Le Singe et la Sirène

Note: 3.13/5
(3.13/5 pour 15 avis)

Ca commence en 1975 à Grenoble, avec 3 jeunes prostituées sous la coupe d'un mac violent et sans scrupules. L'une d'elles, Museline, est enceinte. Un beau matin, le trio de choc se débarrasse avec vigueur de son oppresseur et débarque à Bordeaux...


Banlieue Bordeaux Casterman : Un monde Dumontheuil Nouvelle Aquitaine

Ca commence en 1975 à Grenoble, avec 3 jeunes prostituées sous la coupe d'un mac violent et sans scrupules. L'une d'elles, Museline, est enceinte. Un beau matin, le trio de choc se débarrasse avec vigueur de son oppresseur et débarque à Bordeaux... Trente ans plus tard, c'est nous qui y atterrissons, dans le quartier du Bacalan, "entre les piles du pont d'Aquitaine". Les premières paroles que l'on peut y entendre sont: "Bâtard de chien qui pue!" et une jolie chansonnette: "Au Tonkin, la légion étrangère... tagada tagada... s'est [censuré] un régiment d'marsouins..." Le ton est donné : "pas tout juste". Une bande de gamins qui font du "biz", un rappeur noir qui parle aux chats, un ex-toubib rouquin ET homosexuel... Pour sûr, nous sommes tombés dans un microcosme chamarré. De jeunes demoiselles - ah, qu'elles sont jolies, les filles de Dumontheuil! -, des vieilles putes flappies. Des triplés tricolores, un légionnaire soupe au lait, un petit singe habile... et des "sourires kabyles". Mais si, vous savez, de ceux qui relient les deux oreilles et ventilent bien la gorge: nous voici immergés dans un violent "Dallas de quartier", où les vieux souvenirs remontent à la surface en bulles de tragédie burlesque. Les choses se corsent, l'ambiance se glace et les esprits s'échauffent.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 2001
Statut histoire Une histoire par tome 2 tomes parus

Couverture de la série Le Singe et la Sirène © Casterman 2001
Les notes
Note: 3.13/5
(3.13/5 pour 15 avis)
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10/12/2002 | Kael
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L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai bien aimé ce diptyque, dont l’intrigue n’est pourtant pas forcément hyper originale dans ses grandes lignes. Mais les auteurs ont bien réussi à planter un décor intéressant, dans une périphérie bordelaise plus ou moins fantasmée, le terme périphérie s’appliquant aussi aux personnages, eux aussi à l’écart – physiquement, économiquement, socialement : un petit monde vivant presque en vase clos, en marge de la loi, tout en développant un univers régi par des règles décalées, mais pas moins strictes. Et les personnages sont hauts en couleur. Et surtout les auteurs ont pris le temps de leur donner une personnalité développée, de bien présenter les liens qui les unissent. On explore ce petit microcosme avec plaisir, tout en sachant que la caricature, l’outrance n’est jamais très loin. Et ce d’autant plus que le dessin de Dumontheuil, comme toujours, joue lui aussi à fond sur cet aspect caricatural : l’aspect physique de certains personnages, comme Museline (sorte de Jabba the Hutt féminine), ou Kalash (qui, avec son menton, ressemble à « Cowboy Henk »), les décors, on s’éloigne de la réalité. Et pourtant on s’attache à ces personnages, et finalement l’histoire en devient presque crédible. Les deux tomes peuvent presque se lire indépendamment, même si la lecture du premier est quand même recommandée pour bien comprendre ce petit microcosme dont j’ai parlé (et parce que quand même il y a quelques continuités dans l’histoire). Des deux, c’est le premier que j’ai préféré. Au niveau de l’histoire, mais aussi du dessin, Dumontheuil exagérant encore l’aspect caricatural de certains détails dans le second (le menton de Kalash par exemple), peut-être un peu trop. Note réelle 3,5/5.

08/06/2022 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Je précise que je n'ai lu que le tome 1, le tome 2 étant toujours indisponible à la bibliothèque de Bordeaux, et ma médiathèque communale ne l'a pas. De toute façon d'après certains avis vus sur le site, ce tome 2 n'a pas l'air d'être utile, le tome 1 peut se lire comme un one-shot. C'est assez rigolo de voir Bordeaux comme ça, encore qu'on ne voit pas la ville, seulement une banlieue limitrophe, mais tout est délibérément exagéré, car le quartier de Bacalan n'est plus comme ça, surtout en 2001, il n'y a pas toute cette merde entre les piles du pont d'Aquitaine, le quartier a été rénové, on y a même construit une extension de ligne de tramway qui dessert ce quartier autrefois plus craignos il est vrai ; aujourd'hui, il y a seulement quelques gitans au bas des piles, et seules les petites baraques de Bacalan sont ressemblantes. On y sent une misère et une vie quotidienne sordide et pouilleuse qui rappelle un peu le grouillement populaire de certains quartiers parisiens des années 50 ; ce rendu est très bon. Ce qui est intéressant dans cette Bd, c'est l'aspect dégueu et peu ragoutant de certaines séquences, le ton de mélo urbain populiste injectés par les auteurs, où l'humour côtoie le pathétique, et le côté satire sociale réussi avec des personnages bien sentis. Le dessin grossier dans le sens outrancier, mais très maîtrisé et plus difficile qu'il n'en a l'air, colle parfaitement avec cette ambiance et fait son effet. En fait, cette histoire pourrait se dérouler n'importe où en périphérie d'une grande ville, Bordeaux n'ayant été choisie uniquement parce les auteurs sont Aquitains. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas le genre de récit après lequel je cours, mais c'est assez surprenant (surtout pour un Bordelais) pour être découvert.

05/04/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Moi aussi je préfère le premier tome second. J'ai trouvé l'histoire plaisant et les auteurs nous présentent une galerie de personnages amusant. Plusieurs situations sont bien trouvés et la satire sociale est originale. Le dessin de Dumontheuil est bon, mais je trouve qu'il fera mieux plus tard. En revanche, j'ai moins accroché au deuxième tome. Je trouve qu'il manque de dynamisme dans le scénario. C'était le cas avec certaines scènes du premier, mais ici c'était tout le temps !Il n'y a rien qui a réussi à m'intéresser et j'ai eu l'impression qu'on étirait inutilement le scénario. Surtout que je n'ai pas trop aimé la fin non plus.

29/09/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 3/5

Après la lecture des 2 tomes. Avec Dumontheuil au dessin, il faut un temps d'adaptation. Son trait maitrisé est proche de la caricature. C'est au niveau des couleurs que l'originalité est de mise : elles sont denses, chargées et chaudes. Les pages paraissent indigestes au départ mais se révèlent être relativement belles. Le scénario part un peu dans tous les sens. Ce n'est pas étonnant avec autant de personnages atypiques. L'ensemble se tient bien mais le final brutal du tome 2 gâche un peu le tout. On quitte tout ce beau monde sans être prêt. Il y a beaucoup de thèmes abordés et pas des plus simples. Les auteurs fournissent une bonne copie malgré les risques. Note affinée : 3,5/5

21/11/2009 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
L'avatar du posteur Erik

Bien sûr que le sujet est glauque mais il mérite qu'on s'y intéresse pour peu qu'on éprouve un peu de compassion pour ceux qui vivent dans les difficultés de la banlieue. Il est vrai que cela peut faire cliché par moment avec des expressions bien de la cité sur fond de rap. Je suis époustouflé par la dureté de cette histoire. Point de concession infantilisante ! C'est également l'un des récits les plus tristes que j'ai pu lire jusqu'ici. Cette bd mérite amplement le détour même si le dessin est difficile dans son approche. Pour un public averti ! Le second tome est cependant celui de trop, plutôt décevant par rapport au premier opus. Conseil au lecteur: s'arrêter après le premier tome qui se suffit à lui-même pour éviter la désillusion...

01/12/2007 (MAJ le 18/01/2009) (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Miranda

Une vie de quartier à la lisière d'une ville, aux multiples personnages tous différents et tous baignant dans la même fange, prostitution, drogue, crime, arnaque et mensonge. Le tout sur fond de musique rap, de peu d'amour et surtout beaucoup d'humour. Du plus jeune au plus vieux tous sont attachants, avec en haut de l'affiche une Museline plantureuse, mère maquerelle et putain, sirène échouée sur son lit, attendant son lot de matelots de passage. Et le singe ? Et la dame blanche ? Eux aussi font partie de l'histoire… Encore du grand Dumontheuil, sans aucun doute. Mille pardons, j'avais oublié Angéli au scénario.

19/12/2007 (MAJ le 29/03/2008) (modifier)
Par pigou
Note: 3/5

Pour ceux qui ne me connaissent pas encore, je suis un inconditionnel de Dumontheuil. Alors ne comptez pas sur moi pour dire du mal du « Singe et la Sirène » ! L’ambiance de cette BD est plus sombre (car peut être plus réaliste) que les précédents travaux de Dumontheuil, mais la qualité des dialogues (à la fois violents et drôles) opère de suite. Ajoutez à cela une qualité de dessins et de couleurs irréprochable, on a tout pour faire une BD culte. Oui mais voila, le scénario est peut être un peu léger et heureusement que les qualités décrites ci-dessus arrivent à gommer cette faiblesse et à rendre plaisant la lecture de cet album. Donc, dans l’ensemble le « Singe et la Sirène » est une bonne BD où les admirateurs de Dumontheuil s’y retrouveront. Pour les moins initiés, préférez l’excellentissime « Qui a tué l’idiot ? » du même auteur (si après toute la pub que je lui fait, cet album ne rentre pas en tête de tous les classements existants, c’est à n’y rien comprendre). ;)

04/09/2005 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

Cette BD m'a un peu surpris tant dans son dessin que dans son scénario. Pour commencer, le dessin a une petite touche caricaturale dans ses personnages, mais sans vraiment l'être à chaque fois. C'est un style maîtrisé mais je ne suis pas sûr d'aimer complètement. En outre, je trouve les couleurs aggressives et fouillis. C'est pas moche mais ça me fait une impression visuelle bizarre. L'histoire également oscille entre caricature et sérieux. J'ai souvent eu l'impression de voir une caricature de banlieue dans les personnages de ce récit (les rappeurs noirs en jogging qui débite un mauvais rap avec des mimiques ridicules, les petits beaufs poivrots qui gueulent à tout va, l'ancien légionnaire façon schwarzy qui fait son jogging, les vieilles putes décaties, etc...). Mais en même temps, on sent une vraie tendresse pour ses personnages qui finalement s'entendent bien ensemble et forment une vraie famille. C'est également un univers un petit peu fou, amusant par bien des aspects. Et en même temps, c'est un monde noir et sérieux où les malheurs du passé vont rattraper le présent et entrainer des meurtres et de la tristesse. C'est donc un drôle de melting-pot qui n'est pas sans rappeler justement la colorisation assez bariolée. Ca se lit bien, on ne voit pas toujours bien où l'histoire veut en venir et la narration s'égare un peu à droite à gauche, mais c'est une BD qui laisse une impression relativement sympa en fin de lecture.

25/02/2005 (modifier)
Par elveen
Note: 2/5

Dessins de Dumontheuil : excellent. Il n'y a rien à dire, il a du talent ! Par contre, je n’ai pas vraiment accroché aux scénarii de Angéli. Ce côté invraisemblable sans le côté absurde me dérange. On est entre les deux et j’aurais préféré quelque chose de plus tranché, soit réaliste soit absurde. De plus, le contexte de l’histoire, les putes, les bas quartiers... ne m’intéresse pas vraiment. Il y a un côté un peu glauque ou plutôt malsain que je n’aime pas. Les personnages sont bien caractérisés : Museline, Rapha, Perle, Marie-Ange, le Doc... Mais on a du mal à s’attacher à eux, on reste totalement extérieur à l’histoire. Dommage.

16/08/2004 (modifier)
Par Pierig
Note: 1/5
L'avatar du posteur Pierig

Je sais, une étoile, c’est une note sévère. Mais je n’ai "vraiment pas aimé" cette série malgré un très bon Dumontheuil qui nous gratifie (comme à son habitude) de planches superbement travaillées. Non, là où je bloque, c’est au niveau de l’histoire : non seulement, je n’ai pas réussi à y accrocher mais, en plus, j’ai dû m’y reprendre à maintes reprises pour finir ces deux tomes. En un mot : laborieux ! L’ambiance des bas quartiers de Bordeaux (le milieu de la prostitution) ne m’emballe guère. En outre, on ne s’attache pas aux personnages (excepté Babakar) et le récit, trop dispersé, manque de corps. C’est décevant car trop décousu et sans queue ni tête. Contrairement aux avis ci-dessous, je n’ai en rien retrouvé l’esprit insufflé par Dumontheuil à ses propres récits comme "Qui a tué l'idiot ?" ou "Malentendus". Les côtés absurde, loufoque et décalé, caractéristiques des oeuvres du dessinateur, sont ici aux abonnés absents. Vous l’aurez compris, je préfère de loin lorsque Dumontheuil scénarise ses propres productions. Bref, à éviter.

10/08/2004 (modifier)