Le Chat du Rabbin

Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 46 avis)

Angoulême 2003 : Alph-Art Polonais (tome 1) 2003 : Prix du jury œcuménique de la bande dessinée (tome 1). Will Eisner Award 2006 : Best U.S. Edition of Foreign Material Réflexion sur la religion juive par un chat.


Angoulême : récapitulatif des séries primées BDs philosophiques Chats Communauté juive La BD au féminin Poisson Pilote Prix oecuménique Sfar Spiritualité et religion Will Eisner Awards

Le rabbin a un chat. Qui ne sait pas parler. Le rabbin a un perroquet. Le chat mange le perroquet. Le chat parle. Avec la parole vient la réflexion et avec elle, les questions. Le chat est curieux, et faussement ingénu, un peu comme le Candide de Voltaire. Il questionne son maître, veut savoir, et pointe les incohérences de la tradition. Autant dire que le pauvre rabbin va devoir argumenter. A présent qu'il est doué de parole, notre chat veut faire sa bar-mitsva !

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Janvier 2002
Statut histoire Série en cours 12 tomes parus
Dernière parution : Moins d'un an

Couverture de la série Le Chat du Rabbin © Dargaud 2002
Les notes
Note: 3.8/5
(3.8/5 pour 46 avis)
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29/04/2002 | ThePatrick
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Par Erik
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Erik

Que du bonheur! J'étais pourtant très réticent à lire cette bd, je ne sais pas pourquoi... Il est vrai que le dessin de cette Ecole simpliste ne m'attire guère. Mais quel talent dans la narration ! C'est un chef d'oeuvre ! Je comprends pourquoi cet auteur est si apprécié dans le milieu au point de se lancer également dans le cinéma. :: Vous avez certainement dû remarquer que mes avis sur les bd d'humour sont souvent très négatifs (Ratafia, Les Bidochon, Le Chat ...) et pour cause, peu provoquent en moi le rire. Or ici, rien qu'en voyant ce chat, j'ai envie de me marrer. Ses réflexions sont intelligentes et subtiles. Voilà, j'ai trouvé ma référence en matière de bd d'humour. Je finissais par croire que j'étais blasé. Nous suivons les tribulations d'un chat théologue au milieu de la communauté juive d'Alger au début du XXème siècle. Cet étrange animal est têtu, pas toujours avenant mais capable de tendresses renversantes notamment auprès de son maître le rabbin ou de sa fille Zlabya. Et puis, il fallait avoir du cran pour aborder un sujet aussi sensible, presque tabou qu'est la religion. J'adhère totalement à la manière de voir les choses de l'auteur. Je trouve ses interrogations tout à fait légitimes. En tout cas, le message philosophique est passé. Le chat du rabbin est un véritable conte initiatique d'une force rare brassant philosophie et théologie dans un cocktail d'intelligence, d'humour et d'humanité! Les 5 premiers tomes ont été réalisés au début des années 2000. Puis, pendant presque 10 ans: plus rien avant de revenir avec un 6ème tome plus marqué au niveau de la religion. Le 7ème tome est exceptionnellement plus long que les autres avec des réflexions toujours aussi savoureuses sur la religion et ce qui devrait rapprocher les hommes au lieu de les éloigner dans la haine et la violence. Note Dessin: 3.5/5 - Note Scénario: 4.5/5 - Note Globale: 4/5

28/09/2007 (MAJ le 04/12/2017) (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5

J’ai longtemps hésité à lire cette série à cause du trait très singulier de Sfar qui ne m’attirait pas du tout. Mais les nombreux éloges m’ont finalement convaincu d’en tenter la lecture. Et bien m’en a pris car j’ai beaucoup apprécié les cinq premiers volumes. Le récit est fin et si Sfar s’amuse (beaucoup) des dogmatismes, des fanatismes et des rigidités idéologiques des religions (du judaïsme notamment), il ne tombe pas dans la bête caricature ou la vulgarité. Les dialogues sont intelligents, bien écrits et plein d’humour ; les personnages sont drôles et attachants. Seuls les dessins m’ont parfois un peu gêné au début car ils sont assez inégaux. Cependant, je dois bien reconnaitre que l’univers graphique de Sfar est diablement moderne et original. Bref, Le chat du rabbin est une série brillante. A lire et à relire.

30/05/2015 (modifier)
Par Jaydee
Note: 4/5

Voici une bien belle série mélant parfaitement humour et philosophie. Le dessin de Sfar est classique de l'auteur, que l'on aime ou non il sert à mon avis très bien le récit, bien que l'on puisse regretter le manque de dynamisme du découpage. Chaque tome de l'histoire peut se lire comme one shot, ce qui est particulièrement appréciable lorsque l'on sait la difficulté que Sfar a à terminer une série en plusieurs tomes. Il s'en dégage une impression propre à l'œuvre de l'auteur de fouillis, on ne sait pas exactement où il veut nous mener, ses personnages sont plutôt prétexte à illustrer ses réflexions, sans forcément chercher à les structurer plus que ça. Mais quelles réflexions ! Quelle sagesse de certaines bulles, et quel bonheur de lire ces perles d'intellect au sein d'une histoire somme toute assez dynamique.

14/11/2014 (modifier)
Par Pasukare
Note: 1/5
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Non, décidément, Sfar, je n'y arrive pas. Graphiquement c'est un rejet total pour ma part : je n'aime pas le trait, je n'aime pas les couleurs, je n'aime pas le découpage et je n'aime pas la typographie... Ca fait beaucoup pour une seule BD ! Comme j'ai lu beaucoup de bien de la série, j'ai tenté de passer outre tout ce rejet graphique pour me concentrer sur l'histoire elle-même mais le déclic n'a pas eu lieu. Je n'ai pas été touchée, ni trouvé ça drôle ou instructif pour un sou. En ce qui me concerne, la bonne réputation de cette série est très surfaite et en partie liée aux lauriers de son auteur, mais peut-être que si j'étais moins difficile pour le dessin, j'aurais pu l'apprécier. Quoique, d'autres BD graphiquement à 1000 lieues de mes canons graphiques ont réussi cet exploit (Héraklès récemment pour ne citer qu'elle) donc le dessin n'explique visiblement pas tout.

03/11/2012 (modifier)
Par Yannis
Note: 4/5
L'avatar du posteur Yannis

Une BD vraiment sympathique dont j'ai beaucoup apprécié la lecture. Cette plongée au coeur du judaïsme est drôle et attendrissante à la fois sans verser dans le prosélytisme ou la caricature. Le dessin a beaucoup joué dans mon avis. J'aime beaucoup ce que fait Sfar et je trouve qu'il excelle sur cette série. On ressent toute la chaleur à travers son dessin et les couleurs du pays et de ses habitants. Niveau scénario j'aurai apprécié que le chat continue de parler tout au long de l'aventure. Je trouvais l'idée bonne et sa vision vraiment bonne. Je vous recommande chaudement cette lecture.

09/10/2012 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

La lecture des quatre premiers tomes m'a littéralement transporté. J'étais comme un enfant assis au coin du feu à qui l'on raconte une histoire. Ce que j'ai apprécié, c'est que Sfar montre une facette du judaïsme sans pour autant vendre cette religion dans laquelle il a été élevé. Il la dépeint telle qu'elle est: avec ses bons côtés et ses travers. J'aime le ton qu'il prend pour raconter ses aventures: on dirait que les anecdotes ont été transmises de parents à enfants, par bouche-à-oreille. J'ai beaucoup aimé cette série, même si je ne qualifierais pas le dessin de beau. A s'arrêter promptement sur une case, on pourrait même en penser le contraire. Cependant, je dirais que le trait de Sfar est surtout brut. Mon sentiment est qu'il dessine à l'instinct (et là, peut être que je me plante complètement...), comme ça lui vient. Ainsi, il se dégage de ce graphisme un sentiment de spontanéité, d'authenticité, et de fraicheur. La richesse des personnages qui jouent un rôle dans cette oeuvre est remarquable.  Commençons par le personnage principal, le chat. J'adore ces bêtes. Alors quand le narrateur prend la forme d'un félin vif d'esprit, espiègle, curieux de tout, et qui a le sens de l'humour, ça fait mouche. Je me suis pris d'affection pour ce chat anonyme dès les premières pages de l'oeuvre. Mais, loin de s'arrêter là, Sfar fait entrer en scène une myriade d'autres personnages, eux aussi sont décrits avec leurs qualités et leurs défauts. J'ai beaucoup aimé le personnage du Rabbin, un petit père tranquille, honnête, pieux, mais qui s'octroie des entorses à la religion quand ça l'arrange. Le tome 3, qui raconte le choc des cultures vécu par ce bonhomme qui découvre Paris, est très drôle! Le cousin du Rabbin, le Malka des lions, est remarquable de charisme. L'un des premiers dessins qui le présente, la case à la terrasse du café, est magnifique, et d'ailleurs, elle contraste volontairement avec toutes les autres cases de l'oeuvre, dont les dessins sont plutôt naïfs. Si je devais terminer avec un troisième personnage, mais je pourrais passer la journée à vous parler de cette grande famille, je vous dirais que j'ai aussi un faible pour le cousin du Rabbin, qui n'est autre qu'un musulman, Cheikh Mohammed Sfar, dont les propos sont apaisants et plein de sagesse. Cette proximité entre islam et judaïsme qui transparait tout au long de l'oeuvre - (J'ai en mémoire une petite histoire dans la préface d'un des tomes qui dit : "tu connais l'histoire du juif qui croise un autre arabe ?") - est l'un des exemples de la grande intelligence de cette bande dessinée. Sous des airs gentillets, enfantins au regard du dessin, cette oeuvre traite avec le plus grand sérieux de la grande problématique que constitue la dualité entre les religions. J'aime beaucoup, et je suis du même avis, cet aspect selon lequel "toutes les prières vont au même dieu", pour reprendre une réplique de cette série. Bref, si comme moi, vous aimez les contes, l'histoire, la philosophie, l'humour... et les chats, cet album est fait pour vous aussi ! (151)

08/08/2012 (modifier)
Par McClure
Note: 4/5
L'avatar du posteur McClure

J'ai beaucoup aimé le Chat du Rabbin qui se cache derrière un dessin un peu rebutant pour mieux nous séduire par la suite. Le dessin est réellement parfois trop fouillé et cela pique aux yeux. Il est même à certains endroits bâclé si bien qu'il ressort encore moins bien que sur le reste des albums. Malgré tout, on reconnait bien chacun des protagonistes et les expressions de ce félin son tout bonnement extra. Concernant l'histoire ou plutôt les histoires, si celles ci ne sont pas vraiment bonnes elles servent à merveille les critiques douce amer de l'auteur sur les religions, le refus de l'autre (la scène des juifs noirs est en ce sens jubilatoire), le paraitre, la place des femmes dans les sociétés contemporaines et dans celles où la religion est prédominante (voir en cela la perte de liberté de la fille du rabbin malgré son arrivée dans une famille dite plus "moderne et civilisée"). J'ai bien apprécié la charge anti colonialiste surtout qu'elle se teinte aussi d'une nostalgie de cette période, il y a dans le regard de Sfar comme une perte d'innocence et de douceur de vivre malgré la violence de l'impérialisme de l'époque. Et que dire de l'énormissime passage Tintinesque. Après je dois aussi reconnaitre que j'ai adoré finalement quelques passages mais que j'ai trouvé certaines longueurs sur d'autres qui m'empêche malgré tout de "cultissimer" la série. Voila, j'aime bien, une lecture intelligente, drôle parfois, douce amer. Et quel plaisir de voir le félin croquer le perroquet puis le mainate pour prendre la parole. Et la qualité des questionnements du félin sur l'obscurantisme religieux est un vrai bon grand moment de lecture.

30/11/2011 (modifier)

Une excellente série à mon sens complètement incontournable... Un plongeon dans une communauté juive du Maghreb, pas si typique que ça : un chat qui parle, amoureux de sa belle maîtresse, et dont le maître - le fameux rabbin Sfar - décide de lui apprendre le Talmud afin d'en faire un bon chat juif. Beaucoup de sensibilité dans la narration, un humour certain. Les deux collent parfaitement avec la beauté du trait et des couleurs... Des dessins très fluides, soignés, qui dynamisent la narration, et qui rendent les personnages particulièrement vivants et attachants. L'adaptation en film est une réussite, mais il vaut mieux avoir lu les livres avant. Seul regret : l'auteur s'est arrêté au 5ème tome, pas de signe d'un 6ème tome pour le moment... snif!

06/11/2011 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je n’ai pas vraiment accroché à ce récit. Je trouve les deux premiers tomes quelconques, les deux suivants relativement plaisants et le dernier inutilement bavard. Tout d’abord, et c’est surtout visible dans les deux premiers tomes, il y a cette narration qui s’obstine à nous décrire ce que nous montre le dessin (à moins que ce soit l’inverse). A quoi sert cette redondance ? Je me le demande. Ensuite, il y a ce personnage du chat qui ne parle pas, puis qui parle, puis qui ne parle plus, puis qui reparle mais seulement avec certains puis qui parle avec tout le monde. J’ai vraiment trop le sentiment que l’auteur fait parler son chat en fonction de ce qui l’arrange et non avec un quelconque souci de cohérence. Ce genre de facilité m’a toujours énervé, et c’est encore le cas ici. Enfin, le sujet en lui-même ne me passionne tout simplement pas. Je m’attendais à tomber sur une réflexion philosophique et religieuse teintée d’humour et je suis tombé sur un vaudeville juif arabe. N’y voyez aucune forme de racisme mais en terme d’humour, c’est loin d’être ma tasse de thé. Et l’humour de Sfar me fait bailler jusque dans ses personnages burlesques. Ajoutez à cela un genre graphique auquel je n’accroche pas non plus (je ne comprends pas ce besoin de dessiner d’une manière volontairement déformée au point qu’un chat ressemble parfois à un chat, parfois à un chien parfois à une peinture cubiste et parfois à une tache de café sur une chemise à fleurs) et vous comprendrez mon manque d’enthousiasme. Restent quelques répliques qui font mouche et quelques réflexions intéressantes. Mais c’est loin d’être suffisant pour m’emballer.

06/05/2011 (modifier)
Par Arno
Note: 3/5

L'invention du chat qui parle est comme on dit une trouvaille, c'est-à-dire une idée bonne mais qui ne suffit pas à faire une oeuvre. Quelques approches de la culture hébraïque, mais vraiment superficielles, presque oisives, presqu'une imposture. Un dessin négligé, à la limite du supportable par moments. Le livre vaut surtout comme témoignage d'une vie sépharade, de Là-bas, et qui n'existe plus. Il est empreint de nostalgie, et c'est ça qui compte.

01/05/2010 (modifier)