Les derniers avis (31895 avis)

Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Les Danois
Les Danois

Que voila un one shot revigorant, peu importe au fait que le postulat de départ nous montre une sorte de virus qui fait naitre des enfants blonds aux yeux bleus dans des populations arabes, africaines ou asiatiques. Le propos aurait été le même si ces naissances avaient été inversées. Idée jubilatoire, des enfants noirs sur toute la planète , j'en vois un paquet qui déjà ricane un peu moins mais bref. Tout ça est bien emballé, le récit possède du rythme le tout enveloppé par un dessin qui n'est pas le plus extraordinaire, bien dans l'ère du temps avec des personnages typés sans être caricaturaux. Bref voila une histoire qui peut donner à réfléchir sans que cela soit prise de tête, juste ce qu'il faut cependant pour ne pas s'endormir idiot. Un bon thriller en somme, divertissant, pas idiot, alors à lire bien sur et qui sait l'option d'achat vous semblera opportune.

02/12/2018 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5
Couverture de la série Les Grands Espaces
Les Grands Espaces

Avec cet album aux accents bucoliques, Catherine Meurisse revisite son enfance à la campagne et nous offre une ode charmante à la nature. Si cette évocation entre autobiographie et documentaire grouille de références culturelles et littéraires, les questions environnementales qui affectent également le monde rural n’en sont pas pour autant oubliées. Après « La Légèreté », l’album dans lequel elle évoquait l’après-attentat contre le journal satirique, la caricaturiste de Charlie Hebdo poursuit avec « Les Grands Espaces » son chemin vers la reconstruction, opérant une sorte de retour aux sources. Ces grands espaces, ce sont d’abord ceux de la campagne où son enfance a pu s’épanouir. Alors qu’elle-même et sa sœur étaient encore très jeunes, leurs parents décidèrent de restaurer une ferme endormie au milieu des cailloux pour en faire un bijou de verdure… Bien plus qu’un récit linéaire doté d’une logique narrative, ce livre est davantage une promenade champêtre où l’auteure fait jaillir par ci par là des anecdotes amusantes avec l’humour qu’on lui connaît. Amoureuse de littérature, elle y cite ses écrivains favoris, Proust, Loti, Zola, Rabelais… Le virus lui fut transmis par sa mère, qui elle-même avait pris pour habitude de prélever une bouture de rosier ou de plantes diverses en souvenir de chaque maison d’écrivains qu’elle visitait. A coté de ces plaisantes digressions intemporelles, Catherine Meurisse, n’étant évidemment pas du genre à se cacher la tête dans le sable, laisse parfois s’exprimer sa rage de voir cette belle nature abîmée par Monsanto et tous les chantres de l’agriculture industrielle. « Avant, la bouse sentait bon, constate avec colère la mère de l’auteure. Aujourd’hui, elle pue la merde ! Parce que les vaches bouffent de la merde ! » Côté dessin, si les personnages restent très schématiques, la façon qu’a Meurisse de les mettre en scène est très agréable. L’auteure aime la nature, et ça se voit. Pour représenter les paysages, elle a conçu dirait-on une technique particulière au pastel, qui produit un effet organique très étonnant. « Tout ce qui pousse, tout ce qui vit envers et contre tout » donne lieu à un foisonnement végétal magnifique faisant contraste avec les champs arides et monotones résultant d’un remembrement odieux, arrosés par des flots de pesticides et de sang (oui !) des abattoirs environnants. Heureusement, Catherine Meurisse ne s’appesantit pas non plus sur cet holocauste de la biodiversité dont on mesure plus que jamais les effets actuellement, plaidant ainsi pour les initiatives individuelles. Du reste, ce livre a le bon goût de l’enfance et ravira au moins toutes celles et ceux qui ont eu la chance de grandir à la campagne.

01/12/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Balthazar Picsou - L'Encyclopédie
Balthazar Picsou - L'Encyclopédie

3.5 Un bel ouvrage sur le personnage de Picsou. En plus d'une sélection de bandes dessinées qui sont souvent très bonnes, on a droit à plusieurs articles autour de Picsou très intéressants. Alors pourquoi je ne recommande pas l'achat ? Tout simplement parce que la majorité des bandes dessinées présentes dans l'album sont de Carl Barks et donc qu'on les retrouve déjà dans l'intégrale qui lui est consacrée. On retrouve aussi deux histoires de Don Rosa qui a aussi eu droit à son intégrale et on a juste 4 histoires par d'autres auteurs et si ça se trouve ces histoires sont parues dans d'autres albums Glénat et je ne le sais pas. J'aurais aimé une sélection plus élargie comme par exemple une histoire de Picsou par Paul Murry ou une histoire du Brésil vu qu’apparemment il y a une grosse production de BD Disney dans ce pays. Donc du coup on a droit à un album dont la grande majorité des bandes dessinées ont déjà été publiées dans d'autres albums, ce qui fait que je pense qu'un emprunt à la bibliothèque est plus justifié vu le prix, à moins d'être un lecteur qui n'a jamais lu de BD Picsou et qui voudrait bien découvrir son univers ou si on est un fan hardcore qui collectionne tout du personnage.

30/11/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Chroniques du Léopard
Chroniques du Léopard

Les Chroniques du Léopard, c'est l'histoire de deux lycéens sur l'île de la Réunion en pleine seconde guerre mondiale. Là-bas, le conflit est bien lointain et ressenti uniquement par le biais du pouvoir en place, fidèle au régime de Vichy. Les deux héros sont pensionnaires dans un lycée assez élitiste et strict. Entre la rébellion face à l'autorité lycéenne et le désir de résistance contre la collaboration, c'est le terreau idéal pour ces deux adolescents romantiques et désireux de s'engager. Il y a de tout dans cet album : aventures lycéennes, guerre et résistance en toile de fond, décor et culture exotique, amourettes adolescentes, et poésie aussi. C'est un récit beau, très rapidement prenant et offrant un cadre original et très intéressant. Le dessin m'a également beaucoup plu. Ayant lu l'album sans regarder les auteurs au préalable, je n'ai pas su reconnaître son style, croyant y voir un trait parfois proche de celui de Feroumont (Le Royaume) et parfois proche de celui de Zep dans sa veine plus réaliste, et notamment dans les choix de colorisation également. On est assez éloigné du style d'ordinaire humoristique de Tehem. J'ai accroché à cette lecture du début à la fin. J'y ai découvert la mixité des peuples et des décors de la Réunion. J'y ai découvert la situation politique et sociale complexe dans cette époque de guerre lointaine et alors que l'île était à quelques ans de passer du statut de colonie à celui de département. J'y ai découvert le quotidien des lycéens réunionnais dans un établissement où ils ont côtoyé de futurs noms célèbres tels que Jacques Vergés et Raymond Barre. J'y ai découvert un soupçon de l'ambiance du Cercle des Poètes Disparus. Et j'y ai découvert enfin l'amitié entre les deux héros, leur désir d'aventure et leurs quelques folles escapades culminant par les péripéties nettement plus sérieuses du dernier chapitre de l'album. Un très chouette album que je conseille sans hésiter !

30/11/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série La Tête dans les nuages
La Tête dans les nuages

"La tête dans les nuages" nous replonge dans ces complexes années de transition, à l'âge où l'on finit ses études et que les choix cornéliens de son futur deviennent concrets. Fini les "on verra ça plus tard", là il faut soit faire le grand plongeon dans le monde de l'art ou se trouver de quoi subsister à l'aide d'un boulot plus ou moins plaisant et valorisant. Pour Seth Fallon, le personnage principal de cet album, la transition est rude. Pas question de renier son travail qui peine pourtant à percer et il doit donc jongler entre les petits boulots, que ce soit chez un artiste comme assistant, ou encore comme serveur dans un fastfood. A côté de ça, ses amis s'en sortent différemment, chacun créant ses réseaux au fil des nouvelles rencontres, des soirées festives, des vernissages ou des amis respectifs. Derrière cette apparente insignifiance, Joseph Remnant nous brosse le portrait de jeunes adultes en devenir, pétris d'idéaux ou déjà emprunts de désillusions, à un moment charnière de leur existence. On sent derrière ce regard acéré celui de quelqu'un qui connait bien le milieu de l'art, ce qui lui permet de ne pas donner dans l'indulgence et de nous restituer une tranche de vie très réaliste grâce à son personnage principal un brin acerbe et désabusé. Un peu comme son dessin en noir et blanc d'ailleurs. Car derrière un trait faussement lâche on sent une maîtrise et une finesse, surtout dans les visages et leurs expressions, ce qui donne au final une narration impeccable des plus appréciable. Un auteur à suivre, car pour un premier album, c'est une grosse réussite.

28/11/2018 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Vies volées (Matz)
Vies volées (Matz)

3.5 Un one-shot qui montre un côté de la dictature argentine des années 70-80 que je ne connaissais pas, à savoir que les bébés de centaines de dissidents ont été enlevés de leur famille et placés chez d'autres. Le sujet est bien traité et on voit toute la cruauté d'une telle pratique, surtout que les parents se faisaient tuer, ce qui explique pourquoi le mouvement pour retrouver ces enfants enlevés est composé des grands-mères. On suit un jeune étudiant qui se demande s'il n'est pas un de ces bébés enlevés et adoptés ainsi que son copain qui lui dit de ne pas trop s'en faire. Il y aura des surprises dans ce scénario plutôt prenant. J'ai bien aimé le dessin aussi. Un bon one-shot sur un sujet dur.

27/11/2018 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série 20 000 lieues sous les mers
20 000 lieues sous les mers

J’adore certains romans de Verne (« Voyage au centre de la Terre » étant sans doute mon préféré), mais je n’ai jamais réussi à dépasser la moitié de « Vingt mille lieues sous les mers », que je trouve d’une lourdeur encyclopédique effroyable. Un format BD est a priori parfait pour adapter cette aventure… et bien le pari est réussi ! Gary Gianni a fait un travail d’adaptation admirable. Il a eu le courage de couper les longs catalogages de poissons et autres crustacés qui avaient miné ma lecture du roman, et a su conserver l’intrigue, le monde sous-marin fascinant, et les personnages charismatiques, à commencer par Nemo. Certains enchaînements narratifs semblent un peu soudains, mais dans l’ensemble l’histoire se lit bien, malgré des textes parfois un poil trop présents. La mise en image est magnifique. Le style « hachuré » colle parfaitement à l’histoire, ainsi que les couleurs. Certaines pleines pages sont à tomber par terre. Dommage que de nombreuses cases à l’intérieur du Nautilus soient dépourvues de décors (économie de temps j’imagine). Mais je chipote. J’ai passé un excellent moment de lecture, et je jubile d’avoir enfin pu lire ce classique jusqu’à son dénouement. Miam !

22/11/2018 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tempête sur Bangui
Tempête sur Bangui

(MAJ pour la sortie du tome 2) Une série remarquable, et une histoire édifiante qui m’a fortement marqué – j’ai mis une bonne demi-heure à me calmer après ma lecture. La situation politique en Centrafrique est instable depuis un certain temps, mais les choses ont « dérapé » en 2013, avec le renversement du président Bozizé. Didier Kassaï, jeune auteur africain, témoigne dans le premier tome des horreurs qui ont accompagné la transition vers un nouveau gouvernement : exécutions arbitraires, exterminations religieuses, destructions d’églises, humiliations, pillages, que d’horreurs, qui nous sont racontées ici justement, sans trop en faire, mais sans nous épargner non plus. L’auteur fait preuve d’une remarquable maturité, il ne se pose jamais en héros de son histoire, et nous relate les évènements de son mieux. Le second tome s’intéresse à la période de transition très compliquée, orchestrée par le nouveau chef d'état autoproclamé Djotodia, avec au programmes des conflits inter-religieux terribles, et une intervention française pas forcément très utile. Comme toujours dans ce genre de « révolution », la situation est compliquée, les différentes factions sont nombreuses, leurs motivations pas toujours claires, les noms et sigles fusent. Heureusement les notes de bas de pages nous permettent de ne pas décrocher. Le texte d’Amnesty en fin de premier tome enfonce le clou et renforce le propos de l’auteur. La mise en image est exemplaire, les planches fourmillent de détails, et les couleurs retranscrivent parfaitement l’ambiance « locale ». De plus l’auteur trouve encore une fois l’équilibre parfait, il nous dépeint les horreurs commises, mais sans trop en faire, sans verser dans le lugubre (pourtant il y avait de quoi faire !) Une série fortement recommandable, qui m’a profondément ému.

01/10/2015 (MAJ le 21/11/2018) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Léviathan (Casterman)
Léviathan (Casterman)

Après la "reprise" de Bob Morane, le duo Brunschwig/Ducoudray embraye sur un scénario original dans un autre registre. On est en effet dans du post-apocalyptique, un post-apocalyptique qui va peut-être se muer en survival. Mais n'allons pas plus vite que la musique et savourons ce premier tome, dans lequel l'action est encore peu présente, puisque l'essentiel de la trame concerne des témoignages et des tranches de vie d'habitants de Marseille, laquelle vient de recevoir une énorme météorite dans l'un de ses quartiers. Les deux co-scénaristes font doucement monter la pression, entre mystère entourant ce corps céleste, dimension sociale et enquête policière menée par deux personnages dont l'un au passé tourmenté. On peut discerner plusieurs couches dans ce récit, et malgré une pagination de 68 pages pour ce premier tome, c'est un poil confus. En effet, même si on comprend assez vite qu'il y a 4 ou 5 personnages principaux, exerçant des métiers peu exploités dans la BD, il se passe beaucoup de choses, et cela fait pas mal d'informations à digérer en une fois. Une relecture attentive permet de mieux dégager les enjeux et les personnages, et nul doute que la suite va encore permettre d'éclairer tout cela. Nous avons donc un thriller post-apo aux relents de monster-movie. Une montée en puissance savamment orchestrée, mais avec des choses en plus. Ce qui me plaît dans le boulot commun des deux scénaristes, c'est cette place forte donnée à la dimension sociale. Laïcité, lutte des classes, histoire coloniale et même histoire d'amour sont présents en filigrane dans cette nouvelle série, lui conférant un ancrage fort dans notre société multiculturelle et pourtant sujette à tant de contradictions. C'est en celà qu'on peut mesurer une histoire réussie : son ancrage fort dans une société, quelle qu'elle soit. Les deux compères se sont adjoints un nouveau collaborateur en la personne de Florent Bossard, connu pour ses travaux de coloriste, mais aussi pour avoir assuré le dessin de L'Ours-Lune. Il se montre sérieux, précis dans son cadrage et sa mise en scène. Je suis encore un peu réservé quant aux visages de ses personnages, qui me semblent manquer de maîtrise par moments. Mais il progresse au fil de l'album, et sa dernière séquence est, à défaut de puissance, dotée d'une belle énergie. *Mise à jour après lecture du tome 2* J'ai appris entre temps que la série était abandonnée. Une mauvaise nouvelle, car la lecture de ce deuxième opus m'a confirmé son ampleur potentielle. La narration était en effet en train de se déployer, toujours autour de plusieurs personnages-clés, avec des personnalités complexes. Tout cela dans un contexte post-apocalyptique, propice à de nombreuses péripéties oscillant entre le social et la terreur. Le dessin de Florent Bossard avait lui aussi nettement progressé, lorgnant par moments du côté de ce que fait Christian Rossi, avec encore des hésitations en termes de visages ou de morphologies. Dommage, vraiment dommage que l'éditeur ait mis fin à cette série. Je lui conserve cette bonne note car j'ai pris du plaisir à lire les deux tomes sortis. Les auteurs la méritent.

04/03/2016 (MAJ le 20/11/2018) (modifier)
Couverture de la série Le Temps des Amours
Le Temps des Amours

Voici venu Le Temps des Amours, quatrième et dernier épisode des Souvenirs d’enfance de Marcel Pagnol. Composé de diverses histoires, le récit n’en demeure pas moins intéressant avec un Marcel qui quitte l’enfance pour rentrer dans l’âge bête. Le seul passage dont j’avais connaissance était celui où il rencontrait la mignonne Isabelle dans le film Le Château de ma mère. Mais si, vous savez, cette petite garce qui lui fait bouffer une sauterelle et le fait courir à quatre pattes comme un animal. Ça remonte tout ça… Cette partie abordée d’entrée est la plus prépondérante mais par la suite le récit est découpé en plusieurs petites anecdotes sans liens particuliers entre elles si ce n’est d’aborder les choses de l’amour. Quoique je n’ai pas très bien compris l’intérêt de l’épisode du fou. Le temps des amours oui, mais les souvenirs amoureux d’un jeune puceau « in love » malgré lui. Ah la la, qu’est-ce que les garçons sont stupides à cet âge là… L’amour rend aveugle c’est bien connu, et que ce soit Marcel où un autre de ces jeunes gens, tous commettent tout un tas d’actes débiles ou avilissants juste pour plaire à la gente féminine, bien plus malicieuse et mature que ces messieurs au même âge. Encore une fois, je l’ai déjà dit dans un autre avis sur les Souvenirs... mais je trouve toujours cela marrant de voir combien tout ce petit monde n’est pas bien différent des jeunes d’aujourd’hui, caractérisé par les mêmes attentes, les mêmes désirs, etc. L’humanité ne se refait pas… Toujours brillamment mis en image par Morgann Tanco qui aura finalement assuré sur les quatre tomes avec brio, lui qui n’était pourtant pas très chaud quand on lui a soumis le projet. Secondé par une Sandrine Cordurié que les amateurs de belles couleurs ne découvrent plus, cette dernière aussi offre encore et toujours un résultat impeccable qui sublime l’album. Cette quadrilogie fut une réussite sur tous les plans. De beaux livres à posséder dans sa bibliothèque.

20/11/2018 (MAJ le 20/11/2018) (modifier)