"Autour de Kate" est plus qu'une simple intégrale de K une jolie comète et de Lieutenant Kate.
Grâce aux ajouts qui expliquent la genèse de K une jolie comète, les auteurs nous font partager des moments intimes et difficiles de leur vie : la perte d’un amour fou et l’agonie d’un père.
Alors bien sûr, ils auraient pu nous la jouer mélo et gros sanglots, mais finalement non. Pour exorciser leur peine, ils ont opté pour un ton assez rentre-dedans, sans concession par l’intermédiaire d’un lapin "sans-cœur" assez horripilant et pour un style de dessin assez cartoon, plutôt rigolo et mignon (en fait, c’est le même style dans tous les albums d’Efix). Ça choque au début, mais ça marche du tonnerre. Je suis passé par tout un panel de sentiments contradictoires : ému, choqué, en colère, amusé, compatissant.
C’est un bonheur de se faire bousculer par une bd… c’est si rare.
Je pense que les personnes qui ont déjà lu K une jolie comète auraient une toute autre interprétation s’ils la relisaient dans cette nouvelle mouture.
Lieutenant Kate, même si on y retrouve le personnage de K, est complètement différent. C’est un bon polar des familles avec des personnages de flics au caractère bien trempé, limite caricatural. Mais ce qui est surtout étonnant, c’est la refonte totale de l’agencement des cases par rapport à l’original. Ça dynamise le rythme. Ajoutez à ça le N&B du plus bel effet (même si les couleurs de l’original étaient pas mal du tout), j’ai eu grand plaisir à le relire.
Je suis juste déçu que cette série se soit brutalement terminée dès le 1er tome. On sent bien que les auteurs avaient matière à raconter beaucoup de choses sur ces flics. Je suis resté un peu sur ma faim. Dommage.
En conclusion, comme je le disais au début de mon avis : c’est bien plus qu’une simple intégrale. J’en remercie les auteurs.
Effectivement on pourrait reprocher à Joann Sfar de ne pas avoir fait beaucoup d'efforts graphiquement dans son Paris-Londres ; les planches franchement moyennes sont majoritaires et c'est vraiment dommage car cette bd aurait mérité un meilleur traitement graphique. Il lui manque aussi les couleurs qui auraient donné plus de vitalité à cette aventure assez fantastique.
Heureusement j'ai trouvé le scénario très bon, avec une aventure assez originale, même si je lui ai préféré Le Borgne Gauchet. Mais celle-ci est largement prenante, tous les personnages sont intéressants, bien que pas forcément attachants, j'en impute la faute au dessin, pas assez enchanteur, trop brouillon. Ah, là je me répète, mais c'est ici un défaut majeur.
Bref, les péripéties de tout ce petit monde sont prenantes et je n'ai eu de cesse d'en connaître la fin. A lire ; quant à l'achat, uniquement réservé aux fans de Sfar.
Il y a, à n'en pas douter, quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette bd ; à la fin de celle-ci il est écrit : "fin de l'épisode" ; d'un autre côté l'éditeur la déclare One shot et la classe dans la collection Single, mais nulle trace de cette mention sur la bd, à croire qu'ils ont voulu faire passer une série inachevée comme un one shot. Alors oui on peut la lire comme un tome unique, bien que la fin soit ouverte et largement acceptable ; mais si on l'a énormément appréciée, comme moi, la frustration de ne pas revoir les personnages est presque intolérable.
Bref, je vais me contenter de ce seul tome (pleure !).
Voici donc une parodie de Stephen King et de ses univers fantastico-décalés. Sean Bazley, le personnage principal, après avoir été emporté par une tornade se retrouve dans un village des plus étranges, avec des habitants étranges, où des événements tout aussi étranges se produisent. C'est drôle, méchant, saignant, décalé et totalement jouissif.
Le graphisme de Redolfi est ici comme je les aime, coloré et très travaillé. Bien que l'histoire se lise finalement et malheureusement trop vite, ça a été pour moi un immense et court plaisir.
Cet album aborde une thématique déjà étudiée au cinéma par Jean Renoir dans "la grande illusion" ou Spielberg dans "la liste de Schindler"; dans une guerre, il n'y a pas les bons d'un coté et les mauvais de l'autre, mais des gens de qualités et de valeur de part et d'autre du front que la guerre ne permet pas de rapprocher, ou très peu.
C'est ce que découvrira un jeune Russe passionné de chant qui avec se retrouver bien malgré lui en Afghanistan pour y accomplir son service militaire. Vite dégouté par les moeurs de l'armée rouge, il sera finalement capturé par la rébellion Afghane, ce qui sera pour lui l'occasion inattendue de découvrir une communauté avec laquelle il semble avoir plus de points commun qu'avec les siens. Une communauté de combattants avec laquelle il retrouve le gout du chant et de la contemplation qui sied parfaitement à ce soldat avec une âme de poète. Traitre parmi les siens, jamais complètement adopté par les afghans pour qui il reste malgré tout un infidèle, il restera isolé sans véritable communauté d'appartenance et finira tragiquement.
Avant cela il rencontrera un Français qui n'est autre que le scénariste de cet album, lui aussi décédé depuis, et qui semble raconter une histoire qu'il a lui même entendue ou vécue lors de ses nombreux voyages dans un pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète.
Le trait de René Follet est toujours aussi vif et superbe. Dommage que les couleurs ne soient pas à la hauteur de celle des 2 albums Terreur. On a aussi le sentiment que l'auteur était limité dans la pagination, ce qui le contraint à multiplier parfois les petites cases sur une seule et même planche.
Au final une belle histoire, sur un thème universel, et située dans un pays, qui aujourd'hui encore demeure dans l'actualité.
Le Codex Angélique c'est au premier abord une claque graphique. Un coup de patte de Bourgouin qui ne laisse pas insensible et qui tranche radicalement avec d'autres productions actuelles.
L'histoire quant à elle est à l'image du dessin: dépaysante. Comme l'on déjà bien dit les avis précédents, Thierry Gloris mélange les genres et ce avec brio. La narration est exemplaire (il vaut mieux une histoire aussi bien fournie), les personnages bien développés, et la vérité n'est pas là où l'on pourrait l'imaginer.
Bref c'est une série déroutante que je ne peux que conseiller. Et qui a le bon goût de nous éloigner des lieux communs. Cette BD n'aura pour moi le statut de culte seulement au moment où j'aurai trouvé le fin mot de l'histoire (pas facile en tous cas).
Quand j'ai lu cette BD pour la première fois, beaucoup de choses me sont passées à 36000 km au dessus de la tête, et je dirais "heureusement" pour la plupart, car je ne devais pas avoir beaucoup plus de 10 ou 11 ans à l'époque.
En la relisant aujourd'hui, je me rappelle très distinctement de certaines cases dans chacun des 5 tomes, mais absolument pas de cette formidable aventure sur fond de commerce triangulaire.
Bourgeon a un talent inimitable pour créer des héroïnes belles, fortes et intelligentes (je pense également à Cyann de la série Le Cycle de Cyann) sans tomber dans la vulgarité voyeuriste et aguicheuse (malgré les nombreuses scènes dénudées ou la transparence quasi systématique des vêtements féminins ou encore les nombreux "concours de T-shirts mouillés"). Le reste n'est pas mal non plus : paysages, bateaux, mer déchaînée et autres forêts tropicales.
La narration est dense (surtout quand elle reprend le journal de bord de "Mamisa") mais en aucun cas lourde et moi qui suis généralement allergique aux BD bavardes, je ne me suis jamais ennuyée ni lassée. Isa est de loin le personnage le plus emblématique avec sa personnalité bien trempée, son courage, sa culture et son intelligence, mais Mary avec son petit accent et sa façon toute personnelle de prendre le pire à la légère, égaye un peu cette palette de personnages bien sérieux. A l'inverse, on peut peut-être regretter le manque de charisme des personnages masculins principaux, et en particulier d'Hoel, en dehors de l'abbé Forissier et d'Aouan que l'on découvre dans le tome 3 "Le comptoir de Judas", les autres ne m'auront pas laissé un souvenir impérissable.
Je ne m'étends pas plus sur le côté historique et documentaire : le contexte est édifiant, choquant et passionnant.
25 ans après, ça n'a pas pris une ride. Il paraît qu'un tome 6 arrive bientôt, je l'attends avec impatience.
Un comics au graphisme plus qu'attirant, le trait est net et précis ; le noir et blanc a de beaux dégradés et est superbement contrasté ; les personnages n'ont pas des visages mais des "gueules", royalement expressives. Le découpage est original et les cases très grandes sont un régal. Pour les retours dans le passé le dessin est dans un style réaliste, la réunion entre modernité et classicisme est superbement réussie.
Super-héros et Dieu, voilà deux choses qui me font fuir d'habitude, mais je dois dire qu'ici le mélange est excellent. Un ex-nazi reconverti en serviteur de Dieu ! Ah, Ah ! Que c'est bon !
Ce nazi, Jürgen Steinhltz - alias Obergeist - est habillé avec une sorte de costume à mi-chemin entre la soutane et l'uniforme allemand, Ah, Ah ! Que c'est beau !
Le bien et le mal doivent faire quelques concessions et travailler parfois ensemble, Ah, Ah ! Que c'est bien trouvé !
Seul regret : qu'Obergeist n'ait pas plus de "missions" divines.
Cela fait déjà quelques mois que j'avais acheté cet album d'occase, je sais pas... la couverture m'inspirait :). Je ne connaissais pas plus que ça Ralf Konig auparavant. Et donc en entamant ma lecture, j'ai noté qu'il y avait sur la couverture un petit macaron "prix du scénario" au prestigieux festival de bande dessinée d'Angoulême. Je dois avouer que je suis agréablement surpris car le scénario est effectivement très intéressant et assez drôle même si ce n'est pas toujours de la plus grande finesse. D'ailleurs on suit avec beaucoup d'intérêt toute cette histoire de voisinage entre un hétéro bien membré récemment séparé et de l'autre côté de la cloison un homo à la sexualité... d'homo typique telle qu'on peut l'imaginer dans l'inconscient collectif, plutôt débridée. A son contact l'hétéro va apprendre à se décoincer un peu et assumer sa vie. C'est écrit avec assez d'intelligence et parfois entrecoupé de quelques clichés faciles, mais globalement je trouve que les anecdotes sont marrantes et les déboires de couples sonnent réalistes.
Le dessin est pour sa part bien fait, lisible et centré sur les personnages, on n'est pas ici pour admirer un superbe graphisme. Malgré ce prix à Angoulême, il semble que ce titre soit assez méconnu. Pour ma part je pense que je vais me pencher de plus près sur les autres oeuvres de Konig.
Cet avis porte uniquement sur le premier tome, qui jusqu'à sa dernière page peut se lire comme un one-shot. La dite dernière page nous laisse clairement entendre qu'il y a une ouverture pour la suite et du coup je me dis que si je tombe dessus un jour je me laisserai certainement tenter car cette première aventure m'a bien plu. Mais ce tome a un début, un milieu et une vraie fin :-)
Jeanne est une jeune et jolie jeune femme fraîchement mariée qui débarque seule en Afrique à la recherche de son père. On est dans les années 1920, je trouve l'ambiance "Afrique coloniale" très réussie, ou ça peut aussi se qualifier de safari d'un autre âge. Le rythme est bon, et on se délecte agréablement de plus de 150 pages d'un joli dessin noir et blanc. Les quelques personnages centraux sont typiques d'une aventure romanesque, ils ont chacun leur personnalité forte et on sent les clashs s'adoucir au fil des semaines au cours desquelles se déroulent l'histoire.
Bref sans en dévoiler trop, la tendresse des crocodiles est un bon opus aussi bien sur le plan narratif que graphique.
Bien que le vélo ne soit pas une passion pour moi, je me suis laissé tenter par "L'Aigle sans orteils". Ce one shot nous raconte l'histoire d'Amédée Fario, un homme à la volonté de fer et prêt à tout pour réaliser son rêve, gagner le Tour de France.
Pour ce faire, Lax nous plonge dans la France de l'avant guerre au début du 20ème siècle. C’est le temps du « vrai » Tour : une quinzaine d’étape autour de toute la France ou presque... Pas de voiture suiveuse, pas de motos avec des caméramans, pas de vélos en carbone ultra sophistiqués ni de routes goudronnées. Pas de dopage non plus... Nous voilà plongé au temps où le Tour de France était vraiment la Grande Boucle.
L’auteur est visiblement un très grand amateur de cyclisme. Il en parle avec une telle passion que j'ai vraiment été capté par cet album. Le scénario est simple : Amédée veut réaliser son rêve de Tour de France en partant de rien. Mais tout est amené avec une grande justesse. Il n'y a pas de ralentissement de la narration. Les personnages sont très réalistes dans leurs attitudes et leur personnalité.
Côté dessin tout va bien. Je dois dire que le style graphique de Lax n'est pas vraiment ma tasse de thé mais je dois bien reconnaître qu'il est parfaitement maîtrisé. L'ambiance qui s'en dégage est magique. Les personnages sont rendus vivants. Ce n'est plus Amédée qui fait la course c'est le lecteur ! Les couleurs sont très habilement choisies. Elles mettent bien en valeur le dessin. Les scènes dans la montagne enneigée sont très réussies.
Mon seul petit regret est que la BD finit trop vite. En effet, on a une longue introduction avec l'évolution du rêve d'Amédée mais ensuite la fin arrive très rapidement. Tout se précipite un peu trop. Elle est de qualité mais j'aurais préféré une vingtaine de pages en plus pour mieux la savourer. Cela aurait permis de rendre les dernières pages moins brutales et riches en évènements.
Malgré cela, L'Aigle sans orteils reste une très bonne BD dont je recommande vivement la lecture même à ceux que le cyclisme ne transporte pas.
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Autour de Kate
"Autour de Kate" est plus qu'une simple intégrale de K une jolie comète et de Lieutenant Kate. Grâce aux ajouts qui expliquent la genèse de K une jolie comète, les auteurs nous font partager des moments intimes et difficiles de leur vie : la perte d’un amour fou et l’agonie d’un père. Alors bien sûr, ils auraient pu nous la jouer mélo et gros sanglots, mais finalement non. Pour exorciser leur peine, ils ont opté pour un ton assez rentre-dedans, sans concession par l’intermédiaire d’un lapin "sans-cœur" assez horripilant et pour un style de dessin assez cartoon, plutôt rigolo et mignon (en fait, c’est le même style dans tous les albums d’Efix). Ça choque au début, mais ça marche du tonnerre. Je suis passé par tout un panel de sentiments contradictoires : ému, choqué, en colère, amusé, compatissant. C’est un bonheur de se faire bousculer par une bd… c’est si rare. Je pense que les personnes qui ont déjà lu K une jolie comète auraient une toute autre interprétation s’ils la relisaient dans cette nouvelle mouture. Lieutenant Kate, même si on y retrouve le personnage de K, est complètement différent. C’est un bon polar des familles avec des personnages de flics au caractère bien trempé, limite caricatural. Mais ce qui est surtout étonnant, c’est la refonte totale de l’agencement des cases par rapport à l’original. Ça dynamise le rythme. Ajoutez à ça le N&B du plus bel effet (même si les couleurs de l’original étaient pas mal du tout), j’ai eu grand plaisir à le relire. Je suis juste déçu que cette série se soit brutalement terminée dès le 1er tome. On sent bien que les auteurs avaient matière à raconter beaucoup de choses sur ces flics. Je suis resté un peu sur ma faim. Dommage. En conclusion, comme je le disais au début de mon avis : c’est bien plus qu’une simple intégrale. J’en remercie les auteurs.
Paris-Londres
Effectivement on pourrait reprocher à Joann Sfar de ne pas avoir fait beaucoup d'efforts graphiquement dans son Paris-Londres ; les planches franchement moyennes sont majoritaires et c'est vraiment dommage car cette bd aurait mérité un meilleur traitement graphique. Il lui manque aussi les couleurs qui auraient donné plus de vitalité à cette aventure assez fantastique. Heureusement j'ai trouvé le scénario très bon, avec une aventure assez originale, même si je lui ai préféré Le Borgne Gauchet. Mais celle-ci est largement prenante, tous les personnages sont intéressants, bien que pas forcément attachants, j'en impute la faute au dessin, pas assez enchanteur, trop brouillon. Ah, là je me répète, mais c'est ici un défaut majeur. Bref, les péripéties de tout ce petit monde sont prenantes et je n'ai eu de cesse d'en connaître la fin. A lire ; quant à l'achat, uniquement réservé aux fans de Sfar.
Rayban Dog
Il y a, à n'en pas douter, quelque chose qui ne tourne pas rond dans cette bd ; à la fin de celle-ci il est écrit : "fin de l'épisode" ; d'un autre côté l'éditeur la déclare One shot et la classe dans la collection Single, mais nulle trace de cette mention sur la bd, à croire qu'ils ont voulu faire passer une série inachevée comme un one shot. Alors oui on peut la lire comme un tome unique, bien que la fin soit ouverte et largement acceptable ; mais si on l'a énormément appréciée, comme moi, la frustration de ne pas revoir les personnages est presque intolérable. Bref, je vais me contenter de ce seul tome (pleure !). Voici donc une parodie de Stephen King et de ses univers fantastico-décalés. Sean Bazley, le personnage principal, après avoir été emporté par une tornade se retrouve dans un village des plus étranges, avec des habitants étranges, où des événements tout aussi étranges se produisent. C'est drôle, méchant, saignant, décalé et totalement jouissif. Le graphisme de Redolfi est ici comme je les aime, coloré et très travaillé. Bien que l'histoire se lise finalement et malheureusement trop vite, ça a été pour moi un immense et court plaisir.
L'Etoile du soldat
Cet album aborde une thématique déjà étudiée au cinéma par Jean Renoir dans "la grande illusion" ou Spielberg dans "la liste de Schindler"; dans une guerre, il n'y a pas les bons d'un coté et les mauvais de l'autre, mais des gens de qualités et de valeur de part et d'autre du front que la guerre ne permet pas de rapprocher, ou très peu. C'est ce que découvrira un jeune Russe passionné de chant qui avec se retrouver bien malgré lui en Afghanistan pour y accomplir son service militaire. Vite dégouté par les moeurs de l'armée rouge, il sera finalement capturé par la rébellion Afghane, ce qui sera pour lui l'occasion inattendue de découvrir une communauté avec laquelle il semble avoir plus de points commun qu'avec les siens. Une communauté de combattants avec laquelle il retrouve le gout du chant et de la contemplation qui sied parfaitement à ce soldat avec une âme de poète. Traitre parmi les siens, jamais complètement adopté par les afghans pour qui il reste malgré tout un infidèle, il restera isolé sans véritable communauté d'appartenance et finira tragiquement. Avant cela il rencontrera un Français qui n'est autre que le scénariste de cet album, lui aussi décédé depuis, et qui semble raconter une histoire qu'il a lui même entendue ou vécue lors de ses nombreux voyages dans un pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète. Le trait de René Follet est toujours aussi vif et superbe. Dommage que les couleurs ne soient pas à la hauteur de celle des 2 albums Terreur. On a aussi le sentiment que l'auteur était limité dans la pagination, ce qui le contraint à multiplier parfois les petites cases sur une seule et même planche. Au final une belle histoire, sur un thème universel, et située dans un pays, qui aujourd'hui encore demeure dans l'actualité.
Le Codex angélique
Le Codex Angélique c'est au premier abord une claque graphique. Un coup de patte de Bourgouin qui ne laisse pas insensible et qui tranche radicalement avec d'autres productions actuelles. L'histoire quant à elle est à l'image du dessin: dépaysante. Comme l'on déjà bien dit les avis précédents, Thierry Gloris mélange les genres et ce avec brio. La narration est exemplaire (il vaut mieux une histoire aussi bien fournie), les personnages bien développés, et la vérité n'est pas là où l'on pourrait l'imaginer. Bref c'est une série déroutante que je ne peux que conseiller. Et qui a le bon goût de nous éloigner des lieux communs. Cette BD n'aura pour moi le statut de culte seulement au moment où j'aurai trouvé le fin mot de l'histoire (pas facile en tous cas).
Les Passagers du vent
Quand j'ai lu cette BD pour la première fois, beaucoup de choses me sont passées à 36000 km au dessus de la tête, et je dirais "heureusement" pour la plupart, car je ne devais pas avoir beaucoup plus de 10 ou 11 ans à l'époque. En la relisant aujourd'hui, je me rappelle très distinctement de certaines cases dans chacun des 5 tomes, mais absolument pas de cette formidable aventure sur fond de commerce triangulaire. Bourgeon a un talent inimitable pour créer des héroïnes belles, fortes et intelligentes (je pense également à Cyann de la série Le Cycle de Cyann) sans tomber dans la vulgarité voyeuriste et aguicheuse (malgré les nombreuses scènes dénudées ou la transparence quasi systématique des vêtements féminins ou encore les nombreux "concours de T-shirts mouillés"). Le reste n'est pas mal non plus : paysages, bateaux, mer déchaînée et autres forêts tropicales. La narration est dense (surtout quand elle reprend le journal de bord de "Mamisa") mais en aucun cas lourde et moi qui suis généralement allergique aux BD bavardes, je ne me suis jamais ennuyée ni lassée. Isa est de loin le personnage le plus emblématique avec sa personnalité bien trempée, son courage, sa culture et son intelligence, mais Mary avec son petit accent et sa façon toute personnelle de prendre le pire à la légère, égaye un peu cette palette de personnages bien sérieux. A l'inverse, on peut peut-être regretter le manque de charisme des personnages masculins principaux, et en particulier d'Hoel, en dehors de l'abbé Forissier et d'Aouan que l'on découvre dans le tome 3 "Le comptoir de Judas", les autres ne m'auront pas laissé un souvenir impérissable. Je ne m'étends pas plus sur le côté historique et documentaire : le contexte est édifiant, choquant et passionnant. 25 ans après, ça n'a pas pris une ride. Il paraît qu'un tome 6 arrive bientôt, je l'attends avec impatience.
Obergeist
Un comics au graphisme plus qu'attirant, le trait est net et précis ; le noir et blanc a de beaux dégradés et est superbement contrasté ; les personnages n'ont pas des visages mais des "gueules", royalement expressives. Le découpage est original et les cases très grandes sont un régal. Pour les retours dans le passé le dessin est dans un style réaliste, la réunion entre modernité et classicisme est superbement réussie. Super-héros et Dieu, voilà deux choses qui me font fuir d'habitude, mais je dois dire qu'ici le mélange est excellent. Un ex-nazi reconverti en serviteur de Dieu ! Ah, Ah ! Que c'est bon ! Ce nazi, Jürgen Steinhltz - alias Obergeist - est habillé avec une sorte de costume à mi-chemin entre la soutane et l'uniforme allemand, Ah, Ah ! Que c'est beau ! Le bien et le mal doivent faire quelques concessions et travailler parfois ensemble, Ah, Ah ! Que c'est bien trouvé ! Seul regret : qu'Obergeist n'ait pas plus de "missions" divines.
Comme des Lapins
Cela fait déjà quelques mois que j'avais acheté cet album d'occase, je sais pas... la couverture m'inspirait :). Je ne connaissais pas plus que ça Ralf Konig auparavant. Et donc en entamant ma lecture, j'ai noté qu'il y avait sur la couverture un petit macaron "prix du scénario" au prestigieux festival de bande dessinée d'Angoulême. Je dois avouer que je suis agréablement surpris car le scénario est effectivement très intéressant et assez drôle même si ce n'est pas toujours de la plus grande finesse. D'ailleurs on suit avec beaucoup d'intérêt toute cette histoire de voisinage entre un hétéro bien membré récemment séparé et de l'autre côté de la cloison un homo à la sexualité... d'homo typique telle qu'on peut l'imaginer dans l'inconscient collectif, plutôt débridée. A son contact l'hétéro va apprendre à se décoincer un peu et assumer sa vie. C'est écrit avec assez d'intelligence et parfois entrecoupé de quelques clichés faciles, mais globalement je trouve que les anecdotes sont marrantes et les déboires de couples sonnent réalistes. Le dessin est pour sa part bien fait, lisible et centré sur les personnages, on n'est pas ici pour admirer un superbe graphisme. Malgré ce prix à Angoulême, il semble que ce titre soit assez méconnu. Pour ma part je pense que je vais me pencher de plus près sur les autres oeuvres de Konig.
Une Aventure de Jeanne Picquigny
Cet avis porte uniquement sur le premier tome, qui jusqu'à sa dernière page peut se lire comme un one-shot. La dite dernière page nous laisse clairement entendre qu'il y a une ouverture pour la suite et du coup je me dis que si je tombe dessus un jour je me laisserai certainement tenter car cette première aventure m'a bien plu. Mais ce tome a un début, un milieu et une vraie fin :-) Jeanne est une jeune et jolie jeune femme fraîchement mariée qui débarque seule en Afrique à la recherche de son père. On est dans les années 1920, je trouve l'ambiance "Afrique coloniale" très réussie, ou ça peut aussi se qualifier de safari d'un autre âge. Le rythme est bon, et on se délecte agréablement de plus de 150 pages d'un joli dessin noir et blanc. Les quelques personnages centraux sont typiques d'une aventure romanesque, ils ont chacun leur personnalité forte et on sent les clashs s'adoucir au fil des semaines au cours desquelles se déroulent l'histoire. Bref sans en dévoiler trop, la tendresse des crocodiles est un bon opus aussi bien sur le plan narratif que graphique.
L'Aigle sans orteils
Bien que le vélo ne soit pas une passion pour moi, je me suis laissé tenter par "L'Aigle sans orteils". Ce one shot nous raconte l'histoire d'Amédée Fario, un homme à la volonté de fer et prêt à tout pour réaliser son rêve, gagner le Tour de France. Pour ce faire, Lax nous plonge dans la France de l'avant guerre au début du 20ème siècle. C’est le temps du « vrai » Tour : une quinzaine d’étape autour de toute la France ou presque... Pas de voiture suiveuse, pas de motos avec des caméramans, pas de vélos en carbone ultra sophistiqués ni de routes goudronnées. Pas de dopage non plus... Nous voilà plongé au temps où le Tour de France était vraiment la Grande Boucle. L’auteur est visiblement un très grand amateur de cyclisme. Il en parle avec une telle passion que j'ai vraiment été capté par cet album. Le scénario est simple : Amédée veut réaliser son rêve de Tour de France en partant de rien. Mais tout est amené avec une grande justesse. Il n'y a pas de ralentissement de la narration. Les personnages sont très réalistes dans leurs attitudes et leur personnalité. Côté dessin tout va bien. Je dois dire que le style graphique de Lax n'est pas vraiment ma tasse de thé mais je dois bien reconnaître qu'il est parfaitement maîtrisé. L'ambiance qui s'en dégage est magique. Les personnages sont rendus vivants. Ce n'est plus Amédée qui fait la course c'est le lecteur ! Les couleurs sont très habilement choisies. Elles mettent bien en valeur le dessin. Les scènes dans la montagne enneigée sont très réussies. Mon seul petit regret est que la BD finit trop vite. En effet, on a une longue introduction avec l'évolution du rêve d'Amédée mais ensuite la fin arrive très rapidement. Tout se précipite un peu trop. Elle est de qualité mais j'aurais préféré une vingtaine de pages en plus pour mieux la savourer. Cela aurait permis de rendre les dernières pages moins brutales et riches en évènements. Malgré cela, L'Aigle sans orteils reste une très bonne BD dont je recommande vivement la lecture même à ceux que le cyclisme ne transporte pas.