Mattéo

Note: 3.92/5
(3.92/5 pour 24 avis)

Récit romanesque de haute tenue, composé de quatre époques, Mattéo raconte la destinée singulière d'un homme qui, de 1914 à 1939, de la guerre de 14 à la Seconde Guerre mondiale, en passant par la révolution russe, le Front Populaire et la guerre d'Espagne, traversera époques tumultueuses et passions exacerbées.


1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale 1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Anarchiste ! Nouveau Futuropolis Occitanie Première Guerre mondiale

Près de Collioure, tout appartient aux de Brignac : « les vignes, les maisons, les gens, enfin leur travail ». Mattéo et son ami Paulin « en savaient quelque chose, ils y bossaient, et dur encore ! Le pressoir n’était pas que dans les chaix ». Quant à Juliette, l’amour de Mattéo, recueillie par les de Brignac à l’âge de trois ans, elle est considérée par « eux » comme un membre de la famille. Mattéo, qui « n’avait pas envie d’être charitable » pensait qu’elle « faisait juste partie des meubles ». En août 1914, quand éclate la guerre, cette « saleté de chien d’aveugle qui nous tirait dans la merde et bouffait nos gosses », le destin de Mattéo bascule. Fils d’un anarchiste espagnol, disparu à jamais en mer, Mattéo, parce qu’il est étranger, échappe à la mobilisation générale. Première contradiction : alors que son ami Paulin et les garçons de son âge partent à la guerre en braillant, le jeune homme, élevé par sa mère au biberon du pacifisme, ressent confusément la honte de rester à l’arrière, avec les femmes et les vieux. Paradoxe encore, plus insupportable celui-ci, Mattéo côtoie quotidiennement Juliette, quand celle-ci tremble pour Guillaume de Brignac, engagé dans l’aviation. Absurdité toujours : quand, taraudé par le remords de n’être pas au front aux côtés de son ami, et meurtri par la belle indifférence de sa Juliette, Mattéo se décide enfin à rejoindre les tranchées.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 09 Octobre 2008
Statut histoire Série terminée 6 tomes parus

Couverture de la série Mattéo © Futuropolis 2008
Les notes
Note: 3.92/5
(3.92/5 pour 24 avis)
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11/10/2008 | Miranda
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L'avatar du posteur bamiléké

Jean-Pierre Gibrat nous peint une fresque qui nous transporte dans le tourbillon révolutionnaire post Grande Guerre. Servi par un scénario d'excellence et soutenu par un dessin de maître, je ne peux qu'éprouver une forte empathie pour cet utopiste. Car l'une des conséquences de la Grande Guerre est de bouleverser l'ordre monarchique établi depuis des siècles dans nombre de pays européens pour ouvrir le champ des possibles à toutes les espérances. Mattéo est un stéréotype de tous les rêveurs utopistes qui croient dans la bonté et à la beauté des idéaux révolutionnaires. Comme il croit en l'amour de Juliette ou au sacrifice de Paulin. Son utopisme se fracassera sur le pragmatisme de ceux qui agissent sans état d'âme, à la guerre comme en amour. Gibrat n'axe pas son récit sur les dissensions meurtrières et destructrices des différents groupes révolutionnaires ( bien qu'évoquées au T2) ni à une analyse doctrinale mais à l'aventure humaine de son héros à la recherche de l'amour, du bien agir et de l'image de son père. Mattéo accepte ses doutes, reste responsables de ses actes dans toutes les circonstances même si les actes qu'il pose, n'ont pas les conséquences envisagées. Homme-jouet de la grande histoire des révolutions dans lesquelles le place Gibrat? Pas pour moi! Il reste maître de ses choix, même vis à vis des femmes qui l'accompagnent. Si les femmes peintes par l'auteur ont toutes un air de famille, elles sont toutes magnifiquement croquées tant physiquement que psychologiquement. Gibrat ajoute une pointe de sensualité, voire d'érotisme, qui contraste de façon heureuse avec l'ambiance tragique qui les entoure. Cela donne un côté festif propre aux illusions naissantes. Que dire des décors et du découpage. Gibrat nous invite au milieu des tranchées, dans la neige russe, la promiscuité des congés payés ou la rudesse des villages catalans. C'est du très haut niveau pictural à mon goût. Pour finir par un final grandiose où la mort est dépassée. Quel régal.

09/02/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

Malgré certains défauts – et certains regrets de ma part – cette série est plutôt chouette, et mérite vraiment d’être suivie. En tout cas, aucun des quatre albums déjà parus ne m’a déçu. Le dessin de Gibrat est vraiment beau, très réussi. Pas parfait, c’est sûr (son style réaliste s’accommode fort bien de certaines libertés), mais c’est clairement un plus pour le lecteur. Le travail à l’aquarelle visiblement joue sur des teintes chaudes, et une colorisation assez « retenue », comme l’est finalement Mattéo par rapport aux flots de l’Histoire qui le happent, ou même par rapport à ceux de l’amour qui l’attirent. Mattéo est un Ulysse dont le voyage parsemé de danger est long : mais son épopée est bien plus calme que celle de son illustre prédécesseur d’Ithaque. Personnage central et catalyseur, Mattéo traverse la première moitié du vingtième siècle un peu comme un somnambule (c’est un peu le reproche que je ferais à Gibrat). En effet, s’il semble être partie prenante des convulsions de l’époque (il participe à la boucherie de la Grande guerre, à la Révolution russe, aux guerres civiles espagnoles, voire aux débats autour du Front populaire français), tout ceci ne m’a semblé n’être que décors. Même si Gibrat semble s’être documenté sur la Révolution russe, avec les débats et guerres internes opposant les différents courants révolutionnaires, il ne va pas jusqu’au bout. Moi qui suis plus qu’intéressé par l’anarchisme, j’aurais bien aimé le voir davantage éclairé (par exemple la référence à Makhno en Russie, ou par les différences entre Staliniens, POUM et anarchistes en Espagne), d’autant plus que c’est vers ce courant de pensée que penche Mattéo (Gibrat semble d’ailleurs moins familier avec ces idées…). Les différentes ellipses (chaque album ne traite que quelques mois, et est virtuellement espacé dans le temps de plusieurs années, même si les deux derniers s’enchaînent, et que le cinquième suivra sans coupure temporelle visiblement) accentuent sans doute ce côté pointilliste, au détriment d’une vue plus « générale » et théorique. Et ce n’était sans doute pas la priorité de Gibrat. Du coup, je regrette aussi que le dessin ne prenne pas suffisamment en compte ce temps qui passe, les personnages ne semblant pas vieillir au rythme que l’on pourrait imaginer. Mais, malgré ces regrets, l’histoire se laisse lire très agréablement ! Le Lecteur est emporté par la petite histoire comme Mattéo l’est par la grande. Au cœur (sans jeu de mot – quoi que…) des pérégrinations de Mattéo, trois femmes occupent une place importante. Il les croise, en France, en Russie, en Espagne et, qu’elle soit premier amour (et bien souvent boussole), passionaria russe, républicaine polonaise ou belle infirmière française (mais qui soigne les maux du cœur même après la fin des conflits – et qui pour le moment n’est qu’un amour platonique !) ces femmes aiguillent Mattéo quand le moral ou la raison semblent rendre les armes. Comme je l’ai déjà dit sur d’autres séries, Gibrat a un très beau coup de crayon, particulièrement pour les femmes ! Même si elles ont un très joli minois, leurs visages ont un peu tendance à se ressembler (voir aussi ceux des héroïnes des série Le Sursis et Le Vol du Corbeau - qui rappellent au passage l’attirance de l’auteur pour les années 1930-40). Mais bon, je préfère quand même les résultats de cette manie pour les visages féminins à celle des « Cromagnonnes » d’Hermann, hein ! Même si j’ai trouvé le quatrième un peu moins dense et un chouia moins captivant, c’est en tout cas une bien belle série, que je vous encourage à découvrir si ce n’est déjà fait !

24/01/2018 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Erik

C'est vrai qu'on se dit qu'il est bien bête ce fier Mattéo de partir à la grande guerre pour épater sa Juliette qui a le coeur qui balance pour un autre homme issu d'une famille bourgeoise. Pourtant, avec un père antimilitariste et anarchiste qui a dû fuir l'Espagne, cela aurait dû le conduire à y réfléchir à deux fois. Même son ami qui revient estropié du front ne le fera pas changer d'avis. Il va vite déchanter notre Mattéo au fin fond des tranchées qui enterrent ses dernières illusions ! On nous promet une épopée époustouflante sur fond de passion romantique. Ce 1er tome réussit parfaitement à faire son effet car nous avons deux personnages qui d'un premier abord ne sont pas fait pour s'aimer mutuellement. En effet, le beau et vulnérable Mattéo vit seul avec sa mère après la mort de son père braconnier disparu en mer. Juliette est une ravissante jeune fille issue d'un milieu plus aisée qui est vêtue de belles robes jetant un érotisme troublant. L'auteur Jean-Pierre Gibrat possède une auréole particulière dans le monde de la bande dessinée depuis ses deux chefs d'oeuvre que sont Le Sursis et Le Vol du Corbeau. Ce n'est pas un auteur très prolifique. Du coup, ses productions sont très attendues par les nombreux fans. Graphiquement, c'est que du bonheur ! Une parfaite maîtrise des aquarelles ! Une colorisation qui sublime nos émotions. Il y a de la spontanéité dans son trait qui en fait oublier les petits défauts. Ce dessin est quasi-magnifique ! L'auteur parvient à conférer à ses personnages une véritable force tourmentée. Je suivrai avec délectation les aventures guerrières de ce coeur perdu. La fin de ce premier tome nous promet une suite bien mouvementée. Et cette suite se produit dans un cadre qu'on n'attendait pas à savoir celui de la Révolution Rouge qui s'abat sur la Russie tsariste alors que l'Occident est toujours en proie à une horrible guerre de tranchée. On est totalement pris par l'ambiance de cette révolution jusque dans son idéologie et ses premières contradictions. Dans le 2ème tome, Mattéo est en effet devenu un déserteur anarchiste. Il va côtoyer à nouveau l'amour et la mort. On commence à se dire que ce sympathique personnage se fourre toujours dans des conflits qui lui sont étrangers par dépit amoureux. Entre romantisme et échanges idéologiques, cette série offre bien des surprises. Personnellement, ce qui m'a intéressé était de découvrir le conflit qu'il y avait entre les néo-communistes et les anarchistes pour la prise du pouvoir. C'était quelque chose que j'ignorais jusqu'ici car on a souvent évoqué ce qui opposait les blancs aux rouges mais pas les noirs. Le travail de recherche historique apporte une dimension réaliste au récit avec également des personnages plutôt crédibles. Le trait est toujours aussi exceptionnel dans son réalisme grâce à une colorisation qui colle à merveille. Ce second tome est une réussite qui confirme le talent de l'auteur comme un des plus grands maîtres de la bande dessinée. Le 3ème tome fait un bond dans le temps. On passe à l'année 1936, celle du front populaire alors que l'Allemagne et l'Italie se prépare à la guerre. L'écriture demeure toujours aussi riche. On regrettera cependant de ne pas savoir ce qui s'est passé pendant ces 18 dernières années où notre héros a dû purger sa peine d'emprisonnement dans les bagnes de Cayenne. Il ne semble pas avoir subi le poids des années malgré sans doute de dures conditions. C'est également le temps des ballades sur la plage après avoir traversé la révolution russe et la première guerre mondiale dans les tranchées. Bref, c'est l'album d'une pause sans doute nécessaire. Dans le 4ème tome, Mattéo combat aux côtés des Républicains contre les Nationalistes lors de la guerre d'Espagne. Il a enfin un peu vieilli car on se retrouve tout de même en 1936 soit 20 ans de plus qu'au commencement du premier tome. Cependant, il est toujours aussi actif au côté d'Amélie, la belle infirmière. Rien à redire sur le dessin toujours aussi sublime de Gibrat. Les couleurs des paysages de la Catalogne (pour ne pas dire l'Espagne) sont très belles et assez marquantes. Au niveau du scénario, cela sera un tome assez lent où le récit prend son temps. D'un autre côté, il y a la qualité des dialogues ainsi qu'une certaine crédibilité de l'histoire. Au final, une belle saga romantique sur fond de tragédie historique à découvrir de toute urgence ! Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4.25/5

05/12/2008 (MAJ le 12/11/2017) (modifier)

Un avis???? Faut-il être aveugle, sourd et muet pour ne pas installer Gibrat au panthéon des dessinateurs, et sur le trône des scénaristes !!! Artiste majeur et complet, ils sont peu nombreux... Nul besoin de spoiler, ou de teaser, laissez vous emporter!

26/10/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

C'est le genre de roman graphique à tendance historique, où à y bien regarder de près, il ne se passe pas grand chose d'extraordinaire dans la vie du héros, ce sentiment étant surtout flagrant dans le tome 3. Le personnage principal se contente de traverser les événements un peu comme un observateur ou une sorte de figurant qui interfère parfois dans ces événements, bien que le tome 1 qui à mes yeux, est le plus fort, lui permette de vivre cette guerre de 14-18 de façon plus active. Sinon, c'est une chronique douce-amère et parfois tragique, au ton très romanesque. Un détail m'agace un peu : ce pauvre Matteo ne sait pas toujours ce qu'il veut, même les femmes qu'il aime, il ne sait pas les retenir et il perd sur plusieurs tableaux. Sans doute que son caractère inconstant a été façonné par celui autoritaire et énergique de sa mère qui l'aime à sa façon, de façon un peu sèche et brutale. D'un autre côté, ça peut expliquer pourquoi à la fin du tome 2, il va se livrer à la gendarmerie et accepte de faire 18 ans de bagne, j'ai trouvé cette attitude très stupide....comme lui rabâche souvent son copain Paulin, "T'es vraiment très con"... Ceci dit, malgré ces travers, j'ai apprécié ce personnage de Matteo, et même l'ensemble de la série, mais sans grand enthousiasme non plus ; certains personnages secondaires comme Paulin ou Gervasio sont attachants. Ce qui m'a le plus séduit, c'est la richesse du texte qui révèle le grand talent d'écriture de Gibrat, la délicieuse ironie avec laquelle il conte son récit rempli de formules souvent pertinentes et en même temps très justes. Mais le meilleur bien-sûr, réside dans ce trait magique qui a l'art de sublimer les personnages féminins de Gibrat, même si parfois, on confond un peu Juliette et Amélie ; il sait leur conférer une féminité poussée, et contrairement aux personnages masculins, elles ne vieillissent pas, ce qui est assez étrange. L'ensemble du travail de Gibrat sur la mise en page, les décors et la bonne idée de situer l'action à Collioure (devenue aujourd'hui une adorable petite station de carte postale), confèrent à cette Bd un visuel magnifique, en dépit de certains aspects crayonnés. Malgré ses qualités, je n'ai pas été totalement conquis par cette histoire, pas comme pour Le Sursis ; le tome 2 m'a laissé indifférent, et je n'ai pas trop saisi la différence entre anarchistes et communistes, n'étant pas passionné par la politique de ce temps. Mais c'est quand même une belle oeuvre et une lecture sans ennui.

28/10/2015 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Premier point, le dessin et les couleurs: tout a été déjà dit: c'est très beau, magnifiquement dessiné, de la fluidité, du mouvement, bref c'est très bien, c'est Gibrat! Alors oui tout le monde connait un peu ou beaucoup les évènements de la guerre 14/18, et ceux de la révolution de 1917 en Russie. Même pour les néophytes, les choses s'enchainent de manière assez limpide et il n'est pas forcément besoin d'être au top de ces moments importants de l'histoire du monde pour bien comprendre ce qui se passe. Gibrat arrive à nous plonger par un je ne sais quoi dans l'ambiance de ces moments héroïques où le meilleur et le pire se côtoient, il arrive à nous faire sentir toute la complexité des engagements de Mattéo et de ses camarades. La vie d'un homme, (ou d'une femme avec ses peines, ses espoirs et ses désillusions); c'est bien fait, avec juste ce mélange d'optimisme et de pessimisme qui nous actionne. Une grande et belle série, entre histoire mondiale et individuelle où tous les évènements sont en étroite interaction.

06/11/2014 (modifier)
Par Puma
Note: 5/5

Gibrat est vraiment un magicien ! Voilà une histoire où il ne se passe pas grand chose, et pour le tome 3, absolument rien avant les dernières pages où il re-catapulte son récit, et où l'on ne s'ennuie pourtant jamais ! Et quel beau graphisme ! Et que les femmes qu'il dessine sont belles. Je suis toujours abasourdi comme il a pu, tel en littérature Anton Tchékhov dans ses nouvelles, peindre des scènes de vie anodines avec tellement de talent, et qu'aussi banales qu'elles soient, aussi bien dessinées et présentées, elles en deviennent passionnantes ! C'est pour moi le nirvana de l'art de tout conteur. Et un énorme moment de ravissement que de lire cette série. Bravo à son auteur ! Vivement la suite ....

06/01/2014 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

C'est sûr, chaque nouvel album de Jean-Pierre Gibrat est en soi un évènement, tant ses dernières productions auront marqué leur époque, mais aussi et surtout relancé de bien belle manière le roman graphique. "Mattéo" marque donc son arrivée chez Futuropolis, l'éditeur qui tient actuellement le haut du pavé dans ce genre. Pas de surprise, ça ressemble a du Gibrat presque de bout en bout. Seul l'intermède où Mattéo est sur le front est différent, et on sent que Gibrat est moins à l'aise dans l'action, la guerre pure et dure. Il évite d'ailleurs le plus possible les scènes spectaculaires. Le second album m'a surpris, je ne m'attendais pas à ce que Mattéo voyage et aille en Russie. Ceci dit vu le personnage et ses fréquentations, c'était prévisible. L'occasion pour Gibrat de nous amener ailleurs. Dans le troisième on fait un bond dans le temps, c'est l'été 1936, le Front populaire, les congés payés... l'occasion pour l'action de se reposer un peu, sauf à la fin, et pour Mattéo un retour aux sources qui laissera des traces. Gibrat aurait pu raconter ce qu'il s'est passé dans l'intervalle, mais son récit offre tellement de possibilités qu'il ne se concentre que sur certaines périodes-clé de l'existence de son héros. Pour le reste c'est vraiment très agréable à suivre, c'est encore une histoire d'amour déçue ou contrariée, même si un peu plus complexe que d'habitude, racontée de bien belle façon, en aquarelles superbes. les quelques femmes du récit sont toujours aussi belles, malgré le passage du temps, et même si par moments Amélie et Juliette se ressemblent beaucoup. Encore une chouette série de Gibrat. Ma note réelle est de 3,5/5.

29/11/2008 (MAJ le 01/12/2013) (modifier)
Par McClure
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur McClure

J'avais pris pied dans l'œuvre de Gibrat par Le Sursis puis le Vol du Corbeau. Quel plaisir de lecture que ce Matteo. Je vais commencer par le seul bémol à mes yeux de l'histoire : j'en aurais bien repris une louche de plus. Y a un goût de trop peu entre le T1 et le T2 même si c'est maitrisé au niveau de l'histoire. Gibrat parvient d'ailleurs à éviter de faire de Matteo un héros de guerre en le faisant déserteur puis en transportant son personnage lors de la révolution russe. Dans ce tome, une belle mise en relief des différentes factions révolutionnaires qui se combattaient autant qu'elles faisaient la guerre à la monarchie tsariste. Et Matteo navigue toujours entre deux eaux, porté par le romantisme aiguillé au cœur, que ce soit vis à vis de sa belle Juliette ou de sa pensée anarchiste révolutionnaire (opposée au pragmatisme de Léa par exemple). Le dessin est toujours aussi beau, avec le petit reproche effectivement que Léa, Juliette et Amélie sont sœurs jumelles. Dommage. Mais vraiment à lire et découvrir.

22/07/2013 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5
L'avatar du posteur Alix

Matteo voyage beaucoup, et nous emmène dans ses aventures, dans les tranchées tout d’abord, puis en Russie lors de la révolution de 1917, avec une escale à Paris, le tout en 2 albums seulement ! Toute la partie sur les tranchées est bonne mais sent un peu le réchauffé – il faut dire que j’ai lu pas mal de BD sur le sujet ces derniers temps, et je commence à saturer un peu. Par contre la partie sur la révolution Russe m’a passionné. Il faut dire que je ne me souviens plus trop de mes cours d’Histoire sur ce sujet. J’ai d’ailleurs révisé un peu sur Wikipedia pour me familiariser avec la situation politique de l’époque avant d’entamer la lecture de ce tome 2. Je ne surprendrai personne si je dis que le dessin est bien entendu superbe. Par contre il faut avouer que toutes les femmes de Gibrat se ressemblent un peu, ça fait bizarre de voir et revoir autant de Cécile, tant d’années après Le Sursis ;) Voilà, une grande aventure romantique et passionnée, remplie d’idéaux et de désillusions. Il me tarde de lire la suite (un mot à la fin de l’intégrale des deux premiers tomes annonce maintenant 5 tomes, et non 4 comme originellement prévu).

08/04/2013 (modifier)