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Couverture de la série Aldébaran
Aldébaran

Je viens de me relire l’intégrale de la série, que j’avais achetée lors de sa sortie. Il faut dire que, malgré ses défauts, j’avais bien aimé ma lecture des albums au fur et à mesure de leur publication, lecture avec laquelle je découvrais le travail de Leo. Comme l’écrit Moebius dans une courte préface de l’intégrale, c’est de la Science-Fiction sans esbroufe, sans voyages intersidéraux ou vaisseaux spatiaux incroyables toutes les deux cases. Evidemment, le dessin de Leo est assez spécial, avec des visages qui sont franchement trop statiques. On pourrait aussi lui reprocher des couleurs tranchées – et une colorisation qui manque souvent de nuance. Mais ces défauts ne sont pas rédhibitoires, et ce dessin colle bien à l’intrigue, et à l’univers qu’il a créé, avec une faune et une flore originales, variées et abondantes, souvent tout en arrondi – bien souvent, même les espèces dangereuses n’ont pas d’aspect extérieur menaçant – à part quelques planches dans les grands marécages (cet aspect a dû séduire Moebius, car assez proche par certains côtés de sa série Le Monde d'Edena). La planète elle-même n’est pas hostile d’ailleurs, contrairement à ce qui se passe souvent dans le genre SF (on pourrait presque classer cette série en Aventure, si les bestioles bizarres ne venaient régulièrement nous rappeler que nous ne sommes pas sur Terre !). Autres défauts pointés rapidement : les atermoiements de Kim, et le grand nombre de femmes tombant dans les bras de Marc « à son corps défendant ». Bon, ces critiques étant faites, et sans les renier, je dois dire que cette série se laisse lire facilement, agréablement, avec un début intriguant, une histoire qui, tout en nous faisant découvrir quelques personnages (Marc et Kim en tête, Pad, etc.), de beaux paysages exotiques, nous amène aussi petit à petit au cœur d’une société dirigée par un clergé dictatorial (ce n’est pas la partie la plus originale de l’histoire, d’ailleurs), nos héros ayant maille à partie avec la police. En parallèle, au fur et à mesure des rencontres qu’ils font avec des scientifiques réfractaires (Driss et Alexa), ils nous font découvrir la spécificité de la planète Aldébaran, ce mystère responsable du drame qui les a touchés au début de l’aventure. Aventure qui devient de plus en plus dynamique, surtout à partir du troisième tome (le personnage de Pad, la confrontation entre les autorités et le petit groupe de rebelles, la Mantrisse et les bébêtes des grands marécages pimentant l’intrigue). Leo a su créer un univers original et cohérent, et son histoire tient vraiment en haleine le lecteur, au point qu’on a envie de connaître la suite dans les autres cycles.

21/11/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Cyparis - Le Prisonnier de Saint-Pierre
Cyparis - Le Prisonnier de Saint-Pierre

« Cyparis, le Prisonnier de Saint-Pierre » est un premier album pour Lucas Vallerie, jeune auteur martiniquais. Lucas raconte tout un pan d’Histoire de la Martinique du début du 20ème siècle, avec la présence administrative des colons français, mais aussi et surtout cette éruption volcanique catastrophique de 1902, la plus meurtrière du siècle. Il y a tellement à en dire, notamment sur le rôle et la passivité de l’administration française. Notons aussi que cette catastrophe marqua un tournant décisif pour la vulcanologie, qui devint une science à part entière suite aux nombreux relevés effectués sur place et aux conséquences catastrophiques sur la population, mais aussi la faune, la flore, le commerce etc. Et Cyparis, alors que vient-il faire dans cette galère ? Il est l’un des deux rescapés de la catastrophe, car il était protégé par… les murs de sa prison ! On découvre son destin cocasse, notamment après les faits. L’auteur en profite pour « croquer » sa Martinique, et qu’elle est belle… Le trait est maitrisé, et les couleurs vives et lumineuses. Dépaysement garanti ! Un premier album, vraiment ? Un succès ! et un auteur à suivre…

21/11/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
Couverture de la série Capitaine Tikhomiroff
Capitaine Tikhomiroff

Dans Soleil brûlant en Algérie, Gaétan Nocq nous racontait la guerre d’Algérie vue à travers les yeux d’Alexandre Tikhomiroff (dit Tiko )… dans « Capitaine Tikhomiroff », il s’intéresse cette fois à la Révolution d’Octobre vécue par le père de Tiko. J’ai trouvé ce témoignage intéressant et instructif. On y découvre avec effroi le quotidien des soldats de l’Armée Blanche, essayant tant bien que mal de survivre face aux troupes de l’Armée Rouge. Tous les coups sont permis, y compris les changements de camp temporaires ! L’auteur présente le contexte historique succinctement, et j’ai dû faire un peu des recherches sur Wikipédia pour clarifier certains détails. Dommage que ces éléments ne soient pas intégrés à l’histoire, mais bon, rien de grave. La mise en image est élégante, avec des couleurs (aquarelles ?) du plus bel effet. Une lecture prenante, et un album à découvrir.

21/11/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Dragger
Dragger

Une autre grande série du duo Mandrafina-Trillo ! On se retrouve dans un monde post-apocalyptique où la terre est recouverte d'un long désert. La série met en vedette un trio de personnages qui essaient de survivre ensemble et ils sont attachants et intéressants. J'ai retrouvé les qualités de ce duo: des histoires courtes qui réussissent à être plus captivantes et mémorables que plusieurs récits plus longs, un bon dessin (le dessin de Mandrafina est aussi bon en noir et blanc qu'en couleur !), une galerie de personnages hauts-en-couleurs et un humour cynique (quoique moins que dans d'autres séries du même scénariste). Dommage que la série ne dure que deux tomes, mais c'est mieux que si elle avait duré durant trop d'albums.

21/11/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Rouge Himba, carnet d'amitié avec les éleveurs nomades de Namibie
Rouge Himba, carnet d'amitié avec les éleveurs nomades de Namibie

Je ne connaissais rien des Himbas. C'est à peine si j'avais déjà vu des photos de leurs femmes toutes recouvertes d'ocre, de bijous et d'ornements si particuliers. Grâce à Simon Hureau et surtout à Solenn Bardet qui l'a emmené là-bas pour y découvrir le pays et sa famille d'adoption, j'ai pu apprendre énormément de choses sur cet étonnant peuple de Namibie. Simon Hureau présente les choses sous la forme d'un carnet de voyage entrecoupé d'explications plus détaillées sur certains aspects de la vie et des coutumes de Himbas. Les planches sont très belles car réalisées dans le style graphique de Hureau que j'apprécie beaucoup. J'aime son trait rond qui rend les personnages beaux et doux. J'aime le soin qu'il apporte aux décors, soin très approprié dans ce récit de voyage dans les superbes paysages de Namibie. Et j'aime aussi beaucoup sa colorisations aux couleurs intenses. En ce qui concerne le récit lui-même, j'ai été étonné de découvrir la culture Himba et surtout sa très grande humanité. Toutes ses traditions ou presque sont orientées sur les relations entre les personnes, les complexes liens familiaux, et tout ce qui permet à leur société de rester structurée et solide malgré leur caractère nomade, la distance et les difficultés matérielles de la vie qu'ils mènent. Avec cet album, j'ai découvert une culture traditionnelle et en même temps très ouverte d'esprit, très réfléchie et sage. J'ai pu observer la bonne intelligence de leur vie de tous les jours et la beauté des décors qui les entoure. Et en même temps, l'album permet de passer le message des problèmes qui pourraient avoir raison de leur vie traditionnelle, que ce soit les relations difficiles avec le gouvernement Namibien ou le projet d'un barrage qui pourrait détruire une grande part de leur environnement mais aussi de leur façon de vivre. La lecture est plaisante et bien menée. Il n'y a que quand le côté documentaire prend le dessus que cela tourne parfois au fastidieux, avec un trop grand souci du détail. Mais rien n'empêche de zapper momentanément certains passages trop bavards pour se concentrer sur le seul récit de voyage, quitte à y revenir plus tard par curiosité. Un album dense, beau et très instructif.

20/11/2017 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dr. Slump
Dr. Slump

Difficile de croire qu'une telle série comme Dr. Slump ait réussi à tenir sur 15 tomes (dans son édtion dite Ultimate) tant le pitch d'origine tient sur un ticket de métro. Et pourtant... En 1980, Toriyama n'est pas encore l'auteur confirmé (et milliardaire) que tout le monde connait par Dragonball. Non c'est un jeune auteur qui publie de petites histoires de 6 à 8 pages environ dans Shonen Jump de façon hebdomadaire sur un Savant pervers et génial qui crée un robot autonome parfait par pur ennui. Ainsi nait Arale, androide féminin de 13 ans à la fois candide et myope mais dotée d'une force surhumaine que le fameux Docteur fait passer pour sa fille et qui va enchainer les gaffes et les bévues en tout genre. Et ? Et c'est tout ! Toriyama profite de ce postulat à la Léonard (de Turk et de Groot) pour imaginer un village rempli de personnages les plus dingues possibles et d'un humour nonsensique propre à Gotlieb ou aux bouffonneries des Monty Python. S'il est difficile de comprendre le but réel de toute cette histoire, Toriyama en fait le laboratoire idéal pour ses nombreux délires... Sur base d'humour scato (Aralé a une fascination pour le Caca), pervers (Dr. Slump ne pense qu'à mater des petites culottes) et idiot (tout le reste), Dr. Slump est un sacré mélange d'écriture automatique où tout peut basculer d'une case à une autre. Brisant régulièrement le 4ème mur entre ses personnages de papier conscients d'être dans un manga et son lectorat, l'auteur se met aussi régulièrement en scène en n'hésitant jamais à fustiger son manque d'imagination ou ses limites graphiques (il confesse ne pas savoir dessiner les demoiselles de façon disctincte et variée d'où un gag récurrent où les personnages échangent leurs rôles). Jamais méchant et constamment inventif en faisant évoluer ses personnages dans la durée et en créant de nouveaux mémorables qui interviennent régulièrement dans ce beau bordel de village Pingouin, Dr. Slump a rapidement acquis un statut culte mérité rafraichissant pour qui sait abandonner ses préjugés sur ce genre d'ouvrages vendu pour adolescent décérébré mais taillé pour divertir et surprendre. Le style bien caractéristique de Toriyama avec ses arrondis cartoon rend l'ensemble hautement fréquentable et la série ne souffre pas trop d’essoufflement en cours de route même s'il est préférable de lire par doses homéopathiques l'ensemble comme tout récit humoristique prépublié dans un hebdomadaire. Le seul reproche à l'ensemble serait pour ma part certains conclusions bien trop hâtives (dont l'auteur a souvent conscience, en rappelant parfois au lecteur qu'il ne lui reste plus qu'une case ou deux pour conclure ;) ) mais pour une œuvre aussi inclassable et irracontable, il aurait été dommage de rester dans la normalité ! King Nikochan forever !

20/11/2017 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
Couverture de la série Petit Poilu
Petit Poilu

"Petit poilu" est une petite bd muette destinée au jeune lecteur bien souvent pas encore en âge de savoir lire. Elle permet donc de se familiariser avec les codes de la bd tout en éveillant leur curiosité. Petit Poilu vit des aventures qui n’ont rien de rationnel mais qui respectent une certaine logique. Les enfants s’approprient donc l’histoire en interprétant ce qui se passe. Ca les stimule et développe leur imaginaire. C’est court, c’est chouette, c’est idéal pour une histoire avant d’aller au lit. Côté dessin, c’est rond, expressif et coloré … de quoi captiver l’attention des jeunes enfants. A recommander pour les jeunes parents.

20/11/2017 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série La Horde du contrevent
La Horde du contrevent

Avant tout, je dois préciser que je n'ai jamais lu le roman éponyme d'Alain Damasio mais à la lecture de ce premier opus, je me suis empressé de l'acquérir. C'est dire si cette bande dessinée a vraiment été une révélation pour moi. Le dessin d'Eric Henninot avait déjà attiré mon attention avec son précédent album Fils du Soleil, mais là, je trouve le travail du dessinateur encore un cran au dessus.(D'ailleurs, j'ai l'impression de retrouver dans les visages, le style de Matthieu Lauffray dans Prophet, sur lequel Eric Henninot avait collaboré-tome 4-) Pour s'en convaincre, il faut se lancer dans la lecture de la version noir & blanc de cet album, qui rend parfaitement hommage au style d'Eric Henninot. Même dépourvue de couleur, on sent les rafales de vent sur les pages et l'auteur donne vie à ce qui pouvait rester opaque pour le lecteur du roman comme "le port" ou encore "les chrones" Étrangement, alors que tout se déroule dans de grands espaces, on a l'impression d'assister à un huis clos, à une confrontation entre les personnages formant la horde sur près de 80 pages. En tout cas, je m'étais juré d'arrêter l'achat de nouvelles séries, en privilégiant les one-shot, promesse en l'air avec cet achat du tome 1, que je recommande vivement.

19/11/2017 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
Couverture de la série Spirale
Spirale

Considéré à juste titre comme l'un des mangas phare de l'horreur, Spirale propose dès le départ une ambiance particulièrement malsaine dès les premières pages. Une petite ville côtière japonaise voit ses habitants subir la Malédiction de l'Uzumaki de façon presque sournoise. Coupé du reste du monde géographiquement, c'est le lieu idéal de succomber aux obsessions de la Spirale, à ses mutations et au réveil même d'une nature dangereuse, capable de réveiller ses morts ou de posséder des femmes enceintes. Si les quelques phénomènes énumérés ici et là vous semblent grotesques, il faut dire qu'ils sont remarquablement intégrés dans un découpage en chapitres distincts sans lien commun au premier abord mais dont tous les mécanismes vont converger vers un troisième tome en guise de finalité et de recoupements. Tous les protagonistes semblent attirés ou révulsés par tout ce qui ressemble de près ou de loin à une Spirale avant de mourir dans d'attroces souffrances. Sans être gore, le récit est éprouvant car il distille malgré tout quelques images de souffrance physique ou mentale assez fortes pour que le lecteur s'en souvienne longtemps après sa lecture. Junji Ito fait preuve d'une imagination souvent débordante et insuffle une certaine poésie macabre dans des dessins détaillés de toute beauté. La ville de Kurouzou ressemble à celle de Twin Peaks avec une touche de grotesque supplémentaire. Le tout aurait pu être ridicule mais l'auteur surfe avec intelligence bien au delà des apparences pour livrer une œuvre sociale anxiogène très forte au visuel incomparable. Pas nécessairement accessible pour tous les publics, cette curiosité possède néanmoins tous les atouts pour mériter son statut culte.

18/11/2017 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Grande Ourse
La Grande Ourse

Une fois encore, voilà une production qui me fournit l’occasion de dire tout le bien que je pense de la collection « Métamorphoses » de l’éditeur Soleil. Barbara Canepa et Clotilde Vu ne dérogent pas à leur ligne éditoriale en nous proposant un écrin graphiquement très soigné pour une histoire enchanteuse qui nous transporte dans un univers fantastique intemporel. Et au regard de la teneur du récit, il semblait plus que logique que « La Grande Ourse » fasse partie de cette collection, car c’est bien de métamorphose dont il est question ici… Louise, la jeune héroïne, reviendra en effet de son périple littéralement transformée. Entre livre jeunesse et conte philosophique, le récit nous entraîne vers une quête poétique aux accents subtils et littéraires. Rien d’étonnant quand on sait que la scénariste de l’ouvrage, Elsa Bordier, est passionnée d’écriture. En outre, le dessin de Sanoe sert magnifiquement l’histoire en mettant en images un monde féérique foisonnant de détails, indubitablement inspiré des œuvres de Miyazaki. Le travail sur la couleur est également sublime et rehausse encore davantage l’attractivité de l’objet. Les deux auteures semblent véritablement en symbiose parfaite. La narration va crescendo jusqu’à son apothéose, lorsque Louise et Phekda arrivent dans le palais céleste, où l’on assiste à une profusion enivrante de tons merveilleusement nuancés, en particulier dans les bleus. Au propre comme au figuré, le tout est à la fois sombre et lumineux. Dans cette atmosphère fortement imprégnée d'onirisme, on frissonne en retrouvant ses peurs d’enfants mais on les surmonte en prenant conscience de la beauté parfois terrifiante du monde qui nous entoure. Le passage dans la forêt est à ce titre très emblématique : la nature peut s’avérer aussi cruelle qu’admirable, et n’est pas vraiment l’endroit le plus approprié pour les Bisounours. « La Grande Ourse » est donc une vraie bonne surprise. Véritable ode philosophique à la vie et à la beauté, l’ouvrage se laisse autant lire que contempler. Et comme pourrait le laisser supposer la couverture, l’album n’est pas uniquement destiné aux jeunes filles en fleurs, car il traite aussi du deuil et de la mort. Bien entendu, il serait presque redondant de préciser que cela constitue une excellente idée-cadeau à l’approche des fêtes de fin d’année.

18/11/2017 (modifier)