Soixante-cinq ans plus tôt ; Paris, 14e Arrondissement. J'ai alors 6/7 ans à l'époque, c'est donc celle de ''Petzi'', ''Roudoudou et Riquiqui'' ( dont je savais que leur parution hebdomadaire se faisait chaque Mercredi, si ma mémoire est restée bonne ??). Mais la plus marquante , fut celle de l'album de Petzi, dans lequel l'hétéroclite future équipage construisit ce bateau symbolique, page après page ; un Bonheur resté intact en mon Cœur d'enfant.
Merci à votre équipe de ne pas avoir laissé ''sombrer'' à jamais ce tendre Souvenir.
Alain Grenet
L'écrivain Yasmina Khadra a raconté, au travers de son roman, les premières amours d'un personnage. C'est Stella Lory qui s'est chargé de l'adapter en bande dessinée. Il en résulte un récit très émouvant, qui se concentre bien sûr sur le jeune Younès, que sa tante -future mère adoptive- décide d'appeler Jonas. Celui-ci, confié par son père qui se sent partir à la dérive, est élevé à l'européenne, et s'éloigne peu à peu de sa culture de naissance. Ce qui en fait très rapidement le souffre-douleur de ses camarades, avec un contexte grandissant de tension entre les natifs d'Algérie et les Français. On comprend de fait très bien ce qui amène à ce qu'on a qualifié par la suite de Guerre d'Algérie. Pourtant Jonas essaie de construire sa vie, parfois chahutée par des amours contrariées.
De prime abord je n'étais pas très convaincu par le dessin de Marion Duclos, qui me semblait manquer de rigueur, de précision. Mais dès que j'ai commencé ma lecture mon avis a évolué : il est léger, aéré, plutôt adapté aux histoires centrées sur les personnages. de fait, les "évènements", comme on les appelait à l'époque, passent au second plan, voire au troisième, sur une poignée de cases. Cela coule bien, le récit est fluide.
Un album léger mais intéressant, sans aucun doute.
Un scénario archi-torché et une liberté de ton -et de trait !- quasi révolutionnaire (surtout et ENCORE plus aujourd'hui...). Ralf König va jusqu'au bout de son sujet : le désir charnel et les contraintes et conséquences qui résultent de son assouvissement (ou non !) ; à la fois pour le couple formé par les héros de l'histoire (plus vrais que nature et universellement humains, comme à l'accoutumée...) ainsi que pour la cohorte de personnages secondaires, tous aussi bien croqués.
La crudité graphique des scènes les plus passionnées renforce puissamment le côté "naturaliste" de l'exercice et son authenticité ; et l'humour -visuel et/ou de situation- le plus énorme se marie sans problème avec les représentations les plus détaillées de la sexualité virile.
Il faut y ajouter la tendresse de l'auteur, présente aussi dans la totalité des albums que j'ai pu lire, pour ses personnages mais aussi pour l'ensemble de ses contemporains : une générosité infinie et une absence totale de jugement -si ce n'est sur nos "choix", en tant que société. Moi, je l'ai connu via Gay-Pied magazine (si je me souviens bien...?!); mais il serait extrêmement dommageable de ne pas apprécier Ralf König AUSSI pour la dimension universelle de son œuvre : ça va bien au delà des "gros nez", Homo ou pas.
Niko Tackian a eu une belle carrière dans la BD dans la décennie 2003-2014, avant de se tourner avec succès vers le roman, se spécialisant dans le thriller. Avec "Traqueurs d'âmes" il revient à ses premières amours, la fantastique, mais cette fois-ci pour adolescents, en nous proposant des personnages modernes dans un cadre fictif.
Lino est donc le nouvel héros mis en avant, aidé par un camarade de classe aux goûts vestimentaires quelques peu désuets, et sa grande sœur Solal. Il est assez crédible dans sa caractérisation, ainsi que son entourage, même si les parents sont un brin effacés. La première enquête de ces traqueurs d'âmes se révèle au final assez classique, une histoire de fantômes appelant à l'aide car coincés dans une dimension alternative à cause d'un acte manqué... Il y a de l'émotion, de l'action, mais cela manque d'un peu plus de peps à mon avis.
Soann, jeune autrice autodidacte, se charge de la partie graphique de la série, et si son encrage mérite d'être plus affirmé, il y a un beau potentiel sur les ambiances et les attitudes des personnages. Par contre les voitures ce n'est pas trop son truc. Mais je suis curieux de voir sa progression.
A suivre, c'est plutôt sympa.
Une grosse claque que cette adaptation d'une nouvelle de Neil Gaiman par la talentueuse Colleen Doran.
Premièrement, la partie graphique est à tomber par terre. Un dessin soigné où les détails foisonnent dans un style gothique du plus bel effet. Il s'en dégage une atmosphère glaçante qui convient parfaitement à ce récit terrifiant.
La mise en page est immersive et les couleurs dans des tons froids sont superbes.
Envoûtant.
Deuxièmement, la revisite de ce conte de Blanche-Neige est remarquable, elle va suivre la trame de l'œuvre originale mais en inversant les rôles tout en y ajoutant une touche de vampirisme. On va avoir droit à la gentille marâtre et à la méchante princesse. Un récit captivant que je n'ai pu lâcher avant la dernière page.
Une narration avec juste la voix off de la reine, celle-ci donne ce ton si singulier au récit.
Un conte à ne pas mettre dans toutes les mains. Le sang va couler, l'ambiance est sombre et certaines scènes et phrases ne sont pas pour les enfants.
J'ai adoré ce comics, le seul point négatif : sa faible pagination, 49 planches sur les 88 du bouquin.
Un gros dossier en fin d'album sur les notes de Colleen Doran avec de nombreux croquis, on y apprend que Neil Gaiman a jeté son œil sur le travail de celle-ci.
Un merveilleux moment de lecture.
Je recommande chaudement aux amateurs du genre.
L’histoire de « Gotham city : année un » se déroule 2 générations avant l’apparition de Batman et est supposée expliquer (en partie) les origines du mal qui finira par ronger Gotham City. J’ai trouvé ce lien un peu capillotracté et superficiel, et j’ai surtout apprécié cette histoire pour ce qu’elle est : un polar noir traditionnel, dans la lignée des albums de Brubaker et Phillips… et je me suis régalé !
Les 4 premiers chapitres sont rondement menés, mais les évènements semblent un peu trop prévisibles… et puis les chapitres 5 et 6 relancent complètement l’intrigue à coup de révélations inattendues et retournements de situation logiques et bien amenés. Le ton est sombre et assez violent, et la mise en image est réussie et retranscrit parfaitement l’ambiance polar de l’intrigue.
Voilà, je ne comprends pas trop l’intérêt d’avoir intégré cette superbe enquête à l’univers de Batman, mais j’ai néanmoins passé un excellent moment de lecture !
Plus qu’un simple « space opera », ce consistant one-shot s’apparente à une expérience immersive pour le moins singulière. Une sorte de nouvelle « frontière » dans la SF. Nous avons là une œuvre au long cours, comme expliqué dans l’annexe en fin d’ouvrage où l’on découvre que les premiers croquis d’études sur l’univers et les personnages remontent à 2013 ! Guillaume Singelin n’est pas un nouveau venu dans la bande dessinée : il est l’auteur notamment de P.T.S.D., co-auteur avec Aurélien Ducoudray de The Grocery, et « membre permanent » du novateur Label 619 au sein de Rue de Sèvres, lequel a publié l’album en question.
« Frontier » est un miroir à plusieurs faces. D’abord un miroir physique de notre système solaire, où hormis la Terre, les planètes portent un autre nom : Junon pour Mars, Vesta pour Jupiter, Minerve pour Vénus… mais aussi un miroir temporel, une projection futuriste de notre monde actuel avec son système économique mortifère où la conscience écologique semble avoir reculé au profit de la cupidité, celle des grandes compagnies énergétiques que l’on ne connaît que trop bien sur notre plancher des vaches (à lait) en ce début de millénaire.
Ce que Singelin nous montre de la colonisation de l’Espace n’est guère reluisant. Et même si elles conservent des endroits encore inviolés par la main de l’Homme, les planètes sont souillées à cause de l’exploitation minière et leurs orbites grouillent de débris et d’épaves, qui constituent en outre un danger pour les engins spatiaux de toutes sortes. Rien à voir donc avec un univers à la Star Trek un peu lisse, plus éloigné dans le temps et axé sur des problématiques plus métaphysiques. Ici on est dans un concret directement corrélé aux enjeux de notre monde actuel : l’écologie bien sûr mais aussi des thèmes sociaux telles que les conditions de travail et salariales, négligées par les multinationales spatiales aux bénéfices colossaux, bref, rien de bien nouveau sous la galaxie.
On ne rentre pas si facilement dans « Frontier », et c’était le cas en ce qui me concerne. L’univers graphique est parfaitement maîtrisé, impressionnant voire admirable, extrêmement riche en détails. Mais Singelin ne cherche pas non plus à en mettre plein la vue, dans le sens où le visuel, dépourvu de couleurs flashy, ne domine pas le propos. D’ailleurs, les premières pages nous évitent les représentations classiques et un peu clichées où flotteraient des vaisseaux spatiaux sur fond de galaxies grandioses. A l’inverse, l’histoire débute sur Terre, dans un centre de recherche islandais (quand bien même on est ici dans un monde parallèle) puis aux abords d’une mine de lithium, ce qui ne constitue guère une invitation au rêve. Dans le hangar jouxtant le centre de recherche, une foule de techniciens s’activent autour d’une sonde spatiale dernière génération. Et c’est peut-être aussi ce qui pourrait rebuter certains, cette abondance de petits personnages « hobbitiens » au visage sommaire qui remplissent les cases, faisant que l’on peut avoir du mal à identifier les protagonistes principaux. C’est le cas avec Ji-Soo comme avec Camina. De même, la transition entre certaines scènes est parfois suggérée, ce qui peut être source de confusion. Et pourtant…
Une fois passé l’obstacle d’une lisibilité peu probante au début, on finit par s’habituer au parti pris graphique un rien « claustrophobique » (et néanmoins très plaisant), vraisemblablement dû à la fascination exercée par l’objet duquel émane une certaine puissance narrative. La participation active du lecteur est donc requise, feignasses s’abstenir ! Si l’on a conscience de tout cela et qu’on laisse se faire la décantation, on constatera avec bonheur que le récit trouve peu à peu sa vitesse de croisière pour au final achever de nous conquérir.
« Frontier », c’est aussi, en dehors du propos politico-social bien senti, une véritable aventure ainsi qu’une belle histoire d’amitié entre trois êtres attachants que tout sépare a priori (Ji-Soon la scientifique intello, Camina la mercenaire « badass », et Alex, l’ouvrier un peu falot) mais des êtres qui arrivent à un moment de leur vie où ils décident de « renverser la table » et remettre en question leurs choix de vie, hors d’un système aliénant auquel ils avaient fini par (trop bien) s’habituer. Ensemble, ils vont reprendre leur liberté, en tentant d’échapper aux armées privées mandatées par les compagnies minières.
Si l’on peut regretter un peu la quasi-absence de contextualisation géopolitique, notamment sur Terre — l’auteur se contentant de décrire les acteurs économiques de l’exploitation spatiale que sont les organismes et les compagnies privées —, cet album s’impose comme une lecture essentielle et inspirante, renouvelant avec pertinence le genre SF dans le neuvième art. Une des BD qui incontestablement marquera l’année 2023 de son empreinte.
Oui, ça y est ! Voilà le nouveau numéro du journal Tintin après... 35 ans d'absence ! "Tout vient à point à qui sait attendre", non ? Pour se faire pardonner cette longue attente, le numéro fait 400 pages, c'est rentable, au moins.
Pour l'occasion, plus de 80 auteurs et dessinateurs se sont réunis afin de rendre un hommage à l'hebdomadaire. Et c'est franchement réussi ! On retrouve ce plaisir d'une autre époque, de tourner les pages en se demandant ce que la suite nous réserve, on retrouve nos héros favoris dans des aventures diverses et variées, toujours avec beaucoup d'humour et un ton bon enfant.
Le principal problème, c'est qu'en généralement 4 ou 6 pages, il est difficile de développer une bonne histoire digne de ce nom et les auteurs d'aujourd'hui n'ont visiblement pas la facilité de leurs illustres prédécesseurs. Si certains s'en tirent extrêmement bien, beaucoup d'histoires ont tendance à finir un peu en queue de poisson ou sur un petit "tout ça pour ça ?". Le plaisir est là, mais il aurait été vraiment intact avec des histoires plus abouties.
L'autre petit problème est la modernisation de certains héros qui ne passe pas toujours bien. Evidemment, ce ne sont pas toujours des pastiches, mais souvent des relectures. Si, par exemple, Michel Vaillant, Blake & Mortimer ou Bernard Prince ont le droit à des reprises qui leur font honneur, d'autres héros peut-être moins connus comme Olivier Rameau, Spaghetti ou Tounga ne bénéficient pas de ce traitement de faveur.
Ce qui fait qu'à 80 auteurs/dessinateurs, forcément, le résultat est très inégal et plusieurs histoires ne suscitent pas tout l'intérêt qu'on espérait ressentir. Néanmoins, l'album complet est très agréable et bien pensé malgré tout, et c'est avec un plaisir non dissimulé et une jolie nostalgie qu'on se plonge dans ces pages qui ressuscitent certains de nos héros préférés, pas toujours avec une égale réussite, mais avec toujours beaucoup de cœur.
C'est avec un grand plaisir que je retrouve la fascinante épopée du kimono fantastique de Nancy Peña. Sur les pas de l'intrépide et moderne Alice Barnes, l'autrice nous fait voyager dans un Japon traditionnel qui s'ouvre au monde extérieur.
C'est donc à une confrontation culturelle intense que nous invite cette escapade japonaise. Le scénario transpire de la grande culture de l'autrice qui nous fait passer des références littéraires anglaises aux contes traditionnels japonais avec un grand brio. Deux mondes éloignés géographiquement mais qui peuvent se rejoindre tellement le fantastique et l'onirique imbibent les deux cultures littéraires.
Le titre renvoie à un ouvrage collectif qui montre la difficulté à "comprendre le Japon". Mais "ici c'est le Japon" le lecteur comme Neville doit "accepter de ne pas comprendre" mais plutôt utiliser son "nonsense anglais". Il faut donc se laisser porter dans ce monde où les Kamis vous invitent au détachement.
Graphiquement cet ouvrage est une merveille. Déjà la très belle couverture est digne des plus jolies gravures. L'intérieur est du même niveau, chaque planche est une merveille de courbes, de finesse, de foisonnement et de précision. Le dessin de Nancy participe pleinement à la narration qui nous rappelle l'importance du rapport à la nature pour les japonais.
Nature instable, exigeante et qui invite à l'humilité de l'éphémère tellement tout peut changer d'un jour à l'autre. La mise en couleur en bichromie rouge/noire ajoute de la profondeur à cette univers poétique et fantastique.
Nancy Peña conclut magnifiquement son cycle du chat du kimono par un ouvrage d'une intelligence rare. Son originalité des scénarii et son talent graphique en font à mon goût une artiste d'exception dans le monde de la BD.
Comme souvent, Druillet divise, est très clivant. Et je dois dire que ma note de trois étoiles est une cote mal taillée, tant certains aspects valent plus, alors que l’histoire elle-même m’a souvent laissé de marbre.
Une histoire qui m’a laissé en partie de côté donc. Concoctée par Demuth dans le premier tome, qui semblait être un one-shot au départ. Demuth a plusieurs fois collaboré avec Druillet (sur plusieurs petites histoires reprises dans la seconde édition de Lone Sloane 66 par exemple). Et, de fait, on retrouve dans son texte grandiloquent, quasi extatique, ce que Druillet lui-même a fait ou fera dans plusieurs séries. Cela ressemble à un poème lyrique, l’énonciation d’une épopée fantastique, emportée et magnifiée par le dessin de Druillet (j’y reviendrai).
Mais j’ai eu du mal à accrocher à « l’histoire », assez obscure. D’autant plus qu’une bonne partie du texte est souvent difficile à déchiffrer (police de caractère parfois trop petite, caractères illisibles, etc.).
Dans le second tome, où Druillet officie seul, c’est un peu plus facile à lire, même si le texte d’introduction est complètement illisible, recouvert par des lignes épaisses !
Bref, une histoire obscure, assez linéaire et en grande partie improvisée je pense, dont certains aspects m’ont peut-être échappé tant parfois je renonçais à lire quelques textes.
Alors pourquoi trois étoiles quand même ? A cause de la claque visuelle infligée par Druillet (ce qui justifie mon coup de cœur). Certes, il ne faut pas être réfractaire à son style reconnaissable entre mille. Mais quelle force se dégage de ce trait puissant ! Un dessin baroque, avec des décors grandioses fourmillant de détails, dans un feu d’artifices de couleurs. C’est impressionnant, délirant, à tous points de vue.
Si le dessin s’assagit quelque peu dans le second tome (un peu moins de décors peut-être), on peut dire que l’histoire est portée, emportée – peut-être écrasée je ne sais pas – par le dessin de Druillet qui, à lui seul, dans son avalanche de détails et couleurs (je pense à des solos illuminés de Hendrix, débordant de décibels) mérite le détour.
Le gaufrier traditionnel a lui aussi volé en éclats, Druillet se lance dans de superbes pleines pages, qu’il faut souvent lire en retournant l’album de haut en bas.
L’intrigue, je l’ai oubliée rapidement après avoir lu ce diptyque. Mais pas le dessin, dont la puissance évocatrice (j’ai lu les albums Dargaud d’origine) est marquante. C’est en voyant ce genre de travail que l’on mesure l’apport de Goscinny, qui a accueilli dans Pilote un auteur et un travail à des années lumières de ce qu’il produisait. En tout cas, qu’on l’aime ou pas, Druillet est un dessinateur hors norme. Cette série donne une bonne idée de ce dont il est capable.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Petzi
Soixante-cinq ans plus tôt ; Paris, 14e Arrondissement. J'ai alors 6/7 ans à l'époque, c'est donc celle de ''Petzi'', ''Roudoudou et Riquiqui'' ( dont je savais que leur parution hebdomadaire se faisait chaque Mercredi, si ma mémoire est restée bonne ??). Mais la plus marquante , fut celle de l'album de Petzi, dans lequel l'hétéroclite future équipage construisit ce bateau symbolique, page après page ; un Bonheur resté intact en mon Cœur d'enfant. Merci à votre équipe de ne pas avoir laissé ''sombrer'' à jamais ce tendre Souvenir. Alain Grenet
Ce que le jour doit à la nuit
L'écrivain Yasmina Khadra a raconté, au travers de son roman, les premières amours d'un personnage. C'est Stella Lory qui s'est chargé de l'adapter en bande dessinée. Il en résulte un récit très émouvant, qui se concentre bien sûr sur le jeune Younès, que sa tante -future mère adoptive- décide d'appeler Jonas. Celui-ci, confié par son père qui se sent partir à la dérive, est élevé à l'européenne, et s'éloigne peu à peu de sa culture de naissance. Ce qui en fait très rapidement le souffre-douleur de ses camarades, avec un contexte grandissant de tension entre les natifs d'Algérie et les Français. On comprend de fait très bien ce qui amène à ce qu'on a qualifié par la suite de Guerre d'Algérie. Pourtant Jonas essaie de construire sa vie, parfois chahutée par des amours contrariées. De prime abord je n'étais pas très convaincu par le dessin de Marion Duclos, qui me semblait manquer de rigueur, de précision. Mais dès que j'ai commencé ma lecture mon avis a évolué : il est léger, aéré, plutôt adapté aux histoires centrées sur les personnages. de fait, les "évènements", comme on les appelait à l'époque, passent au second plan, voire au troisième, sur une poignée de cases. Cela coule bien, le récit est fluide. Un album léger mais intéressant, sans aucun doute.
Conrad et Paul
Un scénario archi-torché et une liberté de ton -et de trait !- quasi révolutionnaire (surtout et ENCORE plus aujourd'hui...). Ralf König va jusqu'au bout de son sujet : le désir charnel et les contraintes et conséquences qui résultent de son assouvissement (ou non !) ; à la fois pour le couple formé par les héros de l'histoire (plus vrais que nature et universellement humains, comme à l'accoutumée...) ainsi que pour la cohorte de personnages secondaires, tous aussi bien croqués. La crudité graphique des scènes les plus passionnées renforce puissamment le côté "naturaliste" de l'exercice et son authenticité ; et l'humour -visuel et/ou de situation- le plus énorme se marie sans problème avec les représentations les plus détaillées de la sexualité virile. Il faut y ajouter la tendresse de l'auteur, présente aussi dans la totalité des albums que j'ai pu lire, pour ses personnages mais aussi pour l'ensemble de ses contemporains : une générosité infinie et une absence totale de jugement -si ce n'est sur nos "choix", en tant que société. Moi, je l'ai connu via Gay-Pied magazine (si je me souviens bien...?!); mais il serait extrêmement dommageable de ne pas apprécier Ralf König AUSSI pour la dimension universelle de son œuvre : ça va bien au delà des "gros nez", Homo ou pas.
Traqueurs d'âmes
Niko Tackian a eu une belle carrière dans la BD dans la décennie 2003-2014, avant de se tourner avec succès vers le roman, se spécialisant dans le thriller. Avec "Traqueurs d'âmes" il revient à ses premières amours, la fantastique, mais cette fois-ci pour adolescents, en nous proposant des personnages modernes dans un cadre fictif. Lino est donc le nouvel héros mis en avant, aidé par un camarade de classe aux goûts vestimentaires quelques peu désuets, et sa grande sœur Solal. Il est assez crédible dans sa caractérisation, ainsi que son entourage, même si les parents sont un brin effacés. La première enquête de ces traqueurs d'âmes se révèle au final assez classique, une histoire de fantômes appelant à l'aide car coincés dans une dimension alternative à cause d'un acte manqué... Il y a de l'émotion, de l'action, mais cela manque d'un peu plus de peps à mon avis. Soann, jeune autrice autodidacte, se charge de la partie graphique de la série, et si son encrage mérite d'être plus affirmé, il y a un beau potentiel sur les ambiances et les attitudes des personnages. Par contre les voitures ce n'est pas trop son truc. Mais je suis curieux de voir sa progression. A suivre, c'est plutôt sympa.
Blanche-Neige rouge sang - Chronique vampirique
Une grosse claque que cette adaptation d'une nouvelle de Neil Gaiman par la talentueuse Colleen Doran. Premièrement, la partie graphique est à tomber par terre. Un dessin soigné où les détails foisonnent dans un style gothique du plus bel effet. Il s'en dégage une atmosphère glaçante qui convient parfaitement à ce récit terrifiant. La mise en page est immersive et les couleurs dans des tons froids sont superbes. Envoûtant. Deuxièmement, la revisite de ce conte de Blanche-Neige est remarquable, elle va suivre la trame de l'œuvre originale mais en inversant les rôles tout en y ajoutant une touche de vampirisme. On va avoir droit à la gentille marâtre et à la méchante princesse. Un récit captivant que je n'ai pu lâcher avant la dernière page. Une narration avec juste la voix off de la reine, celle-ci donne ce ton si singulier au récit. Un conte à ne pas mettre dans toutes les mains. Le sang va couler, l'ambiance est sombre et certaines scènes et phrases ne sont pas pour les enfants. J'ai adoré ce comics, le seul point négatif : sa faible pagination, 49 planches sur les 88 du bouquin. Un gros dossier en fin d'album sur les notes de Colleen Doran avec de nombreux croquis, on y apprend que Neil Gaiman a jeté son œil sur le travail de celle-ci. Un merveilleux moment de lecture. Je recommande chaudement aux amateurs du genre.
Gotham City - Année un
L’histoire de « Gotham city : année un » se déroule 2 générations avant l’apparition de Batman et est supposée expliquer (en partie) les origines du mal qui finira par ronger Gotham City. J’ai trouvé ce lien un peu capillotracté et superficiel, et j’ai surtout apprécié cette histoire pour ce qu’elle est : un polar noir traditionnel, dans la lignée des albums de Brubaker et Phillips… et je me suis régalé ! Les 4 premiers chapitres sont rondement menés, mais les évènements semblent un peu trop prévisibles… et puis les chapitres 5 et 6 relancent complètement l’intrigue à coup de révélations inattendues et retournements de situation logiques et bien amenés. Le ton est sombre et assez violent, et la mise en image est réussie et retranscrit parfaitement l’ambiance polar de l’intrigue. Voilà, je ne comprends pas trop l’intérêt d’avoir intégré cette superbe enquête à l’univers de Batman, mais j’ai néanmoins passé un excellent moment de lecture !
Frontier
Plus qu’un simple « space opera », ce consistant one-shot s’apparente à une expérience immersive pour le moins singulière. Une sorte de nouvelle « frontière » dans la SF. Nous avons là une œuvre au long cours, comme expliqué dans l’annexe en fin d’ouvrage où l’on découvre que les premiers croquis d’études sur l’univers et les personnages remontent à 2013 ! Guillaume Singelin n’est pas un nouveau venu dans la bande dessinée : il est l’auteur notamment de P.T.S.D., co-auteur avec Aurélien Ducoudray de The Grocery, et « membre permanent » du novateur Label 619 au sein de Rue de Sèvres, lequel a publié l’album en question. « Frontier » est un miroir à plusieurs faces. D’abord un miroir physique de notre système solaire, où hormis la Terre, les planètes portent un autre nom : Junon pour Mars, Vesta pour Jupiter, Minerve pour Vénus… mais aussi un miroir temporel, une projection futuriste de notre monde actuel avec son système économique mortifère où la conscience écologique semble avoir reculé au profit de la cupidité, celle des grandes compagnies énergétiques que l’on ne connaît que trop bien sur notre plancher des vaches (à lait) en ce début de millénaire. Ce que Singelin nous montre de la colonisation de l’Espace n’est guère reluisant. Et même si elles conservent des endroits encore inviolés par la main de l’Homme, les planètes sont souillées à cause de l’exploitation minière et leurs orbites grouillent de débris et d’épaves, qui constituent en outre un danger pour les engins spatiaux de toutes sortes. Rien à voir donc avec un univers à la Star Trek un peu lisse, plus éloigné dans le temps et axé sur des problématiques plus métaphysiques. Ici on est dans un concret directement corrélé aux enjeux de notre monde actuel : l’écologie bien sûr mais aussi des thèmes sociaux telles que les conditions de travail et salariales, négligées par les multinationales spatiales aux bénéfices colossaux, bref, rien de bien nouveau sous la galaxie. On ne rentre pas si facilement dans « Frontier », et c’était le cas en ce qui me concerne. L’univers graphique est parfaitement maîtrisé, impressionnant voire admirable, extrêmement riche en détails. Mais Singelin ne cherche pas non plus à en mettre plein la vue, dans le sens où le visuel, dépourvu de couleurs flashy, ne domine pas le propos. D’ailleurs, les premières pages nous évitent les représentations classiques et un peu clichées où flotteraient des vaisseaux spatiaux sur fond de galaxies grandioses. A l’inverse, l’histoire débute sur Terre, dans un centre de recherche islandais (quand bien même on est ici dans un monde parallèle) puis aux abords d’une mine de lithium, ce qui ne constitue guère une invitation au rêve. Dans le hangar jouxtant le centre de recherche, une foule de techniciens s’activent autour d’une sonde spatiale dernière génération. Et c’est peut-être aussi ce qui pourrait rebuter certains, cette abondance de petits personnages « hobbitiens » au visage sommaire qui remplissent les cases, faisant que l’on peut avoir du mal à identifier les protagonistes principaux. C’est le cas avec Ji-Soo comme avec Camina. De même, la transition entre certaines scènes est parfois suggérée, ce qui peut être source de confusion. Et pourtant… Une fois passé l’obstacle d’une lisibilité peu probante au début, on finit par s’habituer au parti pris graphique un rien « claustrophobique » (et néanmoins très plaisant), vraisemblablement dû à la fascination exercée par l’objet duquel émane une certaine puissance narrative. La participation active du lecteur est donc requise, feignasses s’abstenir ! Si l’on a conscience de tout cela et qu’on laisse se faire la décantation, on constatera avec bonheur que le récit trouve peu à peu sa vitesse de croisière pour au final achever de nous conquérir. « Frontier », c’est aussi, en dehors du propos politico-social bien senti, une véritable aventure ainsi qu’une belle histoire d’amitié entre trois êtres attachants que tout sépare a priori (Ji-Soon la scientifique intello, Camina la mercenaire « badass », et Alex, l’ouvrier un peu falot) mais des êtres qui arrivent à un moment de leur vie où ils décident de « renverser la table » et remettre en question leurs choix de vie, hors d’un système aliénant auquel ils avaient fini par (trop bien) s’habituer. Ensemble, ils vont reprendre leur liberté, en tentant d’échapper aux armées privées mandatées par les compagnies minières. Si l’on peut regretter un peu la quasi-absence de contextualisation géopolitique, notamment sur Terre — l’auteur se contentant de décrire les acteurs économiques de l’exploitation spatiale que sont les organismes et les compagnies privées —, cet album s’impose comme une lecture essentielle et inspirante, renouvelant avec pertinence le genre SF dans le neuvième art. Une des BD qui incontestablement marquera l’année 2023 de son empreinte.
Journal Tintin - Spécial 77 ans
Oui, ça y est ! Voilà le nouveau numéro du journal Tintin après... 35 ans d'absence ! "Tout vient à point à qui sait attendre", non ? Pour se faire pardonner cette longue attente, le numéro fait 400 pages, c'est rentable, au moins. Pour l'occasion, plus de 80 auteurs et dessinateurs se sont réunis afin de rendre un hommage à l'hebdomadaire. Et c'est franchement réussi ! On retrouve ce plaisir d'une autre époque, de tourner les pages en se demandant ce que la suite nous réserve, on retrouve nos héros favoris dans des aventures diverses et variées, toujours avec beaucoup d'humour et un ton bon enfant. Le principal problème, c'est qu'en généralement 4 ou 6 pages, il est difficile de développer une bonne histoire digne de ce nom et les auteurs d'aujourd'hui n'ont visiblement pas la facilité de leurs illustres prédécesseurs. Si certains s'en tirent extrêmement bien, beaucoup d'histoires ont tendance à finir un peu en queue de poisson ou sur un petit "tout ça pour ça ?". Le plaisir est là, mais il aurait été vraiment intact avec des histoires plus abouties. L'autre petit problème est la modernisation de certains héros qui ne passe pas toujours bien. Evidemment, ce ne sont pas toujours des pastiches, mais souvent des relectures. Si, par exemple, Michel Vaillant, Blake & Mortimer ou Bernard Prince ont le droit à des reprises qui leur font honneur, d'autres héros peut-être moins connus comme Olivier Rameau, Spaghetti ou Tounga ne bénéficient pas de ce traitement de faveur. Ce qui fait qu'à 80 auteurs/dessinateurs, forcément, le résultat est très inégal et plusieurs histoires ne suscitent pas tout l'intérêt qu'on espérait ressentir. Néanmoins, l'album complet est très agréable et bien pensé malgré tout, et c'est avec un plaisir non dissimulé et une jolie nostalgie qu'on se plonge dans ces pages qui ressuscitent certains de nos héros préférés, pas toujours avec une égale réussite, mais avec toujours beaucoup de cœur.
Le Goût du Japon
C'est avec un grand plaisir que je retrouve la fascinante épopée du kimono fantastique de Nancy Peña. Sur les pas de l'intrépide et moderne Alice Barnes, l'autrice nous fait voyager dans un Japon traditionnel qui s'ouvre au monde extérieur. C'est donc à une confrontation culturelle intense que nous invite cette escapade japonaise. Le scénario transpire de la grande culture de l'autrice qui nous fait passer des références littéraires anglaises aux contes traditionnels japonais avec un grand brio. Deux mondes éloignés géographiquement mais qui peuvent se rejoindre tellement le fantastique et l'onirique imbibent les deux cultures littéraires. Le titre renvoie à un ouvrage collectif qui montre la difficulté à "comprendre le Japon". Mais "ici c'est le Japon" le lecteur comme Neville doit "accepter de ne pas comprendre" mais plutôt utiliser son "nonsense anglais". Il faut donc se laisser porter dans ce monde où les Kamis vous invitent au détachement. Graphiquement cet ouvrage est une merveille. Déjà la très belle couverture est digne des plus jolies gravures. L'intérieur est du même niveau, chaque planche est une merveille de courbes, de finesse, de foisonnement et de précision. Le dessin de Nancy participe pleinement à la narration qui nous rappelle l'importance du rapport à la nature pour les japonais. Nature instable, exigeante et qui invite à l'humilité de l'éphémère tellement tout peut changer d'un jour à l'autre. La mise en couleur en bichromie rouge/noire ajoute de la profondeur à cette univers poétique et fantastique. Nancy Peña conclut magnifiquement son cycle du chat du kimono par un ouvrage d'une intelligence rare. Son originalité des scénarii et son talent graphique en font à mon goût une artiste d'exception dans le monde de la BD.
Yragael / Urm le Fou
Comme souvent, Druillet divise, est très clivant. Et je dois dire que ma note de trois étoiles est une cote mal taillée, tant certains aspects valent plus, alors que l’histoire elle-même m’a souvent laissé de marbre. Une histoire qui m’a laissé en partie de côté donc. Concoctée par Demuth dans le premier tome, qui semblait être un one-shot au départ. Demuth a plusieurs fois collaboré avec Druillet (sur plusieurs petites histoires reprises dans la seconde édition de Lone Sloane 66 par exemple). Et, de fait, on retrouve dans son texte grandiloquent, quasi extatique, ce que Druillet lui-même a fait ou fera dans plusieurs séries. Cela ressemble à un poème lyrique, l’énonciation d’une épopée fantastique, emportée et magnifiée par le dessin de Druillet (j’y reviendrai). Mais j’ai eu du mal à accrocher à « l’histoire », assez obscure. D’autant plus qu’une bonne partie du texte est souvent difficile à déchiffrer (police de caractère parfois trop petite, caractères illisibles, etc.). Dans le second tome, où Druillet officie seul, c’est un peu plus facile à lire, même si le texte d’introduction est complètement illisible, recouvert par des lignes épaisses ! Bref, une histoire obscure, assez linéaire et en grande partie improvisée je pense, dont certains aspects m’ont peut-être échappé tant parfois je renonçais à lire quelques textes. Alors pourquoi trois étoiles quand même ? A cause de la claque visuelle infligée par Druillet (ce qui justifie mon coup de cœur). Certes, il ne faut pas être réfractaire à son style reconnaissable entre mille. Mais quelle force se dégage de ce trait puissant ! Un dessin baroque, avec des décors grandioses fourmillant de détails, dans un feu d’artifices de couleurs. C’est impressionnant, délirant, à tous points de vue. Si le dessin s’assagit quelque peu dans le second tome (un peu moins de décors peut-être), on peut dire que l’histoire est portée, emportée – peut-être écrasée je ne sais pas – par le dessin de Druillet qui, à lui seul, dans son avalanche de détails et couleurs (je pense à des solos illuminés de Hendrix, débordant de décibels) mérite le détour. Le gaufrier traditionnel a lui aussi volé en éclats, Druillet se lance dans de superbes pleines pages, qu’il faut souvent lire en retournant l’album de haut en bas. L’intrigue, je l’ai oubliée rapidement après avoir lu ce diptyque. Mais pas le dessin, dont la puissance évocatrice (j’ai lu les albums Dargaud d’origine) est marquante. C’est en voyant ce genre de travail que l’on mesure l’apport de Goscinny, qui a accueilli dans Pilote un auteur et un travail à des années lumières de ce qu’il produisait. En tout cas, qu’on l’aime ou pas, Druillet est un dessinateur hors norme. Cette série donne une bonne idée de ce dont il est capable.