Une petite déception pour un western dont j'attendais beaucoup. Le dessin de Vatine est certes bon, mais je ne trouve pas qu'il soit exceptionnel. Son découpage est dynamique, mais au service d'une histoire qui n'a rien d'exceptionnelle, et reste finalement très convenue, même si, pour changer, c'est un membre du sexe faible qui est le protagoniste de ce western.
Ca se lit bien, c'est divertissant mais je ne suis pas convaincu qu'Angela mérite un achat, mis à part pour les fans purs et durs de Vatine.
Ayant apprécié Le Tueur, j'étais bien curieux de lire cette nouvelle série des mêmes auteurs. Hélas, si le début du 1er tome est prometteur, en revanche l'histoire prend à mi-parcours une tournure trop pleine d'invraisemblances pour que l'album soit vraiment convainquant, au bout du compte.
Pour ma part, je dois cependant avouer que je n'ai pas trop tiqué sur le fait que ce personnage surdoué soit sans emploi. Après tout, qui n'a pas, dans son entourage, un surdiplômé qui ne trouve pas de boulot, pour x raison ? Et comme on ne sait pas exactement à quoi ressemble le marché du travail dans le monde futuriste de Cyclopes, je veux bien croire que Pistoia ait dû accepter un boulot dangereux pour gagner son pain.
De la même façon, je ne trouve pas que les "méchants" de l'histoire soient si caricaturaux. Si on les voyait se frotter les mains en se réjouissant à coups de "gniark gniark gniark, on va encore envoyer nos braves couillons tuer ces enfoirés de pauvres pour pouvoir se rouler dans des dollars plein de sang", ok, mais là, je ne crois vraiment pas que les hommes d'affaires présentés ici soient si différents de ceux qui dirigent les multinationales du monde réel. Notre monde ne serait pas ce qu'il est s'il n'y avait pas des types sans scrupules à la tête de Shell ou Nike, des types prêts à commanditer des sales coups puis à fermer les yeux dessus, exactement comme les patrons de MultiCorps Security, Inc. dans Cyclopes.
Voilà, ça c'était pour défendre un peu cette BD contre certaines critiques. Malheureusement je suis assez d'accord avec les autres reproches émis ici. C'est dommage que Matz ait réussi à mettre en place un futur crédible, où la "sécurité internationale" (la guerre, quoi) est au mains de sociétés privées, mais gâche tout avec un personnage central sans consistance. Difficile de croire qu'il accepte tout aussi docilement (s'il était militaire de carrière, ok, les militaires sont entraînés spécialement pour ça, mais là c'est un civil), difficile de croire à son ascension ultrarapide. Ses patrons le nomment lieutenant puis capitaine alors qu'il n'a aucune expérience du terrain, il devient un héros du public après une seule mission (ratée, en plus)... Ca ne prend pas, ça va trop vite, et assez rapidement on ne croit plus à ce qu'on lit.
Vraiment dommage parce que le début laissait présager quelque chose de bon. Espérons que le scénariste rectifie le tir par la suite, mais reconnaissons que l'affaire est assez mal engagée.
Joli recueil. Pas forcément le premier du genre, puisqu'il me semble en avoir déjà lu un comme ça quelques années en arrière...
Mais peu importe. Celui-ci nous propose donc les productions d'auteurs "maison" des Editions La Boîte à Bulles, fort sympathique au demeurant. Il y a de la diversité dans les contributions, c'est sûr. Mais j'ai été un peu déçu par le manque d'imagination des auteurs. Je m'attendais à... plus de diversité, justement.
Ceci dit, il y a quand même de belles découvertes à faire : Nancy Peña, Sylvain-Moizie, Vincent Rioult, Pipocolor, ou Maga...
L'avantage de tels recueils, c'est de permettre à quelques auteurs n'ayant pas encore publié d'album de se faire remarquer par le grand public, mais aussi par les autres éditeurs. Ce n'est pas transcendant, mais on passe quand même un bon moment de lecture (loin d'être idiote) en feuilletant cet album plutôt bien fait.
Derrière une couverture qui sent bon les BD didactiques moisies des années 80, voilà un petit album très sympathique.
Certes, l'idée n'est pas nouvelle, et certains se demanderont peut-être l'intérêt d'un tel album par rapport à un ouvrage comme l'Art Invisible, par exemple, beaucoup plus riche dans le même genre.
Il est vrai qu'on peut se demander à qui s'adresse ce titre ; ça fait un peu "La BD pour les Nuls", de prime abord ça semble écrit pour des gens qui veulent se lancer dans la bande dessinée alors qu'ils n'en ont jamais beaucoup lu et n'ont jamais beaucoup dessiné, et je ne sais même pas si ces gens existent (les gens qui publient chez Soleil, peut-être ?). Par exemple, a priori, si vous êtes déjà amateur de BD, vous n'avez pas vraiment besoin que Lewis et Sergio vous rappellent que, pour exprimer la surprise, on peut dessiner des petits traits autour de la tête de son personnage, ou qu'on peut insérer une case en noir et blanc dans une BD en couleurs pour représenter un flash back. Donc, on peut penser que c'est une BD qui s'adresse avant tout aux enfants, ou aux enseignants qui, comme chacun sait, détestent la bande dessinée mais se forcent à s'y intéresser quand même pour ne pas paraître largués.
Sauf que l'album s'intéresse aussi à des choses plus compliquées, aux jeux OuBaPiens, et propose des exercices qui ne seront pas forcément à la portée du 1er môme de 8 ans qui rêve de faire une BD ("En une demi-page de 4 cases, dessinez une histoire multilinéaire"), donc, ça s'adresse aussi véritablement à ceux qui aimeraient se lancer dans la BD et voudraient un petit guide plus digeste que les oeuvres de Scott McCloud à garder sous la main pendant qu'ils s'attaquent à leur première oeuvre. Parce qu'après tout, même quand on sait assez bien comment ça marche, la BD, on n'a pas forcément toujours tout en tête une fois qu'on a le nez plongé dans ses propres planches, et quand on n'est pas un génie ou un artiste mais juste un pauvre amateur comme moi, il est bon de pouvoir ainsi trouver rapidement des exemples, des exercices, des petits "trucs" à mettre en pratique.
Alors, entendons-nous bien, il est clair que, si vous n'avez aucune intention de vous lancer dans la BD, ou que le décryptage du 9ème art ne vous intéresse pas, cet album n'est pas pour vous, même si vous êtes fan de Trondheim. Il est clair aussi que si vous cherchez quelque chose d'un peu costaud théoriquement parlant et plus analytique, cette courte BD (30 planches) qui survole assez rapidement tous les thèmes qu'elle aborde risque de vous laisser sur votre faim. Mais si vous cherchez un petit guide simple et marrant sur le B.A.-BA de la BD, je vous conseille l'acquisition de ce titre.
La maison aux cent portes mélange fantastique et vie quotidienne avec une belle candeur. On pense à 100 âmes (même éditeur) mais aussi à des séries télé comme « Charmed ». Je vous rassure, on est quand même nettement un cran au-dessus de cette série télévisée assez crétine. Mais l’atmosphère n’est pas très éloignée. Il s’agit de combattre des démons qui viennent perturber le quotidien de jeunes et jolies filles… La lecture de ce premier tome est un bon moment. Le chapitre est consistant, nous révèle ce qu’il faut tout en gardant une part de mystère. Au niveau du dessin, j’ai trouvé Isabelle Dethan moins en forme que d’habitude, quelques passages et découpages m’ont parus un peu trop « légers »… Rien de très grave. Mais on est en-dessous de l’enchantement visuel et de la sensualité chromatique d’un album comme Eva aux Mains Bleues.
J’attends la suite qui, je l’espère, me fera revoir ma note à la hausse…
Waraba est un récit africain qui utilise le fantastique comme métaphore. L’intrigue est plutôt bien amenée et amène son lot de surprises. Difficile de juger une série sur un seul tome (relativement vite lu), mais un propos très intéressant pourrait se dégager de cette série. Le dessin de Kalonji fait également son petit effet. Y’a bien çà et là des cases qu’on trouvera trop vite esquissée ou un brin imparfaite, mais la manière dont il met en scène les passages les plus épiques est assez impressionnante. Une belle vitalité se dégage des planches. La mise en couleur de Anne-Claire Jouvray y est aussi pour beaucoup. Une bonne surprise donc…
Dommage que la couverture soit si moche…
Un western tendance spaghetti, ça commence de manière douce et ça se termine dans un bain de sang. Les règles du genre sont on ne peut plus respectées… un peu trop même… A titre personnel, j’aurais apprécié plus d’originalité. Baser une intrigue sur une attaque de train, c’est déjà banal… qui plus est dans un album de 54 pages avec un dessin très aéré où il est difficile d’innover. Le scénario va donc à l’essentiel, sans aucune fioriture. Exemple marquant : un personnage commence à expliquer son plan pour l’attaque du train et PAF, la séquence du vol commence déjà.
J’ai dans l’idée que si Vatine n’était pas au dessin, cet album aurait de grande chance de passer inaperçu… Mais voilà, ce dessinateur sait mettre en page et enchaîner les cases. Du coup, ça se lit avec un plaisir immédiat qu’il est difficile de nier.
Pas grand chose à ajouter par rapport à ce qu'a déjà dit Arzak, à vrai dire... Sans jouer les passéistes, ça fait effectivement plaisir de voir un auteur de comics qui refuse de rentrer dans le rang et continue à dessiner les mêmes personnages bizarroïdes et caricaturaux qui ont fait sa gloire dans les années 70, au risque de paraître kitsch ou démodé. Cela dit, l'album est certes assez sympathique, mais un peu léger quand même. C'est trop court, et du coup, même si certaines histoires ont du potentiel, on reste clairement sur sa faim. La lecture vaut le coup si vous aimez les petites historiettes cruelles façon "Métal Hurlant", mais ça ne vaut pas de dépenser 13.50 € à moins d'être un inconditionnel de Corben.
Wondercity est un des premiers ouvrages de la collection NG (pour « nouvelle génération ») initiée par Soleil et destinée à un jeune public désirant s’offrir de la bd 48 planches couleurs au prix d’un manga (5.95€)… Saluons la facture des albums pour cette gamme de prix. C’est plutôt bien imprimé et bien relié, certes le papier semble un brin plus fin que ce qu’on l’on voit d’habitude… mais ça reste du beau travail d’édition.
Wondercity est une bd italienne très proche de la tendance Sky Doll / Monster Allergy… soit un dessin très cartoon, qui mélange des influences manga et comics dans une belle harmonie, le tout rehaussé par des couleurs très vives. Rien à redire de ce côté-là, c’est du beau travail. Question scénario, ce premier tome est encore un peu trop juste pour convaincre réellement. On a surtout affaire à une longue exposition d’un univers relativement vaste et complexe (on vise quand même un public jeune) et à une intrigue un peu rikiki… On sent le scénariste réellement coincé entre deux logiques : celle d’exposer l’univers et ses enjeux, présenter ses personnages, et celle qui veut qu’on est dans une bd pour jeunes et qu’il faut que ça bouge… Du coup, il nous fait des scènes d’action sur des prétextes un peu trop simples… et l’intrigue générale est à peine esquissée. Typiquement le genre de sentiment que laisse souvent le premier épisode d’une série télé.
Ca reste tout de même mignon… cette académie de gamins doués de talent magique évoque fatalement Harry Potter (attention à l’indigestion), mais je lirai volontiers la suite. A acheter ? Ca ne me semble pas être une acquisition primordiale pour l’instant. Remarquez, pour 5.95€, vous allez pas vous ruiner…
Pas mal du tout cette intrigue à consonance métaphysique ! Très vite, on est happé par un rythme de croisière très chronométré mais pourtant "léger". Il n'y a pas autant d'humour que dans Norbert l'imaginaire, des mêmes auteurs, mais autant de poésie. La fin est audacieuse et risque de rester quelque peu énigmatique aux esprits trop cartésiens... Mais la manière dont elle retourne le récit et change complètement son statut et sa réalité est assez surprenante. De la même manière, y’a moyen de passer complètement à côté de certaines métaphores visuelles fortes comme cette voiture montée sur un rail et fonçant, en flammes, contre un mur de brique. Le dessin de Vadot se laisse apprivoiser même s’il s’essaie ici à un trait plus réaliste où il s’avère moins doué que dans un registre plus bonhomme auquel il nous avait habitué.
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Angela
Une petite déception pour un western dont j'attendais beaucoup. Le dessin de Vatine est certes bon, mais je ne trouve pas qu'il soit exceptionnel. Son découpage est dynamique, mais au service d'une histoire qui n'a rien d'exceptionnelle, et reste finalement très convenue, même si, pour changer, c'est un membre du sexe faible qui est le protagoniste de ce western. Ca se lit bien, c'est divertissant mais je ne suis pas convaincu qu'Angela mérite un achat, mis à part pour les fans purs et durs de Vatine.
Cyclopes
Ayant apprécié Le Tueur, j'étais bien curieux de lire cette nouvelle série des mêmes auteurs. Hélas, si le début du 1er tome est prometteur, en revanche l'histoire prend à mi-parcours une tournure trop pleine d'invraisemblances pour que l'album soit vraiment convainquant, au bout du compte. Pour ma part, je dois cependant avouer que je n'ai pas trop tiqué sur le fait que ce personnage surdoué soit sans emploi. Après tout, qui n'a pas, dans son entourage, un surdiplômé qui ne trouve pas de boulot, pour x raison ? Et comme on ne sait pas exactement à quoi ressemble le marché du travail dans le monde futuriste de Cyclopes, je veux bien croire que Pistoia ait dû accepter un boulot dangereux pour gagner son pain. De la même façon, je ne trouve pas que les "méchants" de l'histoire soient si caricaturaux. Si on les voyait se frotter les mains en se réjouissant à coups de "gniark gniark gniark, on va encore envoyer nos braves couillons tuer ces enfoirés de pauvres pour pouvoir se rouler dans des dollars plein de sang", ok, mais là, je ne crois vraiment pas que les hommes d'affaires présentés ici soient si différents de ceux qui dirigent les multinationales du monde réel. Notre monde ne serait pas ce qu'il est s'il n'y avait pas des types sans scrupules à la tête de Shell ou Nike, des types prêts à commanditer des sales coups puis à fermer les yeux dessus, exactement comme les patrons de MultiCorps Security, Inc. dans Cyclopes. Voilà, ça c'était pour défendre un peu cette BD contre certaines critiques. Malheureusement je suis assez d'accord avec les autres reproches émis ici. C'est dommage que Matz ait réussi à mettre en place un futur crédible, où la "sécurité internationale" (la guerre, quoi) est au mains de sociétés privées, mais gâche tout avec un personnage central sans consistance. Difficile de croire qu'il accepte tout aussi docilement (s'il était militaire de carrière, ok, les militaires sont entraînés spécialement pour ça, mais là c'est un civil), difficile de croire à son ascension ultrarapide. Ses patrons le nomment lieutenant puis capitaine alors qu'il n'a aucune expérience du terrain, il devient un héros du public après une seule mission (ratée, en plus)... Ca ne prend pas, ça va trop vite, et assez rapidement on ne croit plus à ce qu'on lit. Vraiment dommage parce que le début laissait présager quelque chose de bon. Espérons que le scénariste rectifie le tir par la suite, mais reconnaissons que l'affaire est assez mal engagée.
Dieu(x) & Idoles
Joli recueil. Pas forcément le premier du genre, puisqu'il me semble en avoir déjà lu un comme ça quelques années en arrière... Mais peu importe. Celui-ci nous propose donc les productions d'auteurs "maison" des Editions La Boîte à Bulles, fort sympathique au demeurant. Il y a de la diversité dans les contributions, c'est sûr. Mais j'ai été un peu déçu par le manque d'imagination des auteurs. Je m'attendais à... plus de diversité, justement. Ceci dit, il y a quand même de belles découvertes à faire : Nancy Peña, Sylvain-Moizie, Vincent Rioult, Pipocolor, ou Maga... L'avantage de tels recueils, c'est de permettre à quelques auteurs n'ayant pas encore publié d'album de se faire remarquer par le grand public, mais aussi par les autres éditeurs. Ce n'est pas transcendant, mais on passe quand même un bon moment de lecture (loin d'être idiote) en feuilletant cet album plutôt bien fait.
Bande dessinée, apprendre et comprendre
Derrière une couverture qui sent bon les BD didactiques moisies des années 80, voilà un petit album très sympathique. Certes, l'idée n'est pas nouvelle, et certains se demanderont peut-être l'intérêt d'un tel album par rapport à un ouvrage comme l'Art Invisible, par exemple, beaucoup plus riche dans le même genre. Il est vrai qu'on peut se demander à qui s'adresse ce titre ; ça fait un peu "La BD pour les Nuls", de prime abord ça semble écrit pour des gens qui veulent se lancer dans la bande dessinée alors qu'ils n'en ont jamais beaucoup lu et n'ont jamais beaucoup dessiné, et je ne sais même pas si ces gens existent (les gens qui publient chez Soleil, peut-être ?). Par exemple, a priori, si vous êtes déjà amateur de BD, vous n'avez pas vraiment besoin que Lewis et Sergio vous rappellent que, pour exprimer la surprise, on peut dessiner des petits traits autour de la tête de son personnage, ou qu'on peut insérer une case en noir et blanc dans une BD en couleurs pour représenter un flash back. Donc, on peut penser que c'est une BD qui s'adresse avant tout aux enfants, ou aux enseignants qui, comme chacun sait, détestent la bande dessinée mais se forcent à s'y intéresser quand même pour ne pas paraître largués. Sauf que l'album s'intéresse aussi à des choses plus compliquées, aux jeux OuBaPiens, et propose des exercices qui ne seront pas forcément à la portée du 1er môme de 8 ans qui rêve de faire une BD ("En une demi-page de 4 cases, dessinez une histoire multilinéaire"), donc, ça s'adresse aussi véritablement à ceux qui aimeraient se lancer dans la BD et voudraient un petit guide plus digeste que les oeuvres de Scott McCloud à garder sous la main pendant qu'ils s'attaquent à leur première oeuvre. Parce qu'après tout, même quand on sait assez bien comment ça marche, la BD, on n'a pas forcément toujours tout en tête une fois qu'on a le nez plongé dans ses propres planches, et quand on n'est pas un génie ou un artiste mais juste un pauvre amateur comme moi, il est bon de pouvoir ainsi trouver rapidement des exemples, des exercices, des petits "trucs" à mettre en pratique. Alors, entendons-nous bien, il est clair que, si vous n'avez aucune intention de vous lancer dans la BD, ou que le décryptage du 9ème art ne vous intéresse pas, cet album n'est pas pour vous, même si vous êtes fan de Trondheim. Il est clair aussi que si vous cherchez quelque chose d'un peu costaud théoriquement parlant et plus analytique, cette courte BD (30 planches) qui survole assez rapidement tous les thèmes qu'elle aborde risque de vous laisser sur votre faim. Mais si vous cherchez un petit guide simple et marrant sur le B.A.-BA de la BD, je vous conseille l'acquisition de ce titre.
La Maison aux 100 portes
La maison aux cent portes mélange fantastique et vie quotidienne avec une belle candeur. On pense à 100 âmes (même éditeur) mais aussi à des séries télé comme « Charmed ». Je vous rassure, on est quand même nettement un cran au-dessus de cette série télévisée assez crétine. Mais l’atmosphère n’est pas très éloignée. Il s’agit de combattre des démons qui viennent perturber le quotidien de jeunes et jolies filles… La lecture de ce premier tome est un bon moment. Le chapitre est consistant, nous révèle ce qu’il faut tout en gardant une part de mystère. Au niveau du dessin, j’ai trouvé Isabelle Dethan moins en forme que d’habitude, quelques passages et découpages m’ont parus un peu trop « légers »… Rien de très grave. Mais on est en-dessous de l’enchantement visuel et de la sensualité chromatique d’un album comme Eva aux Mains Bleues. J’attends la suite qui, je l’espère, me fera revoir ma note à la hausse…
Waraba
Waraba est un récit africain qui utilise le fantastique comme métaphore. L’intrigue est plutôt bien amenée et amène son lot de surprises. Difficile de juger une série sur un seul tome (relativement vite lu), mais un propos très intéressant pourrait se dégager de cette série. Le dessin de Kalonji fait également son petit effet. Y’a bien çà et là des cases qu’on trouvera trop vite esquissée ou un brin imparfaite, mais la manière dont il met en scène les passages les plus épiques est assez impressionnante. Une belle vitalité se dégage des planches. La mise en couleur de Anne-Claire Jouvray y est aussi pour beaucoup. Une bonne surprise donc… Dommage que la couverture soit si moche…
Angela
Un western tendance spaghetti, ça commence de manière douce et ça se termine dans un bain de sang. Les règles du genre sont on ne peut plus respectées… un peu trop même… A titre personnel, j’aurais apprécié plus d’originalité. Baser une intrigue sur une attaque de train, c’est déjà banal… qui plus est dans un album de 54 pages avec un dessin très aéré où il est difficile d’innover. Le scénario va donc à l’essentiel, sans aucune fioriture. Exemple marquant : un personnage commence à expliquer son plan pour l’attaque du train et PAF, la séquence du vol commence déjà. J’ai dans l’idée que si Vatine n’était pas au dessin, cet album aurait de grande chance de passer inaperçu… Mais voilà, ce dessinateur sait mettre en page et enchaîner les cases. Du coup, ça se lit avec un plaisir immédiat qu’il est difficile de nier.
Solo
Pas grand chose à ajouter par rapport à ce qu'a déjà dit Arzak, à vrai dire... Sans jouer les passéistes, ça fait effectivement plaisir de voir un auteur de comics qui refuse de rentrer dans le rang et continue à dessiner les mêmes personnages bizarroïdes et caricaturaux qui ont fait sa gloire dans les années 70, au risque de paraître kitsch ou démodé. Cela dit, l'album est certes assez sympathique, mais un peu léger quand même. C'est trop court, et du coup, même si certaines histoires ont du potentiel, on reste clairement sur sa faim. La lecture vaut le coup si vous aimez les petites historiettes cruelles façon "Métal Hurlant", mais ça ne vaut pas de dépenser 13.50 € à moins d'être un inconditionnel de Corben.
Wondercity
Wondercity est un des premiers ouvrages de la collection NG (pour « nouvelle génération ») initiée par Soleil et destinée à un jeune public désirant s’offrir de la bd 48 planches couleurs au prix d’un manga (5.95€)… Saluons la facture des albums pour cette gamme de prix. C’est plutôt bien imprimé et bien relié, certes le papier semble un brin plus fin que ce qu’on l’on voit d’habitude… mais ça reste du beau travail d’édition. Wondercity est une bd italienne très proche de la tendance Sky Doll / Monster Allergy… soit un dessin très cartoon, qui mélange des influences manga et comics dans une belle harmonie, le tout rehaussé par des couleurs très vives. Rien à redire de ce côté-là, c’est du beau travail. Question scénario, ce premier tome est encore un peu trop juste pour convaincre réellement. On a surtout affaire à une longue exposition d’un univers relativement vaste et complexe (on vise quand même un public jeune) et à une intrigue un peu rikiki… On sent le scénariste réellement coincé entre deux logiques : celle d’exposer l’univers et ses enjeux, présenter ses personnages, et celle qui veut qu’on est dans une bd pour jeunes et qu’il faut que ça bouge… Du coup, il nous fait des scènes d’action sur des prétextes un peu trop simples… et l’intrigue générale est à peine esquissée. Typiquement le genre de sentiment que laisse souvent le premier épisode d’une série télé. Ca reste tout de même mignon… cette académie de gamins doués de talent magique évoque fatalement Harry Potter (attention à l’indigestion), mais je lirai volontiers la suite. A acheter ? Ca ne me semble pas être une acquisition primordiale pour l’instant. Remarquez, pour 5.95€, vous allez pas vous ruiner…
80 jours
Pas mal du tout cette intrigue à consonance métaphysique ! Très vite, on est happé par un rythme de croisière très chronométré mais pourtant "léger". Il n'y a pas autant d'humour que dans Norbert l'imaginaire, des mêmes auteurs, mais autant de poésie. La fin est audacieuse et risque de rester quelque peu énigmatique aux esprits trop cartésiens... Mais la manière dont elle retourne le récit et change complètement son statut et sa réalité est assez surprenante. De la même manière, y’a moyen de passer complètement à côté de certaines métaphores visuelles fortes comme cette voiture montée sur un rail et fonçant, en flammes, contre un mur de brique. Le dessin de Vadot se laisse apprivoiser même s’il s’essaie ici à un trait plus réaliste où il s’avère moins doué que dans un registre plus bonhomme auquel il nous avait habitué.