J'ai découvert "Les seigneurs d'Agartha" lors d'une séance de dédicace de Philippe Briones. Il est dommage que la série ait été abandonnée car elle présente tout de même plus d'intérêt que d'autres des éditions Soleil. Le scénario est original et franchement captivant et les dessins correspondent à ce qui attendu d'un tel scénario. Les tomes 1 et 2 sont de vraies réussites, et il est dommage que les éditions Soleil ne soutiennent que les BD "blockbusters", celles qui ne souffrent pas du nombre de lecteur, mais dont les scénarios font souvent office de ''déjà-vu'' ou tirés par les cheveux. Même si on peut être tenté par l'idée qu'il s'agit d'une simple BD de démons avant de l'avoir lue, je peux garantir qu'on s'en fait une autre idée dès le tome 1.
Le tome 2 laisse croire à une suite qui ne sera malheureusement jamais donnée. C'est pourquoi je lance un appel à tous : montrons aux éditeurs que cette série peut marcher et écoulons les stocks des "seigneurs d'Agartha".
Le scénario n'a vraiment rien d'original mais c'est plus pour l'ambiance qui se dégage de ce voyage en pleine mer dans la traversée du difficile Cap Horn que l'on retiendra.
Le trait graphique de l'auteur au style si particulier nous accompagne tout le long de voyage maritime. On ressent réellement le vent du grand large qui donne une ambiance à la Moby Dick. Malheureusement point d'effet de surprise car c'est souvent du convenu. Une touche d'audace serait la bienvenue !
Lire un album de cet auteur est toujours un réel plaisir. C'est un univers où l'on se sent bien. J'avoue également avoir un faible pour cet auteur qui sait si bien raconter les histoires. Le talent ne se décrète pas.
Note dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Une excellente première partie. Un second tome un peu en-dessous. Le thème: le secret de la confession. Un prêtre doit 'il trahir son serment si on lui fait la confession d'un crime ô dieux ? La réponse dans ce diptyque atypique.
Je ne suis pas un fan du dessin un peu flou mais on s'y habitue assez rapidement. Je dois dire également qu'on est très vite happé par un récit passionnant. Une qualité de dialogue exceptionnelle pour un combat entre le vieil homme de science froid et cynique et le jeune curé naïf et idéaliste.
Sur la forme maintenant, le second tome ne se présente pas du tout dans le même format que le premier. Or, je n'aime pas avoir des collections dépareillées. J'aime un semblant de cohérence. C'est peut-être trop demandé à l'éditeur. Pour autant, il ne faut pas que se focaliser sur la forme si le fond est bon. L'achat sera conseillé pour une future édition dont les formats seront semblables.
Excellente surprise que ce Topless. En l’achetant, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre, mais le ton badin employé par ce pianiste de boîte de striptease m’avait directement conquis. Après lecture, je ne peux que confirmer : ce ton est le principal atout de l’album. En effet, le suspense n’est certainement pas son point fort, et son final, très prévisible, avait dès la première lecture un goût de déjà-vu.
En fait, Topless est un polar au scénario très classique, dont le charme réside avant tout dans la narration à la première personne de son personnage principal, original et désabusé, et dans le graphisme élégant, spontané et audacieux d’Olivier Balez. L’adéquation entre ces deux paramètres provoque une alchimie convaincante et envoutante. Le choix des couleurs est également important dans la réussite de l’œuvre. Olivier Balez n’hésite pas à utiliser des teintes flashantes lorsque le personnage principal part dans un délire, pour retrouver directement les teintes les plus sombres dès que l’ambiance de polar reprend le dessus. L’alternance est très réussie et illumine l’album.
Certes, on peut regretter que l’opus se lise si vite (en fait, il se dévore), mais, avec de tels atouts (graphisme et narration) une relecture reste intéressante.
A découvrir.
Un one-shot à ne conseiller que :
. aux lecteurs ayant déjà lu Gunnm ;
. à ceux qui ne possèdent que la version petit format de Gunnm (les histoires étant intégrées à la version grand format) ;
. enfin, à ceux qui voudraient en savoir un (tout) petit peu plus sur le monde de Gunnm.
AMHA, seule la première histoire (dont la trame est à peine évoquée dans le premier tome de Gunnm) est réellement intéressante. Le reste, bien que plaisant, est au mieux anecdotique, au pire du remplissage (mais bien fait, cela va de soi avec Kishiro).
Note finale de la part du fan de Gunnm que je suis : 3,5/5.
Je connais cette équipe de super-héros grâce au dessin animé. Comme j'avais adoré, je voulais savoir comme c'était en comic. Je ne suis pas déçu. Les histoires sont très palpitantes et remplies de bonnes idées. Mais ce qui fait la force de cette série, ce sont les personnages.
Chacun a une personnalité fort bien définie et Marv Wolfman joue très bien avec leurs différentes visions des choses. Il y a beaucoup de chocs de personnalité et c'est magnifiquement montré et développé. C'est aussi réussi que le dessin animé voire même mieux. C'est d'ailleurs un peu dommage que j'ai vu le dessin animé car ça enlève un peu de suspense sur certaines choses (les origines de Raven par exemple), mais ça ne gâche pas du tout ma lecture car Wolfman a beaucoup de talent pour captiver les lecteurs.
Pour ce qui est du dessin de George Perez, je le trouve beau, mais parfois il manque un peu de dynamisme.
Cela fait du bien de lire une histoire entre rêve et réalité aussi bien dessinée. Le personnage de Coraline que nous suivons est d'une beauté extraordinaire dans le genre grande blonde aux yeux bleus. Le dessin est l'un des plus abouti que je n'avais jamais vu auparavant. L'esthétisme a été particulièrement soigné. Les couleurs sont utilisées à bon escient aussi bien pour les paysages champêtres que pour les scènes plus violentes. C'est beau !
Mais qui est donc ce prodigieux dessinateur auquel le scénariste Filippi a laissé une chance ? Visiblement, Terry Dodson est un dessinateur accompli dans le comics américain (Wolverine, Wonder-Woman, Daredevil, Spiderman...) qui s'essaye à la bd européenne dans un genre différent. Il est dommage que la préface s'attarde longuement sur l'oeuvre du scénariste sans rien dire sur celle du dessinateur. Et surtout pourquoi n'y a t'il pas de suite après 5 ans d'attente ? Cela fait trop long et c'est le meilleur moyen de perdre facilement une clientèle. Cette histoire nous laisse sur un gros suspens qui doit être comblé rapidement.
Le scénariste prouve qu'il peut passer aisément d'un registre très enfantin (Un drôle d'ange gardien, Gargouilles...) à une histoire beaucoup plus adulte où il est question de fantasmes. C'est vrai que la couverture fait un peu "eau de rose". Je vous rassure: à la lecture, il n'en n'est rien.
Le second tome poursuit en avant la quête de Coraline dans un monde de rêves où il lui faut trouver la clef pour comprendre le malaise grandissant. C'est tout le monde d'un gamin qui a grandi trop vite et qui souffre de solitude. L'ambiance est clairement érotique sans jamais tomber dans la pornographie. Ce second tome explore beaucoup plus la psychologie des personnages. On retiendra surtout une ambiance onirique à défaut de grande originalité.
Dans la catégorie anti-héros antipathique, Blotch a une bonne position. Il possède tous les défauts du bourgeois français des années 30 : raciste, considère Hitler comme un excellent rempart contre les communistes, méprise toute forme nouvelle d'art, déteste les pauvres... Bref, c'est pas le genre de type que je voudrais avoir comme ami.
Le dessin de Blutch est absolument superbe. Il crée une atmosphère particulière à l’histoire. J'avoue que je n'ai pas beaucoup ri en lisant les deux tomes, mais pour moi le rire n'est pas ce qu'il y a de plus important dans cette série. Ce que j'ai surtout aimé c'est voir Blotch faire son faux-cul et montrer les préjugés qu'il a envers les gens qui ne sont pas du même monde que lui.
J'aime quand la bd ne traite pas que de choses légères et futiles. Cependant, encore faut-il que cela soit réussi ! Or, cet exercice est rendu beaucoup plus difficile justement à cause de la gravité du sujet. En l'espèce, c'est époustouflant de réussite.
Là où Pourquoi j'ai tué Pierre a quelque peu échoué, "elle ne pleure pas , elle chante" réussit son pari. L'oeuvre est bien entendu bouleversante de sincérité et de justesse. Elle prend véritablement aux tripes. Ce récit est vécu comme un soulagement et non comme une rancune tenace.
Derrière un titre tout en douceur, se cache une réalité moins reluisante. L'amour peut être destructeur et criminel. On ressort quand même de cette lecture avec un sentiment d'espoir pour l'héroïne qui n'est autre que l'écrivain du roman qui signe la préface.
Une des meilleures bd intimistes que j'ai pu lire ces dernières années.
Loisel s'attaque ici à du très lourd. Mais c'est un défi qu'il relève avec une facilité déconcertante.
On se retrouve ici avec une adaptation beaucoup plus adulte, sombre rappelant l'univers assez glauque d'un Charles Dickens et d'un certain Oliver Twist. Notre héros déambule dans des décors rappelant la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle avec un entourage plus que douteux mélangeant prostitution, drogue et surtout alcools. Néanmoins, on retrouve de temps à autre une naïveté enfantine qui fait du bien et qui nous fait sortir la tête de l'eau. Et oui, car on est happé dans cet univers et dans cette histoire passionnante, et l'on en arrive parfois à suffoquer avec le personnage. L'écart entre les deux faces de l'œuvre (et oui, car il s'agit bien d'une œuvre), fait la force de lecture de cette série, l'enfant et l'adulte, la maturité et la naïveté, la réalité et le rêve, bref, niveau scénario, on est servi comme des rois !
Pour le dessin, Monsieur Loisel s'est donné du mal et j'ai beaucoup plus apprécié les dessins de Peter Pan que ceux de La Quête de l'Oiseau du Temps. Les graphismes collent parfaitement à l'ambiance et participent grandement à "l'hypnotisation" du lecteur.
Bref une belle et grande œuvre que je conseille fortement !
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Les Seigneurs d'Agartha
J'ai découvert "Les seigneurs d'Agartha" lors d'une séance de dédicace de Philippe Briones. Il est dommage que la série ait été abandonnée car elle présente tout de même plus d'intérêt que d'autres des éditions Soleil. Le scénario est original et franchement captivant et les dessins correspondent à ce qui attendu d'un tel scénario. Les tomes 1 et 2 sont de vraies réussites, et il est dommage que les éditions Soleil ne soutiennent que les BD "blockbusters", celles qui ne souffrent pas du nombre de lecteur, mais dont les scénarios font souvent office de ''déjà-vu'' ou tirés par les cheveux. Même si on peut être tenté par l'idée qu'il s'agit d'une simple BD de démons avant de l'avoir lue, je peux garantir qu'on s'en fait une autre idée dès le tome 1. Le tome 2 laisse croire à une suite qui ne sera malheureusement jamais donnée. C'est pourquoi je lance un appel à tous : montrons aux éditeurs que cette série peut marcher et écoulons les stocks des "seigneurs d'Agartha".
Esteban (Le Voyage d'Esteban)
Le scénario n'a vraiment rien d'original mais c'est plus pour l'ambiance qui se dégage de ce voyage en pleine mer dans la traversée du difficile Cap Horn que l'on retiendra. Le trait graphique de l'auteur au style si particulier nous accompagne tout le long de voyage maritime. On ressent réellement le vent du grand large qui donne une ambiance à la Moby Dick. Malheureusement point d'effet de surprise car c'est souvent du convenu. Une touche d'audace serait la bienvenue ! Lire un album de cet auteur est toujours un réel plaisir. C'est un univers où l'on se sent bien. J'avoue également avoir un faible pour cet auteur qui sait si bien raconter les histoires. Le talent ne se décrète pas. Note dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Le Curé
Une excellente première partie. Un second tome un peu en-dessous. Le thème: le secret de la confession. Un prêtre doit 'il trahir son serment si on lui fait la confession d'un crime ô dieux ? La réponse dans ce diptyque atypique. Je ne suis pas un fan du dessin un peu flou mais on s'y habitue assez rapidement. Je dois dire également qu'on est très vite happé par un récit passionnant. Une qualité de dialogue exceptionnelle pour un combat entre le vieil homme de science froid et cynique et le jeune curé naïf et idéaliste. Sur la forme maintenant, le second tome ne se présente pas du tout dans le même format que le premier. Or, je n'aime pas avoir des collections dépareillées. J'aime un semblant de cohérence. C'est peut-être trop demandé à l'éditeur. Pour autant, il ne faut pas que se focaliser sur la forme si le fond est bon. L'achat sera conseillé pour une future édition dont les formats seront semblables.
Topless
Excellente surprise que ce Topless. En l’achetant, je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre, mais le ton badin employé par ce pianiste de boîte de striptease m’avait directement conquis. Après lecture, je ne peux que confirmer : ce ton est le principal atout de l’album. En effet, le suspense n’est certainement pas son point fort, et son final, très prévisible, avait dès la première lecture un goût de déjà-vu. En fait, Topless est un polar au scénario très classique, dont le charme réside avant tout dans la narration à la première personne de son personnage principal, original et désabusé, et dans le graphisme élégant, spontané et audacieux d’Olivier Balez. L’adéquation entre ces deux paramètres provoque une alchimie convaincante et envoutante. Le choix des couleurs est également important dans la réussite de l’œuvre. Olivier Balez n’hésite pas à utiliser des teintes flashantes lorsque le personnage principal part dans un délire, pour retrouver directement les teintes les plus sombres dès que l’ambiance de polar reprend le dessus. L’alternance est très réussie et illumine l’album. Certes, on peut regretter que l’opus se lise si vite (en fait, il se dévore), mais, avec de tels atouts (graphisme et narration) une relecture reste intéressante. A découvrir.
Gunnm Other stories
Un one-shot à ne conseiller que : . aux lecteurs ayant déjà lu Gunnm ; . à ceux qui ne possèdent que la version petit format de Gunnm (les histoires étant intégrées à la version grand format) ; . enfin, à ceux qui voudraient en savoir un (tout) petit peu plus sur le monde de Gunnm. AMHA, seule la première histoire (dont la trame est à peine évoquée dans le premier tome de Gunnm) est réellement intéressante. Le reste, bien que plaisant, est au mieux anecdotique, au pire du remplissage (mais bien fait, cela va de soi avec Kishiro). Note finale de la part du fan de Gunnm que je suis : 3,5/5.
The New Teen Titans (Teen Titans)
Je connais cette équipe de super-héros grâce au dessin animé. Comme j'avais adoré, je voulais savoir comme c'était en comic. Je ne suis pas déçu. Les histoires sont très palpitantes et remplies de bonnes idées. Mais ce qui fait la force de cette série, ce sont les personnages. Chacun a une personnalité fort bien définie et Marv Wolfman joue très bien avec leurs différentes visions des choses. Il y a beaucoup de chocs de personnalité et c'est magnifiquement montré et développé. C'est aussi réussi que le dessin animé voire même mieux. C'est d'ailleurs un peu dommage que j'ai vu le dessin animé car ça enlève un peu de suspense sur certaines choses (les origines de Raven par exemple), mais ça ne gâche pas du tout ma lecture car Wolfman a beaucoup de talent pour captiver les lecteurs. Pour ce qui est du dessin de George Perez, je le trouve beau, mais parfois il manque un peu de dynamisme.
Songes
Cela fait du bien de lire une histoire entre rêve et réalité aussi bien dessinée. Le personnage de Coraline que nous suivons est d'une beauté extraordinaire dans le genre grande blonde aux yeux bleus. Le dessin est l'un des plus abouti que je n'avais jamais vu auparavant. L'esthétisme a été particulièrement soigné. Les couleurs sont utilisées à bon escient aussi bien pour les paysages champêtres que pour les scènes plus violentes. C'est beau ! Mais qui est donc ce prodigieux dessinateur auquel le scénariste Filippi a laissé une chance ? Visiblement, Terry Dodson est un dessinateur accompli dans le comics américain (Wolverine, Wonder-Woman, Daredevil, Spiderman...) qui s'essaye à la bd européenne dans un genre différent. Il est dommage que la préface s'attarde longuement sur l'oeuvre du scénariste sans rien dire sur celle du dessinateur. Et surtout pourquoi n'y a t'il pas de suite après 5 ans d'attente ? Cela fait trop long et c'est le meilleur moyen de perdre facilement une clientèle. Cette histoire nous laisse sur un gros suspens qui doit être comblé rapidement. Le scénariste prouve qu'il peut passer aisément d'un registre très enfantin (Un drôle d'ange gardien, Gargouilles...) à une histoire beaucoup plus adulte où il est question de fantasmes. C'est vrai que la couverture fait un peu "eau de rose". Je vous rassure: à la lecture, il n'en n'est rien. Le second tome poursuit en avant la quête de Coraline dans un monde de rêves où il lui faut trouver la clef pour comprendre le malaise grandissant. C'est tout le monde d'un gamin qui a grandi trop vite et qui souffre de solitude. L'ambiance est clairement érotique sans jamais tomber dans la pornographie. Ce second tome explore beaucoup plus la psychologie des personnages. On retiendra surtout une ambiance onirique à défaut de grande originalité.
Blotch
Dans la catégorie anti-héros antipathique, Blotch a une bonne position. Il possède tous les défauts du bourgeois français des années 30 : raciste, considère Hitler comme un excellent rempart contre les communistes, méprise toute forme nouvelle d'art, déteste les pauvres... Bref, c'est pas le genre de type que je voudrais avoir comme ami. Le dessin de Blutch est absolument superbe. Il crée une atmosphère particulière à l’histoire. J'avoue que je n'ai pas beaucoup ri en lisant les deux tomes, mais pour moi le rire n'est pas ce qu'il y a de plus important dans cette série. Ce que j'ai surtout aimé c'est voir Blotch faire son faux-cul et montrer les préjugés qu'il a envers les gens qui ne sont pas du même monde que lui.
Elle ne pleure pas, elle chante
J'aime quand la bd ne traite pas que de choses légères et futiles. Cependant, encore faut-il que cela soit réussi ! Or, cet exercice est rendu beaucoup plus difficile justement à cause de la gravité du sujet. En l'espèce, c'est époustouflant de réussite. Là où Pourquoi j'ai tué Pierre a quelque peu échoué, "elle ne pleure pas , elle chante" réussit son pari. L'oeuvre est bien entendu bouleversante de sincérité et de justesse. Elle prend véritablement aux tripes. Ce récit est vécu comme un soulagement et non comme une rancune tenace. Derrière un titre tout en douceur, se cache une réalité moins reluisante. L'amour peut être destructeur et criminel. On ressort quand même de cette lecture avec un sentiment d'espoir pour l'héroïne qui n'est autre que l'écrivain du roman qui signe la préface. Une des meilleures bd intimistes que j'ai pu lire ces dernières années.
Peter Pan
Loisel s'attaque ici à du très lourd. Mais c'est un défi qu'il relève avec une facilité déconcertante. On se retrouve ici avec une adaptation beaucoup plus adulte, sombre rappelant l'univers assez glauque d'un Charles Dickens et d'un certain Oliver Twist. Notre héros déambule dans des décors rappelant la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle avec un entourage plus que douteux mélangeant prostitution, drogue et surtout alcools. Néanmoins, on retrouve de temps à autre une naïveté enfantine qui fait du bien et qui nous fait sortir la tête de l'eau. Et oui, car on est happé dans cet univers et dans cette histoire passionnante, et l'on en arrive parfois à suffoquer avec le personnage. L'écart entre les deux faces de l'œuvre (et oui, car il s'agit bien d'une œuvre), fait la force de lecture de cette série, l'enfant et l'adulte, la maturité et la naïveté, la réalité et le rêve, bref, niveau scénario, on est servi comme des rois ! Pour le dessin, Monsieur Loisel s'est donné du mal et j'ai beaucoup plus apprécié les dessins de Peter Pan que ceux de La Quête de l'Oiseau du Temps. Les graphismes collent parfaitement à l'ambiance et participent grandement à "l'hypnotisation" du lecteur. Bref une belle et grande œuvre que je conseille fortement !