Zaï Zaï Zaï Zaï

Note: 4/5
(4/5 pour 27 avis)

Road-movie bédéaste. Grand prix de la critique ACBD 2016 Prix Ouest-France, Festival Quai des bulles, 2015 Prix Landerneau BD "Coup de cœur" 2015 Prix Album d'Or, Festival de Brignais 2015 BD RTL du mois Mai 2015 2016 : Prix des Libraires de bande dessinée


Absurde Auteurs complets BD à offrir BDs adaptées en film Best-of des 20 ans du site Bichromie Fabcaro Grands prix de la Critique ACBD Les petits éditeurs indépendants One-shots, le best-of Prix des Libraires de Bande Dessinée

Un auteur de bande dessinée, alors qu’il fait ses courses, réalise qu’il n’a pas sa carte de fidélité sur lui. La caissière appelle le vigile, mais quand celui-ci arrive, l’auteur le menace et parvient à s’enfuir. La police est alertée, s’engage alors une traque sans merci, le fugitif traversant la région, en stop, battant la campagne, partagé entre remord et questions existentielles. Assez vite les médias s’emparent de l’affaire et le pays est en émoi. L’histoire du fugitif est sur toutes les lèvres et divise la société, entre psychose et volonté d'engagement, entre compassion et idées fascisantes. Car finalement on connaît mal l’auteur de BD, il pourrait très bien constituer une menace pour l’ensemble de la société. (texte : 6 pieds sous terre)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Mai 2015
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Zaï Zaï Zaï Zaï © 6 Pieds Sous Terre 2015
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 27 avis)
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25/05/2015 | Spooky
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L'avatar du posteur bamiléké

J'ai emprunté ce petit ouvrage qui ne paye pas de mine sans savoir où je mettais les pieds. C'est un des plaisirs de mes lacunes immenses dans le domaine de la BD : s'émerveiller ou râler sur des "vieilles" séries que tout le monde connait. Dès les premières pages (la 2 ou 3) j'ai été intrigué puis déboussolé et enfin enchanté par l'exploitation à l'extrême de l'absurde des situations ou des dialogues que propose Fabcaro. C'est un humour d'une grande intelligence qui ne fait jamais appel à la vulgarité ni à la méchanceté pour sonner au plus juste. Derrière des situations qui renvoient à Alfred Jarry ou à Kafka cela reste une satire virulente de la société consumériste à outrance qui utilise un prêt-à-penser et des phrases toutes faites. A travers la pertinence et l'insolence de ses gags, l'auteur demande de réfléchir à la banalisation de l'indicible (pédophilie, suicide des jeunes, ouverture de façade...) Dans cet exercice Fabcaro approche en quelques pages la maîtrise des maîtres de l'absurde d'il y a 60 ans. Ces quelques pages sont bourrées d'un talent rare de grand alchimiste qui sait transformer la rouille qui nous entoure en or de l'esprit. Le graphisme est en harmonie avec la petite musique du récit. Le trait va à l'essentiel de l'expression verbale ou gestuelle. C'est simple et dépouillé de tout artifice superflu mais c'est fluide et cristallin. Une formidable découverte qui m'a fait passer un excellent moment de rire et de réflexion.

15/02/2024 (modifier)
Par Antoine
Note: 4/5
L'avatar du posteur Antoine

Alors là oui ! Triple oui. Je suis ressorti déçu de ma première lecture de Fabcaro avec Open Bar. En gros, je trouvais que ça sentait un peu le réchauffé. Mais là, quel plaisir j'ai pris à lire ce road-movie absurde. Tellement absurde. Et même si j'ai retrouvé quelques gags un peu convenus, du moins déjà entendus/lus ailleurs, je dois dire que la plupart font mouche. C'est acide, c'est débile, c'est bien senti. Bravo Monsieur Fabcaro. Vous m'avez happé. Pas la peine de résumer l'histoire, tout est dit dans le mini résumé ci-dessus. Et ça ne va pas plus loin. Mais c'est justement ça la force de l'ouvrage. A partir de rien, ou plutôt à partir d'un évènement d'une absurdité abyssale et auquel on a tous été confronté au moins une fois, Fabcaro déroule 64 planches dans lesquels ses thèmes de prédilection sont passés au crible. La débilité des chaînes d'infos en tête. Certaines scènes sont délicieuses et ce dessin austère relève leur impact. Ça fonctionne à merveille. Une de mes préférées : - Alors les enfants, qui peut m'expliquer ce qu'est la tolérance ? ... Non pas toi Malek. ... - Et maintenant, qui peut me dire ce que c'est la République ? ... Non pas toi Malek. C'est peut-être un peu facile mais dans le contexte du bouquin présent, ça passe beaucoup mieux que dans Open Bar. Je ne saurais dire pourquoi, est-ce que le format aide (gags inclus dans une histoire complète plutôt que dans un recueil) ? Sûrement. A recommander fortement à tous ceux qui se gargarisent d'absurde. Foncez !

22/01/2023 (modifier)
Par Titanick
Note: 4/5
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De l’humour que j’aime. C’est le premier Fabcaro que j’ai lu et j’ai tout de suite accroché. J’aime l’humour absurde et j’aime cette satire qui transperce en filigrane. On est bien dans l’absurde de nos modes de vie, qu’on ne remarque même plus. Des gags-réflexions en une page, tous liés par la trame générale de cette traque ridicule du gars qui a commis le crime d’oublier sa carte de fidélité du magasin. Très réussi pour ma part. Bon nombre de nos défauts y passent. Comme ce couple chez qui le héros se réfugie, qui s’estime ouvert et assure que chacun fait ce qu’il veut de sa vie… affligeant de condescendance mais tellement réel. Dessin simple, esquissé, mais très efficace pour mettre en valeur les situations. Bien vu. C’est pour l’instant mon Fabcaro préféré, mais je n’en ai lu que deux, impatiente d’en découvrir d’autres.

15/11/2022 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
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L’album de la révélation ! Décrochant un prix certes mérité, mais on est tout de même en droit de se demander pourquoi la révélation n’a pas eu lieu avant cet ouvrage, qui inaugure un style graphique très différent de ce que Fabcaro avait fait précédemment, même s’il émergeait déjà dans Carnet du Pérou, un journal de bord témoignant de l’irruption d’un certain réalisme. Fabcaro va en effet opter pour un dessin plus réaliste tout en conservant le même minimalisme, un dessin plus froid aussi, où les personnages apparaissent quasiment dépourvus d’expressions. Seul l’humour des textes demeure, produisant un décalage encore plus grand et renforçant l’absurdité des situations. Et pour ce qui est de l’absurdité, on est servis avec « Zaï Zaï Zaï Zaï » ! Fabcaro se met en scène dans une sorte de thriller improbable, prenant comme point de départ l’oubli par notre héros de sa carte de fidélité au moment de régler ses courses. De là va s’ensuivre une course poursuite effrénée entre la police et le « délinquant », car dans ce monde fictif qui ressemble beaucoup au nôtre, ne pas avoir sa carte de fidélité constitue un crime impardonnable ! Autant l’avouer, le trait n’a pas le même charme que le dessin des débuts, il est même difficile de le trouver remarquable. De plus, Fabcaro use et abuse de l’itération iconique, même si heureusement son sens de la punchline et sa façon particulière de glisser ses états d’âme et ses préoccupations d’auteur de BD compensent avec drôlerie cette tournure graphique un peu revêche. Fort logiquement, l’auteur va reprendre cette formule qui lui a réussi pour la suite de sa production (Et si l'amour c'était aimer ?, Open Bar, jusqu’au récent Moon River…) mais on ne peut s’empêcher de regretter les petits mickeys d’avant et leur puissance comique.

30/04/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
L'avatar du posteur Cacal69

Ne connaissant pas Fabcaro et voulant élargir ma palette bd, je viens de me procurer cet album. Le titre m'intriguait et je l'ai compris à la fin de ma lecture. Lecture d'une seule traite. Un road movie complètement absurde qui met en scène un auteur de bd. Tout part d'une carte de fidélité qu'il ne peut pas présenter à l'hôtesse de caisse et à partir de ce moment on entre dans une autre dimension. Sous cette absurdité, il dépeint notre société et ses travers. La presse et la police ne sont pas épargnées entre autres. Le sarcasme poussé à outrance. L'appel téléphonique qui tombe par erreur chez le vendeur de Kebab, une référence à la boucherie sanzot ? La narration ne m'a pas convaincu, certaines planches semblent sortir de nulle part juste pour faire passer un message, un gag. Dommage. Pas le dessin que j'apprécie le plus mais je l'ai vite adopté au fur et à mesure de ma lecture. Expérience à renouveler.

16/02/2022 (modifier)
Par Simael
Note: 4/5
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Zaï zaï zaï est un album étonnant ! Le dessin m'a un peu dérangé au départ mais j'ai fini par l'accepter et même l'apprécier par la suite. L'humour de l'auteur est rafraîchissant, surtout au début. Je ne connaissais pas l'auteur mais ça m'a donné envie de découvrir ses autres albums.

22/01/2022 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
L'avatar du posteur Alix

Un bon album de Fabcaro, on y retrouve son humour incongru et complètement débile. J’ai juste moins ri que lors de ma lecture de Et si l'amour c'était aimer ?... je ne saurais trop expliquer pourquoi. Peut-être est-ce dû au format (une collection de scénettes distinctes) ou au fait que j’ai lu cet album peu de temps après Et si l'amour c'était aimer ? Un bon Fabcaro, mais pas le meilleur selon moi.

03/01/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
L'avatar du posteur iannick

« Zaï Zaï Zaï Zaï » est un album humoristique très apprécié au vu des nombreux avis de bédéphiles. Ainsi, lorsque j'ai vu cette bande dessinée sur les étals de ma bibliothèque préférée, je l'ai aussitôt empruntée. Que nous raconte « Zaï Zaï Zaï Zaï » ? Le début de cet album démarre par un homme qui fait ses courses dans un supermarché. Tout va bien pour lui jusqu'à son passage en caisse où il reconnaît à l'employée avoir oublié la carte de fidélité du magasin... sauf que cet "oubli" s'avère hautement condamnable dans cette société où évoluent les personnages... et par conséquent, l'homme se sauve et de ce fait, il est activement recherché pour son "méfait"... bon, vous trouvez ça ridicule ? Ça tombe bien, moi-aussi ! Et ça va rester sur ce ton tout au long de cette bd ! Entre les situations improbables à gogo, les conversations en total déphasage... franchement, j'ai eu l'impression d'être dans la 4ème dimension ! Le graphisme de Fabcaro ? J'aime bien mais sans plus. Toutefois, j'apprécie que ça soit un style réaliste, ça change des dessins aux personnages à gros nez que l'on retrouve fréquemment pour ce genre de bd. Finalement, moi qui aime l'ironie, l'absurde, j'ai apprécié cet album mais pas au point de m'éclater de rire. Ça change d'idée ce genre de comique, c'est sympa mais ça ne me rendra pas fan absolu de Fabcaro.

25/12/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 5/5
L'avatar du posteur Solo

Trop fort ! C'est pourtant pas facile d'être drôle. D'habitude, je suis du genre à esquisser un sourire devant l'humour d'une BD, pas plus. Et là je dois dire que j'ai pouffé plus d'une fois tellement la connerie est trop bien balancée. La péripétie de cette histoire démarre dès les premières cases et s'en suivent tout plein de saynètes franchement drôles sans jamais perdre de vue le fil conducteur du récit. Ça n'est pas qu'un divertissement de passage, il y a une opinion au ton sarcastique qui est diablement attirant et qui offre du sérieux à la matière. Fabcaro s'éclate à pousser la bêtise humaine à son paroxysme tout en apportant des nuances en fonction de la position sociale de ses personnages. C'est franchement génial. Bravo ! Edit 1 minute après avoir publié l'avis: en fait je mets 5/5. C'est du génie.

20/11/2021 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Je n'aurais peut-être pas du lire cet album aussi rapidement après Moins qu'hier (plus que demain). En effet, bien que drôle et bien senti, on y retrouve tout de même exactement le même genre d'humour absurde - voire même complètement con, ce qui est ici un con-pliment, ah ah ah - et cette répétition émousse sans doute le plaisir. D'autre part l'histoire rassemble sous le même fil un ensemble de gags qui autrement auraient pour une part pu être complètement distincts, ce qui affaiblit probablement un peu la cohésion de l'ensemble. Ceci étant, l'ensemble reste très drôle, et l'absurde surgit (hors de la nuit court vers l'aventure au gaaa-loooop) parfois de façon si inattendue qu'on ne peut pas ne pas éclater de rire. Note pour moi-même : laisser passer un peu de temps avant de lire un autre album de Fabcaro. Note réelle : 3,5 / 5.

05/04/2021 (modifier)