Les derniers avis (8484 avis)

Par yannjazz
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Passagers du vent
Les Passagers du vent

Voilà LA BD d'aventure par excellence ! Dès les premières pages, on est entraîné dans une histoire sur fond de mutinerie, de colonialisme et d'esclavage. On reste en haleine jusqu'à la dernière page. Le côté historique du contexte donne beaucoup de crédibilité à cette l'épopée. De plus, les personnages sont très soignés : ils semblent bien réels. Le dessin est réaliste et très approprié au style. Il s'améliore sensiblement au fur et à mesure des tomes. En bref ABSOLUMENT INDISPENSABLE.

06/08/2003 (modifier)
Couverture de la série La Malédiction des sept boules vertes
La Malédiction des sept boules vertes

Une série oubliée, qui est aujourd'hui en passe de disparaître totalement. On ne la trouve déjà plus que chez quelques libraires. Quel dommage !!! Je n'ai lu que les quatre premiers tomes, mais j'ai été conquis par la poésie qui se dégage de cette série, la preuve: * TOME 1: LE VOYAGEUR IMPRUDENT Premier tome de la série-OVNI de Laurent Parcelier, l'histoire d'un jeune voyageur qui va être confronté à des monstres et des êtres fantastiques, et dont le destin va croiser d'étrange façon de mystérieux objets : des boules vertes aux pouvoirs inconnus mais qui semblent protéger le jeune voyageur. Une touche d'Heroic-Fantasy donc, mis en image par un graphisme très typé ligne claire: des couleurs qui ne débordent pas, des tons très unis et des traits très rondouillards. Le dessin pêche sur certaines cases par leur qualité, mais l'univers est telement original et décalé, l'atmosphère tellement onirique et les personnages si attachants et sympathiques que cette série est un vrai petit bonheur. Dommage qu'elle ne soit plus éditée, mais si vous dénichez certains albums, n'hésitez pas !! ** TOME 2: LE MAGICIEN La série de La malédiction des sept boules vertes se poursuit donc avec ce second tome, tout aussi emprunt de magie et de fantastique que son prédécesseur. L'univers est très travaillé, emprunt de merveilleux. C'est un monde étrange, gouverné par la magie et l'absurde, très proche de certains des mondes des Royaumes Oubliées (Donjons et Dragons). L'histoire est parfois un peu fouillis, mas lire cette série est un vrai bonheur. On se laisse très vite captiver par les aventures de Guilio, l'éternel voyageur, et de sa boule verte. Le dessin reste fidèle à la ligne claire, mais la qualité augmente un petit peu. A lire absolument. Cette série, trop sous-estimée, est un pur chef-d'oeuvre !! *** TOME 3: LA POURSUITE : Et de trois pour la fantasque et onirique série de Laurent Parcelier ! Un univers parfois aussi étrange que celui de Fred, avec ses détails absurdes qui sont devenus norme, voilà ce que promet au lecteur cette série empreinte de magie et de merveilleux. Les dessins de Parcelier semblent s'affiner avec le temps, et la ligne claire utilisée depuis les débuts de la série se fait de plus en plus assurée. Les couleur sont parfois très pâles, mais cela amplifie l'atmosphère onirique et évanescente de cette histoire. Cette série est à lire absolument. Les amateurs d'heroic fantasy apprécieront l'univers, et les autres sauront trouver dans ce cycle un peu de cette magie qui semble avoir disparu de notre monde contemporain. **** TOME 4: LA CHASSE AU DRAGON Quatrième tome de la série de Lauent Parcelier, qui voit la réalisation de la légende. Le dessin prend de la fermeté au fil des albums, et la légende se referme petit à petit autour de Guilio et des sept boules vertes. Le jeune homme a mûrit depuis son premier voyage, mais les boules vertes semblent exercer sur lui une mystérieuse influence. Le dessin quant à lui, toujours aussi typé ligne claire, dessert au mieux le scénario. D'une série pour la jeunesse, Parcelier à fait des aventures de Guilio un conte magnifique, une histoire hors du temps, où le merveilleux côtoie l'absurde de la façon la plus brillante qui soit. Un must, une série oubliée mais qui n'attend que d'être relue, appréciée et ressucitée. Merci, Laurent Parcelier, pour la malédiction des sept boules vertes ! **** TOME 5: LA CHASSE AU DRAGON Une très belle fin de série, qui nous permet de retrouver avec plaisir les personnages que nous suivons maintenant depuis 5 albums. Cet album, un cran plus mature que les précédents aborde des thèmes comme la vieillesse, l'inéluctabilité du temps qui passe, et la mort à travers le personnage de Guilio, qui comprends peu à peu le pouvoir que lui ont donné ses 3 boules vertes. L'univers est toujours aussi riche, et cet album est également l'occasion pour l'auteur de faire revenir Guilio sur ses pas, et de traverser à nouveau certains lieux magnifiquement mis en scène dans les précédents opus (Ondoria, le repaire d'Herminias la sorcière, etc.). La magie et la poésie qui émanent de cette série prennent à nouveau corps pour notre plus grande joie. Le dessin n’est pas en reste. Le trait de Parcelier s’est affiné au fur et à mesure de la série pour finir par maîtriser à la perfection sa ligne claire fine et simple, avec laquelle il excelle à nous plonger dans les méandres de son univers magique et original. La couleur est simple mais ne gâche en rien le dessin, elle colle très bien à l’ambiance recherchée de la série. En bref un très bon album de fin de cycle, qui ne dépareille en rien face à ses prédécesseurs. **** HS: LE LUTIN FARCEUR Ecrit quelques temps après le derniere volume de la malédiction des sept boules vertes, cet album hors-série nous met de nouveau en présence avec Guilio, devenu immortel après avoir collecté trois des sept légendaires boules vertes. L'immortalité pesant à Guilio (il a maintenant 115 ans), il demande a une entité ayant un pouvoir sur le temps de le ramener dans son passé, là où tout a commencé avec la première boule verte. Pour plus de chances, Guilio utilise 2 des 3 voeux accordés par l'entité pour s'assurer du maximum de chances et changer son histoire. Au niveau du scénario et du découpage, cet album est une petite merveille. Merveille tout d'abord pour les amateurs de la série phare de Parcelier, car cet album va permettre à l'auteur de redonner vie à certains des principaux personnages de l'histoire : Arcchus, Ozgur, Izard et Kréorn en tête. Parcelier, par le biais des souhaits formulés par Guilio, nous offre donc une relecture de l'histoire en ouvrant la porte des possibles. Une fois les souhaits formulés, le découpage à cela de particulier que les pages de droites racontent le premier souhait de retourner dans le passé, tandis que les pages de gauche narrent le second souhait identique. On se retrouve donc embarqué au coeur d'une double relecture de l'histoire, ce qui peut sembler un peu compliqué à suivre au premier abord, mais c'est un obstacle que les amateurs de cet univers suront surmonter sans trop de problèmes. Au niveau du dessin, on se retrouve à nouveau avec la ligne claire si typique de Laurent Parcelier, ce trait fin et vif mis en couleur de façon simple mais efficace. Son dessin s'est amélioré au fur et à mesure de la série, et nous permet de plonger avec déléctation dans son univers poético-onirique. En bref, un nouveau bijou dans cette série hors-norme que Casterman a fini par supprimer de son catalogue. Néanmoins pour les courageux, c'est encore une pure merveille.

16/07/2003 (modifier)
Par okilebo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Contes du 7ème Souffle
Les Contes du 7ème Souffle

Ayant inauguré la nouvelle collection des éditions Vents d'Ouest ("Equinoxe") , "Les Contes du 7ème souffle" est une série qui mérite franchement qu'on s'y attarde . Le scénario d'Eric Adam est très attrayant. Dans le Japon médieval, l'histoire d'un samouraï à la recherche de son destin après la disparition tragique de sa soeur. Vous allez me dire que ce genre de récit n'est pas vraiment nouveau, je vous l'accorde. Ceci-dit, le traitement de cette série s'avère plutôt original dans sa présentation et surtout dans les ambiances qui sont tout à fait particulières. Tous ces détails nous permettent ainsi de mieux nous plonger dans ce conte. Les auteurs ne se sont pas trop attardés sur le contexte historique, mais par contre les personnages sont présentés de manière efficace. La motivation de leurs actes est clairement présentie dès le début. Cela nous permet de rentrer dans le vif du sujet avec beaucoup plus de facilité. Le dessin particulier de Hughes Micol est dans le style de celui de Blain, Sfar, etc. Certaines personnes pourront trouver celui-ci repoussant mais franchement on s'y habitue très vite. Je dirais même que certains plans larges sont très beaux (tome 1, page 25). Les jeux d'ombres et lumières varient selon l'humeur du moment : sombre pour le tragique et clair pour les périodes plus sereines. Cela permet d'accentuer les moments forts du récit et c'est, ma foi, fort bien réussi. Vous aurez compris que j'ai vraiment bien aimé cette série. Et malgré son approche peu commerciale, cette bd a des vraies qualités. Je pense qu'elle mérite qu'on y jette un oeil. Franchement, lancez-vous, vous ne le regretterez pas. C'est génial !

01/07/2003 (modifier)
Couverture de la série Bokko (Stratège)
Bokko (Stratège)

Ca y est, tout est lu. Une série excellente qui s'articule en trois grands chapitres. Seule la fin est (plus que !) décevante. Culte tout de même, pour plein de raisons que je me ferai une joie de vous exposer dans une chronique plus générale à venir.

Tome 1
"Stratège" est une série très atypique. Son sujet principal est en effet la stratégie, plus précisément les balbutiements de l'aspect défensif de cette discipline. Le tout se passe en Chine il y a 2300 ans alors que le pays est encore divisé en royaumes se combattant mutuellement... Le sujet peut paraître aride, mais il n'en est rien. On a en effet droit à toute l'efficacité de la tradition narrative des livres et films à caractère guerrier (en vrac, comment gagner la fidélité des gens, dépasser l'autorité absurde d'un roi incompétent, la rivalité personnelle entre les chefs ennemis, le caractère exceptionnel du personnage principal, etc.) qui sont ici employés à très bon escient, sans abus aucun. Car ce qui prête (également) à cette série un caractère exceptionnel, c'est le réalisme de l'ensemble. Certains éléments sont outrés ou caricaturés pour les besoin de la dramatisation (on le verra surtout dans les tomes suivants), mais sinon tout est vraiment très réaliste : travaux de renforcement, stratégies, moral des troupes... Et le dessin aussi, très travaillé, réaliste également, qui rend superbement les expressions. Le tome 1 relate l'arrive de Ke-Ri, le "stratège" dans la cité de Liang, et les préparatifs pour la bataille. Il n'y a pas encore véritablement d'action (la première bataille n'aura lieu que vers la fin du tome), mais déjà j'ai été complètement absorbé par cette ambiance si spéciale et si bien rendue. Le sujet -- à ma connaissance très original en bande dessinée -- y est aussi pour quelque chose, et si vous vous êtes un jour intéressé aux jeux de stratégie, ou aux fortifications (avec les innovations de Vauban par exemple), vous ne pourrez qu'adorer "Stratège" !
Tome 11
Dernier tome de cette série, on se demande un peu en l'abordant comment l'auteur va bien pouvoir finir en un tome une histoire qui semble pourtant devoir durer encore un moment. La réponse est tristement simple : en bâclant ! Eh oui. Il se passe beaucoup de choses dans ce tome, mais il est complètement tronqué, hâté, malmené. Les scènes s'enchaînent à une vitesse folle, elles sont complètement amputées, mutilées, écourtées, et le rythme de lecture est syncopé, haché par ces coupures vives. Je ne sais si le roman dont est tiré "Stratège" est ainsi fait ou s'il s'agit uniquement de l'adaptation, si les auteurs étaient pressés pour une raison ou pour une autre d'en finir, mais en tout cas j'ai été réellement très très déçu de ce traitement ignoble. Et ce d'autant plus qu'il jette un jour assez défavorable sur les tomes précédents, qui nous laissaient pas mal dans l'expectative : là, on a l'impression que l'histoire était en roue libre depuis un moment. De plus, la fin me paraît bien trop morale, surtout par opposition aux premiers tomes qui justement évitaient ce piège, en montrant l'horreur de la guerre sans avancer de jugement... et elle aussi est beaucoup trop rapide. Bref, une véritable injure que ce dernier tome. Envers le lecteur bien sûr, mais surtout envers la série qui avait tout pour être géniale. Reste tout de même à lire le roman pour comparer.

13/06/2003 (modifier)
Couverture de la série L'Âge de raison
L'Âge de raison

"L'âge de raison", c'est au premier abord des couleurs discordantes qui flashent, de gros aplats pas très beaux, des dialogues rares et qui en plus se résument à "groumpf", "ourgh" et autres pithécantroperies de l'époque, une action qui se résume à "manger", ou plus précisément "lutter pour survivre et avoir plus que son voisin"... "L'âge de raison", c'est une fois la lecture commencée les aventures d'un homme des cavernes un peu mis à l'écart par sa tribu, qui quoi qu'il fasse est perdant (un vilain petit canard, quoi), un humour de situation qui malgré le côté un peu dramatique des tribulations de notre simiesque héros marche très bien, un dessin peu détaillé dans les décors, mais très bien maîtrisé, et qui participe énormément au comique de l'album. "L'âge de raison", c'est enfin un album absolument délicieux, rafraîchissant, empli d'un humour qui m'a fait hurler de rire (le coup de l'homme des cavernes qui se prend pour Picasso, par exemple), empreint de sensibilité et d'émotion (sacrifiées à la survie, tout de même, faudrait voir à garder le sens des priorités), et que j'aurai un très grand plaisir à relire et rerelire. Ceci dit, les critiques qu'on peut lui faire (action se résumant à manger et survivre, couleurs "gênantes", lecture assez rapide) sont tout à fait fondées, alors si le premier chapitre ne vous plaît pas, ne le lisez pas. Pour ma part je mets un 5/5 parce qu'il vaut à mon avis bien 4,5, que l'absence de dialogues oblige à tout faire passer par le dessin et que Matthieu Bonhomme maîtrise les codes visuels d'une façon très poussée, chose qui me laisse quasiment pantois d'admiration, tout particulièrement pour un premier album !

17/05/2003 (modifier)
Par dut
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Maus
Maus

Voila, j'ai beaucoup hésité avant de me lancer dans la lecture (et l'achat par la même occasion !) de Maus. Les dessins me rebutaient, le prix aussi... Et puis en fait, le truc, c'est de s'y plonger et alors là, c'est assez grandiose... C'est facile, après avoir commencé la lecture de Maus, dès que j'avais un moment de libre, je m'empressais de lire la suite... Si bien que j'ai lu ça très rapidement (pourtant, il y a de quoi faire avec 300 pages...) Il y a tellement de chose dans Maus, c'est tellement porteur de messages, c'est une histoire tellement prenante, ce témoignage m'a vraiment touché... Je ne vais pas trop en rajouter parce que les autres s'en sont déjà chargé... Mais c'est vrai que le fait que ce soit des animaux qui représentent les différents personnages fait sûrement mieux passer la pilule mais ça reste malgré tout poignant parce que derrière ça, des gens ont vraiment vécu cette horreur, cette haine... Oui Culte ! A lire absolument !

10/05/2003 (modifier)
Couverture de la série Phénix - L'oiseau de feu
Phénix - L'oiseau de feu

Tome 2 : «Les temps futurs»
Acheté presque par intérêt historique (Tezuka est en effet célébré unanimement comme l’un des fondateurs du manga tel qu’on le connaît aujourd’hui) et non sans une certaine réticence (les dessins, j’y reviendrai), «Les temps futurs», deuxième tome de cette série qui est une histoire indépendante à lui seul, commence très doucement. (Oui, je n’ai lu qu’un tome pour l’instant, mais le reste ne va pas tarder, je vous le garantis !). L’entrée en matière façon «prologue» pose rapidement et efficacement les bases de l’histoire, dans laquelle on se retrouve plongé juste après. On entre «en cours de route», mais cela ne pose aucun problème, tant la situation se dévoile avec clarté. Histoire d’amour, de jalousie, de fuite et de poursuite sur fond d’univers futuriste digne de la meilleure science-fiction de l’âge d’or, j’ai été complètement pris dans le flot de ce récit, somme toute un peu classique, mais d’une fluidité absolument extraordinaire, que je limiterai arbitrairement à la fuite de Tamami etYamanobé de la ville de Yamato, et à leur arrivée chez le professeur Salta. Ce qui frappe également, c’est le dessin. En mal tout d’abord… à vrai dire c’est à cause de ce dessin qui rappelle beaucoup «Astro, le petit robot» que j’étais réticent à lire «Phénix»… Mais je dois avouer que Tezuka non seulement maîtrise parfaitement ce qu’il fait, mais qu’en plus c’est… Raaah, c’est un Dieu ! Ses cités ne sont pas impressionnantes, ses personnages sont souvent kitschs, mais alors ses décors sont beaux !!! Et il utilise des procédés originaux, dont certains que je n’ai vu nulle part ailleurs !!! Représentation en images des pensées d’un personnage p. 18 (classique, mais utilisé parfaitement à propos), caricatures absolument inattendue et d’un comique outrancier qui m’a fait hurler de rire p. 59, zoom progressif superbe p. 64, cadrage absolument inédit et génial p. 79 à 83, superposition des sons p. 88 (une planche de Franquin pour Gaston utilisant un procédé analogue est célèbre), jeu de lumière étourdissant sur les personnages p. 129, etc… Ces procédés sont utilisés avec une parcimonie, une sobriété et une efficacité que je ne peux qualifier que de remarquable et exemplaire. Alors vous comprendrez que le côté kitsch et rebutant du début est complètement oublié au bout de quelques pages. Concernant l’histoire, à nouveau, les thèses utilisées sont de la science-fiction issue de son âge d’or. Gaïa, par exemple, les univers dans les atomes, l’univers partie d’un plus grand tout, etc. Je dois dire que même en sachant ces idées fausses, et en les ayant trouvées mal exploitées dans pas mal d’œuvres de science-fiction, elles sont ici très bien utilisées, formant avec les autres éléments de l’album un tout extrêmement cohérent. On retrouve bien sûr également des thèmes chers à Asimov, comme les robots, les villes souterraines, la colonisation spatiale, mais aussi la décadence, le gouvernement par un ordinateur. Tout cela est présent pour ainsi dire en arrière-plan, jamais lourd, jamais imposé au lecteur, renforçant ainsi l’impression donnée. Tout cela remplit environ 100 pages sur 285. On arrive en effet à une guerre entre ordinateurs des mégalopoles, et… les cinq dernières cités sont détruites… C’est là qu’intervient le Phénix, qui désigne Yamanobé pour recréer une humanité, sans lui préciser comment. Pour cela, il le rend immortel. Seul sur la Terre et immortel, le suicide lui est interdit… Le désespoir s’abat sur lui, mais quel choix a-t-il ? Cet album est un chef d’œuvre absolu à lui seul qui, si je peux me permettre ces comparaisons, enfonce de très loin même l’excellent «Le grand pouvoir du Chninkel», même le superbe «Cromwel Stone», même le génial «Nausicäa» !!! Complètement atypique, se démarquant totalement de tout ce que j’ai lu jusqu’à présent, il ne ressemble même pas aux mangas actuels. Le style de Tezuka est tout simplement… personnel. Œuvre d’une fluidité incroyable, d’un découpage à mon avis imaginatif et intéressant, parfois très original, l’ampleur du récit qu’elle développe est incroyable, et aborde de nombreux thèmes réellement intéressants. Alors même si elle ne plaira pas à tout le monde du fait par exemple du dessin, d’une apparente futilité, d’interventions un peu miraculeuses du Phénix, des relations quelques peu ambiguës qui existent entre les personnages (même si cette ambiguïté fait à mon avis partie de la force de cet album !), je la trouve absolument sublime, et je ne peux que dire : «Mon dieu ! Je viens de lire la meilleure bd que j’aie jamais lue !»
Tome 3 : «Yamato - Un monde étrange»
Tezuka fait encore une fois preuve d’une grande originalité, non seulement par ses scénarios complètement atypiques, au développements tout à fait inattendus, par son dessin et son découpage, extrêmement lisibles et souvent d’une originalité inégalée, et par ses préoccupations, profondes et étranges. Ces deux histoires font preuve d’un certain cynisme, car comme vous pourrez le constater, l’espoir n’y a de place que pour être déçu, et le dessin, profondément caricatural, typique du style de Tezuka, n’y change rien. Le ton général est plutôt sérieux, mais bascule souvent sans prévenir dans le burlesque, le grotesque, léger contrepoint au côté sérieux et tragique. On a même droit (p. 25 et 26) à une parodie de mangas pour filles, très réussie. :) Comme d’habitude, Tezuka joue avec ses personnages, avec les codes du manga, mais aussi avec le lecteur ; ses personnages sont toujours aussi ambigus, tiraillés entre devoir, amitié, haine et envies. Certains personnages sont récurrents dans les différents albums du Phénix, mais on ne comprendra pas encore leur rôle ici. La deuxième histoire, enfin, au ton très sombre, est un très bon morlaque, d’une force indéniable. Cet album très particulier est vraiment superbe, et figure dignement dans cette très bonne série.
Tome 4 : L'Oiseau de feu
Comment dire ? La première lecture de ce tome m'a laissé un peu perplexe, mais je n'ai cependant pu m'empêcher de le relire très vite. L'histoire est en effet particulière, même pour cette série qui est déjà bien particulière. Les deux personnages principaux sont un bandit et un sculpteur. Le bandit a souffert d'une chute à sa naissance, qui l'a laissé borgne et manchot. Souffrant pendant son enfance des quolibets des gens de son village, il ne tarde pas à devenir un terrible bandit, tuant et mutilant sans pitié. C'est d'ailleurs juste avant de devenir ce terrible personnage qu'il rencontre un sculpteur, Akanemaru, tranquille, serein et heureux, et le mutile, en lui blessant cruellement le bras droit, l'empêchant ainsi d'exercer son art. Ce qui est extraordinaire dans ce tome, ce sont les incroyables changements (évolutions) des personnages. Aucun n'est noir ou blanc ! Ils sont noir, puis blanc, puis gris, etc. C'est assez confondant et incroyable, le manque de manichéisme est ici poussé à l'extrême... Rien que pour ça, ce tome est exceptionnel, mais en plus il est complètement fascinant, et traite d'une histoire (de plusieurs histoires, même) s'étalant sur une longue période (une quarantaine d'années environ). Bien sûr, ça peut donner une impression de désordre, et de fait certains éléments paraissent mal exploités. Mais je reste néanmoins sous le charme étrange... Et en plus on a ici l'origine des Salta, une explication de leur nez étrange, et de leur réapparition récurrente au fil des tomes.
Tomes 8 et 9 : «Temps de trouble»
Ces deux tomes racontent une même histoire, se déroulant au 12ème siècle. Apparemment fortement basée sur des faits historiques (lutte entre deux clans pour le pouvoir impérial ; créateur de Miyamoto Musashi...), l'histoire est tout de même, selon l'habitude de Tezuka, très romancée, et se lit sans problème aucun. Le découpage en actes, façon pièce de théâtre apporte un petit plus, et le prologue aide à mieux comprendre un scénario très touffu... en effet, en deux volumes de 300 pages, il se passe pas mal de choses... On retrouve le personnage du Tengû du tome 4 (l'ancêtre des Salta), ainsi que bien sûr la préoccupation du Phénix... qui ici n'apparaît pas du tout. C'est bel et bien la préoccupation du Phénix qui dirige tout l'album, montrant en filigrane l'obsession (et la bêtise) dont sont capables les hommes. Comme très souvent avec Tezuka, les personnages ne sont pas manichéens : même les très méchants ont leur motivation, et les gentils n'agissent pas toujours de la façon la meilleure qui soit. La cruauté également est au rendez-vous... Et d'ailleurs les personnages meurent les uns après les autres, c'est... effarant. :( Diptyque un peu fouillis, très dense, demandant peut-être une petite connaissance de l'époque pour mieux l'apprécier, "Temps de trouble" est également très prenant : prévoyez quelques heures avant de commencer à le lire. :)

29/04/2003 (modifier)
Par dut
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Al'Togo
Al'Togo

Il y a plusieurs raisons qui m'ont fait acheter Al'Togo : il y a d'abord le fait que ce soit un scénario de Morvan (en effet, dans l'ensemble, j'aime beaucoup ce qu'il fait), ensuite le fait que cela soit Savoia aux dessins (j'aimais bien son style dans le peu de Nomad que j'ai lu...) et puis enfin le fait que tous les avis (sauf exception) soit unanimes pour dire que c'est de la bonne bd... Pourtant c'est marrant, mais la 1ere fois que j'ai vu cette bd en magasin, la couverture ne m'avait pas du tout attiré... Alors, pour en venir à la bd en elle même, j'ai été carrément scotché ! J'ai vraiment aimé ! J'ai été completement absorbé par l'histoire ! Morvan nous donne un scénario pas forcément super super original mais vraiment bien pensé, super fluide, digne d'un bon film d'action ! La psychologie de Sver est bien décrite, on rentre bien dans la peau du personnage... idem pour les fillettes... Par contre, je trouve que cet album ne s'attarde pas trop sur Al'Togo qui finalement, va être le "héros" de la série mais c'est sûrement prévu pour la suite... :) Ensuite, un autre gros point fort de la série, c'est pour moi le dessin de Savoia ! J'aime beaucoup son style (qui reste assez influencé Manga) il donne un certain dynamisme, notamment grâce au cadrage qui donne encore plus l'impression d'un film... et ça, j'adore :) Enfin bref, pour moi, Al'Togo, c'est une bd complètement indispensable et une super bonne surprise de ce début d'année 2003...

25/04/2003 (modifier)
Couverture de la série Nausicaä de la vallée du vent
Nausicaä de la vallée du vent

Bon, pour mon 400ème post, il fallait bien une oeuvre exceptionnielle. Le choix fut rude, mais la voici :

Tome 1 (3/5)
N'ayant lu pour l'instant que le tome 1 de cette fresque, mon avis sera moins élogieux. "Nausicaä" , à l'instar du livre "Dune", a beaucoup de choses pour retenir l'attention. Sujet aux préoccupations écologiques intelligentes et marquées, personnages bien campés et ancrés dans la mythologie, confrontations non seulement à un ennemi humain, mais encore à un environnement n'en sont que les plus évidents. Le dessin de Miyazaki -- qui prétend ne pas savoir bien dessiner, tout de même ! -- est quelque peu surprenant. Précis, détaillé, il est pourtant assez "haché", et doit à mon avis être très bien adapté à la colorisation. En noir et blanc il est très joli également, mais mon oeil reste un peu bloqué dessus. Côté intérêt, ce 1er tome pose les base d'une histoire qui s'annonce certes prometteuse, mais reste extrêmement classique et à mon avis sans extraordinaire originalité, d'où ma note assez moyenne.
Tome 2 (5/5)
Le tome 1 m’avait plutôt laissé sceptique, sur l ‘idée que Nausicaä était un manga certes original et ambitieux, mais lent et pas vraiment prenant. Ce deuxième tome permet de mieux entrer dans ce monde post-apocalyptique. Grâce à Nausicaä, on en découvre plusieurs aspects : écologique tout d’abord, avec un aperçu du fonctionnement de la mer de la décomposition et des Ômus ; politique également, puisque l’on voit tour à tour l’empire tolmèque et l’empire dork, et que l’on commence à entrevoir certains mobiles, à comprendre certaines choses ; humain enfin, par la rencontre des différents peuples... La guerre ne fait que commencer, mais les scènes de poursuite et de bataille sont intenses, et extrêmement dynamiques. De plus, Miyazaki ne se contente pas de créer un monde original, cohérent et intéressant, il l’exploite de façon très intelligente. Ainsi l’utilisation d’un Ômu blessé pour attirer ses congénères et dévaster les troupes ennemies est-elle particulièrement astucieuse dans le cadre de cet univers. Et encore cela n’est-il que le début d’un écheveau d’idées et d’intrigues, que je vous laisse découvrir. Dans ce monde où deux empires s’affrontent, on ne sait pas encore grand-chose de leurs motivations. On remarquera cependant qu’alors que tous essaient de détruire les adversaires, Nausicaä est la seule qui fasse preuve d’une véritable compassion, non seulement envers les hommes, mais aussi envers la nature, aussi agressive qu’elle puisse paraître… Ce tome est tout simplement étourdissant ! On est happé dès le début, et on ne peut que lire l’album d’une traite. Superbe, tout simplement.
Tome 3 (5/5)
Ce tome est assez différent des deux précédents. Nausicaä se tient aux côtés de Kushana, fille de l’empereur tolmèque, et de fait les préoccupations écologiques sont ici presque totalement abandonnées. Presque, car pas complètement absentes ; on pourrait même dire qu’elles ne sont que mises entre parenthèses, pour être ensuite mieux développées, comme le laisse supposer l’introduction du mystérieux peuple de la forêt. (On notera au passage que l’analogie avec le génial « Dune » est assez marquée… Pensez aux Fremens…) L’essentiel du volume se passe en territoire dork, et relate une terrible bataille entre les troupes de la 3ème armée tolmèque et les forces dorks. Le côté politique / ambitions / guerres de successions y gagne en profondeur, ainsi d’ailleurs que Kushana. De froide et ambitieuse qu’elle paraissait précédemment, on la découvre fière, emprunte de droiture et même non dénuée d’une certaine tendresse. D’une manière générale, les personnages ont tendance à se nuancer : ils ne sont plus bons ou mauvais, mais ils obéissent à leurs motivations propres. Même le personnage de Nausicaä, qui reflète pourtant un idéal de pureté et de compassion fait transparaître certaines préoccupations qui restent encore mystérieuses. On remarquera tout de même les allures messianiques que Miyazaki lui donne, avec une case particulièrement superbe et éloquente, rappelant la scène de la nativité (p. 47). De fait les personnages féminins (Nausicaä et Kushana) suscitent la loyauté et servent d’emblème, de point de ralliement. La scène de bataille est particulièrement longue et dynamique, et je l’ai trouvée très très prenante. L’univers crée par Miyazaki prend une ampleur qui commence à devenir impressionnante, montrant une réflexion approfondie et très intéressante, que l’on ne rencontre guère que dans les très grands chefs d’œuvre.
Tome 4 (4/5)
Relativement peu de choses à dire sur ce tome. L’action se multiplie (se divise) et fait progresser le récit sur tous les fronts à la fois (peuple de la forêt qui s’adapte à un environnement hostile, Dorks qui essaient de manipuler cet environnement pour en faire une arme, Dieu guerrier en train de ressuciter…). Le principal de l’action reste tout de même le grand raz-de-marée de la mer de la décomposition qui commence à dévoiler sa terrible ampleur, avec des scènes montrant les dérisoires humains en prise avec les légions d’insectes. A ce propos, on remarquera une image symbolique et sublime : p. 95 et 96, le nuage d’insectes attaquant un vaisseau, qui affecte la forme d’un gigantesque dragon. Miyazaki montre toujours une histoire très cynique, puisque même au cœur du plus âpre et déséspéré combat, l’ambition et la haine déchirent encore la famille royale tomlèque. Cynisme largement nuancé par l’espoir, comme en témoigne le personnage de Kushana, dont les motivations et le passé sont quelque peu explicités ici… L’histoire du fungus pour sa part, me paraît légèrement surfaite, mais après réflexion, elle s’inscrit complètement et parfaitement dans le cadre de cette œuvre, et trouvera des échos dans les tomes suivants. Toujours aussi prenant, ce tome se lit d’une traite, et c’est fiévreusement qu’on attendra la suite.
Tome 5 (5/5)
Ce tome est excellent pour de nombreuses raisons. Je n’en citerai que trois : on découvre bien plus avant la famille royale Dork, ses motivations et ses conflits ; le départ en guerre du Saint empereur offre une scène très prenante au niveau de l’action, avec ses Hidolas ; et enfin et surtout, parce qu’on suit les Ômus, qu’on commence à bien mieux comprendre les tenants et aboutissants de l’écologie de ce monde... Album très sombre, il fait régner un sentiment oppressant de fin imminente. Tout se conjugue et s’oriente vers la destruction, la disparition de l’Homme et même de l’écologie hostile qui régnait jusqu’alors.

20/03/2003 (modifier)
Par Sonia
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Hana Yori Dango
Hana Yori Dango

C'est un manga sympas, sans plus, qui se lit agréablement. Ce qui est marrant dans ce manga c'est de voir évoluer les relations entre les personnages. Ils ont tous des personnalités completement loufoques ce qui fait qu'ils ont des réactions vraiment inatendues. Les dessins quant à eux, sont véritablement moches et ça fatigue la lecture ! Mais en 33 tomes j'ose espérer que la makaga va s'améliorer ! C'est d'ailleur la longueur de ce manga qui m'effraie le plus : non content de compter 33 tomes, la série n'est toujours pas terminée au Japon !! J'ai bien peur d'être lassée par une histoire à ralonge... NB : à la fin de ce 1er tome on trouvera une histoire intitulée "le jeu de la fin du monde" c'est sans doute une veille histoire de l'auteure. En tout cas cette mini nouvelle est vraiment à chier! L'héroïne est tellement culcul!! On a vraiment l'impression que Kamio l'as casée dans ce tome pour completer le nombre de pages figurant sur le contrat! Modif du 28/12/04 : j'ai maintenant lu les dix premiers tomes et en fait j'apprécie beaucoup plus la série, dorénavant je conseillerai donc son achat. Au Japon la série est maintenant finie en 36 tomes. Modif du 28/12/05 : Je suis maintenant rendue au volume 13 et la série est devenue tout bonnement géniale, j'attend toujours sa sortie avec impatience! Yoko Kamio a créé un petit chef-d'oeuvre d'humour! Etant donné que la série devient de mieux en mieux au fil du temps, je ne pense finalement plus que je vais m'en lasser, et j'augmente ma note d'une étoile !

14/03/2003 (modifier)