Siorn

Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)

De l'heroïc fantasy sauce howardienne !


Siorn est un homme venu des steppes glacées, un Nosvar. Alors qu’il tente de voler la perfide comtesse Ysbel, il est fait prisonnier. Ysbel et Siorn passent un marché : en échange de sa liberté, le guerrier devra ramener la tête d’Olshorn, suzerain de la comtesse. Afin de s’assurer qu’il ne s’enfuira pas à la première occasion, Ysbel empoisonne Siorn, lui promettant l’antidote en échange du fameux “trophée”. Commence alors pour le barbare des steppes une quête des plus ardues: ramener la tête d’un puissant chef de guerre adulé par son clan, actuellement en plein conflit avec le clan voisin dirigé par Giarthen, son propre frère. Siorn n’a de toute façon plus rien à perdre : dans quelques jours, le poison d’Ysbel lui aura dévoré les entrailles !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 17 Octobre 2012
Statut histoire Série terminée (Un premier diptyique mais suites envisageables) 2 tomes parus

Couverture de la série Siorn © Soleil 2012
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 2 avis)
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26/06/2014 | Le Grand A
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Par sloane
Note: 4/5
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J'ai longtemps attendu afin de poster cet avis car le tome deux de ce diptyque était quasi introuvable. Merci donc à Cedric de Forbidden Zone qui chaque année à Angoulême me voit débarquer avec la même demande. Enfin cette année fut la bonne. Finalement pas mal cette petite série qui à mon sens n'a pas connu le succès qu'elle aurait mérité. Dans le genre Heroic fantasy l'on a connu bien pire. Alors oui comme le note mon camarade le Grand A, voilà une bande qui n'est pas pour les pisse-froid. Oui tous les poncifs du genre sont là, guerriers un peu bourrins, une reine femme fatale vêtue d'amples étoffes en de froides contrées qui ne cachent que peu de choses de son anatomie, avantageuse il va de soi et bien sûr gros vilain dont on se doute bien qu'il va mal finir contre notre héros. Dommage que ce diptyque n'ait pas connu de suite car il avait des qualités, s'il fait référence au Conan d'Howard, il s'en démarque toutefois. D'ailleurs au passage il tient largement la comparaison avec certains titres de la collection des Conan de chez Glénat et les duos d'auteurs qui s'y collent pourraient en prendre de la graine. Vous l'aurez compris j'aime bien cette petite série et ma note devrait donner envie aux amateurs d'Heroic fantasy d'aller y jeter un oeil c'est en tout cas tout le malheur que je souhaite à cette histoire.

09/04/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Le Grand A

Après plusieurs années d’interludes il était temps que je parcours le deuxième volume conclusif. Dès lors une refonte de mon avis s’imposait. J’ai une affection particulière pour cette série qui n’a malheureusement pas très bien marché commercialement alors qu’elle comblerait les attentes de bien des lecteurs en mal de Fantasy à l’ancienne. Siorn prenait le pari risqué de réhabiliter l’Heroic Fantasy pure et dure, un sous-genre qui n’a plus trop la cote de nos jours il faut bien se l’avouer (si on met de côté David Gemmell qui ne cesse d’être réédité). C’est un peu l’adaptation bande-dessinée européenne de Conan que nous n’avons jamais eu d’une certaine façon, car ce Siorn ne trompera personne sur les références et clins d’œil qu’il empreinte au héros le plus célèbre de l’écrivain texan, Robert E. Howard, ainsi qu'à son meilleur illustrateur, Frank Frazetta. Tout les ingrédients sont réunis sans que rien ne manque : Siorn est un barbare, un Nosvars des steppes du nord, un guerrier solitaire, ou plutôt en exil car en conflit ouvert avec le chef suprême des siens, Kostrok, sa Némésis. Si ce dernier est l’archétype du Nosvars brutal et peu réfléchi, Siorn est son antagoniste : rusé, machiavélique, rapide et adroit. Tandis qu’il pense avoir réussit son casse et dérobé les gemmes de la forteresse de Jolarsh, Siorn est finalement rattrapé puis capturé et ramené auprès de l’infâme reine Ysbel (elle aussi archétype de la femme lascive tigresse à dompter de l’Heroic Fantasy) qui voit en ce sauvage malicieux un outil qu’elle peut utiliser dans sa guerre personnelle contre son frère. Mais on ne contraint pas si facilement un homme comme Siorn… Aussi, sur une idée inspirée probablement par New York 1997, Ysbel empoisonne Siorn, l’obligeant à se lancer dans une mission impossible derrière les lignes ennemies s’il souhaite obtenir l’antidote. Les personnages sont cyniques à mort, portés par leurs petites ambitions égoïste, et même s’ils se battent du « bon » côté pour certains, ils ne le font que rarement pour la bonne cause mais parce que contraints et forcés. Le degré de violence se veut réaliste, ça perce la chair, le sang coule à gros bouillon, ça tranche des membres aussi facilement qu’un bon morceau de bœuf de Kobe. Les protagonistes s’aident d’une panoplie exhaustive d’armure et d’armes : la massue géante pour Kostork le bestiau, Siorn usant d’une hache en forme d’ailes de papillon style Druss la légende, Gaïl avec son marteau et sa carrure rappelle Brienne de Tarth du TdF, et la sexy Hebryn manie la faux (ou bien est-ce un tumi ? ) avec grâce. D’un survival-actioner dans le tome 1 on passe à un compte à rebours avec repli défensif des « good guy » qui usent de la tactique militaire de la terre brûlée pour contrer l’avancée de l’armée Nosvars. Avant l’ordalie qui décidera du sort de la guerre dans un duel opposant Siorn le rebelle à sa Némésis, moment classique bien que toujours aussi épique, le récit est entrecoupé de sabotages, coups tordus d’assassin en scred, combat de boxe pour montrer qui c’est qui a la plus grosse, et autres escarmouches où on laisse place au chant des armes. Quel dommage que les auteurs n’aillent pas au bout du truc et ne nous offre une vraie histoire de Sword & Sorcery d’antan. Car point de créature infernale à zigouiller, de sorcier à débusquer sous une montagne de feu, ou de vieille relique à dénicher dans un tombeau hanté par un dieu ancien. On regrettera également que la fin soit en points de suspensions laissant augurer une possible suite dont on sait pertinemment aujourd'hui qu'elle ne verra jamais l'aube. Parlons du visuel à présent. Le style semi-réaliste de Morgann Tanco est excellent mais que par intermittence selon mon impression personnelle. Si la majorité des dessins possèdent un encrage soigné et détaillé dans la lignée des Lauffray, Montaigne, Meyer et cie pour donner une idée ; j’ai parfois eu l’impression qu’il s’essoufflait par moment sur le tome 2 avec des arrières plans moins peaufinés. De même, si les couleurs m’ont globalement comblé, parfois je me suis demandé si le dessinateur n’avait pas eu du mal à respecter les délais pour fignoler. Avec Denis Bechu et GOM ils ont beau s’y être mis à trois, je n’ai pas toujours trouvé le raffinement identique tout le long. Néanmoins, le découpage est dynamique notamment lors des phases d'action, donc bien à propos avec la tonalité du récit. Et puis dans la recherche graphique je rassure, il y a à manger et à boire. Les personnages ont les gueules « leonesques » qu’ils doivent avoir, les paysages évocateurs font leur taf niveau sensationnel. Voir Siorn chevaucher aux côtés d’Hebryn dans les montagnes devant un ciel rosé m’a rappelé ce bon vieux Schwarzenegger gambadant dans les steppes l’horizon pointant devant lui. C’est beau, du divertissement grand public pas pour les pisse-froids. « Les hommes civilisés sont plus discourtois que les sauvages, car ils savent qu’ils peuvent se montrer impolis sans se faire automatiquement fendre le crâne ». Robert E. Howard.

26/06/2014 (MAJ le 09/11/2017) (modifier)