Des scénarios de BD avec les anges du Bien et du Mal qui se combattent et interfèrent avec le monde des humains, il commence à y en avoir beaucoup ces temps-ci : Le Chant des Stryges, Paradis Perdu, Les Immortels ou encore Arkel dans un genre plus enfantin, et encore beaucoup d'autres... L'Armée des Anges amène assez peu de nouveauté à ce concept mais nous offre une histoire bien ciselé et assez efficace mêlant thriller à l'américaine et fantastique comme dans un bon feuilleton télévisé moderne.
Le dessin de Thomas Fenton est très maîtrisé, très proche du style de certains comics actuels. Au niveau des reproches, on peut déplorer des décors un peu trop simples, quelques visages ratés par moment et des couleurs informatiques un peu trop passe-partout, mais globalement ça se lit très bien et nous avons là des planches de bonne qualité, manquant singulièrement d'âme mais de bonne qualité.
Quant au scénario, comme dit plus haut, il est basique. C'est une enquête policière, à la poursuite d'un serial-killer qui enlève des fillettes, qui s'entremêle avec une guerre entre l'armée des Anges du Bien contre les Anges déchus qui interfèrent l'une avec l'autre. Le héros, après une mauvaise rencontre avec ces anges, est ressuscité avec des pouvoirs paranormaux bien pratiques pour l'histoire, et nous voilà lancé. C'est plaisant à lire, bien construit.
Cette BD ne vous marquera pas par son originalité mais elle est très pro et offre un bon moment de lecture.
Voici donc une nouvelle série de l'auteur remarqué de Courtney Crumrin. Toujours dans un style résolument moderne -mais pas trop- et avec un graphisme plus que sympathique, Ted Naifeh nous entraîne dans de nouvelles contrées de fantasy "light", sur les pas d'une héritière au total profil d'anti-héroïne. Le premier tome ne dévoile pour ainsi dire rien, mais on a hâte de lire la suite pour juger.
Bien que les albums soient courts (32 pages), l'histoire sera vite bouclée, puisque les 6 albums seront publiés d'ici juin 2007.
Note approximative : 2.5/5
Cette petite série en deux tomes part sur une idée qui n'est pas inhabituelle en matière de science-fiction : comment serait le monde si un seul sexe de la race humaine survivait, ici uniquement les femmes ? Le sujet a avant cela et depuis été mieux traité à mes yeux dans le livre "les hommes protégés" de Robert Merle ou la série comics Y, Le Dernier Homme. Je me souviens également d'un épisode de la série télé Sliders sur le même thème exactement. Mais cette vision un peu désuette imaginée par Godard et Ribéra ne manque pas d'un certain charme.
Au dessin, Ribéra y a son style typique, celui de Chroniques du temps de la vallée des Ghlomes ou de la série bien connue Le Vagabond des Limbes. Cependant, quand il s'agit de ne pas montrer un univers heroic-fantasy ou un univers space-opera mais un univers proche du présent, le côté un peu vieillot de son dessin ressort beaucoup plus. Sincèrement, je ne trouve pas ces planches très jolies même si elles se lisent sans déplaisir et si elles ne manquent pas d'un certain attrait. Je note cependant que le second tome, avec quelques décors campagnards et de forêts, possède des planches nettement plus réussies que le premier tome très urbain.
Au scénario, Godard nous invente un monde dystopique un peu naïf. L'idée de cette société de femmes où les très rares hommes ne sont plus que des machines à produire du sperme n'est pas mauvaise mais on n'y croit vraiment pas dans la façon dont elle est présentée ici. Le côté dictature du régime de la Papesse, avec les grosses et méchantes flikesses qui donnent de la matraque à tout va, ça fait plus grand guignol que véritable système d'opression. Quant à la vie des femmes sans hommes, elle semble se borner à travailler à l'usine et à penser uniquement au sexe entre elles la plupart du temps.
C'est bien l'ennui de cette BD à mes yeux, c'est que la partie érotique est nettement trop mise en avant, avec des fesse et des nichons à l'air en permanence, et toutes les femmes qui ont envie de l'héroïne blondasse naïve. Un peu lourdingue et surtout très inutile et artificiel.
Une BD trop naïve et un peu trop racoleuse donc, mais qui a un certain charme et un certain interêt dans le monde sans homme imaginé là.
C'est qu'on l'attendait, la nouvelle série de notre Isabelle.
Je rejoins mes prédécesseurs, quant à la note attribuée. C'est frais, prometteur, agréable.
Le dessin est toujours aussi soigné et plaisant mais la colorisation... argh, c'est là où ça coince. Pourquoi diable avoir opté pour une couleur "artificielle", travaillée à l'ordinateur alors que les aquarelles de la Dame recèlent de tant de charme et de délicatesse ? On passe ici à côté du chef d'oeuvre.
Bref, affaire à suivre !
Eh bien moi je le trouve original et intéressant cet album. Le Louvre est une institution que l'on imagine pesante, engoncée dans un mépris crasse envers les arts mineurs. Cet album prouve le contraire, même s'il s'agit d'une oeuvre de commande, grâce au talent de conteur de Nicolas de Crécy. Ainsi, je me suis demandé comment il allait amener la découverte du musée, et la façon dont les choses vont se dérouler une fois dedans. C'est plutôt bien amené, l'idée de faire parler les oeuvres d'art n'est certes pas neuve, mais elle échappe -selon moi- à pas mal de clichés. Alors bien sûr, on peut râler sur les pages constituées par des oeuvres d'art, mais leur présence se justifie à mes yeux.
Bien sûr, le but de l'album est d'amener les gens à s'intéresser aux beaux-arts, et par là à venir au Musée du Louvre, mais il ne s'agit pas d'une tromperie...
Ceci dit, cet album tient une place un peu particulière dans le paysage BD...
D'entrée, l'ambition est posée. "Chinh Tri" signifie "politique" en indochinois. Clément Baloup, dont le père en est originaire, explore par le biais de la bande dessinée toutes sortes de voies relatives à ses origines. Ici il s'agit donc des jeunes originaires de ces colonies, et qui essaient d'exister en tant que tels dans la métropole. Un sujet plutôt vaste, surtout à l'heure où le rôle colonial de notre pays soulève de nombreuses questions (et quelques scandales) dans l'opinion publique. Un sujet traité de façon intimiste par Baloup, qui colle aux basques de quelques-uns de ces "enfants des colonies". Il s'adjoint la patte de Mathieu Jiro, dont le trait réaliste est magnifié par des couleurs chaudes, limite criardes, pour nous donner sa vision de l'intérieur. Le résultat ? Un album un peu... mou, qui n'offre au final pas beaucoup d'intérêt, sinon pour nous montrer les divergences d'opinion qui divisaient alors les jeunes "révolutionnaires"... Peut-être cela prendra-t-il tout son sens dans la suite de la série. Si elle est toujours dessinée par Mathieu Jiro, nul doute qu'elle sera jolie à regarder...
Thorgal est sans conteste l'un des titres les plus lucratifs de la Bd d'aujourd'hui. Si chaque album qui sort devient un Best-Seller, c'est qu'il y'a sans doute une raison à ça.
Derrière Thorgal, c'est avant tout le dessin de Rosinski qui fait la magie de la série. Même si certains trouvent son trait moche et approximatif, le plaisir de découvrir des paysages merveilleux du grand nord scandinave est réel. Le scénario de Van Hamme est souvent béton, et permet une lecture plaisante et fluide de chaque tome, même si elle très rapide à chaque fois (compter moins de 1/2 heure pour lire un Thorgal ). Thorgal c'est ça, c'est à dire un plaisir instantané à lire un album que l'on aura peut être oublié quelques jours après.
La série est donc décomposée en plusieurs cycles de qualités très hétérogènes. Certains sont naïfs et typés (voire stéréotypés) heroïc-fantasy bas de gamme avec des couleurs affreuses (les premiers tomes). D'autres sont littéralement magiques et passionnants (le cycle de Qà) et certains sont très très médiocres (les derniers albums). Je ne fais pas le décompte en mettant une note à chaque cycle (cela a déjà été fait). Certains albums sont monumentaux et devraient faire partie de toute les bdtheques alors que d'autres sont ignobles.
La note de 3/5 représente finalement assez bien une série dont la qualité s'est décantée au fil des albums. Je pense qu'il est grand temps d'arrêter, courage il en reste plus que deux pour finir avec un 30éme tome, pile pour les 30 ans de la série.
Tout comme Astérix, Thorgal a maintenant tellement de fans qu'il suffit de servir la soupe pour pouvoir récolter beaucoup d'argent. Je respecte énormément les fans qui achètent encore les albums, je les comprends moi je continue d'acheter tous les Astérix.
A noter que Le lombard a édité une superbe intégrale à un prix honnête des 5 tomes du cycle de Qà.
Très étrange cet album...
Grâce à un graphisme fort agréable, on peut suivre une longue métaphore sur le pouvoir, l'aliénation et les relations entre les gens de New York... L'histoire est complexe, et il faut plusieurs lectures pour en saisir toute la portée... Ceci dit, l'essai est suffisamment intéressant pour que l'on s'y arrête, et Farel Dalrymple se positionne d'entrée comme l'un des auteurs américains à suivre...
Je suis un fan inconditionnel de Marilyn Monroe (je ne compte plus les biographies la concernant dans ma bibliothèque).
Les époux Charles sont capables du meilleur, comme Indian Dreams, petite pépite de la bande dessinée mais aussi de bd de moindre qualité.
J'ai surtout acheté cet opus pour le dessin de Kas, qui m'avait enchanté dans Halloween Blues.
Pourtant là, avec deux scénaristes de talent et un dessinateur hors pair, la mayonnaise de prend pas. D'une part, contrairement au formidable roman "Blonde", le côté sulfureux de la vie de Marilyn Monroe n'est guère présent ici: malgré mon admiration ineffable pour Marilyn, il ne faut pas oublier qu'elle a progressé dans le métier grâce à ses talents de ... enfin Cléopâtre n'avait rien à lui envier sur ce plan là -les connaisseurs savent de quoi je parle-... (seule une planche résume son ascension fulgurante, et encore de façon édulcorée.) En outre sa relation avec les Kennedy semble bien fade au regard de la réalité.
Je suis également déçu par le dessin de Kas, qui dans la série précitée, semble en phase avec les années 50. Ici, j'ai l'impression qu'il a bâclé son travail, dommage car je place ce dessinateur dans le quarteron des meilleurs dessinateurs réalistes.
En conclusion, il s'agit d'une version aseptisée, aussi bien au niveau graphique, que scénaristique de cette immense star que fut (ma) Marilyn.
Premières réactions après avoir rapidement feuilleté le premier volume de cette nouvelle série d'Isabelle Dethan : où sont passés les magnifiques décors qui faisait du Roi Cyclope un vrai régal pour les yeux. Et pourquoi cette colorisation informatique chez une dessinatrice qui maîtrise aussi bien l'aquarelle ?
Ceci dit, La Maison aux Cent Portes reste pour moi une excellente lecture. L'histoire n'est peut être pas un sommet d'originalité (même si au grand jamais j'ai pensé à Charmed pendant ma lecture). Les personnages sont plutôt bien posés et on se demande vraiment quelles surprises réserve encore cette mystérieuse bâtisse qui donne son nom à la série.
Le dessin n'a peut être pas la classe de celui du Roi Cyclope, du moins selon moi, mais il reste bien plus agréable à regarder que celui de bon nombre de productions récentes ou moins récentes.
Une série dont j'attends le tome deux avec une certaine impatience et dont j'espère qu'elle va continuer dans la voie du premier volume.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
L'Armée des Anges (Dominion)
Des scénarios de BD avec les anges du Bien et du Mal qui se combattent et interfèrent avec le monde des humains, il commence à y en avoir beaucoup ces temps-ci : Le Chant des Stryges, Paradis Perdu, Les Immortels ou encore Arkel dans un genre plus enfantin, et encore beaucoup d'autres... L'Armée des Anges amène assez peu de nouveauté à ce concept mais nous offre une histoire bien ciselé et assez efficace mêlant thriller à l'américaine et fantastique comme dans un bon feuilleton télévisé moderne. Le dessin de Thomas Fenton est très maîtrisé, très proche du style de certains comics actuels. Au niveau des reproches, on peut déplorer des décors un peu trop simples, quelques visages ratés par moment et des couleurs informatiques un peu trop passe-partout, mais globalement ça se lit très bien et nous avons là des planches de bonne qualité, manquant singulièrement d'âme mais de bonne qualité. Quant au scénario, comme dit plus haut, il est basique. C'est une enquête policière, à la poursuite d'un serial-killer qui enlève des fillettes, qui s'entremêle avec une guerre entre l'armée des Anges du Bien contre les Anges déchus qui interfèrent l'une avec l'autre. Le héros, après une mauvaise rencontre avec ces anges, est ressuscité avec des pouvoirs paranormaux bien pratiques pour l'histoire, et nous voilà lancé. C'est plaisant à lire, bien construit. Cette BD ne vous marquera pas par son originalité mais elle est très pro et offre un bon moment de lecture.
Polly et les Pirates
Voici donc une nouvelle série de l'auteur remarqué de Courtney Crumrin. Toujours dans un style résolument moderne -mais pas trop- et avec un graphisme plus que sympathique, Ted Naifeh nous entraîne dans de nouvelles contrées de fantasy "light", sur les pas d'une héritière au total profil d'anti-héroïne. Le premier tome ne dévoile pour ainsi dire rien, mais on a hâte de lire la suite pour juger. Bien que les albums soient courts (32 pages), l'histoire sera vite bouclée, puisque les 6 albums seront publiés d'ici juin 2007.
Le Grand Manque
Note approximative : 2.5/5 Cette petite série en deux tomes part sur une idée qui n'est pas inhabituelle en matière de science-fiction : comment serait le monde si un seul sexe de la race humaine survivait, ici uniquement les femmes ? Le sujet a avant cela et depuis été mieux traité à mes yeux dans le livre "les hommes protégés" de Robert Merle ou la série comics Y, Le Dernier Homme. Je me souviens également d'un épisode de la série télé Sliders sur le même thème exactement. Mais cette vision un peu désuette imaginée par Godard et Ribéra ne manque pas d'un certain charme. Au dessin, Ribéra y a son style typique, celui de Chroniques du temps de la vallée des Ghlomes ou de la série bien connue Le Vagabond des Limbes. Cependant, quand il s'agit de ne pas montrer un univers heroic-fantasy ou un univers space-opera mais un univers proche du présent, le côté un peu vieillot de son dessin ressort beaucoup plus. Sincèrement, je ne trouve pas ces planches très jolies même si elles se lisent sans déplaisir et si elles ne manquent pas d'un certain attrait. Je note cependant que le second tome, avec quelques décors campagnards et de forêts, possède des planches nettement plus réussies que le premier tome très urbain. Au scénario, Godard nous invente un monde dystopique un peu naïf. L'idée de cette société de femmes où les très rares hommes ne sont plus que des machines à produire du sperme n'est pas mauvaise mais on n'y croit vraiment pas dans la façon dont elle est présentée ici. Le côté dictature du régime de la Papesse, avec les grosses et méchantes flikesses qui donnent de la matraque à tout va, ça fait plus grand guignol que véritable système d'opression. Quant à la vie des femmes sans hommes, elle semble se borner à travailler à l'usine et à penser uniquement au sexe entre elles la plupart du temps. C'est bien l'ennui de cette BD à mes yeux, c'est que la partie érotique est nettement trop mise en avant, avec des fesse et des nichons à l'air en permanence, et toutes les femmes qui ont envie de l'héroïne blondasse naïve. Un peu lourdingue et surtout très inutile et artificiel. Une BD trop naïve et un peu trop racoleuse donc, mais qui a un certain charme et un certain interêt dans le monde sans homme imaginé là.
La Maison aux 100 portes
C'est qu'on l'attendait, la nouvelle série de notre Isabelle. Je rejoins mes prédécesseurs, quant à la note attribuée. C'est frais, prometteur, agréable. Le dessin est toujours aussi soigné et plaisant mais la colorisation... argh, c'est là où ça coince. Pourquoi diable avoir opté pour une couleur "artificielle", travaillée à l'ordinateur alors que les aquarelles de la Dame recèlent de tant de charme et de délicatesse ? On passe ici à côté du chef d'oeuvre. Bref, affaire à suivre !
Période Glaciaire
Eh bien moi je le trouve original et intéressant cet album. Le Louvre est une institution que l'on imagine pesante, engoncée dans un mépris crasse envers les arts mineurs. Cet album prouve le contraire, même s'il s'agit d'une oeuvre de commande, grâce au talent de conteur de Nicolas de Crécy. Ainsi, je me suis demandé comment il allait amener la découverte du musée, et la façon dont les choses vont se dérouler une fois dedans. C'est plutôt bien amené, l'idée de faire parler les oeuvres d'art n'est certes pas neuve, mais elle échappe -selon moi- à pas mal de clichés. Alors bien sûr, on peut râler sur les pages constituées par des oeuvres d'art, mais leur présence se justifie à mes yeux. Bien sûr, le but de l'album est d'amener les gens à s'intéresser aux beaux-arts, et par là à venir au Musée du Louvre, mais il ne s'agit pas d'une tromperie... Ceci dit, cet album tient une place un peu particulière dans le paysage BD...
Chinh Tri
D'entrée, l'ambition est posée. "Chinh Tri" signifie "politique" en indochinois. Clément Baloup, dont le père en est originaire, explore par le biais de la bande dessinée toutes sortes de voies relatives à ses origines. Ici il s'agit donc des jeunes originaires de ces colonies, et qui essaient d'exister en tant que tels dans la métropole. Un sujet plutôt vaste, surtout à l'heure où le rôle colonial de notre pays soulève de nombreuses questions (et quelques scandales) dans l'opinion publique. Un sujet traité de façon intimiste par Baloup, qui colle aux basques de quelques-uns de ces "enfants des colonies". Il s'adjoint la patte de Mathieu Jiro, dont le trait réaliste est magnifié par des couleurs chaudes, limite criardes, pour nous donner sa vision de l'intérieur. Le résultat ? Un album un peu... mou, qui n'offre au final pas beaucoup d'intérêt, sinon pour nous montrer les divergences d'opinion qui divisaient alors les jeunes "révolutionnaires"... Peut-être cela prendra-t-il tout son sens dans la suite de la série. Si elle est toujours dessinée par Mathieu Jiro, nul doute qu'elle sera jolie à regarder...
Thorgal
Thorgal est sans conteste l'un des titres les plus lucratifs de la Bd d'aujourd'hui. Si chaque album qui sort devient un Best-Seller, c'est qu'il y'a sans doute une raison à ça. Derrière Thorgal, c'est avant tout le dessin de Rosinski qui fait la magie de la série. Même si certains trouvent son trait moche et approximatif, le plaisir de découvrir des paysages merveilleux du grand nord scandinave est réel. Le scénario de Van Hamme est souvent béton, et permet une lecture plaisante et fluide de chaque tome, même si elle très rapide à chaque fois (compter moins de 1/2 heure pour lire un Thorgal ). Thorgal c'est ça, c'est à dire un plaisir instantané à lire un album que l'on aura peut être oublié quelques jours après. La série est donc décomposée en plusieurs cycles de qualités très hétérogènes. Certains sont naïfs et typés (voire stéréotypés) heroïc-fantasy bas de gamme avec des couleurs affreuses (les premiers tomes). D'autres sont littéralement magiques et passionnants (le cycle de Qà) et certains sont très très médiocres (les derniers albums). Je ne fais pas le décompte en mettant une note à chaque cycle (cela a déjà été fait). Certains albums sont monumentaux et devraient faire partie de toute les bdtheques alors que d'autres sont ignobles. La note de 3/5 représente finalement assez bien une série dont la qualité s'est décantée au fil des albums. Je pense qu'il est grand temps d'arrêter, courage il en reste plus que deux pour finir avec un 30éme tome, pile pour les 30 ans de la série. Tout comme Astérix, Thorgal a maintenant tellement de fans qu'il suffit de servir la soupe pour pouvoir récolter beaucoup d'argent. Je respecte énormément les fans qui achètent encore les albums, je les comprends moi je continue d'acheter tous les Astérix. A noter que Le lombard a édité une superbe intégrale à un prix honnête des 5 tomes du cycle de Qà.
Pop gun war
Très étrange cet album... Grâce à un graphisme fort agréable, on peut suivre une longue métaphore sur le pouvoir, l'aliénation et les relations entre les gens de New York... L'histoire est complexe, et il faut plusieurs lectures pour en saisir toute la portée... Ceci dit, l'essai est suffisamment intéressant pour que l'on s'y arrête, et Farel Dalrymple se positionne d'entrée comme l'un des auteurs américains à suivre...
Shooting star
Je suis un fan inconditionnel de Marilyn Monroe (je ne compte plus les biographies la concernant dans ma bibliothèque). Les époux Charles sont capables du meilleur, comme Indian Dreams, petite pépite de la bande dessinée mais aussi de bd de moindre qualité. J'ai surtout acheté cet opus pour le dessin de Kas, qui m'avait enchanté dans Halloween Blues. Pourtant là, avec deux scénaristes de talent et un dessinateur hors pair, la mayonnaise de prend pas. D'une part, contrairement au formidable roman "Blonde", le côté sulfureux de la vie de Marilyn Monroe n'est guère présent ici: malgré mon admiration ineffable pour Marilyn, il ne faut pas oublier qu'elle a progressé dans le métier grâce à ses talents de ... enfin Cléopâtre n'avait rien à lui envier sur ce plan là -les connaisseurs savent de quoi je parle-... (seule une planche résume son ascension fulgurante, et encore de façon édulcorée.) En outre sa relation avec les Kennedy semble bien fade au regard de la réalité. Je suis également déçu par le dessin de Kas, qui dans la série précitée, semble en phase avec les années 50. Ici, j'ai l'impression qu'il a bâclé son travail, dommage car je place ce dessinateur dans le quarteron des meilleurs dessinateurs réalistes. En conclusion, il s'agit d'une version aseptisée, aussi bien au niveau graphique, que scénaristique de cette immense star que fut (ma) Marilyn.
La Maison aux 100 portes
Premières réactions après avoir rapidement feuilleté le premier volume de cette nouvelle série d'Isabelle Dethan : où sont passés les magnifiques décors qui faisait du Roi Cyclope un vrai régal pour les yeux. Et pourquoi cette colorisation informatique chez une dessinatrice qui maîtrise aussi bien l'aquarelle ? Ceci dit, La Maison aux Cent Portes reste pour moi une excellente lecture. L'histoire n'est peut être pas un sommet d'originalité (même si au grand jamais j'ai pensé à Charmed pendant ma lecture). Les personnages sont plutôt bien posés et on se demande vraiment quelles surprises réserve encore cette mystérieuse bâtisse qui donne son nom à la série. Le dessin n'a peut être pas la classe de celui du Roi Cyclope, du moins selon moi, mais il reste bien plus agréable à regarder que celui de bon nombre de productions récentes ou moins récentes. Une série dont j'attends le tome deux avec une certaine impatience et dont j'espère qu'elle va continuer dans la voie du premier volume.