Je me souvenais d'Olivier Ka comme du type rigolo qui écrivait des couillonnades qui me faisaient hurler de rire quand j'étais ado, dans l'éphémère revue L'Eclectique Super Valable/Abus Dangereux. C'est donc avec un a priori positif que j'ai entamé ce petit album malgré son sujet maintes fois rebattu, le malaise des trentenaires.
Hélas, je ne serai pas aussi enthousiaste que mes deux prédécesseurs : malgré un démarrage intrigant, avec ce vilain Barbapapa bouffeur de tripes qui habite chez cette jeune fille (assez malhonnêtement présentée comme une femme fatale à gros nichons en couverture pour appâter le lecteur, quand ça n'est jamais que votre voisine de palier), rapidement le mystère qui entoure cette créature est éventé et l'album devient une histoire d'amour triste comme tant d'autres.
L'utilisation de ce "Philibert" monstrueux comme symbole des amours perdues et des névroses de Marilou est relativement originale, et à défaut d'être vraiment attachante, l'héroïne suscitera au moins une certaine compassion chez un lecteur qui a eu lui aussi du mal à retrouver une vie normale lorsqu'il se traînait le fantôme d'un échec amoureux. Malheureusement, le côté "encore un roman graphique intimiste en noir et blanc" et la manière assez peu subtile avec laquelle on nous amène à comprendre la nature de Philibert gâchent le plaisir.
Bref, un petit album qui a son charme mais que je n'ai pas trouvé totalement convaincant.
Je ne suis pas amateur d'histoires de samourais ou de ronins. A vrai dire, je suis plus habitué à des mangas de samourai comme Kaze No Sho (Le livre du vent), réalistes et basés sur une référence historique exacte. J'ai donc été surpris de l'aspect fantastique de l'Habitant de l'Infini et de ses régénérations immédiates qu'on voit dès les premières pages. Mais partant de ce principe, ok, Manji est donc un super-samourai immortel qui combat le Mal. Finalement, c'est assez classique comme type de héros.
Le dessin est bon, voire très bon. La plupart des planches et des personnages sont excellents. Seul reproche, le dessinateur privilégie parfois l'esthétique à la compréhension facile de certaines scènes de combat et j'avoue avoir souvent eu du mal à comprendre ce qu'il se passait avant d'en voir le résultat. Le résultat en question consistant le plus souvent à voir tel ou tel personnage découpé en tranches, écartelé, déchiqueté ou autre. C'est du gore sans trop de sang. J'aime très moyennement ça, d'autant que je trouve ça un peu ridicule au niveau de l'histoire de voir les gens découpés en quadrillage ou autres formes de croix de vie.
Concernant l'histoire, les personnages sont relativement bons même s'ils manquent un peu d'originalité et de profondeur. Cependant, je dois dire que je ne suis pas captivé du tout par cette suite de combats, de vengeances, de protections, de règlements de la justice, etc. C'est pas mon genre.
En outre, j'ai lu l'édition des années 1990 de Casterman et je ne sais pas ce qu'il en est dans l'édition Sakka actuelle, mais la mise en page à l'occidental était un vrai massacre : images retournées ou pas, bulles de textes inversés ou à lire en sens inverse de la logique, mauvaises traductions. Catastrophique et d'autant plus dur d'entrer dans l'histoire.
Ceux qui n'apprécient guère les histoires de samourais et de combats au sabre n'auront sans doute pas tellement de raison de tomber en extase avec ce manga.
Cette série mélange 2 thèmes à mes yeux : un thème assez éculé sur le racisme dans le Sud Américain, et un autre thème sur la musique, le blues, ceux qui le jouent et ceux qui l'aiment. Pris tels quels, aucun de ces deux thèmes n'aurait su me séduire en tant que lecteur. Mais le traitement graphique de ces planches permet de sublimer certaines émotions et certaines ambiances, donnant un véritable âme à ce récit.
Le graphisme est semblable à de la carte à gratter mais je crois plutôt qu'il s'agit d'un dessin réalisé sur tablette graphique. Le résultat, noir sans être désespérant, est fort et intense. Le trait du dessin lui-même est bon dans son ensemble, notamment concernant les visages qui ont de belles expressions. Cependant ce trait très gras donne une petite impression caricaturale aux personnages, amplifiée par une disproportion occasionnelle entre têtes et bras, grosse tête petit corps. Cet aspect gâche un peu certaines ambiances sérieuses ou dures. Mais dans l'ensemble, cela n'en reste pas moins de belles planches pleines d'ambiance.
La partie du scénario partant de ces deux noirs au mauvais endroit au mauvais moment puis la cavale du héros n'est pas originale. Je l'ai déjà vue plusieurs fois en BD comme en film ou autres. Mais elle est traitée avec justesse et comme dit plus haut amplifiée par la force du dessin.
A ses côtés, j'apprécie l'ambiance musicale. Mais aussi la foi chrétienne qui ressort de la fin du récit avec... ce rebondissement fantastique auquel je ne m'attendais pas. En outre, les toutes dernières pages de cette série sont assez fortes en émotion et elle est assez bien passée pour moi.
Bref, c'est une bonne BD agréable à lire et au graphisme original même si le scénario l'est largement moins.
Dans la lignée de Il faut tuer José Bové, Jul sort une nouvelle BD, cette fois autour de la guerre Bush / Ben Laden. Cette nouvelle pastiche est plutôt sympa et bien réussie. La femme de Ben Laden écrit son journal intime, elle raconte son quotidien, les après midi tupperware avec les copines, les sorties pour faire les magasins, etc... Ces passages là m'ont bien fait sourire.
Bush est lui plus caricatural, on dirait un peu le personnage des guignols, le bon texan, ultra croyant et accroc au whisky.
Si vous avez aimé les aventures de José Bové, vous aimerez sans aucun doute cette nouvelle BD.
Pour moi elles se valent complètement, donc là aussi un 3,5 sur 5.
Un polar dont le scénario est bien maîtrisé.
On y retrouve tous ce qui a fait la force des polars noirs des années 30 - 50 (des truands, des magouilles et une femme fatale).
Malheureusement au bout d'un tiers, je me doutais plus ou moins de ce qui arriverait à la fin... et c'est ce qui est arrivé. Donc un point de moins sur la note qui sinon mériterait 4.
L'atmosphère du graphisme est pas mal, en tout cas je trouve que les dessins correspondent parfaitement à l'Amérique des années 40-50. Ca colle donc bien à la BD et les dessins de pin-up sont plutôt pas mal.
Le premier cycle est sympa. L'histoire n'est pas désagréable mais me parait un peu légère quand même. Je me suis demandé en terminant ce premier cycle pourquoi la série ne s'était pas arrêtée là et qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dans les cycles suivants.
Eh bien le 4e tome m'a pas trop mal plu. Il lance, sur de bonnes bases, une nouvelle histoire sur fond de guerre froide cette fois. Par contre j'ai été un peu déçu de la suite et de la fin de ce cycle. Le méchant manipulateur aux fantasmes SM n'est pas franchement crédible, Dottie n'a pas changé physiquement alors qu'on est des années plus tard, bref il y a un certain nombre de détails gênants.
En résumé c'est pas mal, mais j'ai eu ma dose avec les 2 premiers cycles.
Au vu des avis favorables ci-dessous, je m'attendais à une BD-reportage originale et particulièrement forte. Mais finalement, quand on a déjà lu Le Photographe, Passage Afghan, Palestine et quelques autres BDs du même genre, Clichés Beyrouth 1990 n'apporte pas grand chose de neuf tant au niveau de la narration que du contenu. Bien sûr, nous n'y parlons pas de la même guerre, du même pays, de la même situation, mais rien ne m'a particulièrement marqué dans cette lecture.
Le dessin est très passable, avec juste les avantages qu'il se lit plutôt bien et que, vu de loin, il ne parait pas si moche.
Les deux héros ne sont pas très attachants. Et même si leur histoire (vraie) est intéressante, même si on découvre avec eux une situation vraiment complexe d'un Liban tiraillé de toutes parts, les informations qui sortent de ce récit sont assez minces. Moi-même qui connais à peine le conflit Libanais, j'avoue n'en avoir pas compris grand chose de plus après cette lecture.
Bref, un récit sur une guerre et un pays dont il fallait parler car leur sujet a été trop peu abordé, voire jamais dans le monde de la BD, mais rien de transcendant ni dans la forme ni dans le contenu de cet album.
Cette BD ne se pose pas de question : c'est du porno, c'est du porno, point. Ca commence direct dès la première page, sans ressentir aucun besoin de présenter plus les personnages ou la situation. Ce n'est pas original mais ça passe quand même. Le dessin est plutôt bon, notamment sur les aspects spécifiquement pornos justement. Et les scènes, ultra-classiques pour une histoire de porno que ce soit en film ou en BD, sont bien construites et bien émoustillantes pour un lectorat mâle même si on se lasse assez vite de ces rapports de domination-soumission à répétition, et même si la tenue sexy du patron texan en chapeau de cow-boy est plus que ridicule.
Bref, c'est une BD qui atteint son but avoué et ne va pas chercher plus loin que ça.
Cette nouvelle série avait beaucoup de choses pour me plaire et m'attirer : son titre déjà, que tout amateur de Celtisme reconnaitra, sa couverture assez jolie et bien colorisée, et son sujet. Mélanger le New York de 1899, avec ses guerres de gangs et son immigration, avec le petit peuple des elfes Irlandais, il fallait oser. Et cela pouvait donner quelque chose d'excellent (quelque chose qui n'était pas sans me rappeler certains livres steampunks et le jeu de rôles Shadowrun d'ailleurs).
Mais pour le coup, je suis légèrement déçu.
Le dessin me déçoit pour commencer. Je trouve les décors de cette série assez réussis, mais la dessinatrice est visiblement assez jeune et ne maîtrise pas encore bien son trait ni son encrage. Les personnages ont une touche assez amateur, tant pour leurs visages que pour leurs postures. L'encrage est presque inexistant par moment, donnant un aspect inachevé aux planches. En outre, on sent nettement dans ce style et ces personnages des inspirations mangas qui ne sont pas pour me plaire quand il s'agit de parler de New York et de légendes celtiques. Et pour finir, même si j'apprécie la colorisation de ces planches, je trouve que le dessin manque nettement de profondeur et de force. Ca manque de relief.
Bref, il faudrait encore que la dessinatrice améliore sa technique à mes yeux.
Concernant le scénario ensuite, je le répête, il part sur une base intéressante. On peut lui reprocher une quantité de personnages un peu trop grandes et une narration assez confuses, mais l'idée n'est pas mauvaise. De la même manière que le dessin, le scénario semble un peu amateur pour une première BD de cet auteur qui semble s'être cantonné au roman jusqu'à présent : cela implique quelques défauts de rythme, de fluidité et de capacité à captiver le lecteur.
Mais, passé le classique récit des orphelins voyous du 19e siècle et de guerres de gangs qu'on a déjà vu un peu partout, le reste du scénario est assez prometteur.
Je pense qu'on peut laisser sa chance à ces deux auteurs qui débutent dans la BD. La suite de cette série peut valoir le coup à condition qu'ils affinent l'un et l'autre leurs techniques respectives.
Jean-Christophe Pol se pose beaucoup de questions. Sur la vie, l'amour, l'amitié, la mort... Dans Une Ame à l'amer, chez Carabas, il avait déjà posé les bases d'un univers à la fois sombre et complexe, qui interroge notre quotidien et interpelle nos convictions profondes. Mais cet album était bien barré. "Du rififi chez les clébards" est moins barré, mais reflète tout de même les obsessions de l'auteur, dans un récit noir, appliqué au monde animalier qui avait perdu une telle intensité depuis que Macherot avait arrêté Sibylline... On voit également les influences de Franquin dans ce récit. pas le Franquin de Gaston Lagaffe, non, celui des Idées Noires, dans la mesure où cela se déroule dans un environnement pourri et sans espoir...
Une bonne lecture, mais à éviter les jours de déprime...
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Le Philibert de Marilou
Je me souvenais d'Olivier Ka comme du type rigolo qui écrivait des couillonnades qui me faisaient hurler de rire quand j'étais ado, dans l'éphémère revue L'Eclectique Super Valable/Abus Dangereux. C'est donc avec un a priori positif que j'ai entamé ce petit album malgré son sujet maintes fois rebattu, le malaise des trentenaires. Hélas, je ne serai pas aussi enthousiaste que mes deux prédécesseurs : malgré un démarrage intrigant, avec ce vilain Barbapapa bouffeur de tripes qui habite chez cette jeune fille (assez malhonnêtement présentée comme une femme fatale à gros nichons en couverture pour appâter le lecteur, quand ça n'est jamais que votre voisine de palier), rapidement le mystère qui entoure cette créature est éventé et l'album devient une histoire d'amour triste comme tant d'autres. L'utilisation de ce "Philibert" monstrueux comme symbole des amours perdues et des névroses de Marilou est relativement originale, et à défaut d'être vraiment attachante, l'héroïne suscitera au moins une certaine compassion chez un lecteur qui a eu lui aussi du mal à retrouver une vie normale lorsqu'il se traînait le fantôme d'un échec amoureux. Malheureusement, le côté "encore un roman graphique intimiste en noir et blanc" et la manière assez peu subtile avec laquelle on nous amène à comprendre la nature de Philibert gâchent le plaisir. Bref, un petit album qui a son charme mais que je n'ai pas trouvé totalement convaincant.
L'Habitant de l'infini
Je ne suis pas amateur d'histoires de samourais ou de ronins. A vrai dire, je suis plus habitué à des mangas de samourai comme Kaze No Sho (Le livre du vent), réalistes et basés sur une référence historique exacte. J'ai donc été surpris de l'aspect fantastique de l'Habitant de l'Infini et de ses régénérations immédiates qu'on voit dès les premières pages. Mais partant de ce principe, ok, Manji est donc un super-samourai immortel qui combat le Mal. Finalement, c'est assez classique comme type de héros. Le dessin est bon, voire très bon. La plupart des planches et des personnages sont excellents. Seul reproche, le dessinateur privilégie parfois l'esthétique à la compréhension facile de certaines scènes de combat et j'avoue avoir souvent eu du mal à comprendre ce qu'il se passait avant d'en voir le résultat. Le résultat en question consistant le plus souvent à voir tel ou tel personnage découpé en tranches, écartelé, déchiqueté ou autre. C'est du gore sans trop de sang. J'aime très moyennement ça, d'autant que je trouve ça un peu ridicule au niveau de l'histoire de voir les gens découpés en quadrillage ou autres formes de croix de vie. Concernant l'histoire, les personnages sont relativement bons même s'ils manquent un peu d'originalité et de profondeur. Cependant, je dois dire que je ne suis pas captivé du tout par cette suite de combats, de vengeances, de protections, de règlements de la justice, etc. C'est pas mon genre. En outre, j'ai lu l'édition des années 1990 de Casterman et je ne sais pas ce qu'il en est dans l'édition Sakka actuelle, mais la mise en page à l'occidental était un vrai massacre : images retournées ou pas, bulles de textes inversés ou à lire en sens inverse de la logique, mauvaises traductions. Catastrophique et d'autant plus dur d'entrer dans l'histoire. Ceux qui n'apprécient guère les histoires de samourais et de combats au sabre n'auront sans doute pas tellement de raison de tomber en extase avec ce manga.
Bluesman
Cette série mélange 2 thèmes à mes yeux : un thème assez éculé sur le racisme dans le Sud Américain, et un autre thème sur la musique, le blues, ceux qui le jouent et ceux qui l'aiment. Pris tels quels, aucun de ces deux thèmes n'aurait su me séduire en tant que lecteur. Mais le traitement graphique de ces planches permet de sublimer certaines émotions et certaines ambiances, donnant un véritable âme à ce récit. Le graphisme est semblable à de la carte à gratter mais je crois plutôt qu'il s'agit d'un dessin réalisé sur tablette graphique. Le résultat, noir sans être désespérant, est fort et intense. Le trait du dessin lui-même est bon dans son ensemble, notamment concernant les visages qui ont de belles expressions. Cependant ce trait très gras donne une petite impression caricaturale aux personnages, amplifiée par une disproportion occasionnelle entre têtes et bras, grosse tête petit corps. Cet aspect gâche un peu certaines ambiances sérieuses ou dures. Mais dans l'ensemble, cela n'en reste pas moins de belles planches pleines d'ambiance. La partie du scénario partant de ces deux noirs au mauvais endroit au mauvais moment puis la cavale du héros n'est pas originale. Je l'ai déjà vue plusieurs fois en BD comme en film ou autres. Mais elle est traitée avec justesse et comme dit plus haut amplifiée par la force du dessin. A ses côtés, j'apprécie l'ambiance musicale. Mais aussi la foi chrétienne qui ressort de la fin du récit avec... ce rebondissement fantastique auquel je ne m'attendais pas. En outre, les toutes dernières pages de cette série sont assez fortes en émotion et elle est assez bien passée pour moi. Bref, c'est une bonne BD agréable à lire et au graphisme original même si le scénario l'est largement moins.
La croisade s'amuse
Dans la lignée de Il faut tuer José Bové, Jul sort une nouvelle BD, cette fois autour de la guerre Bush / Ben Laden. Cette nouvelle pastiche est plutôt sympa et bien réussie. La femme de Ben Laden écrit son journal intime, elle raconte son quotidien, les après midi tupperware avec les copines, les sorties pour faire les magasins, etc... Ces passages là m'ont bien fait sourire. Bush est lui plus caricatural, on dirait un peu le personnage des guignols, le bon texan, ultra croyant et accroc au whisky. Si vous avez aimé les aventures de José Bové, vous aimerez sans aucun doute cette nouvelle BD. Pour moi elles se valent complètement, donc là aussi un 3,5 sur 5.
Tue-moi à en crever
Un polar dont le scénario est bien maîtrisé. On y retrouve tous ce qui a fait la force des polars noirs des années 30 - 50 (des truands, des magouilles et une femme fatale). Malheureusement au bout d'un tiers, je me doutais plus ou moins de ce qui arriverait à la fin... et c'est ce qui est arrivé. Donc un point de moins sur la note qui sinon mériterait 4.
Pin-up
L'atmosphère du graphisme est pas mal, en tout cas je trouve que les dessins correspondent parfaitement à l'Amérique des années 40-50. Ca colle donc bien à la BD et les dessins de pin-up sont plutôt pas mal. Le premier cycle est sympa. L'histoire n'est pas désagréable mais me parait un peu légère quand même. Je me suis demandé en terminant ce premier cycle pourquoi la série ne s'était pas arrêtée là et qu'est-ce qu'il pouvait bien y avoir dans les cycles suivants. Eh bien le 4e tome m'a pas trop mal plu. Il lance, sur de bonnes bases, une nouvelle histoire sur fond de guerre froide cette fois. Par contre j'ai été un peu déçu de la suite et de la fin de ce cycle. Le méchant manipulateur aux fantasmes SM n'est pas franchement crédible, Dottie n'a pas changé physiquement alors qu'on est des années plus tard, bref il y a un certain nombre de détails gênants. En résumé c'est pas mal, mais j'ai eu ma dose avec les 2 premiers cycles.
Clichés Beyrouth 1990
Au vu des avis favorables ci-dessous, je m'attendais à une BD-reportage originale et particulièrement forte. Mais finalement, quand on a déjà lu Le Photographe, Passage Afghan, Palestine et quelques autres BDs du même genre, Clichés Beyrouth 1990 n'apporte pas grand chose de neuf tant au niveau de la narration que du contenu. Bien sûr, nous n'y parlons pas de la même guerre, du même pays, de la même situation, mais rien ne m'a particulièrement marqué dans cette lecture. Le dessin est très passable, avec juste les avantages qu'il se lit plutôt bien et que, vu de loin, il ne parait pas si moche. Les deux héros ne sont pas très attachants. Et même si leur histoire (vraie) est intéressante, même si on découvre avec eux une situation vraiment complexe d'un Liban tiraillé de toutes parts, les informations qui sortent de ce récit sont assez minces. Moi-même qui connais à peine le conflit Libanais, j'avoue n'en avoir pas compris grand chose de plus après cette lecture. Bref, un récit sur une guerre et un pays dont il fallait parler car leur sujet a été trop peu abordé, voire jamais dans le monde de la BD, mais rien de transcendant ni dans la forme ni dans le contenu de cet album.
La secrétaire
Cette BD ne se pose pas de question : c'est du porno, c'est du porno, point. Ca commence direct dès la première page, sans ressentir aucun besoin de présenter plus les personnages ou la situation. Ce n'est pas original mais ça passe quand même. Le dessin est plutôt bon, notamment sur les aspects spécifiquement pornos justement. Et les scènes, ultra-classiques pour une histoire de porno que ce soit en film ou en BD, sont bien construites et bien émoustillantes pour un lectorat mâle même si on se lasse assez vite de ces rapports de domination-soumission à répétition, et même si la tenue sexy du patron texan en chapeau de cow-boy est plus que ridicule. Bref, c'est une BD qui atteint son but avoué et ne va pas chercher plus loin que ça.
Tir Nan Og
Cette nouvelle série avait beaucoup de choses pour me plaire et m'attirer : son titre déjà, que tout amateur de Celtisme reconnaitra, sa couverture assez jolie et bien colorisée, et son sujet. Mélanger le New York de 1899, avec ses guerres de gangs et son immigration, avec le petit peuple des elfes Irlandais, il fallait oser. Et cela pouvait donner quelque chose d'excellent (quelque chose qui n'était pas sans me rappeler certains livres steampunks et le jeu de rôles Shadowrun d'ailleurs). Mais pour le coup, je suis légèrement déçu. Le dessin me déçoit pour commencer. Je trouve les décors de cette série assez réussis, mais la dessinatrice est visiblement assez jeune et ne maîtrise pas encore bien son trait ni son encrage. Les personnages ont une touche assez amateur, tant pour leurs visages que pour leurs postures. L'encrage est presque inexistant par moment, donnant un aspect inachevé aux planches. En outre, on sent nettement dans ce style et ces personnages des inspirations mangas qui ne sont pas pour me plaire quand il s'agit de parler de New York et de légendes celtiques. Et pour finir, même si j'apprécie la colorisation de ces planches, je trouve que le dessin manque nettement de profondeur et de force. Ca manque de relief. Bref, il faudrait encore que la dessinatrice améliore sa technique à mes yeux. Concernant le scénario ensuite, je le répête, il part sur une base intéressante. On peut lui reprocher une quantité de personnages un peu trop grandes et une narration assez confuses, mais l'idée n'est pas mauvaise. De la même manière que le dessin, le scénario semble un peu amateur pour une première BD de cet auteur qui semble s'être cantonné au roman jusqu'à présent : cela implique quelques défauts de rythme, de fluidité et de capacité à captiver le lecteur. Mais, passé le classique récit des orphelins voyous du 19e siècle et de guerres de gangs qu'on a déjà vu un peu partout, le reste du scénario est assez prometteur. Je pense qu'on peut laisser sa chance à ces deux auteurs qui débutent dans la BD. La suite de cette série peut valoir le coup à condition qu'ils affinent l'un et l'autre leurs techniques respectives.
Du Rififi chez les clébards
Jean-Christophe Pol se pose beaucoup de questions. Sur la vie, l'amour, l'amitié, la mort... Dans Une Ame à l'amer, chez Carabas, il avait déjà posé les bases d'un univers à la fois sombre et complexe, qui interroge notre quotidien et interpelle nos convictions profondes. Mais cet album était bien barré. "Du rififi chez les clébards" est moins barré, mais reflète tout de même les obsessions de l'auteur, dans un récit noir, appliqué au monde animalier qui avait perdu une telle intensité depuis que Macherot avait arrêté Sibylline... On voit également les influences de Franquin dans ce récit. pas le Franquin de Gaston Lagaffe, non, celui des Idées Noires, dans la mesure où cela se déroule dans un environnement pourri et sans espoir... Une bonne lecture, mais à éviter les jours de déprime...