont je ne suis pas spécialement friand. Et bien, à ma grande surprise, il m'a conquis. Un dessin expressif, lisible et très détaillé où les couleurs tiennent un rôle majeur dans la narration. Les personnages sont reconnaissables au premier coup d'œil et ne sortent pas du même moule. Du très beau travail. En conclusion, j'ai passé un excellent moment et je recommande chaudement aux amateurs de dystopie et/ou de polar. Coup de cœur.

27/11/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série Hoka Hey !
Hoka Hey !

Je me joins aux avis dithyrambiques. « Hoka Hey ! » est le genre d’album qui me rappelle pourquoi j’aime la BD : je me suis retrouvé transporté dans un autre monde, j’ai vibré, j’ai ri, j’ai (presque) pleuré, et je suis ressorti de ma lecture comme on ressort d’un bon film au cinéma : on plane, un peu abasourdi, et on revient tant bien que mal à la réalité, après avoir complètement oublié cette dernière pendant 2 heures (il faut bien ça, l’album fait 224 pages). Surtout que la réalisation est exemplaire. La narration est fluide et légère, grâce aux nombreuses scènes contemplatives, qui nous permettent d’admirer les magnifiques paysages Nord-Américains. Le dessin est absolument magnifique, le trait est fin et précis, le couleurs lumineuses… quel délice pour les yeux. Les thèmes « indiens contre hommes blancs » ne sont certes pas vraiment originaux, l’intrigue ne se démarque pas de la pléthore d’histoires du même genre parues au cours des années, mais cela ne m’a pas du tout dérangé, peut-être grâce à ce petit groupe de personnages vraiment attachants. La fin est très belle. Un superbe moment de lecture.

27/11/2023 (modifier)
Par Lajt
Note: 5/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série La Dernière Reine (Rochette)
La Dernière Reine (Rochette)

La lecture m'a vraiment ravi. Je me suis attaché pleinement aux deux personnages et la deuxième partie du récit, notamment la fin, m'a bouleversé. Avec l’édition en noir et blanc, du très grand art selon moi. Note réelle 4,75/5

26/11/2023 (modifier)
Par Lajt
Note: 4/5 Coups de coeur du moment
Couverture de la série 1629, ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta
1629, ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta

Effrayante, c'est vraiment le cas de l'embarquée des passagers de ce navire au mystérieux destin. Je suis un grand fan d'histoires de pirates et parmi toutes les bd que j'ai pu lire sur le thème, c'est vraiment celle-ci qui m'a le plus fait voyager. Le graphisme est saisissant et la colorisation se prete à merveille a notre immersion au sein de cet équipage quelque peu ..hésitant et flottant. De plus l'inspiration de l'histoire par des faits réels peuvent encore plus faire frissonner quant au destin des passagers a la fin du premier tome, car la folie rôde... Vivement la suite!

26/11/2023 (modifier)