Les derniers avis (31895 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Il faut flinguer Ramirez
Il faut flinguer Ramirez

Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un chef-d'oeuvre, mais j'ai trouvé que le premier tome était très bien et c'est parfait parce que j’avais peur de ne pas aimer et que quelqu'un débarque chez moi pour m'enlever mon certificat de bon aviseur. C'est un scénario axé sur le divertissement et l'hommage aux années 1980. Comme je ne connais pas trop les films d'action de l'époque, il y a peut-être quelques références que je n'ai pas captées, mais ce n'est pas trop grave. Le style m'a fait penser à du Tarantino et aux frères Coen pour le coté con des personnages. On suit donc Ramirez qui semble être un paisible réparateur d'aspirateurs, mais qui est en fait un ancien tueur de la mafia mexicaine et qui un jour va se faire reconnaître par un autre tueur. L'intrigue est bien menée. L'auteur distille bien le mystère autour des motivations de Ramirez et il intègre bien différentes intrigues dans son scénario. Le dessin est bien maîtrisé et dynamique. L'humour marche bien et les personnages sont mémorables. Un bon divertissement dont j'attends la suite avec une certaine impatience.

20/11/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
Couverture de la série La Tête dans les nuages
La Tête dans les nuages

« La tête dans les nuages » parle de l’âge où tous les espoirs sont permis, mais aussi où l’insouciance cède la place aux préoccupations plus matérielles et parfois anxiogènes. Ces chroniques mettent en scène un groupe de jeunes gens d’une école d’art qui viennent de décrocher leur diplôme et se trouvent désormais confrontés à des choix décisifs pour leurs vies futures. Entre badinage amoureux et discussions existentielles autour de l’art, on suit les pérégrinations de Seth Fallon et sa bande de potes. Contrairement à sa petite amie Allison qui cherche à étoffer son réseau pour pouvoir vivre de son art, Seth refuse toute compromission et attend l’inspiration dans son armure de cynisme. Problème : l’inspiration ne vient pas, il est dans la galère et va devoir trouver un petit boulot pour assurer le quotidien. Jusqu’à cette rencontre inopinée avec son peintre favori, John Pollard, qui va tout bousculer… Dans un style semi-réaliste proche de la BD U.S alternative, Joseph Remnant nous livre une histoire sans prétention qui semble inspirée de sa propre expérience. Il est vrai que cela sonne tout à fait juste et que les protagonistes donnent l’impression d’exister réellement. Par son dessin élégant, Remnant sait très bien restituer l’expressivité des visages et fait preuve d’un certain sens du détail. Pas en reste, la narration est fluide et l’auteur n’oublie pas au passage de distribuer quelques petits coups de canifs réjouissants à un certain snobisme caractéristique du milieu de l’art dans ce qu’il a de plus vain. Un auteur sincère et attachant qu’on a envie de suivre.

19/11/2018 (modifier)
Couverture de la série Les Grands Espaces
Les Grands Espaces

C’est agréable de lire une œuvre et de se dire que la personne qui l’a écrite est aussi cultivée que simple. Et c’est vraiment sur cette impression que je suis resté durant toute ma lecture. Catherine Meurisse y évoque son enfance, une enfance heureuse bercée de culture autant potagère qu’artistique. J’ai aimé la douceur de cette évocation espiègle, lorsque l’impertinence de certains propos n’a d’égal que la pertinence des idées. « Les grands espaces » est une invitation plus encore qu’un récit. Cet album est une ouverture à la curiosité, à la découverte, à la culture. L'autrice, au fil des planches, nous montre son univers vu par le prisme de l’enfance, lorsque toute chose à le goût de la première fois, lorsque l’émerveillement peut autant naître à la vue d’un tableau de Vermeer qu’à la découverte d’une bouse de vache encore fraîche et fumante. Espiègle, simple et cultivé, frais, vivant, touchant, drôle… un très bel album. Une bulle hors du temps.

19/11/2018 (modifier)
Couverture de la série Winter Road
Winter Road

Wéééééééééééééééééééé !!!!!!!!!!!!!!!! Ça y est ! Ce coup-ci, Jeff Lemire me l’a vraiment mis dans les dents !!! Bon, après cet emballement, je me calme et m’explique. Ça fait quelques temps que je suis le travail de Jeff Lemire, trouvant ses différents projets intéressants, intrigants, engageants. Seulement, voilà, rarement j’ai eu le sentiment que la promesse avait été tenue. Mais j’y retourne à chaque fois… Sa narration, son dessin… rahhh, il y a une fragilité, une fêlure, une humanité qui m’interpellent. Et puis, à un moment, je me dis : « mais pourquoi il fait ça ? Pourquoi ça part en couille ? Pourquoi ça devient tout mou ? » Et bien, avec Winter Road, c’est jamais devenu tout mou. Et le final de l’album ! Le final, Jésus, Marie, Joseph, le bœuf, l’âne, les moutons, l’encens, les centwafers… tout ce que vous voulez !!! Ce final !! Hein ? Quoi ? Ça fait vachement penser à un film célèbre ? Oui, je sais… mais je m’en fous parce que ce final est parfait pour ces personnages ! Parce que Winter Road, c’est avant tout une histoire humaine, avec deux personnages brisés, qui vont se reconstruire en s’appuyant sur l’autre. Les silences sont nombreux et c’est tant mieux car ces personnages expriment bien plus en ne disant rien ! Rahhh, j’aime ces grandes gueules fêlées ! C’est classique, déjà-vu… mais chez moi, ça marche à tous les coups. Et puis, il y a le décor aussi. Ce bled paumé du Canada, cette cabane isolée en pleine forêt, ces scènes de hockey sur glace. L’auteur est dans son élément et ça se sent ! La progression dramatique est parfaite à mes yeux. Les personnages se révèlent au détour de flash-backs (avec une utilisation intelligente de la couleur) tandis que le drame approche, petit à petit mais inexorablement. Et puis, il y a ce final ! Putain de final !!

19/11/2018 (modifier)
Couverture de la série Jheronimus & Bosch
Jheronimus & Bosch

Les éditions Tanibis, comme d’autres petites structures (2024 par exemple) font un travail extraordinaire, prennent des risques – dans tous les sens du terme – pour défendre des œuvres originales, qui peuvent sortir des sentiers battus par les « grandes » maisons d’édition. Et, comme souvent – comme toujours ? – Tanibis le fait très bien, avec un travail éditorial remarquable : couverture cartonnée avec dos en simili cuir, papier lui aussi épais, belle mise en page, on ne peut que saluer ce travail. Tanibis m’avait fait découvrir cet auteur avec Le Bus (ou alors est-ce cet album qui m’avait fait découvrir cette maison d’édition ?), et ils ont récemment publié un superbe album anthologique du travail ancien de Kirchner, période underground et psychédélique (En attendant l'apocalypse). Ils poursuivent avec un inédit, très différent dans le fond et la forme de ce que je connais de Kirchner, même si certains aspects peuvent se retrouver dans Le Bus. Lorsque j’ai commencé à avoir des infos sur cette publication, je me suis immédiatement dit que j’allais l’acheter. En effet, un album de Paul Kirchner, sur Jérôme Bosch (artiste génial) ! En fait, seul Kirchner est au rendez-vous, puisqu’il n’est pas question ici de l’artiste flamand – encore que le personnage principal pourrait chronologiquement en être une version, même s’il meurt 8 ans avant le peintre… Et l’imagerie de Bosch, sa vision encore médiévale de l’enfer n’est finalement pas si éloignée de celle rendue par Kirchner, qui la traite par contre sur un mode humoristique et désabusé. Un court « prologue » - dans lequel est prononcée la seule parole de l’album (« Bosch ! ») nous présente le héros, Jheronimus donc, malandrin haineux, voleur, emmerdeur, qui meurt en 1508, après avoir chapardé à un gamin son jouet, un canard sur roulettes que l’on tire (et qui donc avait été nommé Bosch par son jeune propriétaire). Le reste de l’album – très épais (près d’une centaine de pages) – est constitué d’une série d’histoires courtes/gags d’une page à chaque fois, se déroulant en enfer. Jheronimus, qui se balade sans arrêt en tirant Bosch, son canard à roulettes, se voit torturé, emmerdé, pourrir la vie par le diable et ses créatures infernales (Dieu et les anges faisant quelques très rares apparitions). Le ton est à l’humour noir, absurde (c’est là que l’on peut trouver des accointances avec Le Bus, mais c’est quand même très différent et moins répétitif et froid), voire parfois débile. L’ensemble est inégal, mais j’ai bien aimé – même si, affaire de goût, j’aurais apprécié plus de folie, de noirceur et de trash. Mais cela reste quand même un chouette album (note réelle 3,5/5, que j’arrondis à 4 eu égard à la qualité du travail de l’éditeur).

19/11/2018 (modifier)
Couverture de la série A travers
A travers

Je voudrais tout d’abord saluer le beau travail éditorial, avec un papier épais (et une couverture « à trou », illustrant bien le fonctionnement de l’histoire développée à l’intérieur), qui met très bien en valeur le travail de l’auteur. Tom Haugomat a d’ailleurs dû y passer pas mal de temps, pour la bâtir, la « mettre en place ». Je le dis d’autant mieux qu’une lecture superficielle pourrait donner l’impression contraire. En effet, c’est une suite d’illustrations muettes (une par page), qui n’occupent qu’une partie de la page, le reste encadrant d’un blanc immaculé, vide, ces images. Le principe de l’histoire est assez simple. Nous suivons la vie d’un homme, de son enfance à la fin de sa vie – et même au-delà, de ses rêves, passions à leur réalisation, leur concrétisation. Sur la page de gauche le personnage principal qui vit sa vie, qui regarde au travers (d’où le titre) un écran, une fenêtre, une fissure, etc., ce que nous voyons sur la page de droite. C’est brillamment exécuté, et plein de poésie (la volonté de l’auteur de n’utiliser que des couleurs pures, loin des mélanges habituels renforce le calme, le silence poétique qui accompagne la lecture de cette vie). Mais voilà, je ne sais pas si je reviendrai vers cet album, que j’ai aussi trouvé un peu froid. A voir, c’est peut-être affaire d’humeur. En tout cas je vous encourage vraiment à y jeter un coup d’œil. Note réelle 3,5/5.

19/11/2018 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Et si l'amour c'était aimer ?
Et si l'amour c'était aimer ?

Vue la moyenne des notes ci-alentour, nul besoin n'est de faire de l'explication de texte en ce qui concerne ce nouvel album de Fabcaro. Après "Plus qu'hier, moins que demain", il creuse le sillon des relations de couple en se focalisant cette fois sur une histoire extra-conjugale, entre la femme d'un patron de start-up (tiens, bizarrement, elle n'a pas d'autre existence, il semblerait que Sandrine soit femme au foyer...) et un livreur de macédoine. Le ton est donné dès les premières cases, entre absurde et parodie de romans-photo des années 1970, des soap opéra ou d'autres comédies romantiques. On se marre très vite face aux dialogues surréalistes, aux discours à rallonge ou aux situations complètement décalées. Et toujours avec des plans fixes, des personnages inexpressifs au possible, ce qui ajoute au comique de la situation. Fabcaro, j'en veux, j'en redemande !

18/11/2018 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Moins qu'hier (plus que demain)
Moins qu'hier (plus que demain)

Fabcaro, après s'être moqué de lui-même, avoir montré son acuité à analyser et déformer les soap opera, s'attaque à un autre gros morceau : les couples. Et comme d'habitude, c'est un bijou. Il utilise désormais le même running gag ou fil rouge dans plusieurs de ses albums, avec une situation apparemment anodine (ici un homme seul dans son lit, visiblement délaissé par sa compagne), et en fera la ponctuation de son album, constitué de saynètes, aussi absurdes que drôles. Et tout ça à base de plans fixes (mais pas photocopiés), sur lesquels mon humoriste préféré plaque ses dialogues savoureux. Je me suis esclaffé à plusieurs reprises. Bref, c'était très sympa.

18/11/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
Couverture de la série Dans l'ombre de la peur - Le Big Data et nous
Dans l'ombre de la peur - Le Big Data et nous

Bienvenue dans l’univers impitoyable du Big Data, le « pétrole du XXIe siècle » ! Grâce aux auteurs, qui sont allés interroger des spécialistes et chercheurs dans le domaine, on comprend que, bien plus que nos opinions politiques, ce sont nos actions quotidiennes les plus banales qui intéressent les géants du web, les GAFAM. De plus en plus, l’internaute est suivi à la trace, que ce soit en naviguant innocemment sur son smartphone ou par l’utilisation de ses objets connectés qui tendent à proliférer. Ces multinationales, qui prennent de plus en plus l’ascendant sur les Etats, vous connaitront bientôt mieux que vous ne vous connaissez vous-même, grâce à leurs algorithmes puissants qui leur permettent d’accumuler quantité de données, un phénomène dont on commence à peine à percevoir les enjeux et les risques. Un jour peut-être, vous pourriez être privé d’assurance ou on vous refusera un crédit immobilier parce qu'on jugera votre santé défaillante ou votre comportement à risque… Le dessinateur Josh Neufeld, co-auteur de La Machine à influencer donne à cette enquête dense et touffue un tour ludique par son style très proche de Scott McCloud. Le tout est passionnant et terrifiant à la fois. Une des solutions pour protéger sa vie privée selon un des experts interrogés : désactiver la géolocalisation sur son téléphone, ne pas être sur Facebook ! Que l’on soit disposé à le faire ou non, cette petite BD donne à réfléchir et fournit quelques pistes pour naviguer sur Internet avec plus de circonspection.

17/11/2018 (modifier)
Par PatrikGC
Note: 4/5
Couverture de la série Le Diable s'habille en soutane
Le Diable s'habille en soutane

Et hop, une nouvelle série de Yuki Yoshihara ! Fidèle à elle-même, elle nous sert une histoire religieusement disjonctée, sur fond de romance plus ou moins improbable. Une fois de plus, nous avons droit au même couple : la blonde assez à la masse (un peu moins que d'habitude) et le grand brun impassible, mais ce dernier possède un caractère plus machiavélique que d'habitude. Le dessin est toujours élégant, mais les décors sont de plus en plus vides, c'est dommage. Les bonus, un peu moins nombreux, décrivent caricaturalement la vie de la mangaka. Triste vie, de quoi en faire le sujet d'une future série si elle est en panne d'inspiration ! Ceci dit, j'ai pris grand plaisir à lire ces 3 tomes que j'ai achetés et que j'ai religieusement mis en bonne place dans ma bibliothèque, à côté de tous les autres tomes de cette dessinatrice.

17/11/2018 (modifier)