Lombric

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Conte initiatique singulier, Lombric propose une aventure mêlant enquête, découverte de la vie et onirisme.


École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg Les Insectes

Scénarisé par Mathieu Sapin (Le Ministère secret, Gérard) et dessiné avec style par Patrick Pion, Lombric raconte la vie d'un vermisseau touché par la grâce, yôkai flippant et mignon, qui découvre la vie dans une nature tantôt hostile, tantôt enchanteresse. Parallèlement, un batracien détective s'adjoint l'aide d'une souris désemparée pour tenter de retrouver la piste d'un mystérieux malfaiteur...

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 12 Octobre 2022
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Lombric © Soleil 2022
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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19/01/2023 | Blue boy
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L'avatar du posteur Noirdésir

Une lecture très rapide, mais plutôt agréable. Si je pense que le cœur de cible est assez jeune, les lecteurs qui le sont moins peuvent y trouver leur compte. Il y a un peu de tout dans ce court récit : une touche de fantastique et de poésie, un peu de polar et de thriller, et une morale qui se révèle des plus noires, avec des humains cyniques qui constituent la vraie et la plus sérieuse menace pour le reste des habitants de l’espace forestier dans lequel se déroule l’intrigue. Intrigue justement, sans doute un peu trop légère (malgré la noirceur de l’ensemble), c’est sans doute sa force et sa faiblesse. Mais j’ai plutôt apprécié ma lecture. Et j’ai été surpris, car je ne connaissais pas cet aspect de l’œuvre de Sapin. Le dessin est lui tout en douceur, agréable, avec une colorisation qui donne un rendu « enfantin », mais aussi hésitant et apaisé, même lorsque e drame pointe le bout de son nez. Une lecture recommandable en tout cas.

15/03/2024 (modifier)
Par Blue boy
Note: 3/5
L'avatar du posteur Blue boy

Auteur complet, Mathieu Sapin touche aussi bien le stylo que le pinceau. Pour cette petite escapade dans le domaine « jeunesse », il a fait appel à son compère dessinateur Patrick Pion, avec qui il a déjà signé plusieurs projets (La Planète aux cauchemars, Mégaron et Les Rêves dans la Maison de la Sorcière). Car lorsque Sapin dessine, il privilégie davantage les documentaires sur la vie politique ("Comédie française", "Le Château"…) Avec « Lombric », les deux auteurs nous proposent un récit poétique un peu hybride, où trois univers vont se rencontrer sans jamais vraiment communiquer, ou alors pas forcément pour le meilleur… L’histoire démarre comme un conte animalier au charme victorien, où l’on verra entrer en scène dans sa vieille guimbarde un crapaud détective venu enquêter sur de mystérieux assassinats commis dans la forêt environnante. Des gerboises et autres ragondins sont massacrés impitoyablement, et l’on ignore qui est le dangereux criminel. La scène suivante nous permet de faire connaissance avec la petite créature illustrant la couverture, sorte de yôkai débarquant de nulle part. Cet être solitaire et silencieux, aussi mignon que flippant, se verra confronté aux mille dangers d’une nature magnifique mais sans pitié. Et pourtant, c’est l’irruption du monde des humains qui restera la plus effrayante, mais à ce stade, impossible d’en dire plus afin de ne pas trop spoiler le récit. « Lombric », c’est un peu la rencontre de la BD franco-belge avec le manga japonais inspiré de Miyazaki. La première, avec ses animaux anthropomorphes et cette tendance à reproduire un monde enfantin idéalisé, et la seconde, plus en phase avec la réalité pour évoquer une nature amorale, à la fois merveilleuse et terrifiante, où la cruauté joue à part égale avec l’innocence, à l’image de ce minuscule yôkai. A l’opposé se trouve la société humaine et ses sous-produits névrosés, incarnée par cet enfant sadique et attardé, constituant une menace permanente pour l’harmonie et la beauté du monde pré-civilisationnel. Malgré son coté inabouti, le dessin de Patrick Pion ne manque pas de charme, même si on peut regretter les tonalités de couleurs diluées sous un voile uniforme un peu sombre, qui néanmoins reflètent d’une certaine manière le propos doux-amer. Cette bande dessinée quasi-muette, qui par conséquent se lit très vite, s’avère avant tout une ode à la nature, où la poésie est bel et bien présente, en plus d’un humour fugace et souvent déconcertant. Une fois de plus, le livre bénéficie d’un très joli travail éditorial comme seule la collection Métamorphose sait le faire.

19/01/2023 (modifier)