Saint Kilda

Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)

Coupés du monde, les habitants de Saint-Kilda vont découvrir l'horreur...


1816 - 1871 : De la chute du Premier Empire à la Commune Coupés du monde... Écosse Emmanuel Proust Éditions Iles Britanniques

Oublié du monde depuis des siècles, l’archipel de Saint-Kilda, au large des Hébrides extérieures (ouest de l’Ecosse) est une micro-société d’une centaine d’âmes, vivant complètement à l’écart de la vie moderne. En 1860, Darius Kingsley, jeune étudiant londonien, débarque sur l’île d’Hirta afin d’étudier la faune et la flore locales. Epris de darwinisme, il découvre que le pasteur de l’île fait régner une dictature intellectuelle, maintenant volontairement les habitants dans l’ignorance du monde extérieur.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Mai 2009
Statut histoire Série terminée 2 tomes parus

Couverture de la série Saint Kilda © Emmanuel Proust Éditions 2009
Les notes
Note: 3.44/5
(3.44/5 pour 9 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

11/05/2009 | Spooky
Modifier


L'avatar du posteur Agecanonix

Cette communauté oubliée au sein d'une nature sauvage est basée sur une réalité ; je ne connaissais pas du tout l'existence de cet archipel, j'aurais donc appris un truc, et d'autre part, il n'est pas nécessaire d'aller en Ecosse pour trouver des cas de la sorte, quand on sait que l'île de Sein en Bretagne a vécu longtemps en autarcie quasiment coupée du monde, avec un mode de vie et des gens à peu près semblable aux personnages qu'on rencontre dans cette Bd. Il suffit de relire "Un recteur de l'île de Sein", roman de Henri Queffélec publié en 1945 (il y a même eu un film avec Pierre Fresnay). Ce diptyque est très bien mené, quoiqu'un peu conventionnel dans son sujet et son final qui adopte le ton mélodramatique ; on s'aperçoit encore une fois que la religion est souvent derrière tout ça et qu'elle dicte les actes assez durement. Le ton employé ici et l'atmosphère sont séduisants, les auteurs n'optant pas pour l'aspect fantastique qu'il aurait été tentant de développer. Au niveau du dessin, au début je n'aimais pas trop, et puis je l'ai rapidement accepté, il est en adéquation avec le climat brumeux et humide de cette île, car le dessinateur a opté pour un dessin un peu vitreux et trouble, très différent du trait limpide et précis vu sur François-Ferdinand. Seules les couvertures d'albums ne sont pas terribles, avec ce titre en lettres dorées qu'on distingue à peine.

14/02/2016 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai véritablement accroché à Saint-Kilda au point de faire également des recherches sur cette île mystérieuse au large de l'Ecosse dont les habitants vivaient totalement coupés du monde. Bref, une telle communauté pouvait exister à 64 kilomètres des côtes : pas besoin de se retrouver au milieu de l'Océan Pacifique. Cette insularité est principalement due aux difficultés d'abordage avec les falaises les plus hautes du Royaume-Uni. La bd retranscrit très bien le mode de vie autarcique de ses habitants qui n'étaient pas à l'abri de la main-mise de l'Eglise. Là où il ya des brebis égarées, il y a toujours un sermoneur qui joue au gardien. Cependant, entre les croyances et les superstitions, un jeune docteur en biologie va devoir évoluer sur cette île où il ne pousse aucun arbre. On devine le combat entre la religion et la science au travers de cet étudiant partisan des théories de Darwin. C'est également un affrontement entre le père industriel conformiste et le fils naturaliste aux idées nouvelles et révolutionnaires. La rencontre avec les autochtones vivant dans une ignorance totale du monde extérieur va tout changer... On attend le second tome avec impatience d'autant que la fin entretient un grand suspense. Saint Kilda est une véritable bonne surprise avec un scénario bien ficelé et des dessins qui mettent en valeur cette île écossaise atypique. Malgré un scénario plutôt convenu, ce second tome va clore cette belle histoire. J'ai trouvé le soi-disant pasteur Jacob beaucoup trop caricatural dans un thème où la religion asservit les pauvres gens d'esprit qui sont isolés du reste du monde. Ainsi, la civilisation réussira t'elle à pervertir les âmes de ces kildiens ? Par ailleurs, j'ai beaucoup aimé l'utilisation de la couleur direct qui donne une ambiance assez particulière à cette île inhospitalière au climat humide et venteux. J'ai remarqué que la topologie des lieux ainsi que les maisons sont parfaitement respectés. Il y a eu un très gros travail de recherche de la part de l'auteur qui a réussi le pari.

15/08/2010 (MAJ le 09/03/2014) (modifier)
Par bab
Note: 4/5
L'avatar du posteur bab

Même si je connais Chandre et que son amour pour le kebab nous réunis (ainsi que quelques blagues graveleuses et une haleine fortement pétrolée), je vais tacher d’être objectif concernant ces deux albums : J’ai bien aimé. J’ai bien aimé parce que le trait de Chandre est joli (objectif je vous dis), il a su mettre parfaitement en valeur par son ambiance parfois brumeuse, parfois éclairée d’un simple trait de soleil ou encore sous des nuages à la couleur du plomb cette histoire au large de l’Ecosse. Bref, j’ai trouvé sa mise en couleur habile et juste. Côté dessin, ce n’est pas toujours très régulier, mais l’ensemble est vraiment agréable à l’œil. Les traits assez doux de ces personnages contrastent avec ces décors d’une nature sauvage et beaucoup plus brute. Niveau scénario, c’est mené tranquillement et sans surprise. On sait où on va mais le chemin n’est pas désagréable. Une bonne découverte (tardive) de ce festival d’Angoulême 2013.

06/03/2013 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5

C'est typiquement le genre de série que j'apprécie et elle a su pleinement me contenter, malgré un second tome légèrement en deçà par rapport au premier. Cette BD, en se basant sur des faits historiques et un solide scénario est un prétexte pour, dans le premier tome ; un peu d’anthropologie et de sociologie et le tout avec des personnages qu'on aime suivre. L'histoire en elle même n'est pas forcément complexe, mais a réussi à me captiver, grâce à une narration réellement maîtrisée et quelques évènements frappants. Le second tome étant lui, un peu plus classique (il fait plus policier/action), plus manichéen et n'aborde pas le thème de la "découverte d'un peuple", élément qui m'avait séduit dans le premier album. En plus d'être passionnante, de mélanger le genre historique, du policier (caché derrière une pointe de fantastique), du roman graphique "scientifique", cette BD est aussi magnifique du point de vue graphique. Le style semi-réaliste de Chandre et sa colorisation en couleur directe est tout simplement superbe (malgré quelques planches souffrant d'un défaut de netteté dans le tome 2) et retranscrit bien l'ambiance que l'on peut imaginer aux îles écossaises. Sans être virtuose dans le trait, le dessin grâce aux couleurs reste très agréable. Cette petite série restera dans mon cœur comme une jolie découverte.

27/02/2013 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Saint Kilda offre un petit moment de lecture hors du temps. Cette histoire nous emmène sur une ile dans l’Atlantique nord où une petite communauté vit recluse sur elle-même depuis des siècles. Inutile de dire que le progrès technologique ne passera pas par-là, difficile de dire à quelle époque ancienne semblent vivre les habitants. Ils ne sont pas près de voir débarquer le téléphone ou l’électricité, on se nourrit exclusivement de la pèche, et probablement que les Fast Food et les kebabs n’arriveront jamais jusque-là bas. C’est dans ce contexte que débarque, plus ou moins contre son gré, un jeune homme qui s’apprête à y passer 2 ans. Et bien sûr quelques surprises l’attendent. Il se trame dans ce coin des choses pas bien normales. Je trouve qu’on est remarquablement immergé dans l’ambiance. On sent qu’il se passe des trucs bizarres. Cette ile est brumeuse, il y a de drôles de rituels nocturnes... Bref ces éléments collent bien ensemble et permettent une plongée dans ce récit. Ce genre de mystère, un peu intriguant, ça marche bien avec moi. J’étais assez curieux de connaitre le dénouement. Que se cache-t-il derrière tout ça ? La fin est-elle prévisible ? Non, peut être ! Je ne dirais pas que le suspense scotche le lecteur, que les réponses apportées dans le second tome sont renversantes. Mais en tout cas il y a largement de quoi passer un bon moment de lecture avec ce diptyque. J’ai découvert cette série grâce à la rencontre de son dessinateur, j’ai eu droit à deux belles dédicaces et je conclus donc cet avis en lui faisant un gros câlin ! ;)

11/02/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Bonne ambiance, bon sujet, bon développement, très bon dessin ! Pour le suspense, c’est plus relatif… Je craignais pourtant un peu cette histoire dont, après un rapide feuilletage, certaines planches me semblaient racoleuses. En fait, il n’en est rien, ce scénario est bien construit et chaque scène a sa raison d’être. La narration à la première personne, tout comme l’usage d’une narration épistolaire, est un grand classique toujours aussi efficace. Au sujet de la narration épistolaire, je regrette l’usage d’une calligraphie assistée par ordinateur. A mes yeux, ce style est froid et ne remplacera jamais l’élégance d’une belle écriture « manuelle », naturelle. Le lieu, surtout, cette île isolée du monde, apporte à la série une dimension étrange franchement bienvenue. J’espère que Pascal Bertho nous réserve encore quelques surprises dans la seconde partie de ce récit. Dans le cas contraire, la fin risque de se trainer quelque peu car beaucoup a déjà été dit dans cette première partie. A suivre, sans nul doute, prioritairement pour le cadre de l’histoire et pour le dessin (et la colorisation) de Chandre.

17/08/2010 (modifier)
Par scuineld
Note: 4/5

En feuilletant cet album, j'ai été frappé par la "fraîcheur" qu'il dégageait de par le dessin et les couleurs. Celles-ci sont, du moins je trouve, très réussies (ah, la couleur directe, c'est autre chose que Photoshop - ou alors je me plante complètement et c'est du très bon Photoshop :-) ) Ajoutons à cela un dessin fin et avec beaucoup de rondeur (dans le sens "les persos ne sont pas carrés") et on obtient un mélange qui m'a de suite plu. Ne reste plus, dès lors, que juger le scénario. Même s'il est vrai que la fin de ce premier tome est un peu rapide, les trois premiers quarts de l'album avancent à un rythme qui est en parfait accord avec l'atmosphère qui se dégage de l'album : de la légèreté et du calme (même si la fin...). Il est aussi vrai que les personnages sont un parfois stéréotypés, mais cela ne m'a pas gêné lors de la lecture. Au final, un bon premier tome dont j'attends la conclusion dans le tome 2...

24/06/2009 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
L'avatar du posteur Miranda

Je trouve aussi comme le dit Spooky et pour reprendre ses propres mots : "qu'une partie du mystère est dévoilée un peu vite", je dirais même plus, tellement vite que je me suis désintéressée de l'histoire. Histoire que je n'ai d'ailleurs pas trouvée vraiment originale, avec le sempiternel thème de la manipulation des gens. Je m'attendais certainement à une histoire fantastique tout autour de cette île mystérieuse, mais qui n'est finalement pas si mystérieuse puisque les gens peuvent tout de même y accoster, même si on les empêche souvent de débarquer. Et tout cela à cause de cette petite phrase de l'éditeur : "Oublié du monde depuis des siècles, l’archipel de Saint-Kilda…", je pensais avoir affaire à une île vraiment isolée, mais ce n'est pas le cas, certes les visiteurs sont rares, voire très rares, mais ils existent. De plus ce qu'il s'y passe n'a rien de vraiment exceptionnel, qu'on n'ait déjà vu ailleurs. Le récit tient plus du polar-roman graphique, il m'a laissé assez indifférente. Les personnages ne sont pas attachants et trop stéréotypés, dans le sens où on les a déjà trouvés dans pas mal d'autres récits. Par contre le dessin est très bon, avec de jolies couleurs pastel, souvent dans les tons gris-bleus, mais ce n'est pas suffisant pour me plaire.

20/05/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Belle petite nouveauté ce Saint-Kilda. Elle nous permet de découvrir cet archipel qui a réellement vécu à l’écart du monde jusqu’en 1930, date à laquelle la population a été évacuée à sa demande, face à la rudesse des éléments. Comptant un patrimoine architectural remontant à la préhistoire, l’île principale, Hirta, est devenue une réserve naturelle pour les oiseaux sauvages, et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Son cadre enchanteur en fait l’un des endroits les plus beaux du Royaume-Uni. Si vous souhaitez en savoir plus je vous incite à aller faire un tour sur la page dédiée sur Wikipedia, très complète. Mais revenons à nos moutons (je vous rappelle que nous sommes en Ecosse). Un site comme celui-ci, très isolé, est propice à de nombreux fantasmes d’auteurs, et Pascal Bertho, auteur de séries assez diverses mais semble-t-il attiré par la mer et les sociétés anciennes (dans le désordre je citerai Aëla, Sept pirates notamment), s’est donc penché sur cet archipel mystérieux. Un récit d’aventure, avec un jeune étranger en guise de fil conducteur, c’est assez classique, mais toujours efficace lorsque c’est bien raconté. Et c’est indéniablement le cas ici, car malgré l’indolence du récit sur une bonne partie du premier tome, on n’arrive pas à s’en défaire, on a envie de lire la suite. Et puis il y a des choses à découvrir sur Saint-Kilda, des choses pas très reluisantes… Je trouve qu’une partie du mystère est dévoilée un peu vite, mais étant donné que le récit sera bouclé en deux tomes, cela se justifie. Le patrimoine historique de l’archipel n’est pas trop exploité, ce qui me chagrine un peu, car j'aurais aimé en apprendre un peu plus. La seconde partie voit les habitants de l'île prendre les choses en main, et le rythme narratif s'affole un peu plus. La fin n'est pas tout à fait celle à laquelle je m'attendais, et du coup j'ai envie de relire le diptyque pour bien m'en imprégner. C’est Chandre, qui a réalisé trois tomes de la série Agatha Christie, qui est aux pinceaux, et il nous offre de très belles pages en couleurs directes, dans un style réaliste assez réjouissant. J’aime bien quand les couleurs sont chaudes. Ça tombe bien, Darius est roux, nous sommes en Ecosse (donc l’herbe est d’un vert pétant), et la couleur naturelle est remarquable sous ces latitudes. Dans le second tome les ambiances sont un peu plus marquées, en particulier avec un brouillard tenace qui cache bien des choses (et permet au dessinateur de réaliser une couverture aussi intrigante que réussie). Du bon boulot, sans conteste. Une lecture agréable, intéressante et très divertissante. Une parenthèse réussie sur un endroit coupé du monde.

11/05/2009 (modifier)