Pour ma part j'ai lu les deux tomes d'affilé. J'ai lu aussi les autres avis laissés sur le site, et je suis tout à fait d'accord avec eux pour dire que le tome 1 est assez nébuleux et ne révèle que très peu de choses. Par contre le second opus nous en apprend d'avantage, pour ne pas dire énormément plus ; ces deux tomes sont finalement assez inégaux niveau scénario.
D'autant que le début du premier pourrait nous faire croire que c'est une bd plutôt humoristique, mais en avançant dans celle-ci, la tragédie qui tout doucement s'installe, enfle jusqu'à prendre toute la place, même si quelques touches d'humour subsistent de-ci de-là.
Nos trois compères tuent hommes, femmes et enfants sans distinction et sans état d'âme et ce justement pour récupérer les bonnes âmes de leurs victimes. On pourrait presque les détester tellement ils sont retors, mais c'est ce qui fait également leur charme. On découvre d'autres personnages au tome 2, qui viennent densifier le récit, véritablement très riche dans cette seconde partie.
Même s'il ne traite pas directement de la mort, Nemeth en a fait les fondations de son histoire, omniprésente, il faut tuer à tout prix.
Le dessin m'a plu, un noir et blanc sans nuances de gris, mais sur certaines cases un peu trop hachuré à mon goût. Le style manga s'accorde parfaitement avec l'histoire, et j'apprécie beaucoup ces personnages qui ont tous des visages très différents et aussi très expressifs.
Je ne dirai qu'une chose : pour apprécier cette bd il faut impérativement continuer au-delà du premier tome.
La Légende des nuées écarlates est, je crois, la seule BD que j'achète d'abord pour le dessin. Moi qui d'habitude suis plus à cheval sur la qualité du scénario que de l'illustration, je reconnais volontiers ma faiblesse et n'ai point honte d'avouer cet écart de conduite.
Car s'il est un talent que l'on reconnait unanimement à Saverio Tenuta, c'est son don pour le dessin. Ce professeur d'une des meilleures école de dessin d'Italie nous le prouve à chaque page de cette série. Mieux, il prouve que son talent s'améliore au fil du temps et ne cesse de nous faire profiter du meilleur de ses capacités à chaque nouveau tome. En effet, avec le recul, on s'aperçoit que les dominantes blanc et rouge du premier tome s'estompent progressivement pour faire place à des couleurs plus chaudes. Arrivé ici, j'émets un bémol tout relatif puisque j'admets préférer le calme blanchâtres des premières planches aux dernières plus festives. Mais cela est un détail insignifiant à côté du régal visuel que l'auteur nous offre à chaque planche, à chaque case même.
Je dis auteur car en effet, le bougre Tenuta n'a pas oublié d'être scénariste. Bien qu'il brille moins par son talent de narrateur que par celui d'illustrateur, pour un premier projet c'est pas mal du tout. Bien sûr le scénario n'est pas autant prenant qu'on pourrait s'y attendre, pourra même en rebuter certains, notamment à cause des multiples flash-back du premier opus. Mais surmontée la difficulté, on se retrouve happé dans un monde qui pourrait être poétique, sans ces histoires grégaires. Bien entendu, avec un samuraï comme protagoniste difficile de faire autrement.
Au final, si je devais donner une note détaillée, ce serait 3.5/5 pour le scénario et 5/5 pour le dessin.
Excellente surprise que ce « Harding was here ». Tout en partant d’une idée éculée (la fameuse machine à voyager dans le temps), Midam parvient à créer une série très originale. Tout en divertissant son lectorat, il parvient à l’instruire, et à l’intéresser à l’art pictural. Tout en se servant de peintres et de style pictural extrêmement célèbres, il parvient à me présenter des œuvres dont j’ignorais jusqu’à l’existence.
Le trait de Adam, s’il ne fait pas preuve d’une grande originalité, est tout de même d’une belle qualité. Il m’aura fait penser à celui de Denis Bodart (« Green Manor », « Saint-Germain des Morts »). Très propre, extrêmement lisible, il a tout pour plaire à un large public.
En résumé : voici une série d’humour originale, instructive au graphisme réussi. Que demander de plus ?
GTO est un de ces mangas qui auront marqué ma culture... manga. C'est en effet un manga désopilant mais qui ne manque pas d'évoquer des sujets plus ou moins variés tout en ne tombant pas dans l'apitoiement à 2 balles que l'on pourrait trouver autre part. Ici au contraire, l'auteur prend le parti d'en rire (et ce bien largement ;) ) mais ne néglige jamais de traiter sérieusement les sujets sensibles qui sont par ailleurs légion. Certes on est loin de l'univers de Niezsche et de ses confrères, mais c'est ce qui le rend agréable. L'alchimie est réussie de ce côté là.
L'humour, je reviens dessus, est vraiment hilarant. Certains moment resteront cultes (et Dieu sait que ce mot a de l'importance sur ce site ;) ) et les autres resteront "seulement" géniaux. Les situations ont le mérite d'être variées, même si le comique de répétition fonctionne à merveille (je rigole encore à la rédaction de cet avis en pensant à la Cresta).
Les protagonistes sont magnifiques, le panel de personnages est vraiment riche, ce qui permet des rebondissements et des histoires intéressantes. Il me semble que pas un personnage n'est totalement identique à un autre, et ce en dépit du nombre important de ceux ci. Enormément de traits de caractère donc.
Alors après tout ça pourquoi pas 5/5 ? Tout simplement parce que la dernière partie de l'histoire n'est pas au niveau de la première (pour moi la frontière entre les différentes parties se reconnait au changement de directrice). Ca n'en reste pas moins désagréable mais on sent que la série commençait à s'essouffler. Dommage que la fin soit si niaise. Comme beaucoup d'autres personnes j'attendais autre chose.
Truculent, virevoltant, intrigant, ébouriffant, élégant, dément, étonnant, exaltant, amusant, ou encore frétillant ! Comment décrire « Saint-Germain » ? Comme le nouveau « De Cape et de Crocs » peut-être ? Oui et non... on en retrouve quelques caractéristiques comme la qualité du dessin, des touches de fantastiques ou encore le même genre d’esprit mais les auteurs de « Saint-Germain » ont su créer leur propre œuvre et avec la manière !
Le dessin tout d’abord :
Et bien c’est une réussite. Que dire d’autre... on en prend plein la vue. C’est beau, coloré de façon remarquable, riche mais en même temps facile à contempler. Chapeau bas vraiment. Peu de séries peuvent se vanter d’être aussi belles graphiquement. Tout est là, la classe, la justesse du trait, le dynamisme mais aussi parfois l’humour.
Les personnages ensuite :
Là encore, une vraie réussite. Saint-Germain est très abouti. Il est mystérieux et charismatique à la fois. Il a toutefois ce petit air agaçant à la Largo Winch ou Le Scorpion : genre les plus belles filles tombent dans mes bras sans efforts... Les personnages secondaires sont tous alléchants avec leur part d’ombre et de lumière. Chacun d’entre eux pourrait donner lieu à des aventures très variées et originales selon comment ils seront exploités plus tard... Je suis impatient de découvrir de quelle façon.
Enfin le scénario :
Ce premier tome présente surtout beaucoup de mystères se gardant bien de les résoudre ce qui en fait une bonne introduction. L’intrigue est bien lancée et surtout ouverte. Pas moyen de deviner vers quoi les auteurs vont se diriger. Une chose semble certaine : vu la richesse de l’univers présenté, il devrait être possible de nous surprendre ! De l’aventure, du fantastique, une pointe d’historique et d’humour, « Saint-Germain » a pris le pari de jouer sur plusieurs tableaux. Le défi est relevé avec brio.
Petite bouffée d’oxygène du neuvième art en cette année 2009, j’attends la suite avec grande impatience !
Le Bel Inconnu est une belle surprise que j'ai décidée de classer dans le genre du conte. Cela pourrait aussi bien être du médiéval fantastique, mais comme c'est une histoire racontée par l'un des personnages, je la pense plus proche du conte.
L'histoire commence donc ainsi : Monsieur de Beaujeu est amoureux de sa belle - dont on ne sait pas le nom, - il vient lui brailler son amour sous sa fenêtre, mais celle-ci ne veut rien entendre ; il décide donc de lui conter une histoire de preux chevalier et de princesse. Fort heureusement la Dame reste à sa fenêtre, comment faire autrement ? Cet énergumène s'égosille tant et si fort que tout le voisinage est sorti et finalement profite de son bavardage.
Le récit se déroule dans son sa grande majorité à l'époque du Roi Arthur, mais personne n'en a gardé trace, car Monsieur de Beaujeu l'invente au fur et à mesure pour son aimée. Le Bel Inconnu n'a pas de nom, c'est pour cela qu'on l'appelle ainsi. On lui a prédit un grand avenir, il est donc à la recherche d'une quête à sa mesure et délivrer une princesse serait l'idéal. Son vœu sera exaucé.
Ça part dans le fantastique avec des squelettes, des faunes, des fées, des monstres, des licornes et autres personnages du genre. C'est plein de vigueur, d'entrain, de gaieté, mais c'est aussi une histoire tragique et cela se sent surtout dans le tome 2, moins léger et moins drôle. Le langage est châtié, parfois même on y trouve quelques rimes, c'est excellent.
Le seul reproche vient du lettrage, il est en accord parfait dans le tome 1, rond avec quelques effets qui le font paraître "un peu" plus ancien. Tandis que dans le tome 2, il devient plus moderne et surtout plus petit, ce qui m'a pas mal perturbée, car j'ai été obligée de me concentrer pour le lire, dommage, sinon je crois bien que j'aurais mis 5 étoiles à cette série.
Quant au dessin il est coloré et très rond aussi. Avec des chevaux qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux que les premiers Sapiens dessinaient dans leurs grottes. Un vrai régal.
Tif et Tondu, des albums que je relis régulièrement et sur lesquels le temps ne semblent plus avoir de prises. Ceci provient du fait qu’ils m’accompagnent depuis ma prime jeunesse et que, déjà, certains titres me paraissaient désuets (mais néanmoins agréables).
Au vu de l’ampleur de la série et du nombre de scénaristes successifs, un découpage s’impose.
- L’ère pré-Rosy (albums un à trois): distrayante sans plus. Un intérêt historique plutôt que pour le reste.
- L’ère Rosy (albums quatre à quinze et trente-quatre): période foisonnante qui voit l’introduction du célèbre Monsieur Choc et des scénarios grandioses (le réveil de Toar, le grand combat). Le dessin de Will arrive aussi à maturité: la différence entre Plein gaz et la villa du Long-Cri est … criante (un écart d’environ sept années expliquant cela).
- L’ère Tillieux (albums seize à vingt-sept et collaboration avec Desberg pour le vingt-six): le père de Gil Jourdan fait l’impasse sur Monsieur Choc et amène nos deux compères dans un monde plus logique et scientifique. Ce qui ne porte absolument pas préjudice à la série.
- L’ère Desberg (albums vingt-huit à trente-neuf en excluant le trente-quatre): un cycle au spectre large et faisant la part belle à l’étrange et l’onirique. La série se permet même de flirter avec des thèmes plus profonds (nazisme et extrême droite par exemples) et renoue avec Monsieur Choc. Desberg touche à tout et le tandem atteint son paroxysme. La plus belle période à mon sens.
- L’ère Lapière/Sikorsky (albums quarante à quarante-cinq): nouveau scénariste, nouveau dessinateur. Tif et Tondu reviennent vers des aventures plus conventionnelles et contemporaines. Plus banals donc, ce qui a du mal à passer et tranche trop radicalement avec les envolées scénaristiques des albums précédents. Je préfère éviter de parler du dessin qui renoue avec le début de la série (j’exagère à peine).
Une œuvre « comme on en fait plus » que je conseille à l’achat (mais pas dans son entièreté) ayant l’énorme avantage, au vu de ses multiples scénaristes, de varier agréablement les plaisirs.
Avec 8 albums d'environ 400 pages chacun, la lecture de l'intégrale de ce manga fut intense et longue. Et pourtant, chaque tome est passé de manière très fluide, très agréable et intéressante.
Avec sa manière si personnelle, Tezuka m'a permis de découvrir non seulement la vie du Bouddha le plus célèbre, Siddhârta, mais également toute la sphère de personnages, de contes et de mythes qui l'entouraient à cette époque, au 5e siècle avant J-C dans le nord de l'Inde. Chaque album est très dense, donnant vie à des personnages très nombreux, aux histoires complexes emplies de magie, de combats, de vengeances et de complots. Une véritable mythologie comparable aux légendes grecques ou encore à la Bible par sa diversité et sa densité.
Tezuka use de son sens étonnant de la narration. Son dessin est inspiré du style Disney, enfantin dans l'apparence mais adulte dans le contenu. Son récit est fluide et constamment rehaussé de touches d'humour, de délires et d'anachronismes. Je me souviens de ma première lecture d'une oeuvre de cet auteur (c'était Phénix - L'oiseau de feu) et de combien ce style et ses délires aussi abruptes qu'aussitôt oubliés m'avaient surpris et un peu dérangé. Ici, ils m'amusent et ajoutent une touche personnelle de légèreté pleine de charme et sûrement très efficace pour mieux digérer la quantité énorme d'information que contient ce manga.
J'ai été très intéressé par ma lecture, tout en la trouvant en même temps divertissante et parfois amusante. J'avoue qu'à la longue, je m'y suis perdu dans la quantité invraisemblable de personnages et d'histoires toutes différentes, chacun devenant au final un mentor, un disciple ou un ennemi de Bouddha. J'avoue aussi avoir trouvé le personnage de Bouddha plus charismatique avant qu'il n'atteigne l'éveil, son statut de Bouddha éveillé mais assez mollasson, et son regard bovin, me le rendant un peu agaçant parfois. De même, je n'ai pas été vraiment convaincu par le message bouddhique en lui-même tel qu'il est présenté ici. Certes, il est souvent frappé au coin du bon sens, mais je ne suis pas encore prêt d'être converti, je le crains. Et du coup, j'ai trouvé que la conversion express de certains personnages, ou de certaines foules au cours du récit, manquait un peu de crédibilité.
Qu'importe, c'est un très bon manga, très bien construit, très fluide et très intéressant. Probablement la meilleure oeuvre de Tezuka à mon goût.
Ce corps à corps est plutôt une excellente surprise. On suit les tranches de vie de différentes personnes. Cependant, il existe véritablement des liens entre chacun des personnages. C'est plutôt passionnant car différents problèmes de société sont évoqués.
On aurait aimé un approfondissement pour certaines intrigues qui sont juste un peu évoquées. Ainsi, Jean-Pierre Martin ne rencontrera jamais son arnaqueuse qui va devenir la petite amie de son meilleur ami. Bref, certaines choses ne se produiront pas alors qu'elles étaient attendues par le lecteur.
Ces croisements de destin sont intéressants. On passe un bon moment de lecture. On sent tout de même qu'il manque un petit quelque chose à cet album pour le faire sortir véritablement du lot. L'impression générale demeure néanmoins assez satisfaisante. Nous avons un auteur à suivre de près.
Que dire encore sur cet album après les avis précédents.
Que les dessins sont superbes, bien travaillées et que les cases contiennent beaucoup de détails, ajoutant ainsi une touche agréable à la lecture (cela nous change des - hélas trop fréquents- fonds vides sans le moindre dessin de beaucoup de BDs).
Que les couleurs sont un ravissement pour les yeux et que c'est ce qui m'a fait pencher pour l'achat de l'album. L'atmosphère qui se dégage du choix des couleurs est un plus indéniable!
Que le scénar est une série de petites histoires avec continuité, que certaines sont meilleures que d'autres, que l'absence de combat ne m'a pas du tout dérangé (je préfère d'ailleurs, vu que ça aurait gâché l'ambiance de l'album).
Que le format est plus petit que la normale, certes, mais qu'il n'éclipse pas la qualité graphique de l'oeuvre...
Bref, à acquérir même si les histoires de pirates ne sont pas votre tasse de thé...
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Frères d'âmes
Pour ma part j'ai lu les deux tomes d'affilé. J'ai lu aussi les autres avis laissés sur le site, et je suis tout à fait d'accord avec eux pour dire que le tome 1 est assez nébuleux et ne révèle que très peu de choses. Par contre le second opus nous en apprend d'avantage, pour ne pas dire énormément plus ; ces deux tomes sont finalement assez inégaux niveau scénario. D'autant que le début du premier pourrait nous faire croire que c'est une bd plutôt humoristique, mais en avançant dans celle-ci, la tragédie qui tout doucement s'installe, enfle jusqu'à prendre toute la place, même si quelques touches d'humour subsistent de-ci de-là. Nos trois compères tuent hommes, femmes et enfants sans distinction et sans état d'âme et ce justement pour récupérer les bonnes âmes de leurs victimes. On pourrait presque les détester tellement ils sont retors, mais c'est ce qui fait également leur charme. On découvre d'autres personnages au tome 2, qui viennent densifier le récit, véritablement très riche dans cette seconde partie. Même s'il ne traite pas directement de la mort, Nemeth en a fait les fondations de son histoire, omniprésente, il faut tuer à tout prix. Le dessin m'a plu, un noir et blanc sans nuances de gris, mais sur certaines cases un peu trop hachuré à mon goût. Le style manga s'accorde parfaitement avec l'histoire, et j'apprécie beaucoup ces personnages qui ont tous des visages très différents et aussi très expressifs. Je ne dirai qu'une chose : pour apprécier cette bd il faut impérativement continuer au-delà du premier tome.
La Légende des nuées écarlates
La Légende des nuées écarlates est, je crois, la seule BD que j'achète d'abord pour le dessin. Moi qui d'habitude suis plus à cheval sur la qualité du scénario que de l'illustration, je reconnais volontiers ma faiblesse et n'ai point honte d'avouer cet écart de conduite. Car s'il est un talent que l'on reconnait unanimement à Saverio Tenuta, c'est son don pour le dessin. Ce professeur d'une des meilleures école de dessin d'Italie nous le prouve à chaque page de cette série. Mieux, il prouve que son talent s'améliore au fil du temps et ne cesse de nous faire profiter du meilleur de ses capacités à chaque nouveau tome. En effet, avec le recul, on s'aperçoit que les dominantes blanc et rouge du premier tome s'estompent progressivement pour faire place à des couleurs plus chaudes. Arrivé ici, j'émets un bémol tout relatif puisque j'admets préférer le calme blanchâtres des premières planches aux dernières plus festives. Mais cela est un détail insignifiant à côté du régal visuel que l'auteur nous offre à chaque planche, à chaque case même. Je dis auteur car en effet, le bougre Tenuta n'a pas oublié d'être scénariste. Bien qu'il brille moins par son talent de narrateur que par celui d'illustrateur, pour un premier projet c'est pas mal du tout. Bien sûr le scénario n'est pas autant prenant qu'on pourrait s'y attendre, pourra même en rebuter certains, notamment à cause des multiples flash-back du premier opus. Mais surmontée la difficulté, on se retrouve happé dans un monde qui pourrait être poétique, sans ces histoires grégaires. Bien entendu, avec un samuraï comme protagoniste difficile de faire autrement. Au final, si je devais donner une note détaillée, ce serait 3.5/5 pour le scénario et 5/5 pour le dessin.
Harding was here
Excellente surprise que ce « Harding was here ». Tout en partant d’une idée éculée (la fameuse machine à voyager dans le temps), Midam parvient à créer une série très originale. Tout en divertissant son lectorat, il parvient à l’instruire, et à l’intéresser à l’art pictural. Tout en se servant de peintres et de style pictural extrêmement célèbres, il parvient à me présenter des œuvres dont j’ignorais jusqu’à l’existence. Le trait de Adam, s’il ne fait pas preuve d’une grande originalité, est tout de même d’une belle qualité. Il m’aura fait penser à celui de Denis Bodart (« Green Manor », « Saint-Germain des Morts »). Très propre, extrêmement lisible, il a tout pour plaire à un large public. En résumé : voici une série d’humour originale, instructive au graphisme réussi. Que demander de plus ?
GTO - Great Teacher Onizuka
GTO est un de ces mangas qui auront marqué ma culture... manga. C'est en effet un manga désopilant mais qui ne manque pas d'évoquer des sujets plus ou moins variés tout en ne tombant pas dans l'apitoiement à 2 balles que l'on pourrait trouver autre part. Ici au contraire, l'auteur prend le parti d'en rire (et ce bien largement ;) ) mais ne néglige jamais de traiter sérieusement les sujets sensibles qui sont par ailleurs légion. Certes on est loin de l'univers de Niezsche et de ses confrères, mais c'est ce qui le rend agréable. L'alchimie est réussie de ce côté là. L'humour, je reviens dessus, est vraiment hilarant. Certains moment resteront cultes (et Dieu sait que ce mot a de l'importance sur ce site ;) ) et les autres resteront "seulement" géniaux. Les situations ont le mérite d'être variées, même si le comique de répétition fonctionne à merveille (je rigole encore à la rédaction de cet avis en pensant à la Cresta). Les protagonistes sont magnifiques, le panel de personnages est vraiment riche, ce qui permet des rebondissements et des histoires intéressantes. Il me semble que pas un personnage n'est totalement identique à un autre, et ce en dépit du nombre important de ceux ci. Enormément de traits de caractère donc. Alors après tout ça pourquoi pas 5/5 ? Tout simplement parce que la dernière partie de l'histoire n'est pas au niveau de la première (pour moi la frontière entre les différentes parties se reconnait au changement de directrice). Ca n'en reste pas moins désagréable mais on sent que la série commençait à s'essouffler. Dommage que la fin soit si niaise. Comme beaucoup d'autres personnes j'attendais autre chose.
Saint-Germain
Truculent, virevoltant, intrigant, ébouriffant, élégant, dément, étonnant, exaltant, amusant, ou encore frétillant ! Comment décrire « Saint-Germain » ? Comme le nouveau « De Cape et de Crocs » peut-être ? Oui et non... on en retrouve quelques caractéristiques comme la qualité du dessin, des touches de fantastiques ou encore le même genre d’esprit mais les auteurs de « Saint-Germain » ont su créer leur propre œuvre et avec la manière ! Le dessin tout d’abord : Et bien c’est une réussite. Que dire d’autre... on en prend plein la vue. C’est beau, coloré de façon remarquable, riche mais en même temps facile à contempler. Chapeau bas vraiment. Peu de séries peuvent se vanter d’être aussi belles graphiquement. Tout est là, la classe, la justesse du trait, le dynamisme mais aussi parfois l’humour. Les personnages ensuite : Là encore, une vraie réussite. Saint-Germain est très abouti. Il est mystérieux et charismatique à la fois. Il a toutefois ce petit air agaçant à la Largo Winch ou Le Scorpion : genre les plus belles filles tombent dans mes bras sans efforts... Les personnages secondaires sont tous alléchants avec leur part d’ombre et de lumière. Chacun d’entre eux pourrait donner lieu à des aventures très variées et originales selon comment ils seront exploités plus tard... Je suis impatient de découvrir de quelle façon. Enfin le scénario : Ce premier tome présente surtout beaucoup de mystères se gardant bien de les résoudre ce qui en fait une bonne introduction. L’intrigue est bien lancée et surtout ouverte. Pas moyen de deviner vers quoi les auteurs vont se diriger. Une chose semble certaine : vu la richesse de l’univers présenté, il devrait être possible de nous surprendre ! De l’aventure, du fantastique, une pointe d’historique et d’humour, « Saint-Germain » a pris le pari de jouer sur plusieurs tableaux. Le défi est relevé avec brio. Petite bouffée d’oxygène du neuvième art en cette année 2009, j’attends la suite avec grande impatience !
Le Bel Inconnu
Le Bel Inconnu est une belle surprise que j'ai décidée de classer dans le genre du conte. Cela pourrait aussi bien être du médiéval fantastique, mais comme c'est une histoire racontée par l'un des personnages, je la pense plus proche du conte. L'histoire commence donc ainsi : Monsieur de Beaujeu est amoureux de sa belle - dont on ne sait pas le nom, - il vient lui brailler son amour sous sa fenêtre, mais celle-ci ne veut rien entendre ; il décide donc de lui conter une histoire de preux chevalier et de princesse. Fort heureusement la Dame reste à sa fenêtre, comment faire autrement ? Cet énergumène s'égosille tant et si fort que tout le voisinage est sorti et finalement profite de son bavardage. Le récit se déroule dans son sa grande majorité à l'époque du Roi Arthur, mais personne n'en a gardé trace, car Monsieur de Beaujeu l'invente au fur et à mesure pour son aimée. Le Bel Inconnu n'a pas de nom, c'est pour cela qu'on l'appelle ainsi. On lui a prédit un grand avenir, il est donc à la recherche d'une quête à sa mesure et délivrer une princesse serait l'idéal. Son vœu sera exaucé. Ça part dans le fantastique avec des squelettes, des faunes, des fées, des monstres, des licornes et autres personnages du genre. C'est plein de vigueur, d'entrain, de gaieté, mais c'est aussi une histoire tragique et cela se sent surtout dans le tome 2, moins léger et moins drôle. Le langage est châtié, parfois même on y trouve quelques rimes, c'est excellent. Le seul reproche vient du lettrage, il est en accord parfait dans le tome 1, rond avec quelques effets qui le font paraître "un peu" plus ancien. Tandis que dans le tome 2, il devient plus moderne et surtout plus petit, ce qui m'a pas mal perturbée, car j'ai été obligée de me concentrer pour le lire, dommage, sinon je crois bien que j'aurais mis 5 étoiles à cette série. Quant au dessin il est coloré et très rond aussi. Avec des chevaux qui ressemblent comme deux gouttes d'eau à ceux que les premiers Sapiens dessinaient dans leurs grottes. Un vrai régal.
Tif et Tondu
Tif et Tondu, des albums que je relis régulièrement et sur lesquels le temps ne semblent plus avoir de prises. Ceci provient du fait qu’ils m’accompagnent depuis ma prime jeunesse et que, déjà, certains titres me paraissaient désuets (mais néanmoins agréables). Au vu de l’ampleur de la série et du nombre de scénaristes successifs, un découpage s’impose. - L’ère pré-Rosy (albums un à trois): distrayante sans plus. Un intérêt historique plutôt que pour le reste. - L’ère Rosy (albums quatre à quinze et trente-quatre): période foisonnante qui voit l’introduction du célèbre Monsieur Choc et des scénarios grandioses (le réveil de Toar, le grand combat). Le dessin de Will arrive aussi à maturité: la différence entre Plein gaz et la villa du Long-Cri est … criante (un écart d’environ sept années expliquant cela). - L’ère Tillieux (albums seize à vingt-sept et collaboration avec Desberg pour le vingt-six): le père de Gil Jourdan fait l’impasse sur Monsieur Choc et amène nos deux compères dans un monde plus logique et scientifique. Ce qui ne porte absolument pas préjudice à la série. - L’ère Desberg (albums vingt-huit à trente-neuf en excluant le trente-quatre): un cycle au spectre large et faisant la part belle à l’étrange et l’onirique. La série se permet même de flirter avec des thèmes plus profonds (nazisme et extrême droite par exemples) et renoue avec Monsieur Choc. Desberg touche à tout et le tandem atteint son paroxysme. La plus belle période à mon sens. - L’ère Lapière/Sikorsky (albums quarante à quarante-cinq): nouveau scénariste, nouveau dessinateur. Tif et Tondu reviennent vers des aventures plus conventionnelles et contemporaines. Plus banals donc, ce qui a du mal à passer et tranche trop radicalement avec les envolées scénaristiques des albums précédents. Je préfère éviter de parler du dessin qui renoue avec le début de la série (j’exagère à peine). Une œuvre « comme on en fait plus » que je conseille à l’achat (mais pas dans son entièreté) ayant l’énorme avantage, au vu de ses multiples scénaristes, de varier agréablement les plaisirs.
La Vie de Bouddha
Avec 8 albums d'environ 400 pages chacun, la lecture de l'intégrale de ce manga fut intense et longue. Et pourtant, chaque tome est passé de manière très fluide, très agréable et intéressante. Avec sa manière si personnelle, Tezuka m'a permis de découvrir non seulement la vie du Bouddha le plus célèbre, Siddhârta, mais également toute la sphère de personnages, de contes et de mythes qui l'entouraient à cette époque, au 5e siècle avant J-C dans le nord de l'Inde. Chaque album est très dense, donnant vie à des personnages très nombreux, aux histoires complexes emplies de magie, de combats, de vengeances et de complots. Une véritable mythologie comparable aux légendes grecques ou encore à la Bible par sa diversité et sa densité. Tezuka use de son sens étonnant de la narration. Son dessin est inspiré du style Disney, enfantin dans l'apparence mais adulte dans le contenu. Son récit est fluide et constamment rehaussé de touches d'humour, de délires et d'anachronismes. Je me souviens de ma première lecture d'une oeuvre de cet auteur (c'était Phénix - L'oiseau de feu) et de combien ce style et ses délires aussi abruptes qu'aussitôt oubliés m'avaient surpris et un peu dérangé. Ici, ils m'amusent et ajoutent une touche personnelle de légèreté pleine de charme et sûrement très efficace pour mieux digérer la quantité énorme d'information que contient ce manga. J'ai été très intéressé par ma lecture, tout en la trouvant en même temps divertissante et parfois amusante. J'avoue qu'à la longue, je m'y suis perdu dans la quantité invraisemblable de personnages et d'histoires toutes différentes, chacun devenant au final un mentor, un disciple ou un ennemi de Bouddha. J'avoue aussi avoir trouvé le personnage de Bouddha plus charismatique avant qu'il n'atteigne l'éveil, son statut de Bouddha éveillé mais assez mollasson, et son regard bovin, me le rendant un peu agaçant parfois. De même, je n'ai pas été vraiment convaincu par le message bouddhique en lui-même tel qu'il est présenté ici. Certes, il est souvent frappé au coin du bon sens, mais je ne suis pas encore prêt d'être converti, je le crains. Et du coup, j'ai trouvé que la conversion express de certains personnages, ou de certaines foules au cours du récit, manquait un peu de crédibilité. Qu'importe, c'est un très bon manga, très bien construit, très fluide et très intéressant. Probablement la meilleure oeuvre de Tezuka à mon goût.
Corps à corps (Aire Libre)
Ce corps à corps est plutôt une excellente surprise. On suit les tranches de vie de différentes personnes. Cependant, il existe véritablement des liens entre chacun des personnages. C'est plutôt passionnant car différents problèmes de société sont évoqués. On aurait aimé un approfondissement pour certaines intrigues qui sont juste un peu évoquées. Ainsi, Jean-Pierre Martin ne rencontrera jamais son arnaqueuse qui va devenir la petite amie de son meilleur ami. Bref, certaines choses ne se produiront pas alors qu'elles étaient attendues par le lecteur. Ces croisements de destin sont intéressants. On passe un bon moment de lecture. On sent tout de même qu'il manque un petit quelque chose à cet album pour le faire sortir véritablement du lot. L'impression générale demeure néanmoins assez satisfaisante. Nous avons un auteur à suivre de près.
A bord de l'Etoile Matutine
Que dire encore sur cet album après les avis précédents. Que les dessins sont superbes, bien travaillées et que les cases contiennent beaucoup de détails, ajoutant ainsi une touche agréable à la lecture (cela nous change des - hélas trop fréquents- fonds vides sans le moindre dessin de beaucoup de BDs). Que les couleurs sont un ravissement pour les yeux et que c'est ce qui m'a fait pencher pour l'achat de l'album. L'atmosphère qui se dégage du choix des couleurs est un plus indéniable! Que le scénar est une série de petites histoires avec continuité, que certaines sont meilleures que d'autres, que l'absence de combat ne m'a pas du tout dérangé (je préfère d'ailleurs, vu que ça aurait gâché l'ambiance de l'album). Que le format est plus petit que la normale, certes, mais qu'il n'éclipse pas la qualité graphique de l'oeuvre... Bref, à acquérir même si les histoires de pirates ne sont pas votre tasse de thé...