Les derniers avis (48345 avis)

Par Antoine
Note: 3/5
Couverture de la série La Venin
La Venin

J'avoue avoir mis du temps à aviser cette bd après sa lecture. J'ai passé un agréable moment à lire les aventures d'Emily mais j'avais du mal à discerner ce que j'avais lu. C'est bien, il n'y a rien à dire, la bd est efficace, les personnages sont à peu près tous attachants, le déroulé des péripéties est clair, sauf peut-être vers la fin. En bref, ça se laisse lire facilement et pour cela, le résultat est convaincant. Mais je ne sais pas, il y a quelque chose qui cloche dans cette série. Et je n'arrivais pas à mettre la main dessus au début. Peut-être parce que ça m'embêtait de le verbaliser. L'héroïne n'est pas totalement crédible. Voilà, je l'ai dit. Elle est franchement badass, ça, on ne peut pas lui enlever. Mais c'est aussi un monument d'égoïsme. Elle poursuit sa quête, envers et contre tous, et tant pis pour ceux qui s'approchent d'elle. Le pire, c'est qu'elle semble avoir de l'empathie pour ces derniers mais non, elle continue son chemin. J'avais envie de la secouer à un moment pour la faire réagir. De même, l'Indien est beau, fort, courageux, intelligent. Et toujours là, au bon moment. Ça m'a un peu exaspéré. Néanmoins, comme je l'ai dit plus avant, ces réserves ne m'ont pas empêché de lire tous les tomes de la série. La curiosité a pris le dessus. La fin. Ratée selon moi. Pas la toute fin qui est somme toute assez attendue. Je parle davantage du dernier tome. Je ne veux pas spoiler, je ne rentrerai donc pas dans les détails mais il ne m'a pas plu. Trop alambiqué. Ce dernier tome contre-balance un peu trop avec les quatre autres au niveau de la psychologie de notre héroïne. Ce retournement ne m'a guère convaincu. En résumé, La venin est une série qui démarre très bien et qui arrive à poursuivre ce rythme sur les trois premiers tomes. Les deux derniers sont un peu décevants, en particulier le cinquième. Malgré tout, la densité, l'ambiance et la consistance du récit m'amènent à ne pas trop flinguer la série. C'est pas mal.

02/04/2023 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Frizzy
Frizzy

On ne va pas se mentir : cet album est à destination des préadolescentes mal dans leur peau, qui ont besoin d'un peu d'aide ou d'inspiration pour savoir s'affirmer, s'accepter. Marlène est une adolescente de couleur, qui vit dans une famille où la dictature de l'apparence est très présente. Il y a un gros problème avec ses cheveux dans son entourage : si elle les laissait libres de leurs mouvements, elle aurait une sacrée tignasse. Mais tous, y compris sa mère, lui font remarquer que ce n'est pas joli. Elle va donc chercher à changer cet état de fait, tout en essayant de comprendre les origines du problème. Et cela va se faire tout naturellement, au fil des conversations. L'album est plaisant à lire, on est vraiment dans la peau d'une gamine de 12 ans qui, sans être particulièrement intelligente, va finir par se poser les bonnes questions, et trouver la solution. Il y a de l'empowerment dans cette histoire simple, sans chichis, sans tomber dans le pathos, malgré la disparition prématurée du père de Marlène. Le dessin de Rose Bousamra est très expressif, sans être particulièrement sophistiqué : c'est efficace, et on n'en demande pas plus. C'est frais, c'est réjouissant, porteur d'espoir. Je valide.

01/04/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Dans l'ombre
Dans l'ombre

Dans l'ombre est l'adaptation d'un roman de député européen Gilles Boyer et de l'ancien premier ministre Edouard Philippe. Ceux-ci ont fait preuve de leur connaissance du monde de la politique pour imaginer un polar totalement centré autour d'une élection présidentielle mise à mal suite à de possibles révélations sur le trucage des primaires du parti le mieux placé dans les sondages. Le dévoué bras droit du candidat théoriquement sorti vainqueur va tout faire pour éclaircir la situation avant qu'un scandale éclate et risque de faire tomber son patron. On sent que les auteurs sont de fins connaisseurs du milieu, de ses magouilles et de ses guerres d'influence. Les protagonistes sont en permanence sur la corde raide, le moindre faux pas risquant de les pénaliser dans les sondages et de détruire leur avenir politique. Tout se joue à pas feutrés sur le premier plan, tandis que les appatchiks, les conseillers et autres soutiens des candidats, agissent de manière plus musclée dans l'ombre. J'ai aimé ce réalisme des situations et la crédibilité de l'intrigue. Comme il s'agit d'un domaine que je connais très mal, j'ai été intéressé de découvrir de telles coulisses du monde politique et de ses élections. Le graphisme qui l'accompagne ne m'a pas forcément charmé sur le plan esthétique mais il fonctionne bien et propose une narration claire et fluide. L'intrigue est bien menée, prenante et intrigante. J'ai été légèrement déçu par sa conclusion qui, si elle se révèle très crédible une fois de plus, manque d'impact. Je m'attendais à plus d'envergure dans la révélation finale et ses conséquences. En l'état, cela tombe un peu à plat, mais là encore c'est faire preuve d'un agréable réalisme que d'avoir su rester sobre et évité un final à grand spectacle.

01/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Jojo & Paco
Jojo & Paco

Peut-être qu'Isabelle Wilsdorf a voulu rendre un hommage aux lectures jeunesses de son enfance. En effet je trouve que pour une série fin 90's, il y a un petit goût de suranné assez prononcé. De plus le format d'une histoire pour deux planches convient admirablement pour un hebdo mais rend la lecture en album plus difficile par son côté répétitif. Malgré tout je trouve les critiques assez sévères car l'exercice n'est pas facile pour cette tranche d'âge. Les gags très simples proposés me semblent viser les 3/6ans qui ne savent pas encore lire pour la plupart. Le graphisme se doit d'être simple et attractif ce qui est le cas, l'expressivité de la gestuelle doit seconder le texte ce qui est aussi plutôt bien fait. L'ambiance proposée est assez sécurisante et très lumineuse et je n'ai pas trouvé un ton moralisateur si prononcé que cela. On pourrait trouver une série animalière comme Ariol plus aboutie mais les thématiques et le public visé sont un peu différents. Une série au goût vintage à lire avec un coeur d'enfant. 2.5

01/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Pas de pitié pour les indiens
Pas de pitié pour les indiens

J'aime bien Dumontheuil, ce gars semble aimer changer de style graphique ; ici, il délaisse son dessin biscornu en couleurs directes qui grossissent et déforment les physiques (sur Malentendus, sur Qui a tué l'idiot ? ou sur Le Singe et la Sirène), pour adopter un trait plus caricatural aux lignes tordues. C'est très visible dans les décors qui ne sont pas tracés à la règle, j'aime bien ce dessin, surtout quand il illustre ce genre d'histoire, sur fond de ruralité tranquille, un peu rétro, c'est une chronique villageoise très sympathique, toute simple qui m'a rappelé plein de souvenirs de gosse, un peu comme dans le film la Guerre des boutons (la version d'origine signée Yves Robert, pas les 2 remakes insipides récents). Je passais une partie de mes vacances scolaires dans un petit village saintongeais qui ressemble beaucoup à Beaumont-en-Quercy, donc ça me parle. Dès la première image, on sent que c'est le genre de petit patelin campagnard où il fait bon vivre et qui est un creuset pour un gamin qui comme moi aimait faire des farces (effrayer les vaches, balancer des pétards au milieu des poules ou piquer les cerises sur l'arbre d'un vieux grigou). Dans le Sud-Ouest, Beaumont-en-Quercy est fictif, il existe un Beaumont-du-Périgord en Dordogne, et je connais aussi un Beaumont-de-Lomagne en Quercy blanc, mais c'est dans le Tarn-et-Garonne et non dans le Lot-et-Garonne comme dans cette Bd ; je pense que Dumontheuil n'a pas voulu mettre en scène un vrai village pour des raisons qu'on peut comprendre et pour une plus grande liberté. Les gens y sont pittoresques, mais en même temps, ce sont des archétypes de villageois qu'on peut rencontrer dans n'importe quel coin de France profonde et qui semblent faire partie des souvenirs d'enfance de l'auteur. L'histoire commence comme c'est précisé dans le résumé en 4ème de couverture, sauf que ça n'a que peu d'incidence sur le récit qui part ensuite dans une autre direction, ça sert juste à lancer la narration qui est en forme de tranche de vie villageoise et qui raconte des petits riens constitués de saynètes amusantes et tendres, ça sonne vrai, le ton est juste et ça court quand même sur 90 pages mais sans ennuyer. Je regrette juste qu'on ne nous dise pas qui a dévasté le jardin et coupé les roses, et qui a volé les offrandes dans la grotte. Une Bd simple, attachante et très agréable à lire, hymne à une époque insouciante et à une vie campagnarde au charme désuet.

01/04/2023 (modifier)
Couverture de la série Mauvaise Réputation - La Véritable Histoire d'Emmett Dalton
Mauvaise Réputation - La Véritable Histoire d'Emmett Dalton

Le nom de Dalton a toujours suscité un intérêt car le public est fasciné par les bandits célèbres ; c'est d'ailleurs l'objet d'un dialogue dans cette Bd qui tente de relater fidèlement la destinée de la célèbre fratrie, et la raison qui l'a poussée à entrer dans la criminalité. On est donc loin de l'image humoristique véhiculée par Morris et Goscinny dans Lucky Luke. Mais cette relecture d'une destinée criminelle n'est pas vraiment une découverte car il y a eu déja une très bonne Bd sur le sujet avec Les Dalton (EP éditions) parue en diptyque en 2016, je l'avais bien plus appréciée. On y apprenait que les frères Dalton avaient d'abord exercé l'activité de marshal, mais comme ça payait mal, ils sont passés de l'autre côté de la loi. Cette version bénéficiait en plus d'un dessin bien adapté. C'est pourquoi je me demande si cette nouvelle version vaut le coup, quel est son intérêt ? visiblement ce nouveau diptyque n'apporte rien de nouveau et se contente de reprendre les faits déja évoqués dans Les Dalton (EP éditions), à la différence que le conteur cette fois est Emmett Dalton, dernier survivant de la fratrie. Le détail est intéressant mais il n'est pas assez marquant pour apporter du neuf. Au final, j'ai lu ce premier album sans déplaisir, mais je n'en retire pas grand chose, d'autant plus que je n'ai rien appris de nouveau, je connais à peu près tous les événements célèbres et les personnages qu'ils impliquent grâce à mon bouquin sur l'Histoire du Far West, par Jean-Louis Rieupeyrout que j'ai souvent cité dans mes avis westerniens. Sans compter les centaines de westerns que j'ai vus à l'écran, ça vous forge un bonhomme en matière de western ! Autre point auquel j'attache une importance relative ici : le dessin qui n'est pas trop dans mes goûts. C'est une sorte de dessin aquarellé aux grands cadrages, aux couleurs éthérées et aux fonds de cases vides ou assez dépouillés ; ce n'est pas une vision de western qui me plait vraiment. Ceci dit, je note 3/5 pour l'ensemble de l'oeuvre, mais comme ça m'a laissé assez peu passionné, ma vraie note serait plus proche de 2,5/5.

01/04/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Little Bird
Little Bird

C'est Ian Bertram et le Will Eisner Awards qui m'ont poussé à l'achat. Un monde futuriste où la religion détient le pouvoir, elle doit faire face à une certaine résistance et celle-ci va placer tous ses espoirs sur Petit Oiseau, une jeune fille. Une histoire pas vraiment innovante,  l'intrigue n'est pas toujours facile à suivre même si dans l'ensemble elle reste compréhensible. Une dystopie où le christianisme n'est pas dans l'amour de son prochain, mais plutôt dans un faux prophète qui va faire couler le sang et les larmes. Darcy Van Poelgeest a su créer un monde cohérent et des personnages pas forcément attachants mais avec une vraie personnalité. Une narration onirique et mystique pour suivre la quête initiatique de Petit Oiseau entrecoupée par des flash-back pour mieux appréhender le récit, le passé des personnages. Un récit violent qui ne m'a pas totalement touché. Une lecture tout de même agréable. Maintenant passons au graphisme et là on touche au sublime, à l'ivresse orgiastique, j'adore tout chez Ian Bertram, son trait singulier, sa mise en page détonante et son soucis du détail. Il s'en dégage une certaine poésie qui porte à bout de bras ce roman graphique. Un comics qui vaut indéniablement le détour pour la fantastique composition de Ian Bertram et les superbes couleurs de Matt Hollingsworth. Note réelle : 3,5.

31/03/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Les Pays d'Amir
Les Pays d'Amir

C'est l'histoire d'une bonne entente entre un réfugié syrien et une famille française qui l'accueille chez elle et découvre sa gentillesse et son talent pour la cuisine. C'est aussi et surtout l'histoire des angoisses de cet homme déraciné qui aimerait trouver un lieu où enfin se sentir chez lui, et en même temps ne veut pas oublier l'idée de rentrer dans son pays un jour ou l'autre. Angoisse que partagent de centaines de milliers de réfugiés. Dès la couverture et les premières pages, cet album transpire les bons sentiments. Le graphisme d'Adrián Huelva est doté d'une agréable personnalité. Son trait est clair, expressif et appréciable. Le visage émacié d'Amir apparait toutefois convenu, avec ses yeux de chien battu et son sourire doucereux, représentation graphique qui crie au lecteur que c'est un gentil garçon et qu'il faut l'aimer. Cette injonction envers le lecteur, on la ressent également dans la mise en place du récit, où il apparait tout de suite comme une évidence que la situation des réfugiés est terrible et qu'il faut tout faire pour les aider, quitte à accueillir dans son cocon familial une personne qu'on ne connait quasiment pas. Et que forcément cette personne est bonne et pleine de grandes qualités. Et qu'il n'y a que les racistes comme le père de l'héroïne pour s'enferrer dans une méprisable méfiance. Le message est ici pavé de bonnes intentions, mais je ne peux m'empêcher de lui trouver un manque de subtilité. Cela étant dit, la lecture est plaisante, les personnages sympathiques et j'ai aimé découvrir ces recettes syriennes, à la fois proches et différentes de la cuisine libanaise que je connais mieux. Elles comportent cependant quelques ingrédients aux noms inconnus dont j'ignore même s'il s'agit d'épices, de légumes ou autres et du coup je ne sais pas si je saurais reproduire la moindre d'entre elles. En parallèle, la mise en image du sentiment d'insécurité des réfugiés est bien menée, montrant bien l'angoisse qu'ils ressentent à ne pas pouvoir se poser pour de bon où que ce soit, et même s'ils le pouvaient, à ne pas savoir s'ils voudront faire de ces lieux leur vrai pays d'adoption ou plutôt rentrer chez eux dès que la situation le permettra. Agréable lecture donc malgré une fin pas totalement satisfaisante puisqu'elle se présente en partie comme un happy end alors que finalement la situation reste aussi compliquée qu'une dizaine de pages plus tôt.

31/03/2023 (modifier)
Par grogro
Note: 3/5
Couverture de la série La Demi-double Femme
La Demi-double Femme

Tout comme Paco, j'ai découvert l'auteur à Angoulême. Et je dois dire, comme lui, que les dédicaces qu'il réalisait m'ont impressionné. Je me suis donc lancé dans cette lecture avec un intérêt certain. Graphiquement très convaincante, cette BD nous emporte jusqu’au fin fond des grandes forêts de Sibérie pour un western mâtiné de légendes. On y est. On sent le vent glacial et la neige recouvrir progressivement les traces de nos personnages qui, immanquablement (s'en)foncent vers leur destin. Tout cela donne lieu à de très belles pages où deux mondes s’affrontent par l’entremise d’une petite bonne-femme cul-de-jatte régnant sur une bande de trappeurs d'une part, et d’un américain prétentieux venu faire fortune dans le commerce de fourrure de zibeline d'autre part. A travers eux, on assiste à la lutte de la tradition et de la magie contre l’économie, en gros. C’est pas mal fait, même si ça manque un peu de souffle épique, et ça se lit un peu rapidement à mon goût. A part ça, les personnages sont bien taillés, et l'ensemble reste tout à fait crédible. Un bon titre qui se laisse lire.

31/03/2023 (modifier)
Couverture de la série La Vraie Vie
La Vraie Vie

Mardon n’est ici qu’au dessin, mais on aurait tout aussi bien pu le voir officier au scénario, tant celui-ci est proche de ceux qu’il produit pour lui-même ailleurs. Pas forcément sur la thématique principale, mais sur le ton, sur la présentation d’une vie quotidienne, ancrée dans une « normalité », avec des personnages crédibles et ordinaires. Son dessin est en tout cas agréable et lisible. Simple mais efficace. Nous suivons Jean, qui passe tout son temps libre et une bonne partie de ses nuits devant son ordinateur, sur le net, à surfer sur les réseaux sociaux, à zieuter les théories complotistes, et à mater de plus en plus de porno. La « vraie vie » lui échappe ainsi, comme le lui fait remarquer un collègue, mais aussi un moment Carine, la jeune femme qui entre dans sa vie et ne comprend pas cette addiction et ses dérives (Jean noue des liens avec un interlocuteur, sur un forum de jeu vidéo – un « ami » sensé être Américain mais s’exprimant en Français. Jean s’enfonce de plus en plus dans ce monde virtuel, au point de paraitre asocial et de risquer de perdre Carine. La thématique – très actuelle ! – est intéressante, et assez bien traitée. Dans le dernier tiers de l’album Jean apprend qu’il est atteint d’un cancer. Cela dramatise l’intrigue et pousse Jean à se poser des questions sur le sens de la vie, ses relations avec son mystérieux interlocuteur des réseaux sociaux ou avec Carine. Mais j’ai trouvé cette partie de trop, une excroissance malheureuse de l’histoire, qui aurait pu et dû se développer sans cette dramatisation. Mais bon, c’est un album qui se laisse lire agréablement, une intrigue très « actuelle ».

31/03/2023 (modifier)