Le Dernier modèle

Note: 4.4/5
(4.4/5 pour 5 avis)

À la demande d’une galériste, Stéphane accepte de faire une exposition consacrée au Nu. Pour cela, il ne trouve pas mieux que de demander à des amies (dont certaines qu’il n’a pas vues depuis longtemps) de poser pour lui, dans le plus simple appareil. Une bonne opportunité pour discuter, pour mieux se connaître.


Nouveau Futuropolis Peinture et tableaux en bande dessinée

À la demande d’une galériste, Stéphane accepte de faire une exposition consacrée au Nu. Pour cela, il ne trouve pas mieux que de demander à des amies (dont certaines qu’il n’a pas vues depuis longtemps) de poser pour lui, dans le plus simple appareil. Une bonne opportunité pour discuter, pour mieux se connaître. Ainsi l’auteur découvre toute la fragilité de Laurence, « l’inaccessible », qui, en acceptant de se dénuder, se révèle tout autre que cette jeune fille sportive à la beauté froide. Et Céline, qui profite de l’absence de sa mère pour poser. Hélène, elle, se prête au jeu sans grande conviction, peut-être parce que son père est aussi un artiste… Ces rencontres sont l’occasion pour l’auteur de s’interroger sur le temps qui passe, sur les rapports de séduction et sur son rôle d’artiste. Comment représenter toutes ces femmes ? (Et surtout Élise, sa chère épouse.) Et puis... Et puis, il doit bien reconnaître que le vernissage s’annonce plutôt compliqué.…Sans parler de cet étrange voisin du dessous, qui laisse couler sa baignoire, et qui reçoit Stéphane en silence, un masque à gaz sur le visage. Quant à son statut d’artiste, il prend de sérieux coups.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 16 Mai 2007
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Dernier modèle © Futuropolis 2007
Les notes
Note: 4.4/5
(4.4/5 pour 5 avis)
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30/05/2007 | Ro
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Par Patoun
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Quand la peinture s'échappe des murs d'une galerie d'art... Quel coup de crayon ! Un dessin mariant avec brio agressivité, légèreté, peur et beauté. L'auteur réussit ici à mettre en avant l'étendue de son talent. Je noterai quelques planches grandioses comme celle sur l'analyse de la foulée de Florence aux courbes futuristes. Je dois l'avouer, je fus surpris par la chute brutale de ce récit. Heureusement, cela ne porte pas pour autant préjudice à la lecture. En effet, l'implicite est présent tout au long de l'histoire et se poursuit même une fois le livre refermé. Les 'scénarios secondaires' apportant un réel plus à l'œuvre : la relation que l'auteur entretient avec sa grand-mère ou encore l'ombre qui se cache en chacun (merci Carl Gustav Jung). Je ne vais pas m'éterniser plus. Rien de mieux qu'une lecture pour profiter pleinement de ce petit bijou !

28/11/2022 (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Depuis le temps que je n'avais pas lâché cette note... Stéphane Levallois le mérite amplement. J'avais aimé La Résistance du sanglier mais "Le dernier modèle" m'a subjugué avec ce dessin exceptionnel très artistique et non comprimé dans de petites cases. L'auteur utilise l'espace à merveille pour faire éclater son talent. Le scénario est simple mais direct. Stéphane Levallois y relate une période de sa vie remontant à une quinzaine d'années où il se lança dans un projet d'exposition de dessins de nus dans une galerie. N'ayant pas d'argent pour payer des mannequins professionnels, il met à contribution des connaissances. Il va de soit que ce travail ne sera pas au goût de tout le monde. J'aime le ton fluide et la sensibilité se dégageant de cette BD. Il y a d'autres histoires en parallèle comme sa relation fusionnelle avec sa grand-mère. Ce récit intimiste, bien loin d'une oeuvre érotique comme pourrait le faire penser la couverture, est une merveille de justesse dans un écrin de beauté. Il est à noter la belle initiative d'édition : les dernières pages représentent des travaux de dessin en couleur de Stéphane Levallois en rapport avec la présente BD.

11/11/2009 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
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Encore un album de chez « Futuropolis » que j’ai aimé ! Cet éditeur a le don de nous proposer des albums décalés de la production actuelle et dont le contenu me « dérange » souvent. "Le dernier modèle" nous entraîne dans une histoire où un artiste-photographe s’interroge sur ses relations avec ses modèles féminins dénudés. Ces dernières sont des anciennes amies ou encore l’épouse de cet artiste qui se font bénévolement prendre en photos pour les besoins d’une exposition-vente qui lui sera consacrée dans quelques semaines. Le scénario est un subtil mélange entre la réflexion, le fantastique et le monde de l’art, plus particulièrement lorsque les sujets sont des nus. Ce qui m’a particulièrement enthousiasmé dans cette bd, c’est sa faculté a nous offrir plusieurs interprétations pour une même histoire. Ainsi, un lecteur pourra être sensible à son aspect fantastique, un autre lecteur plus porté sur les rapports du public vis-à-vis des clichés photographiques de nus, un autre encore plus intéressé par la psychologie des personnages, etc… "Le dernier modèle" est certainement une des bd les plus riches que j’ai pu lire jusqu’à maintenant au niveau du scénario. Graphiquement, la bd présente un trait léger parfois torturé qui m’a rappelé nombre de portraits que j’ai pu apercevoir dans des galeries de peintures. Ce trait fort expressif est, à mon avis, rehaussé par un lavis grisâtre qui donne une légère ambiance fantastique à l’ouvrage. Malgré le style épuré de Stéphane Levallois, les décors sont étonnamment riches et donnent l’impression de suivre un film. J’ai particulièrement apprécié les cases où l’auteur utilise une technique qui permet de faire détacher les personnages principaux dans une foule. La narration est accrocheuse et le découpage m’a semblé très réussi. Malgré son prix de vente élevé (24 euros tout de même !), "Le dernier modèle" est une bd qui m’a beaucoup plu. Le scénario est très complexe et le dessin de Stéphane Levallois m’est apparu étonnamment riche malgré son style épuré. Cette bd m’a passionné par cette faculté de nous offrir plusieurs variations de lecture. Décidément, encore une réussite de chez « Futuropolis » !

02/07/2007 (modifier)
Par angus
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Quand Pauline propose à Stéphane, un jeune peintre, une exposition personnelle de nus, celui-ci contacte alors amies et connaissances pour lui servir de modèles. Le quotidien de l’artiste est alors rythmé par les séances de poses qui s’enchaînent jusqu’au jour du vernissage. Du peintre ou du modèle, quel est celui qui est véritablement mis à nu ? Stéphane Levallois est un auteur de BD rare puisque son seul ouvrage édité jusqu’alors date de 2000 (« Noé » aux Humanoïdes Associés). Artiste éclectique (Story-boarder, designer, réalisateur, peintre…), le support de la BD s’est révélé être une évidence quand il choisit d’écrire « Le dernier modèle ». Là où Dave Cooper présentait dans Ripple (Editions du Seuil) un rapport exclusif de sado-masochisme empreint de violence et de laideur, Stéphane Levallois entreprend d’explorer les multiples facettes ainsi que les liens ambigus qui naissent entre un peintre et son modèle. Florence, au corps émacié, parait sûre d’elle mais se révèle être d’une fragilité de verre. Cécile rejette l’omniprésence étouffante de sa mère et tente de trouver dans sa mise à nue une échappatoire. Elise (future épouse du peintre) est présentée comme un personnage complexe à l’esprit labyrinthique. Muni d’un caméscope, Stéphane filme chacun de ses modèles et tente de retranscrire sur sa toile l’image parfaite, l’instant idéal. Pendant que le dessin prend forme, l’artiste se dévoile à son tour et révèle lui aussi toute sa fragilité. Pendant son travail, un fantôme (représenté par un curieux personnage affublé d’un masque à gaz) rode inlassablement et jouera un rôle primordial. Le vernissage est un moment clé de l’album. Tandis que la nudité des modèles est exposée aux yeux de tous, l’incompréhension voire le rejet de ces œuvres par quelques proches finit de mettre totalement à nu l’âme de l’artiste. Le dessin en noir et blanc de Stéphane Levallois suscite divers sentiments chez le lecteur. Les corps mis à nu sont souvent malmenés, quelques fois maltraités. L’auteur joue habilement de l’élégance de son trait pour nous proposer un panel impressionnant d’expressions contradictoires : agressivité et fragilité, naïveté et rudesse… Entre beauté graphique et contenu passionnant, Futuropolis nous livre ici une œuvre magistrale. On espère simplement que le silence de Stéphane Levallois dans le monde la BD sera cette fois de courte durée et qu’il nous proposera rapidement un ouvrage du même acabit.

31/05/2007 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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Cette BD n'est pas vraiment mon genre et pourtant sa lecture fut pour moi une très agréable surprise. Tout d'abord parce que le dessin est excellent. Stéphane Levallois a manifestement fait les Beaux-Arts (plus précisément l'École Supérieure d'Art Graphique de Penninghen) et cela se voit : son trait est véritablement... artistique. Il mélange les techniques et dispose d'une personnalité bien à lui. Impossible pour moi de rapprocher vraiment son style de celui d'un autre auteur, si ce n'est vaguement Jake Raynal pour les personnages anorexiques, et vaguement Durandur pour les encrages et ombrages. Ses dessins possèdent une force intérieure et une expressivité qui a su me toucher, même si par goût je leur reproche le très léger sentiment malsain qui s'en dégage. Bref, graphiquement, cet album est une Oeuvre, une qui vaut le coup d'oeil, voire un regard prolongé. Ensuite parce que, alors que je craignais que cet album ne soit finalement qu'une épreuve graphique avant d'être scénaristique, l'histoire s'est finalement révélée plaisante et intéressante. La narration n'est pas toujours très claire, j'ai été un peu perdu parmi les différentes femmes et modèles que côtoie le héros. Mais, hormis quelques passages légèrement abscons, réminiscences ou flash-backs dont je peine à voir la symbolique, le récit se révèle assez attachant, de même que son personnage principal. J'ai réussi à être porté par le scénario alors que l'univers des artistes et de leurs modèles n'est vraiment pas le genre de sujet qui me plait d'ordinaire. Certains moments sont formidables d'émotions. Des moments presque anodins, comme l'expression de cette vieille prostituée à qui le héros demande son chemin, et des moments plus intenses comme le sort de Monette et ce que je considère comme l'implication active en fin de récit de cet étrange masque à gaz. Cette bande dessinée vaut vraiment la lecture, pour son originalité, pour la force qui se dégage de certaines de ses planches, pour sa réflexion sur l'artiste et son entourage, et bien sûr pour son graphisme.

30/05/2007 (modifier)