C'est de la bonne BD, ça ma bonne dame !
Prenez un bon écrivain, qui a fait ses preuves, comme Tonino Benacquista, apôtre de l'humour noir. Rajoutez une jeune dessinatrice pleine de culot et avec un gros talent. Faites-les se rencontrer, ou du moins leurs talents respectifs, ça donnera une BD vraiment très sympa.
Les histoires de Benacquista (curieusement non crédité dans l'album, sauf tout à la fin, ce qui risque de passer inaperçu pour bien des lecteurs) sont très intéressantes, bien écrites, et assez variées.
Gabrielle Piquet, dont c'est le premier album, est très influencée par Sempé et Peeters. Ca se voit dans son trait, très "nouvelle bd" sans toutefois tomber dans certains travers. Elle maîtrise son style, qui est plutôt agréable, notamment sur les scènes de foule, où elle m'a surpris. C'est un très bon premier album, dont la maquette a été soignée par Futuropolis.
Une dessinatrice dont on reparlera, un bon 3,5/5 pour commencer.
Le titre de cet album aurait pu être Renaissance, tant il redéfinit en profondeur l'homme d'acier rouge et or.
Oubliez ce que vous avez pu lire sur ce personnage et plongez dans cette passionnante histoire qu'offre Extremis. Warren Ellis démontre une fois de plus qu'il est un scénariste avec qui il faut compter. A mes yeux, son Iron Man explose littéralement tous ceux qui ont été écrits précédemment. Ellis réinvente totalement le personnage, sous sa plume, les points forts de la série sont transcendés, les valeurs bonnes ou mauvaises du personnages sont utilisées de la meilleure des façon. Les lourdeurs, les éléments inutiles ont disparus.
Comme si Warren Ellis avait tiré la substantifique moelle du personnage afin d'en reconstruire un squelette parfait, avant de le recouvrir d'une chair impressionnante de vivacité, puis d'une armure d'or à l'éclat incomparable. En plus de nous offrir ce magnifique personnage, ce nouveau Tony Stark, Ellis le fait évoluer dans une histoire à l'excellent scénario, à l'intensité dramatique forte. Tout cela bien sur sans oublier de nous gratifier d'une bonne dose de causticité.
Ultime cadeau du scénariste, la réécriture des origines du personnage, simplement une transposition contemporaine et épurée de ce qui avait déja été écrit. Si ce passage de quelques pages n'est pas le climax scénaristique que l'on était en droit d'attendre, c'est néanmoins inséré dans l'histoire principale avec beaucoup de cohérence, et cela comblera de joie les nouveaux lecteurs. Et puis c'est l'occasion de revoir l'armure grise des débuts dessinée par Adi Granov.
Adi Granov est un dessinateur exceptionnel, son style est extraordinairement soigné, et si l'on peut reprocher aux dessins un aspect un peu statique, on ne peut en revanche qu'admirer la beauté des illustrations. A croire qu'Adi Granov est né pour dessiner Iron Man...
J'ai adoré cette lecture, j'aimais bien Iron Man, mais sans plus. Ce livre me l'a fait redécouvrir sous un autre angle. Si je ne devais conseiller qu'un album aux lecteurs interessés par ce héros ambigu, ce serait Extremis.
Cet Iron Man est définitif, à la fin, une fois l'histoire bouclée, tout est dit. Pas de suite à attendre, pas de détails non révélés, l'histoire est riche, aboutie, absolue.
Iconique aujourd'hui, culte demain. Incontournable.
JJJ
Qu'il est triste de voir un tel monument si mal noté... Certes, il s'agit d'une BD assez spéciale, mais cela vaut vraiment le coup de s'y attarder.
Déjà, il y a le dessin. Bon, tout le monde n'a peut-être pas eu comme moi son premier coup de coeur graphique en lisant "kidnapping en teletrans" dans son enfance, mais comment résister au charme du trait de Chaland, limpide et élégant, avec un jeu de pleins et de déliés si élaborés. Ce n'est pas a priori mon style de dessin préféré, et pourtant je tombe sous le charme à chaque fois que je pose les yeux dessus.
Et, surtout, il y a le fond de la BD, qui est d'une incroyable richesse. Le jeune Albert en lui-même, tout d'abord, est un personnage tout à fait fascinant, cynique, égoïste, haïssable mais en même temps vraiment attachant. Et puis il y a le monde dans lequel il évolue, un monde imaginaire qui tient beaucoup bien sûr de la Belgique pendant la deuxième guerre mondiale, mais qui contient en fait de fines allusions à la guerre contre les asiatiques du "secret de l'espadon", de Blake et Mortimer. Ce monde est plein de références, de mises en abîme. Ce procédé est parfois frustrant : j'ai eu par moments l'impression qu'il me manquait des billes pour comprendre toute la portée d'un gag, notamment quand on sent qu'ils parlent de l'histoire de la Belgique ; mais ils m'ont fait réfléchir, surtout dans le contexte actuel.
Surtout, il ne faut pas aborder cette BD en se disant qu'on va rire aux éclats. Non, on va rire jaune, et ressentir un mélange complexe de tendresse, de cynisme, de nostalgie. Et, une fois le livre refermé, on gardera une empreinte durable de ces sentiments, et on sera pris d'une envie de décortiquer l'album et d'y réfléchir longuement.
En guise de conclusion, je dirais qu'après en avoir entendu parler pendant des années, j'ai donc fini par lire "le jeune Albert" sur la tard. Je ne le regrette pas. J'ai vraiment eu l'impression de lire une oeuvre marquante, riche et passionnante, un des chef-d'oeuvres de la BD.
Voilà bien la première fois que j’envoie un message à un éditeur pour le féliciter sur un de ses albums. Il faut dire que "Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin" réunit à mes yeux d’énormes qualités. Mais avant de les détailler, parlons un peu de son environnement. Loïc Dauvillier est un sympathique auteur, que nous avions rencontré récemment. J’ai lu plusieurs de ses albums à la suite de son interview, comme La petite famille, Ce qu'il en reste, La Boucherie, ou encore Passages. Sans parler de ses adaptations de classiques littéraires ou créations pour la jeunesse. Il se dégageait de ses œuvres une infinie sensibilité, une finesse dans le récit et une constance dans la qualité que je n’ai pas encore rencontrées ailleurs. Cet album choral, co-écrit avec Sibylline et mis en images par trois jeunes dessinateurs, était donc l’une de mes grosses attentes de ce second trimestre 2007.
Et puis voilà, il est là, et je l’ai lu. La première phrase est comme un coup dans l’estomac : « Longtemps je me suis couché de bonne heure… ». Si vous avez fait quelques études de lettres ou si vous avez lu des classiques, vous connaissez cet incipit ; c’est bien celui d’Un Amour de Swann, roman de Marcel Proust. D’entrée Dauvillier et Sibylline placent donc leur BD sous le patronage de l’un des plus grands auteurs de la littérature française. D’ailleurs l’essentiel de la BD peut lui être comparé sur un élément de style, puisqu’une énorme place est laissée aux pensées, à l’introspection.
Les scénaristes nous proposent de rentrer dans l’esprit de leurs protagonistes, de leurs contradictions, de leurs peurs, de leurs frustrations. Encore une fois, l’acuité de l’auteur m’impressionne, me fait tomber de ma chaise à deux ou trois reprises.
"Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin" conte trois tranches de vie, trois instants intenses, tous liés au canal Saint-Martin, qui passe à Paris. Le titre est très évocateur, puisqu’il sous-entend une rupture, une blessure aussi, avec un repère spatial précis. Le canal est aussi une évocation de la vie, dans le sens d’une rivière qui coule, mais aussi d’un cours d’eau charriant toutes sortes de saletés. Un beau titre donc, à l’image de son écriture. Sensible, intense, capable de résumer en quelques mots toute une vie, c’est un sommet du scénario. Les thèmes sont un peu les mêmes que dans "Ce qu’il en reste" : l’érosion du couple, la torture de l’indifférence, la ténuité des relations. Des sujets forts, contemporains, difficiles à traiter.
Cette finesse se retrouve aussi dans la petite postface de Sibylline, un modèle d’écriture elle aussi. Mais un album, ce n’est pas qu’une histoire écrite, car sinon il s’agirait d’un roman. Il faut que la mise en images soit au diapason.
Et c’est indubitablement le cas. Dauvillier et Sibylline ont entraîné dans leur projet trois jeunes auteurs déjà remarqués : Capucine (Corps de Rêves, Le Philibert de Marilou), que j’aimais déjà beaucoup, François Ravard (Le portrait, Viking !) et Jérôme d’Aviau, remarqué pour Ce qu'il en reste, déjà scénarisé par Loïc Dauvillier. Trois dessinateurs aux styles assez proches, semi-réalistes voire réalistes, rompus aux descriptions du quotidien. J’ai eu un peu de mal avec le style « brut », granuleux, hachuré de Capucine, au départ, mais très vite je me suis installé dans l’ambiance. Attention tout de même, il y a une scène crue à la fin de sa partie. François Ravard, lui, a choisi de donner une tonalité très sombre, torturée à souhait, qui colle bien à la noirceur, ou plutôt au désespoir du propos. Quant à Jérôme d’Aviau, il propose une alternative plus « comique », plus expressive que ses deux confrères.
Désespérées, impromptues, passionnées, les trois histoires sont intenses, et font passer un excellent moment de lecture. "Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin" est donc un must du roman graphique, à lire de toute façon.
A noter que le fameux canal Saint-Martin a fait parler de lui récemment sur un tout autre registre, l’installation de tentes pour SDF par une association. Cela n’a rien à voir, mais c’est pour information.
On attend avec impatience la suite de la série Sambre, et finalement on voit débarquer une série dérivée ou plutôt une série qui va nous conter les origines de « La guerre des yeux ». Ayant adoré la série originelle, et ayant été conquis par le graphisme de cet album au premier coup d’œil, je n’ai donc pas hésité à l’acheter.
J’ai été complètement conquis par le résultat graphique qu’ont réussi à réaliser les 2 jeunes auteurs. Tout en conservant l’esprit de Sambre, principalement avec des couleurs chaudes et envoûtantes, ils y ont apporté leur « patte » qui nous donne un résultat magnifique. Les personnages sont parfaitement dessinés, les décors et les costumes sont très détaillés et semblent sortir de la réalité. L’atmosphère qui se dégage de chaque planche est réussie et correspond à l’univers Sambre.
Ma crainte principale se basait sur le scénario, à savoir si la réalisation d’une série dérivée allait apporter quelque chose. Je dois dire que je trouve intéressant de pouvoir apprendre quelle est l’origine de « La guerre des yeux » mais également d’en connaître davantage sur le père de Bernard. Il fallait également que l’atmosphère Sambre soit présente et pour moi, c’est le cas : mystère, sensualité, romantisme, tragédie, tous ces éléments sont présents.
Je n’attendais pas cette série, mais je dois avouer que c’est une de mes meilleures lectures de l’année qui ne dénature pas l’œuvre originale et qui s’inscrit parfaitement dans son univers.
Coup de coeur sans hésiter! D'accord sur l'ensemble des 2 avis précédent. Mais deux critiques négatives à faire tout de même et je commencerai par ça.
D'abord le dessin qui s'adapte de temps en temps aux situations mais qui a dérangé ma lecture. J'adore celui du début du livre (cfr. galerie). Du Pedrosa tout craché. Magnifique!! Pour moi il aurait pu continuer comme ça sur toute la ligne, du début à la fin. Soit!
Ensuite, l'histoire de la traversée est beaucoup trop longue à mon goût. Elle ne m'a rien apporté. Serais-je passé à côté de quelque chose ? J'ai eu l'impression d'une histoire dans l'histoire.
C'est pourquoi ma note n'ira pas jusqu'au maximum. Pourtant ce livre m'a transporté et m'a tendrement ému. J'aime Cyril, son noir et blanc, sa narration, ses personnages, QUELLES COURBES!!!!!!
Un bon gros pavé, qui démarre avec une auto présentation de chacun des personnages succincte et insolite. Néanmoins, j’y suis régulièrement retourné, au cours de ma lecture, afin de mieux les fixer dans mon esprit.
Ces personnages, justement, sont de jeunes adultes qui se cherchent et luttent pour trouver leur place dans une société qui en laisse peu aux rêveurs comme Sherman l’écrivain en herbe, Ed qui dessine des super héros, ou Jane elle aussi dessinatrice, dans un autre registre, ou qui l’ont déjà trouvée, comme Dorothy ou Stephen.
Cette galerie de personnages évolue au fil des mois, des galères, des rencontres, et c’est avec un intérêt croissant que j’ai suivi le cours de leurs vies. Les dialogues sont vraiment plein d’humour et il m’est souvent arrivé d’éclater de rire, et plus souvent encore de sourire.
Avec “De mal en pis” Alex Robinson ne propose pas d’aventures trépidantes, de courses poursuites ou d’enquête à suspense. Non, rien de tout cela, mais seulement la vie comme elle vient (comme dirait Lewis) mais avec beaucoup de talent. Comme dans certains mangas qui prennent leur temps (à rallonge diraient certains) le quotidien nous est dépeint dans ces petits détails qui le ponctuent et lui donnent toute sa saveur. C’est ce que j’appelle une lecture “confortable”, dans laquelle on a plaisir à s’installer, c’est à la fois très dense, et très facile à lire, parce que l’auteur alterne avec maestria les passages chargés d’émotion avec des scènes plus légères ; et pour moi, 600 pages, ce fut trop court.
L’histoire est découpée en chapitres, précédés chaque fois d’une question, posée à chacun des personnages, et à laquelle je me suis amusée à essayer de répondre. C’est original et ça permet d’envisager chaque personnage sous un nouveau jour, ou de se conforter dans l’idée que l’on s’en est fait. De fait, ils sont presque tous plutôt attachants, ma préférence allant à Stephen. J’avoue par contre avoir été exaspérée par l’alcoolique et manipulatrice Dorothy.
De façon générale, j’ai bien aimé le dessin, assez sobre mais très expressif ; exactement ce qui convenait pour ce type d’histoire, essentiellement basée sur les relations entre les personnages. Les expressions des visages, en particulier, sont soignées et ne sont pas pour rien dans le fait que l’on s’attache rapidement à eux.
J’avais remarqué moi aussi cette planche reproduite à l’identique, mais je ne l’interprète pas de la même façon. Par contre moi aussi j’ai trouvé cela original et bien vu.
En revanche, j’ai nettement moins accroché aux passages concernant l’histoire des dessinateurs de comics de super héros. Cela dit, c’est instructif et j’imagine qu’il y a des fans de comics que ça a pu intéresser.
A la fois chronique sociale et sentimentale, “De mal en pis” est un album vraiment passionnant, dont les personnages vous accompagnent longtemps après l’avoir lu, et que l’on dévore goulûment !
J’ai d’ailleurs été étonnée d’apprendre qu’il s’agissait d’une première oeuvre, tant j’y ai senti de maturité à la fois dans la narration et dans le dessin. Comme quoi, parfois, quand Angoul'aime et le prime, ça le vaut bien ! ;)
Je vais suivre de près cet auteur, désormais.
Très beau diptyque, pour un 200 ème avis j'aurai pu tomber sur pire !!!
Gibrat s'avère être un auteur complet et talentueux.
Le scénario, mélange de beaucoup de thèmes, est mené de mains de maître. La vie d'un village lors de la seconde guerre avec ses personnages antagonistes auquels se créer une histoire d'amour et des amitiés, ressemble à un reportage tant celà parait documenté et réaliste.
La lecture de ces deux tomes se fait en totale immersion, on est rapidement happé par l'histoire et l'on n'en sort qu'à la fin, heureux d'avoir découvert une si belle histoire.
Le dessin est superbe, en couleurs directes. Le seul défaut trouvé est pourtant sur cette partie (défaut d'impression ?) : j'ai trouvé étrange le fait que les pommettes et le bout des nez des personnages soient souvent rouges... comme si tout le monde carburait au gibolin à longueur de journée.
A lire absolument, surtout par les plus jeunes afin de connaître un peu mieux une période qu'ils n'ont pas connu.
Un premier tome qui sent la série "culte". Une bédé réjouissante, pas prise de tête, bourrée de finesse... que demander de plus ! Ah, oui, un joli dessin et de jolies couleurs en plus. Certes, on ne peut nier qu'il flotte un petit parfum de De Cape et de Crocs dans les aventures de Célestin, mais c'est justement le parfum que j'adore.
Une excellente découverte, en espérant juste que le second tome soit à la hauteur du premier.
Je vous conseille de ne pas trop vous arrêter sur les avis relatifs à "Trois Ombres" (notamment l'avis qui précède le mien, et en révèle trop à mon goût), mais de passer directement à la lecture de cette bédé formidable. Parler de son scénario, une histoire qui sonne très juste, touche droit au coeur et ne laissera personne indifférent, serait priver les lecteurs qui se plongeront pour la première fois dans ce très bel album du grand plaisir de la découverte. Je n'en dirai donc pas plus, sinon que ces "Trois Ombres" résonnent terriblement en moi. Bien qu'il s'agisse d'un récit fortement ancré dans l'imaginaire, on sent tout un vécu derrière. Le dessin est en accord parfait avec l'histoire, vraiment splendide.
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C'est de la bonne BD, ça ma bonne dame ! Prenez un bon écrivain, qui a fait ses preuves, comme Tonino Benacquista, apôtre de l'humour noir. Rajoutez une jeune dessinatrice pleine de culot et avec un gros talent. Faites-les se rencontrer, ou du moins leurs talents respectifs, ça donnera une BD vraiment très sympa. Les histoires de Benacquista (curieusement non crédité dans l'album, sauf tout à la fin, ce qui risque de passer inaperçu pour bien des lecteurs) sont très intéressantes, bien écrites, et assez variées. Gabrielle Piquet, dont c'est le premier album, est très influencée par Sempé et Peeters. Ca se voit dans son trait, très "nouvelle bd" sans toutefois tomber dans certains travers. Elle maîtrise son style, qui est plutôt agréable, notamment sur les scènes de foule, où elle m'a surpris. C'est un très bon premier album, dont la maquette a été soignée par Futuropolis. Une dessinatrice dont on reparlera, un bon 3,5/5 pour commencer.
Iron Man - Extremis
Le titre de cet album aurait pu être Renaissance, tant il redéfinit en profondeur l'homme d'acier rouge et or. Oubliez ce que vous avez pu lire sur ce personnage et plongez dans cette passionnante histoire qu'offre Extremis. Warren Ellis démontre une fois de plus qu'il est un scénariste avec qui il faut compter. A mes yeux, son Iron Man explose littéralement tous ceux qui ont été écrits précédemment. Ellis réinvente totalement le personnage, sous sa plume, les points forts de la série sont transcendés, les valeurs bonnes ou mauvaises du personnages sont utilisées de la meilleure des façon. Les lourdeurs, les éléments inutiles ont disparus. Comme si Warren Ellis avait tiré la substantifique moelle du personnage afin d'en reconstruire un squelette parfait, avant de le recouvrir d'une chair impressionnante de vivacité, puis d'une armure d'or à l'éclat incomparable. En plus de nous offrir ce magnifique personnage, ce nouveau Tony Stark, Ellis le fait évoluer dans une histoire à l'excellent scénario, à l'intensité dramatique forte. Tout cela bien sur sans oublier de nous gratifier d'une bonne dose de causticité. Ultime cadeau du scénariste, la réécriture des origines du personnage, simplement une transposition contemporaine et épurée de ce qui avait déja été écrit. Si ce passage de quelques pages n'est pas le climax scénaristique que l'on était en droit d'attendre, c'est néanmoins inséré dans l'histoire principale avec beaucoup de cohérence, et cela comblera de joie les nouveaux lecteurs. Et puis c'est l'occasion de revoir l'armure grise des débuts dessinée par Adi Granov. Adi Granov est un dessinateur exceptionnel, son style est extraordinairement soigné, et si l'on peut reprocher aux dessins un aspect un peu statique, on ne peut en revanche qu'admirer la beauté des illustrations. A croire qu'Adi Granov est né pour dessiner Iron Man... J'ai adoré cette lecture, j'aimais bien Iron Man, mais sans plus. Ce livre me l'a fait redécouvrir sous un autre angle. Si je ne devais conseiller qu'un album aux lecteurs interessés par ce héros ambigu, ce serait Extremis. Cet Iron Man est définitif, à la fin, une fois l'histoire bouclée, tout est dit. Pas de suite à attendre, pas de détails non révélés, l'histoire est riche, aboutie, absolue. Iconique aujourd'hui, culte demain. Incontournable. JJJ
Le Jeune Albert
Qu'il est triste de voir un tel monument si mal noté... Certes, il s'agit d'une BD assez spéciale, mais cela vaut vraiment le coup de s'y attarder. Déjà, il y a le dessin. Bon, tout le monde n'a peut-être pas eu comme moi son premier coup de coeur graphique en lisant "kidnapping en teletrans" dans son enfance, mais comment résister au charme du trait de Chaland, limpide et élégant, avec un jeu de pleins et de déliés si élaborés. Ce n'est pas a priori mon style de dessin préféré, et pourtant je tombe sous le charme à chaque fois que je pose les yeux dessus. Et, surtout, il y a le fond de la BD, qui est d'une incroyable richesse. Le jeune Albert en lui-même, tout d'abord, est un personnage tout à fait fascinant, cynique, égoïste, haïssable mais en même temps vraiment attachant. Et puis il y a le monde dans lequel il évolue, un monde imaginaire qui tient beaucoup bien sûr de la Belgique pendant la deuxième guerre mondiale, mais qui contient en fait de fines allusions à la guerre contre les asiatiques du "secret de l'espadon", de Blake et Mortimer. Ce monde est plein de références, de mises en abîme. Ce procédé est parfois frustrant : j'ai eu par moments l'impression qu'il me manquait des billes pour comprendre toute la portée d'un gag, notamment quand on sent qu'ils parlent de l'histoire de la Belgique ; mais ils m'ont fait réfléchir, surtout dans le contexte actuel. Surtout, il ne faut pas aborder cette BD en se disant qu'on va rire aux éclats. Non, on va rire jaune, et ressentir un mélange complexe de tendresse, de cynisme, de nostalgie. Et, une fois le livre refermé, on gardera une empreinte durable de ces sentiments, et on sera pris d'une envie de décortiquer l'album et d'y réfléchir longuement. En guise de conclusion, je dirais qu'après en avoir entendu parler pendant des années, j'ai donc fini par lire "le jeune Albert" sur la tard. Je ne le regrette pas. J'ai vraiment eu l'impression de lire une oeuvre marquante, riche et passionnante, un des chef-d'oeuvres de la BD.
Nous n'irons plus ensemble au canal Saint-Martin
Voilà bien la première fois que j’envoie un message à un éditeur pour le féliciter sur un de ses albums. Il faut dire que "Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin" réunit à mes yeux d’énormes qualités. Mais avant de les détailler, parlons un peu de son environnement. Loïc Dauvillier est un sympathique auteur, que nous avions rencontré récemment. J’ai lu plusieurs de ses albums à la suite de son interview, comme La petite famille, Ce qu'il en reste, La Boucherie, ou encore Passages. Sans parler de ses adaptations de classiques littéraires ou créations pour la jeunesse. Il se dégageait de ses œuvres une infinie sensibilité, une finesse dans le récit et une constance dans la qualité que je n’ai pas encore rencontrées ailleurs. Cet album choral, co-écrit avec Sibylline et mis en images par trois jeunes dessinateurs, était donc l’une de mes grosses attentes de ce second trimestre 2007. Et puis voilà, il est là, et je l’ai lu. La première phrase est comme un coup dans l’estomac : « Longtemps je me suis couché de bonne heure… ». Si vous avez fait quelques études de lettres ou si vous avez lu des classiques, vous connaissez cet incipit ; c’est bien celui d’Un Amour de Swann, roman de Marcel Proust. D’entrée Dauvillier et Sibylline placent donc leur BD sous le patronage de l’un des plus grands auteurs de la littérature française. D’ailleurs l’essentiel de la BD peut lui être comparé sur un élément de style, puisqu’une énorme place est laissée aux pensées, à l’introspection. Les scénaristes nous proposent de rentrer dans l’esprit de leurs protagonistes, de leurs contradictions, de leurs peurs, de leurs frustrations. Encore une fois, l’acuité de l’auteur m’impressionne, me fait tomber de ma chaise à deux ou trois reprises. "Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin" conte trois tranches de vie, trois instants intenses, tous liés au canal Saint-Martin, qui passe à Paris. Le titre est très évocateur, puisqu’il sous-entend une rupture, une blessure aussi, avec un repère spatial précis. Le canal est aussi une évocation de la vie, dans le sens d’une rivière qui coule, mais aussi d’un cours d’eau charriant toutes sortes de saletés. Un beau titre donc, à l’image de son écriture. Sensible, intense, capable de résumer en quelques mots toute une vie, c’est un sommet du scénario. Les thèmes sont un peu les mêmes que dans "Ce qu’il en reste" : l’érosion du couple, la torture de l’indifférence, la ténuité des relations. Des sujets forts, contemporains, difficiles à traiter. Cette finesse se retrouve aussi dans la petite postface de Sibylline, un modèle d’écriture elle aussi. Mais un album, ce n’est pas qu’une histoire écrite, car sinon il s’agirait d’un roman. Il faut que la mise en images soit au diapason. Et c’est indubitablement le cas. Dauvillier et Sibylline ont entraîné dans leur projet trois jeunes auteurs déjà remarqués : Capucine (Corps de Rêves, Le Philibert de Marilou), que j’aimais déjà beaucoup, François Ravard (Le portrait, Viking !) et Jérôme d’Aviau, remarqué pour Ce qu'il en reste, déjà scénarisé par Loïc Dauvillier. Trois dessinateurs aux styles assez proches, semi-réalistes voire réalistes, rompus aux descriptions du quotidien. J’ai eu un peu de mal avec le style « brut », granuleux, hachuré de Capucine, au départ, mais très vite je me suis installé dans l’ambiance. Attention tout de même, il y a une scène crue à la fin de sa partie. François Ravard, lui, a choisi de donner une tonalité très sombre, torturée à souhait, qui colle bien à la noirceur, ou plutôt au désespoir du propos. Quant à Jérôme d’Aviau, il propose une alternative plus « comique », plus expressive que ses deux confrères. Désespérées, impromptues, passionnées, les trois histoires sont intenses, et font passer un excellent moment de lecture. "Nous n’irons plus ensemble au canal Saint-Martin" est donc un must du roman graphique, à lire de toute façon. A noter que le fameux canal Saint-Martin a fait parler de lui récemment sur un tout autre registre, l’installation de tentes pour SDF par une association. Cela n’a rien à voir, mais c’est pour information.
La Guerre des Sambre - Hugo & Iris
On attend avec impatience la suite de la série Sambre, et finalement on voit débarquer une série dérivée ou plutôt une série qui va nous conter les origines de « La guerre des yeux ». Ayant adoré la série originelle, et ayant été conquis par le graphisme de cet album au premier coup d’œil, je n’ai donc pas hésité à l’acheter. J’ai été complètement conquis par le résultat graphique qu’ont réussi à réaliser les 2 jeunes auteurs. Tout en conservant l’esprit de Sambre, principalement avec des couleurs chaudes et envoûtantes, ils y ont apporté leur « patte » qui nous donne un résultat magnifique. Les personnages sont parfaitement dessinés, les décors et les costumes sont très détaillés et semblent sortir de la réalité. L’atmosphère qui se dégage de chaque planche est réussie et correspond à l’univers Sambre. Ma crainte principale se basait sur le scénario, à savoir si la réalisation d’une série dérivée allait apporter quelque chose. Je dois dire que je trouve intéressant de pouvoir apprendre quelle est l’origine de « La guerre des yeux » mais également d’en connaître davantage sur le père de Bernard. Il fallait également que l’atmosphère Sambre soit présente et pour moi, c’est le cas : mystère, sensualité, romantisme, tragédie, tous ces éléments sont présents. Je n’attendais pas cette série, mais je dois avouer que c’est une de mes meilleures lectures de l’année qui ne dénature pas l’œuvre originale et qui s’inscrit parfaitement dans son univers.
Trois ombres
Coup de coeur sans hésiter! D'accord sur l'ensemble des 2 avis précédent. Mais deux critiques négatives à faire tout de même et je commencerai par ça. D'abord le dessin qui s'adapte de temps en temps aux situations mais qui a dérangé ma lecture. J'adore celui du début du livre (cfr. galerie). Du Pedrosa tout craché. Magnifique!! Pour moi il aurait pu continuer comme ça sur toute la ligne, du début à la fin. Soit! Ensuite, l'histoire de la traversée est beaucoup trop longue à mon goût. Elle ne m'a rien apporté. Serais-je passé à côté de quelque chose ? J'ai eu l'impression d'une histoire dans l'histoire. C'est pourquoi ma note n'ira pas jusqu'au maximum. Pourtant ce livre m'a transporté et m'a tendrement ému. J'aime Cyril, son noir et blanc, sa narration, ses personnages, QUELLES COURBES!!!!!!
De mal en pis
Un bon gros pavé, qui démarre avec une auto présentation de chacun des personnages succincte et insolite. Néanmoins, j’y suis régulièrement retourné, au cours de ma lecture, afin de mieux les fixer dans mon esprit. Ces personnages, justement, sont de jeunes adultes qui se cherchent et luttent pour trouver leur place dans une société qui en laisse peu aux rêveurs comme Sherman l’écrivain en herbe, Ed qui dessine des super héros, ou Jane elle aussi dessinatrice, dans un autre registre, ou qui l’ont déjà trouvée, comme Dorothy ou Stephen. Cette galerie de personnages évolue au fil des mois, des galères, des rencontres, et c’est avec un intérêt croissant que j’ai suivi le cours de leurs vies. Les dialogues sont vraiment plein d’humour et il m’est souvent arrivé d’éclater de rire, et plus souvent encore de sourire. Avec “De mal en pis” Alex Robinson ne propose pas d’aventures trépidantes, de courses poursuites ou d’enquête à suspense. Non, rien de tout cela, mais seulement la vie comme elle vient (comme dirait Lewis) mais avec beaucoup de talent. Comme dans certains mangas qui prennent leur temps (à rallonge diraient certains) le quotidien nous est dépeint dans ces petits détails qui le ponctuent et lui donnent toute sa saveur. C’est ce que j’appelle une lecture “confortable”, dans laquelle on a plaisir à s’installer, c’est à la fois très dense, et très facile à lire, parce que l’auteur alterne avec maestria les passages chargés d’émotion avec des scènes plus légères ; et pour moi, 600 pages, ce fut trop court. L’histoire est découpée en chapitres, précédés chaque fois d’une question, posée à chacun des personnages, et à laquelle je me suis amusée à essayer de répondre. C’est original et ça permet d’envisager chaque personnage sous un nouveau jour, ou de se conforter dans l’idée que l’on s’en est fait. De fait, ils sont presque tous plutôt attachants, ma préférence allant à Stephen. J’avoue par contre avoir été exaspérée par l’alcoolique et manipulatrice Dorothy. De façon générale, j’ai bien aimé le dessin, assez sobre mais très expressif ; exactement ce qui convenait pour ce type d’histoire, essentiellement basée sur les relations entre les personnages. Les expressions des visages, en particulier, sont soignées et ne sont pas pour rien dans le fait que l’on s’attache rapidement à eux. J’avais remarqué moi aussi cette planche reproduite à l’identique, mais je ne l’interprète pas de la même façon. Par contre moi aussi j’ai trouvé cela original et bien vu. En revanche, j’ai nettement moins accroché aux passages concernant l’histoire des dessinateurs de comics de super héros. Cela dit, c’est instructif et j’imagine qu’il y a des fans de comics que ça a pu intéresser. A la fois chronique sociale et sentimentale, “De mal en pis” est un album vraiment passionnant, dont les personnages vous accompagnent longtemps après l’avoir lu, et que l’on dévore goulûment ! J’ai d’ailleurs été étonnée d’apprendre qu’il s’agissait d’une première oeuvre, tant j’y ai senti de maturité à la fois dans la narration et dans le dessin. Comme quoi, parfois, quand Angoul'aime et le prime, ça le vaut bien ! ;) Je vais suivre de près cet auteur, désormais.
Le Sursis
Très beau diptyque, pour un 200 ème avis j'aurai pu tomber sur pire !!! Gibrat s'avère être un auteur complet et talentueux. Le scénario, mélange de beaucoup de thèmes, est mené de mains de maître. La vie d'un village lors de la seconde guerre avec ses personnages antagonistes auquels se créer une histoire d'amour et des amitiés, ressemble à un reportage tant celà parait documenté et réaliste. La lecture de ces deux tomes se fait en totale immersion, on est rapidement happé par l'histoire et l'on n'en sort qu'à la fin, heureux d'avoir découvert une si belle histoire. Le dessin est superbe, en couleurs directes. Le seul défaut trouvé est pourtant sur cette partie (défaut d'impression ?) : j'ai trouvé étrange le fait que les pommettes et le bout des nez des personnages soient souvent rouges... comme si tout le monde carburait au gibolin à longueur de journée. A lire absolument, surtout par les plus jeunes afin de connaître un peu mieux une période qu'ils n'ont pas connu.
Célestin Gobe-la-lune
Un premier tome qui sent la série "culte". Une bédé réjouissante, pas prise de tête, bourrée de finesse... que demander de plus ! Ah, oui, un joli dessin et de jolies couleurs en plus. Certes, on ne peut nier qu'il flotte un petit parfum de De Cape et de Crocs dans les aventures de Célestin, mais c'est justement le parfum que j'adore. Une excellente découverte, en espérant juste que le second tome soit à la hauteur du premier.
Trois ombres
Je vous conseille de ne pas trop vous arrêter sur les avis relatifs à "Trois Ombres" (notamment l'avis qui précède le mien, et en révèle trop à mon goût), mais de passer directement à la lecture de cette bédé formidable. Parler de son scénario, une histoire qui sonne très juste, touche droit au coeur et ne laissera personne indifférent, serait priver les lecteurs qui se plongeront pour la première fois dans ce très bel album du grand plaisir de la découverte. Je n'en dirai donc pas plus, sinon que ces "Trois Ombres" résonnent terriblement en moi. Bien qu'il s'agisse d'un récit fortement ancré dans l'imaginaire, on sent tout un vécu derrière. Le dessin est en accord parfait avec l'histoire, vraiment splendide.