Les derniers avis (31896 avis)

Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Reconquêtes
Reconquêtes

Dans un premier temps permettez moi de vous faire part de mon étonnement quand je vois finalement le peu d'avis sur cette série. Au delà du scénario, sur lequel je reviendrai, il y a une qualité picturale qui fait que l'on doit s'arrêter sur cette BD. Je sais qu'il faut parfois laisser du temps au temps mais dernier tome sorti en 2011, j'aurais pensé que plus d'avis seraient parus. S'il faut bien mettre une chose en avant, c'est la qualité du dessin de F. Miville-Deschênes. Je découvre ici cet auteur et je vais aller voir son travail sur Millénaire. Son dessin, même si la colorisation n'a rien à voir, me fait un peu penser à E. Bourgier sur Servitude. Une grande finesse dans le trait et un souci du détail impressionnant. Pour ce qui est du scénario, certains lecteurs cherchent à savoir si les divers protagonistes ont une once de véracité et s'ils auraient effectivement pu se rencontrer. Pour moi foin de ce débat, je suis dans une histoire de fantasy antique avec une pointe de fantastique due à la présence de bestioles bizarres et de sorciers atlantes. Je ne boude pas mon plaisir. Si en plus vous me mettez des batailles dantesques avec des éléphants de combat, je replonge illico dans mes vieilles lectures de "Salambô". Et puis quoi une tribu inspirée par les amazones dont l'on sait qu'elles combattaient les seins à l'air, c'est sur que si vous les dessinez avec un tee shirt, ça fait anachronique. Alors oui nous avons droit à moult "mamelles" comme disent les lectrices un peu plus bas mais tout cela n'est pas dessiné dans un but émoustillant. C'est juste joli et basta. Comme le Grand A je dirais pour pinailler qu' il manque peut être un soupçon de grosse baston. Que voulez-vous, on ne se refait pas ! Sinon, au risque de me répéter, cette série est du tout bon ! Faites connaitre et faites tourner.

08/12/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Betty Boob
Betty Boob

Voila une histoire qui, sur un thème qui est tout sauf comique, donne la patate. C'est joyeux, débridé, émouvant, ça tourbillonne grâce au très beau coup de crayon de Julie Rocheleau. Le parti pris du muet, s'il accélère la lecture, permet une distanciation sur les événements, sur le thème un peu plombant, mais qui paradoxalement en dit beaucoup plus que de longs discours. Pas de pathos donc et c'est heureux mais voila une BD qui même si l'on n'est pas touché par cette maladie arrive à faire passer la pilule. Désolé de finir par une petite note rectificative mais Erik dans ton avis on a l'impression que tu crois que Betty Boop est un personnage réel dont s'inspire le nom de notre héroïne. En anglais BOOB peut ce traduire par nichons, jeux de mots!!

07/12/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série L'Ile sans Sourire
L'Ile sans Sourire

Au regard de la couverture je m'attendais à quelque chose destiné à la jeunesse avec une touche de Miyazaki. Alors oui il y a un peu de tout cela mais ce qui compte c'est que j'ai été vraiment emballé par l'histoire et son dessin très lumineux. Pour faire court je dirais que c'est frais et joli. Il reste quelques mystères à élucider sur cette île bien mystérieuse mais finalement cela ne me dérange pas que certaines choses soient laissées dans l'ombre. Cela rajoute à la poésie de l'ensemble que j'ai trouvé très subtil finalement même si le personnage d'Eli est bien bruyant et envahissant pour le pauvre Dean. Finalement une belle histoire sur des choses plutôt tristes, la mort, la séparation, bref je vote pour. A lire pour petits et grands.

07/12/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Les Damnés de la Commune
Les Damnés de la Commune

Voilà un moment que cet album avait tendance à redescendre régulièrement en bas de ma pile de bouquins à lire à cause du côté un peu aride de son illustration à base de gravures. Non pas que je n'aime pas ces dernières, bien au contraire, mais bon, on a parfois tendance à me laisser porter par la facilité. Prenant mon "courage" à deux mains je me suis enfin lancé dans sa lecture cette semaine et grand bien me fit ! Car d'une, la Commune de Paris est une de mes périodes historiques préférées, ensuite parce que son traitement tellement original par Raphaël Meyssan est une vraie réussite. Car il fallait oser et surtout réussir à composer quelque chose de vivant narrativement parlant et de cohérent en n'utilisant que des gravures d'époque. Ce fut également très instructif, (d'autant plus en cette période un peu insurrectionnelle chez nous) et moi qui pensais avoir une vision assez large de la Commune je me suis surpris à découvrir beaucoup de choses et d'en apprendre des vertes et des pas mûres sur nos chers dirigeants, toujours si prompts à vendre et trahir tant qu'ils peuvent en tirer profit ou sauver leur peau. Rien que ce cher Jules Ferry adulé pour avoir instauré l'éducation gratuite et obligatoire fut en réalité une belle ordure. Maire de Paris à ce moment tragique de l'histoire de notre capitale assiégée par les prussiens, il fit tirer sur la foule ! Voilà donc un premier tome des plus réussis et très documenté qui devrait ravir les amateurs d'Histoire, de gravures mais également les curieux de notre histoire souvent édulcorée que nous renvoient ces chers manuels scolaires... Ce sont bien les vainqueurs qui écrivent l'histoire, soulever le voile sur quelques vérités est parfois salutaire.

07/12/2018 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Communardes !
Communardes !

Communardes plonge le lecteur en plein dans la Commune de Paris de 1871 aux côtés de fortes femmes qui auront marqué les événements de leur empreinte, que ce soit sur les barricades, en arrière-plan ou à l'avant-plan politique et organisationnel. Chaque tome offre une histoire indépendante, avec pour seuls points communs la Commune elle-même et le fait de mettre en avant le parcours de femmes exceptionnelles, même si certains lieux, certaines références et certains protagonistes se croisent brièvement au détour d'une planche ou d'une autre. Des trois albums qui forment cette série, c'est le premier qui m'a le plus enthousiasmé. Attrait de la découverte d'une part, mais aussi histoire davantage captivante et aboutie. Il a la spécificité également d'avoir pour héroïne un personnage réel, contrairement aux deux autres. Le dessin d'Anthony Jean est très bon, très soigné et détaillé. Il donne vraiment vie au Paris de cette époque. Et c'est par son biais et celui du récit que j'ai découvert une situation différente de celle cataclysmique et d'une ville à l'état de ruine en ébullition que d'autres lectures sur le sujet m'avait fait imaginer. Je ne pensais en effet pas que derrière la ligne de front et les barricades, le reste de la ville continuait à vivre de manière presque si naturelle, avec même des anti-communards continuant à côtoyer des communards dans la capitale assiégée. Et j'ai découvert aussi le parcours incroyable de cette fameuse Elisabeth Dmitrieff qui est vraiment impressionnant. Le second tome se base sur une anecdote réelle, concernant les éléphants, mais sa jeune héroïne est cette fois fictive. Le dessin de Lucy Mazel y est toujours de bon niveau, mais il m'a un peu moins plu car je le trouve plus raide et les couleurs un peu trop froides. L'histoire est assez originale, avec cette idée d'impliquer les éléphants du zoo dans le conflit à la manière d'Hannibal Barca, et elle permet de découvrir une autre facette, moins adulte et politisée, du conflit entre la Commune et les Versaillais. La fin m'est paru un petit peu abrupte néanmoins, me laissant légèrement sur ma faim. Le troisième tome semble tout d'abord prendre pour héroïne une jeune fille de bonne famille, avant de finalement s'attacher à la bonne et néanmoins amie de cette dernière. Suite à un drame causé en grande partie par le comportement rétrograde et hautain de la famille de la première, la seconde se retrouve à éprouver une haine intense de la bourgeoisie hypocrite. Le dessin de Xavier Fourquemin est là encore très bon, donnant lui aussi une belle vie aux personnages et décors de l'époque et rendant la lecture d'autant plus agréable. L'histoire m'a beaucoup plu sur les deux tiers de l'album mais m'a un peu moins enthousiasmé sur le dernier tiers consistant globalement en un procès qui est l'occasion pour l'auteur de montrer le côté effroyable et réactionnaire du discours anti-socialiste des Versaillais de l'époque. Ces dernières pages se révèlent du coup un peu bavardes, limite indigestes. Même si du coup, le scénario m'a un peu captivé, je le trouve tout de même plaisant et instructif.

07/12/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Secret de Zara
Le Secret de Zara

Oh, un Benjamin Flao ! Pour la jeunesse ? Qu'à cela ne tienne ! Surtout avec un Fred Bernard au scénario, voilà de quoi éveiller ma curiosité de sale gosse ! Et c'est du tout bon ! Quelle fraicheur dans cet album, quelle énergie ! Que ce soit cette petite Zara que rien n'arrête dans son élan créateur ou le graphisme de Genjamin Flao, un vrai feu d'artifice ! Zara, très jeune demoiselle a les meilleurs parents du monde : ils tiennent un magasin de matériel pour artistes ! Quoi de mieux quand on adorrree dessiner et peinturlurer, surtout quand ça déborde ! Mais bon voilà, les bêtises créatrices et envahissantes de la miss font tourner ses parents en bouriques. Seule solution, remiser les pots de peinture sur des étagères hors de portée, en attendant qu'un semblant d'âge de raison prenne le pas sur cette imagination débordante... Mais bien sûr notre artiste en herbe ne l'entend pas de cette oreille... C'est frais, pétillant, une vraie ode à la créativité et à l'imagination, le tout servi par un dessin magnifique dont a le secret Benjamin Flao. Seul (gros) regret, que cette BD de seulement 24 pages (et oui, un court album jeunesse) ne soit pas plus longue pour nous entrainer dans l'imagination débridée de cette petite Zara.

05/12/2018 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Vieux Fourneaux
Les Vieux Fourneaux

Au départ, j'avoue que je n'étais pas spécialement attiré. Les dessins sont sympathiques mais pas exceptionnels, l'histoire ne me paraissait pas incroyablement originale, bref, je préférais m'orienter vers d'autres titres. Et puis, à force de voir les albums exposés partout, je me suis laissé tenter. Et j'ai eu bien raison. Les aventures de ces papys ronchons et désabusés sont étonnamment rafraîchissantes, et je me suis plusieurs fois franchement fendu la poire. Le premier tome est vraiment génial. Si l'histoire se concentre sur un personnage (Antoine), le développement des autres protagonistes n'est absolument pas bâclé, et tous sont incroyablement attachants. J'ai véritablement dévoré ce tome et me suis donc logiquement pressé pour lire les autres. Je n'ai pas été déçu non plus. Si le tome 1 reste, à mon goût, le meilleur, les tomes 2 et 3, qui se concentrent chacun sur un personnage différent (Antoine pour le tome 1, Pierre pour le tome 2 et Mimile pour le tome 3), utilisent la même recette, et ça marche : une bonne dose d'humour, teintée d'une critique de la société et d'aspects plus personnels de la vie de nos héros. J'appréhendais le tome 4 (le fait que la bd ne porte pas sur un des personnages principaux comme c'était le cas pour les albums précédents me laissait craindre un scénario moins prenant), et j'ai été agréablement surpris : l'esprit de la bd est intact, et j'ai encore passé un bon moment à la lire. Cet album ne se focalise pus sur un de nos trois héros, mas sur l’héroïne, Sophie, et le résultat est très appréciable. Enfin, le 5e tome change encore de type de narration et tente de donner aux quatre héros une couverture identique, alors même qu'ils ne sont pas ensemble. Ca marche à peu près, même si le résultat est que certains personnages ont la part belle (Antoine ou Mimile) quand d'autres sont plus anecdotiques, comme Sophie qui avait pourtant une place de choix dans les précédents opus. Mais l'essentiel reste là : on rigole, on sourit, on se prend d'affection pour tout ce joli monde. Encore un album réussi. J'avoue avoir préféré les tomes 1, 2 et 3 aux deux derniers, mais je ne dirais pas que la série se dégrade. Elle évolue et a su garder son identité et sa fraicheur intacts. Une série à lire.

04/02/2018 (MAJ le 04/12/2018) (modifier)
Couverture de la série Underwater - le village immergé
Underwater - le village immergé

J’ai beaucoup aimé le premier tome, un peu moins le second mais sans que cette lecture ne devienne ennuyante. Underwater mélange la chronique sociale et le récit fantastique asiatique. J’ai bien apprécié ce mélange car la dimension fantastique vient se greffer d’une manière très naturelle sur ce roman graphique. Il est beaucoup question de fantômes et d’une légende dans laquelle intervient un dragon. Avec ces deux éléments, le récit aurait pu basculer dans la naïveté la plus totale. C’est pourtant tout l’inverse. Ce récit est sensible. Il parle du besoin d’avoir des racines. Il parle du temps qui passe. Il parle de dérèglement climatique et de la création de grands barrages aussi, comme ça, l’air de rien… En fait, il parle de beaucoup de choses et il aurait pu en parler sans avoir recours à cette dimension fantastique. Mais qu’est-ce que cela aurait été plat sans, justement, cette dimension, sans ce focaliseur qui nous permet de mieux appréhender le poids du passé, de mieux saisir les raisons de cet ancrage des habitants pour leur village condamné à disparaître. Le premier volume est vraiment prenant. Le deuxième donne plus la parole à la dimension fantastique du scénario. J'ai alors eu le sentiment que certaines séquences ne servaient à rien, qu'elles rallongeaient la sauce sans rien apporter d'essentiel. Heureusement, la fin du récit parvient à nouveau à très bien faire cohabiter les deux aspects (fantastique et roman graphique) pour offrir un final sensible et touchant. … Et en plus, j’ai bien aimé le dessin que j’ai trouvé supérieur au niveau moyen des mangas actuels. Plus fin, plus soigné dans ses décors, plus réaliste aussi… il est finalement plus proche du trait de Jiro Taniguchi que de celui des mangaka traditionnels. Franchement bien ! C’est exactement le genre de série courte qui permet à un amateur de bandes dessinées d’appréhender l’univers du manga sans être trop dérouté par ses codes spécifiques.

04/12/2018 (modifier)
Couverture de la série Holly Ann
Holly Ann

J’ai bien aimé ce récit qui mélange un univers de la fin du western, des enquêtes policières et une discrète dimension fantastique. Ces trois éléments réunis expliquent la richesse de la série, qui ne cesse de grandir et de s’étoffer au fil des tomes. J’ai particulièrement aimé le fait que la dimension fantastique demeure discrète. Certes, cet aspect procure à l’héroïne un don des plus appréciables… mais il ne fait pas d’elle un être invulnérable. J’ai aussi beaucoup aimé le théâtre de ces aventures. Une Nouvelle Orléans qui sort doucement de la période de la conquête de l’Ouest pour se confronter au modernisme et à une pègre plus organisée. Un univers de bordels dans lequel les personnages ne sont jamais tous lisses. Enfin, les enquêtes policières sont bien construites, avec des fausses pistes bien amenées et des révélations finales respectueuses d’une certaine logique. Le dessin est lui aussi à mon goût. Le trait est fin et sec. Le découpage est soigné et certaines planches méritent vraiment d’être vues dans leur ensemble avant d’être regardées case par case (et ça, c’est le genre de détail que j’aime beaucoup). Rien à redire, c’est vraiment une chouette série.

04/12/2018 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Docteur Radar
Docteur Radar

Ah le trait de Frédéric Bezian, tantôt vif, acéré comme une lame ou une griffe qui viendrait érafler le papier, tantôt d'un dynamisme tel qu'un simple petit trait ce suffit à lui seul pour donner cette impression de mouvement. Toujours précis, expressif et finalement d'une grande force mêm s'il n'est pas forcément dans les canons de la BD classique. Oui c'est un peu sombre mais pour cette histoire aurions nous voulu du solaire alors que c'est l'âme ténébreuse du Docteur Radar que nous explorons. Dans ce polar à l'ancienne qui convoque de vieux héros tels Fantomas, Rouletabille, Arsène Lupin et bien d'autres c'est une joie que de retrouver cette ambiance d'un Paris oublié ou dans certains arrondissements l'on trouvait de ces vieux bistrots ou les anciens des BAT d'Af, ceux des fortifs, les anciens de Cayenne se réunissaient tentant de retrouver une gloire envolée sous le poids des ans. Vous dire mon enthousiasme pendant ma lecture et après; à tel point qu'un jour ou deux après j'ai repris le livre en main. Même bonheur devant le dessin bien sur mais aussi devant cette histoire magnifiquement ficelée dont une fois entamée la lecture il est difficile de lâcher l'affaire. Alors "franchement bien" forcément, à lire et à posséder.

02/12/2018 (modifier)