De jeunes et belles femmes sont retrouvées atrocement mutilées dans la ville de Prague : voilà pour le décor. Ce one shot semble naviguer entre sorcellerie, alchimie et énigme en surfant sur une vague déjà bien encombrée par d'autres productions du même genre.
J'ai bien aimé le mot d'ordre de la collection post mortem : une nouvelle collection à ne pas lire la nuit. J'ai suivi le conseil en effectuant ma lecture en pleine journée. Je dois bien avouer que je ne suis pas mort de trouille au ressortir. Quelle prétention tout de même !
L'intérêt de cette histoire horrifique va se situer autre part. En effet, nous découvrons une reconstitution d'une Prague gouvernée par l'Empereur Rodolfo entre 1584 et 1609. Le grand Rabbin y joue un rôle éminent.
Il est question d'une alliance secrète entre le roi chrétien et les riches commerçants juifs qui en échange de la sécurité versent de lourds tributs dans les caisses du royaume. Ceci sert à alimenter les goûts artistiques et luxueux du souverain. Ce cadre historique peu conventionnel m'a beaucoup plu car il apporte une certaine richesse à l'intrigue.
Le mystère de ces meurtres sera d'ailleurs entretenu jusqu'à la fin. L'atmosphère est très lourde et pesante entre des personnages vils et calculateurs. Une belle réussite qui est passée un peu inaperçue. Dommage car cela vaut le coup de le lire.
Duchateau nous entraîne dans une des périodes les plus sanglantes de la Révolution Française, à savoir la terreur instaurée par Robespierre et ses amis. On y suit la vie d'une femme qui utilise les têtes passées par la guillotine pour réaliser des moulages de visages qui permettront de reproduire les visages de personnages célèbres de l'époque. Il s'agit en fait de la vie de celle qui créera plus tard le musée Tussaud à Londres.
Celle-ci victime de l'inquisition menée à l'époque est contrainte de fuir la France avec son fils à la suite d'un simulacre de procès. Les auteurs donnent vie à une galerie de personnages qui poursuivront l'héroïne jusqu'en Angleterre la soupçonnant de posséder le diamant du couple royal passé par la guillotine. Mais Marie Tussaud n'en a cure et seul compte pour elle le fait de nourrir sa famille.
Ce récit historique, quelque peu inégal au niveau de la narration (le second album me paraît meilleur que le premier) nous montre ainsi une femme d’une étonnante modernité pour l'époque : une célibataire qui élève seul ses enfants et qui crée sa propre entreprise.
Le dessin de Follet est absolument superbe, réalisé en couleur directe manifestement et qui nous offre de superbes tableaux de la période révolutionnaire sur une centaine de pages.
Une histoire de belle facture pour les amoureux de ce dessinateur méconnu au talent rare.
Cocktail d'humour, de philosophie, et de poésie, cette bande dessinée ravira tout le monde, y compris les moins fans de tout ce qu'on appelle "la nouvelle bande dessinée".
Les couleurs sont bonnes (Brigitte Findakly), et Joann Sfar, dans cette œuvre, est tel qu'on le connait, les dessins parlent d'eux-mêmes, et le découpage régulier (2x3=6 cases par page) se prête parfaitement aux aventures de ce chat tantôt bavard, tantôt muet.
Le premier tome se suffit à lui même, mais la série est bonne dans sa globalité, le 5ème tome n'est plus de 46 pages mais de 80, et vu l'histoire qui y est comptée, c'est tout à fait légitime.
Cette histoire est un vrai régal pour nos sens !
La meilleur BD de Sfar.
Je ne vois pas comment il pourrait mieux faire !
Cette œuvre est de toute beauté, à la fin de chaque volume, j'ai eu les larmes au yeux.
Marco, le personnage principal, est attachant à en mourir, le scénario est découpé "juste comme il faut", les dialogues sont à s'en arracher le cœur tant ils sont bien ciselés, et l'histoire, ... le fond, ... d'une vérité hélas tragique qui nous affecte tous aujourd'hui. Un chantier qui ferme, des ouvrier dégoutés, un jeune qui n'arrive pas à changer le monde, un couple qui vit des hauts et des bas, un fils en deuil, une maladie, un psy, une gamine et des gros pétards. De quoi remuer tous vos neurones un bon coup, soyez en sûrs !
Attention, par contre : j'ai 20 ans. Je pense que c'est à cette âge là que l'on peut le plus apprécier certaines facettes de ce récit : entre frustration et appréhension, je suis en train de quitter le tremplin qui est censé me faire découvrir la vie, la vraie. Le monde, le vrai. Cette BD est le reflet de toutes mes angoisses.
Je ne sais pas si à 40 ans, en lisant cette série, on ne va pas se dire "oui ... bon ... il raconte juste notre vie à tous quoi ..."
Mais croyez moi, à moins d'être un "frustré de la vie", cette BD vous donnera envie de vous mettre tout nu, de sauter sur votre lit, et de partir en courant dans la rue !!
Les dessins sont géniaux (en plein dans "la nouvelle bande dessinée"), les couleurs sont nickels.
Une BD à lire, à acheter, à offrir, puis à relire, et à adorer !
Ah la la la la, quel plaisir pour moi de retrouver le trait de Derib après Buddy Longway ! D'autant plus que la fin de cette série culte m'avait quand même fait franchement mal au cœur, surtout le tome 18 "La balle perdue", mais passons… Avec "Celui qui est né deux fois", c'est une deuxième chance de rêver, de voyager, de s'attacher à des personnages forts, et à nouveau d'avoir un gros pincement au cœur :'(.
Derib est, à mon sens, LE dessinateur / scénariste des indiens d'Amérique du Nord. Cette manière de rendre hommage à la nature, aux grands espaces et à la culture "peau-rouge" toute en harmonie avec la terre mère est une vraie leçon de vie. Les couleurs, même plus de 20 ans plus tard, n'ont pas vieilli d'un poil, elles sont magnifiques, quelle que soit la saison. La composition des planches, recherchée, hyper moderne pour l'époque et encore aujourd'hui, est un régal pour les yeux. Les vieux indiens à la peau tannée et ridée sont beaux, tout simplement.
"Celui qui est né deux fois" c'est l'histoire, de sa naissance à sa mort, d'un peau-rouge au destin hors du commun, et qui aura, à son grand désarroi, la vision de l'extermination des siens par les visages pâles. Plus au cœur de la vie quotidienne des indiens que Buddy Longway, ce triptyque nous fait (re)découvrir les traditions et le mode de vie de ce peuple malheureusement décimé aujourd'hui.
Derib nous raconte à chaque fois une histoire simple et sans prétention mais qui nous fait rêver et voyager, qui nous interpelle sur notre relation aux autres et à la nature, qui pointe du doigt les injustices faites à ces femmes et ces hommes qui auraient mérité au contraire admiration et respect. L'émotion est également toujours au rendez-vous et même si l'on sait d'avance le sort fait aux indiens d'Amérique, on ne peut s'empêcher d'espérer que l'histoire prenne une autre tournure, Derib est cruel ! … Mais réaliste.
Si à l'époque, les fusils et l'appât du gain et de l'or n'avaient pas eu le dessus, le monde d'aujourd'hui ne serait peut-être pas en si piteux état. Entre Buddy Longway, Yakari , "Celui qui est né deux fois" et Red Road (qu'il faut que je lise aussi un de ces quatre puisque je viens de découvrir qu'il s'agit de la suite de la présente série), Derib a su toucher un large public pour faire passer son message. Moi je suis complètement et définitivement fan.
Monsieur Mardi Gras Descendres fait partie de ces séries totalement atypiques, où l'on sait d'avance que le scénario sera quelque chose de nouveau et de jamais vu et lu.
D'emblée, on n'est projeté dans cet univers blafard, sombre et au paysage épuré avec pour seule lumière la lune. Déjà les questions se posent, où sommes-nous ? Qui est le héros et pourquoi est-il un squelette ? S'ensuit alors un scénario éblouissant dans lequel on va de surprises en surprises. Seul point noir: la narration un peu brouillon et un scénario tellement dantesque que l'on a tendance à s'y perdre un peu.
Pour les dessins, ils sont sublimes et on sent qu'il y a eu un travail de titan derrière chaque planche. Les différents personnages de l'histoire sont à chaque fois d'une finesse exquise et les décors bien qu'épurés pour les décors en "plein air" reste vraiment très bien fait en intérieur avec des assemblages divers et des tuyaux dans tous les sens. Bref, une architecture fantastique !
Une très bonne série, pas facile d'accès avec une vision différente de la mort qui pose beaucoup de questions. Je conseille tout de même pour l'ovni que représente cette série !
« Le Bois des Vierges »… en voilà un titre mystérieux et alléchant…
Le célèbre Jean Dufaux collabore ici avec l’excellente dessinatrice Béatrice Tillier pour nous raconter une histoire de qualité mélangeant plusieurs styles : aventure, conte, fantasy et même un peu de médiéval fantastique.
Le scénario est une réussite dans son approche de l’histoire et l’ambiance dégagée. L’atmosphère est intrigante et chargée de tension. On assiste au déchirement entre les races : les humains, les bêtes de haute taille et les bêtes de basse taille.
Pour mettre fin à cette guerre éternelle, humains et bêtes de haute taille tente une alliance par le mariage d’Aube, fille du puissant seigneur humain Maître Arcan, et Loup-de-Feu, fils de l’emblématique Loup de Traille, chef des bêtes. La noce échoue et l’escalade de la violence commence alors qu’Aube fuit vers le Bois des Vierges, sanctuaire inviolé où seules les jeunes filles vierges peuvent s’aventurer.
Alors que la guerre fait rage, chaque camp compte et pleure ses morts : les ingénieux humains ne tiendront pas longtemps face aux féroces bêtes de haute taille… les bêtes non plus face aux inventions humaines… Quel rôle viendront jouer les bêtes de basse taille haïes par hommes et bêtes ? Qu’est vraiment le Bois des Vierges ?
Les questions posées sont nombreuses et la volonté d’en connaître les réponses est grande ! « Le Bois des Vierges » promet beaucoup grâce à un premier tome de qualité.
Cette bande dessinée ne se contente pas seulement d’un scénario solide et innovant. Le dessin est du même acabit. Béatrice Tillier sait dessiner à la perfection. L’atmosphère mystérieuse et envoûtante du récit est restituée de manière remarquable. S’ajoute à cela une colorisation de toute beauté mettant l’ensemble de l’album en valeur.
« Le Bois des Vierges » a tout pour devenir une grande série du neuvième art. Tout y est : le dessin, l’histoire, l’atmosphère, l’originalité et le mystère.
Affaire à suivre (avec le plus grand intérêt) !
- Une femme suivie 24h sur 24 par des caméras et dont la vie est montrée tous les jeudis...
- Une société futuriste très spéciale, où les suicides (et autres morts) sont monnaie courante et canalisés...
- Du noir et blanc assez sympa...
Ce ne sont que quelques ingrédients de ce one-shot qui se décompose en 9 histoires distinctes mais étroitement liées (un peut comme une série TV).
Au travers de celles-ci, nous découvrons Custer, la femme filmée en permanence, avec tous ce que cela entraîne comme conséquences: l'ébahissement du départ, le manque d'intimité,...
Mais, surtout, on découvre les personnes qui la croisent et la reconnaissent et qui, donc, agissent en conséquence (de l'acteur débutant au flic qui veut redorer son blason en passant par les personnes qui l'évitent).
On y voit aussi, qu'en effet, la téléréalité n'est pas toujours aussi réelle qu'on pourrait le supposer...
Une très bonne BD écrite en 86, mais visionnaire à plus d'un titre.
Mon avis est assez identique à celui de Ro un peu plus bas.
Je suis tombé aujourd'hui sur cette BD, la couverture m'ayant attiré l'oeil et voyant "Le 1er album des auteurs de Servitude" je l'ai donc feuilletée.
Puis je l'ai lue et je dois avouer avoir été très agréablement surpris.
Une histoire très actuelle, un univers cohérent et réaliste dans un proche avenir et des dessins/colorisations de très bonne facture.
Le scénario n'est quant à lui pas en reste et vous n'êtes pas au bout de vos surprises.
Bref un très bon one shot intelligent et bien dessiné, que demander de plus?
C'est une bd que j'avais repérée depuis un moment par la bonne notation qui lui était associée, mais je ne me pressais pas trop à la lire car ce n'est habituellement pas un type de dessin qui m'attire.
Je me lance donc dans la lecture des 3 tomes disponibles et je n'ai pas pu m'en détacher, j'ai lu les trois d'une seule traite.
C'est un policier dans les années 1930 qui nous plonge de manière très originale dans l'univers des maisons closes, et le dessin simpliste permet de montrer pas mal de choses qui seraient moins grand public si c'était dessiné en « réaliste ». On s'attache très vite au candide personnage principal, Blanche, qui s'intègre volontairement dans cet univers pour enquêter sur l'assassinat de sa soeur.
À travers ce fil conducteur, on y découvre des aspects assez noirs de notre société hypocrite comme la politique, la drogue et les maisons closes. Et même si je me répète, j'ai beaucoup aimé la façon innocente de traiter ce sujet par le parcours et le regard de Blanche. Une agréable surprise dans l'ensemble, vivement la suite !
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Fils de l'enfer
De jeunes et belles femmes sont retrouvées atrocement mutilées dans la ville de Prague : voilà pour le décor. Ce one shot semble naviguer entre sorcellerie, alchimie et énigme en surfant sur une vague déjà bien encombrée par d'autres productions du même genre. J'ai bien aimé le mot d'ordre de la collection post mortem : une nouvelle collection à ne pas lire la nuit. J'ai suivi le conseil en effectuant ma lecture en pleine journée. Je dois bien avouer que je ne suis pas mort de trouille au ressortir. Quelle prétention tout de même ! L'intérêt de cette histoire horrifique va se situer autre part. En effet, nous découvrons une reconstitution d'une Prague gouvernée par l'Empereur Rodolfo entre 1584 et 1609. Le grand Rabbin y joue un rôle éminent. Il est question d'une alliance secrète entre le roi chrétien et les riches commerçants juifs qui en échange de la sécurité versent de lourds tributs dans les caisses du royaume. Ceci sert à alimenter les goûts artistiques et luxueux du souverain. Ce cadre historique peu conventionnel m'a beaucoup plu car il apporte une certaine richesse à l'intrigue. Le mystère de ces meurtres sera d'ailleurs entretenu jusqu'à la fin. L'atmosphère est très lourde et pesante entre des personnages vils et calculateurs. Une belle réussite qui est passée un peu inaperçue. Dommage car cela vaut le coup de le lire.
Terreur
Duchateau nous entraîne dans une des périodes les plus sanglantes de la Révolution Française, à savoir la terreur instaurée par Robespierre et ses amis. On y suit la vie d'une femme qui utilise les têtes passées par la guillotine pour réaliser des moulages de visages qui permettront de reproduire les visages de personnages célèbres de l'époque. Il s'agit en fait de la vie de celle qui créera plus tard le musée Tussaud à Londres. Celle-ci victime de l'inquisition menée à l'époque est contrainte de fuir la France avec son fils à la suite d'un simulacre de procès. Les auteurs donnent vie à une galerie de personnages qui poursuivront l'héroïne jusqu'en Angleterre la soupçonnant de posséder le diamant du couple royal passé par la guillotine. Mais Marie Tussaud n'en a cure et seul compte pour elle le fait de nourrir sa famille. Ce récit historique, quelque peu inégal au niveau de la narration (le second album me paraît meilleur que le premier) nous montre ainsi une femme d’une étonnante modernité pour l'époque : une célibataire qui élève seul ses enfants et qui crée sa propre entreprise. Le dessin de Follet est absolument superbe, réalisé en couleur directe manifestement et qui nous offre de superbes tableaux de la période révolutionnaire sur une centaine de pages. Une histoire de belle facture pour les amoureux de ce dessinateur méconnu au talent rare.
Le Chat du Rabbin
Cocktail d'humour, de philosophie, et de poésie, cette bande dessinée ravira tout le monde, y compris les moins fans de tout ce qu'on appelle "la nouvelle bande dessinée". Les couleurs sont bonnes (Brigitte Findakly), et Joann Sfar, dans cette œuvre, est tel qu'on le connait, les dessins parlent d'eux-mêmes, et le découpage régulier (2x3=6 cases par page) se prête parfaitement aux aventures de ce chat tantôt bavard, tantôt muet. Le premier tome se suffit à lui même, mais la série est bonne dans sa globalité, le 5ème tome n'est plus de 46 pages mais de 80, et vu l'histoire qui y est comptée, c'est tout à fait légitime. Cette histoire est un vrai régal pour nos sens ! La meilleur BD de Sfar. Je ne vois pas comment il pourrait mieux faire !
Le Combat ordinaire
Cette œuvre est de toute beauté, à la fin de chaque volume, j'ai eu les larmes au yeux. Marco, le personnage principal, est attachant à en mourir, le scénario est découpé "juste comme il faut", les dialogues sont à s'en arracher le cœur tant ils sont bien ciselés, et l'histoire, ... le fond, ... d'une vérité hélas tragique qui nous affecte tous aujourd'hui. Un chantier qui ferme, des ouvrier dégoutés, un jeune qui n'arrive pas à changer le monde, un couple qui vit des hauts et des bas, un fils en deuil, une maladie, un psy, une gamine et des gros pétards. De quoi remuer tous vos neurones un bon coup, soyez en sûrs ! Attention, par contre : j'ai 20 ans. Je pense que c'est à cette âge là que l'on peut le plus apprécier certaines facettes de ce récit : entre frustration et appréhension, je suis en train de quitter le tremplin qui est censé me faire découvrir la vie, la vraie. Le monde, le vrai. Cette BD est le reflet de toutes mes angoisses. Je ne sais pas si à 40 ans, en lisant cette série, on ne va pas se dire "oui ... bon ... il raconte juste notre vie à tous quoi ..." Mais croyez moi, à moins d'être un "frustré de la vie", cette BD vous donnera envie de vous mettre tout nu, de sauter sur votre lit, et de partir en courant dans la rue !! Les dessins sont géniaux (en plein dans "la nouvelle bande dessinée"), les couleurs sont nickels. Une BD à lire, à acheter, à offrir, puis à relire, et à adorer !
Celui qui est né deux fois
Ah la la la la, quel plaisir pour moi de retrouver le trait de Derib après Buddy Longway ! D'autant plus que la fin de cette série culte m'avait quand même fait franchement mal au cœur, surtout le tome 18 "La balle perdue", mais passons… Avec "Celui qui est né deux fois", c'est une deuxième chance de rêver, de voyager, de s'attacher à des personnages forts, et à nouveau d'avoir un gros pincement au cœur :'(. Derib est, à mon sens, LE dessinateur / scénariste des indiens d'Amérique du Nord. Cette manière de rendre hommage à la nature, aux grands espaces et à la culture "peau-rouge" toute en harmonie avec la terre mère est une vraie leçon de vie. Les couleurs, même plus de 20 ans plus tard, n'ont pas vieilli d'un poil, elles sont magnifiques, quelle que soit la saison. La composition des planches, recherchée, hyper moderne pour l'époque et encore aujourd'hui, est un régal pour les yeux. Les vieux indiens à la peau tannée et ridée sont beaux, tout simplement. "Celui qui est né deux fois" c'est l'histoire, de sa naissance à sa mort, d'un peau-rouge au destin hors du commun, et qui aura, à son grand désarroi, la vision de l'extermination des siens par les visages pâles. Plus au cœur de la vie quotidienne des indiens que Buddy Longway, ce triptyque nous fait (re)découvrir les traditions et le mode de vie de ce peuple malheureusement décimé aujourd'hui. Derib nous raconte à chaque fois une histoire simple et sans prétention mais qui nous fait rêver et voyager, qui nous interpelle sur notre relation aux autres et à la nature, qui pointe du doigt les injustices faites à ces femmes et ces hommes qui auraient mérité au contraire admiration et respect. L'émotion est également toujours au rendez-vous et même si l'on sait d'avance le sort fait aux indiens d'Amérique, on ne peut s'empêcher d'espérer que l'histoire prenne une autre tournure, Derib est cruel ! … Mais réaliste. Si à l'époque, les fusils et l'appât du gain et de l'or n'avaient pas eu le dessus, le monde d'aujourd'hui ne serait peut-être pas en si piteux état. Entre Buddy Longway, Yakari , "Celui qui est né deux fois" et Red Road (qu'il faut que je lise aussi un de ces quatre puisque je viens de découvrir qu'il s'agit de la suite de la présente série), Derib a su toucher un large public pour faire passer son message. Moi je suis complètement et définitivement fan.
Monsieur Mardi-Gras Descendres
Monsieur Mardi Gras Descendres fait partie de ces séries totalement atypiques, où l'on sait d'avance que le scénario sera quelque chose de nouveau et de jamais vu et lu. D'emblée, on n'est projeté dans cet univers blafard, sombre et au paysage épuré avec pour seule lumière la lune. Déjà les questions se posent, où sommes-nous ? Qui est le héros et pourquoi est-il un squelette ? S'ensuit alors un scénario éblouissant dans lequel on va de surprises en surprises. Seul point noir: la narration un peu brouillon et un scénario tellement dantesque que l'on a tendance à s'y perdre un peu. Pour les dessins, ils sont sublimes et on sent qu'il y a eu un travail de titan derrière chaque planche. Les différents personnages de l'histoire sont à chaque fois d'une finesse exquise et les décors bien qu'épurés pour les décors en "plein air" reste vraiment très bien fait en intérieur avec des assemblages divers et des tuyaux dans tous les sens. Bref, une architecture fantastique ! Une très bonne série, pas facile d'accès avec une vision différente de la mort qui pose beaucoup de questions. Je conseille tout de même pour l'ovni que représente cette série !
Le Bois des Vierges
« Le Bois des Vierges »… en voilà un titre mystérieux et alléchant… Le célèbre Jean Dufaux collabore ici avec l’excellente dessinatrice Béatrice Tillier pour nous raconter une histoire de qualité mélangeant plusieurs styles : aventure, conte, fantasy et même un peu de médiéval fantastique. Le scénario est une réussite dans son approche de l’histoire et l’ambiance dégagée. L’atmosphère est intrigante et chargée de tension. On assiste au déchirement entre les races : les humains, les bêtes de haute taille et les bêtes de basse taille. Pour mettre fin à cette guerre éternelle, humains et bêtes de haute taille tente une alliance par le mariage d’Aube, fille du puissant seigneur humain Maître Arcan, et Loup-de-Feu, fils de l’emblématique Loup de Traille, chef des bêtes. La noce échoue et l’escalade de la violence commence alors qu’Aube fuit vers le Bois des Vierges, sanctuaire inviolé où seules les jeunes filles vierges peuvent s’aventurer. Alors que la guerre fait rage, chaque camp compte et pleure ses morts : les ingénieux humains ne tiendront pas longtemps face aux féroces bêtes de haute taille… les bêtes non plus face aux inventions humaines… Quel rôle viendront jouer les bêtes de basse taille haïes par hommes et bêtes ? Qu’est vraiment le Bois des Vierges ? Les questions posées sont nombreuses et la volonté d’en connaître les réponses est grande ! « Le Bois des Vierges » promet beaucoup grâce à un premier tome de qualité. Cette bande dessinée ne se contente pas seulement d’un scénario solide et innovant. Le dessin est du même acabit. Béatrice Tillier sait dessiner à la perfection. L’atmosphère mystérieuse et envoûtante du récit est restituée de manière remarquable. S’ajoute à cela une colorisation de toute beauté mettant l’ensemble de l’album en valeur. « Le Bois des Vierges » a tout pour devenir une grande série du neuvième art. Tout y est : le dessin, l’histoire, l’atmosphère, l’originalité et le mystère. Affaire à suivre (avec le plus grand intérêt) !
Carnage+
- Une femme suivie 24h sur 24 par des caméras et dont la vie est montrée tous les jeudis... - Une société futuriste très spéciale, où les suicides (et autres morts) sont monnaie courante et canalisés... - Du noir et blanc assez sympa... Ce ne sont que quelques ingrédients de ce one-shot qui se décompose en 9 histoires distinctes mais étroitement liées (un peut comme une série TV). Au travers de celles-ci, nous découvrons Custer, la femme filmée en permanence, avec tous ce que cela entraîne comme conséquences: l'ébahissement du départ, le manque d'intimité,... Mais, surtout, on découvre les personnes qui la croisent et la reconnaissent et qui, donc, agissent en conséquence (de l'acteur débutant au flic qui veut redorer son blason en passant par les personnes qui l'évitent). On y voit aussi, qu'en effet, la téléréalité n'est pas toujours aussi réelle qu'on pourrait le supposer... Une très bonne BD écrite en 86, mais visionnaire à plus d'un titre.
Live war heroes
Mon avis est assez identique à celui de Ro un peu plus bas. Je suis tombé aujourd'hui sur cette BD, la couverture m'ayant attiré l'oeil et voyant "Le 1er album des auteurs de Servitude" je l'ai donc feuilletée. Puis je l'ai lue et je dois avouer avoir été très agréablement surpris. Une histoire très actuelle, un univers cohérent et réaliste dans un proche avenir et des dessins/colorisations de très bonne facture. Le scénario n'est quant à lui pas en reste et vous n'êtes pas au bout de vos surprises. Bref un très bon one shot intelligent et bien dessiné, que demander de plus?
Miss Pas Touche
C'est une bd que j'avais repérée depuis un moment par la bonne notation qui lui était associée, mais je ne me pressais pas trop à la lire car ce n'est habituellement pas un type de dessin qui m'attire. Je me lance donc dans la lecture des 3 tomes disponibles et je n'ai pas pu m'en détacher, j'ai lu les trois d'une seule traite. C'est un policier dans les années 1930 qui nous plonge de manière très originale dans l'univers des maisons closes, et le dessin simpliste permet de montrer pas mal de choses qui seraient moins grand public si c'était dessiné en « réaliste ». On s'attache très vite au candide personnage principal, Blanche, qui s'intègre volontairement dans cet univers pour enquêter sur l'assassinat de sa soeur. À travers ce fil conducteur, on y découvre des aspects assez noirs de notre société hypocrite comme la politique, la drogue et les maisons closes. Et même si je me répète, j'ai beaucoup aimé la façon innocente de traiter ce sujet par le parcours et le regard de Blanche. Une agréable surprise dans l'ensemble, vivement la suite !