Les derniers avis (9519 avis)

Par Josq
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Aventures de Fred et Alfred
Les Aventures de Fred et Alfred

Avant de se faire connaître comme auteur de bandes dessinées policières et historiques, François Dimberton a commencé avec des récits dans la veine de Tillieux comme Alex - Gentleman détective ou Celsius. Ici, il commence à trouver sa propre identité. L'auteur dont on pourrait probablement le rapprocher le plus serait Greg, pour la loufoquerie de ses aventures, mais la comparaison s'arrête là. Même si certaines péripéties et leur résolution peuvent paraître un peu faciles, c'est autorisé par l'absurdité du ton choisi. C'est vraiment là que Fred et Alfred fonctionne le mieux : ça part dans tous les sens, et c'est pour ça que c'est génial ! On ne sait jamais où le scénario va nous emmener, ce qui permet à Dimberton d'ouvrir un champ des possibles parfaitement réjouissant. Le dessin épuré, dans la plus pure veine d'un Tillieux ou d'un Franquin (pas toujours avec la même maîtrise, certes) flatte l'œil du début à la fin. C'est toujours très lisible et agréable à lire, c'est dynamique, bondissant, coloré... Ajouté à l'imprévisibilité du scénario et à l'humour souvent efficace des dialogues et des situations, cela donne une belle bande dessinée d'aventures comme on les aime ! Dommage qu'il n'y ait eu que deux tomes, mais on profite sans retenue de cette pépite si injustement oubliée.

30/09/2025 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les 5 Terres
Les 5 Terres

Il m'en a fallu du temps avant de lire cette série. Il faut dire que chaque fois que je pensais la prendre à la bibliothèque, il y avait toujours au moins un ou deux tomes manquant et j'avais pas envie de la lire avec des trous. Il faut dire aussi que j'avais peur de tomber dans un scénario tellement complexe que j’allais me perdre et du coup j'ai attendu et attendu et lorsque j'ai finalement décidé que lire cette série serait une priorité, ben j'ai emprunté d'un coup les 14 premiers tomes de la série ! J'ai tellement attendu qu'un paquet de tomes étaient déjà sortis, mais je ne vais pas me plaindre parce que cela m'a permis de lire deux cycles complets sans avoir à attendre et j'ai une bonne vue d'ensemble de la série. Le premier cycle est vraiment excellent et j'ai adoré lire cette lutte de pouvoir dans la cité des félins. Certes, il y a beaucoup de personnages, d'intrigues et de sous-intrigues et il faut bien s'accrocher vu le nombre de retournement de situations, mais c'est très bien fait. Le scénario est palpitant et il y a une bonne galerie de personnages. Le dessin est pas mal et les personnages sont bien typés. Puis vient le deuxième cycle qui m'a vite refroidi. Alors que les félins étaient faciles à différencier, c'est un peu moins le cas avec les singes. c'était souvent confus et je ne me rappelais plus qui était qui. Les luttes entre membres du même clan de singes ressemblent trop à ce qu'on a vu dans le premier cycle et surtout l'histoire fait un peu du surplace juste pour que le cycle ait 6 tomes. Bref, je commençais à m'ennuyer un peu et puis la seconde partie du dernier tome de ce cycle m'a captivé parce que l'intrigue générale sur l'avenir des 5 terres avance enfin et c'était passionnant. Les deux tomes suivant du troisième cycle qui met en vedette les ours ont confirmé que la série redevenait intéressante, on a droit à la fois à ce que font les ours en dehors de leur territoire pour se venger des félins dont le pouvoir décline et à ce qui se passe sur leur propre territoire, on ne perd pas son temps comme dans le deuxième tome et la fin du tome 14 me donne envie de lire la suite. Donc voilà pour l'instant je donnerais 4.5/5 pour les cycles 1 et 3 et 2/5 pour le cycle 2. Espérons que ce cycle avec les singes qui m'a moins enthousiasmé ne sera qu'une erreur de parcours !

30/09/2025 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête
La Quête de l'Oiseau du Temps - Avant la Quête

Je réécris mon avis après lecture de l’intégralité de la série, qui le mérite bien. Je commence par le négatif, et par la même remarque faite aux autres séries récentes de Loisel (Le Grand Mort, Magasin général) : je trouve que les auteurs ont trop rallongé la sauce, et l’intrigue tourne un peu en rond vers les albums 5, 6 et 7. La série originale faisait 4 tomes, le rythme y était beaucoup plus soutenu. Cela dit, j’ai beaucoup aimé l’histoire, elle est plus moderne que le cycle original, et accomplit parfaitement son rôle de préquelle : elle nous permet de revisiter de nombreux lieux mythiques, de découvrir la jeunesse de personnages bien connus (Balrog joue un rôle central et est très attachant) et de faire la connaissance de quelques nouvelles têtes (Kryll). Le dernier tome est épique, le dénouement est rempli d’émotion et représente le raccord parfait avec le tome 1 de La Quête de l'Oiseau du Temps… je n’ai d’ailleurs par pu m’empêcher d’enchainer sur une énième lecture de ce classique ! Le dessin est superbe, mais varie forcément : 27 ans entre le tome 1 et le tome 8 (est-ce bien raisonnable ?), 4 dessinateurs et 4 coloristes ! Ces derniers font de leur mieux pour proposer une certaine cohérence, et de manière générale, ça passe plutôt bien. Un cycle immanquable pour les amateurs de La Quête de l'Oiseau du Temps. Je me demande si le troisième cycle « Après la quête » est toujours d’actualité ?

07/06/2011 (MAJ le 29/09/2025) (modifier)
Par Blatte147
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Vie pleine de joie du triste chien Cornelius
La Vie pleine de joie du triste chien Cornelius

Probablement à ce jour, la meilleure bd que j'ai lue de toute ma courte vie. En réalité, le livre Cornélius n'est pas une bd, et il n'a rien à faire sur ce site. Prendre Cornélius comme une bande dessinée est une erreur, il faut prendre comme un mythe, un mythe ayant traversé les âges, ayant traversé les époques, et ayant traversé les visions (fausses, car il n'y en a en réalité qu'un) d'auteurs différents. C'est pas facile de décrire ce livre, cela semble être un enchaîné de planches, de bd ou d'illustration, avec plus ou moins de liens entre elles, semblant toutes venir d'époques, et d'auteurs différents, toujours tournant autour du chien Cornelius. La préface nous le dit clairement : "Ce livre est le premier d'une série de quarante volumes [...] dans le but de rassembler une partie de la production autour du personnage, né il y a 300 ans dans la République de Maïame" Les notes de fin de pages (que certains ont sauté) le font aussi comprendre, Cornélius a une importance incroyable dans ce monde, cest l'équivalent de Picsou ! l'auteur nous révèle aussi sa grande connaissance de l'histoire de la bande dessinée et de ses codes à travers le temps. chaque page semble fourmiller de détails propres à l'époque où elle serait soi-disante sortie. certaines pages rappellent les bd de Mafalda, d'autres les publicités des magazines anciens, ou encore d'autres, semblant toutes droites sorties d'un fanzine étudiant. C'est une sensation qui ne m'était jamais arrivé, Cornélius est une bd, donnant envie de lire. Cornélius est une bd donnant envie de s'instruire, c'est une bd donnant envie d'apprendre l'histoire, c'est une bd qui m'a donné envie d'en lire d'autres. Certaines personnes se sont plaint de l'histoire de Cornélius, la trouvant peu intéressante, c'est là ce que je trouve génial. Il faut avoir de l'imagination avec Cornélius. dans un monde parallèle, il existe des millions d'histoires de ce chien, ce faisant, je demande alors "quelle importance ?" Parmis toutes les œuvres de Cornélius, il y en a forcément des mieux, mais cette bd de 300 pages n'est qu'un episode parmis tant d'autre, il ne faut pas le prendre au sérieux. Mon avis est vraiment trèss nul, comparé au truc génial qu'est Cornélius, je ne peux donc que vous conseiller fe vous jeter dedans, sans prêter attention aux avis extérieurs, comme je l'ai fait.

29/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Moi, ce que j'aime, c'est les monstres
Moi, ce que j'aime, c'est les monstres

Voilà donc l’album récompensé à Angoulême cette année ! Un gros pavé de plus de 400 pages, que je n’avais pas vu sur les rayonnages à sa sortie. Il faut dire que Monsieur Toussaint Louverture n’a pas forcément droit aux têtes de gondole. Et il faut dire aussi, que seuls des petits éditeurs prennent encore le risque de publier ce genre d’œuvres, franchement atypiques. Après un petit temps d’adaptation – on ne rentre pas si facilement dans cet album je trouve –, j’ai été véritablement happé par l’histoire, qui se révèle au bout d’un moment bien plus classique qu’elle n’en a l’air au premier abord. L’un des gros atouts de cette œuvre, c’est l’aspect graphique ! Et je ne parle pas seulement du dessin, mais aussi du parti pris d’en faire une sorte de carnet intime, avec les lignes, le trou pour les spirales, cahier dans lequel une jeune femme raconte sa vie, colle des documents (comme les couvertures de magazines populaires, d’horreur, photos, etc.). Le dessin justement, que j’ai trouvé très beau. En Noir et Blanc le plus souvent, mais avec des touches de couleurs, et parfois même de pleines pages « colorées ». Différents styles, niveaux de crayonnés se succèdent (cela renforce le côté « carnet », « pris sur le vif »). Ce qui est singulier, c’est que Ferris alterne un trait réaliste, très précis, avec des crobars en esquisse, et parfois un trait bien plus caricatural, qui doit beaucoup à une certaine esthétique underground, et à l’influence de Crumb je trouve, avec des corps plus en chair. Styles et précision plus ou moins grande du trait cohabitent donc, sans que cela ne gêne la lecture, ni n’altère l’unité de l’ensemble. A plusieurs reprises, surréalisme et expressionnisme font des incursions. L’intrigue elle-même nous permet de mieux connaître la narratrice, Karen, une jeune fille laide, « qui aime les monstres » (et dont certains côtés m’ont fait penser à certains monstres présents dans l’album enfantin « Max et les Maximonstres », de Sendak). Après nous avoir présenté son existence, plus ou moins rejetée – mis à part quelques rares camarades elles aussi « atypiques » et son frère Deeze – Karen se lance dans une sorte d’enquête, après la mort de la voisine du dessus, Anka (Karen est persuadée qu’elle a été assassinée). C’est ensuite la vie d’Anka qui va occuper une bonne partie de l’album, depuis son enfance dans l’Allemagne des années 30, au milieu d’autres « monstres », pédophiles, Nazis, etc. Puis elle revient aux États-Unis, pour les suites de « l’enquête », dans l’entourage de la défunte. Par-delà l’intrigue elle-même, l’album est aussi – et avant tout ? – une très belle ode à la différence, défendant ceux qui « sont mis de côté » parce que « différents » (jeunes, Noirs, Indiens, femmes, Juifs, etc.). L’histoire est d’ailleurs sensée se passer aux États-Unis, dans les années 1960, en pleine révolte des « minorités ». Comme je l’ai dit, l’album ne se laisse pas apprivoiser facilement, et sa lecture exige de la concentration et du temps ! (texte très abondant, placé parfois dans tous les sens – j’ai eu quelque fois du mal à savoir dans quel ordre il devait être lu. Les pages sont bien remplies, c’est le moins que l’on puisse dire !!!). Mais il vaut vraiment la peine de s’y consacrer, de s’y plonger. Et pour le coup, je comprends pourquoi cette œuvre a pu décrocher tous ces prix : c’est ambitieux et beau, et bien plus accessible au « grand public » qu’on pourrait le croire – même si je vous recommande quand même un petit feuilletage avant de l’acheter. **************** Je vais faire plus court pour mon avis concernant le deuxième tome. la lecture est toujours aussi envoûtante - ou oppressante, voire repoussante, c'est selon votre degré d'acceptation du style graphique et narratif de Ferris. Mais j'aime toujours autant son trait nerveux, son travail au Bic, que ce soit pour le Noir et Blanc ou pour les passages en couleurs. J'apprécie aussi sa mise en pages déstructurée, le rendu en fac-simile d'un carnet, avec les lignes, les trous pour le classeur, etc. Un dessin qui passe encore du croquis en esquisses au dessin plus méticuleux et développée, qui joue sur une imagerie surréaliste parfois. On aime ou pas, mais j'y trouve mon compte. Pour ce qui est du récit, il est lui aussi encore fouillis et part dans pas mal de directions, et je conçois qu'en plus du travail graphique, cette narration puisse dérouter nombre de lecteurs, c'est une oeuvre qui reste clivante. Il n'y a plus la surprise de la découverte, mais ça reste quand même un récit plaisant, avec une héroïne en plein questionnement de sortie d'adolescence, une société américaine en pleine ébullition, des relations entre frère et soeur pas toujours faciles, etc. Cela dit, malgré mes louanges, j'admets que la lecture n'est pas toujours fluide, et que la pagination plus qu'importante impose une concentration certaine et longue. Il faudra sans doute encore attendre un certain temps pour lire la suite (au moins un album supplémentaire, l'éditeur annonçant aussi un préquel). Je réitère aussi mes félicitations pour l'éditeur, qui prend énormément de risques, mais qui a fait un très beau travail. Une série qui sort franchement des sentiers battus.

16/02/2019 (MAJ le 26/09/2025) (modifier)
Par Cleck
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Des filles normales
Des filles normales

Je n'ai jusqu'alors pas eu la chance de lire La Falaise, premier roman graphique a priori fort réussi mais déstabilisant, de Manon Debaye. Cette seconde œuvre retint néanmoins fortement mon attention : le style visuel m'attirait assez (un trait fin, précis et pourtant peu assuré, associé à de délicates couleurs crayonnées), la thématique musicale me réjouissait évidemment (des ados fans d'un musicien rock, composant elles-mêmes de la musique), le sujet féministe (le regard des hommes sur les corps féminins, ici adolescents), brûlant en cette rentrée littéraire, réclamait idéologiquement et professionnellement mon attention. Ce fut un choc ! De ces BD qui, une fois refermées, vous laissent coi quelques instants, les yeux possiblement humides de colère, l'esprit et les idées s'agitant frénétiquement, pour recréer du lien avec les thématiques sociétales contemporaines et les combats à mener, avec des souvenirs de lectures, films ou chansons ravivés. Manon Debaye est parvenue en quelques situations, à dresser un portrait assez juste de trois amies dissemblables et longtemps inséparables. Ce qu'elles se confient, ce qu'elles cachent, les personnalités des unes et des autres via les ascendances, décisions et prises de parole. Mais ici, contrairement à la merveille de Vanyda Celle que..., la cruauté affleure de toute part installant un malaise jusque dans des situations espérées rêvées (comme celle de la rencontre avec leur idole). Le véritable sujet s'impose alors : comment le regard des hommes sur les femmes façonne le monde, les corps, les attitudes... influençant sournoisement jusqu'au regard des mères ou celui des meilleures amies, atteignant naturellement l'estime de soi. La BD choisit d'aller vers le terrible drame, sans spectaculaire, ni panache, en demeurant dans un effroi glacial et contenu. La seconde partie évoquera l'après, la culpabilité, la reconstruction, la résilience, l'impossible oubli. Mini faiblesse du récit et des illustrations, ces destins brisés ne nous apparaitront pas avec clarté, les nouveaux visages entraperçus (ou vieillis ou appartenant à de nouveaux personnages), pas toujours aisément identifiables, créeront un doute et une distance, pas inintéressants d'ailleurs car renforçant l'impact du retournement de situation final. Et permettant furieusement d'insister sur les déterminismes sociaux engendrant honte et silence plutôt que colère et combat, sur l'affreuse réalité de ces situations tristement communes, peu perceptibles pour un œil extérieur même bienveillant. BD féministe importante, qui s'inscrit dans une urgence (au même titre que Notre affaire, Les Yeux d'Alex, Rouge signal, "Une obsession", "Ces lignes qui tracent mon corps"...), une dynamique sociétale contemporaine chamboulant enfin le petit monde de la BD, longtemps demeuré en retrait sur ces sujets.

24/09/2025 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série 1629 ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta
1629 ou l'effrayante histoire des naufragés du Jakarta

Attention les amis, avec ce diptyque vous allez découvrir une épopée maritime d’une beauté à couper le souffle ! Pour les amoureux des récits d’aventure et des flots déchaînés, accrochez-vous aux bastingages. Ça décoiffe je vous dis ! 1629 ou l’effrayante histoire des naufrages du Jakarka est une œuvre qui vous embarquera dans une tempête d’émotions et de splendeurs graphiques. Cette bande dessinée est une pépite qui allie rigueur historique et art narratif d’exception avec au scénario le talentueux Xavier Dorison et au crayon le virtuose Thimothée Montaigne. Visuellement c’est terrible ! Un découpage de maître, des planches à couper le souffle. Dès les premières pages, on est saisi par la maîtrise du découpage… des cadrages audacieux, des pleines pages somptueuses qui déploient toute leur puissance visuelle, comme des vagues déferlantes sur le papier. Timothée signe ici des dessins d’une beauté rare, où chaque détail – des cordages tendus aux visages burinés par le sel – respire l’authenticité. Mais que c’est bon ! Les jeux d’ombres et de lumière, les perspectives vertigineuses, tout concourt à immerger le lecteur dans l’horreur et la grandeur des éléments déchaînés. MA GNI FI QUE ! On découvre l’équipage, les tensions, les espoirs… puis, le rythme s’emballe, et c’est le naufrage, au sens propre comme figuré. Le scénario est bon. Xavier excelle dans l’art de construire une tension haletante, entre survie, trahisons et folie. Les dialogues sont ciselés, les personnages profonds, et l’on sent à chaque case le poids de la fatalité qui pèse sur ces âmes perdues sur une ile loin de tout. Il y a cependant un truc qui ne va pas. Le prix de ces 2 BD fait mal ! Si l’œuvre est un chef-d’œuvre, le prix des deux albums … 84 euros au total est un véritable coup de massue. À ce tarif, les éditions Glénat semble avoir perdu le nord et mérite un carton rouge pour son manque de considération envers les bourses des passionnés. Vraiment dommage, car cette série mérite d’être lue par le plus grand nombre, et non réservée à une élite. Si votre porte-monnaie le permet, embarquez sans hésiter. Sinon, espérez une réédition plus accessible… ou un miracle en librairie d’occasion !

22/09/2025 (modifier)
Couverture de la série Mégalo Poupos dans La Quête du gras
Mégalo Poupos dans La Quête du gras

La Quête du Gras est une véritable pépite. Roland Theimer réussit à livrer une bande dessinée à la fois hilarante et brillante, où l’absurde côtoie le raffiné. Les personnages sont démesurés mais étrangement familiers, et chaque page regorge de détails savoureux qui font sourire autant les lecteurs pressés que ceux qui aiment s’attarder sur chaque case. Mais ce qui frappe le plus, c’est que l’ouvrage dépasse largement sa nature culinaire : il flirte avec le phénomène de pop culture, au point qu’on en vient à en parler comme d’un univers à part entière. On rit, on s’étonne, on s’attache — et on ne peut qu’avoir envie d’y retourner. Bref, c’est original, inventif et terriblement addictif. J’ai hâte de découvrir la suite !

21/09/2025 (modifier)
Par Ryle
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Légende des Stryges
La Légende des Stryges

1997. Mon pote me traine à une séance de dédicace : le Chant des Stryges. Jamais entendu parler, mais à l'époque je suis déjà fan de bandes dessinées et fan de X Files, série que j'ai découvert un ou deux ans auparavant quand elle passait en troisième partie de soirée. Je dévore l'album dans la file d'attente et j'arrive devant un certain Richard Guérineau qui me demande ce qui me ferait plaisir, mais refuse quand je lui demande de dessiner ces fameux stryges qu'on ne fait qu'apercevoir dans ce premier tome. Va pour les héros. On discute, on sympathise et puisqu'il n'y en a pas, je me lance dans la création d'un site dédié à ces mystérieuses créatures - et à la promotion de la série (au passage, c'est comme ça que quelques années plus tard je découvrais BDThèque, le webmaster m'invitant à y partager les avis relatifs à la série). 2025. 28 ans après avoir plongé dans l'univers des stryges, exploré les spins off (Maitre de Jeu, Clan des Chimères, Siècle des Ombres et Hydres d'Arès dont on ne sait jamais vraiment s'ils font partie ou non de cet univers) et les cross-over (Asphodèle), et sept ans après la conclusion épique de la série originale, c'est forcément avec plaisir que je replonge dans la légende créée par Corbeyran. Vous l'avez donc compris, je suis mordu depuis presque 30 ans et je vous laisserais donc modérer ma note et mon avis en conséquence (ou pas). Les premières planches nous plongent en Egypte, avec la découverte d'un tombeau contenant les corps de créatures antiques (et comme depuis le début, je vous raconte ma vie au lieu de vous parler de la série, une dernière parenthèse quant au fait que l'Egypte antique est une autre thématique dont j'étais fan à l'époque. A bien y réfléchir, je le suis toujours). Bon aller, ce coup-ci je parle de l'album ! Diptyque indépendant des autres séries, ce premier tome parvient à être à la fois fidèle à l'ADN de la série originale et à mon sens parfaitement accessible aux nouveaux lecteurs. On retrouve l'ambiance sombre, le mélange de fantastique et d'enquête qui fait le charme des Stryges. Mais la véritable révélation est pour moi l'arrivée de Nicolas Bègue au dessin. Son trait fin et précis permet de créer des atmosphères prenantes et donne vie à chaque personnage avec une impressionnante minutie. Chaque décor est tout simplement remarquable. Les scènes d'action sont dynamiques, et il excelle à faire ressurgir la menace et la beauté inquiétante des créatures. Je pense que l'album ravira les fans de la première heure (ce fut mon cas) et qu'il saura sans aucun doute conquérir une nouvelle génération de lecteurs. Lecture plus que recommandée pour quiconque aime les récits fantastiques bien construits et portés par un dessin de haut vol.

19/09/2025 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Ballade des frères Blood
La Ballade des frères Blood

Un western aussi bon, beau et fort que Hoka Hey !. Je sais, je prends un gros risque en commençant de la sorte. Les auteurs de 100 bullets nous proposent une ballade et non une balade. Cette triste histoire est racontée par l'un des trois frères Blood, tel un long poème mélancolique et désabusé à la fin tragique. Il faut avouer que ce Far West ne fera de cadeaux à personne. Pour ne pas te gâcher la lecture - en te dévoilant les rebondissements qui vont parsemer le récit - je vais t'en dire le moins possible, juste faire une présentation des personnages. Les trois jeunes frères Blood vivent avec leur mère et leur père adoptif, un homme de dieu. Des gosses qui vont voir trois cow-boys, trois frères aussi, assassiner leur père adoptif et enlever leur mère. Ces trois cow-boys connaissent cette femme et l'un d'eux pourrait être leur père biologique. Les frangins Blood vont partir à la recherche de leur maman. Des personnages crédibles, complexes et très bien campés. Je vais faire un zoom sur cette femme, elle n'a rien de frêle et soumise, elle ne subit pas les événements, elle fait ce qu'il faut pour survivre. Une seconde mère, au tempérament bien trempé aussi, aura un rôle important, une comanche. Voilà, tu en sais assez. Une histoire touchante et une narration onirique, on va suivre en parallèle ces deux fratries où les liens du sang, mais aussi du cœur seront mis à rudes épreuves, où rien n'est totalement noir ou blanc. Un récit violent, mâture et maîtrisé. La boucle est bouclée avec cette dernière planche : "Je suis le fils de mon père". J'aimais déjà beaucoup le dessin de Risso, mais là, il monte le curseur à un niveau très élevé. L'utilisation de l'aquarelle et le choix des couleurs rendent ce récit immersif, dépaysant et profondément humain. Les cadrages et la mise en page permettent d'être au plus près de l'action et de ressentir les émotions des personnages. Superbe ! De nombreuses couvertures alternatives en bonus en fin d'album, par Risso, Jock, Dave Johnson, Gabriel Ba, Howard Chaykin... Un incontournable de 2025, je persiste et signe : un western aussi bon, beau et fort que Hoka Hey !. Note réelle : 4,5. Gros coup de cœur.

18/09/2025 (modifier)