Les derniers avis (31226 avis)

Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Jeanne Hébuterne
Jeanne Hébuterne

J'avoue, le nom de Jeanne Hébuterne ne m'évoquait pas grand-chose, pour ne pas dire rien du tout. En faire le titre d'une BD était un pari risqué, mais les Editions Tartamudo ont eu l'audace de le faire. Du coup j'ai tenté la lecture, et ce fut une bonne découverte. Jeanne Hébuterne, elle-même élève en peinture, fut l'un de smodèles, mais surtout la muse et la compagne d'Amedeo Modigliani, pendant les années qu'il passa en France à la suite de la première guerre mondiale. Une époque où les arts explosèrent à Paris, autour de Modigliani et quelques autres. Une période aussi où la folie prit certains de ces artistes, dans des voyages sans retour. Jeanne et Amedeo se sont retrouvés en plein dans cette tourmente, lui aux prises avec les démons de l'alcool, elle en plein questionnement artistique et existentiel. Nadine Van Der Straeten, qui a dû travailler plusieurs années sur ce projet, a parfaitement retranscrit cette ambiance, ces alternances de fulgurances artistiques, d'amour inconditionnel, de violence domestique et de delirium tremens. Elle illustre son récit par son trait élégant, raffiné, bien qu'il y ait quelques pétouilles anatomiques parfois. C'est du noir et blanc profond, doté d'une belle puissance, d'expressions très travaillées, ce qui rend le récit encore plus dense. A la sortie, on ne sait pas si on doit avoir pitié de ces deux artistes maudits, ou les détester, malgré leur fin tragique. A noter en fin d'album une note de l'autrice sur son travail, ainsi qu'une abondante bibliographie qui lui a permis de restituer avec rigueur cette histoire si particulière. Anecdote drôle, mais pour moi seulement : le couple maudit a vécu à quelques mètres de mon premier appartement parisien.

23/11/2017 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Le Voyageur
Le Voyageur

C’est le premier album de Koren Shadmi que je lis, et pour une première, ça cogne fort ! Ça me donne envie d’aller creuser du côté de ce qu’il a produit antérieurement. Avec « Le voyageur », l’auteur nous propose un album sombre et prenant, où l’ambiance pesante vous serre la gorge du début à la fin. Envie d’une bonne poilade ? Passez de suite à autre chose ! Là, il est question d’un personnage étrange et solitaire qui parcourt les Etats Unis en stop, tout autant d’un point de vue spatial que temporel. Les clés et les motivations de celui-ci nous sont distillées au compte-goutte, au fil de ses rencontres et des situations plus ou moins dramatiques qu’il traverse. Avec cet album Koren Shadmi envoie du lourd et nous renvoie à notre condition humaine et notre place sur cette planète qu’il nous plait tant de piétiner. C’est relativement subtil, pas moralisateur, mais à travers l’histoire de ce personnage un peu perdu, il nous brandit une sorte de miroir qui nous fait mettre sans complaisance le nez dans notre caca. Son dessin sobre et la colorisation à dominante pastel enfoncent le clou de cette ambiance pesante et donne une sacrez prestance à l’ensemble. A lire !

23/11/2017 (modifier)
Par bab
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Spectaculaires
Les Spectaculaires

Une troupe de saltimbanques parisiens du début du siècle dernier est contactée par le professeur Pipolet afin de remplir des missions d’investigations de haute volée. Supers justiciers revisités. Mais attention ici, pas de super pouvoir. On est à la mode des gadgets, des costumes, des masques, des armures, … qui fonctionnent plus ou moins ! Le tout créé par un savant docteur Pipolet doucement allumé et à la mémoire courte. Ce qui marque d’abord à la lecture des deux tomes déjà parus, c’est l’objet : Le livre est beau et la couverture, avec ses effets de matières, est une invitation pour la suite. Graphiquement, Arnaud Poitevin maitrise ses personnages, avec un style dynamique, tant par son sens du cadre que par la mise en scène de ses cases. Les personnages pourraient presque sortir des meilleurs Tex Avery tant par leurs expressivités parfois exagérées, que par leurs mises en actions, qui nous posent rapidement un sourire sur les lèvres. Sourire que Régis Hautière entretient tout au long de ses histoires en alliant finesse et rocambolesque dans les situations auxquelles seront confrontées nos apprentis justiciers. Un humour qui fait mouche. Les –mes-aventures de nos Spectaculaires sont enlevées, pleines de rebondissement et forces de suspens pour nous amener au dénouement final. Le tout avec un second degrés affiché auquel j’adhère totalement. Envie d’aventures, de grands spectacles et de rebondissements ? Les spectaculaires sont là pour vous servir.

23/11/2017 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Gueules rouges
Les Gueules rouges

Camargue rouge, de Faure et Vilane, racontait la rencontre entre des cavaliers de Camargue et les indiens du Wild West Show de Buffalo Bill. Les Gueules rouges, lui, parle du même type de rencontre mais cette fois par des mineurs de fond du Nord. On y suit le jeune Gervais, élève appliqué qui aimerait bien faire des études mais que son père va forcer à venir travailler avec lui dans la mine. Alors pour s'évader, il va aller voir en cachette le spectacle américain de Buffalo Bill et y rencontrera des peaux-rouges qui, par la force des choses, vont se retrouver obligés de côtoyer les fameuses Gueules noires. Malgré les circonstances compliquées de cette situation, les échanges entre les représentants de ces deux peuples si différents vont montrer tout ce qui les rapproche et permettre au jeune héros de se forger une vision nouvelle du monde et de ses ambitions. J'ai beaucoup aimé cette lecture car elle permet avant tout de découvrir de l'intérieur le monde des mineurs du Nord, ceux des corons, en 1905. C'est bien fait et ça présente les choses sous un aspect très humain, sans manichéisme. On y voit des mineurs fiers de leur métier malgré sa difficulté et ses dangers, et d'autres qui se plaignent et militent pour plus de droits ou sont plus radicalement anarchistes. Ce n'est pas du Germinal car l'ensemble reste vu par les yeux d'un garçon qui vient d'avoir son certificat d'études. Et en même temps donc elle nous permet de découvrir la magie et l'exotisme apporté par le Wild West Show de Buffalo Bill, faisant entrer l'univers de l'ouest sauvage américain dans la France du début du siècle. Et de constater aussi que les participants de ce show n'étaient pas des sauvages incapables de communiquer et de raisonner mais bien des hommes aux parcours variés permettant des échanges intéressants entre des mondes bien différents. Quant au dessin, s'il ne me charme pas totalement sur le plan esthétique, il est efficace et je lui trouve une agréable personnalité, notamment au niveau de ses couleurs directes à l'encre ou aquarelle. C'est une lecture dont je suis ressorti très satisfait car je l'ai trouvée intéressante, dense, bien menée et dotée d'une conclusion qui m'a agréablement convaincu.

23/11/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série The Time Before
The Time Before

Ben moi, j'ai bien aimé ! C'est une trame relativement classique qui est proposée, mais bien exploitée. La fameuse possibilité de refaire sa vie en mieux, d'essayer d'atteindre la perfection, c'est un sujet qui est tentant. Mais finalement, est-ce une bénédiction ? Ce que j'ai apprécié, c'est notamment la façon dont cela se conclut, tout comme la façon dont l'auteur joue sur le personnage principal. Personnage que j'ai beaucoup apprécié d'ailleurs, avec un grand réalisme. On s'attache à lui, et les différents choix qu'il doit mener. Le dessin de Cyril Bonin est très bon, il a une façon de représenter les choses qui donne une belle émotion (même si parfois j'ai l'impression que les personnages passent souvent le temps avec la tête baissée). Impression renforcée par la colorisation d'ailleurs, faite tout en douceur. Un auteur que je vais suivre de plus près, voila qu'il commence à m'intéresser grandement. C'est une belle BD, qui fait plaisir à lire !

22/11/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le grand A
Le grand A

Rien n'est aussi simple qu'il y parait dans ce bas-monde, et la grande distribution n'échappe pas à la règle. On la conspue, on la critique, on la dénonce, mais ce n'est pas aussi tranché que ça. Et c'est ce que j'ai aimé dans cette BD, qui fait un état de cet hypermarché, véritable temple de la consommation qui est devenu une habitude et un lieu de vie. C'est justement ça qui est fascinant : la façon dont ces lieux se sont inscrits dans nos vies, au point qu'on y reste si longtemps. Qu'ils deviennent le point de chute d'une sortie hebdomadaire. Mais en même temps, par l'intervention des différentes personnes, on comprend que la réalité des choses est complexe : on ne peut en vouloir aveuglément à l'industrie qu'ils représentent, malgré les nombreux défauts que la BD pointe du doigt. C'est complexe, de tels sujets qui touchent à tant de choses. Les auteurs arrivent bien à transmettre cette tendance double à travers le dessin, qui fait dans la simplicité et la lisibilité, peu de couleurs utilisées de manière très efficace, avec des planches parfois bien tournées sur le comparatif. C'est bien mené, et on en ressort avec pas mal d'interrogations sur ce qu'il faut en penser. Rien n'est évident, c'est sur, et les auteurs arrivent bien à retransmettre tout ce problème. D'ailleurs, l'insertion du cahier d'explications à la fin est très intéressant (même si l'on n'a aucun doute sur l'enseigne caricaturée), renforçant l'avis des auteurs qu'on sent à travers la BD, même s'ils ont tenté d'avoir une certaine neutralité. Bref, une BD bien faite, qui met en lumière tout ce que comporte une enseigne aussi grande, et tout ce qui est en jeu autour : la mort d'une ville, l'emploi, l'accessibilité de tout bien de consommation ... Une BD fortement instructive, qui laisse songeur.

22/11/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Ikkyu
Ikkyu

Ikkyu est l'exemple type de la BD qu'il est difficile de noter ou de commenter. Mais j'essayerais quand même, ne serait-ce que pour vous donner envie de la lire. Cette BD est riche et dense, attention à l'indigestion avant la lecture. Car c'est à la fois une biographie (romancée), un aperçu historique du Japon et une considération sur le bouddhisme (enfin, certaines de ses formes). Le tout dans l'histoire de Ikkyu, le moine étrange. Si je vous conseille cette BD, c'est surtout pour ce qu'elle dégage. Au fur et à mesure des tomes le personnage de Ikkyu se dessine, sa façon d'être change et le personnage se construit une façon de penser. Et c'est fascinant. Déjà par le personnage qu'il fut, atypique et peu banal, mais également par le cheminement qu'il connu. Un moine subversif, qui a étonné autant que fasciné, et qui continue aujourd'hui. C'est une personnalité marquante, du genre qu'on aurait envie de rencontrer en vrai pour échanger un peu, sur tout et sur rien. Le manga est servi par un dessin de qualité, qui apporte une sacré précision dans les personnages et dans les décors. Mais surtout, il est accompagné par un sacré florilège de précisions historiques. Et là, c'est la partie qui fâche. Parce que je l'avoue, j'ai calé. A un moment, je ne savais plus me repérer entre les personnages (surtout que je connais mal l'organisation politique de cette période), et les différents mouvements qui existaient. Je n'ai pas toujours suivi tout ce que le pays traversait, mais j'ai compris plus ou moins l'impact de chaque évènement sur Ikkyu, et la façon dont il changea progressivement son point de vue. Sans trop en dire, je concède que ce manga n'est pas facile de lecture et que l'accessibilité laisse parfois à désirer. On est sur quelque chose d'indigeste, long et dense en références (faut notamment s'accrocher pour les termes techniques), mais en faisant l'effort de rester, on découvre une vie étonnante d'un moine surprenant. Il y a quelque chose chez ce Ikkyu qui nous touche à travers les pages. On sent que l'auteur est attaché au moine et tente de nous en représenter toute la complexité et toute l'ambiguité. Il n'est pas facile à cerner, mais pour autant il semble être de ces personnages sympathiques, agréables et qui comportent ce petit rien d'humanité qui nous fait l'adorer. Une BD riche, très riche, qui mérite qu'on s'y attarde et qui nécessitera sans doute plusieurs relectures. Mais qui apporte quelque chose, comme une inspiration ou une envie de savourer la vie. C'est étrange, fort et beau.

22/11/2017 (modifier)
Couverture de la série Bételgeuse
Bételgeuse

Les lecteurs d’Aldébaran ne sont pas dépaysés par ce nouveau cycle. En effet, s’il se déroule sur une autre planète, c’est encore Kim qui est à la baguette, cette fois officiellement (elle est devenue une femme mûre avec des responsabilités officielles). Comme pour le cycle précédent, Leo a su créer sur Bételgeuse une faune et une flore très riches et originales (je n’ai juste pas aimé et/ou trouvé « crédible » la bête avec son harpon, mais bon…). Et, comme pour le cycle précédent, Leo cherche à développer une intrigue humaniste, sans trop de Science-Fiction, l’aventure primant, dans des décors très colorés. Le débat porte ici sur la possibilité ou non pour les humains de coloniser cette planète (ceci dépendant de la présence ou non d’espèces intelligentes, et opposant clairement deux groupes aux idées et intérêts diamétralement opposés). Alors, c’est sûr, certains défauts entrevus dans Aldébaran se retrouvent ici (certains dialogues dispensables autour des amourettes ou soupirants de Kim – parfois venus de loin ! –, certains visages trop figés, un chouia de manichéisme, etc.). Mais j’ai pris le parti de les minorer, pour suivre cette aventure dépaysante. Il y a certaines redites par rapport au premier cycle, certes. Mais par contre, une intrigue jouant plus sur le mystère (certaines révélations ont enfin lieu sur la mantrisse) et moins sur les oppositions entre humains (comme c’était le cas dans une sorte de résistance contre la dictature du premier cycle). Cela reste encore une série intéressante, avec un univers assez personnel (la jungle doit sans doute beaucoup à la forêt dense brésilienne chère à l’auteur…).

22/11/2017 (modifier)
Par Yannis
Note: 4/5
Couverture de la série Arelate
Arelate

Après lecture du premier cycle. Très bonne découverte que cette série. Le point fort est l'exactitude historique voulue par le scénariste et le choix de personnages du peuple auxquels on s'attache, et que l'on suit au fil des rebondissements. Le petit point en moins vient du dessin, à cause d'erreurs de proportions ou de personnages qui se ressemblent un peu trop parfois. Une bonne série à découvrir.

22/11/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Combustion spontanée
Combustion spontanée

J'ai mieux accroché à l'humour de Raynal ici que dans son autre album paru chez le même éditeur. Il faut dire que la plupart des sujets traités (souvent reliés au paranormal) par l'auteur dans cet album sont des sujets qui m'intéressent et j'ai donc bien aimé voir comme l'auteur pouvait tourner ses sujets en ridicule ! C'est typiquement de l'humour que j'aime. Les trucs les plus cons sont traités de manière la plus sérieuse et cela donne un décalage qui me fait éclater de rire. Cela me fait penser à ce qu'on fait des auteurs comme Alexis ou Goossens. Le dessin est très bien et j'ai souvent ri durant ma lecture. À lire si on aime l'humour pince-sans-rire et un peu absurde.

22/11/2017 (modifier)