Parfait cet album pour mon 1000e avis ! :)
Ou comment allier plaisir personnel et plaisir de partager.
Car par certains aspects c’est un peu tout l’objet de cet album de Jean-Louis Tripp qui à travers un récit des plus personnels (sa vie sexuelle), s’interroge sur la notion de plaisir et sur la façon de le partager. Car s’il est bien un sujet universel par excellence, c’est bien la sexualité ! Mais s’il concerne chacun d’entre nous, aborder et traiter ce sujet sans tabous de façon intelligente et sans verser dans le vulgaire n’est pas à la portée de tout un chacun ; Jean-Louis Tripp s’en sort quant à lui à merveille !
Reprenant tout depuis le début, des simples émois amoureux du petit garçon qu’il fût, à la partouze entre amis, Jean-Louis Tripp n’occulte rien de ses expériences et de ce qu’elles ont provoqué chez lui. Car en effet, quel plus grand choc que celui de la découverte du plaisir lié à l’orgasme et par la suite sur la façon d’y conduire sa partenaire. Il nous parle avec simplicité, humour et sans pudeur de toutes ces découvertes qui jalonnent tout compte fait l’existence de chacun d’entre nous. C’est frais, sincère drôle et efficace, tout ce que devrait être la sexualité en somme !
Son dessin tout en noir et blanc, à la limite du crayonné par moment, gardant le trait de Magasin général sied parfaitement à cet album, qui malgré ses 272 pages se dévore d’une traite. Voilà un album que je donnerais d’ici peu à lire à mon fils histoire de palier à ce que nous avons appris de nos froids et scientifiques cours d’éducation sexuelle, à savoir pas grand-chose !
Merci Jean-Louis, et bonne bourre à tous ! :P
Les séries de Brunschwig que j’ai lues sont généralement intéressantes, mais pêchent souvent par une surenchère de rebondissements. Pourtant, si ici aussi on imagine aisément un blockbuster hollywoodien pour adapter cette histoire, je trouve l’ensemble plus équilibré, moins dans l’esbroufe : c’est la série de Brunschwig que je préfère, nettement.
D’abord, avant de revenir au scénario de Brunschwig, je voudrais dire tout le bien que je pense du dessin de Ricci, que j’ai vraiment bien aimé, à la fois précis (sauf quelques visages, surtout dans le premier tome) et très dense, rempli de détails. Idem pour la colorisation. Ce côté graphique est déjà captivant.
Pour ce qui est de l’histoire, si l’univers brasse quelques influences (« Blade Runner » par exemple), c’est quand même original.
Dans un futur pas si éloigné (même si en 50 ans la science a fait des progrès ! – seul bémol concernant la crédibilité de cette histoire, que j’aurais plus située un siècle plus tard), « Monplaisir » fait office de nouvel opium du peuple, sorte de super parc d’attractions hyper digitalisé. Et en fait, on ne fait plus trop la différence entre le réel et le virtuel, puisque tout est mêlé, y compris lorsque des vies sont en jeu.
Le personnage principal, Zach, gros balourd intégrant les forces de l’ordre, est plutôt attachant, et atypique dans cet univers froid. Avec Ishrat, il sont les seules lueurs d’humanité dans un monde qui tend à la déhumanisation.
Le troisième album semble vouloir donner une nouvelle accélération à l’intrigue, avec plusieurs interrogations laissées en suspens (sur les terroristes, Ishrat, la famille de Zach, et le petit garçon tué par Ebrahimi). Ce troisième tome, qui semblait commencer trop calmement, et dont le début m'avait déçu, se révèle en fait sur la durée très intéressant (après deux premiers albums d'exposition de l'intrigue). Il faut maintenant que Brunschwig commence à nous livrer quelques clés !
Le quatrième album commence à livrer les clés de l'intrigue, de la personnalité de Springy Foll et de Monplaisir, avec des flash-back éclairant le passé plus ou moins lointain: Zach cherche à comprendre.
Le suspense, toujours au rendez-vous, est habilement relancé, le cadre posé est vraiment bien fichu : je suis très impatient de découvrir la conclusion dans le cinquième et dernier tome !
Zidrou est actuellement l'auteur à la mode et ce qui se fait de mieux pour certaines aventures tendre, hilarante et cosmopolite. Il s'agit de voyager au quatre coins de l'Europe et même de la Libye. Certes, il y a beaucoup d'humour mais également la description du combat que mène les clandestins pour trouver un peu de réconfort loin de la guerre et de la famine. L'auteur reprend en fait un roman à succès de Romain Puertolas en 2013 qui avait enflammé la critique.
On aura également une triste pensée pour les commodes et armoires IKEA qui ont fait tant de victimes parmi nos bambins au quatre coins du monde. On les surnomme à juste titre les armoires tueuses. Cependant, il n'en sera pas question dans cette bd malgré ce titre qui ne fera pas rire les parents de ces enfants innocents. Certes, il fallait les accrocher au mur avec des clous mais encore faut-il que les murs les acceptent...
Pour en revenir au récit plutôt dynamique, il est plutôt bien construit. On ne s'ennuie pas à la lecture. Le dessin assez coloré de Kyung Eun Park colle à merveille à ce type d'histoire un peu fofolle. En effet, je pense que ce fakir n'avait pas besoin de quitter son Inde natale pour venir acheter du mobilier chez IKEA à moins que cette enseigne planétaire soit absente de ce pays.
Comme à chaque fois, derrière l'humour se cache des situations plus pénibles comme le sort des immigrants ou le vol par les taxis ou encore notre consumérisme qui semble déranger. Il y a également l'introduction de certains personnages du show-biz comme Sophie Marceau. Bref, c'est un joyeux melting pot pour une aventure rocambolesque pleine de surprise.
Contrairement à ce que le personnage en couverture pourrait laisser croire, cet album n'est pas une histoire de Spirou mais celle, basée sur une histoire vraie, du garçon qui a inspiré Rob-vel, le créateur de Spirou.
Le récit se présente comme une belle histoire que l'oncle Paul raconte à ses neveux un jour de réveillon de Noël 1959. L'histoire se passe en 1929 et met en scène deux parcours qui vont se croiser. Il y a d'un côté le patron de la Compagnie Générale Transatlantique, confronté à un mouvement social car ses actionnaires lui imposent de licencier, et qui doit voyager vers New York à bord de l'un de ses paquebots avec sa fille, jolie mais fragile car malade du coeur. De l'autre côté, il y a le jeune Ptirou, enfant acrobate dont la mère vient de mourir, qui veut se faire engager comme mousse sur le même paquebot pour aller en Amérique. Et à bord de ce dernier, il y a le steward Robert Velter qui va être témoin de l'héroïsme dramatique de ce dernier.
Le dessin est de Laurent Verron et il est superbe. En digne héritier de l'école de Marcinelle, son style multiplie les influences, dont Roba, Franquin et Walthéry, pour un résultat parfait d'efficacité narrative et de beauté manifeste. Ses planches sont toutes soignées, esthétiques et elles offrent un récit dense et intense au long des 76 pages de cet album.
Le cadre historique est mis en scène de belle manière, avec un réel soin apporté à la documentation. On ressent l'atmosphère de cette fin d'année 1929, avec les restes vacillants des années folles et sa déco Art Nouveau confrontés à la dureté de la crise économique et aux prémices des dangers du nazisme. Le jeune Ptirou fait le lien entre les différentes classes en lutte à bord de ce paquebot dont les occupants vont des jeunes crasseux travaillant à fond de cale jusqu'aux plus riches bourgeois en première classe. Il y a forcément un rappel au film Titanic dans cette brève idylle naissante entre Ptirou et la jolie Juliette.
Les protagonistes sont variés et très intéressants sur le plan de leurs personnalités. L'intrigue est complexe mais prenante et dotée d'un vrai sens de l'aventure classique tout en étant parfaitement réaliste. Et puis il y a la fin dramatique, qui dégage une véritable émotion et qui rend à la fois un bel hommage au personnage de BD de Spirou et à ce jeune garçon qui l'a inspiré, Ptirou.
Un bel album !
Fan du travail de Pedrosa, j’étais curieux de voir ce qu’il allait résulter de cet album, qui loin des terres de prédilections intimistes de ses derniers albums, nous emmène du côté de la dystopie. Il lâche aussi le dessin pour l’occasion et c’est un inconnu, Nicolas Gaignard, qui s’y colle et de façon très réussie.
Nos deux auteurs nous embarquent dans le Paris de 2050, dans une France dirigée d’une main de fer par une présidente qui a sorti son pays de la Fédération Européenne… Oui, on n’en est pas passé loin pour ce qui nous concerne, et c’est tout l’intérêt de cet album, qui sur fond de thriller dystopique nous fait réfléchir sur notre apathie et ce laisser-faire ambiant face à tout ce qui petit à petit se met en place et permettrait entre les mains d’un dirigeant malveillant de mettre notre pays au pas et de l’enfoncer dans une forme de totalitarisme.
C’est d’emblée l’ambiance imposée par le dessin et la mise en couleur de Nicolas Gaignard qui m’ont marqués. Son graphisme qui m’a rappelé par certains aspects celui de Frederik Peeters nous plonge dans une noirceur appropriée qui sert parfaitement le récit de Cyril Pedrosa. C’est en suivant Kader, personnage taciturne et secret que va évoluer l’intrigue. Soumis au Sérum, produit psycho-actif administré à tous les justiciables dans le cadre du programme Sécurité-Vérité, celui-ci est dans l’impossibilité de mentir… On comprend mieux son mal-être, surtout qu’il vient de divorcer…
Petit à petit, on découvre ce qu’est devenu notre pays à travers ce personnage et son quotidien. Et tout cela monte doucement en puissance et en tension, car derrière cette façade qu’il impose Kader a beaucoup de choses à cacher…
Un album fort et efficace qui met en lumière le savoir-faire de ces deux auteurs : à lire !
Wilfrid Lupano a décidément le talent de me surprendre et toujours de la meilleure des manières !
Avec « Quand le cirque est venu », Lupano propose aux enfants un album drôle et intelligent (mais que les adultes prendront grand plaisir à lire aussi !), servi par un graphisme atypique. En effet, la pâte de Stéphane Fert que je découvre avec ce titre, rappelle l’illustration jeunesse qu’on retrouve plus facilement dans les albums pour enfant ; passé la surprise des premières pages, son style est un régal et fait des merveilles avec le sujet abordé ici.
Car derrière l’humour et la farce des situations imposées par cette confrontation d’un cirque et d’un dictateur, nos auteurs distillent tranquillement mais surement des messages sur la tolérance, la différence, la démocratie et la force de la création artistique.
A faire lire et à lire de toute urgence !
Après la lecture des 8 premiers tomes.
J’avais rapidement lu le premier tome il y a des lustres et je gardais l’envie d’aller plus loin dans la série. C’est rare que je critique une saga encore inachevée mais je pense en avoir assez lu pour pouvoir émettre un avis en toute connaissance de cause.
Lincoln est un vraiment western à part avec son ton décalé, son humour féroce, ses quelques réflexions métaphysiques et surtout les interventions répétées de Dieu et du Diable dans la vie de Lincoln.
C’est ce dernier élément qui est le ciment et le sel de cette série. Lincoln est un cowboy grincheux, misanthrope, alcoolique et terriblement cynique qui n’a ni principe, ni idéal et qui va devenir l’enjeu de la compétition entre Dieu et le Diable, vus ici comme deux avortons immatures et joueurs. L’idée, plutôt originale et séduisante, est parfaitement exploitée par les auteurs qui évitent l’écueil du manichéisme tout en développant un humour sarcastique visant évidemment souvent la religion.
Beaucoup jugent les dessins médiocres mais je serais plus magnanime. Certes, le trait est loin d’être le plus incroyable que j’ai vu, mais ce style moderne et minimaliste, privilégiant la clarté, la fluidité et l’expression, va très bien avec l’ambiance de la série. Rien de honteux de ce côté-là !
Par contre, je suis d’accord avec certains posteurs sur le fait que Lincoln n’arrive pas à se renouveler. Les ressorts comiques et les situations finissent malheureusement par se ressembler et j’ai lu les derniers albums avec moins de plaisir. Les auteurs vont devoir faire évoluer leur bébé au risque de lasser le lecteur.
Néanmoins, Lincoln est une série passionnante et furieusement drôle.
C'est un bien curieux bouquin que voilà, qu'une amie m'a chaudement recommandé en me prêtant son exemplaire et qui a du patienter plus d'un an avant de le récupérer.
Quelle grave erreur ! Car si j'avais eu connaissance de son contenu, surement n'aurais-je pas repoussé autant cette lecture aussi surprenante que divertissante sur un sujet rarement abordé et grave de conséquences : la maltraitance des enfants.
Pourtant il est fortement recommandé d'en savoir le moins possible afin d'en garder tout l'intérêt de la découverte.
Constance, une gamine de 10 ans vit reclue dans une grand chateau isolé avec ses grand-parents, une riche famille de notables à l'aube des années 70 en Champagne. La grand mère stricte et sévère punit régulièrement l'enfant et lui assène une éducation scolaire à domicile loin de tout autre contact humain. Le Grand Père se contente d'acquiescer lâchement aux requètes farfelues de son épouse pour conserver ses activités oisives entre regrets, alcool et musique classique.
Le récit est vu par les yeux de l'enfant qui cherche un peu d'humanité et de réconfort à travers les jeux que lui offre les animaux et la nature. Privé de tout autre contact avec le monde extérieur, un espoir renait avec l'arrivée d'une famille portugaise au service des grand parents et surtout de leurs deux enfants.
En dire davantage serait dommage, Matthias Lehmann brouille les pistes dès le départ par une narration simple mais enrichie par les possibilités du support bd avec une insertion de doubles pages, de strips ou de petits épisodes entrelacés dans la trame générale.
La lecture devient ainsi rythmée par le quotidien de Constance qui subit diverses brimades et humiliations de ses aïeuls comme de ses voisins dans un noir et blanc hachuré façon carte à gratter de toute beauté.
Les révélations se font de façon progressive et presque naturellement, sans jugement. Le premier choc narratif arrive très vite, délivrant suffisamment de clés pour la poursuite de la lecture jusqu'aux dernières pages sous forme de flashbacks si riches en détails qu'on pourrait presque croire à une histoire vraie.
La force de ce récit hors norme est bien de raconter un triste fait divers mais Lehmann évite facilement la carte du glauque et de la morosité par petites touches d'humour très enlevées allant des réflexions d'enfants à l'apparition surprise et fantasmée d'un célèbre Président français :)
La Favorite dont le titre prend également son sens après lecture est un ouvrage hautement recommandable, une adaptation contemporaine de Vipère au Poing de Hervé Bazin avec un soupçon de poésie, d'humour et de séquences chocs qui amènent une belle réflexion sans se vouloir traumatisantes. Vraiment très recommandé.
Jean Torton dit Jéronaton est un auteur qui c'est fait une spécialité de raconter des histoires sur les Mayas et les peuples Amérindiens. Gonzalo Guerrero avait déjà eu droit à une BD il y a quelque dizaine d'années.
Cette fois, c'est un dyptique qui lui est consacré. Derrière une couverture magnifique puis après avoir feuilleté un dossier explicatif très utile, nous plongeons dans la vie de ce conquistador qui adoptera la vie des Mayas et qui combattra ses anciens compatriotes à leur côté. L'histoire est prenante, on suit l'arrivée et l'apprentissage de la culture maya par Guerrero lors de la première moitié de l'album puis on découvre comment il est devenu El Nakom (général) chez les Mayas.
Le dessin est magnifique même si les personnages sont parfois un peu figés et que les scènes d'actions rappellent les BD des années 70-80 par moment (en même temps c'est la période où Jean Torton a débuté).
Un superbe album j'attends la suite avec impatience (fin 2018 normalement).
J’ai un peu hésité (pas longtemps il est vrai) à classer cette série comme culte, mais j’ai aussi pensé un moment à ne lui mettre que trois étoiles et ne pas en conseiller l’achat. J’ai finalement opté pour cette cote mal taillée, en retenant avant tout les bons moments de lecture – que j’ai ensuite un temps partagé avec mon fils.
J’ai découvert cette série à la fin des années 1980 et, à l’époque, j’ai été captivé, au point d’attendre avec impatience la suite, et d’acheter les albums dès leur sortie. Il faut dire que Van Hamme a sorti ici son meilleur scénario du genre, et que les premiers albums commencent très fort, l’intrigue est captivante.
L’histoire est servie par un très bon dessin de Vance, ici au meilleur de sa forme. Son dessin est méticuleux – parfois même trop léché. Il est en particulier impressionnant pour ses rendus de paysages ou décors sous les intempéries (neige et surtout pluie), c’est souvent bluffant. Les personnages sont aussi bien traités, les femmes très belles – même si un peu toutes sur le même moule.
Hélas, comme souvent dans ce genre et en particulier pour Van Hamme, les auteurs n’ont pas su ou voulu s’arrêter à temps (j’imagine que l’éditeur, étant donné l’énorme succès de la série, a dû pousser à l’étirement). Les renouvellements sont devenus un peu plus poussifs, moins surprenants, la qualité baissait un chouia. Le treizième album – et pas seulement pour la symbolique – aurait dû être le dernier, il aurait fallu conclure beaucoup plus tôt, pour éviter d’inutiles rallonges commerciales.
Après le tome 13, j’ai cessé de les acheter, et ne m’y suis replongé, en empruntant la suite, qu’au moment de la sortie simultanée des tomes 18 et 19 (pour connaître la « fin », et pour savoir ce que Giraud pouvait bien faire sur cette série). Je n’ai par contre pas eu envie de voir ce que donnait la reprise, je ne connais donc pas les derniers tomes (pas de curiosité à leur égard).
Resserrée sur une grosse dizaine d’albums, cette série aurait pu rester culte. Mais elle s’est trop étirée, en s’étiolant, et en maintenant en survie artificielle l’intrigue. Mais la tête de série vaut vraiment le coup, l’histoire de cet homme, dont on ne sait rien, et dont on découvre (en même temps que lui) quelques bribes de biographie, un homme qui cherche à connaître son passé, tout en tentant d’échapper aux nombreux tueurs lancés à sa suite, tout cela est bien fichu, c’est clair.
Du culte au passable, mais une grande réussite du genre pour les premiers albums (ma note et mon conseil d'achat sont surtout valables pour le début de la série).
Note réelle : 3,5/5.
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Extases
Parfait cet album pour mon 1000e avis ! :) Ou comment allier plaisir personnel et plaisir de partager. Car par certains aspects c’est un peu tout l’objet de cet album de Jean-Louis Tripp qui à travers un récit des plus personnels (sa vie sexuelle), s’interroge sur la notion de plaisir et sur la façon de le partager. Car s’il est bien un sujet universel par excellence, c’est bien la sexualité ! Mais s’il concerne chacun d’entre nous, aborder et traiter ce sujet sans tabous de façon intelligente et sans verser dans le vulgaire n’est pas à la portée de tout un chacun ; Jean-Louis Tripp s’en sort quant à lui à merveille ! Reprenant tout depuis le début, des simples émois amoureux du petit garçon qu’il fût, à la partouze entre amis, Jean-Louis Tripp n’occulte rien de ses expériences et de ce qu’elles ont provoqué chez lui. Car en effet, quel plus grand choc que celui de la découverte du plaisir lié à l’orgasme et par la suite sur la façon d’y conduire sa partenaire. Il nous parle avec simplicité, humour et sans pudeur de toutes ces découvertes qui jalonnent tout compte fait l’existence de chacun d’entre nous. C’est frais, sincère drôle et efficace, tout ce que devrait être la sexualité en somme ! Son dessin tout en noir et blanc, à la limite du crayonné par moment, gardant le trait de Magasin général sied parfaitement à cet album, qui malgré ses 272 pages se dévore d’une traite. Voilà un album que je donnerais d’ici peu à lire à mon fils histoire de palier à ce que nous avons appris de nos froids et scientifiques cours d’éducation sexuelle, à savoir pas grand-chose ! Merci Jean-Louis, et bonne bourre à tous ! :P
Urban
Les séries de Brunschwig que j’ai lues sont généralement intéressantes, mais pêchent souvent par une surenchère de rebondissements. Pourtant, si ici aussi on imagine aisément un blockbuster hollywoodien pour adapter cette histoire, je trouve l’ensemble plus équilibré, moins dans l’esbroufe : c’est la série de Brunschwig que je préfère, nettement. D’abord, avant de revenir au scénario de Brunschwig, je voudrais dire tout le bien que je pense du dessin de Ricci, que j’ai vraiment bien aimé, à la fois précis (sauf quelques visages, surtout dans le premier tome) et très dense, rempli de détails. Idem pour la colorisation. Ce côté graphique est déjà captivant. Pour ce qui est de l’histoire, si l’univers brasse quelques influences (« Blade Runner » par exemple), c’est quand même original. Dans un futur pas si éloigné (même si en 50 ans la science a fait des progrès ! – seul bémol concernant la crédibilité de cette histoire, que j’aurais plus située un siècle plus tard), « Monplaisir » fait office de nouvel opium du peuple, sorte de super parc d’attractions hyper digitalisé. Et en fait, on ne fait plus trop la différence entre le réel et le virtuel, puisque tout est mêlé, y compris lorsque des vies sont en jeu. Le personnage principal, Zach, gros balourd intégrant les forces de l’ordre, est plutôt attachant, et atypique dans cet univers froid. Avec Ishrat, il sont les seules lueurs d’humanité dans un monde qui tend à la déhumanisation. Le troisième album semble vouloir donner une nouvelle accélération à l’intrigue, avec plusieurs interrogations laissées en suspens (sur les terroristes, Ishrat, la famille de Zach, et le petit garçon tué par Ebrahimi). Ce troisième tome, qui semblait commencer trop calmement, et dont le début m'avait déçu, se révèle en fait sur la durée très intéressant (après deux premiers albums d'exposition de l'intrigue). Il faut maintenant que Brunschwig commence à nous livrer quelques clés ! Le quatrième album commence à livrer les clés de l'intrigue, de la personnalité de Springy Foll et de Monplaisir, avec des flash-back éclairant le passé plus ou moins lointain: Zach cherche à comprendre. Le suspense, toujours au rendez-vous, est habilement relancé, le cadre posé est vraiment bien fichu : je suis très impatient de découvrir la conclusion dans le cinquième et dernier tome !
L'Extraordinaire Voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire IKEA
Zidrou est actuellement l'auteur à la mode et ce qui se fait de mieux pour certaines aventures tendre, hilarante et cosmopolite. Il s'agit de voyager au quatre coins de l'Europe et même de la Libye. Certes, il y a beaucoup d'humour mais également la description du combat que mène les clandestins pour trouver un peu de réconfort loin de la guerre et de la famine. L'auteur reprend en fait un roman à succès de Romain Puertolas en 2013 qui avait enflammé la critique. On aura également une triste pensée pour les commodes et armoires IKEA qui ont fait tant de victimes parmi nos bambins au quatre coins du monde. On les surnomme à juste titre les armoires tueuses. Cependant, il n'en sera pas question dans cette bd malgré ce titre qui ne fera pas rire les parents de ces enfants innocents. Certes, il fallait les accrocher au mur avec des clous mais encore faut-il que les murs les acceptent... Pour en revenir au récit plutôt dynamique, il est plutôt bien construit. On ne s'ennuie pas à la lecture. Le dessin assez coloré de Kyung Eun Park colle à merveille à ce type d'histoire un peu fofolle. En effet, je pense que ce fakir n'avait pas besoin de quitter son Inde natale pour venir acheter du mobilier chez IKEA à moins que cette enseigne planétaire soit absente de ce pays. Comme à chaque fois, derrière l'humour se cache des situations plus pénibles comme le sort des immigrants ou le vol par les taxis ou encore notre consumérisme qui semble déranger. Il y a également l'introduction de certains personnages du show-biz comme Sophie Marceau. Bref, c'est un joyeux melting pot pour une aventure rocambolesque pleine de surprise.
Mademoiselle J. (Il s'appelait Ptirou)
Contrairement à ce que le personnage en couverture pourrait laisser croire, cet album n'est pas une histoire de Spirou mais celle, basée sur une histoire vraie, du garçon qui a inspiré Rob-vel, le créateur de Spirou. Le récit se présente comme une belle histoire que l'oncle Paul raconte à ses neveux un jour de réveillon de Noël 1959. L'histoire se passe en 1929 et met en scène deux parcours qui vont se croiser. Il y a d'un côté le patron de la Compagnie Générale Transatlantique, confronté à un mouvement social car ses actionnaires lui imposent de licencier, et qui doit voyager vers New York à bord de l'un de ses paquebots avec sa fille, jolie mais fragile car malade du coeur. De l'autre côté, il y a le jeune Ptirou, enfant acrobate dont la mère vient de mourir, qui veut se faire engager comme mousse sur le même paquebot pour aller en Amérique. Et à bord de ce dernier, il y a le steward Robert Velter qui va être témoin de l'héroïsme dramatique de ce dernier. Le dessin est de Laurent Verron et il est superbe. En digne héritier de l'école de Marcinelle, son style multiplie les influences, dont Roba, Franquin et Walthéry, pour un résultat parfait d'efficacité narrative et de beauté manifeste. Ses planches sont toutes soignées, esthétiques et elles offrent un récit dense et intense au long des 76 pages de cet album. Le cadre historique est mis en scène de belle manière, avec un réel soin apporté à la documentation. On ressent l'atmosphère de cette fin d'année 1929, avec les restes vacillants des années folles et sa déco Art Nouveau confrontés à la dureté de la crise économique et aux prémices des dangers du nazisme. Le jeune Ptirou fait le lien entre les différentes classes en lutte à bord de ce paquebot dont les occupants vont des jeunes crasseux travaillant à fond de cale jusqu'aux plus riches bourgeois en première classe. Il y a forcément un rappel au film Titanic dans cette brève idylle naissante entre Ptirou et la jolie Juliette. Les protagonistes sont variés et très intéressants sur le plan de leurs personnalités. L'intrigue est complexe mais prenante et dotée d'un vrai sens de l'aventure classique tout en étant parfaitement réaliste. Et puis il y a la fin dramatique, qui dégage une véritable émotion et qui rend à la fois un bel hommage au personnage de BD de Spirou et à ce jeune garçon qui l'a inspiré, Ptirou. Un bel album !
Serum
Fan du travail de Pedrosa, j’étais curieux de voir ce qu’il allait résulter de cet album, qui loin des terres de prédilections intimistes de ses derniers albums, nous emmène du côté de la dystopie. Il lâche aussi le dessin pour l’occasion et c’est un inconnu, Nicolas Gaignard, qui s’y colle et de façon très réussie. Nos deux auteurs nous embarquent dans le Paris de 2050, dans une France dirigée d’une main de fer par une présidente qui a sorti son pays de la Fédération Européenne… Oui, on n’en est pas passé loin pour ce qui nous concerne, et c’est tout l’intérêt de cet album, qui sur fond de thriller dystopique nous fait réfléchir sur notre apathie et ce laisser-faire ambiant face à tout ce qui petit à petit se met en place et permettrait entre les mains d’un dirigeant malveillant de mettre notre pays au pas et de l’enfoncer dans une forme de totalitarisme. C’est d’emblée l’ambiance imposée par le dessin et la mise en couleur de Nicolas Gaignard qui m’ont marqués. Son graphisme qui m’a rappelé par certains aspects celui de Frederik Peeters nous plonge dans une noirceur appropriée qui sert parfaitement le récit de Cyril Pedrosa. C’est en suivant Kader, personnage taciturne et secret que va évoluer l’intrigue. Soumis au Sérum, produit psycho-actif administré à tous les justiciables dans le cadre du programme Sécurité-Vérité, celui-ci est dans l’impossibilité de mentir… On comprend mieux son mal-être, surtout qu’il vient de divorcer… Petit à petit, on découvre ce qu’est devenu notre pays à travers ce personnage et son quotidien. Et tout cela monte doucement en puissance et en tension, car derrière cette façade qu’il impose Kader a beaucoup de choses à cacher… Un album fort et efficace qui met en lumière le savoir-faire de ces deux auteurs : à lire !
Quand le cirque est venu
Wilfrid Lupano a décidément le talent de me surprendre et toujours de la meilleure des manières ! Avec « Quand le cirque est venu », Lupano propose aux enfants un album drôle et intelligent (mais que les adultes prendront grand plaisir à lire aussi !), servi par un graphisme atypique. En effet, la pâte de Stéphane Fert que je découvre avec ce titre, rappelle l’illustration jeunesse qu’on retrouve plus facilement dans les albums pour enfant ; passé la surprise des premières pages, son style est un régal et fait des merveilles avec le sujet abordé ici. Car derrière l’humour et la farce des situations imposées par cette confrontation d’un cirque et d’un dictateur, nos auteurs distillent tranquillement mais surement des messages sur la tolérance, la différence, la démocratie et la force de la création artistique. A faire lire et à lire de toute urgence !
Lincoln
Après la lecture des 8 premiers tomes. J’avais rapidement lu le premier tome il y a des lustres et je gardais l’envie d’aller plus loin dans la série. C’est rare que je critique une saga encore inachevée mais je pense en avoir assez lu pour pouvoir émettre un avis en toute connaissance de cause. Lincoln est un vraiment western à part avec son ton décalé, son humour féroce, ses quelques réflexions métaphysiques et surtout les interventions répétées de Dieu et du Diable dans la vie de Lincoln. C’est ce dernier élément qui est le ciment et le sel de cette série. Lincoln est un cowboy grincheux, misanthrope, alcoolique et terriblement cynique qui n’a ni principe, ni idéal et qui va devenir l’enjeu de la compétition entre Dieu et le Diable, vus ici comme deux avortons immatures et joueurs. L’idée, plutôt originale et séduisante, est parfaitement exploitée par les auteurs qui évitent l’écueil du manichéisme tout en développant un humour sarcastique visant évidemment souvent la religion. Beaucoup jugent les dessins médiocres mais je serais plus magnanime. Certes, le trait est loin d’être le plus incroyable que j’ai vu, mais ce style moderne et minimaliste, privilégiant la clarté, la fluidité et l’expression, va très bien avec l’ambiance de la série. Rien de honteux de ce côté-là ! Par contre, je suis d’accord avec certains posteurs sur le fait que Lincoln n’arrive pas à se renouveler. Les ressorts comiques et les situations finissent malheureusement par se ressembler et j’ai lu les derniers albums avec moins de plaisir. Les auteurs vont devoir faire évoluer leur bébé au risque de lasser le lecteur. Néanmoins, Lincoln est une série passionnante et furieusement drôle.
La Favorite
C'est un bien curieux bouquin que voilà, qu'une amie m'a chaudement recommandé en me prêtant son exemplaire et qui a du patienter plus d'un an avant de le récupérer. Quelle grave erreur ! Car si j'avais eu connaissance de son contenu, surement n'aurais-je pas repoussé autant cette lecture aussi surprenante que divertissante sur un sujet rarement abordé et grave de conséquences : la maltraitance des enfants. Pourtant il est fortement recommandé d'en savoir le moins possible afin d'en garder tout l'intérêt de la découverte. Constance, une gamine de 10 ans vit reclue dans une grand chateau isolé avec ses grand-parents, une riche famille de notables à l'aube des années 70 en Champagne. La grand mère stricte et sévère punit régulièrement l'enfant et lui assène une éducation scolaire à domicile loin de tout autre contact humain. Le Grand Père se contente d'acquiescer lâchement aux requètes farfelues de son épouse pour conserver ses activités oisives entre regrets, alcool et musique classique. Le récit est vu par les yeux de l'enfant qui cherche un peu d'humanité et de réconfort à travers les jeux que lui offre les animaux et la nature. Privé de tout autre contact avec le monde extérieur, un espoir renait avec l'arrivée d'une famille portugaise au service des grand parents et surtout de leurs deux enfants. En dire davantage serait dommage, Matthias Lehmann brouille les pistes dès le départ par une narration simple mais enrichie par les possibilités du support bd avec une insertion de doubles pages, de strips ou de petits épisodes entrelacés dans la trame générale. La lecture devient ainsi rythmée par le quotidien de Constance qui subit diverses brimades et humiliations de ses aïeuls comme de ses voisins dans un noir et blanc hachuré façon carte à gratter de toute beauté. Les révélations se font de façon progressive et presque naturellement, sans jugement. Le premier choc narratif arrive très vite, délivrant suffisamment de clés pour la poursuite de la lecture jusqu'aux dernières pages sous forme de flashbacks si riches en détails qu'on pourrait presque croire à une histoire vraie. La force de ce récit hors norme est bien de raconter un triste fait divers mais Lehmann évite facilement la carte du glauque et de la morosité par petites touches d'humour très enlevées allant des réflexions d'enfants à l'apparition surprise et fantasmée d'un célèbre Président français :) La Favorite dont le titre prend également son sens après lecture est un ouvrage hautement recommandable, une adaptation contemporaine de Vipère au Poing de Hervé Bazin avec un soupçon de poésie, d'humour et de séquences chocs qui amènent une belle réflexion sans se vouloir traumatisantes. Vraiment très recommandé.
El Nakom
Jean Torton dit Jéronaton est un auteur qui c'est fait une spécialité de raconter des histoires sur les Mayas et les peuples Amérindiens. Gonzalo Guerrero avait déjà eu droit à une BD il y a quelque dizaine d'années. Cette fois, c'est un dyptique qui lui est consacré. Derrière une couverture magnifique puis après avoir feuilleté un dossier explicatif très utile, nous plongeons dans la vie de ce conquistador qui adoptera la vie des Mayas et qui combattra ses anciens compatriotes à leur côté. L'histoire est prenante, on suit l'arrivée et l'apprentissage de la culture maya par Guerrero lors de la première moitié de l'album puis on découvre comment il est devenu El Nakom (général) chez les Mayas. Le dessin est magnifique même si les personnages sont parfois un peu figés et que les scènes d'actions rappellent les BD des années 70-80 par moment (en même temps c'est la période où Jean Torton a débuté). Un superbe album j'attends la suite avec impatience (fin 2018 normalement).
XIII
J’ai un peu hésité (pas longtemps il est vrai) à classer cette série comme culte, mais j’ai aussi pensé un moment à ne lui mettre que trois étoiles et ne pas en conseiller l’achat. J’ai finalement opté pour cette cote mal taillée, en retenant avant tout les bons moments de lecture – que j’ai ensuite un temps partagé avec mon fils. J’ai découvert cette série à la fin des années 1980 et, à l’époque, j’ai été captivé, au point d’attendre avec impatience la suite, et d’acheter les albums dès leur sortie. Il faut dire que Van Hamme a sorti ici son meilleur scénario du genre, et que les premiers albums commencent très fort, l’intrigue est captivante. L’histoire est servie par un très bon dessin de Vance, ici au meilleur de sa forme. Son dessin est méticuleux – parfois même trop léché. Il est en particulier impressionnant pour ses rendus de paysages ou décors sous les intempéries (neige et surtout pluie), c’est souvent bluffant. Les personnages sont aussi bien traités, les femmes très belles – même si un peu toutes sur le même moule. Hélas, comme souvent dans ce genre et en particulier pour Van Hamme, les auteurs n’ont pas su ou voulu s’arrêter à temps (j’imagine que l’éditeur, étant donné l’énorme succès de la série, a dû pousser à l’étirement). Les renouvellements sont devenus un peu plus poussifs, moins surprenants, la qualité baissait un chouia. Le treizième album – et pas seulement pour la symbolique – aurait dû être le dernier, il aurait fallu conclure beaucoup plus tôt, pour éviter d’inutiles rallonges commerciales. Après le tome 13, j’ai cessé de les acheter, et ne m’y suis replongé, en empruntant la suite, qu’au moment de la sortie simultanée des tomes 18 et 19 (pour connaître la « fin », et pour savoir ce que Giraud pouvait bien faire sur cette série). Je n’ai par contre pas eu envie de voir ce que donnait la reprise, je ne connais donc pas les derniers tomes (pas de curiosité à leur égard). Resserrée sur une grosse dizaine d’albums, cette série aurait pu rester culte. Mais elle s’est trop étirée, en s’étiolant, et en maintenant en survie artificielle l’intrigue. Mais la tête de série vaut vraiment le coup, l’histoire de cet homme, dont on ne sait rien, et dont on découvre (en même temps que lui) quelques bribes de biographie, un homme qui cherche à connaître son passé, tout en tentant d’échapper aux nombreux tueurs lancés à sa suite, tout cela est bien fichu, c’est clair. Du culte au passable, mais une grande réussite du genre pour les premiers albums (ma note et mon conseil d'achat sont surtout valables pour le début de la série). Note réelle : 3,5/5.