Sang neuf

Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)

Un témoignage d’une rare intensité d’un combat pour la vie.


Autobiographie Cancer Maladies et épidémies Nouveautés BD, comics et manga

En 2020, alors que le monde se confine, Jean-Christophe Chauzy, lui, est placé en chambre stérile. On vient de lui diagnostiquer une myélofibrose : sa moelle osseuse ne produit plus de plaquettes. Le pronostic vital est engagé, une greffe va être tentée, sa sœur Corinne sera la donneuse. S’engage alors un violent combat contre la maladie. Jean-Christophe doit composer avec la lourdeur des soins, le découragement, la peur de mourir. Et quand il n’est pas le malade, comment réussir à être un mari, un père, un fils, un ami alors qu’il ne se sent plus que l’ombre de lui-même ? Cru et intense, Sang Neuf est un témoignage. Le récit bouleversant et sans concession de son combat pour la vie, mais aussi un vibrant hommage à toutes celles et tous ceux qui ont œuvré, avec générosité, à sa guérison.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 06 Mars 2024
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Sang neuf © Casterman 2024
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 1 avis)
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18/03/2024 | Mac Arthur
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Toute expérience est bonne à prendre… mais on se passerait facilement de certaines. En 2020, Jean-Christophe Chauzy apprend qu’il est atteint d’une myélofibrose. Ses seules chances de survie résident dans un don de moëlle osseuse et dans son malheur, il a la chance que sa sœur soit compatible à 100% (sang pour sang, comme il le dit lui-même très justement). Commence alors un long combat semé d’espoirs et de rechutes, d’angoisses et d’apitoiement sur soi-même. Jean-Christophe Chauzy ne s’attarde pas trop sur la spécificité de sa maladie ni sur la complexité des traitements. Il fait confiance au corps médical et se repose entièrement sur celui-ci. Ce livre raconte donc son expérience et se focalise surtout sur la manière dont il va traverser cette épreuve. Epreuve d’’autant plus particulière qu’il la traverse alors même que la COVID sévit en France (nouvelle source d’angoisse lorsqu’on est soi-même privé de ses défenses immunitaires). Si l’auteur n’en sort pas grandit, il a le mérite de dresser un tableau de lui-même sans complaisance. Beaucoup d’apitoiement sur lui-même, énormément d’angoisses, il ressasse, ressasse et ressasse encore, bouffé par le stress et la culpabilité (de dépendre des autres ou de s’apitoyer sur lui-même). Ce livre lui sert autant d’exutoire qu’il lui permet de remercier celles et ceux (mais surtout celles, car il y a peu d’hommes dans cette histoire) qui l’auront soutenu dans cette terrible épreuve. En ma qualité de lecteur ‘extérieur’, je dois bien avouer ne pas avoir été spécialement touché par le récit. Sans doute est-il trop nombriliste (ce n’est pas un reproche mais juste un constat : tant que l’on n’a pas soi-même traversé ce genre d’épreuve, il me semblerait absurde et grossier de juger de la réaction d’une autre personne face à la maladie et rien ne dit que j’aurais agi avec plus d’altruisme ou de positivisme). Au niveau du dessin, le travail est impressionnant et, là encore, sans concession. Chauzy s’y dévoile dans une crudité brutale. Le rouge sang est longtemps la seule couleur qui vient s’ajouter à la grisaille. Aussi, lorsque subitement la couleur fait son retour, elle est signe d’espoir et de fraicheur. Si vous aimez ce genre de témoignage, celui-ci est très brut et sans complaisance pour le patient (et auteur du livre). Il a le mérite de l’honnêteté et montre bien l’état de dépendance dans lequel Jean-Christophe Chauzy s’est retrouvé durant cette période. Au vu du travail effectué, il m’est impossible de descendre en-dessous d’un 3/5 mais mon manque d’empathie pour l’auteur m’aura sans doute empêché d’apprécier cet album à sa juste valeur.

18/03/2024 (modifier)